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L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.  

Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.

Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes

(Arménie, Rwanda, Shoah ...)

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Retrouvez aussi le quotidien de l'info antiraciste sur notre blog d'actus :

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Sur les réseaux sociaux : 

    

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Pour correspondre avec nous, nous proposer des articles ou des informations,

pour toute question : 

contact@memorial98.org

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1 octobre 2014 3 01 /10 /octobre /2014 00:50

 

On peut lire dans l’Humanité du  26 septembre 2014, sous la plume de Pierre Barbancey, un article intitulé : « Obama : du Nobel de la paix au chef de guerre ».

La Syrie y est citée pas moins de 8 fois. Non pas pour informer sur le regain d’exactions du régime syrien contre sa population, ni pour déplorer l’aide apportée de longue date par la dictature aux terroristes de Daech-Etat islamique (EILL) .

Il convient de rappeler les termes de cette aide : sorties massives des djihadistes des  prisons du régime dès le début de la révolte populaire en  2011 afin de les positionner sur le terrain, filières de libre entrée en Syrie de terroristes étrangers, voie libre à l’ÉILL dès lors que la secte s’engageait à traquer les opposants au régime et à les livrer à Damas, consignes à l’armée de l’air de ne pas bombarder les positions de l’ÉILL, et même facilités pour installer des camps d’entraînement .

Pas un mot sur tout cela dans cet article. Concernant l'aide de Assad à Daech, nos amis syriens détiennent de multiples témoignages que l'on peut trouver sur le site http://souriahouria.com.

Pierre Barbancey craint surtout que « l’un des buts non avoués de la Coalition contre  Daech soit de faire tomber Bachar Al-Assad en Syrie »,  et qu’elle en profite « pour " régler " la question syrienne ». Heureusement pour faire bon poids, Barbancey appelle à l’aide  « Vladimir Poutine, dont les liens avec Damas ne se sont pas démentis, (qui) entend bien jouer lui aussi sa carte dans ce réaménagement, et en tout cas ne pas se trouver marginalisé. Il va renforcer sa flotte en Mer Noire, continue à livrer des armes au gouvernement syrien ». Peu importe que Poutine ait le soutien de milieux de la droite radicale et de toute l’extrême-droite en France comme en Europe.

Pour Pierre Barbancey, l’explication est simple :« Derrière les raisons officielles de cette nouvelle guerre au Moyen-Orient – détruire " l’État islamique " – les pays occidentaux, États-Unis et France en tête, poursuivent en réalité un objectif majeur : en finir avec Bachar Al Assad et installer, comme partout dans la région, un régime plus favorable à leurs intérêts. Un régime qui ne saurait rien leur refuser ».

Merci pour les populations syriennes fracassées par les bombardements, lorsque les missiles Katiouchas largués depuis les avions russes Soukhoï (dont l’Humanité ne dit mot) éventrent les immeubles. Merci pour les 200000 morts, souvent sous la torture (motus !). Merci pour la dévastation du pays et les sites archéologiques détruits.

Cet article s’inscrit dans une longue cohorte d’écrits de l’Humanité complaisants envers le régime syrien. Mais aussi dans la scandaleuse invitation d’orateurs pro-Assad à la place des opposants démocrates lors de débats officiels sur la Syrie à la récente  Fête de l’Humanité. Une affligeante complicité qui doit être dénoncée pour ce qu’elle est.

 

Gérard Lauton pour Memorial 98

 

Voir aussi Syrie: un an de combat et de débat. avec dès 2012 une lettre ouverte à l’Humanité co-signée par Gérard Lauton et d’autres militants de la solidarité avec le peuple syrien.

Syrie: soutenons le peuple martyrisé!

Syrie : le sens de notre soutien.

Syrie : aux côtés du peuple martyrisé.

Quand une association France-Israël soutient le régime syrien.

 

MEMORIAL 98

 

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8 août 2014 5 08 /08 /août /2014 22:22

Nous poursuivons nôtre série d'articles analysant la gestion du FN dans les mairies, débutée ici  Béziers : radiographie d’une ville sous influence.

Un article du journaliste de droite Pierre-Antoine Delhommais dans le magazine Le Point du 19 juin dernier comporte porte le titre provocateur suivant: «L’idéologie lepéno-cégétiste ». Il fait suite aux propos de Marine Le Pen concernant le service public ferroviaire, dans lesquels la dirigeante frontiste prétend défendre un service public en danger.

Si le syndicalisme, au travers de ses militants et syndiqués, n’est pas plus que d’autres organisations épargné par le racisme, l’antisémitisme et des positions nationalistes, il est évidemment outrancier et mensonger d’assimiler CGT et Front National.

Néanmoins, l’article du Point en question met le doigt sur une réelle évolution du discours du FN sur les questions sociales. Le FN  mettait en avant une ligne lde droite conservatrice au niveau social et économique du temps de Jean-Marie Le Pen ; depuis il a évolué, dans le discours.

Cela témoigne d’une volonté d’attirer plus de sympathisants et d’électeurs (après tout, il y a plus de salariés et de chômeurs que de chefs d’entreprise), cela montre aussi que le Front National prend en compte la revendication de politiques plus « sociales ».

C’est un signe de l’évolution du Front National, de parti d’extrême-droite en un parti fasciste. Quelle différence ?

Le fascisme n’hésite pas à puiser des thèmes au départ classés à gauche, en les pervertissant : défense des travailleurs pauvres, défense du service public....

Mais les différences sont de taille: là où les revendications progressistes concernant les libertés individuelles et les droits sociaux exigent l’égalité sans nier les différences, le fascisme se place quant à lui dans le cadre d’une « communauté nationale » à laquelle chaque individu doit s’intégrer et s’identifier. Les éléments jugés extérieurs à la communauté nationale (étrangers ou minorités issues de l’immigration, bien sûr, mais aussi nationaux jugés non-conformes, comme les chômeurs et précaires, les défenseurs des sans-papiers…) sont stigmatisés, pointés comme responsables des problèmes et exclus, si le niveau de pouvoir atteint par l’extrême-droite le permet.

Ceux qui adhèrent à ce type de vision soutiennent des mesures dont ils estiment qu’elles ne les concerneront jamais et leur apporteront une « plus grosse part du gâteau » des aides sociales, moins d’impôts… Alors que le gâteau est en fait en train de tomber en miettes et qu’il  ne restera bientôt plus rien pour personne. 

 La politique sociale menée dans les mairies tenues par le FN ou assimilés montre bien ce phénomène.

À Béziers (voir) , le budget de l’action sociale a été diminué de 365 000 euros, et le maire réserve l'accueil périscolaire, le matin entre 7h35 et 8h30, mais aussi le midi et le soir après la classe, aux élèves de primaire dont les parents travaillent. Haro sur les chômeurs.

L’épicerie sociale qui dépend du Centre d’action sociale (CCAS) utilise  désormais un nouveau critère discriminatoire pour ses bénéficiaires de l’aide alimentaire : prouver «un an de séjour minimum à Béziers.»

Au Pontet, il n’y aura plus de gratuité des cantines, ce qui représentait 25 à 30 000 euros par an (0,05 % du budget municipal).

De même à Villers-Cotterêts (Aisne), le maire prétexte qu’"il faut différencier solidarité et assistanat", et augmente pour les plus précaires le prix du repas à la cantine de près de 1 euro. Tout en admettant que cette mesure ne permettra de faire que "très peu d’économies"…

À Mantes la Ville (78), une baisse des subventions aux associations a été décidée, pour une durée d’un an.

À Marseille, le maire d’arrondissement Stéphane Ravier vote contre les aides de la communauté d’agglomération à la construction : "Les logements sociaux, je ne suis pas contre, mais je souhaite qu'ils bénéficient à nos compatriotes d'abord." Déclare-t-il. Tandis qu’une autre élue, Élisabeth Philippe estime cette position justifiée en raison des flux de "populations migrantes africaines et subsahariennes mais aussi des Roms"...

 

À Fréjus (Var) , le budget alloué aux écoles pour l’achat de manuels et de fournitures a diminué de 7 euros, soit 16%, passant de 43 à 36 euros par enfant. Pour le financement des sorties scolaires en bus, la baisse est de 20%, et le budget pour les » classes découverte » passe purement et simplement à la trappe. Trois centres sociaux ont vu leurs subventions diminuer, parfois de deux tiers.

Que nous apprennent ces décisions ? D’abord, qu’elles ne sont pas dictées par la volonté de faire des économies comme le prétendent souvent les élus FN, mais bien par les positions politiques du FN.

Certaines mettent en oeuvre la version locale de la « préférence nationale », comme le critère d’un an de résidence dans la commune pour bénéficier de l’aide alimentaire à Béziers ou la position des élus FN à Marseille sur le logement.

Les critères restreignant l’accès à l’épicerie sociale de Béziers ne toucheront peut-être pas un très grand nombre de personnes, même si des sans domicile fixe, les étrangers sans papiers ou des personnes en situation de précarité s’installant sur Béziers se retrouveront exclus faute d’avoir la durée de présence requise ou les justificatifs correspondant,. Le but de ces restrictions est d’ancrer une logique qui n’a plus rien avoir avec celle des droits sociaux et du service public. Ce n’est plus une situation matérielle objective (le niveau des ressources et des charges, la précarité de l’emploi, du logement…) qui ouvre des droits, mais cette appartenance à la « communauté » évoquée au début de l’article.

D’autres décisions pénalisent concrètement les ménages ayant des faibles revenus (c’est le cas à Fréjus) ou les chômeurs (à Béziers).

En effet, il n’est pas uniquement question de favoriser les ressortissants nationaux. C’est la mise en œuvre d’un renversement complet de ce qui fonde une politique sociale collective. Dans celle-ci, la communauté a des devoirs envers les plus fragiles de ses membres (malades, personnes âgées, précaires, migrants), parce que cela concourt au bien-être de tous. Il est en effet rassurant de savoir qu’il existe des filets de sécurité en cas de situation difficile, même si on n’y fera peut-être jamais appel. Dans l’univers FN comme dans les autres courants de la droite radicale qui s'inspirent des mêmes raisonnements, l’individu est au service de sa communauté, et ne reçoit d’aide qu’à condition d’être « productif ». Un chômeur ou une personne âgée ne peuvent pas être productifs. Or ce sont avant tout les précaires (avec ou sans emploi) et les personnes âgées qui vont être affectées par les baisses de subvention des CCAS, puisque ce sont les publics de ces structures.

 

On dispose,  à partir de cette analyse, de pistes pour combattre ce type de politique, et se prémunir de la récupération de revendications sociales par le FN ou d’autres organisations fascistes. Il s’agit de porter en permanence une exigence d’égalité dans l’accès aux droits, quelle que soit la situation de la personne, vis-à-vis de la nationalité notamment, mais aussi de l’orientation sexuelle, de l’emploi, du lieu et du type d’habitation, de la parentalité.

voir aussi

Jean Jaurès: assassiné par l'extrême-droite il y a 100 ans

Le Pen : la passion génocidaire

Marine Le Pen: un dérapage?

Balladur et Sarkozy: de la préférence nationale à l'Identité nationale

 

Memorial 98

NB: nous sommes interrogés par des lecteurs et sympathisants à propos de nos analyses sur la situation au Moyen-Orient; celles-ci sont présentées quasi-quotidiennement sur le groupe Facebook de Memorial 98, complément indispensable de ce site.

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30 juillet 2014 3 30 /07 /juillet /2014 23:33

Jean Jaurès prend la parole le 25 mai 1913 au Pré Saint-Gervais, contre l'allongement du service militaire.

 

Le  31 juillet 1914, Jean Jaurès était assassiné à la veille même du déchaînement de la première guerre mondiale, qui fit entrer le 20e siècle dans l'ère de la barbarie.

A cette occasion nous voulons rappeler ici les circonstances historiques de sa mort et son dernier combat afin d'éviter cette guerre.

Son engagement pour tenter d'empêcher le déchaînement de la guerre des impérialismes se plaçait dans la continuité des ses différents combats pour la fraternité des peuples et pour le soutien des nationalités et minorités opprimées.

Ce fut le cas pour les Arméniens victimes déjà de l'Empire ottoman, avant même le génocide de 1915, durant la guerre. Ce fut le cas aussi du rôle central que prit Jaurès dans l'affaire Dreyfus , en surmontant ses propres préjugés antisémites. 

Nous reproduisons aussi ci-dessous un court texte de Jaurès publié en 1912 et dénonçant les campagnes "sécuritaires" de l'époque.

 

La guerre de 14-18 se fit au nom du nationalisme guerrier, du chauvinisme, de la "patrie".

La propagande officielle des différents États dépeignait le peuple d'en face comme l'ennemi héréditaire et ses habitants comme  des "sauvages sanguinaires".

C’est au nom de ces « valeurs » que des dizaines de millions de personnes ont été massacrées dans cette guerre barbare.

C’est un militant d’extrême droite qui assassine Jean Jaurès le 31 juillet 1914,  alors que celui-ci tente, à sa manière, de stopper la marche à la guerre, qui éclatera le 3 août.

Le 14 juillet, lors du congrès extraordinaire de la SFIO (parti socialiste) il avait soutenu la motion qui préconisait l’appel à la grève en cas de conflit imminent : « plutôt l’insurrection que la guerre », à quoi Jaurès ajoute que cette grève devra être « simultanément et internationalement organisée ».

 

Cette position lui vaut d’être attaqué par le journal des classes possédantes, Le Temps, qui, le 18 juillet, l’accuse de soutenir la " thèse abominable qui conduirait à désarmer la nation, au moment où elle est en péril"

 

Le tueur de Jaurès est Raoul Villain, adhérent de la Ligue des jeunes amis de l’Alsace-Lorraine, groupement d’étudiants nationalistes, partisans de la guerre et proche de l’Action française royaliste.

Il est arrêté et déclare avoir agi en solitaire pour « supprimer un ennemi de son pays ». Sans avoir jamais vu Jaurès, il s’est peu à peu mis en tête de tuer  « le traître, l’Allemand »

 

Cette thèse de l’acte isolé est reprise telle quelle dans l’acte d’accusation dressé le 22 octobre 1915.

 

Pourtant depuis de longs mois, voire des années, la presse nationaliste et les représentants des Ligues « patriotes » (comme Léon Daudet ou Charles Maurras) s’étaient déchaînés contre les déclarations pacifistes de Jaurès et son internationalisme. Ils l’avaient désigné comme l’homme à abattre, en raison de son engagement passé en faveur du capitaine Dreyfus.

Les déclarations assassines abondent dans les semaines précédentes son assassinat. Ainsi dans le quotidien  l’Écho de Paris du 17 juillet :

« Dites-moi, à la veille d’une guerre, le général qui commanderait […] de coller au mur le citoyen Jaurès et de lui mettre à bout portant le plomb qui lui manque dans la cervelle, pensez-vous que ce général n’aurait pas fait son plus élémentaire devoir ? »

 

Raoul Villain est incarcéré en attente de son procès durant toute la Première Guerre mondiale...

Il ne sera jugé qu’en 1919, dans un climat d’ardent nationalisme au lendemain de la guerre.

C'est ainsi qu'il est acquitté le 29 mars 1919 par onze voix sur douze, un juré ayant même estimé qu’il avait rendu service à sa patrie : « Si l’adversaire de la guerre, Jaurès, s’était imposé, la France n’aurait pas pu gagner la guerre. » La veuve de Jaurès est condamnée aux dépens (paiement des frais du procès).

 

En réaction, Anatole France écrit : « Travailleurs, Jaurès a vécu pour vous, il est mort pour vous. Un verdict monstrueux proclame que son assassinat n’est pas un crime. Ce verdict vous met hors la loi, vous et tous ceux qui défendent votre cause. Travailleurs, veillez ! » Une manifestation est organisée le 6 avril suivant par les sections socialistes et syndicales de Paris pour protester contre le verdict et honorer Jaurès le pacifiste.

100 000 personnes défilent et les affrontements avec la police causent deux morts.

 

Après la mort de Jaurès, une grande partie la gauche française se rallia à la guerre, au nom de « l’Union Nationale » et sous le prétexte de lutter contre les régimes impériaux.

Certains des « antimilitaristes » les plus irréductibles basculent. Ainsi, le journal "La Guerre sociale" de Gustave Hervé sort une édition spéciale avec trois titres : " Défense nationale d'abord ! Ils ont assassiné Jaurès, Nous n’assassinerons pas la France." 

À la salle Wagram, le 2 août, à la réunion du Parti socialiste qu’avait convoquée Jaurès avant sa mort, Édouard Vaillant, le vieux révolutionnaire de la Commune de Paris, déclare : « En présence de l’agression, les socialistes rempliront tout leur devoir. Pour la Patrie, pour la République, Pour l’Internationale ».

 

La guerre éclate le 3 août.

 

Le 4 août au matin, les obsèques officielles de Jaurès sont célébrées. C’est la première manifestation officielle de l’Union nationale. Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT, lance un appel aux armes.

Il prononce ces mots funestes et hypocrites :

 

 « Jaurès a été notre réconfort dans notre action passionnée pour la paix; ce n’est pas sa faute si la paix n’a pas triomphé. […C’est celle des empereurs d’Allemagne et d’Autriche-Hongrie…]. Nous prenons l’engagement de sonner le glas de vos règnes. Avant d’aller vers le grand massacre, cet engagement, je le prends au nom des travailleurs qui sont partis, et de ceux qui vont partir. »

 

On connaît la suite, la destruction et le massacre, puis l'apocalypse fasciste et nazie.

 

Cent ans après, le combat contre le nationalisme et le chauvinisme, pour la solidarité internationale, demeurent d'une actualité brûlante.

 

 

Jaurès en 1912 à propos de la justice et des campagnes sécuritaires de l'époque:

"Quelle abjection dans cette propagande de la peur ! On lit sur les murs de Paris d'ignobles affiches qui apprennent au monde que toutes les boutiques sont forcées, que toutes les existences sont menacées, qu'au coin de toutes les rues le passant est guetté par le couteau d'un apache. « Défendons-nous », hallucinons les cerveaux, affolons les coeurs ; demandons à la société française de répudier toutes les lois humaines sur le sursis, sur la libération conditionnelle, que ce fut son honneur de promulguer ; dénonçons comme des lâches, comme des traîtres, les jurés qui ont cru équitable, après examen des circonstances, un verdict de pitié. Faisons que la loi pénale fonctionne toujours automatiquement avec le maximum de rigueur. Appliquons, s'il le faut, la torture aux condamnés ; arrachons les ongles aux transportés par le rétablissement des poucettes ; et frappons, flétrissons comme des complices des assassins, tous les hommes qui demanderont à la nation de ne pas s'affoler, de ne pas se dégrader. « Défendons-nous, défendons-nous. »

« Une Honte », Jean Jaurès, L'Humanité (ISSN 0242-6870), nº 2945, 10 mai 1912, p. 1

Mise à jour du 3 janvier 2019 :

Jaurès et l'anticolonialisme: une mise au point bienvenue par l'historien Gilles Manceron

Quand on évoque la pensée de Jaurès sur la question coloniale, on cite immanquablement une conférence qu’il a donnée à l’âge de 24 ans et qui reprenait les idées colonialistes de Jules Ferry. Or il a évolué, de 1898 à sa mort, vers un anticolonialisme résolu, comme il a rejeté l'antisémitisme (voir ci-dessus) 

 MEMORIAL 98

 

 

 

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4 juillet 2014 5 04 /07 /juillet /2014 18:25

 

Mise à jour du 23 octobre 2021: Daillet mis en examen pour ses projets terroristes.

Rémy Daillet a été mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et placé en détention provisoire, vendredi 22 octobre,

Déjà mis en examen en juin pour « complicité d’enlèvement d’un mineur de 15 ans commis en bande organisée » et « association de malfaiteurs » dans l’affaire du rapt de Mia – une fillette de 8 ans retrouvée saine et sauve – et placé en détention provisoire, il a été extrait de sa cellule, mardi 19 octobre, pour être placé en garde à vue et interrogé dans les locaux de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Il est cette fois soupçonné d’être « l’inspirateur » d’un groupe projetant de « renverser les institutions » et envisageant, pour ce faire, une série d’actions violentes, dont un attentat contre une loge maçonnique ou des attaques contre des ministères, des antennes 5G, des centres de vaccination, des journalistes et des personnalités,. Rémy Daillet aurait joué un rôle moteur – par la diffusion de ses vidéos et de ses théories incitant au « renversement » –, mais aussi « plus opérationnel, notamment en choisissant des gens », ajoute cette source. Sa secrétaire, âgée de 67 ans, a elle aussi été mise en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle », mais elle a été placée sous contrôle judiciaire.

Dans ce dossier douze autres personnes ont été mises en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » depuis l’ouverture de l’information judiciaire, en mai.

Le premier coup de filet avait ciblé un groupuscule néonazi, Honneur et nation, mais le champ des investigations a rapidement dépassé ce petit cénacle d’extrême droite pour s’intéresser à des profils plus hétéroclites, menant jusqu’à Rémy Daillet. S’il n’est pas en contact direct avec l’ensemble des mis en cause, les enquêteurs soupçonnent cependant ce dernier d’être « à la tête d’un groupe plus global » visant ce qu’il considère être un « État oppresseur ».

Deux autres suspects du dossier « Honneur et nation », interpellés au début du mois d’octobre, sont également mis en cause dans l’affaire Mia, la fillette de 8 ans enlevée en avril à la demande de sa mère par plusieurs hommes se faisant passer pour les services sociaux, alors qu’elle était placée chez sa grand-mère maternelle, dans les Vosges. Elle avait été retrouvée saine et sauve quelques jours plus tard. Le procureur de la République de Nancy, François Pérain, décrivait alors Rémy Daillet comme « l’animateur principal de la mouvance dans le cadre de laquelle s’inscrivent les mis en cause » et affirmait qu’il « aurait joué un rôle dans l’organisation de l’enlèvement ».

Ces dernières années  Daillet animait plusieurs sites Internet et pages sur les réseaux sociaux, développant des théories complotistes antivaccination et anti-5G. Il affirmait que la France était dirigée en sous-main par des puissances occultes contre lesquelles il fallait se rebeller, invitant explicitement à « récupérer les enfants chez les mauvais tuteurs » ou prônant le coup d’Etat.

Daillet y témoignait également son soutien au militant négationniste antisémite Vincent Reynouard et reprenait à son compte la théorie d’extrême droite dite du « grand remplacement » ou encore les grandes lignes de la théorie conspirationniste américaine QAnon, qui prétend qu’une vaste coalition implique l’establishment politique américain dans un complot pédophile international.

MEMORIAL 98

 

Mise à jour du 13 juin  2021: Rémy Daillet-Widemann impliqué dans l'enlèvement de Mia, arrêté en Malaisie où il s'est réfugié et en voie d'expulsion vers la France.

Sept ans après notre mise en lumière de son activité dans la galaxie complotiste d'extrême-droite autour de Farida Belghoul ( voir ci-dessous)  Rémy Daillet-Wiedemann, soupçonné d'être impliqué dans l'enlèvement de la petite Mia dans les Vosges en avril, a été arrêté samedi 29 mai en Malaisie,

Rémy Daillet-Wiedemann, figure du complotisme sur les réseaux sociaux et exilé en Malaisie, a été interpellé en vue d'une expulsion administrative car il est en situation irrégulière sur le sol malaisien.

Un mandat d’arrêt international avait été par ailleurs délivré à son encontre le 20 avril dernier par le parquet de Nancy. En l'état, cette arrestation ne semble pas liée à ce mandat d'arrêt, la France et la Malaisie n'ayant conclu aucun accord d'extradition.

La petite Mia, 8 ans, avait été enlevée par trois hommes le 13 avril aux Poulières dans les Vosges chez sa grand-mère où elle était placée par la justice, avant d'être retrouvée en Suisse cinq jours plus tard. D'après les auditions effectuées, Rémy Daillet-Wiedemann "apparaît comme l’animateur principal de la 'mouvance' dans le cadre de laquelle s’inscrivent les cinq mis en cause" dans l'enlèvement, avait indiqué le parquet de Nancy le 20 avril.

Conspirationnisme et antisémitisme

Âgé de 55 ans, Rémy Daillet multiplie les vidéos complotistes sur Internet et développe une rhétorique "anti-système" contre l'État. Il veut "renverser par les armes la dictature française". Il termine d'ailleurs tous ses textes par cette phrase : "À bas La République, vive la vraie France". Il parle ouvertement de coup d'État, d'un gouvernement provisoire dont il détaille les premières mesures : interdire les épandages par voie aérienne en lien avec les intox sur les chemtrails, arrêt immédiat du déploiement de la 5G ou suspension de toutes les institutions.

Rémy Daillet est également une ancienne figure du MoDem en Haute-Garonne, son père était lui-même député. Il relaie régulièrement la propagande antisémite et négationniste, notamment celle de Vincent Reynouard

Cet antisémitisme est partagé avec son député de père (Jean-Marie Daillet), connu pour avoir déclaré lors des débats pour la légalisation de l’IVG portée par Simone Veil  que les embryons étaient « jetés au four crématoire ». Il présenta des excuses à Simone Veil qui les refusa. Daillet fut ensuite nommé ambassadeur par Mitterrand.

MEMORIAL 98
 

 

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En renonçant aux  "ABCD de l'égalité", le ministre de l’Éducation nationale, Benoît Hamon, cède aux fascistes proches de Farida Belghoul et Alain Soral ainsi qu’aux catholiques intégristes de Civitas.

 De plus, il répond par le mépris aux mobilisations de toutes celles et ceux qui, depuis des mois, ont marqué des points contre les organisateurs des Journées de retrait de l'école (JRE). Les enseignants ont organisé des réunions d'information collective et des rendez-vous individuels avec les parents apeurés par les rumeurs. Les parents d'élèves, spontanément ou au sein de leurs organisations, ont contré les ragots propagés par d'autres parents. Les lycéens et lycéennes ont directement défendu leurs établissements en manifestant contre les intégristes venus provoquer jusqu'à l'entrée des écoles.

Benoît Hamon relance ainsi la mobilisation intégriste au moment où elle commençait justement à stagner, grâce au barrage mis en place par les progressistes. Les militants des JRE auront beau jeu d’utiliser des arguments tels que « il n'y a pas de fumée sans feu » ou « seuls les coupables se rétractent », vis-à-vis des parents qui douteraient de la véracité de leurs élucubrations sur les "ABCD de l'égalité".

 L'objectif de la mobilisation JRE ne consiste pas seulement à déstabiliser l'école publique et à  faire pression sur le contenu des programmes. Inciter les parents à « retirer les enfants de l'école » ne constitue pas seulement un moyen, mais aussi une fin en soi. La diffusion d'une rumeur anxiogène, l'exacerbation des préjugés et de la peur ont permis de faire franchir à de nombreux parents un palier important et grave. En effet priver ses enfants d'école, les mettre objectivement en difficulté vis-à-vis de celle-ci, n'est à priori pas habituel, surtout dans les milieux populaires, où l'accès à l'école publique demeure un des seuls espoirs d'ascension sociale.

 

Mais Farida Belghoul et ses amis d’extrême-droite sont des manipulateurs expérimentés dont l'objectif est, depuis très longtemps,  de s'approprier les enfants en utilisant les carences de l'école publique, ses inégalités, les angoisses des parents devant l'échec scolaire. Depuis des années Farida Belghoul tente de créer une véritable entreprise consacrée à l'école à domicile ; elle n'est pas la seule dans ce cas au sein de la direction du réseau JRE.

 

Dès la deuxième moitié des années 2000, Mme Belghoul, qui avait animé des actions antiracistes en 1984, a opéré un retour remarqué sur la scène médiatique. Utilisant sa notoriété et ses réseaux, elle écume les médias pour présenter le REID ( « Remédiation éducative »), une association visant à donner des cours à la maison pour les « jeunes déscolarisés ». À l’époque, en plein mandat Sarkozy, elle a calibré son message pour obtenir le soutien des gauches. Tout en mettant en avant son expérience avec ses propres filles retirées de l'école, elle avançait surtout des arguments sociaux et quasi-humanitaires : il s'agissait de « sauver » des jeunes déjà exclus de l'institution scolaire, de les faire « revenir » vers le savoir pour qu'ils puissent ensuite reprendre des études dans le cursus ordinaire… Le tout devait être facturé à la modique somme de 250 000 euros pour une année et pour une dizaine de « jeunes », qui selon elle étiaent déjà impatients de suivre ces cours. La publicité pour le REID sera relayée par Libération, par des intellectuels de gauche connus pour leurs prises de position sur l'éducation comme Bertrand Gaufryau, mais aussi par le Forum Social des Quartiers Populaires  et bien d'autres pendant tout le courant de l'année 2009. On retrouve sur son blog, les traces de nombreux donateurs enthousiastes devant son l'initiative.

 

Puis toute activité sur le blog s'arrête brusquement. Impossible de savoir ce qu'il est advenu des dons réellement effectués, la fameuse initiative révolutionnaire n'aura donc pas vu le jour. Mais l'association « REID », alors créée et dirigée par F. Belghoul, engrange maintenant les bénéfices tirés du « livre pour enfants » publié par les JRE, vendu quinze euros l'unité.

 

Éclairées par cette initiative passée, les Journées de Retrait de l'Ecole, apparaissent donc bien comme un prolongement du projet initial : tout est mis en place pour amener doucement et sûrement les parents recrutés et formatés suite à la propagande de cette année, à retirer leurs enfants de l'école publique pour alimenter des réseaux se présentant comme « une aide à la scolarisation à domicile ».

 

De quoi s'agit-il exactement ?

 

Lors de la conférence de fondation de la FAPEC, la « fédération de parents d'élèves courageux » récemment lancée par les JRE, un certain Rémy Wiedemann-Daillet était présent aux côtés de Belghoul et du président de CIVITAS.

   

Wiedemann, ancien militant du Modem de Bayrou, se présente désormais comme le « coach des parents » et anime le site Internet intitulé «  L'école à la maison ».

Dès l'abord, le lecteur attiré sur le site est confronté à un discours anxiogène et paranoïaque.

Les articles gratuits, accessibles à tous, reproduisent invariablement la même thèse : l'école publique est génératrice de problèmes insolubles mettant volontairement en danger les enfants. Tout serait fait volontairement pour générer malaise et échec scolaire, des méthodes d'éducation choisies par le Ministère à l'ambiance générale dans les écoles. Un des cinq articles mis en avant porte comme titre : « 10 raisons objectives pour lesquelles votre enfant ne peut pas réussir à l'école’ , mais pour accéder à l'intégralité de l'article, il faut d'emblée renseigner son adresse mail et donc donner la possibilité aux responsables du site de contacter directement les parents.

 

D'autres articles en consultation libre sont destinés à captiver immédiatement l'attention de certains parents, identifiés comme fragiles et immédiatement accessibles à la propagande : ceux dont les enfants ont déjà des problèmes et des souffrances en milieu scolaire. Notamment ceux qui sont en situation de dyslexie.

 Cette méthode est fréquemment utilisée par diverses sectes: on prétend à la fois que le problème n'existe pas et en même temps qu'on peut le résoudre. L'énoncé est apparemment illogique : mais en fait, il permet d'abord de générer un sentiment de reconnaissance vis-à-vis du locuteur qui nous débarrasse momentanément de l'angoisse. Ce sentiment de reconnaissance incite ensuite à la confiance pour traiter la source de l'angoisse, ce qui rejaillit sur la durée du « traitement ». C'est la méthode de tous les charlatans qui prétendent guérir le cancer, le sida ou d'autres pathologies graves. On commence par affirmer au sujet: « vous n'êtes pas malade, car cette maladie est une invention des médecins », puis «  nous allons soigner les dégâts causés par les traitements prescrits par ces mêmes médecins ».

Dans le discours de Wiedemann , la dyslexie est ainsi dénoncée comme une invention des médecins, et ses symptômes comme un résultat des méthodes d'apprentissage scolaire.

Dans le corps même de l'article, les liens insérés renvoient directement vers des sites sectaires, notamment l'un lié à la mouvance « holistique » qui prétend que l'autisme et les dyslexies sont dus au « brouillard toxique » que le cerveau reçoit du fait de notre alimentation et qui propose entre autre aux familles de réaliser des « hydrothérapies du colon » et des stages de « réalimentation ».

 

A toute personne éloignée des milieux sectaires, ce genre de propos apparaîssent pour ce qu'elle sont, en l’occurrence des fadaises obscurantistes. En revanche, pour des parents vulnérabilisés par les difficultés de leur enfant, la perception peut-être très différente, surtout lorsque la famille est isolée du reste du monde. Dans un contexte où effectivement l'école publique n'est pas forcément en mesure de résoudre les inégalités sociales, la baisse de moyens et d'effectifs conduit beaucoup de parents à se sentir abandonnés.

 

En effet, l'objectif premier du site est d'amener les parents à retirer les enfants de l'école, de toutes les écoles. Le site déconseille ainsi les écoles privées sous contrat avec l’Education nationales, accusées elle aussi de faire partie du « grand complot contre les enfants ». Pas étonnant, puisque tous les animateurs des JRE sont en concurrence avec les représentants officiels des grandes religions, pas assez réactionnaires à leurs yeux. Civitas attaque sans relâche l’Église catholique, et Farida Belghoul ne ménage ses attaques contre l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), accusée de constituer un repère de vendus au « sionisme », aux francs-maçons et au lobby LGBT

 

Pour parvenir à ses fins, Wiedemann s'appuie là aussi sur des techniques bien connues. Le site s'adresse surtout aux mères et «  mamans » et offre tout un panel de vidéos similaires : il s'agit d'abord de les flatter en les investissant d'un « rôle primordial et vital » dans l'avenir des enfants, en leur assurant qu'elles n'auront aucun problème pour être aussi « performantes » et même bien plus qu'un enseignant. Ensuite, on les érige en détentrices de la Vérité révélée qui vont devoir, au besoin par la ruse, convaincre un environnement hostile ou s'en détacher. Des articles sont consacrés à la nécessité de ne tenir aucun compte des avis de l'entourage ou à la manière de faire le forcing si le conjoint est contre le retrait de l'école.

 

Une fois la maman appâtée et convaincue, son isolement est désormais garanti: en effet, éduquer son ou ses enfants à domicile, c'est renoncer à son activité professionnelle si on en a une, et également à une partie de sa vie sociale. C'est se retrouver investie d'une responsabilité énorme et évidemment confrontée également à des problèmes très concrets. L'enseignement et la pédagogie ne sont pas des techniques qu'on peut improviser. D'autre part, les enfants peuvent très mal vivre le fait d'être coupés de l'école. Le rêve promis par Weidmann et Belghoul va vite se transformer en cauchemar mais à ce stade, les « conseils » et l' « aide » vont cesser d'être gratuits.

 

L'"Ecole à la Maison" fait d'abord la promotion de cours par correspondance, délivrés par des instituts catholiques privés, comme le Cours Sainte Anne (jusqu'à 1835 euros par an) ou le CEFOP ( 2000 euros pour un enfant de sixième). Dans la page des liens, des sites moins chers et moins orientés sont proposés mais dans les commentaires du site, à chaque question d'un parent, ce sont ces cours tenus par des « collègues » qui sont conseillés.

 

Mais l'Ecole à la Maison représente aussi un site de promotion de son animateur qui se présente comme « coach des parents », un « coach méthode Erickson » qui déclenchera chez vous un « dialogue intérieur » vous permettant de faire face à la « complexité de votre personnalité » et de résoudre progressivement les problèmes rencontrés, à raison de 500 Euros les trois séances.

 

La « méthode Erickson » fait partie des méthodes fondées sur la « programmation neurolinguistique », une théorie non scientifique élaborée par des soi-disant « enseignants en marketing mental » aux Etats-unis dans les années 1970. Depuis elle est utilisée à toutes les sauces ; partout dans les pays développés prolifèrent des « instituts de développement » et des « centres de formation" , proposant des titres ronflants et des qualifications dépourvues de toute réalité. Celles-ci sont décernées après des stages de quelques semaines à des individus, qui ensuite s'auto dénomment « psychothérapeutes » ou « coachs » dans des domaines variés. La PNL est utilisée par de nombreuses sectes, d'où les mises en gardes de la  Mission de Lutte Interministérielle contre les Sectes à son sujet dès 2002..

 

En quelques mois, des familles peuvent donc se retrouver dans un engrenage dangereux: coupées de leur entourage à qui elles ne voudront pas faire part de leurs difficultés face à un choix dont elles se sentiront coupables, confrontées en tête-à-tête quotidien aux difficultés de leurs enfants sans pouvoir les résoudre, et en totale dépendance vis-à-vis de celui qui se présente comme leur sauveur.

 

Dans des milieux socioprofessionnels aisés, la problématique sera peut-être moins grave car la possibilité de trouver des portes de sortie est forcément plus grande. Mais prenons le cas d'une famille issue d'un milieu employé ou ouvrier : elle a retiré son enfant de l'école publique, ce qui lui a valu un regard très négatif de l'institution. Elle aura évidemment peur de retourner se confronter à cette institution, peur également de s’adresser à des travailleurs sociaux ou à tout autre représentant de l'Etat. Ces familles craignent à la fois leur jugement très négatif et des possibilités réelles d'enquête sociale et de placement. Sans compter évidemment l’adhésion aux thèses paranoïaques développées par Belghoul et les siens, où chaque enseignant, chaque travailleur social, est de toute façon un pion au service du Grand Complot Juif, LGBT, franc-maçon.

 

La crainte de l'échec pour son enfant, des contrôles des inspecteurs de l'Education nationale, prévus en cas d'instruction à domicile, l'amènera possiblement la famille à tout donner financièrement pour s'en sortir.

 

Avant le retentissement médiatique des JRE, des gens comme Wiedemann et son réseau agissaient somme toute dans un cercle d'audience restreint ; l'alliance opérée avec Civitas et les réseaux de Belghoul changent la donne. La création d'une fédération de parents d'élèves leur permet de décupler leurs forces en les unissant. Leur objectif sera donc double : perturber l'école publique, stopper en son sein toute velléité progressiste, mais aussi recruter des victimes pour leurs entreprises respectives. La FAPEC annonce d'ailleurs des activités de cours à domicile et de « soutien scolaire » dès la rentrée.

 

Le tout procède d'un mélange des genres entre entreprise sectaire et organisation politique fasciste, les méthodes de manipulation sectaire renforçant l'adhésion aux idées fascistes, et les initiatives politiques fascistes étant un point d'entrée dans le milieu sectaire.

 

Depuis plusieurs années, le groupe « Egalité et Réconciliation » de Soral s'est allié avec divers charlatans, de Corinne Gouget et sa croisade « anti-additifs alimentaires » à Sylvie Simon défunte thérapeute en médecine douce et en « remèdes spirituels » comme alternatives aux « vaccins de la mort ». Dieudonné a de son côté consacré des sketches et un film entier ( "Métastases") à un discours conspirationniste antisémite contre la médecine « qui crée les cancers ». Alain Soral propose aussi sur son site les conférences de « thérapeutes dissidents ».

 

En s'attaquant aux enfants, les JRE franchissent évidemment un pas supplémentaire, rendu possible par la montée en puissance de l'extrême-droite mais aussi par la démission du gouvernement face à leurs attaques.

 

La riposte doit agir sur plusieurs fronts : le travail d'alerte, de diffusion sur ce que sont réellement les JRE sera crédible s'il s'accompagne d'un combat sans ambiguïtés contre la destruction de l'école publique. Il faut aussi agir contre la stigmatisation des parents des quartiers populaires, sans cesse accusés de laxisme, de démission, soupçonnés en permanence  d'intégrisme ou de « refus d'intégration ». Nous devons défendre l'école publique dans ce qu'elle a de progressiste,  mais nous devons aussi savoir combattre les inégalités, le racisme qu'elle peut générer aujourd'hui. Ce ne sont certes pas ses personnels qui sont en cause mais bien les politiques de casse sociale et de stigmatisation menées depuis des années.

Actualisation du 20 mai 2016:

Une illustration des méthodes utilisées par JRE

 

Farida Belghoul, a été condamnée le 19 mai  pour diffamation à l’encontre d’une institutrice de maternelle de Joué-les-Tours.

En mars 2014, du programme scolaire expérimental ABCD de l’égalité entre hommes et femmes, la mère d’un petit garçon de trois ans, d’origine tchétchène, avait été manipulée et aurait rapporté des propos de son enfant selon lequel sa maîtresse l’avait déculotté, ainsi qu’une petite fille de la classe, afin d’échanger des caresses sexuelles et des « bisous ».

La correspondante locale de JRE, Dalila Hassan contactait le 28 mars 2014 Farida Belghoul, qui était dès le lendemain devant l’école de Joué-les-Tours, commune populaire de la banlieue de Tours, et recueillait le prétendu « témoignage » filmé de cette militante. La vidéo, mise le soir même sur YouTube et toujours accessible, se présentait comme une interview de Mme Hassan, dont les enfants n’étaient pas scolarisés dans l’école mise en cause, rapportant ces accusations. L'institutrice calomniée a subi les conséquences de cette campagne ede diffamation et a du changer d'école.

 

Memorial 98

 

MEMORIAL 98

 

A propos de Soral et Dieudonné voir notamment:

Dieudonné : au-delà de la quenelle, l’escalade meurtrière.

L’escalade antisémite de Dieudonné : décryptage

Interdire les listes de Dieudonné ?

Tariq Ramadan avec Dieudonné et Soral : vers l'antisémitisme?

Dieudonné, Faurisson, Le Pen : décryptage.

 

 

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22 juin 2014 7 22 /06 /juin /2014 18:59

 

Mise à jour du 5 juin 2017: 

 

Samuel Dufour est ce militant fasciste qui, après avoir participé à l’agression qui a conduit au meurtre de Clément Méric, avait envoyé des SMS accablants sur sa participation aux faits. Il a été libéré, sous contrôle judiciaire, un an tout juste après les faits. Parmi ses SMS, certains avaient comme destinataire Serge Ayoub, leader du groupe  « Troisième Voie ». Celui-ci dénonçait d'ailleurs au mois de février, sur le site Rue 89 qui lui laissait complaisamment la parole, la détention provisoire de Dufour comme un prétendu scandale, notamment en raison de la « poursuite des études » du jeune fasciste. Il a été écouté.

 

Katia Veloso, la compagne du principal mis en cause Esteban Morillo, qui avait téléphoné à des militants d’extrême-droite pour qu'ils viennent rejoindre les jeunes néo-nazis déjà sur place, a été mise totalement hors de cause.

 

Si cet état de fait est révoltant, et augure plutôt mal de la suite du procès du meurtre de Clément Méric, il n'est malheureusement pas surprenant, au regard d'autres affaires de ce type.

 

En 1995 Brahim Bouarram est jeté à la Seine, en marge d'un défilé du FN, par des militants néo-nazis, dont il sera très vite établi qu'ils avaient des liens habituels avec le parti d'extrême-droite. Plusieurs d'entre eux étaient en effet utilisés régulièrement comme membres du service d'ordre par les responsables du FN de leur département d'origine .

 

Moins d'un an après le meurtre, plusieurs des co-accusés sont libérés pendant l'instruction alors en cours. Quatre témoins ont d'abord relaté des faits accablants et concordants démontrant que l'ensemble des néo-nazis cherchait activement une victime en scrutant les berges de la Seine, bien avant de tomber sur Brahim Bouarram. Mais en quelques mois, ces quatre personnes se sont toutes rétractées, notamment une jeune femme qui apparaît muette et terrorisée au cours des audiences. Le juge, pourtant, ne tient aucun compte du caractère troublant de ces rétractations tardives générales, et relâche les co-accusés. L'un des présents à la ratonnade a d'ailleurs été relâché bien avant, comme si la possibilité de pression sur les témoins n'avait aucune importance

 

Par ailleurs, le responsable du service d’ordre du FN (le DPS) comme celui du FN de la Haute Marne ne seront jamais inquiétés. Ils avaient pourtant attendu une semaine avant de donner l'identité des accusés à la police et s’étaient auparavant rendus au domicile de ces derniers, ce qui leur a laissé tout le temps pour se débarrasser d'éléments compromettants et élaborer une stratégie de défense.

 

Au procès lui-même, les peines des co-accusés du meurtre de Bouarram permettront à trois d'entre eux de ne pas retourner en prison, la peine ferme d'un an étant couverte par la détention préventive, et les trois ans restants étant du sursis. Un seul co-accusé, David Halbin, fera un an de prison, mais seulement parce qu'il était resté libre le temps de l'instruction. Quant à celui qui a poussé Brahim Bouarram dans la Seine, Mickaël Freyminet, il écopera d'un jugement très modéré, de huit ans ferme.

 

Sept ans plus tard, on retrouvera son nom cité dans une autre affaire de meurtre : en septembre 2002, une bande de néo-nazis tabasse François Chenu à Reims, le jette à l’eau, puis le repêche pour l'achever à coup de rangers. François Chenu était homosexuel, le seul mobile du meurtre. Après les faits, les jeunes néo-nazis avaient passé de nombreux coups de fil à leur mentor un peu plus âgé, qui n'était autre que le meurtrier de Brahim Bouarram. Mickaël Freyminet. Celui-ci, qui avait déclaré avoir abjuré ses croyances et avait osé demander pardon à la compagne de Brahim Bouarram, s'était à sa libération immédiatement relancé dans l'activisme néo-nazi. Il avait d’ailleurs rencontré les trois meurtriers de François Chenu lors d’un camp organisé par cette mouvance.

 

Esteban Morillo, l'assassin présumé de Clément Méric, déclare déjà aujourd'hui qu'il a renoncé à ses idées , et le redira sans doute lors du procès. Il est d’ailleurs fréquent que la justice fasse mine de croire ces paroles. Elle prête une oreille attentive aux avocats de la défense toujours prompts à plaider la nécessité de ne « pas briser définitivement la vie » des jeunes fascistes avec des peines trop lourdes. Naturellement, l'argument est encore plus entendu quand le prévenu est sorti de prison bien en amont du procès : contrairement aux jeunes des quartiers populaires, les militants d'extrême-droite ont le réseau et les relations pour retrouver très vite un emploi et une « insertion ». Ainsi nul doute que Samuel Dufour se présentera en salarié modèle le jour où les audiences débuteront. Maxime Brunerie, qui avait tiré sur Jacques Chirac n'avait-il pas retrouvé un emploi à la mairie UMP de Courcouronnes, dès sa sortie de prison ?

 

D'autres affaires en cours donnent également des raisons de craindre que les assassins de Clément Méric fassent l'objet d'une grande clémence judiciaire : par exemple le non-lieu délivré à Christophe Lavigne,. En mars 2014 . Lavigne, militaire de carrière , toujours pas rayé des cadres de l'armée, avait lui même reconnu planifier un attentat meurtrier contre la mosquée de Vénissieux. Il déclarait avoir tout préparé pour tirer dans la foule à la sortie de la prière, pendant le Ramadan 2013. L'homme , sympathisant actif de l'extrême-droite identitaire et néo-nazie, était déjà passé à l'acte quelques temps auparavant en jetant un cocktail Molotov sur la mosquée de Libourne. Il répondra prochainement de ce dernier acte en justice , mais comparaîtra libre et n'aura en tout cas jamais à se justifier de son projet d'attentat.

 

A quoi attribuer cette indulgence pour les actes et même les crimes de l'extrême-droite, dans une période où pourtant les longues peines et la détention préventive allongée constituent les règles ordinaires ?

 

Tous les juges ne sont certes pas des fascistes, mais dans le fonctionnement actuel du système judiciaire, beaucoup d'éléments sont favorables à ces derniers. Les réseaux de l'extrême-droite permettent un soutien financier extrêmement important, décisif dans une procédure. Cela ouvre la possibilité de se concerter régulièrement et longuement avec son avocat, celle de faire des recours réitérés pour demander une libération, de contester des expertises. Toutes ces démarches pèsent fortement. Le temps joue aussi: quand l'attention médiatique s'éloigne, quand la solidarité avec les victimes s'amenuise, les débats et les décisions se font avec moins de pression sur les accusés; des juges déjà prompts à considérer d'un œil compatissant des jeunes gens d'extrême-droite pourront d'autant plus se le permettre.

 

Il faut donc beaucoup d'acharnement, de solidarité et de combats pour obtenir que justice soit rendue. C’est le cas, parfois, pour certaines agressions. Ainsi les jeunes néo-nazis qui avaient tabassé Nourredine Rachedi en 2008 à Guyancourt (78), après l’avoir interrogé pour savoir s'il était musulman, ont fini par être condamnés au moins à une peine de dix-huit mois de prison avec sursis en 2012, par la Cour d'Appel. C'est incroyablement peu au regard de la gravité de l'agression, mais en première instance, ils avaient été relaxés ; seul le courage de la victime et la solidarité ont permis que cette relaxe ne soit pas définitive.

 

Il est donc essentiel de ne pas laisser l'instruction se dérouler en silence concernant le meurtre de Clément Méric. Dans le contexte actuel d’offensive de l'extrême-droite, les antiracistes et les progressistes doivent faire largement connaître les enjeux de ce qui se déroule au plan judiciaire. C’est le seul moyen d’obtenir un minimum de justice.

 

Memorial 98

 

Voir sur le site:

 

Contre la haine : ensemble, tout simplement (déclaration de Memorial 98 diffusée lors des manifestations de Juin 2014 commémorant l'assassinat de Clément Méric)


Extrême-droite : assez de crimes, assez de violences !

 

 

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 00:49

 

Sur Facebook suivez l'actualité quotidienne de la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme de Memorial 98.

Le groupe Facebook est le prolongement de ce site et rend compte de l'activité antiraciste et antifasciste.

 

Cet article inaugure une nouvelle rubrique du site et un nouvel axe de travail de Memorial 98. Il s’agit d’analyser les politiques menées par les nouvelles municipalités d’extrême-droite. Au-delà des mesures spectaculaires et des gadgets, nous étudions en profondeur les conséquences sociales de l’orientation mise en œuvre.    

Béziers est sans doute la commune dirigée par l’extrême-droite qui fait le plus parler d’elle. La liste conduite par Robert Ménard n’était pas officiellement FN, mais juste « soutenue » par le parti des Le Pen. Le cabinet de Robert Ménard compte deux membres du très radical  Bloc identitaire, dont un proche du très droitier maire d'Orange, Jacques Bompard. Robert Ménard compte aussi dans son cabinet un ancien socialiste. Il s’est allié à l’UMP pour diriger l’agglomération et a fait appel à un ancien membre du PC communiste (et présentateur météo) pour organiser un festival du vin.

Mais la politique menée à Béziers ne laisse aucun doute sur l’orientation de l’équipe municipale.

 En quelques mois, plusieurs arrêtés municipaux  ont été pris dont le couvre-feu pour les mineurs après 23h, interdiction d’étendre du linge aux fenêtre dans le centre ville. Les effectifs de la police municipale vont êtres augmentés, et ses agents devraient prochainement être armés. En attendant, les policiers municipaux ont pour consigne d’être particulièrement présents en centre-ville. Un centre-ville où l’habitat s’est dégradé, et où vivent donc des populations à bas revenus, et notamment les populations d’origine immigrée qui doivent faire face aux discriminations à l’emploi et au logement...

Une situation proche du centre-ville de Toulon, ville gagnée par le FN en 1996. Là aussi, une politique avait été entreprise en matière d’urbanisme dans le centre-ville, en imposant par exemple un « nuancier  de couleurs  provençales » pour les bâtiments. Même si aujourd’hui la ville de Toulon est dirigée par l’UMP, la politique de reconquête du centre-ville s’est poursuivie, de manière similaire à d’autres communes: les bâtiments dégradés sont vidés de leurs habitants, détruits ou réhabilités, et évidemment, ce ne sont plus les mêmes populations qui y vivent après réhabilitation ou reconstruction, ni les mêmes loyers.

Signalons une autre mesure visant les précaires : la garderie périscolaire est réservée aux enfants dont les deux parents travaillent.

La mesure la plus récente, la suppression des allocations du CCAS (centre communal d’action sociale) en cas d’absence à un "rappel à l’ordre", montre qu’il y a une vraie logique dans les mesures prises par la mairie de Béziers.

Regardons déjà d’un peu plus près en quoi consiste cette mesure de « rappel à l’ordre » (Voirpour les détails http://www.prevention-delinquance.interieur.gouv.fr/fileadmin/user_upload/00-Page_d_accueil/guide_rappel_ordre_2.pdf)

Voici ce que dit la fiche du ministère de l’Intérieur sur cette mesure créée en 2007 : « En agissant sur les comportements individuels et le plus en amont possible, le maire doit avoir pour objectif de mettre un terme à des faits qui, s’ils neconstituent pas des crimes ou des délits, peuvent y conduire…A titre indicatif, peuvent notamment être concernés : l’absentéisme scolaire, la présence constatée de mineurs non accompagnés dans des lieux publics à des heures tardives, les incivilités commises par des mineurs, les incidents aux abords des établissements scolaires, les conflits de voisinage, les bruits ou tapages injurieux ou nocturnes, certaines atteintes légères à la propriété publique, l’abandon d’ordures, déchets, matériaux ou autres objets, la divagation d’animaux dangereux, etc. » Sont également visés les faits passibles de contravention, notamment en cas de non-respect des arrêtés municipaux.

Le maire de Béziers, par ses arrêtés, crée lui-même des occasions de verbaliser, il renforce  aussi la police municipale qui ne va pas manquer de constater des incidents et contraventions, alimentant ainsi les rappels à l’ordre. Le cercle est ainsi bouclé et la machine bureaucratique s'alimente elle-même.

Dans le guide offciel du rappel à l’ordre, rien n’évoque la possibilité de « sanction » pécuniaire prise par le maire. Ce qui est préconisé constitue une optique sécuritaire classique : lien avec le parquet, pour le tenir informé, pour vérifier que les faits n’ont pas déjà donné lieu à une procédure judiciaire ; ainsi que l’orientation vers des dispositifs comme le signalement à des structures partenaires comme l’aide sociale à l’enfance, pour d’éventuelles mesures de suivi.

Les familles convoquées à un rappel à l’ordre se verront donc privées des aides facultatives du CCAS. Cela  tombe bien car, tout comme la précédente municipalité, Ménard baisse de 5 % le budget du CCAS.

On a vu des critiques minimiser les effets de cette mesure (tout en critiquant le fond), en avançant  deux arguments : elle ne concernerait que des aides facultatives, pas les allocations familiales ou le RSA; de plus sa mise en oeuvre nécessiterait de créer un fichier qui pourrait être retoqué par la CNIL.

Ainsi  Jean-Michel Du Plaa, chef de l'opposition municipale de gauche, cité dans le quotidien local, (http://www.midilibre.fr/2014/06/13/crottes-de-chiens-et-linge-au-balcon,1006916.php) déclare: "Il s'agit souvent d'aides d'urgence, versées de façon ponctuelle. Pour sanctionner les bénéficiaires, il faudrait qu'ils ne se présentent pas à un rappel à l'ordre au moment où ils demandent l'aide. Ou alors, il faut ouvrir un fichier pour garder les noms de ceux qui ne se sont pas présentés et les sanctionner a posteriori, lorsqu'ils font une demande. Mais la légalité d'un tel fichier me semble hasardeuse", 

Ce commentaire témoigne d’une mauvaise connaissance du fonctionnement réel du monde de l’action sociale et néglige le manque de moyens de la CNIL bien incapable de contrôler tous les fichiers informatiques,

 De plus le maire de la commune d’implantation, en l'ocurrence Béziers,  peut siéger ou se faire représenter dans les commissions d’attribution des logements sociaux: on en trouve confirmation sur le site du bailleur Hérault Habitat (http://www.herault-habitat.com/traitement_du_dossier.html) ou d’ICF (http://www.icfhabitat.fr/commissions-d-attribution). Sans compter qu’il existe un Office HLM Béziers Méditerranée.

De même, deux infirmières travaillant pour le CCAS de Béziers sont conventionnées pour le suivi santé des allocataires du RSA (http://www.ville-beziers.fr/solidarite-et-sante/actions-sociales/accompagnement-social-de-proximite), et le CCAS est partie prenante du dispositif RSA.

Le CCAS est également habilité à instruire les demandes du Fonds de Solidarité Logement, du Fonds de Solidarité Energie, du Fonds d’Aide aux Jeunes. Instruire les demandes ne signifie pas simplement remplir le dossier et le transmettre: un avis est généralement exprimé, par le travailleur social ou le responsable de la structure, par écrit dans le dossier même et/ou par oral dans la commission d’attribution.

Évidemment, l’argument de l’absence à une convocation pour un rappel à l’ordre ne manquera pas d’être invoqué, le cas échéant. Même sans cela, l’avis du CCAS, qui reflète les orientations de la municipalité (la suppression des aides facultatives a été votée à l’unanimité par le CCAS !) se fait entendre dans de multiples structures, et a donc des conséquences sur la vie des habitants précaires de Béziers.

 Robert Ménard sait jouer sur la haine des minorités: les mesures qu’il a prises n’améliorent pas concrètement la situation sociale et économique des Biterrois, à part une baisse des impôts locaux, dont la moitié des habitants étaient déjà exonérés. Mais stigmatiser les minorités et les précaires, mettre en oeuvre une politique sécuritaire jusque dans le social, voilà qui suffit à réjouir les racistes, tous ceux qui ont adopté le discours sur la fraude et le « parasitisme » social, quand bien ils sont eux aussi bénéficiaires de telle aide ou  de tel dispositif. Robert Ménard se paie même le luxe de jouer la carte de la proximité et de l’accessibilité, en recevant tous les mercredis après-midi des habitants de la ville. Cela dit, si le compte-rendu du conseil municipal du 16 avril fait 85 pages, celui du 27 mai n’en fait plus que 8 et ne reprend que l’intitulé des décisions et les votes, sans le moindre détail.

De quoi compliquer le travail antifasciste d’analyse de la politique concrète menée par la mairie de Béziers. Les informations disponibles proviennent de la communication officielle de la municipalité, comme pour le « rappel à l’ordre », diffusé dans la presse à partir du communiqué du maire, ou du travail de l’opposition, à condition que celle-ci soit active. Reste évidemment la mobilisation de chacun : les conseils municipaux sont publics.  Et au-delà, s’exprimer sur la réalité des politiques menées, sur le quotidien, est important.

Les informations rassemblées ici sont mises à la disposition des associations locales et des habitants (e) s de la ville.

Nous invitons aussi les structures antifascistes locales et les habitants à nous faire part de leurs informations et de leurs mobilisations.

Memorial 98

P.S: Michel Cardoze, ancien membre du PC, ancien présentateur de la météo, vient  de renoncer à sa nouvelle fonction, mercredi 18 juin.


 

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4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 22:20

Un an après l’assassinat de Clément Méric, nous renouvelons ( voir Contre le Front national: mobilisation générale. ) notre appel à participer aux manifestations qui sont organisées dans de nombreuses villes à partir du 5 juin (liste à la fin de l’article).

Le sens que nous voulons donner à cette participation est contenu dans le texte qui suit. A Paris nous vous donnons rendez-vous à la Bastille le 7 juin à 14h.

Memorial 98

 

L'extrême-droite s'installe dans les institutions démocratiques. La violence fasciste s'installe dans l'espace public. Il y a un an, Clément Méric était assassiné par un jeune fasciste. Depuis, il faudrait de nombreuses pages pour détailler l'ensemble des actes racistes, islamophobes, antisémites, homophobes, transphobes survenus en France.

Les agressions physiques sont en hausse, synagogues et mosquées sont couvertes de croix gammées et assaillies de courriers de menace, tout comme les locaux de la gauche et du mouvement social, féministe ou LGBT. Les Roms subissent à la fois le racisme d'Etat et les attaques jusque sur les campements.

Les fascistes parlent d'une seule voix et l'imposent  dans les médias. L'invitation du chef de milice Serge Ayoub sur les chaînes d'infos après le meurtre de Clément Méric en a sans doute été le symptôme le plus visible Soutenu par les franges même les plus modérées , les plus « dédiabolisées » du fascisme, la brute assumée, le néo-nazi jamais repenti a eu le droit à la parole politique dans les médias audio-visuels alors que les antifascistes étaient traînés dans la boue aussi par la droite républicaine.

En face, les victimes potentielles des brutes fascistes paraissent aphones dans leur dénonciation de la violence qui les menace : à la lepénisation des esprits, s'est ajoutée la dieudonnisation des analyses. De plus en plus souvent, les victimes de l’antisémitisme, de l'homophobie et du racisme ne se voient plus comme ayant un commun à partager et à défendre, mais comme des communautés en lutte les unes contre les autres. Toute une génération de petits comptables de la haine a éclos, qui ne se revendiquent d'une communauté que pour dénoncer les autres minorités. Le discours du « deux poids deux mesures » se tient dans tous les sens, se démultiplie à l'infini, pendant que l'oppression avance en enfonçant les coins de la division. Le front de la résistance est  devenu poreux.

 

Dans le regard des fascistes, nous avons tous la même couleur, celle du sang à faire couler. L'idéologie de la concurrence des mémoires est une arme pour les détruire toutes : ceux qui disent que le génocide des Juifs est trop commémoré sont les mêmes qui nient le génocide rwandais. Alors que le FN crache sur la mémoire de l'esclavage, Dieudonné appelle à voter pour ce parti. L'islam « patriote et antisioniste » défendu par « fils de  France" et autres alliés antisémites de Soral, aboutit à Fréjus, à un maire issu du groupe Egalité et Réconciliation de ce même Soral et qui interdit la construction d'une mosquée. Les tenants de l'islamophobie la plus décomplexée, d'Elizabeth Levy à Eric Zemmour, ont  défendu la « liberté d'expression » de Dieudonné.

 

L'antiracisme universaliste est déclaré mort par toutes celles et ceux qui l'ont toujours combattu et craint, des rangs de l'extrême-droite à ceux de la gauche nationaliste. C'est la meilleure raison pour le faire vivre.

L'universalisme antiraciste ne consiste pas nier les différences, mais à être capable de voir, au-delà de ces différences, ce qui nous unit. C'est pourquoi il faut se réapproprier la mémoire commune des combats progressistes. Il s’agit par exemple de se souvenir que les massacres d'Algériens du 17 octobre 1961 furent évoqués devant un tribunal français parce que les associations de déportés juifs avaient réussi à traîner le bourreau d'Etat Papon devant ce même tribunal pour les crimes contre l'humanité commis sous l'Occupation. C'est prendre exemple sur les luttes qui perdurent : les plus précarisés, qui se sont eux-mêmes nommés «  sans-papiers », savent faire fi des identités imposées et construire l'unité  dans la durée.

 

L'universalisme antiraciste, c'est le geste des révolutionnaires syriens qui envoient des messages de solidarité aux révolutionnaires ukrainiens, c'est l'onde d'espoir et de colère mondiale, qui menace, même dans la douleur et dans le sang, tous les dictateurs, quelle que soit la nation ou la religion dont ils se réclament.

 

Retrouver l'espoir ici, c'est avant tout retrouver la raison, face aux semeurs d'irrationnel, de haine et de discorde. Pour Clément Méric, pour Ilan Halimi, pour Brahim Bouarram, pour les victimes de Breivik et pour celles de Merah, pour les femmes voilées et les jeunes juifs agressés, pour les homosexuels tabassés, pour les migrants pourchassés, pour tous les autres qui sont tous les nôtres.

 

Memorial98.org  Contre le racisme, l'antisémitisme et les négationnismes

2014-04-24 affiche manif 7 juin

liste des manifestations: http://www.pourclement.org/2014/05/31/un-an-apres-le-meurtre-de-clement-plus-que-jamais-combattons-lextreme-droite-partout-ou-elle-se-dresse/ 

 

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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 00:59

 

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Le groupe Facebook est le prolongement de ce site et rend compte de l'activité antiraciste et antifasciste.

 

Le choc est dur mais pas inattendu

(voir Premier mai 2014: résister au Front National.

Elections européennes: aux urnes! )

Cela ne le rend pas plus supportable. Le Front National est le vainqueur politique de cette élection et Marine Le Pen se voit déjà présente au 2e tour de la présidentielle. Elle prétend aussi créer un groupe des nationalistes au sein du Parlement Européen.

Notre perspective antifasciste est plus que jamais d’actualité: nous dénonçons inlassablement la nuisance des idées et des pratiques du Front National, telles qu’elles s’illustrent déjà dans les municipalités récemment passées sous la coupe de ce parti et de ses acolytes. Nous voulons mener des combats quotidiens contre la xénophobie et le racisme mais aussi construire des fronts unitaires de la gauche antiraciste. Nous ne reculerons pas d’un pouce face au vent de panique que veulent instiller les partis d’extrême-droite à travers l’Europe.

Nous voulons lutter contre le vent de démoralisation, de repli sur soi, voire de crainte qui n’a pas cessé de progresser à mesure que la crise économique frappe durement.

Dansles semaines à venir il faut évidemment analyser et comprendre le scrutin d’aujourd’hui mais surtout se rassembler et agir. C’est pourquoi nous appelons à marquer le premier anniversaire de l’assassinat de Clément Méric le samedi 7 juin à Paris ainsi que dans d’autres villes (voir l'affiche ci-dessous).

Nous appelons aussi à participer aux assises du mouvement antifasciste organisées le 28 et 29 juin par la coordination nationale contre l’extrême-droite (CONEX link) dont Memorial 98 fait partie.

En cette journée de « deuil politique » et en nous préparant à repartir à l'action contre l'extrême-droite, nous saluons aussi la mémoire des 4 personnes assassinées dans le Musée juif de Bruxelles. Il s’agit à l’évidence d’un crime antisémite, qui s’ajoute à la longue liste des crimes de haine qui se commettent dans le monde.

Le mouvement antiraciste et antifasciste dispose de forces très importantes dans le pays et sur le continent européen. Il est largement temps qu’elles se mettent en mouvement.

Memorial 98

voir aussi: 

Marine Le Pen: un dérapage?

Un suicide pour appeler à la violence.

Antifascisme: regroupement des forces


2014-04-24 affiche manif 7 juin        

PS

Bonne nouvelle en Ukraine: les candidats des formations ultranationalistes Svoboda et Pravyi Sektor, agitées comme un épouvantail par Poutine,obtiendraient des scores extrêmement faibles – 1,3 % pour Oleh Tiahnibok, 0,9 % pour Dmitro Iaroch de Pravy Sektor !

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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 01:12

 

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L’élection des députés européens est doublement particulière : d’une part parce qu'elle porte sur l'Europe et son avenir mais aussi parce qu'elle se déroule selon des modalités moins antidémocratiques que le système majoritaire qui a cours dans notre pays. Il s’agit d’une forme de représentation proportionnelle, certes limitée par l’existence des grandes circonscriptions, mais néanmoins moins manipulatrices que les élections à caractère majoritaire.

Il ne s’agit évidemment pas ici de se prononcer pour telle ou telle liste de gauche mais d’appeler nos lecteurs à ne pas s’abstenir et à aller voter ce dimanche 25 mai. Le vaste éventail de listes à gauche permet à chacun de s’exprimer.

À la veille des élections européennes, la situation est inquiétante : la crise économique favorise dans de nombreux pays la progression de forces réactionnaires qui désignent les immigrés et d’autres groupes minoritaires comme responsables des difficultés économiques et sociales.  La droite officielle se radicalise et mène une offensive contre ce qu’elle nomme  le « multiculturalisme ». La déclaration de Sarkozy publiée à la veille du scrutin témoigne de cette orientation: il appelle à rejeter les accords de Schengen alors que ceux-ci représentent déjà une forme de forteresse européenne (voir 6 mai : voter contre le racisme  ). Les drames quotidiens qui se déroulent à Lampedusa et au large de la Grèce en témoignent. Des partis d’extrême-droite ou carrément néo-nazis s’installent comme en Grèce, en Hongrie et le "président d'honneur" du FN en appelle à la diffusion du virus Ebola afin d'exterminer des millions de migrants africains . La gauche traditionnelle ne tient pas ses promesses et recule face à la xénophobie.

Ainsi il y a bien un double objectif pour cette élection:

 Il s’agit de peser pour une Europe très différente celle que construisent les gouvernements et les classes dominantes. Nous voulons une Europe sociale, qui aligne vers le haut les acquis sociaux. Nous voulons une Europe  qui défende l’égalité des droits de tous et de toutes, qui ne soit pas une forteresse, qui respecte le droit d’asile, qui honore ses minorités, qui combatte la racisme, à l’inverse de ce que pratiquent les pouvoir actuels (voir Europe : vague de racisme, les gouvernements responsables ) Il s’agit aussi de combattre l'extrême-droite. Le risque existe de voir le Front National remporter de nombreux sièges en raison de l’abstention à gauche. La démobilisation et la démoralisation renforceraient ainsi par défaut le parti d’extrême-droite, qui exploite justement le découragement populaire. Une éventuelle victoire électorale du FN ne provoquerait sans doute pas  de sursaut ou d'"électrochoc",   mais aurait au contraire pour effet d'aggraver le défaitisme et le repli sur soi. Les défaites politiques démoralisent un peu plus ceux qui combattent les injustices.

L'absence de mouvements sociaux pèse déjà dans le sens de la démoralisation et du repli. Une éventuelle victoire politique du FN, notamment due à l'abstention dans l’électorat de gauche, prendrait dès lors un caractère particulièrement toxique.

Nous réitérons donc notre appel à participer partout au scrutin du 25 mai.


Memorial 98

 

voir aussi:

Premier mai 2014: résister au Front National.

Dieudonné : au-delà de la quenelle, l’escalade meurtrière.

Mandela: l'insolence de Sarkozy

Marine Le Pen: un dérapage?

Premier mai: agir contre la xénophobie en Europe.

 

 

 

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1 mai 2014 4 01 /05 /mai /2014 02:15

 

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La journée internationale de solidarité des travailleurs et des peuples est placée cette année en France entre 2 échéances électorales nationales.

Juste après celle des municipales qui ont vu une abstention massive de l’électorat de gauche et une victoire de la droite et de l’extrême-droite qui a conquis quinze municipalités. Tous les calculs qui se veulent savants sur la faible proportion de villes acquises par le FN et la Ligue du Midi, eu égard au grand nombre de communes, s’avèrent faux et même ridicules.

Le fait politique est malheureusement là: le FN a nettement progressé dans son implantation, certes essentiellement dans le Midi, mais aussi à Hayange, Hénin-Beaumont et à Mantes (78) qui lui a été livrée sur un plateau par la division de la gauche.

L’élection des députés au Parlement européen, qui se déroule à un seul tour et à la proportionnelle, risque de voir se reproduire le même schéma de l’abstention à gauche et d’une mobilisation limitée mais suffisante à droite et au FN pour conquérir de nombreux sièges. Le danger est réel de voir  l’UMP et le FN engranger ces résultats,   si les  électeurs de la gauche se découragent et se démoralisent  face à l’orientation de partis dont ils se sentent habituellement proches.

L’Europe de l’austérité et de la récession, qui a déjà mené plusieurs pays dont la Grèce à la catastrophe, ouvre une voie royale au nationalisme et à la xénophobie. Pour s’élargir significativement au-delà de son noyau électoral déjà important, le Front National table avant tout sur la démoralisation et le désespoir des couches populaires. Il tente ainsi de les persuader que l’ennemi est le travailleur du pays d’à côté, le chômeur, le jeune issu de l’immigration, le musulman, le Juif.

Certes le FN n’hésite pas à habiller son idéologie d’oripeaux "sociaux" mais ceux-ci sont toujours subordonnés à la défense des « Français de souche » comme Wilders défend les «Néerlandais de souche », les néos-nazis d’Aube Dorée défendent les « Grecs de souche » et ainsi de suite dans chaque pays.

Les conséquences de cette propagande, qui pénètrent profondément les partis de droite et une partie de la gauche, les réseaux sociaux, les médias, se traduisent par un développement de la violence et de la haine, par un développement du repli identitaire et des représentations nationalistes. C’est l’inverse exact de la signification du 1er Mai, journée mondiale et internationaliste du mouvement ouvrier.

C’est pourquoi nous appelons à participer à tous les défilés du 1er mai avec les organisations syndicales et aussi avec les représentants des peuples qui subissent les dictatures meurtrières. Nous manifesterons en particulier notre solidarité au peuple syrien, alors que les bombardements et les massacres perpétrés par le régime se multiplient, touchant de plus en plus les enfants. Assad et son protecteur Poutine sont à l’offensive, se sentant encouragés par l’inaction criminelle de l’ONU et des grandes puissances en Syrie (voir Syrie: soutenons le peuple martyrisé! ) et en Ukraine.

Nous marquerons aussi notre solidarité avec les salariés d’Asie. C’est sur ce continent que se déroulent actuellement les plus importantes mobilisations d'ouvriersparticulièrement exploités. Il faudrait d’ailleurs écrire au féminin car ce sont des femmes qui constituent la majorité des grévistes du textile au Cambodge, dans la chaussure en Chine, dans le textile encore au Bengladesh, avec la révolte contre les conditions de travail meurtrières d’usines de type Rana Plaza ayant provoqué plus de 1100  décès.

Nous marquerons aussi à Paris la mémoire de Brahim Bouarram, assassiné par des fascistes participant au défilé du Front National le 1er mai 1995.

Alors que le Front National défilera à ce moment à quelques rues de là, nous nous rassemblerons comme chaque année à 11h sur le Pont du Carrousel à Paris. L'association Memorial 98 appelle à ce rassemblement et sera présente ainsi d'ailleurs que l'après-midi lors de la manifestation traditionnelle organisée par les organisations syndicales et les associations de défense des droits de l'homme, avec nos amis de la coordination CONEX contre l'extrême-droite (voir le site de la CONEX link

Memorial 98

voir aussi:

Un appel contre les stéréotypes de la haine.

Contre Dieudonné: l'exemple de Metz

Dieudonné : au-delà de la quenelle, l’escalade meurtrière. "

Dans un lycée de prestige, un antisémitisme d'une certaine classe".

Contre le racisme : mobilisation unitaire le 30 Novembre!

Extrême-droite: récidive violente.

Marine Le Pen: un dérapage?

23 juin: journée nationale antifasciste.

Premier mai: agir contre la xénophobie en Europe.

 

Texte de l'appel unitaire pour l’hommage à Brahim Bouarram:

" Appel pour un 1er mai contre le racisme et pour l’égalité des droits, plus que jamais !

Rassemblement à Paris, le 1er mai 2014 de 11 à 12 heures, pont du Carrousel

Le 1er mai 1995, sous le pont du Carrousel à Paris, Brahim Bouarram est jeté à la Seine. Il est mort, noyé, parce qu’il était un Arabe.

Les tueurs venaient du défilé du Front National, repris de discours et de mots d’ordre de la haine bestiale. Violence et haine dans le langage et dans les actes, deux constantes dans la structure même du Front National.

Leur banalisation électorale est une voie royale à la préférence nationale, source de toutes les formes de provocations communautaristes. Le nouveau maire de Béziers a déjà ouvert le feu dans ce sens par l’amalgame laïcité/islamophobie. Opposer des écoliers entre eux, des parents, des populations des mêmes quartiers entre elles, c’est à cela que se résume la politique de la haine, en France et en Europe.

La droite du « pain au chocolat », c’est du pain béni à cette politique dont elle se nourrit à son tour pour une large part. Une des preuves caricaturales de ce choix, s’il en faut, est le choix délibéré de l’ancien Président de la République à prendre parmi ses proches conseillers un poids lourd de l’extrême-droite qui s’assume en tant que tel.

 Nous sommes en droit d’attendre du gouvernement actuel un projet de société conforme au moins à ses propres valeurs, à ses principes fondamentaux, aux convictions de justice de ses militant(e)s. Sans une politique qui prenne le contre-pied de celle menée jusqu’à maintenant, en matière d’immigration notamment, il n’y aura pas d’avancées significatives pour la République globalement.

A ce titre, le droit à l’égalité et l’égalité des droits, reste pour nous, le levier le plus pertinent pour combattre le racisme sous toutes ses formes. L’abandon du droit de vote des étrangers qui est aussi un moyen d’élargissement de la démocratie en général, sonne à nos yeux comme une faute historique de la majorité politique actuelle et du Président de la République en particulier.

C’est pourquoi il n’y a pas de dynamique forte contre les discriminations dues à la nationalité, à la religion ou du quartier de résidence.

Faisons de ce 1er mai 2014, un jour d’éveil contre l’oubli de Brahim Bouarram et de toutes les victimes du racisme.

Un jour de résistances solidaires contre les pratiques et les politiques de la violence et de la haine du Front national. Un jour de combat pour le droit à l’égalité et l’égalité pour tous.

Rassemblement le 1er mai 2014

de 11 à 12 heures

Pont du Carrousel à Paris

A l'initiative de ATMF, MRAP, LDH, GISTI, Cimade et de nombreuses autres associations dont Memorial 98 "Bouarram 140501 au pont

Post-scriptum 1er Mai:
Mémoire de Brahim Bouarram: ce matin lors du rassemblement sur le pont du Carrousel à Paris , son fils Saïd Bouarram, salue les participants et les remercie pour leur présence. Puis nous descendons sur la berge et nous recueillons. A quelques centaines de mètres de là, le Front National défile et Marine Le Pen réitère ses discours xénophobes (merci à JRS pour la photo)

Memorial 98

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