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L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.  

Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.

Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes

(Arménie, Rwanda, Shoah ...)

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Retrouvez aussi le quotidien de l'info antiraciste sur notre blog d'actus :

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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 22:07

A l’occasion du 74e anniversaire de la Nuit de Cristal du 9 Novembre 1938, nous publions deux articles de notre site consacrés à cet événement, écrits en 2008 lors du 70e anniversaire.

Le premier article décrit le déroulement des violences en Allemagne même et leur planification, le second se concentre sur les événements en Autriche. Quelques semaines avant la Nuit de Cristal, des "lois raciales" dirigées notamment contre les personnes de religion juive furent proclamées par Mussolini le 18 septembre 1938 depuis le balcon de l'hôtel de ville de Trieste, ville où vivait l'une des plus importantes communautés juives d'Italie,

Depuis 2008, la situation sur le continent européen s'est aggravée.

Le contexte actuel en Europe est celui d’une offensive des droites radicales et extrêmes, qui attaquent sans répit les populations immigrées, les populations musulmanes, les Roms, les Juifs. La récente campagne électorale en France et celle en cours au sein de l'UMP en témoignent.

Sous le poids de la crise économique et des politique d'austérité, on assiste à une poussée des droites radicales et même de partis néo-nazis tel que le parti Aube dorée en Grèce. Le massacre mis en oeuvre par Breivik en Norvège en constitue un autre exemple.

Les gouvernements, y compris ceux qui se réclament de la gauche, accompagnent les campagnes xénophobes.

En Autriche, la droite (très) radicale demeure menaçante après avoir connu plusieurs succès électoraux

En Allemagne, l'extrême-droite maintient une atmosphère de violence et semble bénéficier d'une grande tolérance de la part des forces de l'ordre, comme le prouve l'impunité dont a bénéficié le groupe NSU qui a multiplié les assassinats d'immigrés .

Voir aussi sur ce site:

Allemagne: qui protège les néos-nazis?

Copé : au-delà de la provocation

Berlin : hommage à une Juste allemande

Rééditer Mein Kampf ?

Europe : vague de racisme, les gouvernements responsables

Roms : les mauvaises actions du gouvernement.

Chef d'oeuvre: allez voir "Welcome in Vienna"

Norvège : comprendre l’horreur.

 

 MEMORIAL 98

 

Nuit de Cristal en Allemagne: les SA et la Gestapo en action

Cet article retrace le déroulement et la planification de ces violences antijuives ainsi que la réaction du gouvernement français de l'époque et l'hommage de Léon Trotsky à Herschel Grynzspan.

Les nazis guettaient une occasion pour lancer une étape supplémentaire de ce qui deviendra, selon leur terminologie, la « solution finale du problème juif en Europe ». Le premier acte en sera un vaste pogrom dans tous les territoires sous domination allemande, destiné à terroriser les populations juives et à les forcer à quitter l'Allemagne.

L'attentat à Paris contre le conseiller d’ambassade Von Rath leur offre un prétexte idéal.

Herschel Grynzspan était un jeune Juif polonais qui, le 7 novembre 1938, dans un geste de protestation contre le sort des Juifs en Allemagne et l'expulsion de milliers d'entre eux vers la Pologne, avait abattu à Paris le conseiller d'ambassade Von Rath.

Hitler prépare alors une mise en scène destinée à démontrer que les Allemands du Grand Reich sont menacés par les Juifs. Le quotidien du parti nazi le"Volkischer Beobatcher",  dirigé par  Goebbels, écrit ainsi le 8 novembre, alors que Von Rath est encore vivant :

  "Il est clair que le peuple allemand tirera les conclusions de cette nouvelle action. On ne peut plus tolérer que des centaines de Juifs règnent encore à l'intérieur de nos frontières sur des rues entières de magasins, qu'ils peuplent nos lieux de distractions, que des propriétaires étrangers empochent l'argent des locataires allemands tandis que leurs frères de race incitent au-dehors à la guerre contre l'Allemagne et tuent des fonctionnaires allemands"

Parallèlement, dès le 8 novembre, les nazis prennent la précaution de confisquer chez les Juifs  tout objet que ceux-ci pourraient utiliser pour se défendre.

Lorsque Von Rath décède le 9 novembre, tout est en place.

 Au moment où la nouvelle parvient à Hitler, ce dernier est à Munich, avec la vieille garde des SA, réunie pour commémorer sa tentative de putsch de 1923. Contrairement aux habitudes, Hitler quitte l'assemblée sans prononcer de discours et déclare:

"Il faut laisser le champ libre aux SA (Sections d'Assaut)"

C'est Goebbels, ministre de la Propagande qui se charge non seulement d'annoncer publiquement le décès devant l'assemblée des SA, mais également d'inciter au pogrom.

Les principaux chefs nazis quittent ensuite la réunion à 23 heures et téléphonent les instructions à leurs sections régionales.

Pour les SA, il s'agit d'incendier les synagogues, sans autoriser les pompiers à intervenir, sauf pour empêcher la propagation du feu vers les maisons alentour, de détruire les magasins juifs, et d’y apposer des pancartes  "Mort à la juiverie internationale" ainsi que de tuer sur place les Juifs trouvés en possession d'une arme.

Dans le même temps, un message secret est diffusé dès 23 h 55 depuis la direction de la Gestapo (police secrète d’Etat) de Berlin à tous ses services.

Pour la Gestapo, il s'agit d'incendier les synagogues, mais d'empêcher les pillages, de mettre en lieu sûr les archives importantes trouvées dans les synagogues, de préparer l'arrestation de 20 à 30 000 Juifs parmi les plus fortunés, de traiter avec une extrême rigueur les Juifs trouvés avec des armes.

Dans son Journal, Goebbels confirme qu'il présente un rapport sur la situation à Hitler; ce dernier décide de laisser les manifestations se poursuivre et donc de faire retirer la police.

Goebbels commente : « Les Juifs doivent sentir pour une fois la colère du peuple. »

Goebbels décrit ensuite précisément son action, il donne des ordres, motive les indécis. Il est ovationné par les dirigeants du parti. Tous se précipitent sur leurs téléphones. Le bataillon des SA « Hitler » part attaquer les Juifs de  Munich.

Selon les directives de Goebbels, la seule réserve est de ne pas apparaître en tant qu'organisation. Aussi, les SA et les SS s'habillent en civil et passent à l'acte dès 1 heure de matin.

Du nord au sud de l'Allemagne, incluant l'Autriche annexée, synagogues, maisons communautaires, asiles de vieillards, hôpitaux juifs, maisons d'enfants, logements privés et magasins juifs subissent l'assaut.

Les synagogues sont pillées, saccagées, détruites, incendiées, sans que les pompiers n'interviennent, se contentant d'empêcher la propagation des incendies aux maisons alentour. Des groupes de SA attaquent les magasins juifs qui sont facilement reconnaissables, depuis qu'une ordonnance a exigé que le nom du propriétaire soit peint sur la vitrine en grandes lettres.

La teneur des messages des chefs des SA et de celui de la Gestapo, corrobore l'idée de l'existence d'un plan d'ensemble dont l'instigateur est Hitler.

D'ailleurs le silence officiel de Hitler ainsi que de Goebbels lors des événements des 7 et 8 novembre confirme cette thèse.

 Dans son journal, Goebbels écrit à propos de l'attentat, lorsqu'il relate la journée du 8 novembre : « A Paris, un juif polonais du nom de Grynzspan a tiré dans l'ambassade sur un diplomate allemand Von Rath, le blessant grièvement. Il voulait venger les Juifs. La presse allemande jette maintenant des hauts cris. Nous allons mettre les points sur les i... En Hesse, grandes manifestations antisémites. On brûle des synagogues. Si seulement on pouvait déchaîner la colère du peuple ».

Les conséquences

En Allemagne, 2000 à 2500 personnes ont trouvé la mort lors du pogrom ou dans les camps de concentration vers lesquels elles ont été expédiées. Lorsque trois mois plus tard, certains sont libérés, c'est à la condition d'émigrer immédiatement. Rendus responsables du pogrom, les Juifs d'Allemagne devront verser collectivement une amende d'un milliard de marks, et devront payer eux-mêmes les réparations, sans pouvoir bénéficier  d'indemnisations de leurs assurances. Des milliers de Juifs d'Allemagne, privés de tous leurs biens, tentent de traverser clandestinement les frontières et d'obtenir le statut de réfugiés politiques dans les pays avoisinants .

En France

Lors de la conférence internationale d'Évian de juillet 1938,  réunie pour tenter de trouver des lieux d'asile notamment pour les réfugiés juifs et qui a abouti à un échec, le gouvernement français a ainsi exposé sa position: la France ne veut plus accueillir de réfugiés. Par ailleurs, lors des accords de Munich le 30 septembre de la même année, la France a cédé aux exigences allemandes. Une partie de la Tchécoslovaquie, les Sudètes sont annexées au Reich nazi, la paix est « sauvée ». La France tourne le dos ouvertement à ses principes  de pays de droits de l'homme, car le gouvernement recherche à tout prix l'apaisement avec son voisin allemand, notamment à travers  des négociations secrètes menées par Georges Bonnet, ministre des affaires étrangères depuis le 10 avril 1938. Bonnet ne veut pas que les évènements de la Nuit de Cristal compromettent sa politique. Il choisit d'ignorer le rapport de George Von, nouvel ambassadeur de France à Berlin, qui lui écrit : "Le traitement infligé aux Juifs en Allemagne que les nazis tentent d'extirper complètement comme des bêtes malveillantes, éclaire la grande distance qui sépare la conception hitlérienne du monde du patrimoine spirituel des nations démocratiques". Bonnet sera ensuite pétainiste, membre du Conseil national de Vichy.

La France est ainsi la seule grande démocratie à ne pas dénoncer officiellement les massacres perpétrés dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938.

 De plus, le 12 novembre 1938, deux jours après la Nuit de Cristal, une loi autorise en France l'internement des "indésirables" dans des camps de concentration. Les réfugiés juifs allemands et autrichiens entrés illégalement en France sont désormais directement menacés et seront internés puis plus tard livrés.

 

 L'hommage de Léon Trotsky à Herschel Grynzspan (extraits) :

 

« Nous, marxistes, considérons la tactique du terrorisme individuel comme inopérante pour les tâches de la lutte libératrice du prolétariat ou des peuples opprimés. Un seul héros isolé ne peut pas remplacer les masses. Cependant nous ne comprenons que trop bien le caractère inévitable de ces actes convulsifs de désespoir et de vengeance. Toutes nos émotions, toute notre sympathie vont aux vengeurs qui se sacrifient, même s'ils n'ont pas trouvé la voie juste. Notre sympathie est d'autant plus grande que Grynzspan n'est pas un militant politique, mais un jeune, inexpérimenté, presque un enfant, dont le sentiment d'indignation a été l'unique conseiller.

Arracher Grynzspan des mains de la justice capitaliste, laquelle est capable de le décapiter pour mieux servir la diplomatie capitaliste, c'est le devoir élémentaire, immédiat de la classe ouvrière internationale.

Ce qui est le plus révoltant dans sa stupidité policière et sa bassesse inouïe, c'est la campagne actuellement menée sur ordre du Kremlin dans la presse stalinienne internationale. On essaie de le dépeindre comme un agent des nazis ou un agent des trotskystes liés aux nazis  Fourrant dans le même sac le provocateur et sa victime, les staliniens prêtent à Grynzspan l'intention de créer un prétexte favorable à la politique pogromiste de Hitler.

Nous sommes naturellement liés par les liens d'une solidarité morale ouverte à Grynzspan et non à ses geôliers " démocratiques " ou aux calomniateurs staliniens. La diplomatie du Kremlin, complètement dégénérée, essaie en même temps d'utiliser cet " heureux " incident pour renouer ses intrigues en vue d'un accord de réciprocité international entre les divers gouvernements, y compris ceux de Hitler et de Mussolini, pour l'extradition mutuelle des terroristes

Ils deviennent rares les gens qui soient même capables de s'indigner contre l'injustice et la bestialité. Mais ceux qui, comme Grynzspan, sont capables d'agir...

Du point de vue moral - et non pour ses méthodes d'action - Grynzspan peut servir d'exemple à tout jeune révolutionnaire. Notre solidarité morale avec Grynzspan nous donne doublement le droit de dire à tous les Grynzspan possibles, à tous ceux qui sont capables de se sacrifier dans la lutte contre le despotisme et la bestialité : Trouvez une autre voie ! Ce n'est pas un vengeur isolé qui peut libérer les opprimés, mais seulement un grand mouvement révolutionnaire des masses, qui ne laissera rien subsister du système de l'exploitation de classe, de l'oppression nationale et de la persécution raciale...

 

Trotsky,  30 janvier 1939

 

Terrible Autriche

 

 La vague de violences antijuives organisée par les nazis les 9 et 10 décembre 1938 et connue sous le nom de Nuit de Cristal (Kristallnacht), fut particulièrement meurtrière en Autriche, alors intégrée au Reich allemand. En ce 70e anniversaire, c'est aussi là que son souvenir résonne dans l'actualité récente.

Lors des législatives du 28 Septembre dernier (Septembre 2010) l'extrême-droite a, malgré ses divisions, rassemblé 30% des voix.

Environ 40 % des moins de 18 ans ont voté pour le FPÖ de Heinz-Christian Strache, concurrent de Haider.

Strache, entouré de néo-nazis, s'est illustré au printemps dernier par une très violente campagne contre les immigrés et une éventuelle adhésion de la Turquie à l'Europe, sous le slogan «Autriche, reste libre!»

Près de 10 % de ces jeunes de 16 à 18 ans à qui le vote était ouvert pour la première fois ont opté pour le BZÖ de Haider

Mais dans cette Autriche vieillissante, il ne faut pas surestimer le poids des 16-18 ans, ils représentent moins de 3 % de l'électorat  Les résultats de l'extrême droite sont dus en majeure partie à des gens de plus de 50 ans.

La mort de Haider le 11 Octobre a ensuite donné lieu à une immense célébration.   

Jamais en Autriche, un homme politique n'avait été l'objet de tels honneurs. À Klagenfurt, la capitale régionale de la Carinthie dont il était le gouverneur des  milliers de bougies ont été allumées devant le palais du gouvernorat, tandis que des banderoles accrochées par des ribambelles d'écoliers pleurent «Jörg, le roi des cœurs carinthiens». Une messe célébrée en la cathédrale de Vienne a rassemblé des milliers de personnes, mêlant anciens ministres, conservateurs comme sociaux-démocrates, et néo-nazis discrets, identifiables seulement à leur crâne rasé et à la boucle de leur ceinturon affichant un double «s».

Dans les écoles de Carinthie, une minute de silence a été observée durant la semaine à la mémoire de Jörg Haider. Les enfants ont été invités à chanter pour lui.

Lors de ses obsèques, plusieurs orateurs se sont succédé à côté du cercueil veillé par six soldats, s'adressant à un parterre où la plupart des élites politiques autrichiennes avaient pris place. Le président de la république Heinz Fischer, le chancelier social-démocrate Alfred Gusenbauer, le chef du parti social-démocrate Werner Faymann - chargé de former le futur gouvernement à l'issue des dernières législatives, ses homologues des autres partis, à l'exception des écologistes, lui rendirent hommage

Cet emballement institutionnel et populaire, qui, pour le quotidien de droite à grand tirage Kurier, rappelle celui «autour de Lady Di et de Mère Teresa», vit célébrer en grande pompe la disparition d'«un homme politique de grand talent», selon les termes du président de la République, Heinz Fischer (SPÖ, gauche).

C'est le même Haider qui  se réclamait  «la politique de l'emploi réussie» du IIIe Reich et célébrait les Waffen SS, ces «hommes honnêtes restés fidèles à leurs convictions»

 Au même moment, l'élection à la co-présidence du Parlement autrichien de Martin Graf, député du parti d'extrême-droite FPÖ de Strache et membre de l'association antisémite et négationniste Olympia amplifie le malaise. Olympia compte à son actif l'organisation de conférences du négationniste David Irving (voir notre article précédent Oxford: négationnistes en vedette? ), et la prestation du chanteur compositeur antisémite Michael Müller qui, sur scène, entonnait: "Avec 6 millions de Juifs, la fête ne fait que commencer Jusqu'à 6 millions, le four reste allumé (...) Nous avons plein de Zyklon B (...) Avec 6 millions de Juifs, c'est encore loin d'être terminé".

Les partis de J. Haider et Strache s'inscrivent dans la tradition antisémite sans doute la plus intense d'Europe occidentale. Dès 1895, Karl Luger, dirigeant du parti social-chrétien maire de Vienne au programme explicitement antisémite, se fait élire sur la thématique de l'envahissement de la ville par les juifs de l'Est et l'atteinte à la nation autrichienne-allemande.

L'année 1938 a débuté par l'annexion de l'Autriche. L'armée allemande fait une entrée triomphale en Autriche le 12 mars 1938. À la fin cette  journée, les bureaux des organisations juives sont déjà saisis par les Nazis.

Dans les jours et les mois qui suivent presque tous les Juifs autrichiens ont perdu leurs moyens de subsistance et dans la majorité des cas leur domicile. Les mesures antisémites du Reich s'appliquent immédiatement.

Au lendemain de l'Anschluss, les Juifs sont forcés de revêtir leurs habits de fête et de nettoyer les rues de Vienne, accroupis sous le regard des Viennois goguenards et ravis. 
 Les jeunesses Hitlériennes paradent en tirant des Juifs orthodoxes par leur barbe ; d'autres Juifs sont été obligés de brouter l'herbe au parc du Prater  Ces actes sont rarement commis par des Nazis allemands mais plutôt par des Nazis autrichiens. À Vienne, les « parties de frottage », sont quotidiennes. Des groupes de S.A. sortent les Juifs de leur maison ou de leur magasin, leur mettent dans les mains un seau et une brosse et les obligent, sous les huées et les injures des gens qui font cercle autour d'eux, à effacer sur le macadam ou sur les murs des maisons les slogans appelant à s'opposer à l'Anschluss ou de  barbouiller de peinture jaune des magasins juifs.

 Lors de la Nuit de Cristal, la plupart des synagogues de Vienne furent détruites. Les commerces juifs furent vandalisés et saccagés. Des milliers de Juifs furent arrêtés et déportés vers les camps de concentration de Dachau ou de Buchenwald.

Les nazis autrichiens occupèrent une place centrale au sein de la galaxie nationale-socialiste, suivant l'exemple de Hitler, lui-même d'origine autrichienne. Adolf  Eichmann symbolise cette implantation au cœur de la mise en œuvre du génocide.

 Après guerre, la réintégration rapide des nazis dans l'espace politique se fait sous la protection des Alliés et du mythe d'une Autriche "victime" du nazisme. La présidence de Kurt Waldheim, qui a participé à des crimes de guerre dans les Balkans, poursuit cette voie, aggravée en 1999 par la première victoire électorale de Haider avec 27% des voix.

 

MEMORIAL 98

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4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 23:58

Le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994 a été préparé par d'intenses campagnes de propagande. La radio dite des Mille Collines y a joué un rôle déterminant en dénonçant un prétendu "complot Tutsi" et en  appelant sans cesse au meurtre. Une pièce de théâtre en rend compte à partir du 5 décembre prochain, mettant en scène le le quotidien de ce "média de la haine". Les représentations seront suivies de débat avec des spécialistes du génocide des Tutsi comme Patrick de Saint Exupéry, journaliste et auteur de "Complices de l'inavouable" (Edition Les Arènes).

Nous nous associons à ce cycle de représentations et de débats et en coopération avec le Théâtre de la Vilette, nous  proposons à nos lecteurs et abonnés un tarif réduit:

Offre privilégiée pour les abonnés

à la newsletter du blog Mémorial98

  12 € au lieu de 16 €

Offre limitée à 2 billets par spectacle et par personne,  dans la limite des places disponibles & sur présentation de cette newsletter imprimée.

Réservation indispensable au 01 40 03 75 75.  Le code à donner lors de la réservation vous sera indiqué sur simple demande par mail à l'adresse du blog (memorial98@noos.fr) ainsi que par la newsletter du blog.

(voir aussi Rwanda: 18 ans après le génocide.

Rwanda : une claque aux négationnistes

Arménie: réception d'un prédateur

Le 22 avril contre les génocides et leur négation

Srebrenica : la brûlure de la mémoire )

 

MEMORIAL 98

   

HATE RADIO – IIPM / Milo Rau
(International Institut of Political Murder) 

 

Première en France

4 > 15 décembre

 

Du mardi au samedi à 20h30, les jeudis à 19h30. 

 

Parc de la Villette

211 avenue Jean Jaurès 75019 Paris

M° Porte de Pantin

 

La radio de la haine (Hate Radio) était la Radio-télévision Libre des Mille Collines (RTLM), le vecteur audio du génocide des Tusti au Rwanda. La pièce retrace l'ordinaire de la RTLM, dans un studio installé à l'identique. Des artistes rwandais prêtent leurs visages et leurs voix à la haine au travail, dans son costume de tous les jours. Et en appellent in fine à notre vigilance, si un simple stimulus sonore suffit à réveiller le racisme extrême.

En savoir plus >>> http://www.villette.com/fr/agenda/theatrealaVillette-Hate-radio.htm

 

 Conférences - débats à l’issue des représentations (sous réserve de modification) :

 

>  05/12            Les médias dans le génocide des Tutsi, au Rwanda. Par Patrick de Saint Exupery, journaliste - reporteur, responsable de la revue XXI

 

>  06/12            Les arts face au spectre du génocide, cinéma, théâtre etc. Par Dominique Lurcel, metteur en scène, fondateur et directeur de la cie « Passeurs de mémoire »

 

>  07/12            Propagande et médias de la haine dans les génocides, au Rwanda et dans la Shoah. Par Yves Ternon, médecin et historien, Paris IV et Mémorial de la Shoah de Paris

 

> 08/12                        Mots et Maux de Génocide – Traumatisme. Par Régine Waintrater, maître de conférences à Paris VII, psychologue, psychanalyste, psychothérapeute.

 

>  11/12            Rwanda, Médias du génocide et la justice internationale. Par Antoine Garapon, ancien magistrat, secrétaire général de l’Institut des Hautes Etudes sur la Justice

           

>  12/12            Travail d’histoire face à un génocide de proximité au cœur de l’Afrique. Par Stéphane Audoin-Rouzeau : Historien, directeur de recherche à l’EHESS.

           

> 13/12                        Travail d’histoire – les historiens de la Shoah face au génocide des Tutsi. Par Georges Bensoussan, historien directeur de la Revue d’histoire de la Shoah.

 

>  14/12            Travail d’histoire – La représentation ou comment faire partager les expériences singulières? Par  Nathan Réra, Doctorant en sciences historiques et humanités.

 

>  15/12            Travail d’histoire – RTLM 20 ans après : Langage de la haine et la société post génocidaire. Par Assumpta Mugiraneza, psychosociologue, directrice du Centre IRIBA et du projet « Dire, Penser… Ecrire l’histoire du génocide ».

 

MEMORIAL 98


 

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 22:10

Le 20 octobre se déroule une journée internationale de solidarité avec le peuple syrien, littéralement écrasé sous les bombes et les armes lourdes.

Nous appelons à participer à la manifestation unitaire parisienne dont l’appel figure ci-dessous.

 

Memorial 98

 

voir

Syrie: appel urgent de solidarité.

Syrie: le déchirement

 

Appel à la manifestation du Collectif Urgence Solidarité Syrie, le samedi 20 octobre 2012, Place de la Nation à Paris.

 

Déjà 30 000 morts : à partir de combien de victimes, hommes femmes enfants, les membres du Conseil de sécurité de l’Onu sortiront-ils de leur attentisme coupable pour dénoncer les responsables de la situation en Syrie et saisir la Cour pénale internationale ?

 

Il est grand temps que les membres des Nations unies aient le courage de faire respecter le droit international pour qu’ils mettent tout en œuvre pour arrêter les crimes de guerre, crimes contre l’humanité, et que leurs auteurs soient traduits en justice. L’Union européenne et la France doivent s’engager avec davantage de détermination pour y contribuer.

 

La Russie et la Chine qui livrent massivement des armes de destruction et de répression au régime syrien et opposent systématiquement leur veto à toute résolution condamnant le régime de Bachar Al Assad au Conseil de sécurité de l’Onu alimentent la répression et encouragent l’impunité pour les crimes qu’il commet depuis 18 mois contre son peuple. D’autres pays, en évoquant la « ligne rouge » de l’usage d’armes chimiques, autorisent de fait une ample marge de tolérance pour la poursuite des massacres.

 

Cette incapacité de la Communauté internationale à faire respecter le droit international a pour conséquence une militarisation chaque jour plus importante des parties en présence, une radicalisation du conflit et l’augmentation du nombre de victimes ; désormais les forces de Bachar Al Assad bombardent et pilonnent les populations civiles avec aviation et armes lourdes.

 

Au-delà de l’impérieuse nécessité que l’Onu classe officiellement la Syrie en crise humanitaire, la solidarité avec le peuple syrien en lutte doit s’exprimer par une forte mobilisation des sociétés civiles à travers le monde afin d’apporter sans délai une aide concrète aux populations syriennes et de mettre les instances représentatives de la Communauté internationale face à leurs responsabilités.

 

Ils ne pourront pas dire « nous ne savions pas ».

 

Samedi 20 octobre 2012 Rendez-vous 15 heures Place de la Nation

 

En cortège jusqu’à la Bastille

 

Premiers signataires : Collectif Urgence Solidarité Syrie – Coordination de Paris – ACAT – Amnesty International France – LDH – FIDH – REMDH – MRAP – Reporters sans Frontières – Comité de la Déclaration de Damas – Collectif du 15 mars pour la démocratie en Syrie – Pour une Syrie libre – Les jeunes de la révolution syrienne 2011 – Les Libres Parisiennes – Union Nationale des Étudiants Syriens Libres en France – Conseil National Kurde Syrien – Parti Libanais courant du Futur – ASER – EE Les Verts – Solidarité Laïque – Attac – Appel d’Avignon – Collectif « Donnez le prix Nobel de la paix au Peuple syrien » – Mémorial 98 – Association des Avocats ELENA –

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 00:10

 

Mise à jour du 20 décembre 2020: récidive antisémite sur Twitter

 

«Tonton Hitler, t’as oublié d’exterminer Miss Provence» disent-ils

Une nuée de messages ont été relayés sur la plate-forme Twitter. Les campagnes racistes et antisémites y sont constantes. La réaction de ces plate-formes est dramatiquement insuffisante. 

Memorial 98

Cela débute sur Twitter le 10 octobre 2012. Un internaute attentif recense les sujets les plus twittés par les habitués du réseau social, #UnBonJuif » arrive en 3e position. Sous cet intitulé, un tombereau de « blagues antisémites » incluant des photomontages tournant en dérision les camps d’extermination. Le scandale débute. En vérité, il n'est pas question ici d’humour ou de plaisanteries même scabreuses mais d’un déluge d'appels à la haine et à la violence.

Faut-il s’en étonner ?

Depuis des années, des agitateurs tels que Dieudonné et Soral, proches du Front National, diffusent des messages antisémites particulièrement destinés aux jeunes. Dieudonné en a fait une industrie lucrative, sous couvert d'humour "rebelle" (voir  L’escalade antisémite de Dieudonné : décryptage )

Des personnalités déclarent leur sympathie pour Hitler Les nouveaux amis d'Hitler.

A l’occasion du 40e anniversaire de la fondation du Front National dans Jean-Marie Le Pen rabâchait encore dans le JDD du 5 octobre  : « …Vous ne pouvez pas dire que le "détail" des chambres de gaz est une position antisémite. D'ailleurs, je déclare maintenant : "J'ai bien compris. C'est la Seconde guerre mondiale qui est un détail de l'histoire des chambres à gaz." Le Pen : l’antisémitisme jusqu'au bout.

 

Voir aussi Luca: antisémite et sexiste.

Charlie Hebdo cherche le buzz.

Quand le groupe de presse Bolloré diffuse des fables antisémites.

Le 22 avril contre les génocides et leur négation

Copé : au-delà de la provocation

Rwanda : une claque aux négationnistes

Tunisie : alerte contre l’antisémitisme.

Collard insulte la mémoire des enfants d'Izieu

Eva Joly : un triomphe lepéniste ?

 

 

Nous publions ci-dessous la prise de position du Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] nos camarades de combat contre le négationnisme.

 

MEMORIAL 98

 

Communiqué de Presse - 16 octobre 2012

 

Le Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] s'associe à l'UEJF et SOS Racisme, ses associations partenaires, ainsi qu'à l'ensemble de la communauté juive, pour dénoncer avec force l'absence de modération sur Twitter qui a permis la diffusion de propos antisémites générés par le hashtag « #unbonjuif ». Arrivé parmi les trois hashtag les plus diffusés, et donc mis en une par Twitter le 10 Octobre 2012, « #unbonjuif » a donné lieu à un nombre record de tweets à caractère antisémite, symboles d'une atmosphère délétère au sein de notre société.

Depuis l'affaire Merah, on assiste sur Internet et dans l'espace public, à une résurgence de la haine du Juif, désigné comme coupable de tous les maux. L’anonymat que permet Internet laisse le champ libre à tous les débordements sur les réseaux sociaux.

 Twitter ou Facebook ne sont pas les seules plateformes du racisme : tous les sites et forums de la presse française autorisent la publication de posts anonymes pour commenter les articles mis en ligne.

Faut-il songer à une réglementation internationale pour juguler la propagation de propos xénophobes sur Internet ? L'action des modérateurs a des lacunes évidentes que l'affaire du hashtag « #unbonjuif » met en évidence.

Remplir un formulaire avec ses coordonnées complètes pour être autorisé à intervenir dans le débat citoyen des médias en ligne peut-il être considéré comme une atteinte à la liberté d'expression ?

Il importe, dans tous les cas, de réfléchir aux solutions à envisager pour stopper ce déferlement d'antisémitisme, mais également de négationnisme, particulièrement actif sur la thématique du génocide arménien que le Collectif VAN suit au quotidien.

 Éduquer la jeunesse à la démocratie, c'est également l'inciter à assumer ses responsabilités.

Il faut savoir répondre de ses actes : c'est ce message que les pouvoirs publics doivent porter.

 Car si chacun est libre de ses opinions, nul ne devrait pouvoir se cacher pour les exprimer.

 Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme]

www.collectifvan.org

MISES A JOUR

Mise à jour du 19 mars 2018

Le gouvernement français annonce un plan de lutte contre le racisme et l'antisémitisme dont l'axe principal concerne les contenus de haine sur Internet.

 

Or au même moment on apprend que You Tube (Google) est contraint de reconnaître que sur "YouTube Kids"  des vidéos promouvant des théories du complot ont été trouvées via l'application, en particulier dans la section des "contenus suggérés".  YouTube Kids s'adresse spécifiquement aux enfants et est justement censé les protéger de contenus.

Au même moment éclate le scandale Cambridge Analytica qui implique la responsabilité de Facebook, particulièrement négligent en matière de protection des données personnelles.

Cette entreprise d'analyse de données qui avait travaillé pour la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016, est accusée d'avoir recueilli sans leur consentement les informations personnelles de millions d'usagers du réseau social Facebook. Cambridge Analytica aurait récupéré les données de 50 millions d'utilisateurs et s'en serait servi pour élaborer un logiciel permettant de prédire et d'influencer le vote des électeurs. Cambridge Analytica est directement liée à l'aile extrémiste des supporteurs de Trump: elle a été dirigée par Steve Bannon et financée par le milliardaire Robert Mercer, milliardaire tenant de la droite US la plus radicale, nationaliste et climato-sceptique. 

Ces deux exemples récents montrent qu'il n'y a aucune confiance à accorder à ces firmes. Il est nécessaire de s'attaquer aux grandes plate-formes Internet afin de les contrôler et de les contraindre à agir.

MEMORIAL 98

 

Mise à jour du 17 septembre 2017:

 

Nouveau scandale: Facebook, pris la main dans le sac, autorise et encourage même la publicité antisémite, néo-nazie et féminicide. 

 

“Vous voulez vendre des bibelots et des souvenirs nazis ou recruter du monde pour un rassemblement d’extrême-droite? Avec son système d’achat d’espaces publicitaires en libre-service, Facebook vous permet de trouver votre public”, 

Le site d’investigation américain ProPublica a mis en lumière de nouvelles failles dans le système de publicité du réseau social : en achetant un encart publicitaire , il s’est aperçu que Facebook pouvait rapidement proposer de promouvoir un post sponsorisé auprès d’internautes clairement identifiés comme des antisémites. Parmi les sujets d’intérêt suggérés par Facebook : “Comment brûler les Juifs”.

Lorsqu’un professionnel souhaite mettre en ligne une pub sur Facebook, il lui est proposé de détailler le public auquel son contenu s’adresse. Lieu de résidence, âge, centres d’intérêt, type d’emploi occupé : autant de cases à remplir afin de maximiser l’audience. Le contenu n’est pas publié tant que Facebook estime que le champ d’audience est trop restreint.

Les journalistes de ProPublica ont ainsi essayé d’écrire antisémite” dans la barre de recherche. Automatiquement, Facebook leur a recommandé comme centres d’intérêt :“Comment brûler les Juifs”, “Histoire sur la façon dont les Juifs ont détruit le monde”. Parce que l’audience était encore trop limitée, les journalistes ont été invités à choisir d’autres mots-clés. Avec “Hitler”, une nouvelle catégorie s’est affichée : “Hitler n’a rien fait de mal”.

En ajoutant, dans la catégorie employeur, “German Schutzstaffel” (les SS) et “parti nazi”, l’audience s’est encore élargie. Il a fallu rajouter “le parti national démocrate d’Allemagne”, un parti ultranationaliste, pour que l’audience soit suffisante selon Facebook. Quinze minutes plus tard, et trente dollars payés, la publicité était publiée.

Comment est-ce possible ? Contacté par ProPublica, Facebook a expliqué que ces catégories - promptement retirées - avaient été générées automatiquement par des algorithmes. L’entreprise a indiqué qu’elle comptait dorénavant limiter le nombre de catégories proposées et les examiner minutieusement avant qu’elles ne soient suggérées à ses clients. 

 

Pourtant, lorsqu’une heure après la publication de l’article de ProPublica, le site Slate a entrepris de publier une publicité sur Facebook, il a fait un constat similaire : si les catégories mises en cause par ProPublica avaient été retirées, Facebook n’a eu aucun mal à proposer “Tuer les Juifs” et “Violer les femmes” dans la catégorie “centres d’intérêt” et “Tuer les musulmans radicaux” et “Ku Klux Klan” dans la catégorie employeur. “À l’instar de nombreuses entreprises du secteur de la technologie, Facebook a longtemps opté pour le laisser-faire dans son activité publicitaire”, explique ProPublica.

Il faudra donc contraindre Facebook et d'autres "réseaux sociaux" à cesser leur hypocrisie et à appliquer leur engagement public tant de fois renouveler de combattre le racisme et l'antisémitisme. 

MEMORIAL 98

 

 

Mise à jour du 14 décembre 2016:

 

Le moteur de recherche hégémonique joue un rôle important dans la diffusion des thèses négationnistes.

Ainsi si vous demandez à Google de vous confirmer l’existence de la Shoah, le moteur de recherche pourrait vous laisser penser que celle-ci n'a jamais existé.

 

C’est le constat fait par Carole Cadwalladr, journaliste du quotidien britannique The Guardian. Quelques jours après que le géant américain a fait un peu de ménage dans ses suggestions de recherche - mais pas en France, Cadwalladr a constaté la présence de résultats contestables concernant la Seconde Guerre mondiale. Si l’on recherche (en anglais) “Est-ce que l’Holocauste (terme utilisé en anglais pour la Shoah) a existé?”, le premier résultat est: “Les 10 raisons pour lesquelles l’Holocauste (idem) n’a jamais existé”. Il provient de "Stormfront"  un site néo-nazi fondé par un ancien dirigeant du Ku Klux Klan. Le deuxième résultat qui s’affiche est la page Wikipedia consacrée au négationnisme et, dès le troisième, le massacre de 6 millions de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale est de nouveau remis en cause, avec le titre suivant : “L’arnaque de l’Holocauste : ÇA N’A JAMAIS EXISTE.

Carole Cadwalladr s’indigne :

C’est un discours de haine. Ce sont des mensonges. C’est de la propagande raciste. Et Google dissémine cela. […] C’est notre Internet. Et nous devons prendre une décision : estimons-nous qu’il est acceptable de propager un discours de haine, de promouvoir des mensonges, alors que le monde devient de plus en plus sombre et trouble ?”

Elle pointe la responsabilité de Google, tandis que le moteur de recherche se retranche souvent derrière son irresponsabilité. “Google rédige le code qui bâtit l’algorithme qui permet d’obtenir ces résultats.”

Interrogé par Fortune à ce sujet, un porte-parole de Google a annoncé que l’entreprise ne ferait rien pour modifier ce résultat et s’est attristé que “le discours de haine existe toujours”.

Il a ajouté : “Ce résultat ne veut pas dire que Google est en accord avec ces opinions. Nous ne retirons pas de contenu de nos pages de recherche, sauf dans des cas exceptionnels, en cas de contenu illégal, de logiciels malveillants ou de violations de nos principes.”

En France, les résultats remettent également en cause l’existence de la Shoah. A la question “Est-ce que l’Holocauste a existé?”, Google renvoie d’abord vers le blog de Robert Faurisson, vétéran du négationnisme plusieurs fois condamné par la justice. La situation est comparable en utilisant le terme “Shoah”. Cette fois, le premier résultat a pour titre: “La shoah : un ignoble mensonge !”.

Comme le souligne Carole Cadwalladr, ces résultats sont cantonnés à des questions  questionnant elles-mêmes l’existence de l’Holocauste. En recherchant uniquement les mots “Shoah” ou “Holocauste”, on aboutit à des résultats liés à des sites historiques ou à des dictionnaires et encyclopédies. Mais avec ses suggestions automatiques -celles qui apparaissent lorsque l’on écrit les premières lettres d’un mot ou d’une phrase, Google peut inciter ses utilisateurs à faire des recherches plus poussées… et parfois plus douteuses.

 

 

En recherchant le terme “chambres à gaz”, toutes les suggestions laissent à penser que ces dernières pourraient ne jamais avoir existé. Dans les trois cas, les premiers résultats renvoient vers des sites négationnistes.

Cela signifie que Google assume consciemment de promouvoir la diffusion de thèses négationnistes. Le combat et la vigilance doivent se poursuivre contre cette situation au moment ou se diffusent le complotisme   et les autres idéologies de haine, des USA à la Grande-Bretagne

MEMORIAL 98

 

 

Mise à jour 1er juillet:

Nouvelle offensive antisémite et néo-nazie sur Twitter et nouvelle carence de l'opérateur

Le 30 juin au soir un des sujets les plus abordés sur Twitter, était #HitlerTuNousManque

(voir ci-dessous la capture d'écran). Twitter, alerté par des associations, a mis plusieurs heures à réagir et à supprimer ces messages, permettant ainsi que la haine se déverse.

Pourtant  il y a un mois, Twitter prenait un engagement devant la Commission européenne pour une véritable politique de modération  en signant une charte de bonnes conduites.
L'UEJF et SOS-Racisme avec d'autres associations a assigné en justice les réseaux sociaux Twitter, Facebook et YouTube devant la justice française pour non respect du droit français. L'audience aura lieu le 19 juillet devant le TGI de Paris.
 
Memorial 98

 

 

Mise à jour 12 mai 2016:

Quatre années après cette alerte concernant Twitter et les réseaux sociaux, la situation est toujours aussi catastrophique en matière de modération.

 

Ainsi pendant une semaine, à la fin de mars 2016 , les associations SOS Racisme, SOS Homophobie et UEJF ont procédé à un  « testing » commun des pratiques de modération sur Twitter, YouTube et Facebook.  Elles vont assigner en référé Twitter, YouTube et Facebook pour non-respect de leurs obligations de modération légales, qui imposent aux hébergeurs de supprimer dans un délai raisonnable les contenus manifestement illicites.

 

En effet, les résultats sont sans appel : seule une toute petite minorité des contenus haineux est supprimée, mais avec des différences significatives d’une plate-forme à l’autre.

Pour Twitter, les résultats sont particulièrement catastrophiques : seuls huit messages ont été supprimés sur les 205 signalés. Sur 109 messages homophobes dénoncés, deux ont été enlevés – et des textes appelant à « brûler les homos » ou demandant « la mort pour les juifs et les bougnoules » ont été laissés en ligne.

 

Moins mauvais élève des trois, Facebook a supprimé 53 des 156 contenus qui lui avaient été signalés, soit un tiers. La modération du premier réseau social au monde a été plus efficace pour les signalements concernant des messages homophobes (15 suppressions sur 26 signalements) que sur l’antisémitisme (4 suppressions pour 16 signalements) ou le négationnisme (zéro suppression pour 3 signalements).

Loin derrière, YouTube n’a supprimé que 16 des 225 contenus qui lui avaient été signalés (7 %). Sur 115 commentaires racistes, seuls 9 ont été supprimés par la plate-forme. Et aucun des 10 contenus (vidéos et commentaires) négationnistes relevés par les associations n’ont été mis hors ligne.

 

 

Le combat se poursuit afin d'éliminer l'Internet de la haine.

 

Memorial 98

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13 octobre 2012 6 13 /10 /octobre /2012 00:38

La date du 17 Octobre 1961 symbolise la violence exercée par la police et l’armée françaises contre la population algérienne en lutte pour ses droits.

Le commandement de la répression était exercé par Maurice Papon, condamné depuis pour son rôle dans la déportation des Juifs de Bordeaux.

Papon a toujours bénéficié d'une clémence exceptionnelle, puisqu'il a échappé à la justice de 1981 à 1997, malgré la révélation en 1981 de son rôle dans la déportation des Juifs de Bordeaux.

De plus il n'a jamais été jugé pour les massacres d'octobre 1961 et au métro Charonne. Il a été libéré de prison sur la base d'une "expertise " de médecins complaisants mandatés par la justice. Ces experts l'ont déclaré "grabataire"  et ont estimé que le « pronostic vital » du prisonnier était posé. Cette expertise a permis à Papon-le-grabataire de sortir seul et à pied de la prison, de rentrer sans encombre chez lui septembre 2002 puis et d’y vivre tranquillement jusqu’en Février 2007.


Son procès s'est terminé en Avril 1998, symboliquement au moment même au moment même où dans 5 régions la droite faisait alliance avec le Front National. 

Pour nous, cette manifestation rappellera aussi les tortures mises en oeuvre contre les Algériens et auxquelles fut mêlé Jean-Marie Le Pen, président d’honneur du Front National.

Nous appelons nos lecteurs parisiens à se joindre au rassemblement qui aura lieu sur le pont Saint Michel le 17 octobre à 18H.

MEMORIAL 98

 

Post-scriptum du 17 octobre, après le rassemblement de commémoration et la déclaration de François Hollande:

"Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage àla mémoire des victimes" Ce bref communiqué de F. Hollande, publié en ce jour anniversaire, représente une avancée importante dans le combat pour la reconnaissance des crimes coloniaux et notamment le massacre d'octobre 1961 à Paris et dans toute la région parisienne. C'était d'ailleurs la réaction unanime des participants au rassemblement de ce jour sur le Pont Saint Michel.

On notera aussi la réaction de Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale et acolyte de Copé: "S'il n'est pas question de nier les évènements du 17 octobre 1961 et d'oublier les victimes, il est intolérable de mettre en cause la police républicaine et avec elle la République toute entière", affirme Christian Jacob, qui ajoute que la "tentative" de François Hollande de "politiser les enjeux de mémoire" est "dangereuse pour la cohésion nationale".

 

 

 

 17 octobre 1961- 17 octobre 2012

 

  51e anniversaire

 

 Vérité et Justice

 

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, préfet de police de Paris. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés –notamment par la "force de police auxiliaire" - ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrême des forces de police.

 

Dans ce domaine, le changement doit se faire maintenant, il est nécessaire que des mesures significatives soient prises :

 

- Redéfinition de la "Fondation pour la mémoire de la Guerre d’Algérie ", (dotée de plus de 7 millions d’euros), créée en application de l’article 3 de la loi du 23 février 2005 vantant les "aspects positifs de la colonisation". Cette Fondation est sous la coupe d’associations nostalgiques de l’Algérie Française qui voudraient exiger des historiens qu’ils se plient à la mémoire de "certains" témoins.

 

- Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs homologues de l’autre rive de la Méditerranée.

 

La vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains, au sein de l’ancienne majorité présidentielle ont voulu réhabiliter

 

Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières

 

On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après un demi-siècle, il est temps  :

 

- Que les plus hautes autorités de la République reconnaissent les massacres commis par la police parisienne le 17 octobre 1961 et les jours suivants, comme un crime d’Etat.

 

- Que la Fondation pour la Mémoire de la Guerre d’Algérie soit redéfinie sur des bases totalement différentes.

 

- Que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’internement arbitraire, pendant la Guerre d’Algérie, d’Algériens dans des camps.

 

- Que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’abandon des harkis, les massacres et l’enfermement dans les camps en France en 1962.

 

- Que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens.

 

- Que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.

 

Avec le 50e anniversaire de la fin de cette Guerre d’Algérie, nous attendons des plus hautes autorités de la République qu’elles reconnaissent les responsabilités de la France afin qu’une page nouvelle s’ouvre sur l’amitié et la fraternité entre les peuples algérien et français.

Rassemblement le 17 Octobre 2012 à 18h au Pont Saint Michel à PARIS

 

voir aussi

 17 Octobre 1961 : 50e anniversaire du massacre des Algériens.  

Mort de Papon: hommage à Michel Slitinsky

Arno Klarsfeld trahit les victimes de Papon

Messmer: disparition d'un copain et soutien de Papon

Gaudin: l'impensé colonial

 

Signatures au 11 octobre 2012

Associations  : Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre (4ACG), 17 Octobre Contre l'Oubli, Le 93 au Cœur de la République, Agir Contre le Colonialisme Aujourd'hui (ACCA), Association Harkis et Droits de l'Homme (AHDH), Association Les Amis de Max Marchand de Mouloud Feraoun et leurs Compagnons, Association Maurice Audin, Association Nationale pour la Protection de la Mémoire des Victimes de l'OAS (ANPROMEVO), Association des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis (ANPNPA), Agence de la Promotion des Cultures et du Voyage (APCV), Association Républicaine d'Anciens Combattants (ARAC), Au Nom de la Mémoire, Cnafal, Collectif DAJA, Comité Vérité et Justice pour Charonne, Coup de soleil, FTCR, FNACA Paris (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc Tunisie), Fondation Frantz Fanon, Ici on noie les Algériens, Ligue des droits de l'Homme (LDH), Le Maghreb des films, Mémorial 98, Mouvement Contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (Mrap),  Mouvement des travailleurs maghrébins en France (ATMF), Les Oranges (Nanterre), La Parole errante, Réfractaires Non-violents à la Guerre d’Algérie, Réseau Féministe Ruptures, Sortir du Colonialisme (SDC), Une Autre Voix Juive (UAVJ), Union juive française pour la paix (UJFP) 

Syndicats :  Fédération syndicale unitaire (FSU)

Organisations politiques : Les Alternatifs, Alternative libertaire, Europe Ecologie Les Verts (EELV), Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Parti Communiste Français (PCF),

 

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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 00:04

Actualisation du 18 août 2016:

 

Retour de  Copé, candidat à la primaire des "Républicains"; l'homme du bidonnage autour du "pain au chocolat" prétendument interdit pendant le Ramadan (voir ci-dessous). Sarkozy a explicitement approuvé cette légende. L'ex-président de l'UMP veut notamment promulguer une loi contre le burkini.

 

Au même moment, il s'avère qu'il n'y avait aucun "burkini" en cause à Sisco en Corse.

 

C'est ce qu'indique enfin le procureur après plusieurs jours qui ont vu se développer une intense campagne raciste locale basée prétendument sur la "radicalisation et le communautarisme"

 

Copé s'inscrit ainsi pleinement dans la campagne lancée par le député-maire LR et nostalgique du fascisme roumain Lionnel Luca.

 

Celui qui a été président des "Républicains" se concentre sur un remake des campagnes de Sarkozy en 2007 et 2012.

 

Memorial 98

 

Lancé dans la course à la présidence de l’UMP, Copé multiplie les provocations censées mobiliser en sa faveur les adhérents UMP. Après le « racisme anti-blanc » qui régnerait dans le pays, il met en avant  la légende urbaine du « pain au chocolat pendant le Ramadan ».

Mais un aspect décisif du discours de Copé est pour l’instant passé inaperçu. Il s’agit de sa remise en cause de la nationalité française d’une partie de la population. Ainsi la formulation exacte du passage de son livre « Manifeste pour une droite décomplexée » est la suivante :

Un «racisme anti-Blanc» se développe dans les quartiers de nos villes où des individus - dont certains ont la nationalité française - méprisent des Français qualifiés de «Gaulois», au prétexte qu'ils n'ont pas la même religion, la même couleur de peau ou les mêmes origines qu'eux. ….

Selon  Copé, il y a donc « dans les quartiers de nos villes » deux catégories de personnes les «individus - dont certains ont la nationalité française … » et « … des Français qualifiés de «Gaulois» »… ». Manifestement, selon Copé, les "individus" ont beau avoir la nationalité, ils n’en sont pas pour autant de vrais Français.

Copé a beau être déjà  un multirécidiviste de la provocation xénophobe

(voir Copé: le visionnaire facho.

Un dirigeant UMP salit à nouveau la Shoah.  ) il s’attaque cette fois-ci aux racines mêmes du droit de la  citoyenneté.

Ce faisant, Copé reprend une thèse fondamentale du Front National, installée dans la panoplie de la droite dans les années 1980, par l’intermédiaire du « Club de l’Horloge ».

Ce groupe, qui se positionnait comme une passerelle idéologique entre le FN et la droite, écrivait dès 1984 : «  Aujourd'hui le code de la nationalité est une machine à fabriquer des "Français de papier", qui n'ont ni assimilé notre culture ni affirmé leur attachement à la patrie. Pour maintenir notre identité nationale, il est urgent de réformer cette législation. Le Club de l'Horloge, qui a lancé ce débat dans l'opinion, décrit ici la réforme qu'il faudra réaliser tôt ou tard… » 

La mise en pratique de  ces théories fut concrétisée par Chirac et Pasqua, en 1986.

Elle se traduisait par la tentative de supprimer le traditionnel droit du sol et le droit à la nationalité française pour les enfants nés en France et issus de parents étrangers. "Être Français, ça se mérite" disait déjà Pasqua. Dans cette bataille du code de nationalité, le gouvernement Chirac-Pasqua, qui pensait avoir  emporté une victoire décisive, fut contraint de reculer fin 1986, en raison des  mobilisations étudiantes contre la loi Devaquet et les « facs Tapie ». L’épisode tragique de la mort du jeune Malik Oussekine, battu à mort par la police le 6 décembre de cette même année, fit opérer une retraite au gouvernement de l’époque.

En 1993, la droite reprit son offensive et imposa notamment une "déclaration de volonté" des jeunes nés de parents étrangers; l'absence de cette déclaration avant 18 ans supprimait leur accession automatique à la nationalité.

La remise en cause du code de nationalité est dans notre pays, un marqueur historique de la convergence-concurrence de la droite avec le Front National. Elle est aussi au cœur de l’obsession de l’ « envahissement », distillée depuis des décennies.

En effet, la droite entretient depuis 30 ans des rapports ambigus avec le FN, depuis que l’UMP de l’époque s’est alliée avec le Front National lors de l’élection municipale de Dreux en Septembre 1983. Tout au long de sa carrière politique, Sarkozy que Copé présente comme son modèle a appliqué le principe de son propre inspirateur et mentor, Charles Pasqua. Celui-ci a résumé sa doctrine, à la veille de la présidentielle de 1988, dans le magazine Valeurs actuelles du 2 mai 1988: « Sur l'essentiel, le Front national se réclame des mêmes préoccupations, des mêmes valeurs que la majorité »

(voir aussi Identité nationale : comment l’idée vint à Eric Besson

Sarkozy-Le Pen: le livre qui révèle

Sarkozy et le Front National: une liaison dangereuse

Mais au-delà du calcul électoral, le jeu avec le FN sert de paravent à une entreprise plus profonde et plus dangereuse, car venant du cœur du système de domination politique. L’enjeu stratégique porté par Sarkozy hier et par Copé aujourd’hui est constitué autour du thème de la défense de l’« identité nationale » menacée, thème récurrent et éternel de la droite nationaliste dans notre pays.

A voir aussi sur Copé:

Nationalité : Copé et l’UMP en embuscade.

Sarkozy et Copé aux côtés du Front National.

Woerth, Copé et le Front National : décryptage

Succès du Front National: quelles conséquences?

 

MEMORIAL 98

 

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20 septembre 2012 4 20 /09 /septembre /2012 01:02

 

Le contexte est connu et important:  un pseudo « film » islamophobe a été diffusé à partir des Etats-Unis par des groupes d’extrême-droite et des chrétiens coptes radicaux.

Ces groupes ont tenté d’attribuer ce film à un Israélien, qui aurait été financé par « 100 donateurs juifs »  selon les messages d’intoxication qu’ils avaient lancés. Le pseudo film a été relayé dans les pays musulmans et a provoqué des affrontements violents et meurtriers, mais pas de mobilisations massives, sauf celle organisée par le Hezbollah au Liban. Ce point est important car les effets médiatiques ont pu laisser penser qu’une vague extrêmement importante de manifestations avaient eu lieu. Aux Etats-Unis même, l’hebdomadaire Newsweek a voulu exploiter cette veine et a vu sa tentative critiquée et ridiculisée par les  internautes.

C’est dans ce climat que Charlie Hebdo a choisi de « traiter l’actualité » en publiant à nouveau des caricatures de Mahomet. Les responsables du journal semblent avoir voulu réaliser un « coup » médiatique et économique. C’est leur droit, car la presse et l’expression sont libres et doivent le demeurer. Mais ce choix peut aussi être analysé et « déconstruit ». Or les responsables de Charlie récusent toute critique en arguant de son statut de « journal satirique ». C’est un leurre, car Charlie est un journal avant tout politique, qui utilise certes le dessin et la caricature mais semblait défendre des valeurs, y compris d’ailleurs le droit de dénoncer les religions et de « blasphémer ».

Mais cette fois, en raison du contexte et des explications des dirigeants du journal lui-même (Charb) le sentiment est que la recherche du « buzz » a dicté la publication des caricatures.

Il faut aussi rappeler que Charlie a connu une crise importante en 2008 quand un commentaire à caractère antisémite de Siné a conduit au licenciement de celui-ci ainsi qu’au départ ultérieur du directeur d’alors, Philippe Val, qui fut récupéré par Sarkozy.

Au total, dans cette affaire, les dirigeants de Charlie contribuent à renforcer à la fois la haine des musulmans et la violence des groupes qui sèment la terreur au nom de la religion.

 

Nous choisissons plutôt de défendre l’écrivain Salman Rushdie, qui depuis 1989 vit sous la menace d’être tué en raison d’un ordre de Khomeiny. Le prix de la récompense pour son assassinat vient d’être porté à plus de 3 millions de dollars par les services iraniens qui le pourchassent.

 

MEMORIAL 98

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 19:51

 

Nous soutenons l'initiative du Collectif Van et demandons à nos lecteurs de relayer la lettre ouverte qui proteste contre l'accueil officiel d'Aliev, dictateur d'Azerbaïdjian; il est possible de l'envoyer à l'Elysée par courrier électronique (lien ci-dessous) . Le Collectif demander d'envoyer le message "  sans le modifier et sans enlever notre signature, en ajoutant devant le titre, ces quelques mots : "Je souscris à ce courrier que vous envoie le Collectif VAN" (suivis de Nom et Prénom)."

link

 

MEMORIAL 98

 

 

 

LETTRE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE



Monsieur François Hollande
Président de la République
Palais de l’Élysée
75008 Paris - France


Monsieur le Président,

A partir du mardi 18 septembre 2012, la République Française accueille sur son sol le Président d’Azerbaïdjan, Ilham Aliev. Pourtant, ce chef d’Etat indéboulonnable, dont la famille dirige le pays presque sans interruption depuis 1969, est désigné par Reporters sans Frontières comme un « prédateur ». En matière d’atteintes aux droits de l’homme, Aliev, sous des abords policés, n’a rien à envier, à feu Mouammar Kadhafi reçu par votre prédécesseur à l’Elysée.

Faisant fi de la répression féroce que le ‘roi’ de Bakou exerce à l’encontre des opposants azéris, la France choisit - et c’est inquiétant - d’honorer Ilham Aliev, autocrate auréolé de son or noir, alors même qu’il vient de violer avec cynisme tous les standards européens de justice dans une affaire qui a suscité la 'préoccupation' des principales diplomaties dont la nôtre.

Les faits parlent d’eux-mêmes : le militaire azéri Ramil Safarov, condamné à perpétuité en Hongrie pour avoir, en 2004, décapité de 16 coups de hache un officier arménien durant son sommeil lors d’un stage de l’OTAN à Budapest, a été transféré fin août en Azerbaïdjan pour y purger le reste de sa peine. Accueilli en héros dans son pays où il avait été élu ‘Homme de l’Année’ en 2006, l'assassin à la hache a été immédiatement gracié par Ilham Aliev. En récompense de son acte ‘patriotique’, il s’est aussi vu offrir un appartement, une promotion en grade et huit années de salaire. Bakou aurait acheté 3 milliards d’euros de dette hongroise pour récupérer ce meurtrier « désolé de n'avoir pas tué d'autres Arméniens ».

Monsieur le Président, nous ne pouvons que vous renvoyer aux propos de Michèle Rivasi, Députée européenne Europe-Ecologie, ce 13 septembre 2012 au Parlement européen: “Les droits de l’homme sont la première des motivations de l’UE dans sa politique étrangère, quel signal envoyons-nous alors aux dictatures en tout genre? Rachetez notre dette avec vos pétrodollars et on fermera les yeux?! C’est lamentable “. Une analyse que le MEDEF International qui reçoit M. Aliev le 19 septembre à Paris, devrait également méditer. Tout comme la Direction du Louvre qui a accepté de bonne grâce le million d’euros offert par l’Azerbaïdjan [sans contrepartie pour la France ?], et dédié aux nouvelles salles des Arts de l'Islam inaugurées cette semaine au Louvre à l’occasion de la visite du richissime couple Aliev.

La glorification du crime de Safarov et l’idéologie de la haine prônée par le clan Aliev illustrent l’impossibilité pour les Arméniens de la République du Haut-Karabagh de retourner sous le joug azéri. Voir son indépendance reconnue par les instances internationales est une nécessité vitale pour la RHK. La France, qui co-préside le Groupe de Minsk, se doit d’agir en ce sens car la volonté génocidaire panturquiste est toujours d’actualité. L'ancien ministre de l'Intérieur azéri, İsgandar Hamidov n’avait-il pas déclaré en 2006: « Plus les Azéris tueront d'Arméniens, moins d'Arméniens il restera. » ?

Tout comme son allié turc, l’Azerbaïdjan éduque sa population et sa diaspora dans la haine de ‘l’Arménien’. Par la négation du génocide de 1915, l’inversion de l’histoire, la dénonciation du faux génocide de Khojalou imputé aux Arméniens, Aliev fait des Arméniens les ‘véritables agresseurs’, et professe au plus haut niveau de l’Etat des ‘valeurs’ racistes en totale contradiction avec celles de notre République. Cette détestable politique peut avoir des répercussions sur la paix civile ici même, le dictateur azéri ayant déclaré en 2012 que « l'ennemi numéro un pour l'Azerbaïdjan, ce sont les Arméniens dans le monde entier ». C’est donc un message fâcheux qu’envoie notre pays en recevant un dirigeant qui désigne à une vindicte haineuse, des citoyens français porteurs de la douloureuse mémoire du génocide arménien.

Quant à ‘l’aide à la culture’, le mécénat de Bakou peut-il masquer l’anéantissement du patrimoine arménien d’Azerbaïdjan et du Nakhitchevan ? En 2005, l’Armée azérie a rasé le cimetière médiéval de Djoulfa où se dressaient des milliers de somptueuses croix de pierre ciselées (Khatchkars), symboles de l’art religieux arménien (vidéo). Ce génocide culturel rejoint la volonté d’extermination physique perceptible dans les propos de tous les officiels azéris. Parmi eux, l’actuel Consul Général d’Azerbaïdjan à Istanbul, Représentant permanent à l'Organisation de Coopération Economique de la Mer Noire (OCEMN), Hasan Zeynalov, qui avait déclaré en 2005 à la BBC: « Les Arméniens n'ont jamais vécu au Nakhitchevan qui a été une terre azerbaïdjanaise de temps immémorial, et c'est pourquoi il n'y a aucun cimetière ni monument arménien, car il n’y en a jamais eu ». Un point de vue relayé en France avec les pressions exercées à l’UNESCO pour une simple exposition-photos organisée en juin 2011 au siège de Paris.

Enfin, en favorisant -par une loi (!)- l’établissement en France d’un Centre culturel azéri, le gouvernement cautionne indirectement un négationnisme larvé, ou même clairement affiché. Tant que la politique servira presque exclusivement des intérêts économiques et financiers, l'Histoire continuera à bégayer : des Safarov, inspirés et encensés par des Aliev, accompliront l'innommable en toute impunité, pour détruire « ou tout, ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel ».

Atteintes à la démocratie, au respect des droits de l’homme, à l’État de droit (Aliev a même fait voter en juin dernier une loi lui garantissant l'immunité à vie ainsi qu’à son épouse) : tout indique qu’il ne faut pas attendre le printemps azéri pour déclarer le dictateur Ilham Aliev persona non grata dans notre pays.

En vous remerciant de votre attention, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma plus haute considération.

Séta Papazian, Présidente
Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme]
BP 20083 - 92133 Issy-les-Moulineaux - France
Email: contact@collectifvan.org - www.collectifvan.org

MEMORIAL 98

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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 19:12

 

L’appel ci-dessous a été rendu public le 16 août ; il regroupe de nombreux militants de la solidarité avec le peuple syrien.

Nous soutenons cet appel, malgré certaines de ses formulations maladroites ou franchement erronées, telle la comparaison de la répression en cours avec les actions du régime nazi.

 La révolution syrienne et les révoltes arabes en général traversent actuellement une période difficile : la victoire électorale des partis de type islamiste en Tunisie et en Egypte ouvrent la voie à une campagne de propagande qui attaque tous les mouvements de révolte des peuples arabes. Ceux-ci seraient manipulés à la fois par Al Qaïda et la CIA ! (voir http://www.conspiracywatch.info/D-ou-vient-l-intox-des-6000-mercenaires-de-la-CIA-en-Syrie%E2%80%8F_a905.html)

Il est d’autant plus important que se manifeste un large courant de solidarité démocratique aux côtés du peuple syrien. C’est pourquoi nous proposons une fois de plus que dès la rentrée se tienne un rassemblement quotidien de soutien dans les lieux les plus centraux des grandes villes du pays. A Paris par exemple, une telle ronde pourrait se tenir sur la place de l’Hôtel de Ville (voir Syrie: le déchirement )

 

MEMORIAL 98

 

 

 

Syrie: ce n’est pas une guerre civile, mais une répression barbare contre les civils

 

16 août 2012

 

Par un groupe de personnalités, artistes et intellectuels syriens, français et franco-syriens

 

Des «violences», des «civils pris entre deux feux», des «loyalistes», une «rébellion». Pour certaines mouvances actives auprès des médias, il s’agirait encore de se borner à compter les points et à mettre à jour le macabre compteur des milliers de victimes, en affichant une bien commode symétrie entre les parties, et en incriminant leur manque d’aptitude à «se mettre autour d’une table». Une telle vision ne sert que le régime criminel en fin de course.

 

C’est surtout une insulte aux innombrables civils qui depuis mars 2011 sont descendus inlassablement dans la rue pour réclamer pacifiquement, sous les yeux de toute la planète, un État de droit, et qui ont été férocement réprimés, enfants inclus. C’est aussi une insulte aux nombreux militaires qui, face à l’impasse d’une armée enjointe à pilonner sans relâche la population, ont pris la courageuse et honorable décision de déserter au péril de leur vie.

 

Tout média, toute personnalité qui établit une symétrie entre les forces du régime Al Assad et celles qui le combattent, offre de fait un regain de soutien à ce régime de type fasciste, dont les horreurs rivalisent avec celles commises contre les résistants par le régime nazi.

 

Aucun compromis avec le clan Al Assad ne peut mettre un terme à ce conflit. Il n’y a jamais eu, il ne pourra jamais y avoir de compromis entre ce régime tortionnaire et assassin de son peuple, et les Syriens qui luttent ardemment pour leur liberté. Face aux menaces et aux manœuvres du régime et de ses alliés, nous sommes aux côtés des tenants de la dignité, de la tolérance et de la démocratie.

 

D’autres scénarios étaient encore possibles il y a quelques mois, si toutefois la communauté internationale s’était engagée nettement plus avant en faveur des résistants à la dictature, c’est-à-dire si elle s’était donné les moyens de faire respecter le droit humanitaire international:

 

- le refus de l’impunité pour le régime et ses agents en engageant la saisine du TPI de La Haye par le Procureur de la Cour Pénale Internationale.

 

- des sanctions économiques et financières visant à paralyser la guerre menée contre la population

 

- une protection des civils (exclusion aérienne, couloirs humanitaires sécurisés, sanctuarisation des hôpitaux, libre accès aux ONG, envoi de moyens sanitaires, de communication, …)

 

- l’embargo total sur les armes destinées à la répression par le régime (vecteurs, munitions, pièces détachées et conseillers)

 

- une intense campagne internationale d’information et de dénonciation de la terreur d’État.

 

Force est de constater qu’un tel soutien n’a pas été mis en œuvre à la hauteur et au moment voulus. Côté ONU, cela est particulièrement imputable au soutien inconditionnel au régime de Bachar Al Assad par la Chine et la Russie. Au-delà du veto opposé à toute résolution un tant soit peu contraignante, l’armement et les moyens logistiques russes ont déferlé sans trêve à la rescousse du régime Al Assad, à un tel point que ce soutien doit être considéré comme une véritable intervention militaire, dont on parle peu. De son côté, le régime iranien s’est investi totalement au service de ce régime en lui apportant sa funeste expérience en matière de répression des révoltes de la population (conseillers, matériel, propagande).

 

Mais les veto russe et chinois n’ont-ils pas été trop aisément invoqués par certains gouvernements pour ne rien tenter et s’en tenir à des déclarations affligées ?Certains esprits ne se sont-ils pas accommodés des slogans du régime qui qualifie les opposants de «terroristes aux ordres d’Al Qaida» ? N’est-il pas navrant et tragique d’avoir vu ce fallacieux prétexte de lutte contre l’islamisme radical fonctionner à nouveau, alors que ce sont au contraire les dictatures arabes, singulièrement celle du régime Al Assad, qui l’ont intensément alimenté par le népotisme, la corruption et la répression ?

 

Le cynisme atteint son comble lorsque Vladimir Poutine, l’ancien colonel du KGB à la tête de la Russie, se pose en sauveur de la démocratie, lui qui a présidé aux atrocités commises en Tchétchénie, qui soutient les pires dictatures dans les pays du Caucase, et qui arme son propre régime pour faire barrage à toute alternance.

 

Faute d’une réaction internationale à la mesure de l’horreur qui en Syrie, depuis 17 mois, a frappé les manifestants et la population, pouvait-on imaginer que la machine à tuer décime, torture et tue des familles entières, sans que les résistants, voyant leur démarche pacifique sans soutien suffisant, ne cherchent à se doter de moyens pour s’opposer à la destruction du pays ? Décidément, le malheur et la tragédie sont pour certains assez supportables, dès lors que cela se passe loin de chez eux.

 

En ces jours où le régime se trouve affaibli par la longue série de défections de ses militaires, diplomates et responsables de haut rang, par le discrédit qui finit par l’atteindre, et par ses défaites sur le terrain, il importe d’amplifier le soutien concret aux résistants. Des initiatives sont en préparation pour la rentrée de septembre. À chacun de s’y engager pour briser les murs d’une indifférence que l’Histoire pourrait bien assimiler plus vite qu’on ne le croit à de la complicité.

 

C’est l’honneur du mouvement de soutien à la Révolution syrienne que d’informer, de dénoncer, de mobiliser inlassablement pour que les citoyens français sachent ce qui se passe en Syrie, expriment leur horreur face à la terreur d’État, interpellent les instances internationales et s’impliquent dans des actions concrètes de solidarité.

 

La chaîne de solidarité envers les Syriens en France est riche de diversité, de talents et d’énergies : Associations de Syriens1 ; artistes et intellectuels –syriens, français, franco-syriens – associés à la «Vague blanche2 pour la Syrie», à «l’Appel3 du Festival d’Avignon» et à d’autres initiatives, membres du Collectif4 Urgence Solidarité Syrie, personnalités et organisations signataires de l’Appel5 Solidarité Syrie, représentants d’institutions françaises, telle la Conférence6 des Présidents d’Université qui a appelé à la minute de silence du 23 Mai 2012 suite au massacre à l’Université d’Alep, ONG, médias français couvrant largement la situation syrienne sans concession envers le régime en place.

 

En ces jours où l’on peine à imaginer en France le degré de la brutalité à laquelle font face les résistants syriens à Alep, Damas et dans d’autres villes, il appartient à chacun de faire acte de solidarité, d’informer les autres, de faire partager et s’exprimer, y compris sur les lieux de vacances, son indignation, ses initiatives et sa volonté ardente de voir enfin advenir une Syrie libre !

 

Premiers signataires : Iyad Abbara, Sakher Achawi (Comité de la Déclaration de Damas en France), Rabee Al Hayek1 (SouriaHouria), Rida Ajlani, Homam Léon Akra (Architecte), Meriem Akrour, Aïcha Arnaout4 (Poète), Carina Basualdo (Psychanalyste, Maître de conférences en Psychologie), Samir Benamar (Mairie de Rosny-sous-Bois), Yann Arthus Bertrand (Prdt de GoodPlanet), Marcel Bozonnet 3(Comédien, metteur en scène), Joëlle Burnouf (Professeure d’Archéologie Médiévale, Univ. Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Philippe Caubère (Comédien, auteur, metteur en scène), Dr Anas Chaker (Union des Organisations syriennes de Secours médicaux), Ezzuldin Chammout (Artiste peintre), Françoise Chammout, Mehdi B. Charrada, Dominique Constantin (comédienne), Naïma Coton, Abdul Rauf Darwich(Maître de conférences Univ. Angers, Prdt Collectif du 15 mars pour la Démocratie en Syrie), Évelyne Domet,, Alain Fromager (Comédien), Yassin Ghafir, Mgr Jacques Gaillot (Évêque émérite de Partenia), Arlette Girardot4, Wladimir et Viviane Glasman4, Sophie Gallois (Enseignante), Annie Goossens, Jihad Hijazi, Khalid Hussein, Assia Khemakhem, Maisaa Jaber, Yanis Khalifa, Michel Kilo (Membre du Forum Démocratique Syrien), Gérard Lauton5 (Maître de conférences Univ. Paris-Est Créteil), Monzer Makhous (Coord. des Relations Extérieures du CNS en Europe), François Marthouret (comédien), Philippe Meirieu (Professeur Univ. Lyon 2), Sarah Moon2 (Photographe d’Art),Michel Morzière4 (Porte-parole du Collectif Urgence Solidarité Syrie), Françoise Noël, Laurence Ponchon, Ammar Abd Rabbo (Photographe, journaliste), Michel Reynaud (DGA Générale Décors), Marie Riquier, Stéphane Rouer, Christophe Ruggia, Georges Sabra (Conseil National Syrien), Farid-Frédéric Sarkis (Maître de conférences Univ. Lille 1), Adnan Seddik, Béatrice Soulé2 (Productrice-réalisatrice, scénariste), Ahlam Taghbalout, José Vega Arija (Architecte d’intérieur), Emmanuel Wallon3 (Professeur Université Paris-Ouest Nanterre), Elias Warde (Professeur Univ. Paris-Sud), Fanhama Wissam, Omar Zakariya, Kenza Zougagh (ESC Rennes).

 

source: http://www.liberation.fr/monde/2012/08/15/syrie-ce-pas-une-guerre-civile-mais-est-une-repression-barbare-contre-les-civils_839873

 

 

 

POUR SIGNER : appelsolidaritesyrie@free.fr.

 

1.http://souriahouria.com notamment.

2. http://vagueblanchepourlasyrie.fr.

3. http://www.liberation.fr/monde/2012/07/17/appel-d-avignon-a-la-solidarite-avec-le-peuple-syrien_833915

4. Collectif Urgence Solidarité Syrie :http://www.facebook.com/groups/125552160858777

5. http://appelsolidaritesyrie.free.fr

6. http://www.cpu.fr/Actualites.240.0.html?&no_cache=1&actu_id=382

 

 

 

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16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 13:08

 

Alors que l’urgence sociale et économique est au cœur des préoccupations du pays, le gouvernement choisit de mettre en scène une campagne  de répression et d’expulsions contre les populations Roms.

Tout le déploiement  habituel, hérité de Sarkozy et Guéant, est au rendez-vous: destruction de campements, charters d’expulsion…

Valls, ministre de l’Intérieur, ainsi que des maires de gauche se retranchent derrière des décisions de justice, mais ce sont bien eux-mêmes qui sollicitent ces décisions et les font appliquer, parfois très brutalement.

Dans une choquante correspondance de dates, cette campagne est organisée deux ans jour pour jour après le fameux et funeste discours de Sarkozy à Grenoble, le 30 juillet 2010. Il avait annoncé la fin des « implantations sauvages de campements de Roms », lançant ainsi, sous l’œil des caméras, une vague d’expulsions pendant l’été (voir Pourquoi les Roms ? Décryptage ).

Les réactions nationales et internationales avaient alors été vives: de Viviane Reding, commissaire européenne en charge de la Justice et de la Citoyenneté qui  avait qualifié l’attitude du gouvernement français de « honteuse » au pape Benoît XVI qui avait déclaré :« les discriminations ethniques ou raciales n’ont pas leur place En Europe ». 

En France, la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, avait dénoncé une « dérive antirépublicaine ».

Le 4 septembre suivant, d’importantes manifestations unitaires s’étaient déroulées dans différentes villes à l’appel de la Ligue des Droits de l’Homme ( voir Tous dans la rue le 4 Septembre ). Le 28 juin 2011, la France avait été condamnée par le Conseil de l’Europe pour sa politique contre les Roms, cette dernière constituant, selon le Conseil, une violation aggravée du principe de non-discrimination.

La défaite de Sarkozy n’a donc pas changé la donne pour les Roms. Les expulsions continuent puis, lorsqu'il ont été jetés de leurs campements, on ne leur propose toujours aucune solution de relogement digne. Et cela, malgré les déclarations de François Hollande qui avait souhaité, lorsqu’il était candidat, « que, lorsqu’un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées. On ne peut pas continuer à accepter que des familles soient chassées d’un endroit sans solution. Cela les conduit à s’installer ailleurs, dans des conditions qui ne sont pas meilleures ».

On s’en prend une fois de plus à ceux qui sont les plus faciles à frapper. Les Roms ne disposent d’aucune institution protectrice, ni d’État qui se porte à leur secours ; au contraire leur pays d’origine les discriminent et les abandonnent à leur sort (voir Au côté des Roms, contre la violence. ).

Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, rejette la responsabilité de la situation actuelle sur les pays d’origine, comme s’il ne connaissait pas l’ampleur des discriminations dont y sont victimes les Roms et la violence des campagnes d’extrême droite les stigmatisant. Leur histoire de persécutions y est niée, notamment les massacres dont ils furent victimes de la part des nazis (voir ici un exemple terrible http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120712.AFP2558/republique-tcheque-colere-des-roms-contre-une-porcherie-sur-un-ancien-camp-nazi.html    ) 

Les avertissements adressés à Valls n’ont pas manqué,  de même que les propositions concrètes pour améliorer la situation.

Le collectif Romeurope en particulier (http://www.romeurope.org/) mène un travail de grande ampleur en lien avec les populations Roms et les habitants des localités concernées. Nous soutenons son combat http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Roms-Valls-confirme-ce-que-disait-le-gouvernement-precedent-537360.

Dans les semaines à venir, il faudra que se manifeste publiquement, dans la rue, le refus de cette politique répressive, contraire aux valeurs qui ont amené à battre Sarkozy. Nous  déclarions alors que les illusions n’étaient pas de mise et écrivions à propos de François. Hollande (voir  6 mai : voter contre le racisme ): «… Nous savons que dans son entourage se trouvent aussi des personnages qui, tel Manuel Valls, peuvent utiliser une rhétorique douteuse… ». C'est dès  maintenant que tous ceux qui se réclament de l’anti-racisme  doivent mettre le holà à ses agissements.

 

MEMORIAL 98

 

 

 

 

 

 

 

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