Actualisation du 27 septembre 2016: Patrick Buisson confirme.
Patrick Buisson, ancien conseiller très proche de Sarkozy, notamment pendant la campagne présidentielle de 2007, confirme que ce dernier aurait demandé à des élus de droite de parrainer Jean-Marie Le Pen pour qu’il puisse se présenter à l’élection présidentielle.
A en croire ce qu'écrit Buisson dans son livre "La Cause du peuple" (sic!) c'est le spécialiste des élections à l'UMP, Alain Marleix, qui aurait été chargé de trouver 50 parrainages pour le chef du Front national.
Il s'agissait ainsi de garantir un bon report de voix du FN vers Sarkozy au 2e tour.
Comme nous le montrons ci-dessous, Nadine Morano a, sur ordre de Sarkozy, directement participé à cette collecte de signatures.
Lors de la campagne présidentielle de 2012, Morano a de nouveau joué les intermédiaires entre Sarkozy et les dirigeants du FN.
Dans ce but, elle a d'abord donné une interview à la Une de Minute, journal d'extrême-droite, antisémite et négationniste.
Marine Le Pen ne cesse de se plaindre de la difficulté à réunir les 500 parrainages d’élus nécessaires à sa présentation officielle comme candidate à la présidentielle. Elle menace l’UMP de représailles si elle ne parvenait pas à obtenir ces parrainages. Mais en réalité il y a fort à parier que l’UMP et Sarkozy donneront des consignes pour que des élus de leur mouvement fournissent ces signatures.
C’est en tout cas ce qui s’est passé en 2007. Face à la même situation et aux mêmes menaces, l’UMP a collecté des parrainages et les a transmis à Jean-Marie Le Pen. La plus sarkozyste des dirigeantes de la droite, Nadine Morano, a elle-même sollicité des maires de son département et s’est chargée personnellement de les transmettre. Nous publions l’article du Canard Enchaîné daté du 11 Avril 2007 qui mentionne ce fait. Morano n’a jamais démenti cette publication, ni recouru à une procédure judiciaire pour diffamation, alors qu’elle en est particulièrement friande.
L'article ci-dessus indique:
"En Meurthe-et-Moselle, par exemple, Nadine Morano, en bon petit soldat, réunit des maires ruraux début mars (2007)…nous étions cinq ou six à être désignés pour signer en faveur de Le Pen. Nadine nous a demandé d’envoyer nos parrainages non pas directement au Conseil constitutionnel, mais au siège du comité de soutien départemental de l’UMP. C’est elle, ensuite, qui les a emmenés à Paris raconte l’un d’eux"… »
Morano représente la quintessence du sarkozysme ; elle agit sur ordre et ne prend pas d’initiatives incontrôlées. Elle a été une des plus ferventes tenantes de la campagne sur « l’Identité nationale ». Elle avait choisi de s’exprimer à l’occasion de ce « débat » dans la commune de Charmes, dans le département des Vosges. Cette commune avait été sélectionnée par l’organisateur de la soirée, le député (UMP) Gaultier, parce qu’elle est la ville natale de l’écrivain Maurice Barrès, symbole du nationalisme d’extrême-droite, antisémite et antidreyfusard enragé. Lors de ce débat, le président de l’association « Mémoire de Barrès » avait été invité à s’exprimer comme “grand témoin”. Il a défendu le “nationalisme de Barrès” par opposition au “cosmopolitisme “. Pour éclairer ce nationalisme, rappelons que Barrès affirma notamment après que la justice ait reconnu que les « preuves » contre Dreyfus étaient fausses, en 1902: "Je n'ai pas besoin qu'on me dise pourquoi Dreyfus a trahi. Que Dreyfus est capable de trahir, je le conclus de sa race… (In Maurice Barrès "Ce que j'ai vu à Rennes).
voir N.Morano au gouvernement:appel à l'extrême droite
Morano : récidive d’une collaboratrice du Front National
L’appui qui sera apporté par l'UMP à la campagne du Front National ne sera pas entravé par les « rechutes » de Jean-Marie et Marine Le Pen.
Le président d’honneur du FN vient de réitérer ses propos négationnistes sur les chambres à gaz. Invité, et fort aimablement reçu dans l’émission “Zemmour et Naulleau” diffusée sur Paris Première le 13 janvier dernier, il a précisé ne pas revenir sur ses propos concernant les chambres à gaz qualifiées de « détail de l’histoire » et a ajouté, aggravant son propos : « Si ma proposition est fausse, c’est donc que la guerre mondiale est un détail des chambres à gaz »
(voir Le Pen : l’antisémitisme jusqu'au bout.
Le Pen et le "détail": décryptage )
Quant à la présidente du FN elle a choisi, en pleine campagne présidentielle de se rendre à une invitation du FPÖ, le parti autrichien d'extrême-droite. Vendredi dernier, Marine Le Pen a rencontré Martin Graf, la personnalité d'extrême-droite qui occupe actuellement les plus hautes fonctions au coeur d'un État européen: ce député du FPÖ, le parti de la liberté, est depuis 2008 vice-président du Parlement autrichien. (voir Nuit de cristal : 70 ans après(I) Terrible Autriche )
Martin Graf est un idéologue, le chef de file de l'aile la plus dure de l'extrême-droite autrichienne. Il est membre d'Olympia, une "Burschenschaft", corporation interdite aux Juifs et aux femmes et dont les membres sont chargés de véhiculer dans la société autrichienne des idées néonazies, pangermanistes, antisémites et négationnistes.
On moque souvent N. Morano pour ses grossièretés de language et de comportement mais elle n'est qu'un révélateur de la nature du pouvoir en place (voir Sarkozy et Copé aux côtés du Front National.)
Les Guéant ou Fillon sont ils vraiment plus distingués dans l'expression des idées nationalistes et xénophobes?
(voir Avec les étudiants étrangers : amplifions la défaite de Guéant.
Eva Joly : un triomphe lepéniste ? )
MEMORIAL 98