En renonçant aux "ABCD de l'égalité", le ministre de l’Éducation nationale, Benoît Hamon, cède aux fascistes proches de Farida Belghoul et Alain Soral ainsi qu’aux catholiques intégristes de Civitas.
De plus, il répond par le mépris aux mobilisations de toutes celles et ceux qui, depuis des mois, ont marqué des points contre les organisateurs des Journées de retrait de l'école (JRE). Les enseignants ont organisé des réunions d'information collective et des rendez-vous individuels avec les parents apeurés par les rumeurs. Les parents d'élèves, spontanément ou au sein de leurs organisations, ont contré les ragots propagés par d'autres parents. Les lycéens et lycéennes ont directement défendu leurs établissements en manifestant contre les intégristes venus provoquer jusqu'à l'entrée des écoles.
Benoît Hamon relance ainsi la mobilisation intégriste au moment où elle commençait justement à stagner, grâce au barrage mis en place par les progressistes. Les militants des JRE auront beau jeu d’utiliser des arguments tels que « il n'y a pas de fumée sans feu » ou « seuls les coupables se rétractent », vis-à-vis des parents qui douteraient de la véracité de leurs élucubrations sur les "ABCD de l'égalité".
L'objectif de la mobilisation JRE ne consiste pas seulement à déstabiliser l'école publique et à faire pression sur le contenu des programmes. Inciter les parents à « retirer les enfants de l'école » ne constitue pas seulement un moyen, mais aussi une fin en soi. La diffusion d'une rumeur anxiogène, l'exacerbation des préjugés et de la peur ont permis de faire franchir à de nombreux parents un palier important et grave. En effet priver ses enfants d'école, les mettre objectivement en difficulté vis-à-vis de celle-ci, n'est à priori pas habituel, surtout dans les milieux populaires, où l'accès à l'école publique demeure un des seuls espoirs d'ascension sociale.
Mais Farida Belghoul et ses amis d’extrême-droite sont des manipulateurs expérimentés dont l'objectif est, depuis très longtemps, de s'approprier les enfants en utilisant les carences de l'école publique, ses inégalités, les angoisses des parents devant l'échec scolaire. Depuis des années Farida Belghoul tente de créer une véritable entreprise consacrée à l'école à domicile ; elle n'est pas la seule dans ce cas au sein de la direction du réseau JRE.
Dès la deuxième moitié des années 2000, Mme Belghoul, qui avait animé des actions antiracistes en 1984, a opéré un retour remarqué sur la scène médiatique. Utilisant sa notoriété et ses réseaux, elle écume les médias pour présenter le REID ( « Remédiation éducative »), une association visant à donner des cours à la maison pour les « jeunes déscolarisés ». À l’époque, en plein mandat Sarkozy, elle a calibré son message pour obtenir le soutien des gauches. Tout en mettant en avant son expérience avec ses propres filles retirées de l'école, elle avançait surtout des arguments sociaux et quasi-humanitaires : il s'agissait de « sauver » des jeunes déjà exclus de l'institution scolaire, de les faire « revenir » vers le savoir pour qu'ils puissent ensuite reprendre des études dans le cursus ordinaire… Le tout devait être facturé à la modique somme de 250 000 euros pour une année et pour une dizaine de « jeunes », qui selon elle étiaent déjà impatients de suivre ces cours. La publicité pour le REID sera relayée par Libération, par des intellectuels de gauche connus pour leurs prises de position sur l'éducation comme Bertrand Gaufryau, mais aussi par le Forum Social des Quartiers Populaires et bien d'autres pendant tout le courant de l'année 2009. On retrouve sur son blog, les traces de nombreux donateurs enthousiastes devant son l'initiative.
Puis toute activité sur le blog s'arrête brusquement. Impossible de savoir ce qu'il est advenu des dons réellement effectués, la fameuse initiative révolutionnaire n'aura donc pas vu le jour. Mais l'association « REID », alors créée et dirigée par F. Belghoul, engrange maintenant les bénéfices tirés du « livre pour enfants » publié par les JRE, vendu quinze euros l'unité.
Éclairées par cette initiative passée, les Journées de Retrait de l'Ecole, apparaissent donc bien comme un prolongement du projet initial : tout est mis en place pour amener doucement et sûrement les parents recrutés et formatés suite à la propagande de cette année, à retirer leurs enfants de l'école publique pour alimenter des réseaux se présentant comme « une aide à la scolarisation à domicile ».
De quoi s'agit-il exactement ?
Lors de la conférence de fondation de la FAPEC, la « fédération de parents d'élèves courageux » récemment lancée par les JRE, un certain Rémy Wiedemann-Daillet était présent aux côtés de Belghoul et du président de CIVITAS.
Wiedemann, ancien militant du Modem de Bayrou, se présente désormais comme le « coach des parents » et anime le site Internet intitulé « L'école à la maison ».
Dès l'abord, le lecteur attiré sur le site est confronté à un discours anxiogène et paranoïaque.
Les articles gratuits, accessibles à tous, reproduisent invariablement la même thèse : l'école publique est génératrice de problèmes insolubles mettant volontairement en danger les enfants. Tout serait fait volontairement pour générer malaise et échec scolaire, des méthodes d'éducation choisies par le Ministère à l'ambiance générale dans les écoles. Un des cinq articles mis en avant porte comme titre : « 10 raisons objectives pour lesquelles votre enfant ne peut pas réussir à l'école’ , mais pour accéder à l'intégralité de l'article, il faut d'emblée renseigner son adresse mail et donc donner la possibilité aux responsables du site de contacter directement les parents.
D'autres articles en consultation libre sont destinés à captiver immédiatement l'attention de certains parents, identifiés comme fragiles et immédiatement accessibles à la propagande : ceux dont les enfants ont déjà des problèmes et des souffrances en milieu scolaire. Notamment ceux qui sont en situation de dyslexie.
Cette méthode est fréquemment utilisée par diverses sectes: on prétend à la fois que le problème n'existe pas et en même temps qu'on peut le résoudre. L'énoncé est apparemment illogique : mais en fait, il permet d'abord de générer un sentiment de reconnaissance vis-à-vis du locuteur qui nous débarrasse momentanément de l'angoisse. Ce sentiment de reconnaissance incite ensuite à la confiance pour traiter la source de l'angoisse, ce qui rejaillit sur la durée du « traitement ». C'est la méthode de tous les charlatans qui prétendent guérir le cancer, le sida ou d'autres pathologies graves. On commence par affirmer au sujet: « vous n'êtes pas malade, car cette maladie est une invention des médecins », puis « nous allons soigner les dégâts causés par les traitements prescrits par ces mêmes médecins ».
Dans le discours de Wiedemann , la dyslexie est ainsi dénoncée comme une invention des médecins, et ses symptômes comme un résultat des méthodes d'apprentissage scolaire.
Dans le corps même de l'article, les liens insérés renvoient directement vers des sites sectaires, notamment l'un lié à la mouvance « holistique » qui prétend que l'autisme et les dyslexies sont dus au « brouillard toxique » que le cerveau reçoit du fait de notre alimentation et qui propose entre autre aux familles de réaliser des « hydrothérapies du colon » et des stages de « réalimentation ».
A toute personne éloignée des milieux sectaires, ce genre de propos apparaîssent pour ce qu'elle sont, en l’occurrence des fadaises obscurantistes. En revanche, pour des parents vulnérabilisés par les difficultés de leur enfant, la perception peut-être très différente, surtout lorsque la famille est isolée du reste du monde. Dans un contexte où effectivement l'école publique n'est pas forcément en mesure de résoudre les inégalités sociales, la baisse de moyens et d'effectifs conduit beaucoup de parents à se sentir abandonnés.
En effet, l'objectif premier du site est d'amener les parents à retirer les enfants de l'école, de toutes les écoles. Le site déconseille ainsi les écoles privées sous contrat avec l’Education nationales, accusées elle aussi de faire partie du « grand complot contre les enfants ». Pas étonnant, puisque tous les animateurs des JRE sont en concurrence avec les représentants officiels des grandes religions, pas assez réactionnaires à leurs yeux. Civitas attaque sans relâche l’Église catholique, et Farida Belghoul ne ménage ses attaques contre l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), accusée de constituer un repère de vendus au « sionisme », aux francs-maçons et au lobby LGBT
Pour parvenir à ses fins, Wiedemann s'appuie là aussi sur des techniques bien connues. Le site s'adresse surtout aux mères et « mamans » et offre tout un panel de vidéos similaires : il s'agit d'abord de les flatter en les investissant d'un « rôle primordial et vital » dans l'avenir des enfants, en leur assurant qu'elles n'auront aucun problème pour être aussi « performantes » et même bien plus qu'un enseignant. Ensuite, on les érige en détentrices de la Vérité révélée qui vont devoir, au besoin par la ruse, convaincre un environnement hostile ou s'en détacher. Des articles sont consacrés à la nécessité de ne tenir aucun compte des avis de l'entourage ou à la manière de faire le forcing si le conjoint est contre le retrait de l'école.
Une fois la maman appâtée et convaincue, son isolement est désormais garanti: en effet, éduquer son ou ses enfants à domicile, c'est renoncer à son activité professionnelle si on en a une, et également à une partie de sa vie sociale. C'est se retrouver investie d'une responsabilité énorme et évidemment confrontée également à des problèmes très concrets. L'enseignement et la pédagogie ne sont pas des techniques qu'on peut improviser. D'autre part, les enfants peuvent très mal vivre le fait d'être coupés de l'école. Le rêve promis par Weidmann et Belghoul va vite se transformer en cauchemar mais à ce stade, les « conseils » et l' « aide » vont cesser d'être gratuits.
L'"Ecole à la Maison" fait d'abord la promotion de cours par correspondance, délivrés par des instituts catholiques privés, comme le Cours Sainte Anne (jusqu'à 1835 euros par an) ou le CEFOP ( 2000 euros pour un enfant de sixième). Dans la page des liens, des sites moins chers et moins orientés sont proposés mais dans les commentaires du site, à chaque question d'un parent, ce sont ces cours tenus par des « collègues » qui sont conseillés.
Mais l'Ecole à la Maison représente aussi un site de promotion de son animateur qui se présente comme « coach des parents », un « coach méthode Erickson » qui déclenchera chez vous un « dialogue intérieur » vous permettant de faire face à la « complexité de votre personnalité » et de résoudre progressivement les problèmes rencontrés, à raison de 500 Euros les trois séances.
La « méthode Erickson » fait partie des méthodes fondées sur la « programmation neurolinguistique », une théorie non scientifique élaborée par des soi-disant « enseignants en marketing mental » aux Etats-unis dans les années 1970. Depuis elle est utilisée à toutes les sauces ; partout dans les pays développés prolifèrent des « instituts de développement » et des « centres de formation" , proposant des titres ronflants et des qualifications dépourvues de toute réalité. Celles-ci sont décernées après des stages de quelques semaines à des individus, qui ensuite s'auto dénomment « psychothérapeutes » ou « coachs » dans des domaines variés. La PNL est utilisée par de nombreuses sectes, d'où les mises en gardes de la Mission de Lutte Interministérielle contre les Sectes à son sujet dès 2002..
En quelques mois, des familles peuvent donc se retrouver dans un engrenage dangereux: coupées de leur entourage à qui elles ne voudront pas faire part de leurs difficultés face à un choix dont elles se sentiront coupables, confrontées en tête-à-tête quotidien aux difficultés de leurs enfants sans pouvoir les résoudre, et en totale dépendance vis-à-vis de celui qui se présente comme leur sauveur.
Dans des milieux socioprofessionnels aisés, la problématique sera peut-être moins grave car la possibilité de trouver des portes de sortie est forcément plus grande. Mais prenons le cas d'une famille issue d'un milieu employé ou ouvrier : elle a retiré son enfant de l'école publique, ce qui lui a valu un regard très négatif de l'institution. Elle aura évidemment peur de retourner se confronter à cette institution, peur également de s’adresser à des travailleurs sociaux ou à tout autre représentant de l'Etat. Ces familles craignent à la fois leur jugement très négatif et des possibilités réelles d'enquête sociale et de placement. Sans compter évidemment l’adhésion aux thèses paranoïaques développées par Belghoul et les siens, où chaque enseignant, chaque travailleur social, est de toute façon un pion au service du Grand Complot Juif, LGBT, franc-maçon.
La crainte de l'échec pour son enfant, des contrôles des inspecteurs de l'Education nationale, prévus en cas d'instruction à domicile, l'amènera possiblement la famille à tout donner financièrement pour s'en sortir.
Avant le retentissement médiatique des JRE, des gens comme Wiedemann et son réseau agissaient somme toute dans un cercle d'audience restreint ; l'alliance opérée avec Civitas et les réseaux de Belghoul changent la donne. La création d'une fédération de parents d'élèves leur permet de décupler leurs forces en les unissant. Leur objectif sera donc double : perturber l'école publique, stopper en son sein toute velléité progressiste, mais aussi recruter des victimes pour leurs entreprises respectives. La FAPEC annonce d'ailleurs des activités de cours à domicile et de « soutien scolaire » dès la rentrée.
Le tout procède d'un mélange des genres entre entreprise sectaire et organisation politique fasciste, les méthodes de manipulation sectaire renforçant l'adhésion aux idées fascistes, et les initiatives politiques fascistes étant un point d'entrée dans le milieu sectaire.
Depuis plusieurs années, le groupe « Egalité et Réconciliation » de Soral s'est allié avec divers charlatans, de Corinne Gouget et sa croisade « anti-additifs alimentaires » à Sylvie Simon défunte thérapeute en médecine douce et en « remèdes spirituels » comme alternatives aux « vaccins de la mort ». Dieudonné a de son côté consacré des sketches et un film entier ( "Métastases") à un discours conspirationniste antisémite contre la médecine « qui crée les cancers ». Alain Soral propose aussi sur son site les conférences de « thérapeutes dissidents ».
En s'attaquant aux enfants, les JRE franchissent évidemment un pas supplémentaire, rendu possible par la montée en puissance de l'extrême-droite mais aussi par la démission du gouvernement face à leurs attaques.
La riposte doit agir sur plusieurs fronts : le travail d'alerte, de diffusion sur ce que sont réellement les JRE sera crédible s'il s'accompagne d'un combat sans ambiguïtés contre la destruction de l'école publique. Il faut aussi agir contre la stigmatisation des parents des quartiers populaires, sans cesse accusés de laxisme, de démission, soupçonnés en permanence d'intégrisme ou de « refus d'intégration ». Nous devons défendre l'école publique dans ce qu'elle a de progressiste, mais nous devons aussi savoir combattre les inégalités, le racisme qu'elle peut générer aujourd'hui. Ce ne sont certes pas ses personnels qui sont en cause mais bien les politiques de casse sociale et de stigmatisation menées depuis des années.
Actualisation du 20 mai 2016:
Une illustration des méthodes utilisées par JRE
Farida Belghoul, a été condamnée le 19 mai pour diffamation à l’encontre d’une institutrice de maternelle de Joué-les-Tours.
En mars 2014, du programme scolaire expérimental ABCD de l’égalité entre hommes et femmes, la mère d’un petit garçon de trois ans, d’origine tchétchène, avait été manipulée et aurait rapporté des propos de son enfant selon lequel sa maîtresse l’avait déculotté, ainsi qu’une petite fille de la classe, afin d’échanger des caresses sexuelles et des « bisous ».
La correspondante locale de JRE, Dalila Hassan contactait le 28 mars 2014 Farida Belghoul, qui était dès le lendemain devant l’école de Joué-les-Tours, commune populaire de la banlieue de Tours, et recueillait le prétendu « témoignage » filmé de cette militante. La vidéo, mise le soir même sur YouTube et toujours accessible, se présentait comme une interview de Mme Hassan, dont les enfants n’étaient pas scolarisés dans l’école mise en cause, rapportant ces accusations. L'institutrice calomniée a subi les conséquences de cette campagne de diffamation et a du changer d'école.
Mise à jour du 23 octobre 2021: Daillet, responsable des JRE, mis en examen pour ses projets terroristes.
Rémy Daillet a été mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et placé en détention provisoire, vendredi 22 octobre,
Déjà mis en examen en juin pour « complicité d’enlèvement d’un mineur de 15 ans commis en bande organisée » et « association de malfaiteurs » dans l’affaire du rapt de Mia – une fillette de 8 ans retrouvée saine et sauve – et placé en détention provisoire, il a été extrait de sa cellule, mardi 19 octobre, pour être placé en garde à vue et interrogé dans les locaux de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Il est cette fois soupçonné d’être « l’inspirateur » d’un groupe projetant de « renverser les institutions » et envisageant, pour ce faire, une série d’actions violentes, dont un attentat contre une loge maçonnique ou des attaques contre des ministères, des antennes 5G, des centres de vaccination, des journalistes et des personnalités,. Rémy Daillet aurait joué un rôle moteur – par la diffusion de ses vidéos et de ses théories incitant au « renversement » –, mais aussi « plus opérationnel, notamment en choisissant des gens », ajoute cette source. Sa secrétaire, âgée de 67 ans, a elle aussi été mise en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle », mais elle a été placée sous contrôle judiciaire.
Dans ce dossier douze autres personnes ont été mises en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » depuis l’ouverture de l’information judiciaire, en mai.
Le premier coup de filet avait ciblé un groupuscule néonazi, Honneur et nation, mais le champ des investigations a rapidement dépassé ce petit cénacle d’extrême droite pour s’intéresser à des profils plus hétéroclites, menant jusqu’à Rémy Daillet. S’il n’est pas en contact direct avec l’ensemble des mis en cause, les enquêteurs soupçonnent cependant ce dernier d’être « à la tête d’un groupe plus global » visant ce qu’il considère être un « État oppresseur ».
Deux autres suspects du dossier « Honneur et nation », interpellés au début du mois d’octobre, sont également mis en cause dans l’affaire Mia, la fillette de 8 ans enlevée en avril à la demande de sa mère par plusieurs hommes se faisant passer pour les services sociaux, alors qu’elle était placée chez sa grand-mère maternelle, dans les Vosges. Elle avait été retrouvée saine et sauve quelques jours plus tard. Le procureur de la République de Nancy, François Pérain, décrivait alors Rémy Daillet comme « l’animateur principal de la mouvance dans le cadre de laquelle s’inscrivent les mis en cause » et affirmait qu’il « aurait joué un rôle dans l’organisation de l’enlèvement ».
Ces dernières années Daillet animait plusieurs sites Internet et pages sur les réseaux sociaux, développant des théories complotistes antivaccination et anti-5G. Il affirmait que la France était dirigée en sous-main par des puissances occultes contre lesquelles il fallait se rebeller, invitant explicitement à « récupérer les enfants chez les mauvais tuteurs » ou prônant le coup d’Etat.
Daillet y témoignait également son soutien au militant négationniste antisémite Vincent Reynouard et reprenait à son compte la théorie d’extrême droite dite du « grand remplacement » ou encore les grandes lignes de la théorie conspirationniste américaine QAnon, qui prétend qu’une vaste coalition implique l’establishment politique américain dans un complot pédophile international.
MEMORIAL 98
Mise à jour du 13 juin 2021: Rémy Daillet-Widemann impliqué dans l'enlèvement de Mia, arrêté en Malaisie où il s'est réfugié et en voie d'expulsion vers la France.
Sept ans après notre mise en lumière de son activité dans la galaxie complotiste d'extrême-droite autour de Farida Belghoul ( voir ci-dessous) Rémy Daillet-Wiedemann, soupçonné d'être impliqué dans l'enlèvement de la petite Mia dans les Vosges en avril, a été arrêté samedi 29 mai en Malaisie,
Rémy Daillet-Wiedemann, figure du complotisme sur les réseaux sociaux et exilé en Malaisie, a été interpellé en vue d'une expulsion administrative car il est en situation irrégulière sur le sol malaisien.
Un mandat d’arrêt international avait été par ailleurs délivré à son encontre le 20 avril dernier par le parquet de Nancy. En l'état, cette arrestation ne semble pas liée à ce mandat d'arrêt, la France et la Malaisie n'ayant conclu aucun accord d'extradition.
La petite Mia, 8 ans, avait été enlevée par trois hommes le 13 avril aux Poulières dans les Vosges chez sa grand-mère où elle était placée par la justice, avant d'être retrouvée en Suisse cinq jours plus tard. D'après les auditions effectuées, Rémy Daillet-Wiedemann "apparaît comme l’animateur principal de la 'mouvance' dans le cadre de laquelle s’inscrivent les cinq mis en cause" dans l'enlèvement, avait indiqué le parquet de Nancy le 20 avril.
Conspirationnisme et antisémitisme
Âgé de 55 ans, Rémy Daillet multiplie les vidéos complotistes sur Internet et développe une rhétorique "anti-système" contre l'État. Il veut "renverser par les armes la dictature française". Il termine d'ailleurs tous ses textes par cette phrase : "À bas La République, vive la vraie France". Il parle ouvertement de coup d'État, d'un gouvernement provisoire dont il détaille les premières mesures : interdire les épandages par voie aérienne en lien avec les intox sur les chemtrails, arrêt immédiat du déploiement de la 5G ou suspension de toutes les institutions.
Rémy Daillet est également une ancienne figure du MoDem en Haute-Garonne, son père était lui-même député. Il relaie régulièrement la propagande antisémite et négationniste, notamment celle de Vincent Reynouard
Cet antisémitisme est partagé avec son député de père (Jean-Marie Daillet), connu pour avoir déclaré lors des débats pour la légalisation de l’IVG portée par Simone Veil que les embryons étaient « jetés au four crématoire ». Il présenta des excuses à Simone Veil qui les refusa. Daillet fut ensuite nommé ambassadeur par Mitterrand.
MEMORIAL 98
MEMORIAL 98
A propos de Soral et Dieudonné voir notamment:
Dieudonné : au-delà de la quenelle, l’escalade meurtrière.
L’escalade antisémite de Dieudonné : décryptage
Interdire les listes de Dieudonné ?
Tariq Ramadan avec Dieudonné et Soral : vers l'antisémitisme?
Dieudonné, Faurisson, Le Pen : décryptage.