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L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.  

Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.

Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes

(Arménie, Rwanda, Shoah ...)

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Retrouvez aussi le quotidien de l'info antiraciste sur notre blog d'actus :

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Pour correspondre avec nous, nous proposer des articles ou des informations,

pour toute question : 

contact@memorial98.org

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19 juillet 2009 7 19 /07 /juillet /2009 01:19
A l'occasion du quatorzième anniversaire du massacre de Srebrenica le 11 juillet 1995(voir notre précédent article L'étrange procès de Florence Hartmann)Luiza Toscane révèle le sort de centaines de personnes qui sont venues combattre aux côtés du peuple bosniaque ou lui apporter une aide humanitaire.Ces personnes, à qui on retire la nationalité bosniaque, sont menacées de torture ou de mort dans leur pays d'origine.
Mémorial 98

 Promulguée par le Parlement bosniaque en 2005, la loi portant révision de la nationalité prévoit d'examiner les modalités d'obtention de la nationalité bosniaque pour tous ceux qui l'auraient acquise entre avril 1992 ( date de début de la guerre) et 2006. Une commission a été mise en place à cet effet, sous l'égide du ministère de la Sûreté; elle a débuté son activité en 2006 et et depuis se voit reconduite chaque année par le Parlement, voire par le Haut Représentant de la communauté internationale, qui dispose de prérogatives legislatives en cas de vacance parlementaire.
C'est donc avec l'assentiment de l'Europe et des Etats-Unis que le pouvoir de Bosnie Herzégovine a concocté une loi ad hoc permettant de se débarrasser de tous ressortissants venant de pays arabes ou musulmans et vivant depuis dix, vingt ou trente ans, sur son sol.
 Les accords de Dayton prévoyaient que tous les combattants étrangers devaient quitter la Bosnie dans les trente jours, une formulation qui ne permettait pas de se débarrasser de ces nouveaux indésirables.
 En effet, au moment des accords, ces personnes n'étaient plus étrangères, mais déjà bosniaques; de plus nombre d'entre elles n'étaient pas venues pour combattre, mais pour travailler dans des associations humanitaires pendant ou après la guerre.
La commission en question a commencé son travail et ôté la nationalité à des centaines de ressortissants bosniaques. Ces ex-Bosniaques, originaires de pays dans lesquels ils seraient en danger de mort ou d'être torturés, ont alors demandé l'asile, qui leur a été refusé, ou le droit au séjour, qui leur a été refusé également.
 Ils sont devenus en quelques mois des sans-papiers alors qu'ils avaient été reçus à bras ouverts pendant la guerre. Les combattants avaient été intégrés à l'armée bosniaque qui leur avaient attribué, selon les cas, des décorations, les avantages sociaux dus aux vétérans, des pensions justifiiées pour les invalides de guerre, ils se retrouvent sans papiers et pourtant pour l'écrasante majorité d'entre eux, car il s'agit d'hommes essentiellement, ils sont mariés avec des femmes bosniaques et ont des enfants bosniaques.
Face au danger, les intéressés ont multiplié les communiqués,  et manifestations, essentiellement à Zenica et Sarajevo. Ils ont crée l'association, « Ensarije », et multiplié les procédures devant la cour suprême de Bosnie, puis devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme.
 En parallèle des dizaines d'autres ont pris la fuite, souvent avec leurs famille bosniaque, pour demander l'asile, essentiellement en Suisse, Grande-Bretagne, Italie, Suède.
 Seule la Grande-Bretagne a accepté à ce jour d'octroyer des statuts de réfugiés, notamment à des ex-Bosniaques redevenus Tunisiens, car tous les Tunisiens ayant fait un séjour en Bosnie sont immédiatement torturés et incarcérés à leur retour en Tunisie.
 Ceux qui n'ont pas encore perdu la nationalité bosniaque se voient généralement refuser l'asile au motif que la Bosnie fait partie des pays "sûrs"
Actuellement la Bosnie est entrée dans la phase d'expulsions de ces ex-Bosniaques : un Algérien a été renvoyé en 2007 et un Bahreini en 2009.
Un Syrien arrêté en 2008 est au centre de rétention de Lukavica depuis huit mois, rejoint par un Algérien et un Tunisien.
La visite à Sarajevo du vice-Président américain, Joseph Biden en mai 2009, a été l'occasion pour les autorités bosniaques d'afficher leur soutien à la « lutte contre le terrorisme » : une vaste opération de police, largement médiatisée a donné lieu à de nouvelles arrestations et à des descentes spectaculaires dans des domiciles d'ex combattants, pour la plupart ayant déjà quitté le pays ou en passe de le faire.
Considérés soudainement comme une menace pour la sécurité du pays, ces ex Bosniaques risquent la torture, voire la mort, car les pays où ils seront renvoyés n'ont pas aboli la peine capitale.
A l'heure où l'Europe discute des conditions d'accueil des ex-détenus de Guantanamo, où la France accueille un Algérien de Guantanamo, faut-il rappeler que ce dernier, Lakhdar Boumediene, avait été livré par .... la Bosnie aux forces américaines, puis déchu de sa nationalité en vertu de la loi que nous venons de commenter.
 En somme, pendant que l'Europe accueille un ex-Bosniaque, ses élus donnent un blanc-seing à leur représentant en Bosnie, Valentin Insko, pour avaliser la politique de renvoi de centaines de parias vers la torture et la mort, vers les Guantanamo de Syrie, de Tunisie, d'Irak ou d'Algérie.

Luiza Toscane

Mémorial 98






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17 juillet 2009 5 17 /07 /juillet /2009 01:28
SOS Ouïghours: Appel à une manifestation à Paris le samedi 18 Juillet
 
voir nos articles précédents Ouïgours : révolte et massacre  Chine: la défaite, 20 ans après  Sri Lanka : ONU silencieuse, régime impuni.

L'association des Ouïghours de France organise une deuxième manifestation à Paris, à partir de la Place de la République, samedi 18 juillet  à 12h00. L'ensemble de la communauté ouïgoure à Paris va se réunir, encore une fois, pour montrer leur solidarité avec les ouïghours du monde entier et leur colère contre les injustices et la politique discriminatoire de Pékin.

Venez nombreux avec vos proches et vos amis pour soutenir et dire "CHINE: STOP AU MASSACRE DU PEUPLE OUÏGHOUR!".

L'heure : 12h00

Date : Le 18 Juillet 2009

Lieu de rassemblement : Place de la République
Itinéraire : Place de la Republique -- > Boulevard Voltaire --> Place de la Nation

Lieu final : Place de la Nation

Association des Ouïghours de France
http://www.ouighour.fr

Nos appelons à particper à cette manifestation.

MEMORIAL 98

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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 01:07
La procédure d'appel décidée par le gouvernement suite au procès des assassins de Ilan Halimi n'a rien à voir avec la recherche de la justice.
Il s'agit d'une décision concertée avec le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) afin de renforcer le rôle de celui-ci dans la communauté juive, face à des organisations plus extrémistes. La surenchère, portée notamment par l'auto proclamé Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) dirigé par S. Ghozlan, ex-commissaire de police, plaçait le CRIF dans une situation difficile ; il était accusé de tiédeur dans la mobilisation voire de compromission. Le CRIF peut maintenant se prévaloir d'une victoire politique.
 
L'UEJF et SOS-Racisme se sont prêtées à cette mise en scène qui n'apporte rien au combat contre l'antisémitisme et contribue même à le dénaturer. La reconnaissance du caractère antisémite du crime de Fofana, soulignée par le procès originel et le verdict, est mise en cause par la manipulation judiciaire en cours.
 
L'avocat Francis Szpiner, défenseur en principe de la famille Halimi, a  joué un rôle particulier tout au long du procès, notamment dans les médias. C'est lui qui a prétendu vouloir mener le « procès de l'antisémitisme des banlieues ». Comme si un procès d'assises, qui plus est non-public, pouvait remplacer le combat contre le racisme et l'antisémitisme et devait de plus donner lieu à des généralisations abusives. Szpiner a également bloqué la constitution des organisations antiracistes en tant que parties civiles en se prévalant d'un refus de la famille.
La manipulation est une constante chez celui qui a toujours incarné la confusion du barreau et du pouvoir. Proche de Chirac, il participe pendant les années 1995-2002 à l'activité de la cellule juridique de l'Elysée   (surnommée le "cabinet noir") autour de Dominique de Villepin, chargée de suivre les affaires politico-financières. Il fut aussi l'avocat de la Mosquée de Paris et de Dalil Boubakeur dans l'affaire des caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo et dans laquelle Sarkozy fit parvenir un courrier de soutien au journal.
 
A l'inverse Me Cotta, avocate de la défense, reprend dans une tribune au journal Le Monde l'accusation si vague et dangereuse de "communautarisme", tout en concédant l'antisémitisme de Fofana. Elle exploite la sempiternelle référence à l'affaire du RER D (fausse agression antisémite inventée par une jeune femme en juillet 2004) dont la responsabilité repose entièrement sur le gouvernement de l'époque et les médias, qui sans aucune vérification, montèrent l'affaire en épingle. Quel rapport avec Ilan Halimi ?

De manière générale, les différents avocats et le procureur Bilger ont joué avec les médias, se répandant en déclarations et tribunes d'autant moins vérifiables que le procès se déroulait à huis clos. Des débats télévisés ont eu lieu dès le début du procès, notamment une certaine émission de  « Mots croisés » tournant à la foire d'empoigne entre les différents avocats des parties civiles et de la défense.

Il faut donc pouvoir s'extraire de l'atmosphère particulière qui a entouré ce procès au cours duquel Fofana a choisi une posture d'islamiste et de héros autoproclamé du monde arabe et a accentué jusqu'à la caricature le contenu antisémite de ses actes. Il a sans doute été conseillé dans ce sens, de même qu'il n'a pas déniché par hasard son avocat Ludot, proche d'Alain Madelin et  ancien défenseur de Saddam Hussein (voir plus loin sur le soutien de Kémi Seba)

Au-delà de cette atmosphère délétère, le principal constat est qu'il s'agissait bien, pour les chefs de la bande, d'un crime à caractère antisémite, et donc raciste. Fofana n'a pas cherché à enlever une personne fortunée mais un Juif, presque au hasard. Il voulait exploiter la richesse supposée « des Juifs » et leur capacité et habitude de payer pour pouvoir récupérer l'un des leurs. Il a d'ailleurs fait appel à un rabbin, trouvé dans l'annuaire, pour transmettre des messages à la famille, qu'il considère comme responsable de l'échec de son affaire pour n'avoir pas payé l'énorme rançon exigée. Sarah, qui a servi d'appât, a raconté aux enquêteurs la teneur d'une discussion avec Youssouf Fofana : « D'après lui, les Juifs étaient les rois, car ils bouffaient l'argent de l'État et lui, comme il était noir, était considéré comme un esclave par l'État. » À partir de cette première déshumanisation de l'otage, il n'a pas hésité à le torturer longuement. Ilan Halimi été tondu, poignardé, brûlé, et abandonné mourant le long d'une voie ferrée.

Cette question de l'antisémitisme est lancinante et douloureuse, notamment pour la mère d'Ilan. Elle accuse les policiers de ne pas avoir tenu suffisamment compte du fait que son fils courait un danger particulier, parce que Juif. Pour elle qui entend mener un combat de principe contre l'antisémitisme, la non-publicité du procès signe une défaite et engendre une inquiétude, la poussant même à une référence abusive à la Shoah : elle déclare ainsi :  «... La France aurait pris conscience qu'aujourd'hui, la Shoah recommence. L'état dans lequel Ilan a été retrouvé, ce qu'on lui a fait subir est inadmissible. Si le débat avait été public, la réalité aurait été tout autre »,   elle assure que jusqu'à sa mort, elle dira "...qu'aucun jeune, quelle que soit son origine, ne doit (pas) être la victime de ce genre de crime... » On peut souhaiter avec elle que tous  les crimes et toutes les agressions  racistes soient traitées avec sérieux et sévérité.
Séparer ou opposer la lutte contre le racisme et le combat contre l'antisémitisme est en effet injustifiable et produit des dérives
Il est ainsi utile de revenir sur la position adoptée à l'époque par certains courants qui auraient dû y participer.

En effet, une partie de la gauche radicale dont la LCR, l'UJFP ainsi d'ailleurs que le MRAP boycotta la manifestation de protestation du 26 Février 2006 après la mort d'Ilan Halimi, appelée par le CRIF, SOS-Racisme et la LICRA.
Les deux arguments avancés par les directions de ces organisations pour ne pas participer à cette initiative tenaient à « l'incertitude » sur le caractère antisémite du crime et à la présence annoncée de  De Villiers. Sur ce dernier point, SOS Racisme et la Licra expulsèrent immédiatement de Villiers dès le début du cortège et il quitta les lieux, alors que le CRIF était disposé à accueillir ce croisé xénophobe.
Mais surtout les organisations abstentionnistes tergiversaient sur le caractère de ce crime et se retranchaient derrière la police et la justice qui n'avaient pas établi le caractère antisémite de l'affaire. Cet étrange prétexte, s'agissant d'organisations habituellement peu enclines à s'aligner sur les analyses policières, témoignait d'une réticence habituelle à s'emparer du combat contre l'antisémitisme, en raison des liens supposés avec la situation au Moyen-Orient.

À l'inverse dans les groupes antisémites virulents, Fofana est défendu voire encensé.
Ainsi l'agitateur Kemi Seba s'est proclamé protecteur de Fofana au nom de ses groupes successifs. Voici le courriel que la « Tribu Ka » qu'il dirigeait envoyait à des organisations juives fin février 2006, après l'assassinat d'I. Halimi :
« Message de la Tribu K.A à la communauté juive.
Nous observons depuis ces derniers jours suite à la mort du vendeur de portable Ilan Halimi qu'une véritable chasse à l'homme se dessine envers Y. Fofana, accusé par votre communauté d'être responsable de la mort de l'un d'entre vous.
Nous n'irons pas (par) quatre chemins, que notre frère soit coupable ou pas, nous vous prévenons que si d'aventure, il vous prenait l'envie d'effleurer ne serait-ce qu'un seul des cheveux du frère, au lieu de lui laisser avoir un procès équitable, nous nous occuperons avec soin des papillotes de vos rabbins, et croyez nous, vos pseudo services de sécurité de la LDJ ou du Betar ne vous seront d'aucune aide face à la volonté de justice des nôtres.
Laissez le frère se faire juger équitablement ou vous paierez. Kémi Séba, Fara de la Tribu K.A »

Kemi Seba est de nouveau intervenu dans ce sens lors de l'arrestation de Fofana en Côte-d'ivoire, puis récemment en mai 2009.
Dans cette même dernière période, le « Mouvement des Damnés de I'impérialisme » qu'il dirige maintenant vient d'intégrer dans ses rangs le négationniste vétéran Serge Thion.
L'avocate garaudyste Coutant-Peyre, compagne de Carlos et soutien de la campagne Dieudonné-Soral-Gouasmi, a été quelque temps dans la défense de Fofana avant qu'il la récuse en tant que « juive » et donc dangereuse.
Elle déclare conserver toute son admiration envers Fofana, "extrêmement courageux et très intelligent", comparé aux « militants d'extrême-gauche » des années 80 (Action Directe et RAF). Il ne serait pas coupable de la mort d'Ilan Halimi en raison de la "complicité objective" policière qui aurait "laissé passer le temps". Les autorités auraient décidé d'attendre que le drame s'accomplisse afin que survienne une "affaire emblématique" de la montée de l'antisémitisme (voir notre article précédent Procès Fofana : décryptage )

Le combat contre le racisme et l'antisémitisme est, plus que jamais, d'une actualité brûlante.

Albert Herszkowicz

MEMORIAL 98








 

 

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8 juillet 2009 3 08 /07 /juillet /2009 23:49

 

Les médias titrent sur des affrontements inter-ethniques entre "Hans"  et Ouïgours.

Le terme est ambigu et évoque des bagarres de bas étage entre des populations qui en seraient demeurées au stade de l'ethnie. Ainsi les Ouïgours  ne  constitueraient pas un peuple opprimé et dominé par la dictature chinoise.
Celle-ci utilise pourtant intensément le chauvinisme contre les minorités nationales, comme au Tibet l'an dernier.

 
 
De plus en tant que musulmans et  turcophones, les Ouïgours sont immédiatement stigmatisés comme islamistes. Le régime chinois a ainsi protesté après la libération par les États-Unis d'un groupe d'Ouïgours qui étaient détenus depuis plusieurs années à Guantanamo. La Chine réclamait qu'ils lui soient livrés, mais l'administration Obama a heureusement décidé de les libérer dans un archipel du Pacifique.
 
Dans la répression et les massacres actuels, il s'agit de bien autre chose, qui rappelle le sort des populations du Caucase dans la Russie de Poutine. Le régime russe reprend à son compte la conquête tsariste et l'oppression stalinienne, discrimine les populations caucasiennes de la fédération et les massacre quand elle se révoltent comme en Tchétchénie.
Le parti communiste chinois poursuit également la tradition de l'oppression des nationalités dans l'Empire du Milieu  (voir notre article précédent Chine: la défaite, 20 ans après ).
 
Le peuple ouïgour se révolte contre cette dictature du régime et contre la colonisation qui lui est imposée, comme aux Tibétains. Le Xinjiang, ou Turkestan Oriental, a été annexé sous le règne conquérant des empereurs chinois puis avait reconquis sa liberté.
 
En 1947, Mao fit venir à Pékin, sous prétexte de négociation,  les dirigeants nationalistes qui tentaient de préserver leur république indépendante, leur avion s'écrasa le 27 août 1947, et l'ensemble de la direction nationaliste ouïgour fut décimée. Le traquenard est fortement suspecté. Trois mois plus tard, les troupes de l'armée populaire de libération (APL) faisaient leur entrée dans la capitale ouïgour, Urumqi.
 
 
Depuis 1949, le Xinjiang est totalement entre les mains des autorités de Pékin, malgré son appellation officielle et formelle de République autonome. Dès 1950, une politique d'émigration massive de Hans de l'est de la Chine fut lancée. Aujourd'hui, près de la moitié des 20 millions d'habitants du Xinjiang sont Han, bien souvent des paysans pauvres venus de l'Est et du Centre de la Chine. Les Ouïgours sont eux amenés à émigrer vers les villes chinoises et y subir les mêmes discriminations que les originaires du Caucase en Russie.
 
 
Le régime chinois est totalement responsable de la situation actuelle au Xinjiang, des affrontements et des morts.
 
Nul doute qu'il peut compter sur le soutien de ses alliés « antiterroristes » du groupe de Shanghai dont la Russie de Poutine et l'invité d'honneur de leur toute récente rencontre, Ahmadinehjad, qui s'y fit adouber alors que la population iranienne manifestait et subissait la répression.

MEMORIAL 98
 

 

 

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20 juin 2009 6 20 /06 /juin /2009 23:52

 

Dans quelques semaines le 11 juillet, aura lieu le quatorzième anniversaire du massacre de Srebrenica.
Son initiateur, le général Mladic, puissamment protégé, est toujours en liberté.

Le tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) est occupé à juger Florence Hartmann, ancienne porte-parole de la procureure du Tribunal Carla Del Ponte de 2000 à 2006, accusée d'avoir dévoilé des décisions secrètes.

Elle risque sept ans de prison sous l'accusation « d'outrage à la Cour »
Son crime ? Avoir publié le contenu de deux décisions confidentielles de la chambre d'appel du TPI, qui refusait de rendre publics certains documents.

Selon l'accusée, ces documents permettent de prouver l'implication de la direction serbe dans la tuerie. Ces décisions d'embargo sur les documents avaient été prises dans le cadre du procès de l'ancien président serbe Slobodan Milosevic, mort en 2006 dans sa cellule à La Haye.
Elles ont été relatées dans le livre de la porte-parole, qui est maintenant journaliste, publié en 2007 et intitulé "Paix et châtiment":
 « Ce n'est pas à un tribunal de décider quels sont les faits de l'histoire qu'il faut garder sous scellés. L'histoire ne lui appartient pas. C'est l'histoire des victimes, et Mme Hartmann a le droit de la leur communiquer », a déclaré son avocat.

Plusieurs associations, dont celles des femmes de Srebrenica, soutiennent Florence Hartmann. En France c'est l'association "Mères pour la paix" qui a lancé les actions.

Un comité de soutien, composé notamment de journalistes, d'avocats et de défenseurs des droits de l'Homme, fait circuler une pétition sur Internet (voir à la fin de l'article). Il a manifesté devant le TPI à La Haye.

Bref rappel sur Srebrenica

Juillet 1995 : 8000 hommes bosniaques musulmans de Srebrenica sont massacrés par les forces serbes commandées par Mladic. Ce dernier est toujours en fuite, protégé par un réseau militaire et policier serbe.
Des vidéos récentes le montrent chantant et dansant lors de fêtes avec sa famille
Mladic dirigeait l'Armée de la République serbe de Bosnie (VRS). En plus des unités de la VRS, une unité paramilitaire de Serbie, les Scorpions, a participé au massacre. [
Avant le massacre, les Nations unies avaient déclaré Srebrenica « zone de sécurité » ce qui n'a pas empêché le massacre bien que 400 Casques bleus Néerlandais aient été présents dans la région de Srebrenica (voir notre article sur le rôle de l'ONU Sri Lanka : ONU silencieuse, régime impuni. )
Le tuerie de Srebrenica est le pire massacre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 2004, le massacre a même été qualifié de génocide par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) Cette qualification a été débattue. En février 2006, la Cour internationale de justice a confirmé cette qualification. Elle n'a pas jugé la responsabilité de l'État serbe, mais a indiqué que celui-ci n'avait pas pris « toutes les mesures en son pouvoir » pour éviter le génocide.
Bien que les victimes aient été principalement des hommes et des jeunes garçons, les femmes et les enfants ayant été évacués en cars vers les lignes bosniaques, on compte aussi parmi les tués des adolescents de moins de 15 ans et des vieillards de plus de 65 ans.
La liste préliminaire des personnes disparues compte 8 373 noms, elle inclut 500 noms de personnes qui avaient moins de 18 ans, plusieurs dizaines de femmes et quelques jeunes filles. En 2008, plus de 5 600 victimes ont été identifiées par leur ADN et 3 215 victimes ont été inhumées au mémorial de Potocari.
Citation du livre de F. Hartmann : « ....Fin septembre 2005, une nouvelle occasion (de mettre en lumière les responsabilités des dirigeants serbes) se présente. Belgrade, qui continue de requérir des mesures de protection sur tous les documents établissant l'autorité de l'État serbe sur ses affidés en Bosnie, vient de se voir octroyer par la Chambre d'appel l'autorisation de ne pas divulguer publiquement certains passages des dossiers personnels militaires de plusieurs hauts officiers de l'armée bosno-serbe, dont celui de Ratko Mladic, qui confirme, au vu de ses promotions, que le chef militaire bosno-serbe relevait bien pendant la guerre du commandement suprême à Belgrade.Car ce n'est pas Karadzic, le chef politique des Serbes de Bosnie, mais Lilic, le président de l'État serbo-monténégrin (de l'époque NDLR) qui, suite à une décision du CSD, accorde par décret le 16 juin 1994 une nouvelle étoile de général à Ratko Mladic... »

C'est pour ce type d'analyse que Mme Hartmann est traînée devant le TIPY.
Solidaires de son combat, nous vous invitons à signer la pétition de soutien:link

MEMORIAL 98

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4 juin 2009 4 04 /06 /juin /2009 01:02

Le massacre de Tienanmen en juin 1989 a représenté une défaite du combat démocratique et progressiste et une victoire du régime réactionnaire en place en Chine .
La chute du Mur de Berlin, 6 mois plus tard, vint souligner l'amertume de ce revers.

 
 
C'est cette mémoire de la révolte écrasée que la dictature prétendument communiste veut éradiquer.
Elle empêche  toute commémoration et même toute évocation des événements.
Elle a expulsé de Pékin les familles qui recherchent leurs enfants disparus depuis 20 ans, les  militants des droits de l'homme, les défenseurs des malades du Sida, les « avocats aux pieds nus » qui défendent les salariés.
Cette volonté d'éradiquer toute mémoire historique, tout retour sur Tienanmen, montre aussi à quel point  le régime est basé essentiellement sur son appareil répressif et sa propagande.
L'utilisation de la peine de mort par une justice aux ordres  aboutit au massacre de plusieurs dizaines de milliers de personnes chaque année.
La récente exposition « Our Body » composée de cadavres issus de ces mises à mort et revendus a heureusement été interdite ici, mais continue d'exposer ces corps suppliciés à travers le monde.

 
 
Le parti unique, machine d'oppression qui se prétend communiste, a mis en place un capitalisme violent et empêche en même temps toute organisation des salariés. Les campagnes sont soumises à l'arbitraire des potentats locaux du parti.    
 
Ce pays, qui a lui-même subi l'impérialisme et le négationnisme japonais, est soumis à une  intense propagande chauvine organisée et financée par le pouvoir, notamment sur  Internet.
Le régime opprime et au besoin massacre la population tibétaine et ouïgoure.    

 
A l'extérieur, il soutient les régimes les plus réactionnaires et leur fournit l'armement nécessaire à leur maintien: ainsi le régime sri lankais bénéficie d'une aide politique et militaire qui lui a permis d'écraser la rébellion. (voir notre article Sri Lanka : ONU silencieuse, régime impuni. ). C'est le cas aussi de la junte militaire de Birmanie et de la Corée du Nord
Le régime khmère rouge a été soutenu  jusqu'à la fin, y compris dans ses pratiques exterminatrices. En Afrique le régime soudanais est aidé, malgré ses crimes au  Darfour. Ces alliances scélérates ne datent pas d'aujourd'hui: Mao lui-même avait reçu en grande pompe Nixon à Pékin en janvier 1972 alors que le Vietnam voisin subissait les bombardements commandés par ce même Nixon.

La droite française adore le régime chinois et lui trouve toutes les excuses possibles. Les contrats passent avant tout autre considération. Raffarin, Chirac, Sarkozy ont fait assaut d'obséquiosité à l'égard des hiérarques de Pékin et ont loué sa « démocratie"  si particulière.
 
Mais a gauche aussi on trouve aussi Jean-Luc Mélenchon qui part en guerre contre la révolte tibétaine et un parti communiste qui a longtemps tergiversé à rompre avec ce régime.

MEMORIAL 98

 

 

 

 

 

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1 juin 2009 1 01 /06 /juin /2009 19:14


Comment expliquer que Youssef Fofana, tortionnaire et assassin de Ilan Halimi, ait récusé son avocate, Maître Coutant-Peyre,  et ait choisi de la dénoncer comme « juive » ?
Selon ses propres termes à l'audience : « Coutant-Peyre... Peyre, c'est juif, non ? » Puis il a ajouté: « On veut déjà me tuer... Donc, je ne vais pas m'entourer de gens comme ça. »

Fofana indiquait ensuite qu'il ne parlerait plus qu'à trois personnes  lors du procès, dont l'avocat de la famille Halimi, Maître Szpiner en tant que « représentant des Juifs de France, du monde, et de l'Etat d'Israël"
Coutant-Peyre semblait pourtant présenter les meilleures « garanties » possibles pour Fofana. Elle est une proche collaboratrice de Roger Garaudy et responsable de son association et de sa revue négationniste intitulée « A contre nuit ». Elle est également l'épouse du tueur Carlos avec qui elle a convolé, après l'avoir défendu. Quelle meilleures garanties que le chantre international du négationnisme et ce grand « antisioniste », incarcéré pour terrorisme ?
 
Carlos vient d'ailleurs de rendre public son soutien à la liste  "antisioniste" de Dieudonné et Soral, laquelle en retour se félicite de ce renfort et le salue chaleureusement.

L'explication  la plus probable est qu'il s'agit d'un écho des divergences dans le milieu « antisioniste » extrémiste.

Fofana est depuis le début soutenu et parrainé  par le groupe de Kemi Seba (Tribu Ka puis MDI) qui s'est proclamé protecteur de l'accusé et a même menacé à la cantonade de représailles, si le procès ne se déroulait pas « correctement ».
Or Seba a entre-temps a refusé de participer à la liste «antisioniste »  de Dieudonné-Gouasmi-Soral.
Sa divergence officielle porte sur l'"anticommunautarisme" affiché de la liste et sur la personnalité de Soral. Seba se présentant comme un défenseur acharné des « communautés » noire, arabe, blanche/européenne, asiatique, ne se retrouverait donc pas dans la posture affichée de la liste.
Il y a sans doute d'autres enjeux  de pouvoir et  de finances, qui entretiennent d'ailleurs d'âpres polémiques.
Il est à noter que ces différentes fractions « antisionistes » n'ont entre elles pas de divergences de principe sur la collaboration approfondie  avec des organisations d'extrême droite.
Dieudonné et Soral sont en cheville avec le courant dit « national-révolutionnaire » sans doute le plus proche du fascisme et avec les catholiques les plus intégristes. Seba s'organise avec  des  groupuscules violents tels que la Droite socialiste. Mais la mouvance de Seba a peut être du mal à accepter le style « bleu-blanc-rouge » affiché par la liste « antisioniste ».


Il se peut aussi que se manifestent ainsi des tensions avec le chiisme,  dont Gouasmi  se proclame le représentant en France. Kemi Seba, récemment converti à l'Islam après avoir violemment dénoncé cette religion "esclavagiste", avait été reçu en grande pompe au centre Zahra dirigé par Gouasmi, mais manifestement sans résultat concret.
On note aussi  que le seul avocat choisi et non récusé par Fofana est Me Ludot, militant de la droite dure, ancien défenseur de Saddam Hussein et membre de son comité de soutien. Il s'agit d'un profil peu compatible avec le chiisme de Gouasmi, agent du régime iranien,  dont la liste est soutenue par Carlos et Coutant- Peyre, qui du coup est proclamée « juive ».

 
L'antisémitisme obsessionnel et quelque peu conspirationniste  de ce milieu produit des effets apparemment inattendus
 
Memorial 98
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31 mai 2009 7 31 /05 /mai /2009 16:31

 

"Si des diplomates et de hauts responsables de l'Onu sont trop timides pour dénoncer les atrocités au moment où elles se déroulent, quel espoir reste-t-il d'éviter de futures entreprises d'extermination ? » ( selon le Times de Londres)

Le silence et les mensonges de l'ONU ont permis au régime srilankais de massacrer des milliers de civils tamouls réfugiés dans le Nord du pays.

Malgré les tentatives du gouvernement srilankais et de ses protecteurs, parmi lesquels la Chine est encore au premier rang, la vérité commence à se faire jour. Il y a bien eu des bombardements massifs de civils Tamouls. Le chiffre des morts est proche de 20000 personnes, bien loin de celui de 2800 avancé par le gouvernement et cautionné par l'ONU.
Le personnel de l'ONU écœuré par cette attitude fait connaître ses constats sur le terrain.

Impunité garantie ?

Le régime srilankais cherche maintenant l'impunité. Celle-ci est le pendant  et la condition première du négationnisme et c'est pourquoi nous y revenons dans ce site dédié à la lutte contre les négationnismes (voir notre article précédent Sri Lanka: Tamouls en danger )

Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu a décidé le 27 mai de ne pas enquêter sur les victimes civiles de la guerre du côté tamoul.
Cette décision provoque la colère des associations de défense des droits de l'homme dont Human Rights Watch, particulièrement mobilisée et incisive.

Au premier rang de la défense du gouvernement srilankais: la  Chine mais aussi un front à priori surprenant : l'Afrique du Sud, le  Brésil, Cuba, l'Inde, le Pakistan, l'Uruguay, l'Arabie Saoudite...  
La résolution votée se focalise uniquement sur les violations des droits de l'homme dont s'est rendu coupable la rébellion des Tigres tamouls (LTTE).

Adoptée à une majorité de 29 voix pour, 12 contre et 6 abstentions, elle ne réclame pas d'enquête, comme l'ont pourtant demandé tardivement le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et la Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, Navi Pillay.

Dans son allocution d'ouverture devant le Conseil, Mme Pillay avait appelé à une enquête "internationale, indépendante et crédible".

"Il y a de fortes raisons de penser que les deux parties (au conflit) ont grossièrement bafoué le principe fondamental de l'inviolabilité des civils", avait-elle affirmé, citant notamment "l'utilisation d'artillerie contre des régions densément peuplées" par les forces gouvernementales srilankaises.

À l'inverse, la résolution insiste sur "le respect de la souveraineté" du Sri Lanka et sur "le principe de non-ingérence" dans les affaires intérieures mentionné par la Charte des Nations unies. On peut donc massacrer impunément, selon ce principe qui revient pour la circonstance sur le devant de la scène.

De plus, le texte voté "loue" les autorités de Colombo ( capitale du Sri-Lanka) pour leurs mesures envers les déplacés à l'intérieur du pays, au nombre de 300.000 selon l'ONU, et "accueille favorablement" le Sri Lanka pour ses "efforts" dans le domaine des droits de l'homme.

Silences de l'ONU: la récidive

Tout au long de la campagne militaire, la hiérarchie de l'ONU a gardé le silence, bien qu'elle ait disposé d'éléments accablants sur la conduite de l'armée srilankaise.
Le refus de l'ONU de publier le bilan des victimes est révélateur. Une cellule onusienne a pourtant collecté et recoupé des données auprès d'employés locaux de l'ONU, d'ONG's, de médecins ou de prêtres.

Son total, entre le 20 janvier et le 13 mai (une semaine avant l'assaut final), est de 7 720 morts (dont 678 enfants) et 18 465 blessés (dont 2 384 enfants). Mais ces chiffres n'ont pas été rendus publics car il y a eu "une tentative de suppression systématique de ce matériel", affirme un officiel onusien.

Mi-avril, lorsqu'il arrive pour sa première mission au Sri Lanka, Vijay Nambiar délivre aux responsables onusiens locaux un message étonnant : l'ONU devrait garder "un profil bas" et jouer "un rôle d'appui", "compatible avec le gouvernement", explique-t-il. À cette époque, les morts et les blessés se comptent par milliers. À son retour, l'ONU annonce que Colombo accepte la venue d'une mission humanitaire dans la zone des combats. Elle ne verra jamais le jour.
Le 11 mai, après la mort de plus de 100 enfants, le porte-parole de l'ONU à Colombo, Gordon Weiss, évoque enfin un "bain de sang". Le gouvernement le somme de s'expliquer. Sa hiérarchie le lâche.  Le 17 mai, sur Al-Jazira, Amin Awad, chef local du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) abondant dans le sens des déclarations victorieuses du gouvernement, affirme qu'il ne reste presque aucun déplacé dans la zone de combat. "C'était donner un chèque en blanc au gouvernement pour lâcher un tapis de bombes sur la zone", déplore un responsable onusien. C'est  exactement ce que le gouvernement a fait.

Il y a des précédents à cette passivité de l'ONU: les plus significatives sont celles adoptées face au génocide des Tutsis au Rwanda et à celui des Musulmans bosniaques de
Srebrenica.
 
Le 11 juillet 1995, alors que les milices serbes de Bosnie approchent de l'enclave de Srebrenica, des dizaines de milliers de civils prennent la route de Potocari, à 8 kilomètres de distance. C'est là qu'est basé le quartier général du bataillon néerlandais de soldats de la Forpronu (Force de protection des Nations unies). Quatre cent cinquante hommes y sont chargés d'assurer la protection des quelque 40 000 habitants de Srebrenica, en majorité des musulmans de Bosnie.  

Quand les miliciens serbes de Bosnie séparent les hommes des femmes, les soldats néerlandais regardent et laissent faire. Les hommes sont entassés dans des cars et seront exécutés. On dénombre environ 8 000 victimes à l'issue de ce massacre, qualifié de « génocide » par la Cour Internationale de Justice et par le TPIY. Parmi les hommes qui ont choisi de se placer sous la protection des Nations unies, pratiquement aucun n'a survécu. Ceux des habitants de Srebrenica qui se sont réfugiés dans les forêts, eux, ont eu un peu plus de chances de survie ».

Le mandat de l'ONU en Bosnie prévoyait pourtant  clairement un recours à la force en cas de besoin. Le 10 juillet, la veille du massacre, le commandant du bataillon néerlandais avait demandé au général français Bernard Janvier, qui assumait le commandement militaire des Nations unies en ex-Yougoslavie, de lancer des frappes contre les forces serbes de Bosnie. Mais il n'a pas été entendu.
Deux avions de l'ONU ont bien décollé, mais sans effectuer de frappes significatives. En France, une mission parlementaire s'interrogea en 2001 sur les raisons de cette « erreur » du général Janvier et conclut que « Srebrenica est aussi un échec pour la France ». « La mission d'information est convaincue qu'en effectuant des frappes massives sur la route sud, la seule qui menait à Srebrenica, l'ONU et l'Otan auraient pu arrêter l'offensive », estimaient les auteurs du rapport.
Le général Janvier avait rencontré Ratko Mladic, le chef militaire des Serbes de Bosnie, un mois avant le massacre. À l'époque, plusieurs centaines de Casques bleus étaient retenus en otages par les milices serbes. La commission parlementaire française n'exclut pas l'hypothèse qu'une entente ait été trouvée entre les deux hommes : la libération des otages contre la non-intervention de l'ONU à Srebrenica.
Une autre hypothèse met en cause les autorités néerlandaises de l'époque. Le 11 juillet, le ministre de la Défense néerlandais aurait téléphoné au commandement de la Forpronu pour demander que les avions de l'ONU, qui avaient déjà décollé, regagnent leur base. Il aurait craint pour la vie des Casques bleus néerlandais.

L'affaire est extrêmement sensible aux Pays-Bas, au point qu'elle a contraint un Premier ministre à la démission. En 2002, un rapport officiel a été publié, estimant que les soldats néerlandais ont été confrontés à une « mission impossible » à Srebrenica, car ils étaient trop faiblement armés. Le débat suscité par cette interprétation Une plainte a également été déposée contre l'ONU par les familles des victimes de Srebrenica. Mais le tribunal néerlandais qui avait été saisi s'est dit incompétent, car l'ONU bénéficie de l'immunité.
Les Nations unies ont reconnu leur responsabilité dans le massacre de Srebrenica en 1999. Un rapport présenté par son secrétaire général, Kofi Annan, reconnaissait alors la « faillite de la politique dans des zones de sécurité ».  
Le rapport ajoute : « La communauté des nations, en décrétant un embargo sur les armes, a laissé les Serbes dans une position de supériorité militaire écrasante et a, en fait, privé la République de Bosnie-Herzégovine de son droit de légitime défense, consacré dans la Charte des Nations unies ». « La fourniture d'une aide humanitaire n'était pas une initiative suffisante face aux opérations de ´´nettoyage ethnique´´ et de génocide ». « Srebrenica a été le révélateur d'une vérité que l'ONU et le reste du monde ont comprise trop tard, à savoir que la Bosnie était une cause morale autant qu'un conflit militaire. La tragédie de Srebrenica hantera à jamais notre histoire ».

L'inertie de l'Onu  au Rwanda.

Les Nations unies ont laissé le génocide se dérouler. Dans son premier rapport qui date du 28 juin 1994, alors sur le terrain au moment des faits, René Dégni Ségui, ancien rapporteur spécial pour le Rwanda, souligne l'inertie des Nations Unies qui pourtant étaient « alertées et amplement informées de ce génocide », lors de sa préparation. Dès janvier 1994, le Général Dallaire  alors commandant des Casques bleus à Kigali signale à l'Onu les camps d'entraînement hutus. Il cite même un ancien chef de sécurité du président Habyarimana qui vante les mérites de ses hommes pouvant tuer « 1 000 Tutsis en 20 minutes ».
Le 15 avril, une semaine après le début du génocide, le Conseil de sécurité de l'Onu prend la décision de réduire son contingent à 500 hommes. Pendant les 100 jours qui ont causé la mort de 800 000 Tutsis et Hutus modérés, le Conseil de sécurité n'est même jamais intervenu pour renforcer la présence des Casques bleus dans le pays et pour essayer de mettre un terme aux exactions. Pire encore, au plus fort des massacres, il a refusé d'autoriser l'envoi de nouvelles troupes. Dans ce cas aussi, Kofi Annan finit par reconnaître la faillite de son institution.

La situation au Sri Lanka est une nouvelle illustration de la paralysie onusienne face aux massacres.

Seule  la solidarité de l'opinion internationale, des ONG, des peuples, peut empêcher la reproduction de tels événements et faire émerger une véritable institution internationale garante de la paix et des droits de l'homme.

MEMORIAL 98
 

 

 

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24 mai 2009 7 24 /05 /mai /2009 22:41
Sri Lanka : protéger la population tamoule !

Le gouvernement sri lankais a remporté une victoire militaire totale contre la révolte tamoule.
La dictature chinoise, qui soutient le régime sri lankais, lui a notamment fourni l'armement permettant  d'écraser la rébellion et a aussi entravé les tentatives d'intervention humanitaire. .

Mais l'oppression de la minorité tamoule, qui représente 20 à 30% du pays et plus de 3 millions de personnes, demeure et va certainement s'aggraver. Le nationalisme cinghalais majoritaire, qui se réclame du bouddhisme ( montrant ainsi que toute religion peut être manipulée ) n'a jamais voulu reconnaître les droits de la minorité tamoule et a, tout au long  de l'histoire du pays, multiplié les exactions et massacres contre cette population.
 Ce  courant chauvin reproche notamment aux Tamouls leur degré plus élevé d'éducation, acquis à l'époque de la colonisation britannique.
Les revendications démocratiques des Tamouls ont  été instrumentalisées par l'organisation des Tigres qui a éliminé par la force les autres courants représentatifs tamouls.
L'urgence actuelle est la protection des populations civiles tamoules.
Sa situation est catastrophique, et le bilan des victimes est "inimaginable" selon la Croix Rouge internationale.
Les problèmes sont nombreux:  l'accès aux anciennes zones de combat, l'aide aux victimes, aux déplacés et réfugiés dans le Nord du pays. Il est urgent que les secours et les médicaments leur parviennent.
 Pour cela, le gouvernement doit accepter l'ouverture de la zone aux ONG.
Plusieurs  centaines de milliers de civils Tamouls sont toujours encerclés par l'armée sri lankaise, et piégés dans une zone dite de « sûreté » Dans cette zone, des civils sont assassinés. des femmes sont violées et celles enceintes sont soumises à l'avortement. Des jeunes garçons se font enlever. La soi-disant zone de sûreté est un enfer. Elle risque de devenir le site d'un massacre de masse.
 Il encore temps de s'opposer au massacre des Tamouls.
Ceci passe par :
· l'envoi des vivres aux civils tamouls dans les régions touchées par le conflit.
· l'envoi d'une commission européenne et onusienne sur le terrain afin d'organiser la protection du peuple tamoul.
· la constitution d'une force de médiation pour garantir les droits inaliénables des Tamouls au Sri Lanka.
· la reprise des négociations de paix entre les deux parties du conflit
Nous vous appelons à signer la pétition en ligne http://www.mesopinions.com/Contre-le-massacre-des-Tamouls-au-Sri-Lanka--solidarite--petition-petitions-5491d2eb9d1e2989d24afbc2424d0729.html" target="_blank" title="petition"><img src=
MEMORIAL 98

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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 23:50

Mise à jour du 2 octobre 2108:

Suite aux perquisitions ou "visites domiciliaires" qui ont eu lieu ce jour dans le centre Zahra dirigé par Gouasmi, ce dernier accuse évidemment "Israël" d'en être à l'origine. 


Les médias rappellent à cette occasion sa proximité avec Dieudonné et Soral. Le trio avait dirigé une " Liste antisioniste" lors des élections européennes de 2009. Gouasmi s'était distingué par la violence antisémite de ses propos (voir ci-dessous). Soral avait reconnu que leur liste avait été financée par le régime iranien à hauteur de 3 millions d'euros. 

 

Gouasmi se réclame ouvertement de la dictature iranienne et du régime de Bachar El-Assad ainsi que du Hezbollah qui intervient massivement en Syrie contre la population de ce pays.  

 

Son " centre spirituel" a également accueilli l'imposteur néo-nazi Kémi Seba, qui avait menacé les Juifs suite au meurtre de Ilan Halimi et avait organisé une descente violente dans le quartier juif du Marais à Paris. Depuis il s'est reconverti dans le soutien à Poutine et Trump et un prétendu engagement panafricain.

La "spiritualité" affichée par le centre Zahra de Gouasmi relève plutôt du soutien aux crimes contre l'humanité, notamment en Syrie.

Quelques jours plus tard, l'ancien compagnon de route de Soral,  le "reporter" Vincent Lapierre, est venu réaliser un reportage complaisant auprès du centre Zahra et de son chef Gouasmi, représentant du régime iranien, en répercutant les propos antisémites de ce dernier. 

 MEMORIAL 98

 

 

  

 

Aucune doute : Dieudonné, Soral et Gouasmi sont des antisémites.  L'appellation de leur "Liste antisioniste" pour le scrutin européen n'est qu'une couverture sémantique pour appeler à la haine anti-juive.
 

 

                                      Gouasmi, Dieudonné, Soral présentent leur liste

Notons que le troisième homme de la liste, Yahia Gouasmi, est rarement cité alors que c'est lui qui tient les propos les plus virulents. Gouasmi est aussi celui qui semble assurer le financement de la campagne, dont il avait d'ailleurs annoncé la tenue depuis un certain temps.
Lors de la conférence de presse de lancement le 24 Avril ( http://www.dailymotion.com/video/x93wcj_conference-presse-election-europeen_news)  Soral et Dieudonné se tournent consatamment vers lui afin de fixer le nombre de régions qui seront couvertes, en fonction des moyens financiers qu'il mettra en place.

Parmi les propos de Gouasmi, président du « Parti antisioniste de France » déjà crée par ses soins, du Centre Zahra et d'une improbable Fédération des chiites de France: 
« Le sionisme a gangrené notre société. Il gère les médias. Il gère l'éducation de nos enfants. Il gère notre gouvernement... et tout cela pour l'intérêt de l'étranger. L'intérêt de l'entité sioniste israélienne. Ils sont arrivés en France,... une fois qu'ils [les juifs] se sont stabilisés, une partie d'entre eux se sont développés dans le sionisme (...). Ils ont pris le pouvoir en France, le pouvoir des médias, les trusts, la politique. Croyez-moi : gauche comme droite n'est que du sionisme. Il n'y a rien d'autre.. Et dénoncer tous les hommes politiques qui font l'apologie et le soutien du sionisme, quels qu'ils soient et dire qui sont les vrais Français et qui défend les intérêts de la nation ».
« Le sionisme il est en train d'éduquer tes enfants. Tu n'as plus autorité sur tes enfants. Il est en train de les orienter comme ils veulent, où ils veulent, même comment il faut voter. Le sionisme est chez vous, et chez nous. Il divise le foyer. Il divorce le foyer. A chaque divorce, moi je vous le dis, il y a un sioniste derrière. A chaque chose qui divise une nature humaine, il y a derrière un sionisme. C'est ce que nous croyons. Et c'est ce que nous allons démontrer. Pour nous, le sionisme, c'est un mal... la France est occupée par le sionisme. C'est ce sionisme que De Gaulle a pointé du doigt, et cet atlantisme. Nous sommes là pour libérer la France. (...)».

Leur antisémitisme sera amplement démontré par leur campagne électorale. Mais l'interdire avant même qu'elle ait débuté revient à les placer une fois de plus au centre du débat et à leur donner une place de « martyrs ».

Le piège a bien fonctionné : face aux provocations du trio Dieudonné-Soral-Gouasmi, Claude Guéant agite la menace d'une interdiction de leurs listes « anti-sionistes ».

Quelle aubaine pour ces agitateurs antisémites, d'autant que Guéant a choisi de faire sa déclaration au micro de Radio J.
 

Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste, a bien raison de s'interroger sur "les calculs derrière" l'hypothèse d'une interdiction des listes aux européennes et il ajoute : "A quoi joue l'Elysée et à quoi joue M. Guéant? A quoi cela sert-il et quels sont les calculs derrière cela? Pourquoi ce coup de pub?"... J'étais présent au Parlement européen quand j'ai entendu M. Le Pen répéter des propos d'inspiration négationniste sur le fait que les chambres à gaz étaient un détail: alors il faudrait interdire les listes Front national aussi", a aussi indiqué l'euro-député socialiste.

Guéant et Sarkozy veulent se donner le beau rôle, après avoir mené une campagne présidentielle tournée vers l'électorat de Jean-Marie Le Pen. Notons qu'à cette époque Dieudonné et Soral soutenaient le chef du l'extrême-droite. Soral était membre du comité central du FN, sur décision personnelle de Le Pen, et Dieudonné multipliait les signes de connivence avec le président du FN.
Le Pen leur rend d'ailleurs la politesse en se portant immédiatement à leur secours.

Ce trio antisémite est  à combattre ; ce n'est pas Guéant et Sarkozy qui porteront ce mouvement.

(voir aussi nos articles précédents Tariq Ramadan avec Dieudonné et Soral : vers l'antisémitisme?
Dieudonné, Faurisson, Le Pen : décryptage.
Le Pen et Dieudonné: la grande famille des antisémites.
Le Pen et le "détail": décryptage


Memorial 98

 

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