L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.
Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.
Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes
(Arménie, Rwanda, Shoah ...)
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Retrouvez aussi le quotidien de l'info antiraciste sur notre blog d'actus :
Retrouvons nous le samedi 9 Novembre à 18 H devant le gymnase Japy (2 rue Japy 75011, métro Charonne) afin de rendre hommage aux victimes de la Nuit de Cristal nazie et detous les génocides et d'affirmer notre détermination à combattrel'extrême-droite et toutes les idéologies de haine.
Memorial 98, avec ses partenaires et soutiens, organise pour la 11e année consécutive, un rassemblement en mémoire des victimes de la « Nuit de Cristal », pogrom d’État commis par les nazis le 9 novembre 1938, contre les Juifs d’Allemagne, d’Autriche et des Sudètes et vous invite à y participer.
Le gymnase Japy est un lieu particulier de mémoire puisque c’est là que furent parqués les Juifs raflés par la police de Vichy dès 1941, avant d’être déportés vers les camps d’extermination nazis.
Alors que les actes racistes et antisémites connaissent une augmentation vertigineuse en France et dans toute l'Europe, nous nous rassemblons afin de commémorer la Nuit de Cristal nazie qui annonçait la Shoah.
L'extrême-droite prospère en France, dans toute l'Europe, et au niveau mondial, en diffusant les poisons du racisme, de l'antisémitisme et du complotisme et en s'appuyant sur les dictatures, notamment celle de Poutine. Nous appelons plus que jamais à combattre cette avancée mortifère.
Nuit de Cristal: les SA, les SS et la Gestapo en action
Inscription nazie sur une vitrine brisée: " Juda ( Juif) crève"
Les nazis guettaient une occasion pour lancer une étape supplémentaire de ce qui deviendrait, selon leur terminologie, la « solution finale du problème juif en Europe».
Le premier acte en fut un vaste pogrom organisé dans tous les territoires sous domination allemande, destiné à terroriser les populations juives et à les forcer à émigrer.
L'attentat à Paris contre le conseiller d’ambassade allemand Vom Rath leur offrit un prétexte idéal.
Herschel Grynzspan était un jeune Juif polonais qui, le 7 novembre 1938, dans un geste de protestation contre le sort des Juifs en Allemagne et l'expulsion de milliers d'entre eux vers la Pologne, avait abattu à Paris le conseiller d'ambassade Vom Rath.
Hitler prépara alors une mise en scène destinée à démontrer que les Allemands du Grand Reich étaient menacés par les Juifs. Le quotidien officiel du parti nazi, le "Völkischer Beobatcher", dirigé par Goebbels, écrivit ainsi le 8 novembre, alors que Vom Rath était encore vivant :
"… Il est clair que le peuple allemand tirera les conclusions de cette nouvelle action. On ne peut plus tolérer que des centaines de Juifs règnent encore à l'intérieur de nos frontières sur des rues entières de magasins, qu'ils peuplent nos lieux de distractions, que des propriétaires étrangers empochent l'argent des locataires allemands tandis que leurs frères de race incitent au-dehors à la guerre contre l'Allemagne et tuent des fonctionnaires allemands"
Parallèlement, dès le 8 novembre, les nazis prirent la précaution de confisquer chez les Juifs tout objet que ceux-ci pourraient utiliser pour se défendre.
Lorsque Vom Rath décèda, le 9 novembre, l’organisation de la terreur était en place.
Au moment où la nouvelle parvient à Hitler, ce dernier se trouvait à Munich, avec la « vieille garde » des Sections d’assaut du parti nazi (SA). Ils étaient réunis comme chaque année pour commémorer la tentative de putsch nazi de 1923 qui a également eu lieu le 9 novembre.
Hitler quitta l'assemblée sans prononcer de discours et déclara:
"Il faut laisser le champ libre aux SA (Sections d'Assaut)"
C'est Goebbels, ministre de la Propagande, qui se chargea d'annoncer publiquement le décès de Vom Rath devant l'assemblée des SA, et également d'inciter au pogrom.
Les principaux chefs nazis quittent ensuite la réunion et téléphonent des instructions à leurs sections régionales.
Pour les troupes nazies, il s'agissait d’abord d'incendier les synagogues, sans laisser les pompiers intervenir, de détruire les magasins juifs et d’y apposer des pancartes "Mort à la juiverie internationale", ainsi que de tuer sur place les Juifs trouvés en possession d'une arme.
Dans le même temps, un message secret était diffusé depuis la direction de la Gestapo (police secrète d’Etat) de Berlin.
Pour la Gestapo, il s'agissait d'incendier les synagogues, mais d'empêcher les pillages, de mettre en lieu sûr les archives trouvées dans les synagogues, de préparer l'arrestation de 20 à 30 000 Juifs parmi les plus fortunés, de traiter avec une « extrême rigueur » les Juifs trouvés avec des armes.
Dans son Journal, Goebbels confirme qu'il présenta un rapport sur la situation à Hitler; ce dernier décida de laisser les manifestations se poursuivre et donc de faire retirer la police.
Goebbels commenta : « Les Juifs doivent sentir pour une fois la colère du peuple. »
Il décrivit ensuite précisément son action, motiva les indécis. Il fut ovationné par les dirigeants du parti. Tous se précipitèrent sur leurs téléphones. Le bataillon des SA « Hitler » partit attaquer les Juifs de Munich.
Selon les directives de Goebbels, la seule réserve était de ne pas apparaître en tant qu'organisation officielle. La fiction de la « réaction populaire » devait être maintenue.
Aussi, les SA et les SS s'habillèrent en civil et passèrent à l'acte dès 1 heure de matin.
Du nord au sud de l'Allemagne, incluant l'Autriche et Sudètes annexées, synagogues, maisons communautaires, asiles de vieillards, hôpitaux juifs, maisons d'enfants, logements privés et magasins juifs subirent l'assaut.
Les synagogues furent pillées, saccagées, détruites, incendiées, sans que les pompiers n'interviennent, se contentant d'empêcher la propagation des incendies aux maisons alentour. Des groupes de SA attaquèrent les magasins juifs qui étaient facilement reconnaissables, depuis qu'une ordonnance nazie avait exigé que le nom du propriétaire soit peint en grandes lettres sur la vitrine.
MEMORIAL 98
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Invitation à se retrouver, à échanger et débattre avec le Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes RAAR
Jeudi 17 octobre 2024 à 19H Salle du Maltais Rouge (40 rue de Malte, Paris 11e)
Nous voulons aborder ensemble les différentes questions qui occupent nos esprits depuisun an:
Sur la signification et la caractérisation de ce massacre de civils israéliens que nous considérons comme un acte antisémite de grande ampleur
Sur la portée du massacre des civils palestiniens de Gaza et des exactions en Cisjordanie
Sur la flambée d’antisémitisme et de racisme qui a déferlé en France et dans le monde entier
Sur les perspectives de nos batailles et engagements dans la période qui s’ouvre
Le Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes a tout au long de cette année cherché à apporter un point de vue solidaire des populations israéliennes et palestiniennes et des victimes d’actes antisémites et racistes.
Il l’a fait notamment en multipliant les déclarations et communiqués, en organisant des rencontres et débats et en co-organisant le grand meeting unitaire du 23 mai à la Bourse du Travail de Paris.
Alors que la guerre s’est étendue au Liban et ne semble pas prête de cesser, il est temps de réfléchir ensemble à notre lutte contre l’antisémitisme et tous les racismes et également aux moyens de contribuer à construire un réel mouvement de solidarité inspiré par le combat de nos amis de Standing Together.
Venez nombreux·ses, jeudi 17 octobre au Maltais Rouge pour échanger et nous aidez à porter cet engagement pour la paix et la justice.
Inscription mail : raarevenements@gmail.com
Le 7 octobre et après
L’attaque terroriste menée par le Hamas le 7 octobre en Israël est un traumatisme pour la société israélienne, dont les effets continuent de se faire sentir. Elle constitue aussi le plus grand massacre antisémite depuis 1945 et rappelle ces moments dans l’histoire où les vies juives furent menacées ou détruites.
En réponse, le gouvernement d’extrême-droite et de suprémacistes dirigé par Netanyahou s’est engagé dans une guerre de destruction systématique de la bande de Gaza. Les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis par l’armée israélienne depuis le 8 octobre ont provoqué un choc profond pour la société palestinienne, déjà traumatisée par 76 ans d’oppression et 57 ans d’occupation. Quelle que soit l’issue de la guerre en cours, nul ne peut encore évaluer l’ampleur des conséquences qu’auront ces destructions sur les générations palestiniennes à venir.
En France, le 7 octobre a transformé les conditions dans lesquelles il est possible d’agir pour l’émancipation, et de lutter contre l’antisémitisme et tous les racismes.
Suite au 7 octobre, nous avons constaté une explosion des actes antisémites ainsi qu’une hausse considérable de l’hostilité envers les Juives et Juifs. Cela a accentué le sentiment d’une menace existentielle sur les vies juives. L’aggravation de l’antisémitisme s’est accompagnée d’une hausse des actes racistes, et en premier lieu islamophobes.
Dans cette situation dramatique, une partie de la gauche a manqué de la plus élémentaire empathie envers les victimes du 7 octobre. Certains ont refusé de voir, ont minimisé ou relativisé, niant même le caractère antisémite du 7 octobre.
Pire encore : plusieurs cadres et élu·es de la France Insoumise ont profité de la situation à Gaza et de la campagne électorale des Européennes pour manifester leurs dérives antisémites, invectivant leurs opposantspolitiques français juifs·ves ou appelant à la disparition de l’État d’Israël. De la même manière nous déplorons aussi l’indifférence aux souffrances qui sont infligées aux Palestinien•nes, quand elles sont considérées comme étant des bavures regrettables mais inévitables en temps de guerre.
Le RAAR a, dès le 7 octobre, affirmé sa solidarité avec les victimes du Hamas, assassinées, violées, blessées, et prises en otages. Depuis octobre 2023 nous avons également affirmé notre solidarité avec les victimes palestiniennes, bombardées, déplacées sans cesse, et torturées. Nous avons dénoncé l’offensive israélienne et nous sommes mobilisé·es pour un cessez-le-feuimmédiat et définitif, le retour des otages, la fin de l’occupation et la mise en place d’un État de Palestine.
Un an après, le RAAR continue de se mobiliser pour demander l’arrêt des actions criminelles menées par le gouvernement de Benjamin Netanyahou à Gaza et en Cisjordanie. Nous continuons d’agir contre et de dénoncer les actes antisémites et racistes d’où qu’ils viennent.
Le RAAR appelle l’ensemble de la gauche à se rassembler sur ces bases et à rejeter toute dérive antisémite.
L'attaque contre la synagogue Beth Yaacov de la Grande-Motte, qui a eu lieu le samedi 24 août, marque une étape de plus dans la violence visant les communautés juives en France.
Après l'agression d'un retraité à Montpellier le 6 août, celle d'une famille dans le métro parisien, le 15 août, voilà qu'une synagogue se retrouve à nouveau prise pour cible par une tentative d'incendie criminel.Trois agressions en un mois !
Cet attentat s'inscrit dans la longue liste des actes antisémites commis depuis le 7 octobre : cocktail molotov jeté contre synagogue de Rouen en mai, harcèlements d’étudiant·es juif·ves dans des facultés à Strasbourg et à Lille, tabassages à la sortie de synagogue, viol antisémite à Courbevoie, attaques au couteau à Paris...Il n’y a plus une seule semaine sans que l’actualité n’évoque l’antisémitisme, dans les actes ou les polémiques médiatico-politiques.
On assiste dans le même temps à une augmentation des actes islamophobes et racistesavec notamment des attaques de mosquées, à Cherbourg, Morlaix et Montauban. Face à l’augmentation de toutes les formes de racisme et de haine, les antiracistes doivent se mobiliser et faire front.
Rassemblons-nous dimanche 25 août 2024 à 18 h Place Armand Carrel (Paris 19e)
Faisons front contre l’antisémitisme et tous les racismes
Réseau d'Actions contre l'Antisémitisme et tous les Racismes, Collectif Golem, Juives et Juifs Révolutionnaires, Guerrières de la Paix, SOS Racisme, LDH, UNEF, Ibuka France, CCAF, Mrap, Fage, CGT, Memorial 98
Depuis la rédaction de cette tribune, son contenu a été abondamment illustré et validé par la découverte de dizaines de candidat-es du RN ayant publié des propos antisémites, négationnistes, racistes et homophobes.
Il soutient en réalité au moins 106 aspirants députés aux propos scandaleux ( voir leur portrait collectif publié par Mediapart ci-dessous), comme l'ont établi les enquêtes de différents médias.
L’exemple qui a le plus marqué les esprits est celui de Ludivine Daoudi, candidate RN dans le Calvados, désinvestie après la publication de la photo sur laquelle elle porte une casquette nazie. Mais tous les autres restent investis.
Texte de la tribune: Après son score historique lors des élections européennes et l’horizon des élections législatives du 30 juin et 7 juillet, le Rassemblement national (RN) représente un danger immédiat.
C’est un ennemi mortel de nos libertés et de la démocratie, qui utilise le racisme comme instrument de propagande.
Dans ce cadre de division et de haine organisée, le RN prétend être au premier rang du combat contre l’antisémitisme. Depuis le début des années 2000, sa stratégie de dédiabolisation a fait de la dissimulation de l’antisémitisme la clé de voûte de sa course au pouvoir. Ainsi le 12 novembre 2023, Marine Le Pen et Jordan Bardella défilaient à la marche contre l’antisémitisme et se plaçaient en protecteurs des juifs. Nous ne sommes pas dupes.
L’antisémitisme est consubstantiel au RN, à son histoire comme à sa matrice idéologique. Il continue de façonner la vision du monde qu’il déploie et il suinte régulièrement des propos de ses cadres et ses militants, comme l’a montré une enquête récente de Libération sur les candidats aux élections législatives. Selon le rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) de 2022, l’électorat du RN est celui dans lequel les préjugés antisémites sont les plus répandus.
Jordan Bardella avait déclaré dans l’émission « Le Grand Jury », sur RTL, le 27 mars 2022, qu’en cas de victoire de Marine Le Pen, les viandes casher et halal seraient interdites, alors que la menace d’une interdiction du voile et de la kippa dans l’espace public continue de planer dans les déclarations du RN, ce qui souligne la matérialité du danger pour les juifs et les musulmans que représenterait son arrivée au gouvernement.
Imposture
Ces tentatives de l’extrême droite de se faire passer pour des soutiens des juifs sont une imposture qui se mesure tant par les positions des membres du RN que par ses références et son programme politique. Cette utilisation de la lutte contre l’antisémitisme n’a pas d’autre objectif que de s’attaquer aux musulmans et aux étrangers. Les juifs servent de prétexte pour continuer de distiller la haine de l’autre et trouver des boucs émissaires.
Lorsqu’un parti xénophobe et raciste tel que le RN prétend s’emparer d’un thème antiraciste, c’est évidemment pour le vider de sa substance. Nous refusons cette manipulation conduite par un parti qui place la préférence nationale au cœur de son programme et de son action. Nous refusons la mise en concurrence des minorités et de leurs mémoires traumatiques, celle de la Shoah, celle de l’esclavage, celle de la colonisation, qui n’a d’autre but que celui de conduire ces communautés à se considérer comme ennemies.
Le Front national, prédécesseur du RN, est un parti fondé en 1972 à l’initiative d’Ordre nouveau, groupuscule fasciste, ensuite animé par Jean-Marie Le Pen, multicondamné pour antisémitisme et contestation de crimes contre l’humanité, et par Pierre Bousquet, ancien officier Waffen SS.
Lire aussi (1986) | Article réservé à nos abonnés M. Le Pen condamné pour antisémitisme
Le RN n’a jamais rompu avec cet héritage politique. Marine Le Pen déclarait encore, le 23 novembre 2023, « tout assumer » de l’histoire de son parti. Elle assumait ainsi le négationnisme et l’antisémitisme, qui restent largement répandus dans les rangs du RN et dans son électorat.
C’est toute l’idéologie déployée par le RN qui développe une vision complotiste et antisémite. En 2020, Nicolas Bay, eurodéputé et alors membre de la direction du RN, proposait que la France quitte la Cour européenne des droits de l’homme car celle-ci serait « guidée par George Soros et son agenda visant à imposer une société ouverte ». Philanthrope juif d’origine hongroise, M. Soros a créé en 1984 le réseau Open Society Foundations, qui est un important donateur d’ONG de défense des droits, notamment de ceux des migrants et des réfugiés.
Faire front commun
George Soros est désigné par l’extrême droite et la sphère complotiste qui lui est attachée comme le nouveau dirigeant d’un prétendu complot juif qui aurait infiltré les institutions de pouvoir pour promouvoir les intérêts d’une « élite mondialisée », désignant explicitement les juifs. On ne dénonce plus les « youpins » mais les « cosmopolites ». On ne parle plus de « juiverie internationale » mais de « finance internationale ». Les termes changent mais leurs significations sont connues de tous et permettent de s’attaquer aux juifs en toute légalité.
George Soros est également accusé de financer le « wokisme » et le « lobby LGBT » dans le but de détruire la famille hétérosexuelle traditionnelle. En France, la Manif pour tous, a ainsi constitué un moment crucial d’articulation entre antisémitisme, antiféminisme et LGBTphobie. A chaque mouvement dans lequel l’extrême droite s’infiltre et participe, comme le mouvement des « gilets jaunes » ou les manifestations contre le passe sanitaire, on constate une recrudescence des propos et actes antisémites, montrant ainsi les répercussions immédiates de l’idéologie portée par le RN à l’encontre des juifs de France.
Lire notre décryptage : Article réservé à nos abonnés Chez les juifs français, la peur et le sentiment d’un grand isolement : « Il n’y a pas beaucoup de monde pour nous soutenir »
Au niveau européen, les positions des alliés politiques du RN révèlent également l’orientation idéologique profonde de ce parti. Ainsi, le FPÖ en Autriche multiplie les déclarations nostalgiques du IIIe Reich. Viktor Orban réhabilite Miklos Horthy, le « Pétain hongrois », qui a fait passer des lois antisémites et s’est allié avec l’Allemagne nazie. Son régime envoya 100 000 hommes aux travaux forcés. Près de 40 000 d’entre eux y trouvèrent la mort.
Marine Le Pen est également considérée comme proche de Vladimir Poutine. Celui-ci verse dans le révisionnisme de l’histoire nazie et stalinienne pour justifier l’invasion de l’Ukraine, dont le président serait, à ses dires, celui que « les Etats occidentaux ont placé, un juif ethnique, avec des racines juives, avec des ancêtres juifs, à la tête de l’Ukraine moderne ».
L’extrême droite constitue un danger mortel pour la démocratie, elle doit être combattue sans relâche. Plus que jamais, nous appelons la gauche et tous les antiracistes à faire front commun contre le racisme et l’antisémitisme.
Signataires : Laura Cohen, membre du collectif Juifs et Juives révolutionnaires (JJR) ; Nessi Gerson, membre du mouvement des juifs et juives de gauche contre l’antisémitisme Golem ; Julie Haouzi, membre de Golem ; Albert Herszkowicz, membre du Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes (RAAR) ; Martine Leibovici, membre du RAAR ; Lorenzo Leschi, membre de Golem ; Frédérique Reibell, membre du RAAR ; Emmanuel Sanders, membre du JJR ; Alice Timsit, membre de Golem ; Miléna Yesnou, membre du RAAR
Ce parti diffuse le racisme et, quoiqu’il en dise, demeure un vecteur d’antisémitisme.
Comme l’ont révélé plusieurs enquêtes récentes, nombre de ses candidat·e·s ont exprimé des positionnements antisémites, négationnistes, complotistes, sexistes, homophobes, transphobes, et violemment racistes.
Son projet d’exclusion de certaines fonctions des personnes ayant une double nationalité a des relents pétainistes. La proposition de revenir sur le droit du sol et l’attachement indéfectible du parti à la « préférence nationale » représentent un danger considérable pour nombre d’habitant·e·s en France, citoyen·ne·s ou non.
Faire barrage au Rassemblement National est donc une urgence à laquelle nul·le ne peut se dérober. Surtout pas celles et ceux qui comme nous sont attaché·e·s à la lutte contre l’antisémitisme et tous les racismes, et gardent en mémoire l’histoire du RN, dont nombre des fondateurs étaient liés au fascisme et à la collaboration, mais aussi à la défense du colonialisme français. A l’inverse, nous considérons que renvoyer dos à dos « les extrêmes », voire appeler à un « front républicain » contre la gauche, est une faute politique et morale qui favorise de fait le RN.
Ces dernières semaines la question de l’antisémitisme s’est retrouvée au premier plan de l’actualité avec l’horrible viol, accompagné d’antisémitisme, d’une enfant à Courbevoie. Dans ce contexte, il y a eu de nombreuses accusations visant la France Insoumise et, à travers elle, le Nouveau Front Populaire. Il estaberrant de mettre sur le même plan un parti comme LFI et l’extrême-droite, dont la matrice est structurellement raciste et antisémite.
Cependant, et nous l’avons dénoncé à de nombreuses reprises ces dernières années, le chef de LFI Jean-Luc Mélenchon et un certain nombre de responsables de ce parti se sont rendus coupables de propos à tonalité antisémite. Cette dérive s’est accentuée ces dernières semaines, allant même jusqu’à nier l’ampleur de l’antisémitisme, considéré comme « résiduel ». Ce n’est pas acceptable.
Le programme du Nouveau Front Populaire a pris en compte cette question en affirmant, comme nous le demandons depuis longtemps, la nécessité de combattre l’antisémitisme et tous les racismes ainsi que les discriminations. C’est positif et cela permet à la gauche d’agir dans ce domaine. C’est pourquoi nous avons interpellé le Nouveau Front populaire afin que soit immédiatement engagée une campagne d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes.
Le RAAR (Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes) a exprimé son soutien au Nouveau Front Populaire en même temps que sa vigilance quant à la nécessité de riposter à tout acte antisémite comme aux autres actes racistes. Vigilance aussi à l’égard des dérives d’une partie de la gauche.
Pour ces raisons, et parce qu’il y a urgence, nous appelons à faire barrage dès le 30 juin à l’extrême droite xénophobe et haineuse, par le vote Nouveau Front Populaire.
Urgence absolue: lors des élections européennes, risque grave de vague d’extrême droite en France et dans toute l'Europe
Il y a certes beaucoup à dire sur les raisons de cette situation funeste et sur les responsabilités des uns et des autres, notamment sur celle, écrasante, d'Emmanuel Macron avec la funeste loi immigration qui a ouvert un boulevard à la propagande du RN et de Reconquête
Mais dans l'immédiat Il est urgent et crucial de mobiliser contre l'abstention à gauche, qui favorise fortement le RN.
Aller voter le 9 juin constitue un acte antiraciste et antifasciste.
Vingt-neuf ans après l'assassinat de Brahim Bouarram, nous nous souvenons que le 1er mai 1995, ce jeune Marocain de 29 ans a été jeté dans la Seine par des militants d'extrême-droite qui participaient à un défilé du Front National.
Comme chaque année, nous nous retrouverons à Paris avec les proches de Brahim et les associations antiracistes, sur le pont du Carrousel le 1er mai à 11h pour honorer sa mémoire et rappeler que le FNRN est un parti dont le racisme conduit à la violence et à la mort.
C'est d'autant plus important à quelques semaines des élections européennes du 9 juin. Selon les sondages actuels, la liste de Bardella est très largement en tête.
Dans de nombreux autres pays d'Europe, l'extrême-droite est à l'offensive en exploitant sans cesse les thèmes du nationalisme et du racisme ainsi que du complotisme de la complaisance à l'égard de Poutine dans sa guerre d'agression contre l'Ukraine. Les régimes russes et chinois soutiennent et financent les partis d'extrême-droite et les groupes fascistes dans toute l'Europe, comme vient encore de le démonter l'implication de la tête de liste du parti allemand AfD Maximilian Krah dans la propagande voire l'espionnage pour Poutine et la dictature chinoise.
Nous en appelons à une large mobilisation antifasciste qui passe également par les urnes. L'abstention lors du scrutin du 9 juin s'annonce à ce stade comme très élevée, ce qui favoriserait le Rassemblement national. Un effort de conviction est donc nécessaire afin de barrer la route à ce parti et à ses acolytes
Le 1er mai 1995 Brahim Bouarram est jeté à la Seine, en marge d'un défilé du FN, par des militants néo-nazis, dont il sera très vite établi qu'ils avaient des liens habituels avec le parti d'extrême-droite. Plusieurs d'entre eux étaient en effet utilisés régulièrement comme membres du service d'ordre par les responsables du FN de leur département d'origine, la Haute- Marne.
Moins d'un an après le meurtre, plusieurs des co-accusés sont libérés pendant l'instruction alors en cours. Quatre témoins ont d'abord relaté des faits accablants et concordants démontrant que l'ensemble des néo-nazis cherchait activement une victime en scrutant les berges de la Seine, bien avant de tomber sur Brahim Bouarram. Mais en quelques mois, ces quatre personnes se sont toutes rétractées, notamment une jeune femme qui apparaît muette et terrorisée au cours des audiences. Le juge, pourtant, ne tient aucun compte du caractère troublant de ces rétractations tardives générales, et relâche les co-accusés. L'un des présents à la ratonnade a d'ailleurs été relâché bien avant, comme si la possibilité de pression sur les témoins n'avait aucune importance
Par ailleurs, le responsable du service d’ordre central du FN ( nommé DPS) comme celui du FN de la Haute Marne ne seront jamais inquiétés. Ils avaient pourtant attendu une semaine avant de donner l'identité des accusés à la police et s’étaient auparavant rendus au domicile de ces derniers, ce qui leur a laissé tout le temps pour se débarrasser d'éléments compromettants et élaborer une stratégie de défense.
Au procès lui-même, les peines des co-accusés du meurtre de Bouarram permettront à trois d'entre eux de ne pas retourner en prison, la peine ferme d'un an étant couverte par la détention préventive, et les trois ans restants étant du sursis. Un seul co-accusé, David Halbin, fera un an de prison, mais seulement parce qu'il était resté libre le temps de l'instruction. Quant à celui qui a poussé Brahim Bouarram dans la Seine, Mickaël Freyminet, il écopera d'un jugement très modéré de huit ans de prison ferme.
Sept ans plus tard, on retrouvera son nom cité dans une autre affaire de meurtre : en septembre 2002, une bande de néo-nazis tabasse François Chenu à Reims, le jette à l’eau, puis le repêche pour l'achever à coup de rangers. François Chenu était homosexuel, le seul mobile du meurtre. Après les faits, les jeunes néo-nazis avaient passé de nombreux coups de fil à leur mentor un peu plus âgé qui n'était autre que le meurtrier de Brahim Bouarram. Mickaël Freyminet. Celui-ci, qui avait déclaré avoir abjuré ses croyances et avait osé demander pardon à la compagne de Brahim Bouarram s'était dès sa libération, immédiatement relancé dans l'activisme néo-nazi . Il avait d’ailleurs rencontré les trois meurtriers de François Chenu lors d’un camp organisé par cette mouvance. Le rassemblement du 1er mai sera l'occasion de réaffirmer notre volonté de combattre tous les crimes racistes et de lutter contre le RN/FN raciste, antisémite, anti-social, fasciste ainsi que ses idées et le poison qu'il déverse quotidiennement.
Sur le pont du Carrousel, en mémoire de Brahim Bouarram
La commémoration de la rafle des enfants d'Izieu revêt cette année une importance particulière puisqu'il s'agit du 80e anniversaire de ce moment particulier de la persécution des enfants juifs par les nazis
Ils furent tous massacrés à Auschwitz, après être passés par Drancy, gazés dès leur arrivée, à l’exception de deux adolescents et de Miron Zlatin, fusillés à Reval (actuelle ville de Tallinn) en Estonie. Seule une éducatrice, Léa Feldblum, survécut.
Le récit de la rafle en décrit l'horreur:
"Nous sommes au premier jour des vacances de Pâques. Il est environ 8 h 30. Les 44 enfants déjeunent au rez-de-chaussée dans le réfectoire.
L'institutrice Gabrielle Perrier est rentrée chez ses parents la veille. Avant de monter à l'infirmerie, Léon Reifman croise une dernière fois le regard de ses parents, de sa sœur et de son neveu. Mis à part le brouhaha des enfants, tout est calme en ce jeudi 6 avril 1944. Soudain deux camions et une voiture s'arrêtent devant la maison. La rafle est exécutée avec une rapidité effrayante. Trois hommes en civil, dont deux officiers de la Gestapo de Lyon, et une quinzaine de soldats de la Wehrmacht, rentrent brutalement dans la maison. Ils regroupent avec violence tous les occupants sur le palier. Prévenu par sa sœur, seul Léon Reifman échappe à l'arrestation en sautant par une fenêtre du premier étage. Les voisins Eusèbe Perticoz et Julien Favet sont les témoins impuissants de la rafle. Les enfants et les adultes sont jetés dans les camions comme de vulgaires marchandises. Les cris et les pleurs se font entendre. Le convoi quitte le hameau de Lélinaz. Comme un acte de résistance, les enfants chantent en chœur : "Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine." A la faveur d'un arrêt, à Brégnier-Cordon, les Allemands font descendre du camion, à la demande d'une habitante, le seul enfant non juif de la colonie, René Wucher (huit ans). Dans cette opération, seule l'arrestation des juifs intéresse les nazis. Puis, le convoi prend la route de Lyon. Pour les enfants et leurs éducateurs, c'est le début de l'engrenage qui mène à l'extermination.
Sabine Zlatin apprend la terrible nouvelle à Montpellier par le biais d'un simple télégramme que lui transmet Marie-Antoinette Cojean, secrétaire en chef à la sous-préfecture de Belley. Le message est le suivant : "Famille malade, Maladie contagieuse"
La colonie d’Izieu, ouverte par Sabine et Miron Zlatin accueillit de mai 1943 à avril 1944 plus de cent enfants pour les soustraire aux persécutions antisémites. Absente au moment de la rafle, Sabine Zlatin, désormais surnommée « la Dame d'Izieu » a consacré le reste de son existence à son combat pour la mémoire des enfants.
Le Musée-mémorial d’Izieu est l’un des trois lieux de la mémoire nationale des « victimes des persécutions racistes et antisémites et des crimes contre l’humanité » commis avec la complicité du gouvernement de Vichy reconnus par le décret du 3 février 1993, avec l’ancien Vélodrome d’hiver de Paris et l’ancien camp d’internement de Gurs.
Il y a cinq ans lors du soixante-quinzième anniversaire, le 6 avril 2019 avait été marqué par deux événements particuliers:
D'une part, à Izieu même, une cérémonie eut lieu. Il y a été notamment dévoilé le portrait de Mme Rosa-Ida Halaunbraunner, qui manifesta à la Paz en Bolivie avec Beate Klarsfeld en mars 1972 ( voir ci-dessous), en pleine dictature militaire, pour exiger que Klaus Barbie soit jugé. Il était directement responsable de la mort de son mari et de trois de ses enfants. Ses deux filles Claudine, cinq ans, et Mina, neuf ans, faisaient partie des quarante-quatre enfants juifs raflés à Izieu par la Gestapo. Elle témoigna également lors du procès Barbie, jugé en 1987 après avoir été extradé en 1983, 11 ans après la manifestation de La Paz
La Paz ( Bolivie) 1972: malgré la dictature militaire, Béate Klarsfeld et Rosa-Ida Halaunbraunner protestent et s’enchainent sur un banc afin de réclamer le jugement de Klaus Barbie
La tragédie d'Izieu continue de résonner dans l'histoire actuelle. C'est en effet la preuve de l'implication directe de Klaus Barbie dans cette déportation des enfants qui est à l'origine de sa condamnation à la perpétuité lors de son procès en 1987. Il bénéficiait de la prescription pour ses autres crimes perpétrés dans le cadre de la lutte contre la Résistance. Le Mémorial d'Izieu conserve d'ailleurs le photostat du télégramme de Barbie relatif à la rafle d'Izieu. Ce document historique et juridique essentiel annonce la rafle de la colonie, dénombre les personnes arrêtées et mentionne leur transport à Drancy le 7 avril 1944. Ce document avait été produit au procès de Nuremberg et y a servi à établir le crime contre l’humanité.
Or au lendemain de la guerre, Klaus Barbie, déjà recherché pour ses crimes, a été récupéré et protégé dès 1947 par l’armée américaine. Puis, quand à partir de 1948 la France réclame son extradition, le Counter Intelligence Corps américain qui l’emploie refuse de le remettre aux autorités, puis l’exfiltre vers l’Argentine avec le concours des réseaux d’évasion de la hiérarchie de l’Église catholique.
On connaît la suite et le combat acharné, d'abord désespéré puis victorieux de Serge et Beate Klarsfeld, pour son extradition de Bolivie en 1983 et son jugement. La manifestation en 1972, à la Paz, de Beate Klarsfeld et de Mme Rosa-Ida Halaunbraunner, mère de deux enfants déportés d'Izieu, constitue un véritable acte d'héroïsme. La Bolivie est alors sous le contrôle d'une dictature militaire qui protège Barbie, intégré dans son appareil répressif.
Lors de son procès en 1987 à Lyon, Barbie est défendu par Jacques Vergès et tente encore de calomnier les résistants et notamment Raymond Aubrac. Vergès est en cela le modèle de son ami antisémite Roland Dumas.
Le souvenir d'Izieu réapparaîtra notamment en 1998, lors de la vague d'alliances entre la droite et le FN pour la gestion des conseils régionaux.
En région Rhône-Alpes, Charles Million, ancien ministre de la défense de Chirac et Juppé, se faisait élire président de la région en Mars 1998 grâce à une alliance avec le Front National.
Son allié et compère était Bruno Gollnisch, chef régional du FN et négationniste avéré. Un autre pilier de l’alliance était Pierre Vial, fasciste et antisémite bien connu, animateur du courant dit "païen" dans le FN, qui fut nommé vice-président de la commission culture du conseil régional.
Face au choc provoqué par les alliances droite-FN dans cinq régions, la résistance s’organisa, notamment contre Millon. Ainsi à Izieu, dans l’Ain dont il était à l’époque député, Charles Millon fut conspué le dimanche 19 juillet 1998 lors d'une cérémonie à Izieu.
La présidente régionale de l’Amicale des déportés d’Auschwitz, Simone Lagrange, déportée à treize ans, lui demandait publiquement de quitter les lieux. Millon ne partit qu’à la fin de la cérémonie, bafouant ainsi la mémoire des disparus, des survivants et de leurs familles. Fin novembre 1998, il fut exclu de l’association du mémorial des enfants d’Izieu puis finalement démis de ses fonctions de président de région.
A travers le drame particulier de la rafle d'Izieu en avril 1944, c'est le sort des enfants face à la Shoah et à tous les génocides qui est ici rappelé
Les enfants du Vel' d'Hiv'
Lors de la rafle du Vel d'Hiv' en juillet 1942, ce sont d'abord les couples sans enfants et les célibataires (1989 hommes et 3003 femmes) qui sont internés au camp de Drancy.
Puis du 19 au 22 juillet, les familles du Vél’ d’Hiv’ sont quant à elles transportées dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande (Loiret) gérés par l’administration française.
Adultes et adolescents sont alors déportés en premier, par 4 convois, entre le 31 juillet et le 7 août 1942.
Le sort des enfants
Brutalement séparés de leurs parents, environ 3000 enfants en bas-âge sont laissés sur place à Phitiviers et Beaune-la-Rolande dans une détresse affreuse. Leurs parents ont été rapidement déportés vers Auschwitz, alors que les nazis n’ont pas encore donné leur réponse quant au sort des enfants.
La période durant laquelle les enfants internés dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande ont vécu séparés de leurs parents déjà déportés est décrite par les témoins comme un des moments les plus insupportables. Âgés de 2 à 15 ans, ceux-ci restent seuls durant plusieurs semaines.
Désorientés par l’absence de leurs parents et vivant dans des baraques inadaptées à la présence d’enfants, ils vivent dans des conditions d’hygiène catastrophiques. Huit d'entre eux meurent durant cette période.
Le 13 août 1942, les services d’Eichmann décident que les enfants doivent également être déportés: ils sont alors transférés vers Drancy et, de là, embarqués dans les convois partant pour Auschwitz entre le 17 et 31 août 1942. La déportation d'enfants seuls est interdite par Eichmann. Il s'agit de faire croire aux cheminots français et allemands et à tous ceux qui pourraient s'approcher de ces trains que les enfants sont déportés avec leurs parents. Ainsi, Le 17 août 1942, le convoi n°20 emporte 1000 Juifs vers Auschwitz-Birkenau. Parmi eux, 580 enfants. Leurs parents ont déjà été déportés. Les convois constitués exclusivement d’enfants étant interdits ils sont donc, à Drancy, mélangés à des adultes.
Aucun d’entre eux n’est revenu.
La plaque portant les noms des enfants d'Izieu déportés
Lors de cet anniversaire de la rafle d'Izieu, nous rappelons également le méfait de Laurent Wauquiez. Une de ses premières mesures en tant que président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a consisté à diminuer la subvention attribuée au Mémorial des enfants d'Izieu ( voir ici). Il avait agit de même à l'encontre du centre national de la Mémoire Arménienne à Décines. Dans ces deux cas Wauquiez avait du reculer face au scandale.
Récemment, le 13 janvier dernier, il reçoit très chaleureusement Eric Zemmour lors d'un débat au siège de son parti et affirme d'emblée: " Eric (Zemmour) est ici chez lui..." Il a ainsi convergé avec celui qui veut réhabiliter Pétain et qui milite ouvertement pour une alliance de la droite et de l'extrême-droite. Zemmour était d'ailleurs intervenu peu de temps auparavant dans l'"école" de Marion Maréchal.
Cinquante ans après, le génocide des Tutsi du Rwanda
La coïncidence des dates fait que cinquante ans jour pour jour après la rafle d'Izieu débutait un autre génocide.
Le 7 avril 1994 marque le début du génocide des Tutsi du Rwanda et des "jours de sang" du mois d'avril:
C'est à ce génocide que revient en effet le triste privilège d'ouvrir les commémorations du mois d'avril, au cours duquel est honorée la mémoire des victimes des trois génocides majeurs du XXe siècle : celui des Tutsi du Rwanda le 7 avril, date du début des massacres en avril 1994, celui de la Shoah le 19 avril correspondant au début de la révolte du ghetto de Varsovie le 19 avril 1943 celui des Arméniens le 24 avril correspondant aux premières arrestations des intellectuels arméniens à Constantinople/Istanbul en avril 1915.