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L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.  

Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.

Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes

(Arménie, Rwanda, Shoah ...)

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Retrouvez aussi le quotidien de l'info antiraciste sur notre blog d'actus :

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Pour correspondre avec nous, nous proposer des articles ou des informations,

pour toute question : 

contact@memorial98.org

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15 août 2010 7 15 /08 /août /2010 22:34

Saviez-vous que De Gaulle avait été déchu de la nationalité française par un décret de Pétain ?

 

« Journal Officiel de la République Française, édition du 10 décembre 1940, p. 6043.

 

Décret du 8 décembre 1940 portant déchéance de la nationalité française.

 

    “Nous, Maréchal de France, chef de l’Etat français,

 

    “Sur le rapport du garde des sceaux, ministre secrétaire d’Etat à la justice,

 

    “Vu l’article 1er de la loi du 23 juillet 1940 portant que tout Français qui a quitté le territoire français métropolitain entre le 10 mai et le 30 juin 1940 pour se rendre à l’étranger, sans ordre de mission régulier émanant de l’autorité compétente ou sans motif légitime, sera regardé comme ayant entendu se soustraire aux charges et devoirs qui incombent aux membres de la communauté nationale et, par suite, avoir renoncé à la nationalité française, qu’il sera en conséquence déchu de cette nationalité par décret rendu sur rapport du garde des sceaux, ministre secrétaire d’Etat à la justice, et que cette mesure prendra effet à partir du jour fixé par le décret,

 

    “Décrétons :

 

    “Art. 1°. – Est déchu de la nationalité française, à dater du 2 août 1940 ;

 

    M. de Gaulle (Charles André Joseph Marie), né le 22 novembre 1890 à Lille (Nord) ».

 

    Signé Philippe Pétain. »

 

C’est l’exemple le plus fameux de la vague de « déchéances de l’époque. Mais en fait celles-ci frappèrent surtout les Juifs.


Dès juillet 1940, la nationalité est une priorité du nouveau régime.

Les Juifs sont la cible de cette nouvelle législation, même s’ils ne sont pas explicitement désignés dans les « lois » des 22 et 23 juillet 1940. Celles-ci permettent la révision des naturalisations intervenues après la promulgation de la loi de 1927  ainsi que  la déchéance de la nationalité des Français partis à l’étranger.  Pour repérer les Juifs, la commission de dénaturalisation mise en place pour l’application de la « loi » du 22 juillet 1940 réexamine l’ensemble des dossiers des Français naturalisés depuis 1927 : au total entre 1940 et 1944, 666 594 dossiers.

Quand un Juif est repéré, à travers son patronyme ou son certificat de naissance, la commission ordonne une enquête en préfecture. Parallèlement à cette procédure visant les Juifs, certains dossiers suivent un autre parcours : celui du signalement.

Dès le 10 août 1940, le ministre de l’Intérieur demande aux préfets de lui signaler les cas des naturalisés ayant commis des délits ou des crimes, ou bien ayant manifesté des opinions ou ayant eu des activités contraires à l’intérêt national.

Au final, les deux procédures reflètent deux logiques différentes à l’œuvre : les Juifs sont pour leur part dénaturalisés dans leur très grande majorité– 78 % des dossiers traités par la commission – sauf s’ils représentent pour la France un « intérêt national », s’ils sont prisonniers de guerre ou s’ils sont décédés.

Les non-Juifs ne sont dénaturalisés qu’exceptionnellement, s’ils ont commis des actes ou des opinions qui les font percevoir comme de « mauvais éléments dans la nation ».

Au total, sur 15 154 dénaturalisations, il y eut environ 7 000 Juifs ; au moment de la Libération, 14 000 dossiers de Juifs naturalisés étaient encore en instruction dans les services de Vichy.

Il faut aussi inclure les 110 000 Juifs d’Algérie, dénaturalisés collectivement dès Octobre 1940 par l’abrogation du décret Crémieux de 1870 qui leur avait attribué la nationalité française. La mention "Juif indigène algérien" fut apposée sur leur carte d'identité. Cette dénaturalisation fut encore maintenue pendant presque un an après le débarquement des Alliés et ne fut levée qu'en octobre 1943.

La déchéance de la nationalité sous Vichy entraînait un danger immédiat et dans le cas des Juifs constituait une étape avant la déportation.

Nous ne comparons pas la situation actuelle à celle de Vichy; ceux qui usent et abusent de cette comparaison banalisent la Shoah et les autres génocides (voir Qui joue avec le fascisme ?

Woerth, Copé et le Front National : décryptage

Sarkozy et la presse "collaborationniste": un recyclage

Qui manipule l’étoile jaune ? )

 

Nous avons aussi marqué notre désaccord quand des termes ambigus sont utilisés dans le mouvement antiraciste (voir Europe: contre l'enfermement des étrangers ).

Ainsi nous nous opposons à la condamnation qui frappe depuis le 12 août les militants du réseau éducation sans frontières (RESF) jugés à Pau pour avoir défendu une famille albanaise placée en centre de rétention à Hendaye avec deux enfants de 5 et 7 ans.

Les cinq prévenus avaient dénoncé en juillet 2008 par mail la situation faite à cette famille et utilisé des analogies avec la période de l’Occupation.

Le préfet qui les a traînés en justice devrait s’en prendre avant tout au couple présidentiel, aux ministres et dirigeants UMP qui multiplient les allusions à la « presse collaborationniste ». Néanmoins, si tel était le cas,  nous désapprouvons l’utilisation qui aurait été faite par eux de références à la déportation ou toute autre formule qui tracerait un parallèle entre une expulsion, si brutale soit-elle, et des convois qui mènent vers l’extermination.

Au total, force est de constater que la politique portée par Sarkozy manipule les  symboles les plus lourds; elle inclut l’unification de la droite autour du thème de la défense de l’« identité nationale » menacée, thème récurrent et éternel de la droite nationaliste dans notre pays.

C’est la reprise du cri éternel de l'extrême-droite française: « Dehors les métèques ! »

Juifs dans les années 30, Musulmans et Roms  aujourd’hui, il s’agit toujours de désigner un ennemi national contre lequel se rassembler.

Les Roms subissent aujourd’hui tout le poids de la xénophobie d’Etat, condamnée par l’ONU et le Conseil de l’Europe (voir Europe : vague de racisme, les gouvernements responsables ).

  Il faut réagir, avec le collectif de la manifestation du 4 septembre ! (voir Sarkozy : jusqu’où l'escalade ? )

 

MEMORIAL 98

 

 

 

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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 00:37

 

C’est la question qui est désormais posée : jusqu’où Sarkozy  veut-il aller dans son escalade ?

 Veut-il rejoindre le projet de  Giscard d’Estaing qui, à la fin des années 1970, tenta l’expulsion de centaines de milliers de travailleurs immigrés maghrébins, avant de devoir reculer face aux protestations y compris  dans son propre camp ?

Veut-il remettre en avant la « préférence nationale » chère au Front National et qu’il a déjà défendu avec Balladur? (voir Balladur et Sarkozy: de la préférence nationale à l'Identité nationale )

Surtout, veut-il relancer la guerre du Code de nationalité et tenter de remettre en cause le "droit du sol", dont bénéficient chaque année 30000 jeunes nés ici de parents étrangers  ?

C’est ce que suggère le contenu du discours de Sarkozy à Grenoble le 30 juillet sur les « déchéances de nationalité » et ce passage ;  « … Il est quand même invraisemblable que des jeunes gens de la deuxième, voire de la troisième génération, se sentent moins Français que leurs parents ou leurs grands-parents  ».

L’insistance personnalisée  sur ce  terme infamant de « déchéance » laisse penser que Sarkozy s’apprête à reprendre le « chantier » emblématique du code de nationalité  entamé en son temps par Pasqua et sur lequel celui-ci dû reculer dans des circonstances particulières (« Nous allons réévaluer les motifs pouvant donner lieu à la déchéance de la nationalité française. Je prends mes responsabilités...»http://www.elysee.fr/president/les-actualites/discours/2010/prise-de-fonction-du-nouveau-prefet.9399.html).

Il s’agit ainsi de tracer un espace surveillé et menacé, celui des citoyens « d’origine étrangère ».  

Ce faisant, Sarkozy récupérera les vieilles théories du Front National, installées dans la panoplie de la droite au milieu des années 1980, par l’intermédiaire du Club de l’Horloge.

Ce club, qui se positionnait comme une passerelle idéologique entre le FN et la droite, écrivait dès 1984 : «  Aujourd'hui le code de la nationalité est une machine à fabriquer des "Français de papier", qui n'ont ni assimilé notre culture ni affirmé leur attachement à la patrie. Pour maintenir notre identité nationale, il est urgent de réformer cette législation. Le Club de l'Horloge, qui a lancé ce débat dans l'opinion, décrit ici la réforme qu'il faudra réaliser tôt ou tard… » 

La mise en pratique de  ces théories se fit par Chirac et Pasqua, en 1986 , lors du retour de la droite aux affaires. 

Elle fut symbolisée par la tentative de supprimer le traditionnel droit du sol et le droit à la nationalité française pour les enfants nés en France et issus de parents étrangers. "Être Français, ça se mérite" disait déjà Pasqua,  « La carte  nationale d'identité n'est pas la Carte Orange  », écrivait Le Pen qui siégeait alors au Parlement  dans l'exposé des motifs de sa proposition de loi n 82 « tendant à modifier le code de la nationalité française ».

Dans cette bataille du code de nationalité, le gouvernement Chirac-Pasqua, qui pensait remporter une victoire décisive, fut contraint de reculer fin 1986, en raison des grandes mobilisations étudiantes et de la mort du jeune Malik Oussekine, battu à mort par la police le 6 décembre de cette même année.

En 1993, la droite reprit son offensive et imposa notamment une "déclaration de volonté" des jeunes nés de parents étrangers; l'absence de cette déclaration avant 18 ans supprimait leur accession automatique à la nationalité.

La remise en cause du code de nationalité est dans notre pays, un marqueur historique de la convergence-concurrence de la droite avec le Front National.

En effet, la droite entretient depuis 30 ans des rapports ambigus avec le FN, depuis que l’UMP de l’époque s’est alliée avec le Front National lors de l’élection municipale de Dreux en Septembre 1983. Chirac avait alors approuvé cette alliance.

Depuis le début de sa carrière politique, Sarkozy applique le principe de son inspirateur Pasqua. Celui-ci a résumé sa doctrine, à la veille de la présidentielle de 1988, dans le magazine Valeurs actuelles du 2 mai 1988: « Sur l'essentiel, le Front national se réclame des mêmes préoccupations, des mêmes valeurs que la majorité »

Sarkozy a mené toute sa campagne électorale de 2007 en direction de la mouvance du Front national.

Un témoignage parmi d’autre résume son orientation.

L’écrivain Yasmina Reza a suivi de  l’intérieur la campagne de Sarkozy et en a tiré un livre « L’aube le soir ou la nuit»:

Elle raconte : « …Réunion avec son entourage, Nicolas Sarkozy parle (non daté):

 
Je vous dis une chose. Si on n'avait pas l'Identité nationale, on serait derrière Ségolène. On est sur le premier tour, mes amis. Si je suis à 30%, c'est qu'on a les électeurs de Le Pen. Si les électeurs de Le Pen me quittent, on plonge…».

(voir aussi Identité nationale : comment l’idée vint à Eric Besson

Sarkozy-Le Pen: le livre qui révèle

Sarkozy et le Front National: une liaison dangereuse

Mais au-delà du calcul électoral, le jeu avec le FN sert de paravent à une entreprise plus profonde et plus dangereuse, car venant du cœur du système de domination politique. L’enjeu stratégique porté par Sarkozy inclut l’unification de la droite autour du thème de la défense de l’« identité nationale » menacée, thème récurrent et éternel de la droite nationaliste dans notre pays.

C’est la reprise du cri éternel de la droite nationaliste française : Dehors les métèques !

Juifs dans les années 30, Musulmans et Roms  aujourd’hui, il s’agit toujours de désigner un ennemi national contre lequel se rassembler.

On notera au passage que l’équipe de Sarkozy est consciente de ce parallèle historique. 

Ainsi selon le journal Le Monde du 7 août, manifestement informé de première source, Alain Minc, habituel conseiller stratégique élyséen, à été tenu à l’écart de la préparation du discours de Grenoble, car il est le fils de Juifs polonais naturalisés.

La mise en place d’une stratégie de tension est facilitée par l’existence et la nocivité d‘un terrorisme se revendiquant  l’intégrisme islamiste  et par la mondialisation de l’information 

Ainsi Hortefeux mime-t-il la guerre avec les talibans à travers la mise en cause de Lies Hebbadj.

Me Marc Leyenberger, rapporteur de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), en témoigne ;  selon lui, plus que l'origine, c'est la religion qui crée le clivage. "Les Français acceptent mieux les étrangers, mais la dimension religieuse prend le pas sur l'origine ethnique. Dans nos enquêtes, on n'obtient pas les mêmes réponses si l'on parle de Maghrébins ou de musulmans."

 

Face à la gravité des projets de ce pouvoir perclus de scandales et qui multiplie les provocations, il est plus que jamais nécessaire de se rassembler.


Nous appelons nos lecteurs à se joindre à l’appel citoyen « Face à la xénophobie et à la politique du pilori : liberté, égalité fraternité » appelant à une manifestation à Paris le 4 septembre 2010, place de la République à Paris à 14h00, et partout en France, sur le site http://nonalapolitiquedupilori.org/

 

(Nous vous suggérons de consulter nos articles récents et plus anciens qui décrivent les racines de la situation actuelle et de les diffuser autour de vous; voir notamment

Europe : vague de racisme, les gouvernements responsables

Europe : une marée brune ?

Hortefeux : la honte de la République

Succès du Front National: quelles conséquences?

Gaudin: l'impensé colonial

Suisse : nouvelle victoire de l’extrême-droite.

Hortefeux : le retour du refoulé

Le sénateur complice de Le Pen

N.Morano au gouvernement:appel à l'extrême droite )

 

MEMORIAL 98

 

 

 

 

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18 juillet 2010 7 18 /07 /juillet /2010 07:33

28 mai 2020: Décès de Claude Goasguen, militant fasciste resté ancré dans le racisme.

Le décès de Goasguen donne lieu à un festival d'éloges dithyrambiques de toutes parts. C'est le cas bien sûr de ses amis de la droite et de l'extrême-droite dont Marine Le Pen. Mais ils viennent aussi de tous ceux qui le proclament toujours "ami de la communauté juive" malgré son très lourd bilan en matière de racisme.

A gauche c'est Jean-Luc Mélenchon qui lui rend hommage sur Twitter https://mobile.twitter.com/JLMelenchon/status/1265955192165597184

 
 
"Claude Goasguen était un rude adversaire. À l'heure de la mort je veux témoigner de son urbanité courtoise en privé et de son exquise culture contre révolutionnaire. Je vais vous dire qu'il me manquera comme interlocuteur. Condoléances à sa famille et ses compagnons politiques."
C'est franchement nauséabond, quand on additionne son engagement fasciste, ses injures racistes et sexistes y compris à l'encontre de Rachida Dati, sa profanation de l'étoile jaune de la Shoah (voir ci-dessous) et son soutien à l'invasion de la Crimée par Poutine en 2015 ainsi que son appui à Assad.
Mais peut-êtres sont-ce justement ces deux derniers points qui font dire au dirigeant de la LFI " Je vais vous dire qu'il me manquera comme interlocuteur..." Son tweet ci-dessus est d'ailleurs très apprécié par les amis de l'"exquis" Goasguen.
 
Pour notre part, nous maintenons notre appréciation de celui qui s'est engagé pour le fascisme et l'Algérie coloniale et n'a jamais vraiment rompu avec son passé.
 
MEMORIAL 98
 

Le jeu malsain avec de la droite stigmatisant le prétendu « fascisme » de la presse indépendante (dont Médiapart) dans l'affaire Bettencourt a été précédé d’un dérapage tout aussi grave, passé quasiment inaperçu, de la part d’un des ténors de l’UMP et ancien du groupe fasciste "Occident" , Claude Goasguen.

Le 7 juin dernier (2010), lors d'un débat au Conseil de Paris portant sur les projets de logements sociaux dans le XVIe, Goasguen, député-maire de cet arrondissement aisé, qui compte uniquement 2,4% de logements sociaux, contre plus de 30% dans des arrondissements de l'Est parisien, s'est emporté face aux critiques et a déclaré:

 

"Si vous voulez, vous pouvez nous mettre une étoile jaune

avec XVIe (arrondissement) écrit dessus".

 

Il reprenait ainsi la formule utilisée par le dirigeant de la droite allemande Roland Koch qui avait assimilé le sort des personnes fortunées sous un gouvernement de  gauche à celui des Juifs sous le nazisme, car selon lui ces deux  catégories étaient pareillement stigmatisées par une « étoile jaune » (voir  Allemagne: le bacille de Koch ).

Nicolas Sarkozy et Mme Bruni Sarkozy ont aussi recouru à ce genre de propos (voir Sarkozy et la presse "collaborationniste": un recyclage)

Interrogé par des journalistes après la séance, Claude Goasguen, ne s’est pas excusé,  mais s’est justifié en rappelant qu'il "aime" et "défend" la communauté juive. C’est la ritournelle habituelle quand le retour du refoulé s’exprime au grand jour (voir  Frêche: raciste et antisémite! )

Il a ainsi explicité (et à notre sens confirmé) son propos:"Quand je dis: est ce que je dois mettre l'étoile jaune? entendez: je ne suis pas un pestiféré. Les habitants du XVIe arrondissement ne sont pas des pestiférés", a-t- il souligné.

On appréciera l’association d’idées et d’images. Un tel « ami  de la communauté juive" n’ignore sans doute pas que l’accusation de propager la peste noire a pesé sur le sort des communautés juives d’Europe, massacrées au nom de cette légende antisémite.

Ou peut-être, par un nouvel élan de retour du refoulé, évoquait-il la peste brune, lui qui a été membre du groupe réellement fasciste et antisémite « Occident » (voir  Devedjian copie les insultes du Front national )

 

 

Goasguen préside le groupe d'amitié France-Israël à l'Assemblée nationale ( en 2010) ; il semblerait normal que ce groupe le censure et  le démette de sa  fonction, voire de son appartenance .

En effet, comment peut-on prétendre « défendre Israël » et « aimer la communauté juive » tout en banalisant et en profanant un  symbole de la Shoah? Mais il est probable que sa proximité avec une partie de l’establishment de la communauté juive et de la droite israélienne et le protège contre cette juste sanction. (voir Stéphane Guillon: bravo! , Alliance Israélite : débattre avec une alliée du Front National ?   Hortefeux : le retour du refoulé , )

Le silence sur cet épisode est d’ailleurs quasi-total ;  le PS parisien s’est déclaré « choqué », sans réellement mener bataille.  

Il est aussi à noter que Goasguen est un des animateurs du mouvement « Génération France » de JF. Copé et participait à ses récentes assises. Copé semble ainsi  se spécialiser dans le regroupement de la fraction la plus radicale de la droite (voir Succès du Front National: quelles conséquences?) C’est aussi lui qui a lancé l’offensive contre les méthodes « fascistes » de la presse ( Woerth, Copé et le Front National : décryptage).

 

MEMORIAL 98

 

Actualisation du 14 septembre 2016

Claude Goasguen, député-maire LR du 16ème arrondissement de Paris et soutien de Sarkozy, a un problème avec les maghrébins et la guerre d’Algérie.

C'est aussi un ancien du groupe fasciste et antisémite "Occident", comme nous l'avons indiqué ci-dessous.

Il n'a rien oublié et déclare: " ... Le schéma, il est trentenaire en réalité. Nous n'avons pas voulu voir l'immigration avec les yeux qui étaient ceux des hommes politiques lucides. Nous avons un problème avec les maghrébins, incontestable. Cette affaire de la guerre d'Algérie a été très mal perçue par la communauté musulmane maghrébine de la troisième génération mais aussi par certains Français. Elle ressort. Aujourd'hui, il faut avoir le courage de l'aborder non pas dans la discrimination, mais franchement." C'est lui aussi qui manipule l'étoile jaune comme nous le montrons ici .

 

 

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13 juillet 2010 2 13 /07 /juillet /2010 23:48

Rupture?

 En matière de politique africaine, la rupture sarkozyste est une imposture. On assiste à une poursuite voire à une aggravation du soutien aux dictateurs, ainsi qu’à un appui sans faille aux grandes entreprises néo-coloniales françaises.

Parmi d’autres exemples, Au Gabon, la France a fait "élire"le fils Bongo ; Balkany, ami et conseiller de Sarkozy, a défendu  D. Camara, chef des massacreurs guinéens.

L’ambassadeur JC. Ruffin, renvoyé de son poste  au Sénégal pour avoir refusé de soutenir la dérive du régime Wade, porte un diagnostic impitoyable sur la situation : il démontre que le ministère des Affaires étrangères est dépossédé de tout rôle, au profit des réseaux occultes de l’Elysée.

 Quelques semaines après son élection, lors de son fameux discours de Dakar  du 26 juillet 2007, Sarkozy avait déjà démontré le peu de cas qu’il faisait de l’histoire africaine et du long combat de ce continent pour son émancipation ( Sarkozy: service minimum sur la Shoah et insultes pour les Africains ).

Nous nous associons aux différentes démarches de protestation contre la participation aux festivités du 14 juillet des dictateurs africains et de leurs troupes d’élite, symboles d’oppression et de crimes.

Nous publions ci-dessous un extrait de l’appel de la fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) puis l’appel du collectif réuni autour de l’association Survie.

 MEMORIAL 98

 

Appel FIDH

14 juillet 2010 : la fête nationale française, fête de l’impunité ?

 Monsieur le président,

 Le 14 juillet, vous allez présider les célébrations de la fête nationale française qui, cette année, ont été placées sous le signe du cinquantenaire des indépendances des anciennes colonies françaises en Afrique.

 La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et ses 164 organisations membres et en particulier son organisation membre en France, la Ligue des droits de l’Homme et du Citoyen (LDH), sont gravement préoccupées par le fait que les délégations de certains pays invités aux festivités du 14 juillet puissent comprendre des personnes responsables de graves violations des droits de l’Homme, notamment des personnes mises en cause dans des instructions ouvertes devant la justice française pour de tels faits ; et qu’elles bénéficient d’ une immunité juridique à laquelle elles n’ont pas droit.

 

 

Appel de plusieurs organisations africaines et françaises qui ont organisé une manifestation ce 13 juillet

50 ans de Françafrique, ça suffit !

 

Arrêtons le soutien aux dictateurs ! Soutenons les peuples africains !

 Le 14 juillet à Paris, des unités militaires de 14 pays africains défileront sur les Champs - Elysées, au côté des troupes françaises. Convoqués par Nicolas Sarkozy, les chefs d’État, amis de toujours de la France et des réseaux de la Françafrique : les Gnassingbé (Togo), Bongo (Gabon), Compaoré (Burkina Faso), Déby (Tchad), Sassou Nguesso (Congo Brazzaville), Biya (Cameroun) seront présents dans la tribune présidentielle.

 

Ceux-là, ainsi que d’autres dictateurs et putschistes, responsables pour certains du massacre d’une partie de leur population et du maintien de celle-ci dans la pauvreté, viendront s’assurer du soutien politique, économique et militaire et de leur enrichissement personnel auprès de leur ancienne puissance coloniale.

 

La France qui, durant la colonisation, avait abondamment pillé les ressources et utilisé les peuples comme réservoir de main d’œuvre, poursuit depuis 50 ans sa politique par tous les moyens, au détriment du développement des pays concernés, ce qui amène de nombreux africains à migrer pour nourrir leurs familles.

 

Dans la plupart des pays concernés, les gouvernements de la France ont éliminé ou se sont rendus complices des assassinats des leaders qui ont combattu pour l’indépendance de leur pays comme Patrice Lumumba, Medhi Ben Barka, Félix Moumié, Ruben Um Nyobé, Ernest Ouandié, Thomas Sankara, Sylvanus Olympio, Farhat Hached … Les autorités françaises ont mis en place des dictateurs, intégrés dans les réseaux de la Françafrique où ils côtoient l’Etat major de l’Armée, l’Elysée et des grandes entreprises comme Total, Bouygues, Bolloré, ou Areva. De l’Afrique de l’Ouest au Maghreb où Ben Ali et Mohamed VI prospèrent sur le dos de leurs peuples, l’héritage du colonialisme est toujours présent.

 

Aujourd’hui encore, la plupart des élections dans ces pays sont truquées, les opposants souvent emprisonnés, parfois torturés ou assassinés, par ceux là même qui défileront le 14 juillet, avec la complicité des autorités françaises.

 À cette politique françafricaine s’ajoute une agriculture exportatrice européenne et la recolonisation des terres qui détruisent les productions locales, accélèrent le réchauffement climatique et contraignent les paysans africains à fuir les campagnes ou à migrer vers l’Europe. Cette « Europe Forteresse » qui fabrique des sans papiers, les exploite, et les expulse sous couvert d’accords de réadmission codifiés dans la Directive Européenne de la Honte, au mépris de la Convention Européenne des Droits de l’Homme

PS Le Canard enchaîné du 14 Juillet révèle que J. Chirac a préfacé un ouvrage de l’autocrate congolais Sassou N’Guessou intitulé «Congo, un rêve d’avenir » Chirac apporte ainsi son soutien à un des « présidents dictateurs » particulièrement réputé pour sa brutalité et sa corruption. Il a fait massacrer plusieurs centaines d’opposants par sa garde présidentielle en 1999 ; une plainte pour « crime contre l’humanité » est déposée contre lui à Paris.

N’Guesso  a tenté de faire croire l’an dernier que Nelson Mandela avait préfacé son précédent ouvrage. Un démenti formel de la fondation Mandela rappelait qu’il s’agissait d’ « un dictateur dont les élections sont régulièrement truquées".

 

 

MEMORIAL 98

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11 juillet 2010 7 11 /07 /juillet /2010 14:20

 

 

Le rapport annuel de la Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI) est paru le 8 juillet dernier et contient un rapport spécifique sur la France.

Nous en  publions  des extraits ci-dessous.  

Ce rapport officiel, issu du Conseil de l’Europe, qui regroupe 47  pays, met en cause les responsables politiques du continent en indiquant :

« … L’opinion publique, dont l’attitude négative est alimentée par un discours politique de plus en plus xénophobe, rend les immigrés responsables du chômage et de la détérioration de la sécurité…. »

Ce rapport semble avoir été écrit presque sur mesure pour les gouvernement français et italien, pour Sarkozy et Berlusconi.

Ces régimes ont multiplié les initiatives désignant les populations étrangères et les minorités comme responsables des problèmes de leurs pays.

Le gouvernement français a de plus mis en place un « ministère de la xénophobie » dit de l’identité nationale et lancé une campagne officielle sur le même thème. Il comporte en son sein un ministre condamné par la justice pour injure raciale et s’apprête à faire passer une loi criminalisant le port du niquab islamique.

(voir notamment

  Europe : une marée brune ?

Hortefeux : la honte de la République

Handicapé expulsé: barbarie!

A supprimer : le ministère de l'Identité nationale

Hortefeux : le retour du refoulé

Europe: contre l'enfermement des étrangers

Identité nationale : comment l’idée vint à Eric Besson

Italie: danger fasciste? )

 

Les derniers scandales français en date, qui méritent de figurer dans le rapport, portent sur les Roms et  sur les visas:

La destruction à Saint Denis le 6 juillet du campement Rom du Hanul, qui existait depuis 10 ans, après avoir signé une convention avec la municipalité locale. Cette expulsion est parfaitement illégale, dans la mesure où aucune décision de justice n’a été notifiée aux personnes concernées. Il s’agit d’un exploit du préfet Lambert, ancien commandant de CRS et proche collaborateur de Sarkozy. 

Le rapport récent de la Cimade documente aussi à nouveau l’arbitraire qui règne en matière de visas.

 

 Extraits du rapport officiel du Conseil de l'Europe:

"... L’ECRI a rendu public aujourd’hui son rapport annuel, qui étudie les grandes tendances observées en matière de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie, d’antisémitisme et d’intolérance en Europe.

 Dans le rapport, elle se dit préoccupée par les conséquences de la crise économique pour les groupes vulnérables – surtout l’augmentation du chômage et la réduction des services sociaux.

 L’opinion publique, dont l’attitude négative est alimentée par un discours politique de plus en plus xénophobe, rend les immigrés responsables du chômage et de la détérioration de la sécurité.

 

L’ECRI appelle les Etats européens à appliquer scrupuleusement leur législation visant à prévenir et à combattre le racisme, l’intolérance et la xénophobie, et à combler les vides juridiques qui perdurent. Si elle reconnaît que certains Etats ont adopté une législation adaptée, l’ECRI souligne néanmoins que l’application des textes « reste souvent un défi ».

 L’ECRI est également préoccupée par la persistance du recours généralisé au profilage racial par la police, par les abus dans la lutte contre le terrorisme et par les brutalités policières contre des groupes vulnérables. Le rapport conclut que :

 * Les Roms et les Gens du voyage restent en butte à une hostilité ouverte et à l’exclusion sociale ; ils sont victimes de meurtres et de raids contre leurs campements.

    * Le racisme anti-Noirs perdure en Europe et se traduit souvent par des attaques organisées contre la communauté noire et par de fréquentes injures liées à la couleur de peau lors des manifestations sportives.

    * La discrimination envers les musulmans persiste dans les domaines de l’emploi, du maintien de l’ordre, de l’urbanisme, de l’immigration et de l’éducation. Depuis peu, les musulmans sont également visés par des restrictions spécifiques d’ordre juridique. Les Etats doivent faire plus pour encourager la tolérance à l’égard de la diversité religieuse.

    * L’antisémitisme perdure en Europe. Les actes de vandalisme visant des synagogues et des cimetières juifs restent, avec le négationnisme, des sujets de préoccupation...

Même ce dernier paragraphe sur le négationnisme s’applique au gouvernement, qui en assimilant les médias indépendants à une « presse collaborationniste", banalise la Shoah et le régime de Vichy (voir Qui joue avec le fascisme ?

Sarkozy et la presse "collaborationniste": un recyclage ).

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10 juillet 2010 6 10 /07 /juillet /2010 22:52

Réfugiées de Srebrenica

Quinze ans après, n’oublions pas le génocide !

 

Dimanche 11 juillet, plusieurs dizaines de milliers de personnes se recueilleront sur place et partageront leur douleur et leur colère face à l’impunité. Une délégation des associations de solidarité francophones sera présente. 

À dix jours de la commémoration des 15 ans des massacres à Srebrenica, un nouveau charnier vient d'être localisé à proximité de la ville.

Les experts légistes supposent que la fosse contient des restes de victimes tuées dans un entrepôt agricole à Kravic; c’est  là que plus de mille hommes ont été tués,  parmi un total 8.000 hommes et adolescents bosniaques massacrés en quelques jours. Un crime qualifié de génocide par la Cour Internationale de Justice (CIJ)

Près de 6.800 personnes ont déjà été identifiées, exhumées d’une centaine de fosses communes.

Le 11 juillet, un enterrement collectif de 700 victimes nouvellement identifiées aura lieu au centre mémorial de Potocari, près de Srebrenica 

La reconnaissance du génocide Srebrenica ne doit pas occulter le reste de la Bosnie-Herzégovine car  les autres massacres de masse perpétrés n' ont pas été reconnus, malgré la saisine de la CIJ par la Bosnie-Herzégovine.

De plus, la CIJ n’a pas reconnu l’Etat serbe de l’époque comme responsable du génocide perpétré contre les non-serbes mais seulement de n’avoir pas empêché les "massacres" des Bosniaques (Musulmans) après la chute de Srebrenica.

Or, les preuves existaient : les comptes-rendus du Conseil Suprême de Défense de la Serbie Monténégro de Milosevic en témoignent.

Mais certaines pages ont été soustraites par des juges du Tribunal International pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) au procès de Milosevic, afin qu’elles ne soient pas connues de la CIJ.

C’est pour avoir publié le contenu de deux décisions confidentielles de la chambre d'appel du TPIY, qui refusait de rendre publics certains documents que Florence Hartman ancienne porte-parole de la procureure, a été condamnée à 7000 euros d’amende par le TPIY . Elle a fait appel de ce jugement inique ; nous soutenons son combat, avec le collectif des associations (voir L'étrange procès de Florence Hartmann)

 

L'arrêt de la CIJ exigeait aussi de la Serbie qu'elle punisse les auteurs du génocide et cette obligation continue de s'imposer puisque les autorités de Belgrade n'ont toujours pas livré à la justice internationale le chef de l'armée des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, qui aux dires mêmes du Procureur en chef du TPIY, se trouve encore sur le territoire de la Serbie.

Mladic doit être livré et jugé !

Dans ces conditions le déni prévaut encore et toujours dans les opinions publiques serbes, dans l’entité serbe de Bosnie, comme en Serbie même où quelques progrès sont toutefois constatés. Ainsi une reconnaissance partielle et une demande de pardon a été récemment formulée par les autorités, dans un contexte de demande d’adhésion à l’Union Européenne.

 

La responsabilité de L’ONU et des grandes puissances

Le 11 juillet 1995, alors que les milices serbes de Bosnie approchent de l'enclave de Srebrenica, des dizaines de milliers de civils prennent la route de Potocari, à 8 kilomètres de distance. C'est là qu'est basé le quartier général du bataillon néerlandais de soldats de la Forpronu (Force de protection des Nations unies). Quatre cent cinquante hommes y sont chargés d'assurer la protection des quelque 40 000 habitants de Srebrenica, en majorité des musulmans de Bosnie.  

 Quand les miliciens serbes de Bosnie séparent les hommes des femmes, les soldats néerlandais regardent et laissent faire. Les hommes sont entassés dans des cars et seront exécutés. On dénombre environ 8 000 victimes à l'issue de ce massacre, qualifié de génocide par la Cour Internationale de Justice et par le TPIY.

Parmi les hommes qui ont choisi de se placer sous la protection des Nations unies, pratiquement aucun n'a survécu. Ceux des habitants de Srebrenica qui se sont réfugiés dans les forêts, eux, ont eu un peu plus de chances de survie.

 

Le mandat de l'ONU en Bosnie prévoyait pourtant  clairement un recours à la force en cas de besoin. Le 10 juillet, la veille du massacre, le commandant du bataillon néerlandais avait demandé au général français Bernard Janvier, qui assumait le commandement militaire des Nations unies en ex-Yougoslavie, de lancer des frappes contre les forces serbes de Bosnie. Mais il n'a pas été entendu.

Deux avions de l'ONU ont bien décollé, mais sans effectuer de frappes significatives.

En France, une mission parlementaire s'interrogea en 2001 sur les raisons de cette « erreur » du général Janvier et conclut que « Srebrenica est aussi un échec pour la France ». « La mission d'information est convaincue qu'en effectuant des frappes massives sur la route sud, la seule qui menait à Srebrenica, l'ONU et l'Otan auraient pu arrêter l'offensive », estimaient les auteurs du rapport.

Le général Janvier avait rencontré Ratko Mladic, le chef militaire des Serbes de Bosnie, un mois avant le massacre. À l'époque, plusieurs centaines de Casques bleus étaient retenus en otages par les milices serbes. La commission parlementaire française n'exclut pas l'hypothèse qu'une entente ait été trouvée entre les deux hommes : la libération des otages contre la non-intervention de l'ONU à Srebrenica.

Une autre hypothèse met en cause les autorités néerlandaises de l'époque.

Le 11 juillet, le ministre de la Défense néerlandais aurait téléphoné au commandement de la Forpronu pour demander que les avions de l'ONU, qui avaient déjà décollé, regagnent leur base. Il aurait craint pour la vie des Casques bleus néerlandais.

 

L'affaire est extrêmement sensible aux Pays-Bas, au point qu'elle a contraint un Premier ministre à la démission. En 2002, un rapport officiel a été publié, estimant que les soldats néerlandais ont été confrontés à une « mission impossible » à Srebrenica, car ils étaient trop faiblement armés. Une plainte a également été déposée contre l'ONU par les familles des victimes de Srebrenica. Mais le tribunal néerlandais qui avait été saisi s'est dit incompétent, car l'ONU bénéficie de l'immunité.

Les Nations unies ont reconnu leur responsabilité dans le massacre de Srebrenica en 1999. Un rapport présenté par son secrétaire général, Kofi Annan, reconnaissait alors la « faillite de la politique dans des zones de sécurité ».  

Le rapport ajoute : « La communauté des nations, en décrétant un embargo sur les armes, a laissé les Serbes dans une position de supériorité militaire écrasante et a, en fait, privé la République de Bosnie-Herzégovine de son droit de légitime défense, consacré dans la Charte des Nations unies ». « La fourniture d'une aide humanitaire n'était pas une initiative suffisante face aux opérations de ´´nettoyage ethnique´´ et de génocide ». « Srebrenica a été le révélateur d'une vérité que l'ONU et le reste du monde ont comprise trop tard, à savoir que la Bosnie était une cause morale autant qu'un conflit militaire. La tragédie de Srebrenica hantera à jamais notre histoire » (voir sur la faillite de l'ONU au Rwanda, en Bosnie et au Sri-Lanka: Sri Lanka : ONU silencieuse, régime impuni

et Bosnie:les parias de la solidarité)

 

MEMORIAL 98

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9 juillet 2010 5 09 /07 /juillet /2010 22:33

D'où provient le style des attaques de la droite contre la presse et en particulier contre le journal en ligne Mediapart, le comparant à la presse "collaborationniste"? (voir  Qui joue avec le fascisme ?

Woerth, Copé et le Front National : décryptage )

Nous avions déjà relevé en février 2008 cette banalisation de la Shoah, puisque à l' époque Carla Bruni-Sarkozy avait  comparé le site du Nouvel Observateur à "la dénonciation des juifs pendant la guerre... (lire ci-dessous l'article intégral) Elle avait du s'excuser, car selon ses propres termes "j'ai comparé, à tort, les méthodes employées dans les sites internet avec celles employées par la presse collaborationniste..."

Cet article rappelait aussi un dérapage de Sarkozy comparant les contrôles fiscaux et les dénonciations de Vichy.

Manifestement ces formules sont recyclées actuellement, peut être par les mêmes conseillers en communication?

Mme Sarkozy Bruni dérape à propos des Juifs et de la Shoah.

Encore une banalisation de la persécution des juifs
Interrogée par l'Express du 13 février 2008 sur la plainte déposée par Nicolas Sarkozy contre le site Internet du Nouvel Obs - qu'il accuse de "faux" à propos d'un SMS, Mme Bruni Sarkozy déclare : «  La plainte justifiée de mon mari n'est pas contre un organe de presse, bien sûr, mais contre les "nouveaux moyens de désinformation". Internet peut être la pire et la meilleure des choses. A travers son site Internet, Le Nouvel Observateur a fait son entrée dans la presse people. Si ce genre de sites avait existé pendant la guerre, qu'en aurait-il été des dénonciations de juifs?... »
Cette déclaration pourrait n'être qu'une démonstration de narcissisme exacerbé ou une manifestation de l'absence totale du sens de la mesure ainsi qu'un signe de la confusion des esprits, car elle ne provoque aucun réaction du journaliste qui réalise l'interview.
Mais il se trouve que Nicolas Sarkozy a commis il y a quelques mois un dérapage semblable, tendant à banaliser la délation envers les juifs sous le régime de Vichy, comparée et assimilée à la dénonciation de délits fiscaux.
  
Pour défendre la « dépénalisation du droit des affaires » (terme pudique pour l'impunité garantie aux patrons, mêmes voyous) lors de l'université d'été du Medef le 30 août dernier, il avait utilisé la formule suivante :
« A quoi sert-il d'expliquer à nos enfants que Vichy, la collaboration, c'est une page sombre de notre histoire, et de tolérer des contrôles fiscaux sur une dénonciation anonyme, ou des enquêtes sur une dénonciation anonyme ? ». Il avait été applaudi frénétiquement par son auditoire patronal, absolument ravi par cette scabreuse comparaison.
Nous écrivions alors (Voir notre article précédent  Sarkozy: nouveau dérapage sur Vichy ) :
"Le drame de Vichy et de la collaboration ne réside pas essentiellement dans la forme des dénonciations et leur anonymat mais leur contenu et les « lois » barbares auxquelles elles faisaient référence. On y dénonçait les Juifs parce que Juifs et on les envoyait ainsi vers la mort.
Comment peut-on, même par démagogie, comparer cette époque terrible et la situation actuelle ? Peut on mettre en parallèle, comme le fait N.Sarkozy, la déportation des Juifs et  un contrôle fiscal ? Comment cette image a-t-elle pu figurer dans un discours officiel et de telles paroles être prononcées par un président de la République ? Pourquoi il y a-t-il si peu de réactions? Qu'on imagine le scandale si Le Pen avait osé une telle déclaration.
Il s'agit en effet d'une rhétorique qu'on trouve habituellement dans la presse d' extrême droite ou lors des « dérapages » de ce genre.
Ainsi en 2002 en Allemagne, le dirigeant démocrate-chrétien Koch avait provoqué un tollé en rapprochant le sort des personnes fortunées sous un gouvernement de  gauche, avec celui des Juifs sous le nazisme,  car ces 2 catégories étaient selon lui pareillement stigmatisées par une étoile jaune. Il s'était excusé et avait retiré ses propos.


Sarkozy quant à lui n'a manifestement pas l'intention de revenir sur ce parallèle révisionniste. Mais faisons silence, semblent dire les médias aux ordres, car il ne faut surtout pas "diaboliser" le président actuel."


Ce commentaire sur la comparaison "révisionniste" de Nicolas Sarkozy s'applique également à la référence reprise par Mme Sarkozy-Bruni.

Elle s'est excusée depuis d'avoir comparé le Nouvel Observateur à "la presse collaborationniste" ( sa déclaration publiée sur le site Internet de l'Express précise :"... Dans l'édition d'aujourd'hui, 13 février 2008, L'Express me consacre une longue interview, au cours de laquelle j'ai comparé, à tort, les méthodes employées dans les sites internet avec celles employées par la presse collaborationniste..."

L'interrogation demeure: comment une telle formule délétère a-t-elle pu être maintenue,  alors que le directeur de l'Express relate que l'interview a été relue et amendée à de nombreuses reprises? Pourrait il s'agir de la prose d'un conseiller  qui tient la plume pour Mr et Mme Sarkozy et qui s'applique à banaliser le génocide des juifs pendant la Shoah?


MEMORIAL 98

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7 juillet 2010 3 07 /07 /juillet /2010 23:59

 

 

Jour après jour, il se confirme que comme nous l’avions annoncé dès le 1er juillet ( Woerth, Copé et le Front National : décryptage) , le pouvoir s’est maintenant calé sur la ligne de l’appel au « fascisme », face à la vague de révélations qui menacent de l’emporter.

Cette ligne va se poursuivre et s’amplifier dans les prochains jours, en accompagnement des attaques personnelles et politiques contre  Edwy Plenel et Mediapart,  déjà finement accusés de « fascisme » et de « trotskisme », recyclant ainsi la vieille formule stalinienne de « l’hitléro-trostkysme ».

 Les allusions à Bérégovoy et à Roger Salengro vont se multiplier.

Pour le pouvoir et ses communicants, il s’agit avant tout de détourner l’attention du fond du dossier, de faire peur, d’isoler si possible la partie de la presse qui fait correctement son travail d’investigation et finalement de recourir à la théorie du complot.

Il s’agit aussi d’intimider le Parti socialiste, embarrassé par la tension montante et, pour partie, par le rappel des affaires passées et du jeu trouble de Mitterrand avec Le Pen.

Au passage, le pouvoir offre une énorme publicité à Marine Le Pen, érigée par lui en réceptacle des frustrations de l’électorat de droite.

Sarkozy pense sans doute pouvoir récupérer cet électorat dans le futur, voire parvenir à un arrangement avec les dirigeants du Front National. 

 Pour l’instant et après son lancement par Copé l’offensive prend une  forme  brutale et grotesque développée par les  « voyous » du régime (Morano, Estrosi, Eric Raoult, X. Bertrand.)

Ils connaissent bien le sujet puisqu’ils ont été mêlés à différentes tractations avec le Front National.

 Ainsi Estrosi a été un fervent défenseur de l’alliance avec le Front National lors des régionales de 1998 en PACA, contre François Léotard. Dans un entretien à "Minute" du 11 mars 1998, Estrosi avait d’ailleurs annoncé :
« Dire "moi je suis là pour empêcher M. Le Pen d'exercer des responsabilités parce qu'il est xénophobe" ne me semble pas la meilleure méthode pour être crédible et efficace»(voir Sarkozy, Gaudin, Estrosi: l'ombre du Front National )

 Morano est une spécialiste de l’invective extrême. A propos des critiques de la gauche contre la rétention de sécurité elle avait ainsi déclaré :

"Je laisse le soin aux Français de juger le Parti Socialiste qui se met clairement du côté des assassins et oublie toutes les victimes »

 Elle  a d’ailleurs elle-même collecté des signatures pour permettre à  Le Pen de se présenter à l’élection présidentielle de 2007. La consigne de Sarkozy était de manifester ainsi  sa bonne volonté à l’égard du dirigeant du FN et de ses électeurs. Le Canard enchaîné, jamais démenti depuis, l’indique dans son édition du 11 Avril 2007 : "En Meurthe-et-Moselle, par exemple, Nadine Morano, en bon petit soldat, réunit des maires ruraux début mars; “Nous étions cinq ou six à être désignés pour signer en faveur de Le Pen. Nadine nous a demandé d’envoyer nos parrainages non pas directement au Conseil constitutionnel, mais au siège du comité de soutien départemental de l’UMP. C’est elle, ensuite, qui les a emmenés à Paris raconte l’un d’eux"… » ( Morano : récidive d’une collaboratrice du Front National

N.Morano au gouvernement:appel à l'extrême droite )

Toute la campagne présidentielle de Sarkozy a été marquée par la complaisance envers le Front National. Ainsi le  lorsque le Monde lui demande  le 26 Avril 2007:

« …Avez-vous des valeurs communes avec le FN ? », Sarkozy répond : « Mes valeurs sont les valeurs de la République : travail, mérite récompense, fraternité, autorité, exigence, récompense… ».

 Cette énumération est évidemment choisie pour sa compatibilité avec les « valeurs » du FN. Il reprend ainsi le postulat fondamental de son mentor Pasqua  qui, lors de la campagne présidentielle de 1988, affirma les« valeurs communes » de la droite et de l’extrême droite.(voir en détail Sarkozy et le Front National: une liaison dangereuse)

La lutte contre la corruption est une valeur de gauche, profondément républicaine.

Ne nous laissons pas intimider par les menaces de l’UMP.

MEMORIAL 98

 

 

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4 juillet 2010 7 04 /07 /juillet /2010 22:55

 

 

La tribune en défense d’Eric Woerth  signée par Simone Veil à propos de l'affaire Bettencourt  illustre le destin tragique de cette figure éminente, si justement populaire dans la société française.

Ce texte est signé de son titre de "présidente d'honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah", ce qui tend à déconsidérer cette institution et accentue le malaise face à un texte de mauvaise foi qui ose évoquer le « populisme » et la « chasse à l’homme »

 On peut certes sonder les motivations profondes de cet appel et noter  sa concordance avec l’offensive médiatique  des communicants chargés de défendre le pilier du sarkozysme et des finances UMP.

Au-delà, force est de constater que tout au long de sa carrière politique, Simone Veil a eu à se confronter dans son camp, celui de la droite parlementaire, à des attaques et des cas de conscience dont elle n'a pas semblé appréhender toute l'ampleur et la cohérence.

Son autobiographie « Ma vie » mentionne d’ailleurs certaines de ces affaires:

1) La loi sur l’IVG en 1973 , votée grâce aux voix du PC et du PS et avec une toute petite minorité de voix de droite.

Elle raconte: «... Ma tâche me paraissait d'autant plus lourde que la profession médicale, dans l'ensemble, m'acceptait avec réticence. Il ne sert à rien de travestir les faits: face à un milieu au conservatisme très marqué, je présentais le triple défaut d'être une femme, d'être favorable à la légalisation de l'avortement et, enfin, d'être juive…. Plus nous nous rapprochions de l'échéance du débat, et plus les attaques se faisaient virulentes. Plusieurs fois, en sortant de chez moi, j'ai vu des croix gammées sur les murs de l'immeuble Les attaques qu'elle subit sont violentes. «On avait inscrit sur la porte de mon domicile: "Veil = Hitler"», …»

Simone Veil omet de préciser que des députés  de son camp,  de la droite officielle,  l’ont attaquée tout aussi abjectement.

 

2)   Raymond Barre et le "lobby juif "

 

Elle raconte à propos du gouvernement de Giscard dirigé par Raymond Barre « …Dès 1978, un dérapage verbal en Conseil des ministres avait bien failli mettre le feu aux poudres. Raymond Barre avait évoqué le «lobby juif» dans des termes que j'avais jugés déplacés. Après le Conseil, j'avais déclaré au président qu'en cas de nouvelle sortie de son Premier ministre sur le prétendu «lobby juif», je quitterais aussitôt le gouvernement en disant pourquoi. Giscard était intervenu, et Barre avait ensuite doctement expliqué ce qu'il avait voulu dire; à l'entendre, j'avais mal interprété ses propos.

Deux ans plus tard, après l'attentat de la synagogue de la rue Copernic, sa langue avait à nouveau fourché. Alors que son ministre de l'Intérieur, Christian Bonnet, évoquait l'hypothèse d'un coup monté et que le président de la République s'abstenait de toute déclaration, Raymond Barre avait déploré la mort, à côté de juifs, de « Français innocents»… »

Simone Veil participa aux cortèges de protestation contre l’attentat, mais ne démissionna pas du gouvernement Barre.

Elle siégea d’ailleurs dans le même gouvernement que Maurice Papon de 1978 à 1979 ( Décryptage: R. Barre récidive pour Papon et Gollnisch

Impunité de l'antisémite Barre

R.Barre: requiem pour un antisémite )

 

3)   Avec le pétainiste Robert Hersant

En 1979, Simone Veil est à la tête d'une liste RPR-UDF aux élections européennes.

Elle raconte elle-même : « La composition de la liste m'a presque totalement échappé. En particulier, la présence de Robert Hersant, dont le passé vichyssois était désormais connu de tous, ne me faisait aucun plaisir, c'est le moins que l'on puisse dire. On m'avait expliqué qu'il était difficile de se mettre à dos le propriétaire du tout-puissant Figaro. Une fois encore, la politique l'emportait ainsi sur les principes moraux. Ma seule échappatoire se référait à l'ancienne appartenance du patron de presse à la FGDS, le groupuscule politique qu'avait naguère dirigé François Mitterrand. J'avais donc tout loisir de renvoyer les socialistes qui m'attaquaient sévèrement sur ce sujet à leurs propres contradictions, ce que je ne me suis pas privée de faire. Il reste que, pour la première fois de ma vie, j'avais accepté, pour de basses raisons d'opportunité, un compromis qui avait à mes yeux l'allure d'une compromission… ».

Cela ne la conduisit pas à démissionner, ni à préciser que Robert Hersant avait été placé sur cette liste afin de lui garantir une immunité parlementaire pour ses manœuvres financières.

 

4) La candidature de Sarkozy de 2007.

Simone Veil est présidente de son comité de soutien

Àl’annonce de la création d’un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale par le candidat de l’UMP au cas où il serait élu, elle déclare:

"Je n'ai pas du tout aimé cette formule très ambiguë. J'aurais préféré parler d'un ministère de l'immigration et de l'intégration",

Comme on lui demande si elle a fait part de son désaccord à Sarkozy, elle répond: " Il est très difficile à joindre en ce moment. Mais je compte bien lui en parler. Je lui ai toujours dit ce que j'en pensais".

Voici comment de leur côté  Sarkozy et ses proches ont vécu et analysé cet épisode

Selon le livre Histoire secrète de la droite, 1958-2008  rédigé par des journalistes sarkozystes et qui décrit la genèse de la création d’un ministère de l’Identité nationale, ensuite confié à Brice Hortefeux :

« Le jeudi 8 mars 2007

. […] face à la remontée de Ségolène Royal dans les intentions de vote du second tour, une prompte décision s’impose. Pourquoi ce “coup de mou”que rien ne laissait présager ? L’analyse est fournie, une fois de plus, par Patrick Buisson (conseiller de Sarkozy issu de l’extrême droite ndlr) lors d’une réunion convoquée d’urgence.

– Nicolas est en train de se notabiliser, attaque Buisson. J’y vois la conséquence du choix de Simone Veil pour présider le comité de soutien.[…]

Puis, s’adressant à Sarkozy:

– Tu as percé parce que tu incarnes une transgression par rapport aux tabous de la politique traditionnelle. Il faut, sans tarder, envoyer un signal fort à toutes les couches nouvelles qui ont déjà basculé dans ton camp ou qui sont prêtes à le faire. Or, le tabou des tabous, c’est l’immigration. La transgression majeure, elle est là. Pas ailleurs. Il faut en remettre un coup sur le thème de l’identité nationale. Le silence, alors, est à couper au couteau. Seul Guaino intervient pour soutenir Buisson. Puis, après un nouveau silence, Sarkozy lui-même :

–    Patrick a raison. Je vais proposer la création d’un ministère de l’Identité nationale. Quant à Simone, je la gère. Elle doit comprendre. Elle comprendra."

 

Malgré cela, Simone Veil assumera jusqu’au bout son soutien à Sarkozy. Elle ne relèvera pas non plus les diatribes de Sarkozy et Guaino contre la « repentance » à propos de Vichy et de la collaboration

 

(voir Sarkozy-Le Pen: le livre qui révèle

Balladur et Sarkozy: de la préférence nationale à l'Identité nationale

Sarkozy et le Front National: une liaison dangereuse)

 

 

4)   La mémoire des enfants juifs.

 

En février 2008 Sarkozy déclare lors du dîner du CRIF que les  élèves de CM2 auront la charge de perpétuer individuellement la mémoire des enfants juifs assassinés pendant la Shoah. Simone Veil proteste vivement et déclare que cette proposition lui a « glacé le sang » (voir Sarkozy et la Shoah : analyse d’une manipulation) Le projet sera retiré.

 

Au total il apparaît que malgré sa vie exceptionnelle et la richesse de  ses combats et ses engagements, Simone Veil demeura aussi prisonnière de ses ses options idéologiques, qui incluent une forte hostilité à la gauche. 

 

PS du 25/8/10: certains lecteurs et amis du site considèrent que cet article est trop critique à l'égard de Simone Veil; or nous voulions avant tout souligner la dimension réellement tragique du parcours politique de cette personnalité exceptionnelle.

 

 

 

Memorial 98

 

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1 juillet 2010 4 01 /07 /juillet /2010 22:36

 

La dernière ligne de défense des dirigeants de l’UMP consiste à agiter l'épouvantail du Front national. À la suite de Copé, ils récitent consciencieusement les «  éléments de langage » qu’on leur a distribués.

 

 

Ainsi selon Copé, les propos de S.Royal, évoquant fort justement la corruption du régime Sarkozy, feraient le jeu de Marine Le Pen. Il déclare (France –Info le 29/6) :… "Cela rappelle les propos haineux de Marine Le Pen. Ségolène Royal a grandi à l'école de Mitterrand, une période où il y avait quelque connexion objective entre le PS et le FN, on retrouve ça aujourd'hui. Quand le PS joue à la haine, c'est une bonne façon de faire monter le FN. Il ne l'oublie pas et il regarde cela avec beaucoup d'intérêt."

On notera au passage que Marine Le Pen est étrangement  gratifiée d’un profil de dénonciation de la corruption, alors que son père a fait fortune en récupérant de manière contestée l’énorme héritage Lambert .

L'argument est surtout particulièrement fallacieux de la part de ceux qui chassent en permanence sur les terres de l'extrême-droite.

 

 

En l'espèce il rappelle surtout les turpitudes politiques de Woerth dont nous avons révélé ici même qu’il avait pactisé et collaboré  avec le Front National lors des régionales de 1998 ( Eric Woerth : quand il s’alliait avec le Front National)

Copé lui-même devrait balayer devant sa porte, puisqu’il vient de commettre un acte symbolique en intégrant dans son mouvement « Génération France.fr », un des « héros » de la collaboration directe avec le Front National,   le sénateur de la Lozère Jacques Blanc.

Celui-ci est  un de ceux qui, lors des régionales de 1998, ont fait alliance avec le Front National. Suite à un accord en bonne due forme, Blanc a été élu président de la région Languedoc-Roussillon et a géré la région avec l’extrême droite pendant toute la durée de la mandature, jusqu’en 2004  Copé connaît évidemment très bien la trajectoire de Blanc, qui avait été à l’époque vivement dénoncé par une partie de la droite elle-même.

Le président du groupe UMP, qui désire représenter une alternative ou une suite à Sarkozy, s’est aussi  positionné  comme le héraut de l'interdiction de la burqa, ce qui lui vaut d'ailleurs de se faire acclamer par les auditoires UMP.(voir Succès du Front National: quelles conséquences? )

Dans le cœur des défenseurs de Copé il y a  également Nadine Morano qui avait fait du zèle  dans la récolte des signatures d’élus pour permettre à Le Pen de se présenter en 2007 (tous les détails sont dans ces articles  N.Morano au gouvernement:appel à l'extrême droite et  Morano : récidive d’une collaboratrice du Front National )

On pourrait multiplier les exemples en évoquant Estrosi (voir Sarkozy, Gaudin, Estrosi: l'ombre du Front National , Gaudin élu avec les voix du Front National dès 1986( voir entre autres  Gaudin: l'impensé colonial ).

Surtout toute la campagne électorale de Sarkozy a été dirigée vers la récupération de l’électorat lepéniste, sur la base d’une surenchère sécuritaire et xénophobe (voir notamment  Sarkozy-Le Pen: le livre qui révèle

 Sarkozy et le Front National: une liaison dangereuse

Le recours à la menace lepéniste représente à la fois un leurre supplémentaire dans la campagne de la droite mais aussi l’expression de son angoisse face à la perspective d’une défaite politique.

 

MEMORIAL 98

 

 

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