L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.
Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.
Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes
(Arménie, Rwanda, Shoah ...)
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Le 4 juin1989 demeure le symbole d'un immense mouvement démocratique noyé dans la brutalité la plus extrême. Lors du 30e anniversaire du massacre de la place Tienanmen, les représentants de la dictature continuent à défendre ce massacre qui représentait selon eux"l'attitude correcte à adopter" voir ici
Mise à jour du 23 décembre 2017: nouvelles et terribles révélations sur l'ampleur de la répression en juin 1989 lors des manifestations pour la démocratie en Chine. Dix mille morts en une nuit, des cadavres "en pâte" sous les blindés et des manifestants achevés à la baïonnette par l'armée, confirmant ainsi les photos prises sur place et publiées il y a quelques mois (voir ci-dessous)
Ces informations sont rendues publiques au moment où un couple d'artistes, Hu Jiamin et son épouse ne donnent plus de nouvelles depuis une semaine, après avoir exposé en Chine une œuvre en hommage au prix Nobel de la paix Liu Xiaobo. Le 15 décembre, Hu Jiamin et Marine Brossard sont parvenus à exposer une fresque montrant une chaise vide devant des barreaux, à l'entrée d'une exposition dans la grande ville de Shenzhen, avant que les autorités ne recouvrent complètement cette œuvre, ont indiqué des témoins à l'AFP. Mise à jour: les deux artistes ont été libérés au bout de quelques jours.
La chaise vide évoque la mémoire de Liu Xiaobo, le dissident enfermé par le régime communiste pendant huit ans pour avoir réclamé la démocratie en Chine. Dans l'impossibilité de se rendre en Norvège pour recevoir son prix en 2010, il avait été représenté à la cérémonie par une chaise vide. Il est décédé en détention en juillet dernier. Rappelons qu'au cours de leur conférence de presse conjointe à Paris le 14 juillet, Donald Trump et Emmanuel Macron, interrogés par un journaliste chinois sur leurs impressions à propos du "président" chinois (non élu) Xi Jipeng, ont tous deux célébré « un des grands leaders de notre monde » (M. Macron), « un ami, un leader de talent, un homme très bon » (M. Trump), mais n’ont pas eu un mot pour dénoncer la mort d’un Prix Nobel de la paix en détention. Emmanuel Macron s'est contenté d'un tweet de 131 signes pour réagir après la mort de Liu.
Neuf clichés exceptionnels d’un étudiant chinois qui a photographié la violence de la répression de juin 1989 à Tiananmen
Dix mille morts en une nuit, des cadavres "en pâte" sous les blindés et des manifestants achevés à la baïonnette par l'armée . Vingt-huit ans après les faits, une archive officielle britannique consultée par l'AFP, livre un récit de la répression de la place Tiananmen, à Pékin, en juin 1989.
Cette révélation rouvre le débat sur le bilan exact et toujours incertain de la répression sanglante survenue dans la nuit du 3 au 4 juin, à l'issue de sept semaines de manifestations pour la démocratie en Chine.
Dix fois plus de morts que le bilan officiel
Le 5 juin 1989, Alan Donald, ambassadeur du Royaume-Uni à Pékin, conclut un télégramme secret adressé à son gouvernement par la phrase suivante : "estimation minimale des morts civils 10 000". Ce document des Archives nationales britanniques révèle ainsi une estimation presque dix fois plus élevée que les évaluations admises communément à l'époque et qui faisaient généralement état de plusieurs centaines à plus d'un millier de morts.
"Je pense que c'est fiable", a déclaré à l'AFP l'ancien leader étudiant chinois Xiong Yan, désormais naturalisé américain. L'estimation est également jugée crédible par le sinologue français Jean-Pierre Cabestan, qui rappelle que des documents publiés ces dernières années aux Etats-Unis ont abouti au même ordre de grandeur. "Cela fait deux sources assez indépendantes qui disent la même chose".
Le régime chinois, qui impose un tabou absolu sur cette période, avait de son côté affirmé fin juin 1989 que la répression des "émeutes contre-révolutionnaires" avait fait 200 morts chez les civils et "plusieurs dizaines" du côté des forces de l'ordre.
L'ancien leader étudiant Feng Congde, établi aux Etats-Unis, évoque quant à lui un autre télégramme envoyé trois semaines plus tard par l'ambassadeur Donald ramenant alors le nombre de morts entre 2 700 et 3 400. Lui juge cette estimation "assez fiable", relevant qu'elle recoupe celle faite à l'époque par la Croix-Rouge chinoise (2 700 morts) et par les comités étudiants eux-mêmes auprès des hôpitaux.
Les manifestants "taillés en pièces"
Le rapport de Donald livre un témoignage de la violence qui s'est déchaînée dans la nuit du 3 au 4 juin, lorsque l'armée a entamé son avance en direction de la place Tiananmen, cœur du pouvoir dictatorial, occupée par les manifestants.
"Les blindés de transport de troupes de la 27e armée ont ouvert le feu sur la foule (...) avant de lui rouler dessus", écrit-il.
L'ambassadeur cite pour source une personne dont le nom est caché mais qui a obtenu ses informations d'un "ami proche, actuellement membre du Conseil d'Etat", le gouvernement chinois. Une fois les militaires arrivés place Tiananmen, "les étudiants ont cru comprendre qu'ils avaient une heure pour évacuer, mais après seulement cinq minutes, les blindés ont attaqué", rapporte Alan Donald. Les manifestants "ont été taillés en pièces".
Les blindés ont ensuite "roulé sur les corps à de nombreuses reprises, faisant comme une 'pâte' avant que les restes soient ramassés au bulldozer. Restes incinérés et évacués au jet d'eau dans les égouts", rapporte-t-il en style télégraphique.
"Quatre étudiantes blessées qui imploraient d'être épargnées ont reçu des coups de baïonnette", ajoute l'ambassadeur, avant d'évoquer des ambulances militaires qui "ont essuyé des coups de feu alors qu'elles tentaient d'intervenir".
Les exactions sont imputées principalement à la 27e Armée, composée de soldats originaires de la province du Shanxi (nord). Elle est commandée par Yang Zhenhua, neveu de Yang Shangkun, alors "président de la République populaire de Chine" poste honorifique en couverture de la dictature.
Selon le document, la répression a engendré des tensions au sein de l’armée, le commandant militaire de la région de Pékin refusant de fournir nourriture et casernes aux soldats venus des provinces pour ramener l’ordre.
Il est temps que toute la lumière soit faite sur le massacre de Tienanmen et sur la répression qui l'a suivi, et que soient jugés ceux qui ont ordonné et commis ce massacre.
Malgré les preuves irréfutables, le régime dictatorial chinois empêche toujours toute discussion publique sur Tienanmen, 28 ans après cette grande révolte démocratique. Il est aidé en cela par le lâche silence des gouvernements qui tressent des lauriers au régime chinois afin de développer leurs relations commerciales
Memorial 98
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Le 5 juin 1989, au petit matin, des étudiants sont morts sous les chars à deux pas de la place Tiananmen, sur l’avenue de la Paix céleste. Ils étaient les derniers à avoir évacué la place, reculant devant l’avancée des troupes. Ils faisaient partie d’un groupe de quelques dizaines de jeunes gens, épuisés mais pas abattus, poussant leurs vélos et emportant leurs banderoles fatiguées.
Ils ont quitté la place Tiananmen par une petite rue latérale et venaient de rejoindre l’avenue de la Paix céleste (Chang’an en chinois), quand trois chars ont surgi des nuages de fumée et foncé vers eux. Tout ceux qui n’ont pas eu le temps ou la force de sauter les barrières métalliques bordant la chaussée ont été écrasés sous les chenilles. Puis les chars ont continué leur route, laissant au bord du trottoir une scène d’apocalypse.
L’un de ces étudiants était occupé à photographier la séquence historique de la retraite de son groupe. Il a eu la chance d’échapper au carnage. Malgré l’horreur, il a continué à prendre des photos. Plus tard, il a développé clandestinement sa pellicule et annoté les tirages à la main.
Je l’ai rencontré quelques semaines plus tard. Il avait appris par des relations communes que je rentrais en France et m’a demandé si j’étais d’accord pour emporter ses tirages. Il n’avait trouvé aucun autre moyen de rendre ces images publiques car, depuis le 4 juin, un contrôle très sévère s’était abattu à tous les postes-frontières.
En août 1989, j’ai rapporté en France ce mince paquet de photos.
Voici la série des neuf photos qui racontent, presque minute par minute, cet épisode tragique.
Ursula Gauthier.
Actualisation 5 juin 2016 :
27 ans après la révolte et la répression de Tienanmen, la dictature au pouvoir en Chine empêche toujours toute commémoration ou même mention de ces évènements. Le 1er juin le collectif des Mères de Tiananmen - des parents, amis et proches des victimes - publie une lettre, où il fait état du harcèlement policier dont ses membres font l’objet. Il demande à la population de ne pas oublier.
« Une terreur blanche ». C’est de cette manière que les Mères de Tiananmen décrivent ces 27 années de harcèlement policier. Près de trois décennies à être suivies, surveillées, détenues, leurs ordinateurs fouillés et confisqués, sans parler des fausses accusations et des menaces.
Cette année, les forces de l’ordre ont annoncé que les visites à la fondatrice du groupe, Ding Zilin, seraient restreintes du 22 avril au 4 juin, le jour anniversaire de la répression. Le fils de cette femme malade, aujourd'hui âgée 80 ans, avait été tué en 1989 d’une balle dans le cœur sur la place Tiananmen.
Nous saluons le courage et la détermination de ces combattantes ainsi que de toutes celles et ceux qui résistent à la dictature et combattent pour la liberté, le justice sociale, la démocratie..
Pour les opposants chinois, l'année 2011 aura été l'une des pires depuis la répression de Tienanmen en 1989. La combinaison des révolutions dans le monde arabe et des luttes internes avant la passation de pouvoir à la tête de l'Etat prévue pour l'automne 2012 a conduit à ce tournant sécuritaire. Lors de la révolte en Tunisie dite « révolte du jasmin » les appels sur la toile chinoise reprenant ce terme ont poussé la police politique à censurer le mot "jasmin". Des recherches menées sur le site chinois Weibo (équivalent de Twitter) pour des messages contenant le mot "jasmin" n'ont donné aucun résultat. Le site du principal moteur de recherche chinois Baidu indiquait même que cette recherche était impossible en raison de la loi et de la réglementation. La répression se poursuite au début de cette nouvelle année.
Le régime chinois vient d’emprisonner à nouveau un de ses dissidents les plus connus, l’avocat Gao Zhisheng, dans la province excentrée du Xinjiang, elle-même soumise à une forte pression policière en raison de la mobilisation des habitants OuÏgours (voir Ouïgours : révolte et massacre)
C’est qu’indiquent, ce 1er janvier, son frère et une association de défense des droits de l'homme ; c’est la première indication depuis 20 mois sur son lieu d'enfermement.
L’avocat Gao, qui a défendu des chrétiens contestataires et des mineurs de charbon, avait été arrêté en février 2009 par les autorités qui lui avaient interdit de communiquer. Il avait été brièvement libéré en mars 2010, puis avait à nouveau disparu.
Le gouvernement chinois profite souvent des fêtes de fin d'année pour réprimer la dissidence, en essayant de s'éviter les protestations, pourtant fort modérées, des chancelleries occidentales. Ainsi, ces derniers jours, après la condamnation de Chen Wei à neuf ans de prison, vendredi 23 décembre, le procès d'un autre opposant s'est terminé deux heures et trente minutes après s'être ouvert, lundi 26 décembre au matin, à Guiyang, dans le sud du pays. Chen Xi était jugé pour "incitation à la subversion du pouvoir de l'état" en raison de 36 écrits fustigeant l'Etat-Parti. Verdict : dix ans de prison ferme, selon l'organisation China Human Rights Defenders (CHRD).
Chen Xi, 57 ans, est un vétéran de la dissidence. Il a déjà été emprisonné pendant trois années au lendemain du soulèvement de Tienanmen, en 1989, avant de purger une deuxième peine, de 1995 à 2005. Depuis sa libération, il animait une association de défense des droits de l'homme dans sa province, le Guizhou. Il militait récemment pour que des candidats indépendants du Parti puissent se présenter lors des élections locales. Cette prise de position lui avait valu une assignation à résidence et la confiscation de son matériel informatique. Contacté le 29 novembre par la sécurité publique pour aller récupérer son ordinateur, il s'est vu notifier son arrestation au poste de police.
Trois jours avant cette condamnation, le 23 décembre, c'est une cour de justice de Suining (province du Sichuan) qui avait condamné un autre dissident historique, Chen Wei, à neuf années d'emprisonnement. Selon l'acte d'accusation, il lui était reproché d'avoir rédigé, depuis le mois de mars 2009, quatre articles aux titres explicites tels que "La maladie du système et le remède de la démocratie constitutionnelle".
A l'issue d'un procès expéditif – environ deux heures et demie également–, le juge n'avait pas laissé Chen Wei prendre la parole pour lire un texte intitulé "Conte de fée dans le désert ».
Cette vague de condamnations n'est pas inédite : en 2009, déjà, Pékin avait profité de Noël pour condamner à onze années de détention Liu Xiaobo, auteur de la Charte 08 appelant à des réformes démocratiques, couronné par le prix Nobel de la paix en 2010.(voir Chine : le silence complice de Sarkozy) Le gouvernement semble penser que les fêtes de fin d'année aideront à détourner l'attention des Occidentaux.
En 2011 le pouvoir a inauguré de nouvelles formes de mise à l’écart. Des dizaines de personnes ont été détenues, souvent dans des "prisons noires", des chambres d'hôtels ou appartements coupés du monde, hors de tout cadre juridique. La dictature traque particulièrement les avocats. L'avocat aveugle Chen Guangcheng est assigné à résidence, hors de portée des visiteurs
Depuis 22 ans, le gouvernement chinois continue d'étouffer toute information sur le massacre de Tienanmen et à persécuter les survivants, les proches des victimes, et toute personne qui conteste la version officielle des événements de juin 1989.(voir Chine: la défaite, 20 ans après) La répression des manifestants de la place de Tienanmen ainsi que la politique qui a suivi ont ouvert la voie à l'actuelle vague de répression « préventive » contre les activistes et opposants dans la foulée des soulèvements populaires au Moyen-Orient.
Quelques semaines seulement après l'attribution du Prix Nobel de la Paix à l'écrivain dissident Liu Xiaobo en décembre 2010, les dirigeants chinois ont commencé une offensive contre ceux qui osent les critiquer. Depuis le 16 février 2011, des dizaines d'avocats, de militants de la société civile, et de blogueurs ont été arrêtés sur des accusations criminelles par les autorités publiques, tandis qu'au moins 20 autres personnes ont été victimes de disparitions forcées. Le gouvernement a également renforcé la censure de l'Internet, contraint à la démission plusieurs rédacteurs de journaux ayant exprimé des points de vue libéraux, et imposé de nouvelles restrictions aux journalistes étrangers à Pékin.
Les Mères de Tienanmen sont rassemblées dans une association de parents de victimes du massacre de Tienanmen qui a établi une liste d'au moins 203 personnes tuées lors de la répression de juin 1989. Elle ont publié un communiqué le 31 mai selon lequel « la situation depuis février 2011 est la pire depuis le 4 juin 1989 ».
Les nombreuses grèves, les manifestations locales contre la corruption et l’accaparement des terres par les officiels du Parti les suicides d’ouvriers, les immolations de moines témoignent d’une situation très tendue.
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L'économie chinoise est entrée dans le capitalisme en gardant le pire du prétendu communisme. Elle a réussi l'exploit de cumuler les tares. Bon courage, les opposants, vous êtes bien partis !<br />