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L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.  

Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.

Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes

(Arménie, Rwanda, Shoah ...)

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Retrouvez aussi le quotidien de l'info antiraciste sur notre blog d'actus :

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Sur les réseaux sociaux : 

    

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Pour correspondre avec nous, nous proposer des articles ou des informations,

pour toute question : 

contact@memorial98.org

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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 21:29

Sur Facebook suivez l'actualité quotidienne de la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme de Memorial 98 à l'adresse http://www.facebook.com/groups/348947755137242/ 

L’extrême-droite a tenté à nouveau de s’imposer par la violence lors de l’anniversaire de la fin de la 1e guerre mondiale.

Pourtant, la  date du 11 novembre sonne la condamnation absolue de la logique du nationalisme guerrier qui constitue l’essence de ses positions.

C’est au nom de ces « valeurs »  que des dizaines de millions de personnes ont été massacrées dans cette guerre barbare.

C’est un militant d’extrême droite qui  assassine Jean Jaurès le 31 juillet 1914,  alors que celui-ci tente, à sa manière, de stopper la marche à la guerre qui éclatera le 3 août. Le 14 juillet, au congrès extraordinaire de la SFIO (parti socialiste) il avait soutenu la motion qui préconisait l’appel à la grève en cas de conflit imminent : « plutôt l’insurrection que la guerre », à quoi Jaurès ajoute que cette grève devra être « simultanément et internationalement organisée ».

 Cette position lui vaut d’être attaqué par le journal des classes possédantes Le Temps, qui le 18 juillet l’accuse de soutenir la "thèse abominable qui conduirait à désarmer la nation, au moment où elle est en péril"

Le tueur de Jaurès est Raoul Villain, adhérent de la Ligue des jeunes amis de l’Alsace-Lorraine, groupement d’étudiants nationalistes, partisans de la guerre et proche de l’Action française royaliste. Il est arrêté et déclare avoir agi en solitaire pour « supprimer un ennemi de son pays ». Sans avoir jamais vu Jaurès, il s’est peu à peu mis en tête de tuer  « le traître, l’Allemand » 

Cette thèse de l’acte isolé est reprise telle quelle dans l’acte d’accusation dressé le 22 octobre 1915.

Pourtant depuis de longs mois, voire des années, la presse nationaliste et les représentants des Ligues « patriotes » (comme Léon Daudet ou Charles Maurras) s’étaient déchaînés contre les déclarations pacifistes de Jaurès et son internationalisme. Ils l’avaient désigné comme l’homme à abattre, en raison de son engagement passé en faveur du capitaine Dreyfus. Les déclarations assassines abondent dans les semaines précédentes son assassinat. Ainsi dans l’Echo de Paris du 17 juillet :

 « Dites-moi, à la veille d’une guerre, le général qui commanderait […] de coller au mur le citoyen Jaurès et de lui mettre à bout portant le plomb qui lui manque dans la cervelle, pensez-vous que ce général n’aurait pas fait son plus élémentaire devoir ? »

Raoul Villain est incarcéré en attente de son procès durant toute la Première Guerre mondiale... Il ne sera jugé qu’en 1919, dans un climat d’ardent nationalisme. C'est ainsi qu'il est acquitté le 29 mars 1919 par onze voix sur douze, un juré ayant même estimé qu’il avait rendu service à sa patrie : « Si l’adversaire de la guerre, Jaurès, s’était imposé, la France n’aurait pas pu gagner la guerre. » La veuve de Jaurès est condamnée aux dépens (paiement des frais du procès).

En réaction, Anatole France écrit : « Travailleurs, Jaurès a vécu pour vous, il est mort pour vous. Un verdict monstrueux proclame que son assassinat n’est pas un crime. Ce verdict vous met hors la loi, vous et tous ceux qui défendent votre cause. Travailleurs, veillez ! » Une manifestation est organisée le 6 avril suivant par les sections socialistes et syndicales de Paris pour protester contre le verdict et honorer Jaurès le pacifiste. 100 000 personnes défilent, et les affrontements avec la police causent deux morts.

Après la mort de Jaurès, une grande partie la gauche française se rallia à la guerre au nom de « l’Union Nationale » et sous le prétexte de lutter contre les régimes impériaux. Certains des « antimilitaristes » les plus irréductibles basculent. Ainsi, le journal La Guerre sociale de Gustave Hervé sort une édition spéciale avec trois titres : " Défense nationale d'abord !, Ils ont assassiné Jaurès, Nous n’assassinerons pas la France."  À la salle Wagram, le 2 août, à la réunion du Parti socialiste qu’avait convoquée Jaurès avant sa mort, Édouard Vaillant, le vieux révolutionnaire de la Commune, déclare : « En présence de l’agression, les socialistes rempliront tout leur devoir. Pour la Patrie, pour la République, Pour l’Internationale ».

La guerre éclate le 3 août.

Le 4 août au matin, les obsèques officielles de Jaurès sont célébrées. C’est la première manifestation officielle de l’Union nationale. Léon Jouhaux, le secrétaire général de la CGT lance un appel aux armes. Il prononce ces mots funestes et hypocrites :

 « Jaurès a été notre réconfort dans notre action passionnée pour la paix; ce n’est pas sa faute si la paix n’a pas triomphé. […C’est celle des empereurs d’Allemagne et d’Autriche-Hongrie…]. Nous prenons l’engagement de sonner le glas de vos règnes. Avant d’aller vers le grand massacre, cet engagement, je le prends au nom des travailleurs qui sont partis, et de ceux qui vont partir. »

 On connaît la suite, la destruction et le massacre, puis l'apocalypse fasciste et nazie.

100 ans après, le combat contre le nationalisme et le chauvinisme, pour la solidarité internationale, demeurent d'une actualité brûlante.

voir

9 Novembre : 75 ans après la « Nuit de Cristal »

Extrême-droite : assez de crimes, assez de violences !

Peste brune : non à la parade de l'extrême-droite le 12 mai

Après les manifestations du 12 mai : poursuivre la mobilisation.

Un suicide pour appeler à la violence.

30 janvier 1933 : le désastre.

Mémoire de lutte contre l'antisémitisme: 110 ans après (Jaurès et l'affaire Dreyfus)

Deux livres recommandés (Jaurès et la lutte arménienne)


 Memorial 98

 

 

 

 

 

 

 

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9 novembre 2013 6 09 /11 /novembre /2013 14:18

 

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Le terme de « Nuit de Cristal » est censé évoquer le bruit des vitres des magasins appartenant à des propriétaires juifs, brisées lors des manifestations anti-juives de la nuit du 9 novembre 1938 sur  tout le territoire du Reich allemand. Mais ce terme est fort douteux car il minimise la portée de ce qui s’est déroulé lors de cette nuit ; il évacue les morts, les incendies, les destructions de synagogues, les déportations qui ont lieu. Le terme de  « Novemberpogrome » (pogrom de novembre) utilisé dans des publications allemandes est plus explicite.

 

Nuit de Cristal: les SA et la Gestapo en action

 

Les nazis guettaient une occasion pour lancer une étape supplémentaire de ce qui deviendra, selon leur terminologie, la « solution finale du problème juif en Europe ».

Le premier acte en sera un vaste pogrom organisé dans tous les territoires sous domination allemande, destiné à terroriser les populations juives et à les forcer à quitter l'Allemagne.

L'attentat à Paris contre le conseiller d’ambassade allemand Vom Rath leur offre un prétexte idéal.

 Herschel Grynzspan était un jeune Juif polonais qui, le 7 novembre 1938, dans un geste de protestation contre le sort des Juifs en Allemagne et l'expulsion de milliers d'entre eux vers la Pologne, avait abattu à Paris le conseiller d'ambassade Vom Rath.

 

Hitler prépare alors une mise en scène destinée à démontrer que les Allemands du Grand Reich sont menacés par les Juifs. Le quotidien du parti nazi le "Völkischer Beobatcher", dirigé par  Goebbels, écrit ainsi le 8 novembre, alors que Vom Rath est encore vivant :

  "…Il est clair que le peuple allemand tirera les conclusions de cette nouvelle action. On ne peut plus tolérer que des centaines de Juifs règnent encore à l'intérieur de nos frontières sur des rues entières de magasins, qu'ils peuplent nos lieux de distractions, que des propriétaires étrangers empochent l'argent des locataires allemands tandis que leurs frères de race incitent au-dehors à la guerre contre l'Allemagne et tuent des fonctionnaires allemands"

 

Parallèlement, dès le 8 novembre, les nazis prennent la précaution de confisquer chez les Juifs  tout objet que ceux-ci pourraient utiliser pour se défendre.

 Lorsque Vom Rath décède, le 9 novembre, l’organisation de la terreur est en place.

 Au moment où la nouvelle parvient à Hitler, ce dernier se trouve à Munich, avec la « vieille garde » des Sections d’assaut du parti nazi (SA). Ils sont réunis comme chaque année pour commémorer la tentative de putsch nazi de 1923.

 Contrairement aux habitudes, Hitler quitte l'assemblée sans prononcer de discours et déclare:

"Il faut laisser le champ libre aux SA (Sections d'Assaut)"

 C'est Goebbels, ministre de la Propagande, qui se charge d'annoncer publiquement le décès de Vom Rath devant l'assemblée des SA, et également d'inciter au pogrom.

 Les principaux chefs nazis quittent ensuite la réunion à 23 heures et téléphonent des instructions à leurs sections régionales.

 Pour les SA, il s'agit d’abord  d'incendier les synagogues, sans laisser les pompiers intervenir, sauf pour empêcher la propagation du feu vers les maisons alentour, de détruire les magasins juifs, et d’y apposer des pancartes  "Mort à la juiverie internationale" ainsi que de tuer sur place les Juifs trouvés en possession d'une arme.

 Dans le même temps, un message secret est diffusé dès 23 h 55 depuis la direction de la Gestapo (police secrète d’Etat) de Berlin à tous ses services locaux.

 Pour la Gestapo, il s'agit d'incendier les synagogues, mais d'empêcher les pillages, de mettre en lieu sûr les archives trouvées dans les synagogues, de préparer l'arrestation de 20 à 30 000 Juifs parmi les plus fortunés, de traiter avec une « extrême rigueur » les Juifs trouvés avec des armes.

 Dans son Journal, Goebbels confirme qu'il présente un rapport sur la situation à Hitler; ce dernier décide de laisser les manifestations se poursuivre et donc de faire retirer la police.

  Goebbels commente : « Les Juifs doivent sentir pour une fois la colère du peuple. »

  Goebbels décrit ensuite précisément son action, il donne des ordres, motive les indécis. Il est ovationné par les dirigeants du parti. Tous se précipitent sur leurs téléphones. Le bataillon des SA « Hitler » part attaquer les Juifs de  Munich.

Selon les directives de Goebbels, la seule réserve est de ne pas apparaître en tant qu'organisation officielle. La fiction de la « réaction populaire » doit être maintenue.

 Aussi, les SA et les SS s'habillent en civil et passent à l'acte dès 1 heure de matin.

Du nord au sud de l'Allemagne, incluant l'Autriche annexée, synagogues, maisons communautaires, asiles de vieillards, hôpitaux juifs, maisons d'enfants, logements privés et magasins juifs subissent l'assaut.

Les synagogues sont pillées, saccagées, détruites, incendiées, sans que les pompiers n'interviennent, se contentant d'empêcher la propagation des incendies aux maisons alentour. Des groupes de SA attaquent les magasins juifs qui sont facilement reconnaissables, depuis qu'une ordonnance nazie a exigé que le nom du propriétaire soit peint sur la vitrine en grandes lettres.

La teneur des messages des chefs de SA et de celui de la Gestapo montre  l'existence d'un véritable plan d'ensemble dont l'instigateur est Hitler lui-même.

 Le silence officiel de Hitler et Goebbels lors des événements des 7 et 8 novembre confirme ce plan : officiellement, il ne s’agit pas d’une action organisée par l’Etat mais d’une explosion de colère populaire contre les Juifs.

 Dans son journal, Goebbels écrit à propos de l'attentat, lorsqu'il relate la journée du 8 novembre : « A Paris, un juif polonais du nom de Grynzspan a tiré dans l'ambassade sur un diplomate allemand Vom Rath, le blessant grièvement. Il voulait venger les Juifs. La presse allemande jette maintenant des hauts cris. Nous allons mettre les points sur les i... En Hesse, grandes manifestations antisémites. On brûle des synagogues. Si seulement on pouvait déchaîner la colère du peuple ».

 

Les conséquences

 

En Allemagne, 2000 à 2500 personnes ont trouvé la mort lors du pogrom ou dans les camps de concentration vers lesquels elles ont été expédiées. Lorsque trois mois plus tard, certains sont libérés, c'est à la condition d'émigrer immédiatement. Rendus responsables du pogrom, les Juifs d'Allemagne devront verser collectivement une amende d'un milliard de marks, et devront payer eux-mêmes les réparations, sans pouvoir bénéficier des indemnisations dues par leurs assurances. Des milliers de Juifs d'Allemagne, privés de tous leurs biens, tentent de traverser clandestinement les frontières et d'obtenir le statut de réfugiés politiques dans les pays avoisinants.

 

En France

 

 Lors de la conférence internationale d'Évian de juillet 1938, réunie pour tenter de trouver des lieux d'asile notamment pour les réfugiés juifs et qui a abouti à un échec, le gouvernement français a exposé sa position négative : la France ne veut plus accueillir de réfugiés.

 Par ailleurs, lors des accords de Munich le 30 septembre de la même année, la France a cédé aux exigences allemandes. Une partie de la Tchécoslovaquie, les Sudètes sont annexées au Reich nazi, la paix est « sauvée ». La France tourne le dos ouvertement à ses principes  de pays de droits de l'homme, car le gouvernement recherche à tout prix l'apaisement avec son voisin allemand, notamment à travers  des négociations secrètes menées par Georges Bonnet, ministre des affaires étrangères depuis le 10 avril 1938. Bonnet ne veut pas que les évènements de la Nuit de Cristal compromettent sa politique. Il choisit d'ignorer le rapport de George Von, nouvel ambassadeur de France à Berlin, qui lui écrit : "Le traitement infligé en Allemagne aux Juifs que les nazis tentent d'extirper complètement, comme des bêtes malveillantes, éclaire la grande distance qui sépare la conception hitlérienne du monde du patrimoine spirituel des nations démocratiques". Bonnet sera ensuite pétainiste, membre du Conseil national de Vichy.

 

La France est ainsi la seule grande démocratie à ne pas dénoncer officiellement les massacres perpétrés dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938.

 

 De plus, le 12 novembre 1938, deux jours après la Nuit de Cristal, une loi autorise en France l'internement des "indésirables" dans des camps de concentration. Les réfugiés juifs allemands et autrichiens entrés illégalement en France sont désormais directement menacés et seront internés puis plus tard livrés aux nazis.

 

Mussolini avait pris les devants

 

Quelques semaines avant la Nuit de Cristal, des "lois raciales" dirigées notamment contre les personnes de religion juive sont proclamées par Mussolini le 18 septembre 1938 depuis le balcon de l'hôtel de ville de Trieste, ville où vivait l'une des plus importantes communautés juives d'Italie.

 

Le spectre de la Shoah

 

À compter de 1938, le cadre de l’extermination de masse des Juifs, déjà présent dans les premiers programmes du parti nazi dès les années 1920 et dans le livre "Mein Kampf "( Rééditer Mein Kampf ?) , se profile à l’horizon. Il sera martelé par Hitler le 30 janvier 1939 dans un discours au Reichstag :

« Aujourd’hui, je serais encore un prophète : si la finance juive internationale en Europe et hors d’Europe devait parvenir encore une fois à précipiter les peuples dans une guerre mondiale, alors le résultat ne serait pas la bolchevisation du monde, donc la victoire de la juiverie, au contraire, ce serait l’anéantissement de la race juive en Europe »

 

Voir sur ce site :

30 janvier 1933 : le désastre.

Hitler ? Pff, une banalité ! ... par Souâd Belhaddad

Nuit de cristal : 70 ans après Terrible Autriche

Ghetto de Varsovie: 70 ans après la révolte.

Michel Slitinsky: hommage à un combattant.

La rafle du Vel d’Hiv et la mémoire de la Shoah

Allemagne: qui protège les néos-nazis?

Collard insulte la mémoire des enfants d'Izieu

Les nouveaux amis d'Hitler.

Le Pen : l’antisémitisme jusqu'au bout.

Antisémitisme: le double anniversaire du 3 Octobre

Simone Veil: tragique méprise

Benoît XVI : le pape révisionniste.

voir sur l'excellent site PHDN link

 

MEMORIAL 98



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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1 novembre 2013 5 01 /11 /novembre /2013 00:57

 

Dans sa déclaration sur les otages libérés (link) Marine Le Pen n’a pas « dérapé ».

Elle a pensé pouvoir réaliser un coup d’éclat, voire révéler un « complot médiatique » qui aurait dissimulé la conversion à l’Islam des otages, ce qui à ses yeux constituerait la turpitude suprême et aurait d’ailleurs mérité selon elle qu’on laisse pourrir en captivité ces otages devenus des traîtres.

 

Dans le contexte actuel, qui a vedettarisé la présidente du FN, il s’agit d’un emballement qui mélange ses 2 thématiques principales: la recherche permanente du « complot » et la croisade contre les musulmans.

Elle s’est jetée sur  l’image des otages « barbus » dans l’espoir de souffler sur les braises de la haine des musulmans. Il y a certes matière à comprendre l’enchaînement des rumeurs et de la paranoïa dans son entourage  qui a cru déceler ce « complot » maquillé en « malaise » mais le fond de commerce est déjà établi.

Le Front National et tous les partis d’extrême-droite se sentent en guerre contre une partie de la population de la planète et de notre pays. En décembre 2010, à Lyon, Marine Le Pen avait déjà fait appel à une rhétorique de guerre contre les musulmans qui occuperaient le territoire en établissant un parallèlle avec le souvenir de l’Occupation et donc du nazisme Elle avait  déclaré,  en référence aux prières musulmanes,  : “... Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la seconde guerre mondiale, s’il s’agit de parler d’occupation, on pourrait en parler pour le coup. C’est une occupation de pans de territoire. Certes, il n’y a pas de blindés, il n’y a pas de soldats, mais elle pèse sur les habitants.”
(voir Qui veut se faire piéger par Marine Le Pen ? )

Les tactiques de Copé et Fillon.

 

Face à cette explosion de la parole lepéniste, Copé joue sa carte: il sait que le FN mène campagne contre lui personnellement en raison de ses doubles origines juives et roumaines, comme le montrent aujourd’hui les révélations sur la page Facebook d’un responsable FN, candidat FN aux municipales à Mitry Mory (77).

Le Parisien a relevé jeudi 31 octobre 2013 ces propos, tenus à l'égard de Jean-François Copé (link :) « Copelovici de son vrai nom », se moque un internaute, quand un autre affirme : « on ne mange pas de porc chez ces gens-là ». La page Facebook du candidat frontiste, dont Le Parisien a fait une capture d'écran, a depuis disparu.

 

Copé sait  aussi que Jean-Marie Le Pen a mené campagne contre les « 3 grands-parents étrangers de   Sarkozy »  en 2007. Nous avions montré à l‘époque qu’il s’agissait d’une référence codée au statut des Juifs, instauré par Pétain et prévoyant l’exclusion de la vie publique pour ceux qui avaient 3 grands-parents juifs (voir Le Pen et les "3 grands-parents étrangers" de Sarkozy

Le Monde cite Mémorial 98.)

Copé  prétend  donc  condamner  et marginaliser le FN tout en reprenant ses thèmes, y compris les plus abjects, comme le droit du sol et le fameux « pain au chocolat »

(Copé : au-delà de la provocation

Copé: le visionnaire facho.)

Il s’agit pour lui de reproduire la tactique Sarkozy de 2007, dite de la "droite décomplexée" ( Sarkozy et le Front National: une liaison dangereuse ) .

François Fillon développe une tactique différente mais tout aussi cynique: après avoir voué le FN aux gémonies, il est maintenant prêt à appeler à voter pour lui contre un candidat PS.

Il fournit ainsi des gages au parti lepéniste. Il ne craint pas de campagne FN contre sa personne et prévoit des accords avec l’extrême-droite d’abord au plan local puis sans doute au plan national. Il se place dans la continuité de Giscard d'Estaing et Balladur considérés  par le Front National comme "hommes de dialogue" (voir  Balladur et Sarkozy: de la préférence nationale à l'Identité nationale

L’UMP s’est ainsi transformée en un abcès putride dont la décomposition nourrit le Front National.

L'importance de l'activité d'explication antiraciste et antifasciste s'en trouve décuplée.

 voir aussi Marine Le Pen récidive contre Eva Joly.

Le Pen : l’antisémitisme jusqu'au bout.

A propos du parcours de Copé voir aussi:

Copé/Fillon: le démon des origines

Nationalité : Copé et l’UMP en embuscade.

Sarkozy et Copé aux côtés du Front National.

Woerth, Copé et le Front National : décryptage

Succès du Front National: quelles conséquences?

 

MEMORIAL 98

 

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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 23:59

 

Léonarda Dibrani

 

 

Les mobilisations qui se sont développées ces derniers jours autour des cas de jeunes expulsés représentent d’ores et déjà un acquis important de la lutte anti-raciste.

L’ampleur atteinte par la révolte contre les expulsions de Léonarda Dibrani et Khatchik Kachatryan, constitue un tournant dans l’attitude d’une partie importante de la jeunesse et de la gauche à l’égard de la politique du ministre de l’Intérieur, soutenu en sous-main par Hollande.

 

 

La mobilisation des enseignants de Pontarlier, les manifestations de lycéens ont rapidement mis en accusation la « ligne Valls-Hollande », déjà ébranlée par des prises de position antérieures au sein du Parti socialiste et  des Verts membres du gouvernement.

Les mots d’ordre des lycéens furent limpides : «  Halte à la Valls des expulsions, Valls démission, retour immédiat de Khatchik (il s’agit du lycéen arménien expulsé qui constitue le premier motif de leur mobilisation et dont les médias parlent peu) et de Léonarda ».

Les revendications des enseignants de Pontarlier mobilisés pour Leonarda et les autres enfants de la famille Dibrani sont tout aussi claires:

 

" Nous, professeurs du collège André Malraux et du lycée Toussaint Louverture (de Pontarlier NDLR), sommes profondément choqués par les méthodes utilisées pour renvoyer des enfants issus de la minorité rom vers des pays qu'ils ne connaissent pas et dont ils ne parlent pas la langue. Nous, professeurs du collège André Malraux et du lycée Toussaint Louverture, sommes choqués de voir comment les efforts d'intégration fournis par ces enfants à l'école sont réduits à néant par des politiques aveugles et inhumaines.

Nous demandons le retour immédiat des enfants en France pour leur sécurité.

Les enseignants du collège André Malraux et du lycée Toussaint Louverture "

 

 

Ces mobilisations sont, à nos yeux, beaucoup plus importantes pour l’avenir que l’opération de communication qui s’est organisée autour de Manuel Valls pour justifier la mauvaise action commise contre Leonarda , contre Khatchik et contre tant d’autres.

Rien n’aura été épargné : la publication d’un rapport à caractère policier sur la vie de sa famille, la mise en cause de son père censée justifier l’expulsion de la fille, le défi lui enjoignant de revenir seule alors que qu’elle a été descendue de son car scolaire, prétendument au nom de  regroupement familial d’expulsion.

Il s’agissait et il s’agit toujours de déshumaniser des jeunes en voie d’intégration et de les projeter dans un collectif décrit comme louche et menaçant.

Il faut rappeler que Valls avait entamé une véritable guerre policière et idéologique contre les Roms et contre les valeurs de la gauche, y compris celles proclamées auparavant par le  Parti socialiste, en déclarant le 24 septembre dernier : « Ces populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation» «C’est illusoire de penser qu’on règlera le problème des populations roms à travers uniquement l’insertion… pas d’autre solution que de démanteler ces campements progressivement et de reconduire (ces populations) à la frontière «les Roms ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie » 

 

Il avait aussi organisé une opération de communication par une déclaration de soutien à son action signée par des maires membres du PS. Il s’agissait d’une escalade aggravant l’ action entamée dès sa nomination (voir Roms : les mauvaises actions du gouvernement. )

Au sein même du gouvernement la réponse de Montebourg (qui depuis prétend soutenir Valls et approuver ses mesures)  fut alors  immédiate : « je considère qu'il n'existe pas de théorie selon laquelle tel peuple, telle personne de telle origine ne pourrait jamais au grand jamais s'intégrer. On a dit ça des Italiens, on a dit ça des Espagnols, on a dit ça des Portugais, on a dit ça des Arabes. Décréter par avance que c'est impossible me paraît excessif et mérite d'être corrigé.» 

 

D’autres dirigeants socialistes ont marqué, plus ou moins clairement, leur désaccord avec Valls alors que Hollande le soutient. Il pratique ainsi de la même manière que Lionel Jospin qui approuva les imprécations de Chevènement contre les sans-papiers et des « sauvageons » et se retrouva éliminé du 2e tour de la présidentielle de 2001, au profit de Le Pen.

 

 

Ceux qui mènent campagne pour que la gauche applique une politique dure contre les étrangers au prétexte de la lutte contre la progression de Marine Le Pen dans les sondages et les urnes nous entraînent vers une catastrophe encore plus grande. Accepter les règles et les diktats de l’adversaire xénophobe constitue non seulement une faute morale, mais aussi la garantie de l’échec et le signe qu’on ne croit pas à ses propres idées.

Dans les mois à venir, il est plus que jamais nécessaire de soutenir les associations anti-racistes, de dénoncer la récidive de la droite qui veut détruire le droit du sol en transformant des milliers d’enfants en  apatrides

(voir nos articles détaillés qui rappellent l'historique des tentatives de la droite et du Front National sur ce terrain  Copé : au-delà de la provocation

Nationalité : Copé et l’UMP en embuscade.

 

 

Un enjeu particulier est de démonter minutieusement le danger que représente le Front National. Ce parti d’extrême-droite, raciste et antisémite, vient encore de s’illustrer par le énième dérapage d’une de ses candidates assimilant Christiane Taubira à un singe, alors même que Marine Le Pen prétendait interdire le qualificatif "extrême-droite" à propos de son parti.

Pour notre part, nous nous y emploierons, avec les associations antiracistes (voir déclaration link) avec le Réseau Education Sans Frontières (site link ) avec la Coordination Nationale contre l’Extrême droite (CONEX) dont nous sommes membres (voir Antifascisme: regroupement des forces ) .

voir aussi

Avec les Roms : rendez vous à la Bastille 5 et 6 octobre 

Estrosi : aux origines de la haine.

Un suicide pour appeler à la violence.

Premier mai: agir contre la xénophobie en Europe.

Danger: les dirigeants européens encouragent le racisme 

 

Memorial 98

 

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13 octobre 2013 7 13 /10 /octobre /2013 22:21

Alors que le Front National menace, il est important que la commémoration du 17 Octobre constitue cette année un rappel de ce que furent réellement le colonialisme et le racisme. Memorial 98 s’associe comme chaque année au rassemblement unitaire au pont Saint-Michel à Paris, appelle à y participer et soutient aussi toutes les autres initiatives, notamment à Nanterre et Bezons. Nous rappelons particulièrement le rôle joué par le préfet de police Papon, qui avait déjà contribué à la déportation des Juifs de Bordeaux. Sa carrière de massacreur « de bureau » s’est conclue par une certaine impunité puisqu’il ne purgea même pas sa peine. 

 (voir 17 Octobre: la mémoire d'un massacre à Paris

17 Octobre 1961 : 50e anniversaire du massacre des Algériens.

Mort de Papon: hommage à Michel Slitinsky

Sarkozy encense Maurice Druon, ami et soutien de Papon

Druon : mort d’un soutien de Papon.

Michel Slitinsky: hommage à un combattant.

 

Sur Facebook suivez l'actualité quotidienne de la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme de Memorial 98 à l'adresse http://www.facebook.com/groups/348947755137242/ 

Memorial 98  

Appel pour le 17 octobre 2013

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, préfet de police de Paris. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés –notamment par la "force de police auxiliaire" - ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrême des forces de police.

52 ans après, la Vérité est en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées, - en particulier la Guerre d’Algérie - non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’Etat que constitue le 17 octobre 1961. L’an dernier, le Président de la République a certes fait un premier pas important, en déclarant "Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes." Mais le terme de crime n’est pas repris, et la responsabilité, sous-entendue, n’est pas clairement définie, Certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des "bienfaits de la colonisation", à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à "honorer" les criminels de l’OAS.

Dans ce domaine, il est donc nécessaire que des mesures significatives soient prises :

- Redéfinition de la "Fondation pour la mémoire de la Guerre d’Algérie ", (dotée de plus de 7 millions d’euros), créée en application de l’article 3 de la loi du 23 février 2005 (dont l’abrogation est demandée sous sa forme actuelle) vantant les "aspects positifs de la colonisation". Cette Fondation est sous la coupe d’associations nostalgiques de l’Algérie Française qui voudraient exiger des historiens qu’ils se plient à la mémoire de "certains" témoins.

- Pour êtres fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs homologues de l’autre rive de la Méditerranée.

- La vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains, au sein de l’ancienne majorité présidentielle ont voulu réhabiliter.

Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.

On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après un demi-siècle, il est temps  :

- Que le Président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste symbolique, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d’état

- Que la Fondation pour la Mémoire de la Guerre d’Algérie soit redéfinie sur des bases totalement différentes.

- Que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’internement arbitraire, pendant la Guerre d’Algérie, d’Algériens dans des camps.

- Que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’abandon des harkis, les massacres et l’enfermement dans les camps en France en 1962.

- Que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens.

- Que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.

À l’occasion de ce 52e anniversaire, nous exigeons Vérité et Justice.

 Rassemblement le 17 Octobre 2013 à 18h au Pont Saint Michel à PARIS

Signataires

Associations : 4ACG (Anciens Appelés àla Guerre d’Algérie et leurs Amis contre la Guerre),17 Octobre Contre l’Oubli, 93 A Cœur de la République, ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hu), Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Féraoun et leurs Compagnons, AHDH (Association Harkis droits de l’Homme),ANPROMEVO (Association Nationale pour la Protection de la Mémoire des Victimes de l’OAS),Au Nom de la Mémoire, ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants),Comité Vérité et Justice pour Charonne, FNACA Paris (Fédération Nationale des Anciens Combattants AFN), LDH (Ligue des Droits de l’Homme),MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié des Peuples), Réseau Féministe Ruptures, Sortir du Colonialisme, Memorial 98

Syndicats  :FSU, Fédération SUD Education, Union régionale IDF CGT

 

MEMORIAL 98

 

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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 01:55

 

Après les torrents de boue déversés contre les Roms notamment par Le Pen, Estrosi et Manuel Valls, il est temps d’affirmer notre solidarité avec ceux qui sont désignés comme les boucs émissaires de la crise sociale qui traverse l’Europe. En France, une population en difficulté de moins de 20000 personnes serait responsable de l’insécurité et des graves problèmes des quartiers populaires. Le pays serait envahi. Contre cette vague de haine, de nombreuses initiatives locales de solidarité se développent.

A l’échelle européenne, la 3e Roma Pride permet de montrer un courant de solidarité avec les Roms.

C’est pourquoi l’association Memorial 98 appelle, comme les années précédentes, à participer aux initiatives parisiennes et à  soutenir la journée européenne.

Des informations et articles sur les Roms sont publiés quotidiennement  dans le groupe Facebook Memorial 98 que nous vous invitons à rejoindre (il suffit de cliquer dans la colonne de gauche de cette page)

 

Voir aussi Estrosi : aux origines de la haine.

Premier mai: agir contre la xénophobie en Europe.

Roms : les mauvaises actions du gouvernement.

Au côté des Roms, contre la violence.

Agents RATP face au tramway de la honte

"Non intégrables?" un enfant Rom du bidonville du Moulin Galant dans l'Essonne heureuse de montrer son cahier d'école (photo Serge Guichard, D.R)

enfant-ROM-ecole.jpg

Pourquoi les Roms ? Décryptage

 

MEMORIAL 98

 

Programme Roma Pride à Paris  

Samedi 5 octobre

 

Représentation exceptionnelle et gratuite du Cirque Romanès, le seul cirque tsigane d'Europe . Place de la Bastille, à 19h30.

Les artistes seront heureux de vous rencontrer après la représentation. La meilleure manière de commencer la Nuit blanche, et pour les familles de faire découvrir aux plus jeunes une partie de la culture tsigane... voir le cirque : http://www.youtube.com/watch?v=lS64lBZ0QJQ.

 

Dimanche 6 octobre

 

Simultanément dans 15 pays européens, grande mobilisation pour la dignité des Roms et des gens du voyage !

 

Rendez-vous à partir de 14h, place de la Bastille : prises de paroles militantes et grand concert !

Au programme du show présenté cette année par Yvan Le Bolloc'h, fanfare tsigane, danse flamenca, slam gitan, et bien d'autres merveilles vous attendent. Pour vous tenir au courant des dernières informations concernant la Roma Pride, rendez-vous sur le groupe Facebook:https://www.facebook.com/events/596921450351380/?ref_dashboard_filter=calendar.

 

Soyons nombreux à nous mobiliser pour la dignité des Roms et des gens du voyage ! Ci-dessous, l'appel signé par de nombreuses personnalités de différents horizons.

 

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Pour la dignité des Roms et des gens du voyage !

 

Comme chaque année depuis 2010, l’été a marqué le début de violentes attaques racistes contre les Roms étrangers et les gens du voyage, citoyens français, qui s’accélèrent avec l’entrée dans la campagne des élections municipales.

 

Cette année, c’est Jean-Marie Le Pen qui a lancé les hostilités en juillet en qualifiant la présence de Roms à Nice d’« odorante » et d’« urticante », avant que Christian Estrosi ne joue la surenchère en lançant un « appel à la révolte », véritable appel à la haine, contre les gens du voyage. Gilles Bourdouleix, député-maire de Cholet a poursuivi cette saison de la haine en regrettant que l’extermination des tsiganes par les Nazis n’ait pas été totale, puis Régis Cauchet, maire de Croix, a renchéri dans l’escalade en soutenant par avance les meurtriers de Roms, avant que Nathalie Kosciusko-Morizet n’alimente la stigmatisation nauséabonde

Cette déliquescence du débat public est la conséquence de la stigmatisation dont les les Roms et les gens du voyage ont continuellement été la cible par Nicolas Sarkozy et du fait que la logique impulsée alors n’ait pas été inversée depuis.

Par bien des aspects en effet, la politique menée aujourd’hui à l’encontre des Roms est la poursuite de celle menée par Sarkozy.

 Tout d’abord, exemple le plus marquant, la violente et absurde politique d’expulsions : depuis mai 2012, c’est l’équivalent de la totalité des 15 000 à 20 000 Roms étrangers présents sur le territoire national qui ont été expulsés de leurs lieux de vie.

Violente, car cette politique entraîne traumatismes psychologiques, précarité sociale et déscolarisation. Absurde car elle a pour présupposé leur fantasmatique nomadisme et pour conséquence l’aggravation de la situation sur le terrain, sans offrir aucune perspective de solutions.

De nouveau, ces populations miséreuses et discriminées, cibles de nombreux stéréotypes éculés et de représentations stigmatisantes, sont instrumentalisées à des fins politiques. Loin de rétablir l’ordre républicain, cette politique entraîne plus d’injustice et plus de désordre, d’autant plus que l’obligation de toujours proposer des solutions de relogement, promesse électorale de François Hollande et mesure-clef de la circulaire interministérielle du 28 août 2012, n’est pas respectée.

Un terme doit être enfin mis à cette absurde et violente politique d’expulsions !

Ces actions sont en lien avec une non-rupture des discours. En effet, s’il n’y a heureusement pas eu de nouveau discours de Grenoble, de nombreuses déclarations, venant de différents bords politiques, s’inscrivent dans la même veine. Par exemple, celles qui affirment que « les Roms ne souhaitent pas s’intégrer en France pour des raisons culturelles » et qu’ils ont « vocation à vivre en Roumanie » ont des relents nauséabonds. Elles signifient qu’il serait bien inutile d’intégrer des individus qui ne seraient que de passage dans notre pays, alors que ces Européens sont chez eux en France.

Elles favorisent les silences qui accueillent les passages à l’acte violents, comme l’agression quasi-mortelle d’un Rom en juillet à Saint Denis ou la ratonnade anti-Roms à Marseille en septembre 2012, alors justifiée et soutenue par la sénatrice-maire Samia Ghali.

Il est urgent qu’un discours républicain fort soit enfin porté par les plus hautes autorités de l’Etat, afin de rétablir le respect des valeurs de la République.

 Ces actions sont également en lien avec une non-rupture des visions : la « stratégie nationale d’intégration » des Roms, qui guide officiellement l’action du gouvernement actuel, reste celle élaborée par Sarkozy. Par conséquent, ce sont des dizaines de millions d’euros du budget européen destinés à des projets d’insertion qui ne sont pas utilisés.

Il est impératif qu’une stratégie digne de ce nom soit enfin définie, en concertation avec la société civile et dans une perspective d’intégration. Régler ces problèmes ne demande pas des moyens supplémentaires, mais simplement une volonté politique nette.

La loi Alur sur le logement, qui fait notamment entrer l’habitat nomade des « gens du voyage » dans le droit commun, est à ce titre un exemple : préparée dans la concertation, elle montre comment il est possible de résoudre concrètement les problèmes les plus exposés médiatiquement.

Un certain renoncement politique pourrait aussi entraîner le maintien de la discriminatoire loi de 1969.

Héritière de celle de 1912 relative au contrôle des nomades, qui avait notamment instauré des carnets anthropométriques et permis la persécution des tsiganes en France pendant la Seconde Guerre mondiale, très partiellement censurée l’année dernière par le Conseil Constitutionnel, la loi de 1969 oblige toujours les gens du voyage à posséder des passeports intérieurs (titres de circulation) à faire viser régulièrement par les forces de l’ordre, et impose des quotas de population (3% maximum par commune).

Alors qu’elle a été officiellement présentée, la loi de suppression intégrale de la loi de 1969 pourrait voir son examen et son vote être repoussés à après les cantonales de septembre, autrement dit aux calendes grecques. En effet, la gauche, qui porte cette initiative, ne sera alors probablement plus majoritaire au Sénat, rendant impossible de fait son adoption. Ceux qui instrumentalisent les peurs et les haines contre les gens du voyage auraient alors gain de cause. La campagne des municipales ne doit pas être un alibi pour les reculades démocratiques !La loi de 1969 doit être intégralement supprimée, c’est une urgence républicaine !

C’est pour porter ensemble toutes ces revendications marquées du sceau de la dignité et de l’égalité que nous vous engageons à nous rejoindre dimanche 6 octobre, place de la Bastille à Paris simultanément avec 15 pays, pour la troisième édition de la « Roma Pride – Jour pour la dignité des gens du voyage »

 

Paul Max Morin, Directeur Exécutif du Mouvement Antiraciste Européen EGAM, Alain Daumas, Président de l'Union Française des Associations Tsiganes - UFAT, avec le MRAP, la LDH, SOS-Racisme, de nombreuses associations Roms, Tsiganes et de gens du voyage, Memorial 98

 

Memorial 98

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3 septembre 2013 2 03 /09 /septembre /2013 01:30

 

Cet article revêt une forme inhabituelle en raison de la gravité de la situation et de ses évolutions rapides. Il comprend d’une part l’analyse de la situation crée par l’utilisation de l’arme chimique aux mains du régime syrien et d’autre part un texte très intense d’interpellation de la gauche par Nad Iam (dont vous pouvez retrouver souvent les textes dans le groupe FB Memorial 98), publié ici avec son accord.

Plusieurs liens extérieurs sont recensés ainsi que le rappel des articles déjà publiés par le site. Des informations et articles sur la Syrie sont publiés quotidiennement  dans le groupe Facebook Memorial 98 que nous vous invitons à rejoindre à l'adresse http://www.facebook.com/groups/348947755137242/

 

Memorial 98

 

Nous sommes évidemment en faveur d'une discussion sérieuse et d'un vote au Parlement sur la situation en Syrie. La décision du gouvernement et du PS d'éviter un vote du Parlement en arguant de la Constitution est absurde. Cette Constitution gaulliste de 1958 n'est pas démocratique, elle écrase les droits du Parlement, que F. Hollande avait promis au contraire de développer. Le vote au Parlement britannique et celui qui est à venir au Congrès des USA rendent encore plus scandaleuse la procédure choisie par F. Hollande.

De plus, un débat suivi d’un vote permettrait de mettre chaque parti devant ses responsabilités et de le contraindre à formuler des propositions de soutien au peuple syrien ou à se positionner aux côtés du régime, comme c’est déjà le cas pour le Front National et les courants les plus droitiers de l’UMP.

On pourrait ainsi y rappeler que le 14 juillet 2008 Bachar El Assad figurait au premier rang des invités de Sarkozy pour le défilé du 14 juillet. À l’époque les militants des droits de l’homme et la gauche qui manifestaient contre sa présence ne lui reprochaient "que" sa dictature et les assassinats commis par ses envoyés au Liban ( voir  http://www.youtube.com/watch?v=QVGe8R2drj4 Présence de Bachar El Assad au défilé du 14 juillet.)

Depuis il a fait massacrer 110 000 personnes dont des milliers d’enfants syriens, a provoqué le déplacement/déracinement de 4 millions de personnes en a précipité plus de 2 millions d’autres vers l'exil.

Pourraient s'exprimer ouvertement aussi ceux qui plaident depuis des mois pour la « non-intervention » et la préservation du statu quo qui profite au dictateur.

Ils ont évoqué tour à tour l'illégitimité de toute intervention ou aide dans le « bourbier syrien », défendu  la « laïcité » du régime syrien, la sécurité qu'il apporterait aux minorités, la coopération contre les "terroristes islamistes", sa capacité de déstabilisation des Etats du Proche-Orient et au delà  (c’est d’ailleurs la menace que formule directement El Assad lui-même dans le Figaro http://www.lefigaro.fr/international/2013/09/02/01003-20130902ARTFIG00532-la-mise-en-garde-d-el-assad-a-la-france.php)

Ils ont aussi évoqué  le soutien que lui accordent ses protecteurs russes et iraniens, effectivement aussi résolus à l'armer que les gouvernements occidentaux sont hésitants pour envoyer des armes à la rébellion. En ignorant les aspirations à la liberté des Syriens, en réduisant la contestation à une conspiration menée par les Frères Musulmans, en repoussant continuellement les échéances, ils ont aussi contribué au sentiment d’impunité de Assad.

Ils ont refusé de faire confiance aux aspirations citoyennes des protestataires. Ils se sont opposés à la fourniture à l'Armée Syrienne Libre des armes qui lui auraient permis d'aller de l'avant dans le changement de régime et de prévenir l'apparition des Jihadistes. Ils se sont abstenus d'exercer sur le pouvoir syrien de véritables pressions et ils ont parfois continué à entretenir avec lui, sous le manteau, des relations secrètes.

Que faire maintenant ?

Il y a d’abord une immense tâche d’explication et de réfutation de la propagande pro-Assad qui s’appuie sur de nombreux sites Internet qui prétendent « décrypter » la situation en Syrie. L’extrême-droite, qui tout entière soutient Assad et Poutine, déploie un zèle intense. Elle trouve des relais en agitant le spectre des islamistes. Certains courants qui se réclament de la gauche nationaliste ou souverainiste entretiennent traditionnellement des relations avec des régimes autoritaires « laïcs », d’autres, issus du stalinisme le plus dégénéré, pensent être dans le camp du progrès comme ils ont soutenu l’invasion de l’Afghanistan par les troupes de Brejnev.  

Dans la cacophonie actuelle, chacun d'entre nous peut contribuer à poser les vraies questions: pourquoi et comment le peuple syrien s'est-il révolté en mars 2011? quelle a été la réponse de ce régime? Quelle est la légitimité d'un pouvoir militaire qui n'a jamais été élu, qui procède par succession dynastique et qui règne par la terreur? Qu'ont fait les gouvernements occidentaux pour empêcher la livraison d'armes de destruction par Poutine? Ont-ils de leur côté fourni à la population syrienne révoltée les moyens de se défendre?  Quelle est la légitimité d’un Conseil de sécurité de l’ONU dans lequel siège un régime chinois qui ne représente d’aucune manière son peuple. Il est aussi nécessaire de mettre à jour le sentiment qui consiste à renvoyer dos-à-dos ces "Arabes/musulmans" qui s'entretuent; il ne faut pas se cacher la face devant les conséquences de la xénophobie produite par les gouvernements et les partis qui l’instrumentalisent.

Nous rejetons l’intervention militaire prévue par les USA et la France et qui se fixe comme objectif de « punir » Assad, sans le renverser (voir http://alencontre.org/moyenorient/syrie/les-etats-unis-ont-la-hantise-dun-effondrement-de-letat-syrien.html.

Nous ne faisons pas confiance à Obama, Cameron et Hollande qui ont laissé le peuple syrien se faire massacrer. En particulier, malgré ses demandes répétées, ils n'ont pas fourni à la résistance les armes lui permettant de faire face aux tanks et avions d'Assad.

C’est cette exigence que nous continuons à porter : donnez au peuple syrien les moyens de se défendre et de riposter.  Fournissez lui une aide massive en moyens d’obtenir une exclusion aérienne et une neutralisation des capacités militaires destructrices du régime. La communauté internationale doit apporter une telle aide à l’ASL, sans prétendre remplacer les Syriens dans leur action propre pour aboutir à la chute du régime et pour formuler en toute indépendance leurs choix pour une alternative à la dictature.

Memorial 98

 

Nad Iam

 

Ce soir, camarade, tu iras manifester « contre la guerre ».

 

Quand on est de gauche anticapitaliste, on manifeste contre les guerres. On refuse les bombardements, les massacres des populations civiles , la course à l'armement. Quand on est de gauche anticapitaliste on se doit de ne pas cautionner le bellicisme de sa bourgeoisie. Alors bien sûr, tu seras là ce soir, sûr d'être au bon endroit, au bon moment. Tu vas à toutes les manifs contre la guerre, d'ailleurs.

 

Toutes ? En fait, non. La semaine dernière , par exemple, tu n'étais pas à la manifestation contre la guerre en Syrie. Oui, il y avait une manifestation, contre tous les massacres commis par un dictateur depuis trente mois, contre le massacre à l'arme chimique commis à la fin du mois d'août, pour la solidarité avec les démocrates et les progressistes de Syrie.

 

Tu n'y étais pas, parce que ton parti n'y était pas. Parce que les sites que tu consultes pour savoir quelles manifestations soutenir ne l'annonçaient pas.

 

Tu n'y étais pas et pourtant toutes les raisons qui te font être contre la guerre étaient là : un dictateur qui a été soutenu et porté par ta bourgeoise des années durant, et qui l'est encore par sa fraction réactionnaire et fascisante. Des morts par centaines de milliers, tués par des armes que ta bourgeoisie et d'autres lui ont vendues. Des morts, des blessés, des réfugiés, tués dans le silence complice de toutes les bourgeoisies du monde.

 

Tu n'as pas manifesté contre la guerre, mais tu manifesteras ce soir, et les jours prochains.

 

Si tu es sincère, pourtant, tu ne rentreras pas content de ta manifestation. D'ailleurs tu y vas avec une certaine appréhension. Tu n'en parles pas, parce que ton parti, ton organisation n'en parle pas, mais tu as vu sur internet que toute l'extrême-droite est aussi mobilisée « contre la guerre impérialiste ». Avec les mêmes mots et les mêmes argumentaires. Tu voudrais bien balayer ça, comme Mélenchon l'a fait avec un « On a bien le droit d'avoir un point de vue FRANCAIS ». Sauf que cette phrase de Mélenchon, elle te laisse gêné aux entournures. Parce que toi, tu penses manifester contre le capitalisme français, entre autres, alors comment pourrais-tu avoir un « point de vue FRANCAIS », en commun avec l'extrême-droite, la pointe la plus dure des capitalistes ?

 

Bon, tu pourrais ne plus penser à la phrase de Mélenchon, surtout si tu n'es pas au Front de Gauche. Seulement voilà, ce soir et les jours qui viennent, tu sais déjà que certains aspects de la manifestation vont t'y ramener.

 

Cette lourde insistance de certains militantEs sur Israël, les « lobbies » qui manipulent les chancelleries dans l'ombre, le « Nouvel Ordre Mondial de l'Oligarchie qui ne dit pas son nom ».

Ces tracts, qui affirment que les massacres ne sont pas ce que l'on en dit, et que peut-être ils n'ont jamais existé, comme « d'autres avant dans l'Histoire ». Ce vocabulaire dont tu sais bien qu'il n'est pas celui de la gauche, ces insinuations dont tu sais très bien qu'elles ne font pas seulement référence à la guerre d'Irak. Ces militants, qui vont t'accoster, et qui te diront au bout de cinq minutes que Bachar El Assad n'est pas du tout le monstre que l' « Occident américano sioniste » décrit, ou que Kadhafi était un grand homme pour son peuple. Ce qui t'emmerdera plus que tout, c'est que les camarades, dans leur immense majorité feront semblant de ne pas entendre ce que disent et écrivent ces militants. Ou te diront, au mieux, de laisser tomber, qu'il y a « toujours des connards partout, mais que ça n'est pas représentatif ».

 

Et puis, il y aura aussi, rentré chez toi, cette question qui te pèsera sur l'estomac : admettons que pour une fois, la mobilisation fonctionne, et qu'il n'y ait pas « la guerre »....Mais qu'est ce qui se passera en Syrie, où tu sais très bien qu'il y a déjà la guerre ?

 

Oh bien sûr, Mélenchon et les autres ont une réponse en bas du tract. « Nous sommes aux côtés des démocrates syriens pour une solution politique et l'arrêt des massacres ».

 

Seulement, ils n'étaient pas à la manifestation de samedi dernier, avec les démocrates syriens pour l'arrêt de la guerre et des massacres. Bien sûr, il leur est arrivé d'en parler, de la Syrie, à la page douze du journal, il leur est même arrivé quelquefois de diffuser une vague protestation contre un massacre particulièrement massif, ces trois dernières années. Les protestations version « minimum syndical », celles où il n'y a aucun rendez-vous concret à la fin. Celles assorties de réserves , sur les manipulations possibles de l'opinion, sur les intérêts des « Occidentaux et d'Israël » qu'il convient quand même de dénoncer dans cette affaire, sur l'opposition syrienne qui est loin d'être composée uniquement de gentils ( non, vraiment?). Le genre de protestations, qui après les avoir lues , te donnent surtout le sentiment qu'il ne faut pas se mêler de cette affaire...

 

Aujourd'hui, camarade, tu vas donc t'en mêler. Pour combien de temps ? Pour combattre quelle guerre et laisser finalement faire quelle autre guerre ?

 

En d'autres temps, en d'autres occasions, pourtant, tu agis et pense différemment.

 

Combien de fois as-tu vitupéré contre ce syndicat bidon qui manifeste une fois tous les deux ans « pour de nouveaux droits », mais refuse de participer aux grèves quotidiennes ?

 

Combien de fois as-tu répété qu'il fallait se méfier de ces partis politiques qui débarquent en période électorale, pour t'entraîner sur une mobilisation symbolique ayant pour but non avoué de promouvoir tel ou tel parti, dont il convient de faire oublier la passivité lorsqu'il était au pouvoir ? Et qu'il fallait plutôt , toujours, être avec ceux qui mènent les combats sur la durée.

 

Dans toute la France, depuis trente mois, des gens manifestent et se battent contre la guerre en Syrie, sur la durée. Toutes les semaines, tous les jours, en lien avec des progressistes syriens, avec celles et ceux qui se sont révoltés contre le dictateur il y a trente mois.

 

Ce soir, et dans les jours qui viennent, vont se mêler dans les rues celles et ceux qui ne combattent concrètement que certains bombardements et certains capitalistes, et celles et ceux qui soutiennent, ouvertement ou implicitement la dictature syrienne.

 

A toi de voir où est ta place, toi qui n'aimes pas la guerre.

 

Ci-dessus une photos de Homs, en juillet , avant LA guerre, enfin, celle qui n'a pas encore eu lieu, l'autre, ma foi...

 

A voir aussi sur ce site

Syrie : le sens de notre soutien.

Quand une association France-Israël soutient le régime syrien.

Syrie: 2 ans déjà, manifestons avec eux le 16 mars!

Syrie : l’année de la libération ?

Syrie: mobilisation internationale le 20 octobre

Syrie: appel urgent de solidarité.

Syrie: le déchirement

Pour le peuple syrien: vague blanche le 17 avril

Syrie: un an de combat et de débat.

Syrie: un permis de tuer?

Syrie: agir contre la tuerie !

Syrie urgence: arrêter enfin le massacre!

Syrie: violences à Paris contre les manifestants

Halte au massacre du peuple syrien !

 

http://alencontre.org/moyenorient/syrie/dix-remarques-pour-les-progressistes-qui-discutent-de-la-syrie.html

 

http://www.infodelasyrie.fr/dim-01062013-1350/comment-d%C3%A9fendre-bashar-al-assad-en-dix-le%C3%A7ons-faciles

 

Memorial 98

 

 

 

 

 

 

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12 juillet 2013 5 12 /07 /juillet /2013 23:56

 

 

 

 

 Trois jours après que Jean-Marie Le Pen ait à sa manière mis en cause la présence des Roms à Nice   le maire de Nice, vice-président de l'UMP et ancien ministre a tenu le 7 juillet des propos d’une violence inouïe contre les gens du voyage en décrivant un prétendu dialogue avec eux  :  “Je suis allé les voir, je leur ai dit ‘vous allez partir’.

– Non non, on est là pour trois semaines. Et c’est nous, monsieur le maire, qui vous imposerons de rester là pendant trois semaines.

– Bon, on va voir, j’en ai maté d’autres et je vous materai. Et la première chose que je fais c’est de mettre des caméras partout, pour surveiller vos faits et gestes dans les quelques heures qui viennent, on va noter ceux qui rentrent, ceux qui sortent, à quelle minute, à quel moment, et ce que vous allez faire partout dans la ville, dans la métropole, etc. Je sais que vous aimez pas beaucoup ces choses-là, mais on va noter. Je vais relever les plaques d’immatriculation les unes après les autres. Je fais un référé devant le tribunal à titre conservatoire pour pouvoir saisir les véhicules, vous savez ces belles et grosses voitures avec lesquelles ils tirent leurs belles et grosses caravanes pour lesquelles les Français, il faudrait quelquefois toute une vie pour se payer les mêmes...”

 La violence du propos de Christian Estrosi est particulièrement évidente quand on visualise l’enregistrement vidéo, car on perçoit alors la gestuelle et la tonalité qui l’accompagnent. On perçoit la volonté de calomnier, de procéder par sous-entendus et langage codé pour insinuer qu'il s'agit d'"envahisseurs" et de voyous  http://www.lepoint.fr/video/video-estrosi-veut-mater-les-roms-08-07-2013-1701794_738.php. C’est ainsi qu’avait procédé avant lui Sarkozy lors du fameux discours de Grenoble en juillet 2010 (voir Pourquoi les Roms ? Décryptage )

Estrosi qui se présente volontiers comme un « gaulliste social »,  a en  réalité un passé de compagnonnage avec le Front National et de formation politique dans un cercle marqué par la bataille pour l’Algérie française.

Lors de la grande vague d’alliances entre la droite et le FN dans les conseils régionaux en avril 1998Estrosi a mené une  bataille acharnée pour  qu’une une telle alliance voie le jour  dans sa région PACA. Son collègue Gaudin avait déjà dirigé cette région avec le FN de 1986 à 1992.

Sa tentative a finalement échoué face à la résistance de dirigeants locaux de la droite, tel François Léotard, ainsi que par la révélation de ces manœuvres secrètes. Dans un entretien à "Minute" en date du 11 mars 1998, Estrosi avait d’ailleurs annoncé la couleur en déclarant :

« Dire "moi je suis là pour empêcher M. Le Pen d'exercer des responsabilités parce qu'il est xénophobe" ne me semble pas la meilleure méthode pour être crédible et efficace».

En effet c’est le chef du FN qui était la tête de liste de son parti dans la région et qui aurait accédé à la présidence régionale Cet épisode, à la recherche d’une alliance avec le dirigeant antisémite et négationniste, n’empêche pas Estrosi de se présenter comme un « grand ami » de la communauté juive; il avait été jusqu’à déclarer en Novembre 2007 que «Sarkozy est le candidat naturel des électeurs juifs».

 Il agit en fait dans l’esprit celui qui fut son mentor et initiateur.

L’histoire politique d’Estrosi a débuté sous les auspices de Jacques Médecin, maire de Nice pendant des dizaines d’années. Benjamin du conseil municipal de Nice en 1983, il a été rangé parmi les « bébés Médecin » et a bénéficié de l’appui de ce dernier, y compris après la fuite de Médecin vers l'Uruguay en 1990 pour éviter la justice française qui finira par le faire extrader, puis le juger et le condamner pour corruption.

 Ainsi le 24 octobre 1991, M. Médecin envoya un appel de soutien à M. Estrosi depuis son exil : «…Je vous dis: faites confiance à ces hommes et à ces femmes qui se sont rassemblés aujourd'hui autour de M. Estrosi… »

Jacques Médecin a constamment flirté avec le Front National. Lors du débat sur le projet de loi autorisant l'interruption volontaire de grossesse, défendu par Simone Veil en 1974, il déclare notamment que « l'avortement, c'est un meurtre », et que l'autorisation de cet acte pourrait déboucher sur "l'autorisation de l'homicide volontaire". La même année, il projette de jumeler Nice avec Le Cap, en Afrique du Sud, alors sous le régime de l'apartheid. En 1981, il vote contre l'abolition de la peine de mort, et demande par la suite son rétablissement, notamment lors d'une manifestation, en 1985. Estrosi reprendra d’ailleurs cette position 6 ans plus tard.  Le 11 décembre 1991, il dépose à l'Assemblée nationale une proposition de loi visant à rétablir la peine de mort : Proposition de loi tendant à rétablir la peine de mort pour certains crimes, n° 243023.

J.Médecin soutenait l’apartheid en Afrique du Sud et se situait à la lisière du Front National dont il avait déclaré, dans l’organe de celui-ci National Hebdo, partager « 99,9 % des idées ».

Avant sa fuite, il avait en 1990  réagi violemment au refus des membres de la communauté juive niçoise de cautionner son rapprochement avec Le Pen,   notamment lors de la venue de l’ancien Waffen SS allemand Schoenhuber pour un congrès du FN à Nice.  Après la démission de trois conseillers municipaux, il éructa :  « Ce sont les juifs qui sont partis» (Le Monde du 5 avril 1990)

Il avait  ensuite dénoncé les  «Israélites qui ne refusaient jamais un cadeau»; il justifia ainsi cette diatribe :« J'étais de toutes les fêtes de la communauté, de tous leurs défilés, de toutes leurs manifestations. Mes propos ont été déformés, délibérément. En parlant, j'évoquais un problème de politesse. Et l’on m'a lynché dans le monde entier. » C’est le même type de justification qu’ont produit Georges Frêche et Claude Goasguen après des déclarations antisémites

(voir 

Frêche: raciste et antisémite

Qui manipule l’étoile jaune ?

Connaitra un jour les réels sentiments d'Estrosi à l’égard de ces "autres gens du voyage" que sont les Juifs ? Estrosi symbolise les dirigeants de la droite dure du Midi, tournés vers la glorification de l’Algérie française et qui recyclent massivement les thèmes de l’extrême droite ainsi que  les responsables locaux de celle-ci.

 A voir aussi sur ce site

Sarkozy, Gaudin, Estrosi: l'ombre du Front National

 Gaudin: l'impensé colonial

Des "collègues" du FN à la tête de l'UMP

 Front National: on recycle?

Succès du Front National: quelles conséquences?

 

MEMORIAL 98

 

 

 

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13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 21:03

 

Depuis la mort de Clément Méric, nous avons appelé à une large mobilisation unitaire (voir Pour repousser l’extrême droite : passer à la vitesse supérieure ). Celle-ci est d’autant plus nécessaire que le Front National, qui constitue la grande force d’extrême-droite dans le pays, semble poursuivre son expansion, nourrie par la crise sociale et l’utilisation de la xénophobie.

Une journée nationale de mobilisation et de manifestations est organisée par un large collectif unitaire d’associations (dont Memorial 98), d’organisations syndicales et de partis le dimanche 23 juin à Paris et dans tout le pays. Nous devons tout faire pour que se rassemblent ce jour-là le plus grand nombre de ceux et celles qui veulent affirmer leur rejet de l’extrême-droite et de ses alliés.Cette échéance sera suivie d'autres intiatives unitaires afin d'enraciner le combat antifasciste dans la durée.

Nous vous demandons de diffuser le plus largement possible l’appel unitaire ci-dessous.

Voir aussi sur ce site:

  Extrême-droite : assez de crimes, assez de violences !

Un suicide pour appeler à la violence.

Après les manifestations du 12 mai : poursuivre la mobilisation.

Premier mai: agir contre la xénophobie en Europe.

Antifascisme: regroupement des forces

Hitler ? Pff, une banalité ! ... par Souâd Belhaddad

Copé : au-delà de la provocation

Copé: le visionnaire facho.

Quand N.Morano collectait des signatures pour Le Pen

 


Suivez sur Facebook l'actualité quotidienne de la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme de Memorial 98 à l'adresse http://www.facebook.com/groups/348947755137242/

 

Memorial 98   

 

 

 

 

 Appel

 

Le fascisme tue. Ensemble, combattons-le !

 

Le 5 juin, des militants d’extrême-droite ont tué Clément Méric, syndicaliste étudiant et militant antifasciste. Ce meurtre nous indigne et nous révolte ; il s’inscrit dans la suite de très nombreuses agressions commises par des groupes d’extrême-droite ces derniers mois. La situation exige des actes forts, permettant de mettre un coup d’arrêt à la propagation de ces idées et pratiques nauséabondes.

 

Dans le respect de leurs différences, les organisations soussignées appellent à s’unir pour rendre hommage à Clément et pour éliminer la haine fasciste.

 

Confortés par des partis qui reprennent des propos et des pratiques de l'extrême droite, les groupes fascistes refont surface. Les dernières actions contre le mariage pour tous et toutes ont été l'occasion pour eux d'être mis sur le devant de la scène. Nous dénonçons la banalisation du FN et de ses idées xénophobes et racistes.

 

L'exclusion, le rejet de l'autre, la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l'immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui, l'histoire en témoigne, conduisent au pire. L’Etat entretient un climat délétère en organisant des expulsions massives qui participent à la stigmatisation des immigré-es et des Roms. Au contraire, il est nécessaire d’agir avec détermination contre les commandos fascistes.

 

Odieux et inacceptable en lui-même, le meurtre de Clément dépasse le drame individuel. Agressions contre les lesbiennes, bi-es, gays et les personnes trans, contre les immigré-es et les personnes issu-es de l'immigration, les musulman-es, actes antisémites, violences envers des militant-es antifascistes et des organisations progressistes, se sont multipliées dans toute la France comme à travers toute l'Europe. Le mensonge, la haine, la violence, la mort, voilà ce que porte l’extrême-droite, de tout temps et en tous lieux.

 

Ce n’est pas une question morale ; le fascisme se nourrit des peurs face à l’avenir : 5 millions de chômeurs et chômeuses, 8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 3,5 millions de mal logé-es, accroissement de la précarité, conditions de travail dégradées, licenciements, fermetures d’entreprises...  Face à l’explosion des inégalités et aux politiques d’austérité, il faut reconstruire l’espoir collectif en une société plus juste. La question de la répartition des richesses que nous produisons est fondamentale. L’extrême-droite est à l’opposé de ces valeurs.

 

Utiliser la mort de Clément serait méprisable. A contrario, c’est honorer sa mémoire que de dire publiquement et ensemble ses engagements syndicaux et antifascistes, et de poursuivre encore plus nombreux-euses et déterminés-es ses combats pour la liberté et une autre société.

 

Unité contre le fascisme et l’extrême-droite !

Manifestation à Paris, dimanche 23 juin à 15h

Des manifestations seront aussi organisées en commun dans d’autres villes.

Nos organisations se réuniront de nouveau après la manifestation : éradiquer la menace fasciste nécessite un travail dans la durée et l’organisation de collectifs locaux. Nos organisations sont différentes, mais elles ont un point commun essentiel : le refus de l’intolérance, du nationalisme, de la haine, et de l’exclusion ; tout le contraire de ce que veut imposer l’extrême-droite !

Le fascisme et l’extrême-droite ne sont pas des courants politiques avec lesquels on dialogue ou on compose. Leur système est basé sur la violence physique, la haine, l’asservissement des peuples.

 

Premiers signataires (au 13 juin) :

 

AC !, Act Up Paris, Action antifasciste Paris Banlieue, Alternative Libertaire, APEIS, ATTAC France, CADAC, CEDETIM/IPAM, CGT Educ’action Versailles, CGT Educ’action Créteil, CNDF, CNT, Collectif Antifasciste Paris Banlieue, Collectif CIVG Tenon, CONEX (Coordination nationale contre l’extrême droite), Collectif de Saint Denis contre le FN et l’extrême droite, Confédération paysanne, Convergence et Alternative, DAL, DIDF, EELV, FA, FASE, FASTI , Fédération Anarchiste, FIDL, FSU, Fondation Copernic, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, GISTI, Jeudi Noir, Justice et Libertés, L’appel et la pioche, La Horde, La LMDE, Les Alternatifs, Lesbian and Gay Pride Lyon, Les Debunkers, Marche Mondiale des femmes, Marches européennes contre le chômage, MRAP, Mémorial 98, MJCF, MNCP, M’PEP, NPA, PCF, PCOF, PG, Pink Bloc Paris, Ras l’Front Marne-la-Vallée, Ras l’Front 38, République et Socialisme, Réseau pour un avenir sans fascisme, SGEN-CFDT Académie de Versailles, SLU (Sauvons l’université), SNESUP-FSU, Solidaires Etudiant-Es, SOS Racisme, Sortir du colonialisme, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, UNEF, Union syndicale Solidaires, UNSP, VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes)…

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 00:02

 

Sur Facebook suivez l'actualité quotidienne de la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme de Memorial 98 à l'adresse http://www.facebook.com/groups/348947755137242/ 

 

 

Quatre jours se sont écoulés depuis l’assassinat de Clément Méric. De nombreux rassemblements de protestation et de deuil ont eu lieu et se poursuivront dans les jours à venir.

Pour notre part, il nous semble que ces réactions sont très en deçà de ce qui serait nécessaire et réalisable dans la situation actuelle, afin de  mettre un coup d’arrêt à la vague de violences et marquer un rapport de force face à l’extrême-droite et à ses tentacules. Ce sont des centaines de milliers de personnes qu’il faut mobiliser, c’est un réseau de « comités de vigilance » qu’il faut mettre en place, dans un esprit de rassemblement et  d’unité.  La mobilisation de la jeunesse représente un enjeu particulier alors que les droites radicales ont instrumentalisé un simulacre de révolte pour la défense de l’ « ordre naturel », contre l’extension des droits

Depuis plusieurs mois, les différents groupes et sous-groupes  de cette mouvance multiplient les attaques. Celles-ci ciblent les lieux de culte et particulièrement les mosquées, les locaux associatifs ou politiques, les militants (e)s de gauche, les gays, les couples « mixtes »  comme récemment à Lyon (agression d'un couple franco-asiatique). Elles sont anonymes ou signées d'une croix gammée, d'une croix celtique, du sigle du GUD ou des Jeunesses Nationalistes. Il ne s’agit pas d’actes dérisoires, aux marges de la vie politique. Les groupes les plus radicaux se nourrissent de la progression du Front national et de la porosité  entre celui-ci et la direction de l’UMP. Lorsque le président de ce dernier parti invente une histoire de « pain au chocolat » , la publie dans un livre-manifeste de la « droite décomplexée » et la martèle dans ses meetings, ne contribue-t-il pas à légitimer la xénophobie et la violence ? (voir Copé : au-delà de la provocation )

L’attitude du gouvernement Ayrault est aussi fautive: un des exemples en est  la place prise par Manuels Valls et ses diverses expressions contre les Roms (voir  Roms : les mauvaises actions du gouvernement.) et le droit de vote des étrangers 

Dans ce contexte qu’on qualifie de « malsain » comme s’il s’agissait d’une fatalité, certains médias portent ainsi une responsabilité particulière en réduisant ce nouveau crime à un incident entre « extrémistes ».

Il est temps d’élargir le cadre de la mobilisation ; après les premières initiatives organisées dans l’urgence, c’est maintenant  une large mobilisation unitaire qui est nécessaire.

Autour des associations à caractère national et des organisations syndicales peuvent s’organiser de  grandes manifestations qui redonneront confiance à tous ceux qui pensent assister à une montée inexorable de l’extrême-droite.

Des comités de vigilance unitaires locaux peuvent rassembler les forces de tout le camp antifasciste et combattre la xénophobie sur le terrain.

Une telle mobilisation démontrera  à quel point les exigences de justice sociale, de solidarité d’égalité sont fortes et ancrées, beaucoup plus que ne le laisse penser le déroulement de ces dernières semaines.

La mémoire de Clément Méric mérite que se mette en place ce grand mouvement antifasciste.

(voir Extrême-droite : assez de crimes, assez de violences !

Un suicide pour appeler à la violence.

Après les manifestations du 12 mai : poursuivre la mobilisation.

Peste brune : non à la parade de l'extrême-droite le 12 mai

Premier mai: agir contre la xénophobie en Europe. )

Sur Facebook suivez l'actualité quotidienne de la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme de Memorial 98 à l'adresse http://www.facebook.com/groups/348947755137242/ 

 

 

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