Des femmes Herero contraintes au travail forcé, transportant des marchandises dans le camp de concentration de Swakopmu
Mise à jour du 29 aout 2018 ( d'autres mises à jour figurent à la fin de l'article): cérémonie à Berlin, sans avancées sur les réparations et les excuses officielles.
Manifestation à Berlin le 29 aout 2018
L'Allemagne a remis mercredi 29 aout à la Namibie des ossements de membres des tribus Herero et Nama massacrés durant le génocide. Ce geste est jugé insuffisant par leurs descendants, qui exigent des excuses officielles et des réparations.
Après les précédents de 2011 et 2016, c'est la troisième fois que l'Allemagne restitue des ossements de ces populations à la Namibie.
Dix-neuf crânes, des ossements divers et un scalp, pris par les forces coloniales allemandes il y a plus d'un siècle, ont été remis lors d'une cérémonie religieuse à Berlin, à une délégation namibienne conduite par la ministre de la Culture de ce pays.
Ces restes étaient jusqu'ici en possession d'universités et de musées, notamment de la clinique universitaire berlinoise Charité.
Cette manifestation est loin de satisfaire les représentants des deux peuples victimes du génocide. Le comportement de l'Allemagne est "choquant", a dénoncé à Berlin Esther Utjiua Muinjangue, présidente de la fondation Ova Herero Genocide, pour qui cette restitution aurait dû être l'occasion pour le pays de présenter enfin officiellement des excuses, à même de "guérir les blessures émotionnelles".
A l'extérieur de l'édifice religieux à Berlin où a eu lieu la cérémonie, une vingtaine de personnes ont protesté en brandissant des bannières où l'on lisait "Des réparations tout de suite !".
"Nous sommes ici pour honorer nos héros et héroïnes qui ont été brutalement tués uniquement parce qu'ils ont refusé d'être colonisés et qu'ils ont osé résister à l'occupation de leurs terres ancestrales", a également expliqué un chef Herero, Vekuii Rukoro.
Il a regretté que la cérémonie ait eu lieu dans une église plutôt que dans un bâtiment public, où le gouvernement allemand aurait pu présenter des excuses officielles. Un geste auquel Berlin n'est pas encore prêt car il pourrait ouvrir la voie à des demandes de réparations.
Le chef Herero a reproché au gouvernement allemand de commettre de "graves erreurs" en n'assumant pas pleinement son passé.
Le gouvernement allemand a déjà reconnu sa responsabilité dans les massacres et indiqué en 2016 qu'il prévoyait des excuses officielles dans le cadre de négociations avec la Namibie.
Mais les discussions sont toujours en cours, et les excuses en suspens.
"Des réparations, une reconnaissance et des excuses" sont les conditions d'une normalisation des relations diplomatiques entre l'Allemagne et la Namibie a rappelé la ministre namibienne Katrina Hanse-Himarwa.
Pas encore d'excuses officielles
L'Allemagne a "encore fort à faire" pour assumer son passé colonial sur ce territoire africain (1884-1915), a reconnu cette semaine la secrétaire d'État au ministère des Affaires étrangères, Michelle Müntefering. Lors de la cérémonie du 28 aout il s'agssait uniquement d'une remise d'ossements mais pas le cadre adéquat pour des excuses, a-t-elle argumenté
Berlin considère ne pas devoir payer de dédommagements aux descendants des victimes, arguant de l'aide "généreuse" au développement versée à la Namibie depuis son indépendance de l'Afrique du Sud en 1990.
Des représentants d'Herero et de Nama estiment au contraire que la restitution d'ossements constituait une occasion pour que l'Allemagne présente enfin des excuses officielles.
Faute d'être associés aux négociations entre les deux pays, les représentants des Herrero et des Nama ont déposé une plainte pour génocide contre l'Allemagne devant un tribunal de New York, afin de réclamer réparation. Berlin a tenté fin juillet 2018 de faire annuler cette procédure, requête sur laquelle la juge n'a pas encore statué.
Alors que le Parlement allemand a reconnu officiellement le génocide des Arméniens en mai 2016, il est largement temps que soit également reconnu et réparé ce génocide perpétré par l'Allemagne impériale. A l'heure ou l'ONU alerte contre un nouveau génocide, celui des Rohingya de Birmanie, il s'agirait d'une mesure de justice et de prévention de tels massacres.
MEMORIAL 98
Le continent africain a déjà connu à la fin du 20e siècle le génocide des Tutsi du Rwanda; il reste menacé par d'autres risques génocidaires, notamment au Burundi voisin (voir ici) et au Soudan du Sud. Mais un génocide mis en oeuvre au début du siècle reste encore relativement peu connu.
Il est d'autant plus important qu'il soit reconnu, que le général Lothar Von Trotha qui l'exécuta à l'encontre des populations Herero et Nama, avait auparavant sévi dans les autres colonies allemandes de l'époque, le Rwanda et le Burundi.
Herero et Nama dans le Sud -Ouest africain allemand (1904-1908)
L'ouverture d'une exposition au Memorial de la Shoah à Paris permet de se pencher sur ce qui constitua une extermination planifiée.
A travers l'exposition riche de nombreux documents d'archives, d'objets et de photographies, le Mémorial de la Shoah se propose d'aborder cet épisode méconnu de l'histoire du colonialisme allemand.
A la fin du 19e siècle, les envahisseurs allemands s'emparent des terres et du bétail des Nama qui menaient une vie pastorale.
Herero et Nama vivaient dans la partie Sud-ouest du continent africain, devenu depuis la Namibie.
Dans le cade de l'expansion de la colonisation allemande menée par Bismarck, alors chancelier de l'empereur Guillaume Ier, l'Allemagne s'octroie ce territoire en 1884 et le colonise.
Une extermination pour créer ˝ un territoire blanc˝
Vingt ans plus tard, en 1904, des guerriers Herero, soutenus par leurs voisins Nama se soulèvent et tuent des colons allemands.
En juin 1904, le général Lothar Von Trotha, nommé commandant en chef des troupes de la colonie allemande du Sud-ouest africain, débarque dans la possession du Reich avec pour mission d'en finir avec la révolte des Herero et des Nama.
Von Trotha est déjà connu pour ses méthodes de répression coloniale en Chine et dans l’Est africain allemand (Tanzanie, Burundi et Rwanda).
La guerre qu'il va mener, sur ordre de l’empereur Guillaume II, est féroce. Il planifie l’extermination des deux peuples en vue de constituer un territoire « blanc ».
Ce crime de masse suscite depuis un important travail de mémoire, en Namibie même, parmi les historiens, ainsi qu’en Allemagne .
De plus un documentaire de la réalisatrice Anne Poiret (voir ci-dessous) ainsi que d'autres travaux, soulèvent la question du lien entre la politique raciale de l’Allemagne coloniale des années 1900 et celle de l’Allemagne nazie.
Notons que le premier gouverneur de la colonie (Südwest-Afrika en allemand) de 1885 à 1890, est un certain Heinrich Goering, dont le fils Hermann Goering sera l'un des plus importants dirigeants nazis.
Massacre planifié des Herero lors de la bataille de Waterberg
En août 1904, des milliers de Herero perdent la vie durant cette bataille. Ceux qui parviennent à s’échapper sont traqués et contraints de fuir dans le désert Omaheke, où les puits d'eau ont été empoisonnés par les militaires.
Peu survivront. Von Trotha s’en prit ensuite aux Nama avec la même cruauté.
Il va mener durant trois ans une politique d’extermination systématique contre ces deux peuples, préfigurant ainsi le génocide qui débute quelques mois plus tard, suite à l’ordre émis par Von Trotha le 2 octobre 1904 .
Cet ordre proclame : "Dans les frontières allemandes, chaque Herero, armé ou non, en possession de bétail ou non, sera abattu." et précise: "Je crois que cette nation, en tant que telle, doit être annihilée ",
Des camps de concentration.
Par la suite, une fois les rebelles vaincus, la levée de l’ordre d’extermination ne signifie pas pour autant la fin de l’horreur.
Dans les « Konzentrationslagern » (camps de concentration) de Lüderitz, Karibib, Swakopmund, où les conditions de vie sont atroces, Nama et Herero vont être éliminés par le travail. Le décompte des morts « par épuisement » y est tenu très scrupuleusement, laissant à la postérité une litanie de preuves bureaucratiques macabres.
Shark Island (l'île aux requins) : un enfer de pierre
Cornélius Frédériks, chef des Namas a dirigé la révolte contre l'occupant allemand. Une photo le montre enchaîné. Les allemands avaient promis à Cornélius et à ses hommes qu'ils auraient la vie sauve s'ils déposaient leurs armes.
Lors d'une embuscade, ils furent arrêtés, faits prisonniers dans le camp de Shark Island, un immense îlot de pierres où étaient internés des hommes, des femmes et des enfants sans distinction.
Le « médecin » de ce camp pratiquait des expérimentations médicales sur des cobayes humains. Il faisait également des recherches sur les crânes des cadavres. Les femmes prisonnières étaient contraintes de faire bouillir ces têtes qui pouvaient être celles de leur famille ou de leurs amis. Elles devaient gratter la chair avec des morceaux de verre afin que les crânes puissent être envoyés à Berlin pour y démontrer ˝scientifiquement˝ la supériorité de la race blanche.
Ces crânes ont donné lieu à une exhibition macabre : ils ont été exposés dans des cages en verre à l'hôpital Universitaire de La Charité à Berlin.
˝Nous voulons des excuses˝
La mémoire du génocide ne fut jamais perdue parmi les descendant.e.s des victimes.
Ainsi près de cents ans plus tard, en 2011, après l’indépendance de la Namibie (qui survint fort tard en 1990), une délégation Herero et Nama se rend à Berlin pour une cérémonie organisée par le gouvernement allemand, afin de demander que leur soient restitués vingt crânes de leurs ancêtres. Aucun nom ne figurait sur les crânes. Ceux-ci, répertoriés à l'aide de numéros dans des registres, ne garantissaient donc pas l'identité du défunt.
Tous sont venus à Berlin avec l'espoir d'une reconnaissance du génocide par l'Allemagne. Tous brandissent des pancartes et scandent : ˝des excuses, nous voulons des excuses˝.
David Frédéricks, descendant du dirigeant de la révolte Cornélius Frédéricks, ainsi que son épouse, particulièrement active, font partie de la délégation.
Leur peuple a été massacré, ils ont perdu leur culture et leur droit sur les terres.
Tout deux mènent un combat sans relâche pour que soit reconnu le génocide.
La ministre allemande des affaires étrangères de cette époque présente des regrets lors de son discours, mais sans envisager une reconnaissance officielle du génocide.
Suite à cette cérémonie, des négociations en vue de réparations furent envisagées.
En 2012, le parlement allemand se rétracte et refuse de qualifier l’extermination des Herero de "génocide".
Aujourd’hui, l’Allemagne et la Namibie négocient une déclaration commune dans laquelle l’Allemagne doit s’excuser pour ce premier génocide du XXe siècle. Mais alors qu’en juillet 2015, le président de la chambre allemande des députés (Bundestag) a reconnu que le pays avait mené "une guerre raciale" dans son ex-colonie, le gouvernement actuel ne veut toujours pas entendre parler de compensations financières pour les victimes.
L’Allemagne ne semble pas prête à débourser les sommes qui pourraient lui être demandées et qui se montent à 4 milliards de dollars
˝Tout génocide secrète son négationnisme ˝
Le silence ou le déni: il y a encore des négationnistes qui prétendent que les points d’eau n’étaient pas empoisonnés, que le désert Omaheke n’était pas si désertique, que l’ordre de Von Trotha n’avait pour but que d’effrayer l’ennemi. Pourtant les preuves d’une extermination planifiée sont là, tangibles.
Au total, le peuple Herero a été décimé à 80 % et le peuple Nama à 50 %
L'Allemagne reconnait le génocide des Herero et des Nama mais reste au milieu du gué.
Les demandes des victimes sont simples : une reconnaissance du génocide, des excuses officielles, le rapatriement des restes humains volés à des fins pseudo-scientifiques et, enfin, des négociations avec les autorités allemandes autour de la question des réparations.
Le 10 juillet 2015, pour la première fois, l'Allemagne a officiellement qualifié de "génocide" le massacre des peuples Herero et Nama perpétré sous ses ordres en Namibie en 1904 et 1905 ( voir ici ).
Ce terme est ainsi employé de manière officielle au plus haut sommet de l’État pour qualifier le comportement de la « Schutztruppe » (troupe de protection) emmenée par le général Lothar Von Trotha.
Un comportement dont les plus atroces détails sont consignés depuis 1918 dans le « Blue Book » (livre bleu), rapport à charge commandé par le Parlement anglais et dont une copie est toujours conservée à Westminster. Dans ce livre, Thomas O'Reilly, jeune major d'origine irlandaise, ami des Herero., a rassemblé des témoignages et des récits accablants.
Le « Report on the Natives of South-West Africa and their Treatment by Germany », rédigé en 1918 pour le Parlement du Royaume-Uni, contient plus de détails qu’il n’en faut pour démontrer que, sous les ordres du Kaiser, le général Lothar Von Trotha entendait bien exterminer les deux peuples qui lui résistaient.
Ainsi deux Vernichtungsbefehl (« ordres d’annihilation »), émis le 2 octobre 1904 et le 22 avril 1905, prouvent la volonté de génocide. Ils furent malheureusement suivis d’effets, la population Herero ayant été éliminée à 80 % tandis que la moitié des Nama étaient tués.
Le 9 juillet 2015, cent ans après la fin de la domination allemande sur la Namibie, deux délégations de Herero et Nama seront reçues à Westminster pour une rencontre et des discussions. À cette occasion seront lus des extraits du Blue Book
Une répétition générale ?
En 2015, L'écrivain française Élise Fontenaille-N'Diaye publie des extraits du rapport. Elle a baptisé son roman historique du même nom. En 200 pages, elle ranime le souvenir d'un génocide lui aussi tombé dans l'oubli. Elle y livre son point de vue d’écrivain. ˝Quelque part entre le désert du Kalahari et la presqu’île de Shark Island, au large de Lüderitz, s’est déroulée une macabre répétition générale, préfiguration des génocides à venir."
Cette problématique est aussi abordée dans un documentaire réalisé par Anne Poiret, diffusé sur France 5 en mai 2012 Namibie : le génocide du IIe Reich
« Il y a des pistes, des concordances, des hommes que l’on retrouve », souligne Anne Poiret dans son travail. Parmi ces hommes, il y a Theodore Molison et Eugen Fischer, le père de l’anthropologie génétique allemande. Ils seront tous les deux les maîtres de Josef Mengele,˝ l’ange de la mort ˝ des camps nazis.
Tous deux ont effectué des recherches dans le Sud-ouest africain au début du XXe siècle dans l’idée de prouver la supériorité de la˝ race blanche ˝, notamment par la mesure des crânes.
Ce documentaire montre également des photos d'archives, des images d'aujourd'hui, des témoignages de descendants Nama et d'historiens rendant compte de la réalité de cet épisode tragique.
Un descendant du peuple Nama nous fait vivre son émotion et l'injustice qu'il éprouve en foulant la terre qui a appartenu à ses ancêtres et qui demeure encore de nos jours la propriété des descendants allemands. Il commente avec tristesse ce passage où des habitants traversent une étendue de sable sans se soucier qu'à cet endroit ont été enterrés des cadavres sans sépulture.
Des Allemands, installés en Namibie, accoudés au bar de leur pub, y perpétuent le déni de l'histoire.
Des extraits de ce documentaire font partie de l'exposition
Nous recommandons vivement cette exposition qui sensibilise et attire l'attention, parce que le danger est toujours à nos portes, comme ne cesse de le démontrer l'actualité.
L' exposition est ouverte jusqu'au 12 mars 2017.
Le dimanche 26 et le lundi 27 février 2017 se tiendra au Mémorial un colloque sur ce même thème.
Mise à jour du 16 avril 2018
Bonne nouvelle dans le combat pour la mémoire des génocides: la ville de Berlin va rebaptiser plusieurs rues rappelant la colonisation allemande en Afrique et honorer à la place des militants africains de l’indépendance.
Après plus de dix ans de débats, les partis de gauche de l’arrondissement de Mitte (sociaux-démocrates, Verts et gauche radicale) ont adopté le 11 avril, un texte préconisant de changer les noms de quatre rues du secteur surnommé le « quartier africain »
Le texte préconise notamment de débaptiser les rues portant les noms de plusieurs personnalités liées à l’occupation de la Namibie (1884-1918), où les Allemands ont tué entre 1904 et 1908 plusieurs dizaines de milliers de membres des tribus herero et nama (voir ci-dessous)
Les noms de combattants
« Le “quartier africain” glorifie toujours le colonialisme allemand et ses crimes. Ce n’est pas compatible avec notre conception de la démocratie et porte atteinte de façon durable à la réputation de la ville de Berlin », souligne le texte.
Les rues visées sont la Petersallee, hommage à Carl Peters, le fondateur de l’Afrique allemande de l’Est, l’actuelle Tanzanie ; la place Nachtigal, du nom de Gustav Nachtigal, qui avait notamment annexé en 1884 le Cameroun et le Togo ; et la rue Lüderitz, d’après Adolf Lüderitz, fondateur de l’Afrique allemande du Sud-Ouest.
A leur place, les plaques porteront les noms de combattants contre l’occupation coloniale allemande : Rudolf Manga Bell, héros de l’indépendance camerounaise ; Anna Mungunda, une Herero résistante aux Allemands ; Cornelius Frederiks, chef des Nama ; ou encore Maji-Maji, nom donné au soulèvement de tribus d’Afrique orientale contre les autorités coloniales allemandes (1905-1907).
MEMORIAL 98
Mise à jour du 2 avril 2018: Exposition en hommage aux Herero à Paris
Le photographe français Stephan Gladieu leur rend hommage à travers des clichés de leurs descendants, exposés à Paris à la School Gallery jusqu’au 28 avril 2018 ( à voir ici)
Dans sa présentation il rappelle que gouvernement allemand a rejeté une demande en réparation pour génocide, émanant des tribus namibiennes qui poursuivent l'Allemagne devant un tribunal de New York.
Des représentants des tribus des Héréro et Nama ont déposé cette plainte pour obtenir des dédommagements pour la guerre «raciale» menées contre ces peuples indigènes dans le Sud-Ouest africain colonisé par l’Allemagne (1884-1915). Même si les autorités allemandes ont mis longtemps à reconnaître la gravité des faits, plusieurs de ses représentants utilisent désormais le terme de «génocide» pour décrire les faits. Un processus politico-diplomatique est également en cours avec la Namibie et doit aboutir à une déclaration commune sur ces crimes. L'Allemagne considère ne pas avoir à payer de dédommagements individuels aux descendants des victimes, prétextant notamment de l'aide «généreuse» au développement avec des montants «records» versés à la Namibie depuis son indépendance en 1990.
Nous soutenons leurs revendications.
Memorial 98