L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.
Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.
Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes
(Arménie, Rwanda, Shoah ...)
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Retrouvez aussi le quotidien de l'info antiraciste sur notre blog d'actus :
Cette commémoration se situe trois mois après le camouflet infligé aux négationnistes. Ceux-ci veulent faire porter la responsabilité du déclanchement du génocide à ses victimes Tutsi, en les accusant d’avoir commis un attentat contre le président de l’époque Habyarimana le 6 avril 1994. La justice française, longtemps manipulée par le juge et militant UMP Bruguière a maintenant reconnu le mensonge de cette thèse (voir Rwanda: une claque aux négationnistes )
L'attitude trouble des sommets de l'Etat en France à l'égard du génocide et des ses préparatifs reste à explorer et à mettre en lumière.
Un autre élément renforce notre engagement à lutter contre tous les négationnismes: la remise en cause par le Conseil Constitutionnel de la loi votée par le Parlement et pénalisant la négation des génocides dont le génocide des Arméniens
Le combat commun contre les négationnismes se concrétisera lors de la journée du 22 avril prochain à Paris sur le parvis de Notre-Dame, lors de la 8e journée annuelle de sensibilisation aux génocides et à leur négation organisée à l’initiative du Collectif VAN
MEMORIAL 98
France : 18es commémorations du génocide des Tutsi au Rwanda
À Paris, Nantes, Bordeaux, Lyon, Cluny, ...
Il y a aujourd’hui 18 ans, une blessure a été faite à l’humanité à travers les Tutsi du Rwanda.
N’oublions pas que cela fut.
Ne laissons pas l’oubli parachever le génocide en ensevelissant les morts du manteau de l’injure, en désespérant les rescapés, en donnant le change aux meurtriers, en banalisant le mal au risque de le voir réapparaître demain ailleurs.
Venez rendre hommage avec nous aux victimes, témoigner de notre solidarité avec les survivants et renouveler notre engagement pour « qu’il n’y ait plus jamais ça ».
Ibuka France (association rwandaise dont le nom signifie « Souviens-toi »)
PROGRAMME DES 18es COMMEMORATIONS DU GÉNOCIDE DES TUTSI DU RWANDA
À Paris
Samedi 7 avril
15h : Rassemblement et prises de paroles et lâcher de ballons
Lieu : Mur de la Paix (Place du Champ de Mars 75007 - métro : Ecole Militaire) Marche vers le Trocadéro
19h : Veillée du souvenir en hommage à la mémoire des disparus Lieu : Siège de Médecins du Monde (62 rue Marcadet 75018 - métro : Marcadet Poissonniers)
Mardi 10 avril
19h : Une projection de Voices of Rwanda (témoignages filmés) et du film d’Arnaud Sauri : Sonatubes-Nyanza
Lieu : Auditorium du Mémorial de la Shoah (17 rue Geoffroy L’Asnier 75004 - métros : Saint Paul, Hôtel de Ville ou Pont Marie)
À Bordeaux
Samedi 7 avril
14h à 15h30 : Cérémonie avec dépôt de gerbe et prises de paroles
Lieu : Pont de Pierre
suivie d’une marche silencieuse
16h à 18h : Moment de recueillement avec projection d’un témoignage d’un rescapé de Bisesero, chants et lectures en hommage aux disparus
Lieu : Salle du Tchaï Bar (49 rue du Mirail - Bordeaux)
À Lyon
Samedi 14 avril
14h : Rassemblement, dépôt de gerbe et prises de paroles
Lieu : Place Antonin Poncet (69002)
18h : Veillée en hommage aux victimes du génocide
Lieu : 44 rue Saint Georges (69005)
Nantes
Samedi 14 avril
14h : Témoignage et exposé sur le thème de la Reconstruction suivi d’une veillée en mémoire des victimes du génocide
(Pour tout renseignement, consulter le site de l’association Subiruseke)
À Cluny
Dans le cadre de la clôture de la période des Commémorations 2012 en France
Samedi 30 juin (horaires à préciser)
Dépôt de gerbe sur la Stèle commémorative
Rencontre d’Ibuka France avec les participants
Commémorations organisées avec l’Ambassade du Rwanda en France et le partenariat des associations : Médecins du Monde, CRF, UEJF, SOS Racisme, Mémorial de la Shoah, Urgence Darfour, Centre Simon Wiesenthal, Etude sans Frontières, CPCR, Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France, Comité de Défense de la Cause Arménienne, Fondation pour la Mémoire de la Shoah, Survie, F.R.A. Nor Seround, Collectif VAN, Aircrige, Mairie de Saint Ouen, CAURI et Mémorial 98
Lu dans le journal « gratuit » Direct-matin du 2 avril 2012 sous la rubrique consacrée (page 25)au « saint du jour »
« Éphéméride :
En 1290, un curieux événement à l’emplacement actuel du 24 rue des Archives à Paris, où s’élèvent église et cloître des Billiettes. Jonathas Ben Haym, préteur sur gages exigea d’une femme, Marie la Hautière, qu’elle lui fournisse une hostie consacrée en échange des vêtements qu’elle lui avait déposé. Plein de scrupules, elle le fit pourtant et se cacha pour voir ce qu’il allait en faire. Cet usurier planta son couteau dans l’hostie. Il en sortit du sang. Effrayé il cloua l’hostie au mur. Le sang ne fit qu’abonder. Il la jeta alors dans un chaudron d’eau bouillante. L’eau devint rouge et l’hostie s’éleva dans les airs. La femme répandit l’histoire de ce prodige dans la ville. Jonathas fut condamné à mort pour ce sacrilège, la rue s’appela désormais Rue du Dieu bouilli. Et le lieu fut acquis pour abriter une chapelle et un couvent, affecté en 1808, au culte luthérien… »
On retrouve ici tous les archétypes des accusations contre les Juifs : usuriers, profanateurs d’hosties...
D’ailleurs la version originelle plus explicite, mais beaucoup plus prudente, du même "récit" se trouve sur le site de la revue « Le Libre Journal de la France courtoise » (pendant imprimé de la radio d’extrême-droite Radio-Courtoisie ) à la date du 22 mars 2004. Il y présenté comme un histoire très incertaine et sujette à caution, inventée: « … A l’instar de celle-ci narrant l’histoire advenue - peut-être ! - à une pauvresse de Paris, les chroniques de Clio raniment de nombreux jadis où le vrai et le faux sont indissociables... »
2 avril 1290 - Le miracle de la rue du Dieu-bouillu
A l’instar de celle-ci narrant l’histoire advenue - peut-être ! - à une pauvresse de Paris, les chroniques de Clio raniment de nombreux jadis où le vrai et le faux sont indissociables...
Le 2 avril 1290, relatent les anciens textes, Marie La Haumière sortit au chant du coq de son logis croulant. Le jour juste né, quelle affaire menait donc hors de chez elle, hâtive, le coeur gros, la vieille va-nu-pieds ? Une affaire importantissime à ses yeux de bonne chrétienne. Marie avait gagé à l’avaricieux Jonathas Ben Haym le seul bliaud point troué qu’elle possédait, et la brave gueuse courait implorer le fils d’Abraham de le lui rendre gratis afin, ce dimanche, d’aller prier le Sauveur à Notre-Dame en ajustement propret.
"Nenni, nenni, gronde je tire-denier, pas de monnaie, pas de blouse." "Ah, gentil juif, geint Marie, c’est aujourd’hui Pâques-fleuries, je ne peux ouïr le saint office habillée de penaillons..." Jonathas grommelle "Hum, hum" et il ajoute : "Je veux agréer ta demande, La Haumière, à condition que tu m’apportes l’hostie qu’on te donnera tout-à-l’huère". "Quoi ?", murmure Marie, terrifiée. "Ne crains rien, la tranquillise Ben Haym, voir ton pain bénit me résoudra, je crois, à embrasser la foi de Rome". La crédule dit "oui" au sacrilège échange.
La chose accomplie, La Haumière, quand même inquiète, épia le vautour d’une fenêtre à moitié close de l’échoppe hébraïque. Jésus ! Jonathas frappait d’un poignard le Corps du, Christ, le clouait à la cloison, puis, comme un flot de sang jaillissait des entailles, il le plongeait dans un chaudron d’eau bouillante ; alors, miracle ! la Provende sacrée monta vers les poutres ! Les clameurs de Marie ameutèrent le voisinage ; les gens du guet intervinrent avec promptitude et le païen déicide fut très vite livré au bûcher. Ben Haym demeurait en un boyau fangeux qui s’ouvrait à la hauteur du 24 de notre rue des Archives : le peuple le baptisa "Rue du Dieu-bouillu".
La fable, revendiquée comme telle, est signée de Jean Silve de Ventavon ( pseudonyme d’un auteur d’extrême droite, pilier de Radio-Courtoisie)
Ainsi donc un journal très grand public, diffusé gratuitement à des dizaines de milliers d’exemplaires, reprend un « récit » inventé et présenté comme tel par les antisémites pétainistes de la « Courtoisie », sans mentionner la supercherie. Cet article se trouve au sein d’une rubrique nommée « Dieu merci », reprise aussi sur le site Internet de la chaîne « Direct 8 » du même groupe Bolloré http://dieumerci.direct8.fr/ et qui se présente comme la « première émission religieuse de la TNT ».
De plus cet article est publié à la veille de la fête de Pâques, moment traditionnel des pogromes antisémites contre les Juifs « déicides ».
On est un peu plus éclairé quand on parcourt la liste des liens de la rubrique « Dieu merci », on y trouve notamment le «Salon Beige» http://lesalonbeige.blogs.com/, porte-parole des catholiques intégristes.
Une interrogation demeure: quelles sont les relations entre le groupe Bolloré et la personne qui signe ces articles et se nomme Defendente Génolini ? Il semble en fait s'agir du confesseur et "directeur de conscience" de Bolloré, un prêtre nommé Gabriel Grimaud. Autrement dit, un grand groupe financier et de médias publie sciemment des contenus antisémites sous la plume d'un proche de son patron.
Le groupe Bolloré doit répondre et condamner cette publication.
Les islamistes salafistes tunisiens ont à nouveau lancé des appels publics à assassiner les Juifs ; le gouvernement n’a pas réagi. Le militant tunisien de gauche bien connu Gilbert Naccache annonce sur sa page Facebook qu’il porte plainte contre eux (voir ci-dessous son texte et un résumé de sa biographie). Nous soutenons sa démarche contre ceux qui veulent instaurer le racisme et la terreur comme norme de la société tunisienne, mais aussi égyptienne.
Tunisien, né en 1939, Gilbert Naccache a été l'élève de René Dumont à l’INRA de Paris. Il a travaillé comme ingénieur agronome au ministère tunisien de l'Agriculture, avant que ses activités politiques d'opposant à Bourguiba ne lui valent en 1968 une lourde condamnation : il sera finalement libéré en 1979. Après sa libération, il travaille comme éditeur à Tunis. Il s'est installé en France en 2004. De sa prison, il a sorti un roman qui donnera son premier livre, "Cristal", publié en 1982 à Tunis, et de nombreux autres écrits, sur différents sujets.
" Je me décide, pour la première fois de ma vie à porter plainte devant la justice tunisienne contre les individus qui, sur l’avenue Bourguiba, ont appelé, ce dimanche 25 mars, à l’assassinat des Juifs.
J’ai déjà été l’objet d’une agression raciste en 2000, mais je n’avais pas voulu porter l’affaire devant les tribunaux, estimant qu’il s’agissait de jeunes inconscients trompés par une propagande venue de l’étranger. Rien de semblable aujourd’hui : il s’agit d’un mouvement politique qui fait de l’antisémitisme et de l’appel au meurtre des juifs un de ses modes de propagande habituels. Il s’était déjà pareillement illustré, voilà plus de deux mois à l’aéroport de Tunis-Carthage, et le gouvernement n’a rien fait pour prendre les mesures légales appropriées.
Aujourd’hui encore, une semaine après les faits, on ne voit toujours pas de suite pénale à ces agissements, non seulement inadmissibles, mais tout simplement illégaux : qu’un gouvernement puisse tolérer des appels à la haine raciale et au meurtre sans réagir vigoureusement dépasse l’entendement.
On le voit certes menacer, mais nul doute qu’un journaliste qui publie une photo jugée indécente se retrouve en prison dans les 24 heures, alors que ces excités…
Je porte plainte contre ceux qui ont proféré de telles énormités, d’abord parce que le pouvoir exécutif tardant à faire respecter la loi, j’espère que la justice, encore une fois saisie de l’affaire, montrera que les lois doivent être appliquées et que ces jeunes manipulés, qui n’ont de courage qu’en nombre et à condition d’être assurés de l’impunité, sauront qu’on ne peut pas dire n’importe quoi, sauront que certains appels conduisent en prison.
Je porte plainte en tant que Tunisien solidaire de tous ses compatriotes injustement attaqués, et parce que je ne veux pas que soit sali le passé de mon pays, un passé de civilisation millénaire, fait surtout de vivre ensemble et de tolérance. Je porte plainte en tant que Juif tunisien solidaire en cela de tous les Juifs, et aussi de tous les Tunisien (ne)s non juifs (ves) qui se sentent trahis par de tels comportements, parce que je suis également menacé et que je n’ai à prouver devant personne mon droit de vivre sur cette terre qui est aussi la mienne. Je porte plainte au nom de la révolution de la dignité qui a frappé le monde entier par son caractère pacifique et ouvert, et qui est menacée par ces mêmes irresponsables qui ont déclaré blasphématoires ses demandes de liberté et de démocratie.
Je porte plainte parce que ces appels au meurtre, qui n’ont rien à voir avec le sentiment des Tunisiens, sont un des moyens par lequel veut se réintroduire la contre-révolution, sous le prétexte de ramener un ordre que l’actuel gouvernement ne peut faire respecter et que, en mettant la justice en demeure de faire son travail, je contribue à désamorcer cette menace. Je porte plainte, enfin, parce que les salafistes auteurs de ces appels au meurtre sont les ennemis déclarés des femmes, des artistes, des créateurs, des penseurs, de ceux qui sont les piliers de l’âme du peuple.
Pour toutes ces raisons, et pour celles dont chacun pourra trouver au fond de lui-même, en me solidarisant des actions judiciaires déjà engagées, j’appelle toutes et tous à nous accompagner dans ce refus de ces pratiques odieuses, dans l’exigence de les voir rapidement disparaître.
Pour ce qui me concerne, j'ai chargé Maître Bochra Bel Haj Hmida, dont l'engagement antiraciste ne s'est jamais démenti, de me représenter dans cette affaire.
Nous nous associons à l’appel de la Ligue des droits de l’homme (LDH)
MEMORIAL 98
La LDH appelle à participer à la manifestation silencieuse du dimanche 25 mars
Notre condamnation est absolue : à l’assassinat froidement prémédité de soldats français, s’ajoute l’exécution insupportable d’un homme et d’enfants parce que juifs. Rien, aucune cause, aucune idéologie, aucune injustice ne peuvent justifier ni même expliquer ce racisme et cet antisémitisme.
Que ces faits surviennent au milieu d’une campagne électorale les rend encore plus dangereux parce que cela offre la possibilité de les instrumentaliser et de stigmatiser tel ou tel.
Et lorsque, depuis le début de la campagne électorale, les amalgames se sont succédé, l’Etranger, les Français d’une origine ou d’une religion différente deviennent des boucs émissaires jetés en pâture au mépris des principes qui nous animent.
Il ne suffit plus de proclamer son attachement à la République, Il faut en faire vivre les règles et combattre ces haines que certains, par cynisme ou par conviction, sèment tous les jours.
Face au déni d’humanité que sont le racisme et l’antisémitisme, parce que le péril est immense, nous devons refuser cet engrenage et offrir une réponse commune à ceux et celles qui cherchent à nous diviser au gré de leurs intérêts politiques ou de leur idéologie de mort.
C’est pourquoi la LDH appelle à manifester silencieusement le dimanche 25 mars à Paris, de la place de la Bastille à la place de la Nation, à partir de 15 heures.
Marche silencieuse
Une république unie contre le racisme, l'antisémitisme et le terrorisme
dimanche 25 mars
Place de la Bastille à 15h
SOS RACISME/UEJF/LICRA/AFVT/LDH
La France vient d’être frappée au cœur par des actes de terrorisme islamiste marqués du sceau du racisme et de l’antisémitisme, qui ont entrainé la mort de sept enfants de la République.
Ces actes de barbarie, qui visent à insuffler la peur et le chaos, tentent de mettre à mal le vivre ensemble dans notre société et d’éprouver notre attachement aux valeurs républicaines.
Bien loin de la tentation du repli et de la haine, bien loin de la peur à laquelle certains voudraient nous voir céder, bien loin de l’amalgame entre islam et terrorisme, la réaction de la société française doit être unitaire, ferme et fraternelle.
C’est pourquoi nous appelons à une marche silencieuse ce dimanche 25 mars qui partira à 15h de la place de la Bastille pour se diriger vers la place de la Nation.
A cette occasion, nous invitons tous les citoyens, quelles que soient leur confession, leurs opinions politiques, leurs origines ou leur couleur de peau, à venir exprimer leur dégoût de la haine raciste et antisémite ainsi que leur attachement aux valeurs de la République dans lesquelles se trouve inclus le respect pour chacun de sa dignité d’être humain.
Une partie de la classe politique a décidé, après l'horreur des crimes perpétrés dans une école juive de Toulouse, de suspendre la campagne présidentielle. La question se pose du lien entre les discours tenus durant cette campagne et les éventuelles dérives incontrôlées d'individus passant à l'acte.
En effet, pendant que d'aucuns, débattaient de l"abattage rituel" des animaux comestibles, un criminel imaginairement "justicier" fomentait d'éliminer méthodiquement des citoyens français dont l'appartenance nationale lui apparaissait contestable au regard des critères définis par certains discours au cours de cette même campagne électorale.
Il est effectivement plus que regrettable que les débats portant sur la viande hallal et cachère et sur les pratiques de citoyens aux coutumes et aux croyances non considérées comme spécifiquement "françaises", aient pris tant de place dans les propos de certains responsables politiques et dans les medias.
La stigmatisation de personnes dans leurs pratiques religieuses, culinaires ou vestimentaires, produit des effets désastreux dans les esprits d'individus prompts à des agissements pulsionnels. La responsabilité de l'ensemble des protagonistes de la campagne est si vivement ressentie et partagée, que cette dernière doit de fait être suspendue. N'est-ce pas l'aveu même
de la piètre qualité du débat sur les questions touchant aux différences culturelles?
À l'égard de ces questions, la campagne aura été indigne, en laissant entendre des propos de nature à ouvrir une brèche dangereuse.
Même s'il est souhaitable de suspendre la campagne de fait, par respect pour les victimes endeuillées par ce drame et les blessures de l'ensemble de la nation, il sera judicieux de se demander ce qui dans la formulation même de certaines déclarations, a pu, sans bien évidemment l'autoriser explicitement, encourager la planification froide, délibérée, d'actes criminels racistes et antisémites.
Comment ne pas remarquer que le poids même des mots est à l'oeuvre dans le mode opératoire du tueur? Le signifiant "abattage rituel", si largement employé et désigné comme un "problème national", semble repris dans un mécanisme meurtrier dans chacun des actes de mise à mort perpétré de sang-froid. Le meurtrier "abat" ses victimes dans un rituel orchestré, prémédité.
Il ne suffit donc pas de suspendre la campagne, dans le souci d'éviter les récupérations politiciennes de l'évènement traumatique ; il est nécessaire, au moment de la reprendre, de repenser en profondeur les mots, les images, les arguments et la nature des débats et des messages véhiculés.
Il est urgent que les responsables politiques dans leur ensemble retrouvent une vigilance éthique qui les incite à respecter l'ensemble des citoyens et de veiller, dans le langage, à la protection des personnes. Il ne suffit de placer des policiers en faction devant chaque école, chaque mosquée, chaque synagogue, lorsque des assassinats ont été commis. Il serait souhaitable de "policer" le langage de chacun, loin de la démagogie et de la recherche du consensus au prix de querelles interculturelles et conduisant au mépris de citoyens stigmatisés, marginalisés.
Les fondamentaux de la Loi républicaine résident dans une éthique audible, dans la qualité et la dignité des débats.
"En France, on tue des juifs, des noirs et des arabes"
C’est la réaction qu’on pouvait lire sur une banderole lors de la manifestation parisienne du lundi 19 mars au soir.
Les 3 enfants et le père de famille de Toulouse sont Juifs et ontsans doute été tués pour cette raison. Les 3 soldats de Toulouse et Montauban sont d’origine maghrébine et ont sans doute été tués pour cette raison et par la même arme. Le soldat blessé est originaire de Guadeloupe.
Le site du magazine Le Point, souvent bien informé dans ce domaine, évoque la piste d’anciens militaires néonazis du régiment parachutiste de Montauban dont faisaient aussi partie les victimes.
En effet en 2008, le 17e régiment de génie parachutiste de Montauban s'était déjà fait connaître. La hiérarchie militaire y avait identifié des soldats proches des mouvements "néonazis". Jamel Benserhir, un ancien militaire, avait dénoncé à sa hiérarchie les agissements de trois "frères d'armes", qui s’étaient fait prendre en photo faisant le salut nazi derrière un drapeau à croix gammée. Ce cliché avait alors été publié par Le Canard enchaîné. Le colonel Esparsa, chef de corps du 17e RGP, avait donc porté plainte contre ces trois militaires ; les deux d’entre eux encore en service furent renvoyés.
Au-delà des motivations du criminel impliqué, c’est l’atmosphère politique crée par la droite et l’extrême-droite qui se trouve mise en cause.
Du côté du Front National, l’habituelle tradition se manifeste à jet continu dans la polémique sur le hallal qui nous envahirait, lors d’événements tels que l’anniversaire de la guerre d’Algérie ou lors des discours du président d’honneur faisant référence au collaborateur des nazis Brasillach sans que la candidate s’en émeuve, alors qu’elle-même est allée valser à Vienne avec le gratin antisémite autrichien (voir Quand N.Morano collectait des signatures pour Le Pen ).
La nouveauté est du côté de l’UMP, qui a lourdement radicalisé son profil xénophobe.
annonçaient la catastrophe à venir. La récente offensive de Guéant et Sarkozy contre la viande hallal et dans le cas de Fillon y incluant la viande casher, en a été la démonstration la plus forte. Sarkozy a été jusqu’à prétendre le 5 mars dernier à Saint-Quentin, que :
« Le premier sujet de préoccupation de discussion des Français, je parle sous votre contrôle, c'est cette question de la viande halal. »
Les réactions d’amertume des représentants religieux juifs et musulmans ne sont nullement closes, contrairement à ce qu’à prétendu le gouvernement. Le président du Consistoire juif a encore évoqué récemment la « blessure » de sa communauté (voir link).
La série de crimes racistes qui touche les originaires du Maghreb, musulmans ou non, des Antilles et les Juifsrappelle une fois de plus que les discours chauvins, racistes, antisémites se traduisent toujours par des actes de violence et des meurtres.
Elledoit être l’occasion d’un rassemblement de tous ceux qui, quelle que soit leur origine, veulent combattre la violence xénophobe d'où qu'elle vienne. Le sang des uns est aussi rouge que le sang des autres et la douleur aussi forte.
Le dénommé Jacques Béhague, Vice Président UMP du Conseil Général des Hautes Pyrénées et Conseiller général, a publié sur son site le texte suivant, ensuite supprimé face au tollé:
"...Mr François HOLLANDE cultive la haine des riches, et ce depuis longtemps… Une vidéo est d’ailleurs disponible sur Internet dans laquelle il affirme explicitement « qu’il n’aime pas les riches, qu’il en convient » !!!
Cette haine des riches a déjà été développée par Adolf HITLER au travers des juifs.
J’accuse Monsieur HOLLANDE de faire renaître ces mêmes haines qui ont conduit l’humanité dans ce que nous avons connu de plus effroyable et de nauséabonde.J’accuse Monsieur HOLLANDE de prôner le nettoyage ethnique de tous ceux qui auraient le malheur de « trop » gagner d’argent…
– Soit par la confiscation de leurs biens et de leurs revenus.
– Soit par l’incitation à l’émigration.
Monsieur HOLLANDE est donc – Soit un criminel à l’encontre d’une population, celle des « riches », au même titre que Hitler en son temps quand celui-ci s’est lui aussi attaqué aux riches au travers des juifs. – Soit un demeuré de ne pas s’en rendre compte !..."
La droite dure est friande de tels parallèles scabreux et hors de propos avec le nazisme et le fascisme. Aux Etats-Unis, Obama a fait face à une campagne qualifiant de "nazie" sa réforme mettant en place une assurance-maladie. En septembre dernier, lors de la réunion des ministres européens des Finances en Pologne, Maria Fekter, ministre autrichien des Finances, membre du parti conservateur ÖVP déclarait comme Béhague: « En Europe, nous sommes en train de forger une image hostile énorme des banques et des riches. Cela est déjà arrivé une fois, c’était en apparence contre les Juifs, et en fait on visait les mêmes milieux. Par deux fois cela s‘est terminé avec des guerres ! ». En France C’est Nicolas Sarkozy lui-même qui a donné le signal. Dès 2007, lors de l’Université d’été du MEDEF, en défense de la « dépénalisation du droit des affaires » N. Sarkozy avait utilisé la formule suivante : « À quoi sert-il d'expliquer à nos enfants que Vichy, la collaboration, c'est une page sombre de notre histoire, et de tolérer des contrôles fiscaux sur une dénonciation anonyme, ou des enquêtes sur une dénonciation anonyme ? ». Il avait été applaudi frénétiquement par son auditoire. Nous écrivions alors : «… Peut on mettre en parallèle, comme le fait N.Sarkozy, la déportation des Juifs et un contrôle fiscal ? Comment cette image a-t-elle pu figurer dans un discours officiel et de telles paroles être prononcées par un président de la République ? Pourquoi il y a-t-il si peu de réactions? Qu'on imagine le scandale si Le Pen avait osé une telle déclaration… » (voir Sarkozy: nouveau dérapage sur Vichy ) Quelques mois plus tard, son épouse reprenait la même image ; interrogée par l’Express du 13 février 2008 sur la plainte déposée par Nicolas Sarkozy contre le site Internet du Nouvel Obs - qu'il accusait de "faux" à propos d'un SMS, Mme Bruni Sarkozy déclarait : « La plainte justifiée de mon mari n'est pas contre un organe de presse, bien sûr, mais contre les "nouveaux moyens de désinformation". Internet peut être la pire et la meilleure des choses. À travers son site Internet, Le Nouvel Observateur a fait son entrée dans la presse people. Si ce genre de sites avait existé pendant la guerre, qu'en aurait-il été des dénonciations de Juifs?... » Face au scandale, elle dut s’excuser et retirer ses propos.(voir Mme Sarkozy Bruni dérape à propos des Juifs et de la Shoah.) Lors de l’affaire Woerth en 2010, face à l’enquête de la presse et notamment de Mediapart, les dirigeants de la droite ne cessèrent d’en appeler à la « presse fasciste » et aux années 30. Le ministre X. Bertrand devra d’ailleurs en répondre devant la justice (voir Woerth, Copé et le Front National : décryptage ).
A la même période, le 7 juin 2010, lors d'un débat au Conseil de Paris portant sur les projets de logements sociaux dans le 16e arrondissement, Goasguen, député maire de cet arrondissement qui compte 2,4% de logements sociaux contre plus de 30% dans des arrondissements de l'Est parisien, s'est emporté face aux critiques: "Si vous voulez, vous pouvez nous mettre une étoile jaune avec 16e écrit dessus". Interrogé par des journalistes après la séance, Claude Goasguen, ne s’est pas excusé, mais s’est justifié en rappelant qu'il "aime" et "défend" la communauté juive. Il préside le groupe d’amitié France-Israël à l’Assemblée. C’est la ritournelle habituelle quand le retour du refoulé s’exprime au grand jour.( voir Frêche: raciste et antisémite! ) Il a aussi explicité et par là même confirmé son propos :"Quand je dis: est ce que je dois mettre l'étoile jaune ? entendez: je ne suis pas un pestiféré. Les habitants du 16e arrondissement ne sont pas des pestiférés", a- t- il souligné. (voir Qui manipule l’étoile jaune ? ) . Quelques semaines plus tard, mis en cause par un livre de Martin Hirsch à propos de ses conflits financiers d’intérêts (il est avocat d’affaires en même temps que député, maire...) Jean-François Copé a tracé un parallèle entre cette mise en cause et la dénonciation des Juifs pendant la guerre.(voir Un dirigeant UMP salit à nouveau la Shoah). Il a ainsi déclaré le 26 septembre 2010:«…Il se trouve que Martin Hirsch et moi nous avons un point commun que nous avons découvert en parlant : ses parents, comme mon père pendant la guerre, ont été sauvés par des Justes… Quand on a cette culture familiale, je ne dis pas que cela commande des obligations... Je dis simplement que l'on ne peut pas vivre les choses de la même manière… En lisant ce livre, je me suis demandé si, sans peut-être s'en rendre compte, il se livrait à un exercice de délation, qui n'est pas tout à fait à l'honneur de quelqu'un qui a sa qualité" Ainsi selon Copé, Martin Hirsch, lui-même d’origine juive, agirait comme un de ces délateurs qui dénonçaient les Juifs aux nazis.
La droite UMP est engagée dans une campagne d'une extrême violence à l'égard de la gauche. Sarkozy donne le ton de cette recherche de tension, comme lors de la campagne de 2007. Il faut s'attendre à de nouvelles provocations dans les semaines qui viennent.
Nous publions un texte de Séta Papazian, présidente du Collectif VAN (Vigilance Arménienne contre le Négationnisme), partenaire de Memorial 98 et dont nous partageons le combat contre le négationnisme de l'Etat turc.
« Perplexité ». Le mot est faible pour décrire l’impression laissée par l’entretien accordé par Robert Badinter à Armand Avakian, directeur du bureau européen de la chaîne arménienne Armenia TV.
L’ancien sénateur et garde des Sceaux revient sur la loi Boyer, loi de pénalisation de la négation des génocides votée le 22 décembre 2011 par l’Assemblée nationale, puis le 23 janvier 2012 par le Sénat, avant d’être invalidée le 28 février 2012 par le Conseil constitutionnel.
Cette éminente personnalité, qui affirme n’avoir « aucune volonté de complaire aux Turcs », explique son opposition à la loi permettant de poursuivre les négateurs du génocide arménien en utilisant des arguments qui suscitent des interrogations.
Vidéo : Entretien exclusif avec Robert Badinter (Armenia TV)
L’ancien garde des Sceaux, ex-président du Conseil constitutionnel, professeur émérite de l’Université Paris 1, n’a jamais caché son hostilité à la loi de reconnaissance du génocide arménien promulguée en France en 2001, et à l’extension de la loi Gayssot à la négation du génocide des Arméniens. Mais, dit-il dans un entretien accordé à Armand Avakian, directeur du bureau européen de la chaîne arménienne Armenia TV, « Ce n’est pas une question politique, c’est une question juridique » et il n’y a, en ce qui le concerne, « aucune volonté de complaire aux Turcs. » Vraiment ?
La dimension politique de la loi de pénalisation de la négation des génocides, votée le 22 décembre 2011 par l’Assemblée nationale, puis le 23 janvier 2012 par le Sénat, avant d’être invalidée le 28 février 2012 par le Conseil constitutionnel français, est impossible à éluder, au vu des menaces de représailles turques contre la France et du lobbying agressif, sur le sol français, d’hommes d’affaires et de diplomates turcs.
On ne peut d’autre part s’empêcher de faire certains recoupements qui incitent à penser que Robert Badinter aurait dû garder une certaine réserve : deux mois avant son discours du 4 mai 2011 au Sénat - où il s’était exprimé avec vigueur contre une proposition de loi similaire présentée par son propre parti - le sénateur socialiste avait accepté une distinction en Turquie en devenant Docteur Honoris Causa de l’Université Galatasaray d’Istanbul.
Il y avait prononcé un discours où, sans dire un mot des intellectuels turcs emprisonnés, des persécutions actuelles contre la minorité kurde, du génocide de 1915 ou du négationnisme turc, il avait choisi de citer le Président Abdullah Gül pour évoquer « la paix et la tolérance » turques.
Par ailleurs, son épouse, Elisabeth Badinter, Présidente du Conseil de Surveillance de Publicis Groupe, est, avec plus de 10% du capital, l'actionnaire de référence du 3ème groupe mondial de communication qui a d’énormes intérêts en Turquie.
Un combat de trop
Dans un tel contexte, n’aurait-il pas été plus sage pour Robert Badinter, qui restera dans l’histoire comme celui qui a aboli la peine de mort, de garder le silence et de ne pas se faire l’avocat des partisans de la liberté de nier « outrageusement » sur le sol français l’anéantissement programmé d’un peuple ?
N’y avait-il pas assez de forces opposées à la loi pour laminer ce texte – destiné à protéger des citoyens français (de seconde zone ?) contre des délits commis en France - sans l’intervention navrante d’un homme de l’envergure de M. Badinter ?
Dans une interview à la chaîne turque 24 donnée par Ethem Tolgar, recteur de l’Université Galatasaray, ce dernier a rendu hommage aux bons offices de M. Badinter pour l’aide apportée au lobbying anti-loi.
Précisons, et ce n’est pas anodin, que l’Université Galatasaray a reçu en dix ans 35 millions d'euros d’aide de la France : les impôts que les descendants des victimes du génocide arménien payent en France favorisent ainsi très directement les interventions de M. Tolgar et consorts visant à laisser libre cours au négationnisme dans notre espace citoyen. Un outrage supplémentaire qui s’ajoute à la spoliation des biens arméniens dont profitent déjà nombre d’institutions turques.
Au lendemain de l’invalidation de la loi par le Conseil constitutionnel, le Recteur de l’Université franco-turque a donc expliqué que sa première démarche [après le vote] a été d’écrire à M. Badinter. Celui-ci lui aurait répondu avec courtoisie qu’il « ferait le nécessaire car il était contre la loi », et M. Tolgar relève que l’article de Robert Badinter dans le Monde a joué un rôle capital en « ébranlant les esprits ».
Robert Badinter, si prompt à défendre le droit et si prolixe, n’a pas indiqué s’il a répondu au Recteur Ethem Tolgar que l’ingérence turque dans le vote des lois françaises était inadmissible, et que seule l’intéressait la légalité constitutionnelle du texte.
Au contraire : reprenant à son compte une des tactiques de l’État turc négationniste, l’ancien garde des Sceaux appelle à la mise en place d’une commission d’historiens pour faire la lumière sur ce qu’il s’est passé en 1915 et établir « un Livre Blanc ».
En disqualifiant tous les travaux existants – qu’ils soient dus à des spécialistes arméniens, turcs, américains, français ou autres – en faisant repartir à zéro les recherches historiques, M. Badinter offre un nouveau délai (indéfini) à la Turquie. Chacun sait que c’est là très exactement le but recherché par cette dernière, quand elle parle de « commission d’historiens » tout en déclarant, par la voix de son Premier ministre Erdogan, que de toute façon, « la Turquie ne reconnaîtra jamais de génocide », ou en organisant des manifestations anti-arméniennes menaçantes, comme l’a fait le ministre turc de l’Intérieur ce 26 février à Taksim (Istanbul).
Quand M. Badinter estime que « des versions nationales s’opposent les unes aux autres », ignore-t-il que ce type de déclarations fait partie du discours d’Ankara qui - à l’instar de celui de Bernard Lewis - qualifie le génocide de 1915 de « version arménienne de l’histoire » ?
Et peut-il dire à quelle « version nationale » il renvoie les courageux Turcs - historiens ou intellectuels - qui, après avoir étudié le sujet, qualifient « 1915 » de génocide, ce qui leur vaut incarcérations et menaces de mort ?
Des historiens sélectionnés en fonction de leur origine
En fait, M. Badinter a une conception un peu différente, et très singulière, de cette fameuse commission d’historiens : elle devrait réunir « des historiens indépendants, ni turcs, ni arméniens ». Allons bon ! Concernant la Shoah, peu de gens ont osé jusqu’à présent disqualifier d’office les travaux de spécialistes juifs.M. Badinter n’a jamais mis en cause, à notre connaissance, l’intégrité des historiens liés à la communauté juive.
Cependant, à propos du génocide des Arméniens, il exclurait d’emblée, à cause de leurs seules origines ethniques, arménienne pour l’un, turque pour l’autre, le Professeur Raymond Kevorkian, auteur d’une véritable somme extrêmement documentée, ou le Professeur Taner Akçam, qui a travaillé sur les archives ottomanes.
Que suggère M. Badinter pour garantir l’indépendance des historiens ayant des noms français, anglais ou italiens ? Un test ADN ? Une recherche généalogique pour traquer une grand-mère arménienne ou turque ? Une enquête pour déceler s’il existe chez eux des accointances avec des personnes de « sang » arménien ou turc ? Une conception ethnique du métier d’historien, c’est tout à fait inédit. Et apparemment réservé au seul génocide arménien.
Robert Badinter oublie aussi un « détail » essentiel : rien ne garantit que les historiens (inuit ? paraguayens ? philippins ?), « sélectionnés par l’UNESCO », ne soient pas ensuite grassement payés par le gouvernement turc. On l’a vu, celui-ci ne recule devant aucune dépense pour défendre le crime et le profit qu’il en tire.
Par ailleurs, la désignation de l’UNESCO comme entité « régulatrice » de cette commission d’historiens est pour le moins inappropriée. Outre le fait que cette instance n’a aucune compétence juridique - ce qui devrait en toute logique la discréditer aux yeux de M. Badinter -, il se trouve que sa neutralité est d’ores et déjà remise en question.
En effet, en juin 2011, quelques heures avant l’inauguration d’une exposition-photo de monuments arméniens prévue au siège de l’Unesco à Paris, le personnel de l’organisation a imposé aux représentants arméniens le retrait de la carte murale et des légendes qui accompagnaient les photos. Il est vrai que ces éléments d’information étaient hautement subversifs. Comme dans toute exposition de ce type, ils spécifiaient la localisation géographique des œuvres d’art photographiées (des joyaux de l’Art religieux arménien), par ces simples mots : « Arménie », « Turquie », « Azerbaïdjan »…
Ce toilettage mal venu visait à effacer aux yeux des visiteurs l’étendue de la présence millénaire des Arméniens sur leurs terres ancestrales, occupées et vidées de leurs habitants par la Turquie et l’Azerbaïdjan. Une censure justifiée par les services de l’Unesco qui ont rejeté la faute sur l’Ambassade d’Arménie : celle-ci n’aurait pas consulté la Turquie et l’Azerbaïdjan avant de citer leurs noms...
Si M. Badinter parle de « commission d’historiens », de l’Unesco, de « versions nationales » de l’histoire, toutes choses conformes aux desiderata turcs, sans s’être informé, on est fondé à trouver cela très problématique, surtout chez une personnalité de sa réputation.
S’il le fait en connaissance de cause, cela est encore plus consternant. Il est également perturbant qu’un homme de loi, qui insiste tant sur le terme « juridique », réduise la situation des Français d’origine arménienne, en butte à un négationnisme outrancier en France, à une simple question de « souffrance » à laquelle on aura - de manière anticonstitutionnelle - répondu par la « compassion » en 2001 tout en refusant « une pitié dangereuse » en 2012. Une approche qu’il n’oserait sans doute pas avoir avec la victime d’un viol ou même d’un cambriolage : l’avocat qu’il est la renverrait-il chez elle en se contentant d’admettre « sa souffrance » et en lui recommandant de « se réconcilier » avec un agresseur qui persisterait à nier les faits?
Nuremberg vs Constantinople
Laissons les propositions de M. Badinter et revenons à son argumentation contre la loi dite Boyer : ce qui en ferait l’inconstitutionnalité serait l’atteinte à « la liberté d’expression » : mystérieusement, cet argument n’a pas été invoqué pour faire obstacle à la loi punissant l’insulte aux harkis, ratifiée la même semaine au Sénat.
Interrogé sur la loi Gayssot par le journaliste d’Armenia TV, Robert Badinter oublie derechef « la liberté d’expression » et change de registre : cette loi est justifiée car il y a eu le jugement de Nuremberg où « la France était partie » ; « il y avait un juge français, un procureur français, des victimes juives françaises ». Là, il s’agit, dit-il, de « respect dû à l’autorité de la chose jugée ».
En somme, ce qui justifie l’interdiction de nier les crimes nazis, c’est qu’ils ont été jugés précisément par ceux qui étaient concernés – les pays qui en ont souffert (dont la France et les citoyens français). Par contre, selon l’ancien garde des Sceaux, seuls ceux qui ont une certaine distance avec le sujet seraient habilités à se prononcer sur le génocide arménien. N’y a-t-il pas un hiatus dans ce raisonnement ?
Et quid d’une « commission d’historiens indépendants » en 1945 ? Le procès de Nuremberg n’a pas attendu, que l’on sache, le travail des historiens - et c’est heureux - pour trancher et dire la vérité. De même, au lendemain de la Grande Guerre, l’extermination planifiée de la population arménienne de l’Empire ottoman était connue de tous les belligérants. Robert Badinter ne peut ignorer qu’en 1919 une Cour martiale extraordinaire a jugé à Constantinople les principaux responsables génocidaires Jeunes-Turcs, dont Talaat Pacha, le « Hitler » turc, condamné à mort par contumace mais toujours honoré par un mausolée à Istanbul.
Selon M. Badinter, la France ne serait pas concernée par un crime commis il y a 100 ans, en Anatolie. Cela est historiquement faux : la France était aux premières loges et garante de la protection des minorités chrétiennes de l’Empire ottoman. Elle est au moins responsable d’avoir accordé l’amnistie à la Turquie pour les crimes commis pendant la Première Guerre mondiale, en ignorant délibérément les droits des victimes et les nécessaires réparations annoncées dans le Traité de Sèvres, jamais mis en application. Ou d’avoir abandonné aux assassins kémalistes, les Arméniens de Cilicie placés sous la protection du mandat français.
Voici donc deux génocides commis en temps de guerre : leur apologie est pénalisée ou encouragée selon les critères que l’on choisit d’utiliser… Pourtant la négation d’un génocide, que ce soit celui des Arméniens, des Juifs ou des Tutsi, n’est rien d’autre que la perpétuation du crime.
Selon la formule d'Elie Wiesel, la négation d'un génocide, "c'est le double meurtre". Et elle autorise tous les passages à l’acte, aujourd’hui, près de 100 ans après les faits, comme en témoignent les menaces et les messages de haine reçus par des responsables politiques ou associatifs en France.
M. Badinter trouvera les explications qu’il voudra : ce qu’il indique, et avec lui le Conseil constitutionnel qui a suivi ses analyses, c’est qu’en France - contrairement à la contestation de la Shoah - la négation du génocide arménien de 1915 est un droit humain fondamental qui doit être protégé : la liberté d’expression devient ainsi un paramètre à géométrie variable.
Fort heureusement et sans surprise, ce sont des fils et filles de rescapés de la solution finale élaborée par les nazis qui ont dénoncé le plus vigoureusement cette restriction, contraire aux droits de l’homme, à l’éthique… et à la Constitution :
« On ne peut pas de surcroît imaginer qu’en France on statue en fonction de l’origine de tel ou tel citoyen français. C’est contraire aussi à la Constitution. Je rappelle, la République ne reconnaît en France que des citoyens français à égalité de droits, quels que soient leur origine, leur race, leur sexe, leur religion, leurs opinions politiques, et c’est très bien ainsi. Nous ne sommes pas une République communautariste ».
Quel est l’auteur de cette déclaration ? Les ardents défenseurs de la loi tels Bernard-Henri Levy ou Serge Klarsfeld ? Non. Il s’agit de M. Badinter lui-même, qui ne s’embarrasse pas de ses propres contradictions.
Autre exemple majeur ? Dans l’interview, l’ancien sénateur déclare « avoir invité la Turquie à reconnaître le génocide ». Plus loin, il parle de « l’époque où on génocidait les Arméniens ». Mais aussi, à plusieurs reprises, il affirme : « il faut établir la vérité », « je défendrai la recherche objective de la vérité historique […] je n’ai pas la compétence. »
Si la « vérité historique » n’est pas établie, comment peut-il accuser la Turquie d’un génocide, et l’inviter à le reconnaître ? S’il sait qu’elle est établie, à quelles fins propose-t-il - comme le gouvernement turc - une commission d’historiens pour… l’établir ? Et surtout, pourquoi tient-il tant à ce que cette vérité soit librement niée en France ?
Robert Badinter oublie-t-il qu’il s’agit de l’extermination planifiée de toute une population, de bébés, d’enfants, de femmes, d’hommes, de vieillards ? Il avoue de ne pas avoir « la compétence » : ne devrait-il pas avoir alors, au moins, la décence de se taire ?
Enfin, l’homme de loi insiste sur le temps écoulé – « cent ans » et recommande : « ne vivez pas dans le passé ». On retrouve là une antienne turque bien connue : « Il faut regarder vers l’avenir, le passé est le passé. »
Aurions-nous osé donner ce genre de conseils aux petits-enfants de M. Badinter qui auraient eu à se battre contre la négation de la Shoah par l’Etat allemand, si ce dernier avait eu la même position négationniste que la Turquie ?
Et dirions-nous aux descendants des esclaves de regarder vers l’avenir, pour solde de tout compte ? N’appartient-il pas à ceux qui subissent les conséquences de l’extermination, du vol de leur biens, et du déni, de décider ce qu’ils doivent faire d’un passé qui ne passe pas ?
« Je suis du côté des victimes des génocides », soutient Robert Badinter, en évoquant le drame de sa propre famille. Vraiment ?
La Turquie, elle, est d’un autre avis: elle lui a exprimé sa reconnaissance.
Séta Papazian
Séta Papazian est présidente du Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme], association dont le siège est à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Illustratrice d’albums pour enfants, elle a également travaillé durant 20 ans dans le domaine de la publicité et de la communication.
Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] BP 20083 - 92133 Issy-les-Moulineaux - France Boîte vocale : +33 (0)1 77 62 70 77
Un an après le début du soulèvement populaire, la répression ne s’est pas relâchée un seul instant. Les milliers de morts dont de nombreux enfants, le martyre des villes de Homs, de Deraa, n’ont pas convaincu les alliés de la dictature de faire le moindre geste. Les dirigeants chinois, qui massacrent le peuple tibétain et répriment leur propre population, soutiennent les pires régimes à travers le monde. Poutine, bourreau du peuple tchétchène, envoie des chargements d’armes à ses alliés syriens.
Le mouvement de solidarité s’efforce partout de peser, malgré toutes les difficultés. À l’occasion du premier anniversaire, plusieurs mobilisations auront lieu cette semaine à Paris et dans d’autres villes le 15 et le 17 mars. Nous vous appelons à y participer.
Vous pouvez retrouver la liste des manifestations sur le site SouriahHourialink.
Nous publions aussi une lettre ouverte au journal l’Humanité de la part de militants de la solidarité avec la révolte syrienne. Nous avions déjà soulevé le même type de questions dans nos précédents articles
Rassemblement en soutien au peuple syrien le 15 mars à 18h30 sur le parvis de l’Hôtel de Ville
Alors que la situation en Syrie ne fait qu’empirer, ce rassemblement permettra aux Parisiens d’exprimer leur solidarité envers le peuple syrien et de commémorer le 1er anniversaire du soulèvement. Depuis mars 2011, près de 10 000 syriens ont trouvé la mort dans leur lutte pour la dignité, la liberté et la démocratie.
En signe de fraternité, chacun est invité à se munir d’une bougie.
Pour le Premier anniversaire de la Révolution Syrienne
Manifestation de soutien au peuple Syrien
Départ à 14h00 au métro Barbès, conjoint avec la Marche solidaire des peuples, jusqu’à l’Institut du Monde Arabe.
…Pendant un an, les Syriens ont été bien seuls dans leur résistance face à l’oppression quand d’autres continuent à vouloir soumettre le sort du peuple syrien aux intérêts géopolitiques de telles ou telles nations.
Aujourd’hui, en cet anniversaire de la Révolution Syrienne qui, sous les yeux du monde entier, s’est voulue résolument pacifique, montrons au peuple Syrien qu’il n’est plus seul dans sa lutte,que partout dans le monde, des femmes et des hommes sont solidaires avec la lutte universelle qu’il mène pour son droit à l’auto-détermination, son droit de choisir ses dirigeants, son droit de vivre dans un État de droit, son droit à la liberté et à la dignité.
Le Samedi 17 mars, à deux jours de l’anniversaire du déclenchement de la Révolution Syrienne, manifestons tous ensemble notre solidarité active avec la résistance du peuple syrien et notre exigence du droit des peuples à l’autodétermination. La solidarité internationale doit s’amplifier pour faire en sorte que, de toute urgence, les massacres cessent et les civils soient protégés.
Vive la révolution syrienne. Vive la Syrie Libre.
Organisations : SouriaHouria (SyrieLiberté) –Comité de la Déclaration de Damas – Collectif du 15 mars pour la démocratie en Syrie – – Pour une Syrie Libre – AAVS (Association d’Aide aux Victimes en Syrie) - Gauche Révolutionnaire Syrienne (GRS) – Collectif Urgence Solidarité Syrie SNESUP-FSU – ADTF (Association Démocratique des Tunisiens en France) – Mémorial 98
PCF (Parti Communiste Français) – EÉLV (Europe Écologie Les Verts) – NPA (Nouveau parti anticapitaliste) – FASE (Fédération pour une alternative sociale et écologique) – PG (Parti de Gauche) – . . . . . . .
Syrie : lettre ouverte à la rédaction de l’Humanité
Monsieur le Rédacteur en chef,
Paris, le 8 Mars 2012
Lecteurs réguliers de divers périodiques dont l’Humanité, nous soussignés, sommes attentifs aux appréciations formulées sur l’actualité internationale. Nous sommes surpris et choqués par le traitement, dans les colonnes de ce journal, de la situation en Syrie depuis le soulèvement de Mars 2011, particulièrement les aspects suivants :
♦ Une insolite discrétion, aux antipodes d’autres médias, sur les atrocités de la terreur d’État,
♦ La présentation comme hypothèse non prouvée de l’ampleur des massacres, malgré les témoignages qui l’attestent
♦ La complaisance récurrente envers le régime Al Assad, ses alliés, ses affidés (Pierre Piccinin, ...)
♦ La mansuétude envers l’attitude de blocage à l’ONU de la Russie de Poutine et de la Chine,
♦ Le dénigrement par avance de toute initiative de l’ONU, de l’Europe, des pays arabes ; les pays du Golfe n’étant vus que comme "pétromonarchies", même si leurs peuples crient leur solidarité avec les Syriens.
♦ La présentation malveillante faite du Conseil National Syrien (CNS) en ignorant la Charte qui lie ses membres en vue d’une société démocratique, pluraliste et séculière, en le montrant comme purement " dominé " par une composante confessionnelle. Un tel traitement manque de professionnalisme, d'analyses et de nuances.
♦ La place accordée à des mouvances ou personnalités prônant un "dialogue" avec le régime criminel.
♦ L’image péjorative des déserteurs de l’armée syrienne, qui ont pourtant refusé, en payant le prix fort, de tirer sur la foule, accusés d’être ceux qui déclenchent une "guerre civile".
♦ Le renvoi dos-à-dos des agents du régime et des activistes dès lors que ces derniers prétendent s’armer,
♦ L’islamophobie rampante du journaliste de la rubrique, assimilant fréquemment musulman à islamiste radical.
♦ De troublantes parentés avec les positions "anti-impérialistes" de mouvances rouge-brun (Comité Valmy, ...).
♦ Le silence sur l'appui indéfectible de l'Iran et du Hezbollah (fourniture d'armes, de combattants, arrivée récente de 2 navires de guerre iraniens) au régime syrien : une intervention étrangère est donc déjà en cours, de longue date ...
♦ Une couverture inexistante ou minime du mouvement de soutien au peuple syrien en France.
Ces orientations qui selon nous et de nombreux lecteurs inspirent, pages en main, les articles de l’Humanité et de l’Humanité Dimanche (versions papier), ignorent " L’humain d’abord " et tournent le dos au devoir de solidarité envers le peuple syrien. Pire, elles sont de nature à dissuader le lecteur de s’y impliquer sous peine de croire qu’il serait alors voué à "rouler" tour à tour pour l’impérialisme, l’atlantisme, les États-Unis, ...
Elles apparaissent contraires aux positions du Parti Communiste Français qui jusqu’ici a signé tous les Appels à se ras- sembler ou à manifester en France pour la solidarité envers les Syriens, en étant y représenté au plus haut niveau.
Nous faisant l’interprète du malaise qui s’exprime parmi les acteurs (syriens, franco-syriens, français) du mouvement de solidarité envers le peuple syrien en France, nous demandons instamment en leur nom qu’il soit mis fin à ces orientations peu dignes à l’heure où Homs se meurt, ainsi qu’à l’ostracisme de la Rédaction de l’Humanité envers les organisations qui animent en France le mouvement de soutien au soulèvement syrien.
Leurs auteurs relèvent-ils d’une « certaine gauche pavlovienne qui, de l’Europe à l’Amérique latine, nous ressasse l’antienne usée du " complot israélo-américain contre la Syrie résistante " sans s’interroger un instant sur la nature du régime légué par Hafez al-Assad à son fils ni sur les forces sociales qui le soutiennent et celles qui déploient tant de courage et consentent tant de sacrifices pour s’en débarrasser », évoquée par l’écrivain Farouk Mardam Bey ?
Ignorent-ils ce qu’écrit aussi Khaled Khalifa, écrivain syrien ancien détenu politique : « Mon peuple est un peuple de paix, de café, de musique que j’espère vous savourerez un jour, de roses, dont j’espère qu’un jour le parfum vous parviendra, afin que vous sachiez que le cœur du monde est aujourd’hui exposé au génocide » ?
Attachés à l’Humanité, nous exhortons sa Rédaction, de concert avec les acteurs syriens, franco-syriens, français – du mouvement de solidarité envers le peuple syrien en France, qui nous l’ont demandé, à rompre avec ces dérives, et à tenir sa place dans ce mouvement qui exige la chute du régime, des sanctions contre les fauteurs de crimes contre l’Humanité, leur traduction devant les juridictions internationales, des mesures permettant que les civils soient de toute urgence protégés, une autodétermination ouvrant la voie à une Syrie libre. Les Syriens seront attentifs au sou- tien que les médias français, notamment l’Humanité, auront accordé ou non à leur soulèvement.
Cordialement,
G. Lauton, Université Paris 12, syndicaliste – Cl. Szatan, militant de la solidarité internationale – Collectif Urgence Solidarité Syrie.
Guéant ne se contente pas de classer et de hiérarchiser les civilisations. Il prend aussi des intiatives concrètes pour empêcher que nous soyons "envahis" par de la matière grise venue d'ailleurs (voir Avec les étudiants étrangers : amplifions la défaite de Guéant)
Déjà, grâce à la mobilisation de tous ceux qui combattent sa circulaire, une avancée a eu lieu avec la parution d'une nouvelle circulaire, le 12 janvier dernier. Mais cette nouvelle circulaire était insuffisante, et nous n'avons pas constaté, dans les faits, de véritable amélioration pour les diplômés étrangers. Lors de deux cérémonies de parrainage, des personnalités ont montré leur soutien à des diplômés étrangers dont les témoignages montrent combien cette politique est absurde et dangereuse.
DIMANCHE 12 FEVRIER
à 15h
à Paris (Hôtel de Ville)
Lyon (Place des Terreaux)
Toulouse (Place du Capitole)
Le Collectif du 31 mai soutenu par Université Universelle organise des rassemblements :
3 villes, 2 circulaires, 1 constat, 0 résultat.
Dimanche 12 février en effet, la circulaire complémentaire du 12 janvier fêtera son premier mois. Pendant ce mois écoulé, la situation s'est aggravée, et ce nouveau texte, qui ne répond en aucun cas aux attentes des diplômés étrangers, a provoqué la confusion et l'incompréhension. Elle a ainsi conduit aux résultats suivants :
Refus d'autorisations de travail abusifs
Interdiction des dépôts de réexamen
Expulsions et obligation de quitter le territoire
La liste est longue, et s'allonge de jour en jour.
Un mois plus tard, nous avons besoin de vous, nous devons nous mobiliser pour dire que nous ne sommes pas dupes.
Le dimanche 12 Février, nous descendons dans les rues pour rassembler étudiants, jeunes diplômés, intellectuels, politiques, syndicaux, entrepreneurs, et tirer la sonnette d'alarme: Rien n'a changé !
Des personnalités du monde universitaire, du monde politique seront présentes pour nous soutenir. Les associations partenaires seront aussi présentes ainsi que les médias qui nous suivent à chaque événement que nous organisons.