Liu Xia lors de l'immersion des cendres de son époux, réalisée sur ordre de la police.
Mise à jour du 25 mai 2018:
François Hollande rend visite et hommage à son "vieil ami" dictateur chinois Xi Jen Ping. Il s'inscrit dans la longue lignée des politiciens français qui font silence sur la répression féroce qui règne dans ce pays et qui est exercée au nom du "marxisme".
Ainsi, lors de sa visite présidentielle en Chine en avril 2013, le même avait "renoncé" à mentionner le nom du prix Nobel emprisonné de la paix Liu Xiaobo, de peur de fâcher la dictature ( voir ci-dessous). Liu est mort en prison en juillet dernier sans avoir bénéficié des soins qu'il demandait. Sa veuve Liu Xia est toujours maintenue en détention chez elle sans jamais avoir été jugée ni même accusée. Mais les autorités chinoises ont envoyé des pandas en France; Mme Macron est leur marraine et n'a jamais dit un mot sur le sort de Liu Xia
MEMORIAL 98
Mise à jour du 15 juillet 2017 :
Le "modèle chinois", de capitalisme contrôlé par la dictature du Parti Communiste (!) représente un rêve pour de nombreux gouvernants à travers le monde: pas de démocratie, pas d'élections, pas de syndicats indépendants, pas de presse libre, pas de lois protectrices, pas de liberté d'expression, Internet contrôlé (voir ci-dessous)...
D'ailleurs Macron et Trump ont rivalisé de compliments obséquieux à l'égard des dirigeants chinois (voir ci-dessous). Ces derniers, rassurés par leur lâcheté ont du coup imposé des obsèques selon une mise en scène digne de l'époque de Staline.
Le corps de Liu Xiaobo a été incinéré samedi 15 juillet, moins de 48 h après son décès et ses cendres ont été dispersées en mer, a annoncé son frère Liu Xiaoguang lors d’une étrange cérémonie. Les circonstances révoltent les militants chinois des droits de l'homme car ce personnage a consacré 20 minutes devant les caméras à faire l’éloge du Parti communiste chinois, celui-ci même qui est responsable de la mort de son frère.
Pour ajouter à la mise en scène et à l'affirmation revendiquée de l'arbitraire ainsi que pour tenter de salir la mémoire de Liu Xiaobo, les autorités chinoises ont libéré, le jour des obsèques, un autre prisonnier politique, le défenseur des droits de l'homme Xu Zhiyong. Il a été immédiatement assigné à résidence et les amis qui voulaient lui rendre visite été repoussés par des gardes de sécurité et des policiers en civil.
MEMORIAL 98
Mise à jour du 14 juillet :
Hypocrisie répugnante et encouragement à la répression: au cours de leur conférence de presse conjointe à Paris le 14 juillet, Donald Trump et Emmanuel Macron, interrogés par un journaliste chinois sur leurs impressions à propos du "président" chinois (non élu) Xi Jipeng, ils ont tous deux célébré « un des grands leaders de notre monde » (M. Macron), « un ami, un leader de talent, un homme très bon » (M. Trump), mais n’ont pas eu un mot pour dénoncer la mort d’un Prix Nobel de la paix en détention. Emmanuel Macron s'est contenté d'un tweet de 131 signes pour réagir. On apprend aussi que François Hollande en visite présidentielle en Chine en avril 2013 avait "renoncé" à mentionner le nom de Liu Xiaobo, de peur de fâcher la dictature. Pas même Barack Obama, ayant lui-même reçu le prix Nobel en 2008 un an avant le démocrate chinois, et qui ne s’est pourtant jamais engagé pour lui. En revanche le comité Nobel norvégien a déclaré la Chine porte "une lourde responsabilité" dans la mort "prématurée" de Liu Xiaobo en le privant de soins médicaux adaptés,
Face à ce concours de lâcheté des dirigeants des grandes puissances, le régime de Pékin se sent particulièrement à l'aise et se permet même de rabrouer ceux qui osent protester, en condamnant à nouveau l'attribution du prix Nobel à Liu.
MEMORIAL 98
Deuxième mise à jour du 13 juillet:
Le rassemblement prévu pour exiger la libération de Liu s'est transformé en hommage à sa mémoire.
C'est Marie Holzman, sinologue et animatrice de longue date de Solidarité Chine (ci-dessous) qui a l'animé, traduisant les prises de parole de et vers le chinois.
Les associations Reporters Sans Frontières ((RESF), Memorial 98, Amnesty International, Alliance Tibet-Chine et de nombreuses personnes chinoises ont témoigné de leur tristesse et de leur colère face à la tragédie de Liu, de sa famille et des ses proches.
Le représentant de Memorial 98 a insisté sur la longue complaisance des pouvoirs publics français à l'égard de la répression mise en oeuvre par le régime dictatorial chinois.
Ainsi c'est seulement après la mort de Liu que Emmanuel Macron a publié un tweet le saluant.
Les initiatives de solidarité avec ceux et celles qui luttent pour la justice et la démocratie en Chine doivent maintenant se poursuivre et s'amplifier. Les crimes de la dictature, dont l'utilisation massive de la peine de mort ne doivent pas rester impunies.
Rassemblement à Beaubourg le 13 juillet
Mise à jour du 13 juillet:
On annonce à l'instant la mort du combattant pour la démocratie chinois et prix Nobel de la paix Liu Xiaobo, mort à 61 ans, après plus de 8 années de détention, sans avoir été libéré ni soigné selon sa volonté.
C'est le régime de Xi Jinping qui porte la responsabilité de sa mort, avec tous les gouvernements qui n'ont rien fait afin d'obtenir sa libération, dont la France .
Hommage à la mémoire de LIU.
Alerte pour obtenir la vie sauve de Liu Xiaobo, prix Nobel victime de la dictature chinoise. Rassemblement ce 13 juillet à 17h à Beaubourg (Paris) à l'appel d'un collectif d'ONG.
S'il devait perdre la vie, Liu Xiaobo deviendrait le premier prix Nobel de la paix depuis 80 ans à mourir privé de liberté après le pacifiste allemand Carl von Ossietzky, prix Nobel de la paix 1936, décédé en 1938 dans un hôpital alors qu'il était détenu par les nazis.
Emmanuel Macron et le gouvernement français n'ont toujours pas réagi. Ils suivent ainsi les consignes du ministère des Affaires étrangères chinois qui a répété par la voix de son porte-parole que les autres pays devaient "s'abstenir de toute ingérence dans les affaires intérieures de la Chine sous prétexte de défendre un cas individuel".
MEMORIAL 98
Mise à jour du 10 juillet 2017:
Liu dans un état critique: libérez-le enfin !
"L'équipe nationale d'experts pense que le patient est dans un état critique", a fait savoir dans un communiqué l'hôpital de Shenyang (nord-est de la Chine), se disant prêt à transférer au besoin le défenseur des droits de l'homme en soins intensifs. Liu avait été placé en "liberté conditionnelle" et hospitalisé après avoir été diagnostiqué en mai d'un cancer du foie en phase terminale (voir ci-dessous). Les derniers examens révèlent que sa tumeur s'est agrandie et qu'il souffre d'une baisse de la pression artérielle et d'insuffisance rénale, selon l'hôpital.
Son transfert en question. Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme et proches de Liu Xiaobo ont reproché à Pékin d'avoir attendu que son état de santé empire avant de lui permettre de sortir de prison, mais les autorités affirment qu'il est soigné par des cancérologues réputés.
L'hôpital de Shenyang avait affirmé samedi que le malade n'était pas en état d'être transporté à l'étranger, contredisant le souhait de Liu Xiaobo qui a demandé à pouvoir être soigné hors de Chine. Mais des médecins américains et allemands qui ont pu l'examiner ont plaidé dimanche pour son évacuation "le plus vite possible".
Alors que le Prix Nobel de la paix est durement réprimé par son régime, le "président" chinois Xi Jinping parade dans le monde entier.
Emmanuel Macron et Xi Jinpeng lors du G20 de Hambourg
Emmanuel Macron discute avec lui du changement climatique et surtout des contrats commerciaux , mais n'aborde manifestement pas le sort des prisonniers , dont Liu. C'est la continuité de la complaisance et du silence des dirigeants occidentaux à l'égard des dictateurs comme en 2010 (voir ci-dessous), et comme dans le cas récent du virage du même Macron à propos du bourreau syrien Assad.
MEMORIAL 98
Mise à jour du 27 juin 2017
Liu Xiaobo, 61 ans, incarcéré depuis 2009, s’est vu diagnostiquer le 23 mai un cancer du foie en état avancé, selon ses anciens avocats, qui ont appris la nouvelle par son frère. Liu Xiaobo a été transféré dans un hôpital pour raisons médicales, mais sa peine n’a pas été commuée, il n'est pas libre et demeure sous contrôle policier.
« Cela serait très embarrassant pour le gouvernement chinois que Liu Xiaobo meure en prison, un Prix Nobel de la paix mort emprisonné ferait tache, surtout cette année où se prépare le XIXe congrès du parti », estime le sinologue français Jean Philippe Béja, proche de la famille Liu, qui poursuit :
« On a l’impression d’une mesure humanitaire, mais il faut voir quelles garanties ont réellement été données, il doit pouvoir en principe avoir sa famille à son chevet, choisir son médecin, et où il sera soigné, éventuellement à l’étranger. Il y a des cas précédents de prisonniers politiques envoyés à l’étranger pour y recevoir des soins comme Wang Dan et Wei Jingsheng. Liu Xiaobo avait une hépatite chronique et ses avocats demandaient depuis longtemps sa libération pour raison médicale. »
Liu avait été arrêté fin 2008 pour avoir participé quelques semaines plus tôt à la rédaction de la Charte 08, un manifeste qui appelait à la démocratisation de la Chine. En décembre 2009, il avait été condamné à 11 ans de prison pour « incitation à la subversion de l’Etat », chef d’accusation utilisé par le pouvoir pour faire taire les voix critiques. Six de ses textes, (publiés en français dans l’ouvrage La Philosophie du porc et autres essais) avaient été retenus par l’accusation.
Il a reçu le prix Nobel de la paix en 2010, alors qu’il était en détention. Son épouse, Liu Xia, ne fut pas autorisée à se rendre à Oslo pour le recevoir et le comité Nobel installa une chaise vide sur la scène, tandis que l’actrice Liv Ullmann lisait un de ses articles, tiré de la déclaration qu’il avait faite à son procès :
« Je veux redire à ce pouvoir qui me prive de ma liberté que je persiste dans la conviction que j’avais affirmée il y a vingt ans dans ma “Déclaration de grève de la faim du 2 juin” [lors du mouvement de Tiananmen en 1989] : “Je n’ai pas d’ennemis, je n’ai pas de haine.” »
Liu Xia fut ensuite placée de facto en résidence surveillée et privée de contacts avec l’extérieur, ce qui la conduira à la dépression. Lorsque des militants chinois tenteront de s’organiser pour lui venir en aide, son propre frère sera emprisonné et condamné à une lourde peine pour un "contentieux commercial", dénoncé par ses avocats comme un prétexte pour faire pression sur sa sœur.
Liu souffre d’une santé fragile, due à ses précédents séjours en prison et en camp. Il a été emprisonné une première fois après la répression du mouvement démocratique de Tiananmen en 1989 (voir photo ci-dessous).
Novembre 2010
Premier citoyen chinois à obtenir le prix Nobel de la paix, l'écrivain Liu Xiaobo, 54 ans, un des auteurs de la "Charte 08" qui réclamait une Chine démocratique purge une peine de onze ans de prison pour "subversion". Son épouse Liu Xia est maintenant assignée à résidence à Pékin.
Signe de la sévérité de la censure, le plus célèbre blogueur de Chine, Han Han, a simplement ouvert sur son blog deux guillemets énigmatiques, vides. Parmi les milliers de commentaires qu'il a recueillis, près de la moitié ont compris de quoi il s'agissait. "Il n'y a pas besoin de mots pour dire que ce jour vaut d'être inscrit dans l'histoire", dit l'un d'entre eux.
En Chine, le silence est imposé par la dictature.
Ici, c’est par un choix délibéré que Sarkozy et le gouvernement ont décidé de ne pas réagir officiellement et ne pas féliciter le lauréat ni de réclamer sa libération. Seul le ministère des Affaires étrangères est autorisé à émettre quelques vagues déclarations.
Sarkozy prolonge ainsi la tradition des dirigeants de la droite française qui, tels Chirac et Raffarin, ont souvent montré une grande complaisance à l’égard de la dictature chinoise. En certaines occasions ce sont des dirigeants de gauche qui se sont déconsidérés, tel Mélenchon défendant ce régime oppresseur contre la révolte du peuple tibétain.
Nous rendons hommage à Liu Xiaobo, à l’avocat Gao Zhisheng, spécialisé dans la défense des droits de l'Homme et aux dizaines de milliers d’autres personnes qui résistent à la répression et à l’injustice ( voir sur ce site
Chine: la défaite, 20 ans après
Droits de l'Homme: un combat nécessaire
Sri Lanka : ONU silencieuse, régime impuni.
Ouïgours : révolte et massacre
La solitude des Ouïghours de Paris
MEMORIAL 98
Mise à jour du 17 août: nouvelle vague de répression par le régime chinois à Hong-Kong
Trois jeunes leaders du grand mouvement pro-démocratie de l’automne 2014 à Hongkong ont été condamnés le 17 août à des peines de prison ferme pour leur rôle dans la révolte.
Joshua Wong, Nathan Law et Alex Chow ont été condamnés en appel respectivement à six, huit et sept mois d’emprisonnement. Le tribunal avait été saisi par le parquet qui trouvait trop clémentes les peines prononcées en première instance. En août 2016, MM. Wong et Law avaient été condamnés à des travaux d’intérêt général (TIG) et M. Chow à trois semaines de prison avec sursis.
Ils ont été condamnés pour leur rôle dans un rassemblement jugé illégal, le 26 septembre 2014. Les manifestants avaient escaladé des barrières métalliques et étaient entrés dans Civic Square. Deux jours plus tard débutait le « mouvement des parapluies » (déployés pour se protéger des gaz lacrymogènes).
Les manifestants s’étaient opposés au gouvernement chinois, qui souhaitait limiter la portée du suffrage universel pour l’élection du chef de l’exécutif de Hongkong en 2017. Pendant plus de deux mois, des centaines de milliers de Hongkongais avaient paralysé des quartiers entiers pour réclamer l’instauration d’un véritable suffrage universel. Mais la dictature n’avait pas reculé d’un pouce.
Peine d’inéligibilité
La prison n’est pas le seul prix à payer pour les militants. A Hongkong, toute personne condamnée à plus de trois mois de prison ne peut plus se présenter aux élections législatives pendant cinq ans. Or, Joshua Wong aura 21 ans en octobre, l’âge légal pour se présenter aux élections destinées à choisir les députés du Conseil législatif (le Parlement), ce qu’il avait dit vouloir faire.
Quant à Nathan Law, 24 ans, il avait été élu en septembre député au sein du Parlement avant d’être disqualifié aux côtés de trois autres élus démocrates, au motif qu’ils avaient modifié leur prestation de serment pour signifier leur hostilité envers la Chine. Ces disqualifications faisaient suite à une interprétation exceptionnelle de la loi fondamentale hongkongaise par l’Assemblée nationale populaire chinoise.
Critique de la « mainmise de Pékin »
« Le peuple uni ne sera jamais défait », a lancé Joshua Wong à ses partisans. A 17 ans, il était devenu le visage du mouvement. « Tous, continuez, n’abandonnez pas ! ».
Nous leur apportons notre entier soutien.
MEMORIAL 98