L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.
Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.
Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes
(Arménie, Rwanda, Shoah ...)
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Retrouvez aussi le quotidien de l'info antiraciste sur notre blog d'actus :
Les médias titrent sur des affrontements inter-ethniques entre "Hans" et Ouïgours.
Le terme est ambigu et évoque des bagarres de bas étage entre des populations qui en seraient demeurées au stade de l'ethnie. Ainsi les Ouïgours ne constitueraient pas un peuple opprimé et dominé par la dictature chinoise.
Celle-ci utilise pourtant intensément le chauvinisme contre les minorités nationales, comme au Tibet l'an dernier.
De plus en tant que musulmans et turcophones, les Ouïgours sont immédiatement stigmatisés comme islamistes. Le régime chinois a ainsi protesté après la libération par les États-Unis d'un groupe d'Ouïgours qui étaient détenus depuis plusieurs années à Guantanamo. La Chine réclamait qu'ils lui soient livrés, mais l'administration Obama a heureusement décidé de les libérer dans un archipel du Pacifique.
Dans la répression et les massacres actuels, il s'agit de bien autre chose, qui rappelle le sort des populations du Caucase dans la Russie de Poutine. Le régime russe reprend à son compte la conquête tsariste et l'oppression stalinienne, discrimine les populations caucasiennes de la fédération et les massacre quand elle se révoltent comme en Tchétchénie.
Le peuple ouïgour se révolte contre cette dictature du régime et contre la colonisation qui lui est imposée, comme aux Tibétains. Le Xinjiang, ou Turkestan Oriental, a été annexé sous le règne conquérant des empereurs chinois puis avait reconquis sa liberté.
En 1947, Mao fit venir à Pékin, sous prétexte de négociation, les dirigeants nationalistes qui tentaient de préserver leur république indépendante, leur avion s'écrasa le 27 août 1947, et l'ensemble de la direction nationaliste ouïgour fut décimée. Le traquenard est fortement suspecté. Trois mois plus tard, les troupes de l'armée populaire de libération (APL) faisaient leur entrée dans la capitale ouïgour, Urumqi.
Depuis 1949, le Xinjiang est totalement entre les mains des autorités de Pékin, malgré son appellation officielle et formelle de République autonome. Dès 1950, une politique d'émigration massive de Hans de l'est de la Chine fut lancée. Aujourd'hui, près de la moitié des 20 millions d'habitants du Xinjiang sont Han, bien souvent des paysans pauvres venus de l'Est et du Centre de la Chine. Les Ouïgours sont eux amenés à émigrer vers les villes chinoises et y subir les mêmes discriminations que les originaires du Caucase en Russie.
Le régime chinois est totalement responsable de la situation actuelle au Xinjiang, des affrontements et des morts.
Nul doute qu'il peut compter sur le soutien de ses alliés « antiterroristes » du groupe de Shanghai dont la Russie de Poutine et l'invité d'honneur de leur toute récente rencontre, Ahmadinehjad, qui s'y fit adouber alors que la population iranienne manifestait et subissait la répression.
Dans quelques semaines le 11 juillet, aura lieu le quatorzième anniversaire du massacre de Srebrenica. Son initiateur, le général Mladic, puissamment protégé, est toujours en liberté.
Le tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) est occupé à juger Florence Hartmann, ancienne porte-parole de la procureure du Tribunal Carla Del Ponte de 2000 à 2006, accusée d'avoir dévoilé des décisions secrètes.
Elle risque sept ans de prison sous l'accusation « d'outrage à la Cour » Son crime ? Avoir publié le contenu de deux décisions confidentielles de la chambre d'appel du TPI, qui refusait de rendre publics certains documents.
Selon l'accusée, ces documents permettent de prouver l'implication de la direction serbe dans la tuerie. Ces décisions d'embargo sur les documents avaient été prises dans le cadre du procès de l'ancien président serbe Slobodan Milosevic, mort en 2006 dans sa cellule à La Haye. Elles ont été relatées dans le livre de la porte-parole, qui est maintenant journaliste, publié en 2007 et intitulé "Paix et châtiment": « Ce n'est pas à un tribunal de décider quels sont les faits de l'histoire qu'il faut garder sous scellés. L'histoire ne lui appartient pas. C'est l'histoire des victimes, et Mme Hartmann a le droit de la leur communiquer », a déclaré son avocat.
Plusieurs associations, dont celles des femmes de Srebrenica, soutiennent Florence Hartmann. En France c'est l'association "Mères pour la paix" qui a lancé les actions.
Un comité de soutien, composé notamment de journalistes, d'avocats et de défenseurs des droits de l'Homme, fait circuler une pétition sur Internet (voir à la fin de l'article). Il a manifesté devant le TPI à La Haye.
Bref rappel sur Srebrenica
Juillet 1995 : 8000 hommes bosniaques musulmans de Srebrenica sont massacrés par les forces serbes commandées par Mladic. Ce dernier est toujours en fuite, protégé par un réseau militaire et policier serbe. Des vidéos récentes le montrent chantant et dansant lors de fêtes avec sa famille Mladic dirigeait l'Armée de la République serbe de Bosnie (VRS). En plus des unités de la VRS, une unité paramilitaire de Serbie, les Scorpions, a participé au massacre. [ Avant le massacre, les Nations unies avaient déclaré Srebrenica « zone de sécurité » ce qui n'a pas empêché le massacre bien que 400 Casques bleus Néerlandais aient été présents dans la région de Srebrenica (voir notre article sur le rôle de l'ONU Sri Lanka : ONU silencieuse, régime impuni. ) Le tuerie de Srebrenica est le pire massacre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 2004, le massacre a même été qualifié de génocide par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) Cette qualification a été débattue. En février 2006, la Cour internationale de justice a confirmé cette qualification. Elle n'a pas jugé la responsabilité de l'État serbe, mais a indiqué que celui-ci n'avait pas pris « toutes les mesures en son pouvoir » pour éviter le génocide. Bien que les victimes aient été principalement des hommes et des jeunes garçons, les femmes et les enfants ayant été évacués en cars vers les lignes bosniaques, on compte aussi parmi les tués des adolescents de moins de 15 ans et des vieillards de plus de 65 ans. La liste préliminaire des personnes disparues compte 8 373 noms, elle inclut 500 noms de personnes qui avaient moins de 18 ans, plusieurs dizaines de femmes et quelques jeunes filles. En 2008, plus de 5 600 victimes ont été identifiées par leur ADN et 3 215 victimes ont été inhumées au mémorial de Potocari. Citation du livre de F. Hartmann : « ....Fin septembre 2005, une nouvelle occasion (de mettre en lumière les responsabilités des dirigeants serbes) se présente. Belgrade, qui continue de requérir des mesures de protection sur tous les documents établissant l'autorité de l'État serbe sur ses affidés en Bosnie, vient de se voir octroyer par la Chambre d'appel l'autorisation de ne pas divulguer publiquement certains passages des dossiers personnels militaires de plusieurs hauts officiers de l'armée bosno-serbe, dont celui de Ratko Mladic, qui confirme, au vu de ses promotions, que le chef militaire bosno-serbe relevait bien pendant la guerre du commandement suprême à Belgrade.Car ce n'est pas Karadzic, le chef politique des Serbes de Bosnie, mais Lilic, le président de l'État serbo-monténégrin (de l'époque NDLR) qui, suite à une décision du CSD, accorde par décret le 16 juin 1994 une nouvelle étoile de général à Ratko Mladic... »
C'est pour ce type d'analyse que Mme Hartmann est traînée devant le TIPY. Solidaires de son combat, nous vous invitons à signer la pétition de soutien:link
Le massacre de Tienanmen en juin 1989 a représenté une défaite du combat démocratique et progressiste et une victoire du régime réactionnaire en place en Chine . La chute du Mur de Berlin, 6 mois plus tard, vint souligner l'amertume de ce revers.
C'est cette mémoire de la révolte écrasée que la dictature prétendument communiste veut éradiquer. Elle empêche toute commémoration et même toute évocation des événements. Elle a expulsé de Pékin les familles qui recherchent leurs enfants disparus depuis 20 ans, les militants des droits de l'homme, les défenseurs des malades du Sida, les « avocats aux pieds nus » qui défendent les salariés. Cette volonté d'éradiquer toute mémoire historique, tout retour sur Tienanmen, montre aussi à quel point le régime est basé essentiellement sur son appareil répressif et sa propagande. L'utilisation de la peine de mort par une justice aux ordres aboutit au massacre de plusieurs dizaines de milliers de personnes chaque année. La récente exposition « Our Body » composée de cadavres issus de ces mises à mort et revendus a heureusement été interdite ici, mais continue d'exposer ces corps suppliciés à travers le monde.
Le parti unique, machine d'oppression qui se prétend communiste, a mis en place un capitalisme violent et empêche en même temps toute organisation des salariés. Les campagnes sont soumises à l'arbitraire des potentats locaux du parti.
Ce pays, qui a lui-même subi l'impérialisme et le négationnisme japonais, est soumis à une intense propagande chauvine organisée et financée par le pouvoir, notamment sur Internet. Le régime opprime et au besoin massacre la population tibétaine et ouïgoure.
A l'extérieur, il soutient les régimes les plus réactionnaires et leur fournit l'armement nécessaire à leur maintien: ainsi le régime sri lankais bénéficie d'une aide politique et militaire qui lui a permis d'écraser la rébellion. (voir notre article Sri Lanka : ONU silencieuse, régime impuni. ). C'est le cas aussi de la junte militaire de Birmanie et de la Corée du Nord Le régime khmère rouge a été soutenu jusqu'à la fin, y compris dans ses pratiques exterminatrices. En Afrique le régime soudanais est aidé, malgré ses crimes au Darfour. Ces alliances scélérates ne datent pas d'aujourd'hui: Mao lui-même avait reçu en grande pompe Nixon à Pékin en janvier 1972 alors que le Vietnam voisin subissait les bombardements commandés par ce même Nixon.
La droite française adore le régime chinois et lui trouve toutes les excuses possibles. Les contrats passent avant tout autre considération. Raffarin, Chirac, Sarkozy ont fait assaut d'obséquiosité à l'égard des hiérarques de Pékin et ont loué sa « démocratie" si particulière.
Mais a gauche aussi on trouve aussi Jean-Luc Mélenchon qui part en guerre contre la révolte tibétaine et un parti communiste qui a longtemps tergiversé à rompre avec ce régime.
Comment expliquer que Youssef Fofana, tortionnaire et assassin de Ilan Halimi, ait récusé son avocate, Maître Coutant-Peyre, et ait choisi de la dénoncer comme « juive » ? Selon ses propres termes à l'audience : « Coutant-Peyre... Peyre, c'est juif, non ? » Puis il a ajouté: « On veut déjà me tuer... Donc, je ne vais pas m'entourer de gens comme ça. »
Fofana indiquait ensuite qu'il ne parlerait plus qu'à trois personnes lors du procès, dont l'avocat de la famille Halimi, Maître Szpiner en tant que « représentant des Juifs de France, du monde, et de l'Etat d'Israël" Coutant-Peyre semblait pourtant présenter les meilleures « garanties » possibles pour Fofana. Elle est une proche collaboratrice de Roger Garaudy et responsable de son association et de sa revue négationniste intitulée « A contre nuit ». Elle est également l'épouse du tueur Carlos avec qui elle a convolé, après l'avoir défendu. Quelle meilleures garanties que le chantre international du négationnisme et ce grand « antisioniste », incarcéré pour terrorisme ?
Carlos vient d'ailleurs de rendre public son soutien à la liste "antisioniste" de Dieudonné et Soral, laquelle en retour se félicite de ce renfort et le salue chaleureusement.
L'explication la plus probable est qu'il s'agit d'un écho des divergences dans le milieu « antisioniste » extrémiste.
Fofana est depuis le début soutenu et parrainé par le groupe de Kemi Seba (Tribu Ka puis MDI) qui s'est proclamé protecteur de l'accusé et a même menacé à la cantonade de représailles, si le procès ne se déroulait pas « correctement ». Or Seba a entre-temps a refusé de participer à la liste «antisioniste » de Dieudonné-Gouasmi-Soral. Sa divergence officielle porte sur l'"anticommunautarisme" affiché de la liste et sur la personnalité de Soral. Seba se présentant comme un défenseur acharné des « communautés » noire, arabe, blanche/européenne, asiatique, ne se retrouverait donc pas dans la posture affichée de la liste. Il y a sans doute d'autres enjeux de pouvoir et de finances, qui entretiennent d'ailleurs d'âpres polémiques. Il est à noter que ces différentes fractions « antisionistes » n'ont entre elles pas de divergences de principe sur la collaboration approfondie avec des organisations d'extrême droite.
Dieudonné et Soral sont en cheville avec le courant dit « national-révolutionnaire » sans doute le plus proche du fascisme et avec les catholiques les plus intégristes. Seba s'organise avec des groupuscules violents tels que la Droite socialiste. Mais la mouvance de Seba a peut être du mal à accepter le style « bleu-blanc-rouge » affiché par la liste « antisioniste ».
Il se peut aussi que se manifestent ainsi des tensions avec le chiisme, dont Gouasmi se proclame le représentant en France. Kemi Seba, récemment converti à l'Islam après avoir violemment dénoncé cette religion "esclavagiste", avait été reçu en grande pompe au centre Zahra dirigé par Gouasmi, mais manifestement sans résultat concret.
On note aussi que le seul avocat choisi et non récusé par Fofana est Me Ludot, militant de la droite dure, ancien défenseur de Saddam Hussein et membre de son comité de soutien. Il s'agit d'un profil peu compatible avec le chiisme de Gouasmi, agent du régime iranien, dont la liste est soutenue par Carlos et Coutant- Peyre, qui du coup est proclamée « juive ».
L'antisémitisme obsessionnel et quelque peu conspirationniste de ce milieu produit des effets apparemment inattendus
"Si des diplomates et de hauts responsables de l'Onu sont trop timides pour dénoncer les atrocités au moment où elles se déroulent, quel espoir reste-t-il d'éviter de futures entreprises d'extermination ? »( selon le Times de Londres)
Le silence et les mensonges de l'ONU ont permis au régime srilankais de massacrer des milliers de civils tamouls réfugiés dans le Nord du pays.
Malgré les tentatives du gouvernement srilankais et de ses protecteurs, parmi lesquels la Chine est encore au premier rang, la vérité commence à se faire jour. Il y a bien eu des bombardements massifs de civils Tamouls. Le chiffre des morts est proche de 20000 personnes, bien loin de celui de 2800 avancé par le gouvernement et cautionné par l'ONU.
Le personnel de l'ONU écœuré par cette attitude fait connaître ses constats sur le terrain.
Impunité garantie ?
Le régime srilankais cherche maintenant l'impunité. Celle-ci est le pendant et la condition première du négationnisme et c'est pourquoi nous y revenons dans ce site dédié à la lutte contre les négationnismes (voir notre article précédent Sri Lanka: Tamouls en danger )
Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu a décidé le 27 mai de ne pas enquêter sur les victimes civiles de la guerre du côté tamoul.
Cette décision provoque la colère des associations de défense des droits de l'homme dont Human Rights Watch, particulièrement mobilisée et incisive.
Au premier rang de la défense du gouvernement srilankais: la Chine mais aussi un front à priori surprenant : l'Afrique du Sud, le Brésil, Cuba, l'Inde, le Pakistan, l'Uruguay, l'Arabie Saoudite...
La résolution votée se focalise uniquement sur les violations des droits de l'homme dont s'est rendu coupable la rébellion des Tigres tamouls (LTTE).
Adoptée à une majorité de 29 voix pour, 12 contre et 6 abstentions, elle ne réclame pas d'enquête, comme l'ont pourtant demandé tardivement le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et la Haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, Navi Pillay.
Dans son allocution d'ouverture devant le Conseil, Mme Pillay avait appelé à une enquête "internationale, indépendante et crédible".
"Il y a de fortes raisons de penser que les deux parties (au conflit) ont grossièrement bafoué le principe fondamental de l'inviolabilité des civils", avait-elle affirmé, citant notamment "l'utilisation d'artillerie contre des régions densément peuplées" par les forces gouvernementales srilankaises.
À l'inverse, la résolution insiste sur "le respect de la souveraineté" du Sri Lanka et sur "le principe de non-ingérence" dans les affaires intérieures mentionné par la Charte des Nations unies. On peut donc massacrer impunément, selon ce principe qui revient pour la circonstance sur le devant de la scène.
De plus, le texte voté "loue" les autorités de Colombo ( capitale du Sri-Lanka) pour leurs mesures envers les déplacés à l'intérieur du pays, au nombre de 300.000 selon l'ONU, et "accueille favorablement" le Sri Lanka pour ses "efforts" dans le domaine des droits de l'homme.
Silences de l'ONU: la récidive
Tout au long de la campagne militaire, la hiérarchie de l'ONU a gardé le silence, bien qu'elle ait disposé d'éléments accablants sur la conduite de l'armée srilankaise.
Le refus de l'ONU de publier le bilan des victimes est révélateur. Une cellule onusienne a pourtant collecté et recoupé des données auprès d'employés locaux de l'ONU, d'ONG's, de médecins ou de prêtres.
Son total, entre le 20 janvier et le 13 mai (une semaine avant l'assaut final), est de 7 720 morts (dont 678 enfants) et 18 465 blessés (dont 2 384 enfants). Mais ces chiffres n'ont pas été rendus publics car il y a eu "une tentative de suppression systématique de ce matériel", affirme un officiel onusien.
Mi-avril, lorsqu'il arrive pour sa première mission au Sri Lanka, Vijay Nambiar délivre aux responsables onusiens locaux un message étonnant : l'ONU devrait garder "un profil bas" et jouer "un rôle d'appui", "compatible avec le gouvernement", explique-t-il. À cette époque, les morts et les blessés se comptent par milliers. À son retour, l'ONU annonce que Colombo accepte la venue d'une mission humanitaire dans la zone des combats. Elle ne verra jamais le jour.
Le 11 mai, après la mort de plus de 100 enfants, le porte-parole de l'ONU à Colombo, Gordon Weiss, évoque enfin un "bain de sang". Le gouvernement le somme de s'expliquer. Sa hiérarchie le lâche. Le 17 mai, sur Al-Jazira, Amin Awad, chef local du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) abondant dans le sens des déclarations victorieuses du gouvernement, affirme qu'il ne reste presque aucun déplacé dans la zone de combat. "C'était donner un chèque en blanc au gouvernement pour lâcher un tapis de bombes sur la zone", déplore un responsable onusien. C'est exactement ce que le gouvernement a fait.
Il y a des précédents à cette passivité de l'ONU: les plus significatives sont celles adoptées face au génocide des Tutsis au Rwanda et à celui des Musulmans bosniaques deSrebrenica.
Le 11 juillet 1995, alors que les milices serbes de Bosnie approchent de l'enclave de Srebrenica, des dizaines de milliers de civils prennent la route de Potocari, à 8 kilomètres de distance. C'est là qu'est basé le quartier général du bataillon néerlandais de soldats de la Forpronu (Force de protection des Nations unies). Quatre cent cinquante hommes y sont chargés d'assurer la protection des quelque 40 000 habitants de Srebrenica, en majorité des musulmans de Bosnie.
Quand les miliciens serbes de Bosnie séparent les hommes des femmes, les soldats néerlandais regardent et laissent faire. Les hommes sont entassés dans des cars et seront exécutés. On dénombre environ 8 000 victimes à l'issue de ce massacre, qualifié de « génocide » par la Cour Internationale de Justice et par le TPIY. Parmi les hommes qui ont choisi de se placer sous la protection des Nations unies, pratiquement aucun n'a survécu. Ceux des habitants de Srebrenica qui se sont réfugiés dans les forêts, eux, ont eu un peu plus de chances de survie ».
Le mandat de l'ONU en Bosnie prévoyait pourtant clairement un recours à la force en cas de besoin. Le 10 juillet, la veille du massacre, le commandant du bataillon néerlandais avait demandé au général français Bernard Janvier, qui assumait le commandement militaire des Nations unies en ex-Yougoslavie, de lancer des frappes contre les forces serbes de Bosnie. Mais il n'a pas été entendu.
Deux avions de l'ONU ont bien décollé, mais sans effectuer de frappes significatives. En France, une mission parlementaire s'interrogea en 2001 sur les raisons de cette « erreur » du général Janvier et conclut que « Srebrenica est aussi un échec pour la France ». « La mission d'information est convaincue qu'en effectuant des frappes massives sur la route sud, la seule qui menait à Srebrenica, l'ONU et l'Otan auraient pu arrêter l'offensive », estimaient les auteurs du rapport.
Le général Janvier avait rencontré Ratko Mladic, le chef militaire des Serbes de Bosnie, un mois avant le massacre. À l'époque, plusieurs centaines de Casques bleus étaient retenus en otages par les milices serbes. La commission parlementaire française n'exclut pas l'hypothèse qu'une entente ait été trouvée entre les deux hommes : la libération des otages contre la non-intervention de l'ONU à Srebrenica.
Une autre hypothèse met en cause les autorités néerlandaises de l'époque. Le 11 juillet, le ministre de la Défense néerlandais aurait téléphoné au commandement de la Forpronu pour demander que les avions de l'ONU, qui avaient déjà décollé, regagnent leur base. Il aurait craint pour la vie des Casques bleus néerlandais.
L'affaire est extrêmement sensible aux Pays-Bas, au point qu'elle a contraint un Premier ministre à la démission. En 2002, un rapport officiel a été publié, estimant que les soldats néerlandais ont été confrontés à une « mission impossible » à Srebrenica, car ils étaient trop faiblement armés. Le débat suscité par cette interprétation Une plainte a également été déposée contre l'ONU par les familles des victimes de Srebrenica. Mais le tribunal néerlandais qui avait été saisi s'est dit incompétent, car l'ONU bénéficie de l'immunité.
Les Nations unies ont reconnu leur responsabilité dans le massacre de Srebrenica en 1999. Un rapport présenté par son secrétaire général, Kofi Annan, reconnaissait alors la « faillite de la politique dans des zones de sécurité ».
Le rapport ajoute : « La communauté des nations, en décrétant un embargo sur les armes, a laissé les Serbes dans une position de supériorité militaire écrasante et a, en fait, privé la République de Bosnie-Herzégovine de son droit de légitime défense, consacré dans la Charte des Nations unies ». « La fourniture d'une aide humanitaire n'était pas une initiative suffisante face aux opérations de ´´nettoyage ethnique´´ et de génocide ». « Srebrenica a été le révélateur d'une vérité que l'ONU et le reste du monde ont comprise trop tard, à savoir que la Bosnie était une cause morale autant qu'un conflit militaire. La tragédie de Srebrenica hantera à jamais notre histoire ».
L'inertie de l'Onu au Rwanda.
Les Nations unies ont laissé le génocide se dérouler. Dans son premier rapport qui date du 28 juin 1994, alors sur le terrain au moment des faits, René Dégni Ségui, ancien rapporteur spécial pour le Rwanda, souligne l'inertie des Nations Unies qui pourtant étaient « alertées et amplement informées de ce génocide », lors de sa préparation. Dès janvier 1994, le Général Dallaire alors commandant des Casques bleus à Kigali signale à l'Onu les camps d'entraînement hutus. Il cite même un ancien chef de sécurité du président Habyarimana qui vante les mérites de ses hommes pouvant tuer « 1 000 Tutsis en 20 minutes ».
Le 15 avril, une semaine après le début du génocide, le Conseil de sécurité de l'Onu prend la décision de réduire son contingent à 500 hommes. Pendant les 100 jours qui ont causé la mort de 800 000 Tutsis et Hutus modérés, le Conseil de sécurité n'est même jamais intervenu pour renforcer la présence des Casques bleus dans le pays et pour essayer de mettre un terme aux exactions. Pire encore, au plus fort des massacres, il a refusé d'autoriser l'envoi de nouvelles troupes. Dans ce cas aussi, Kofi Annan finit par reconnaître la faillite de son institution.
La situation au Sri Lanka est une nouvelle illustration de la paralysie onusienne face aux massacres.
Seule la solidarité de l'opinion internationale, des ONG, des peuples, peut empêcher la reproduction de tels événements et faire émerger une véritable institution internationale garante de la paix et des droits de l'homme.
Le gouvernement sri lankais a remporté une victoire militaire totale contre la révolte tamoule. La dictature chinoise, qui soutient le régime sri lankais, lui a notamment fourni l'armement permettant d'écraser la rébellion et a aussi entravé les tentatives d'intervention humanitaire. .
Mais l'oppression de la minorité tamoule, qui représente 20 à 30% du pays et plus de 3 millions de personnes, demeure et va certainement s'aggraver. Le nationalisme cinghalais majoritaire, qui se réclame du bouddhisme ( montrant ainsi que toute religion peut être manipulée ) n'a jamais voulu reconnaître les droits de la minorité tamoule et a, tout au long de l'histoire du pays, multiplié les exactions et massacres contre cette population. Ce courant chauvin reproche notamment aux Tamouls leur degré plus élevé d'éducation, acquis à l'époque de la colonisation britannique. Les revendications démocratiques des Tamouls ont été instrumentalisées par l'organisation des Tigres qui a éliminé par la force les autres courants représentatifs tamouls. L'urgence actuelle est la protection des populations civiles tamoules. Sa situation est catastrophique, et le bilan des victimes est "inimaginable" selon la Croix Rouge internationale. Les problèmes sont nombreux: l'accès aux anciennes zones de combat, l'aide aux victimes, aux déplacés et réfugiés dans le Nord du pays. Il est urgent que les secours et les médicaments leur parviennent. Pour cela, le gouvernement doit accepter l'ouverture de la zone aux ONG. Plusieurs centaines de milliers de civils Tamouls sont toujours encerclés par l'armée sri lankaise, et piégés dans une zone dite de « sûreté » Dans cette zone, des civils sont assassinés. des femmes sont violées et celles enceintes sont soumises à l'avortement. Des jeunes garçons se font enlever. La soi-disant zone de sûreté est un enfer. Elle risque de devenir le site d'un massacre de masse. Il encore temps de s'opposer au massacre des Tamouls. Ceci passe par : · l'envoi des vivres aux civils tamouls dans les régions touchées par le conflit. · l'envoi d'une commission européenne et onusienne sur le terrain afin d'organiser la protection du peuple tamoul. · la constitution d'une force de médiation pour garantir les droits inaliénables des Tamouls au Sri Lanka. · la reprise des négociations de paix entre les deux parties du conflit Nous vous appelons à signer la pétition en ligne http://www.mesopinions.com/Contre-le-massacre-des-Tamouls-au-Sri-Lanka--solidarite--petition-petitions-5491d2eb9d1e2989d24afbc2424d0729.html" target="_blank" title="petition"><img src= MEMORIAL 98
Les médias rappellent à cette occasion sa proximité avec Dieudonné et Soral. Le trio avait dirigé une " Liste antisioniste" lors des élections européennes de 2009. Gouasmi s'était distingué par la violence antisémite de ses propos (voir ci-dessous). Soral avait reconnu que leur liste avait été financée par le régime iranien à hauteur de 3 millions d'euros.
Gouasmi se réclame ouvertement de la dictature iranienne et du régime de Bachar El-Assad ainsi que du Hezbollah qui intervient massivement en Syrie contre la population de ce pays.
Son " centre spirituel" a également accueilli l'imposteur néo-nazi Kémi Seba, qui avait menacé les Juifs suite au meurtre de Ilan Halimi et avait organisé une descente violente dans le quartier juif du Marais à Paris. Depuis il s'est reconverti dans le soutien à Poutine et Trump et un prétendu engagement panafricain.
La "spiritualité" affichée par le centre Zahra de Gouasmi relève plutôt du soutien aux crimes contre l'humanité, notamment en Syrie.
Aucune doute : Dieudonné, Soral et Gouasmi sont des antisémites. L'appellation de leur "Liste antisioniste" pour le scrutin européen n'est qu'une couverture sémantique pour appeler à la haine anti-juive.
Gouasmi, Dieudonné, Soral présentent leur liste
Notons que le troisième homme de la liste, Yahia Gouasmi, est rarement cité alors que c'est lui qui tient les propos les plus virulents. Gouasmi est aussi celui qui semble assurer le financement de la campagne, dont il avait d'ailleurs annoncé la tenue depuis un certain temps.
Lors de la conférence de presse de lancement le 24 Avril ( http://www.dailymotion.com/video/x93wcj_conference-presse-election-europeen_news) Soral et Dieudonné se tournent consatamment vers lui afin de fixer le nombre de régions qui seront couvertes, en fonction des moyens financiers qu'il mettra en place. Parmi les propos de Gouasmi, président du « Parti antisioniste de France » déjà crée par ses soins, du Centre Zahra et d'une improbable Fédération des chiites de France: « Le sionisme a gangrené notre société. Il gère les médias. Il gère l'éducation de nos enfants. Il gère notre gouvernement... et tout cela pour l'intérêt de l'étranger. L'intérêt de l'entité sioniste israélienne. Ils sont arrivés en France,... une fois qu'ils [les juifs] se sont stabilisés, une partie d'entre eux se sont développés dans le sionisme (...). Ils ont pris le pouvoir en France, le pouvoir des médias, les trusts, la politique. Croyez-moi : gauche comme droite n'est que du sionisme. Il n'y a rien d'autre.. Et dénoncer tous les hommes politiques qui font l'apologie et le soutien du sionisme, quels qu'ils soient et dire qui sont les vrais Français et qui défend les intérêts de la nation ». « Le sionisme il est en train d'éduquer tes enfants. Tu n'as plus autorité sur tes enfants. Il est en train de les orienter comme ils veulent, où ils veulent, même comment il faut voter. Le sionisme est chez vous, et chez nous. Il divise le foyer. Il divorce le foyer. A chaque divorce, moi je vous le dis, il y a un sioniste derrière. A chaque chose qui divise une nature humaine, il y a derrière un sionisme. C'est ce que nous croyons. Et c'est ce que nous allons démontrer. Pour nous, le sionisme, c'est un mal... la France est occupée par le sionisme. C'est ce sionisme que De Gaulle a pointé du doigt, et cet atlantisme. Nous sommes là pour libérer la France. (...)».
Leur antisémitisme sera amplement démontré par leur campagne électorale. Mais l'interdire avant même qu'elle ait débuté revient à les placer une fois de plus au centre du débat et à leur donner une place de « martyrs ».
Le piège a bien fonctionné : face aux provocations du trio Dieudonné-Soral-Gouasmi, Claude Guéant agite la menace d'une interdiction de leurs listes « anti-sionistes ».
Quelle aubaine pour ces agitateurs antisémites, d'autant que Guéant a choisi de faire sa déclaration au micro de Radio J.
Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste, a bien raison de s'interroger sur "les calculs derrière" l'hypothèse d'une interdiction des listes aux européennes et il ajoute : "A quoi joue l'Elysée et à quoi joue M. Guéant? A quoi cela sert-il et quels sont les calculs derrière cela? Pourquoi ce coup de pub?"... J'étais présent au Parlement européen quand j'ai entendu M. Le Pen répéter des propos d'inspiration négationniste sur le fait que les chambres à gaz étaient un détail: alors il faudrait interdire les listes Front national aussi", a aussi indiqué l'euro-député socialiste.
Guéant et Sarkozy veulent se donner le beau rôle, après avoir mené une campagne présidentielle tournée vers l'électorat de Jean-Marie Le Pen. Notons qu'à cette époque Dieudonné et Soral soutenaient le chef du l'extrême-droite. Soral était membre du comité central du FN, sur décision personnelle de Le Pen, et Dieudonné multipliait les signes de connivence avec le président du FN. Le Pen leur rend d'ailleurs la politesse en se portant immédiatement à leur secours.
Ce trio antisémite est à combattre ; ce n'est pas Guéant et Sarkozy qui porteront ce mouvement.
Nous publions ci-dessous le texte d'une allocution prononcée par le prêtre Patrick Desbois lors de la commémoration de la Shoah le 21 Avril dernier à Genève.
Cet ecclésiastique catholique est connu pour ses actions de recherche des sites de massacre des Juifs d'Ukraine et de Biélorussie. Grâce à son statut religieux, il a pu recueillir de nombreux témoignages locaux et ainsi identifier des lieux de sépulture. Avec son vocabulaire et sa sensibilité, le père Desbois rappelle que le négationnisme est avant tout une manifestation de sympathie avec les génocidaires. Ce constat se retrouve partout : Shoah, négationnisme d'Etat turc à l'encontre du génocide arménien, Rwanda. On peut y ajouter dans la période récente le massacre des Musulmans bosniaques de Srebrenica et la fabrique du mensonge pour mettre en cause les faits . La « Shoah par balles » est la forme spécifique du génocide en Europe de l'Est. Elle rappelle que la Shoah ne fut pas seulement une « entreprise industrielle » bien rôdée ; à chaque moment les bourreaux côtoyaient les victimes, les humiliaient et les torturaient avant de les massacrer. Le film de M.Prazan « Einsatzgruppen » récemment projeté sur France 2, le montre bien Le prêtre met en cause les négationnistes catholiques et se revendique de Jean-Paul II. La mise en cause vise donc non seulement l'évêque Williamson mais aussi le pape et son attitude ambiguë. En ce sens le travail de son association s'oppose à l'orientation de Benoît XVI.
MEMORIAL 98
"Depuis plus de 5 ans, l'association Yahad-in Unum - "Ensemble" en hébreu et en latin- part en Biélorussie et en Ukraine pour rechercher les fosses communes des Juifs et des Tziganes fusillés entre 1941 et 1944 par les unités du III° Reich.
Les voisins ukrainiens et biélorusses des Juifs assassinés veulent parler avant de mourir.
Ils avaient été réquisitionnés par les nazis pour creuser les fosses, au petit matin, pour transporter les Juifs du village à la fosse en chariots, à cheval, pour combler les fosses alors que les Juifs ne sont bien souvent que blessés par les tirs, Yahad-in Unum a retrouvé plus de 850 sites d'extermination, la plupart étant inconnus, et établi les preuves balistiques, archivistiques, de mémoire orale, qui montrent sans aucun doute possible que des femmes, des enfants, des vieillards ont été fusillés en Ukraine et en Biélorussie, uniquement parce qu'ils étaient Juifs. A Bodgdanivka, la fosse contient plus de 42000 juifs. Plus de deux millions de juifs ont été tués comme des animaux et enterrés comme des animaux dans des fossés, derrière les églises, dans des parcs. C'était la Shoah par balles.
A l'Est de l'Europe la vérité de la Shoah réside dans la conscience des pauvres. Il y a une semaine j'étais en Biélorussie avec mon équipe. Ivan, 78 ans, raconte : Chaque fois que les nazis assassinaient des familles juives dans le Ghetto de Brest (Brisk), nous, les prisonniers soviétique, étions forcés d'emballer dans des grandes caisses en bois les biens des juifs pour les vendre aux enchères sur le marché. Dans chaque caisse, nous devions mettre une paire de chaussure, une robe, des bijoux, puis fermer la caisse. Après l'extermination totale du Ghetto, il a fallu faire venir plusieurs camions pour emmener les caisses des biens juifs au marché de la ville ». Les pauvres gens de l'Est veulent aujourd'hui que nous sachions qu'un continent entier fût transformé en continent d'extermination. Hanna, tremblante, les yeux baissés murmure : moi j'ai été forcée de marcher sur les corps des Juifs après chaque fusillade pour faire de la place dans la fosse. Puis ma classe de jeunes filles juives est arrivée. Ils ont tiré. J'ai du marché sur elles comme les autres. Nous avons retrouvé plus de 900 témoins ukrainiens ou biélorusses présents aux fusillades des Juifs.
Pourquoi Yahad-in Unum sacrifie son énergie pour retrouver les fosses des Juifs tués dans la Shoah par balles ? Tout d'abord pour leur rendre dignité et qu'ils puissent enfin recevoir un Kaddish (prière juive pour les morts NDLR). Ils ont été tués comme des animaux et enterrés comme des bêtes. Aujourd'hui bien souvent, des maraudeurs ouvrent les fosses pour chercher l'or dentaire. Mais aussi parce qu'il y a aujourd'hui sur notre planète des individus et des groupes qui organisent une propagande pour prétendre que la Shoah n'a pas existée, que c'est un mensonge pour justifier la naissance d'Etat d'Israël. Le négationnisme n'est pas une position intellectuelle. Il n'y a pas de négationniste sans antisémitisme. Le négationnisme veut ôter de façon odieuse toute légitimité au peuple juif.
Certains négationnistes se prétendent catholiques, d'autres sont président de l'Iran, tous sont issus de la même lignée. Le négationnisme est un héritage d'Himmler et d'Heydrich qui en juillet 1942 ont décidé de déterrer et brûler les corps des juifs fusillés dans l'opération secrète appelée 1005. L'opération 1005 était la maison mère des négationnistes. Ne l'oublions pas ! Le premier négationnisme était un négationnisme de brasiers.
Yahad-in Unum, ensemble nous ne travaillons par pour demain, mais pour après-demain lorsque les survivants seront rares parmi nous. Nous travaillons pour que le monde sache qu'il y a eu des hommes et des femmes qui voulurent construire un monde en éradiquant de la terre le peuple du Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. La Shoah fut le fruit noir de l'antisémitisme.
L'antisémitisme est un péché contre Dieu et contre l'Humanité, répétait le pape Jean Paul II.
Malheureusement un péché ne meurt jamais. Beaucoup cherchent à ce que nos voix se taisent. Nous ne nous tairons pas, car le sang d'Olga, 4 ans fusillée à Simferopol, de Itzrik, 7 ans fusillé à Busk, d'Edip, 16 ans fusillé à Tarnopil, le sang d'Abel assassiné par Caïn ne cesse de crier vers le Ciel.
Nous ne voulons pas, nous ne pouvons pas, condamner les enfants assassinés dans la Shoah au silence, nous ne voulons pas, nous ne pouvons pas construire un monde moderne sur les milliers de fosses communes inconnues des juifs assassinés. Nous ne voulons pas, nous ne pouvons pas bâtir le monde en demandant à Abel de se taire." Père Patrick Desbois
1915/2009 : « Le négationnisme ne connaît pas la crise »
Pour la deuxième année consécutive, nous appelons tous nos lecteurs parisiens à participer à l'action de commmémoration du génocide arménien ci-dessous. Alors qu'Ahmadinedjad insulte une fois de plus les victimes de la Shoah, ce sont toutes les victimes de génocides qui sont concernées par ces injures. Nous saluons particulièrement le soutien de l'association turque des droits de l'homme IHD.Elle témoigne de la mobilisation croissante dans la société turque pour reconnaître la réalité du génocide. MEMORIAL 98
Le dimanche 26 avril 2009 de 10h à 20h, le Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] organise, sur le Parvis de Notre-Dame de Paris, sa 5ème journée annuelle de sensibilisation aux génocides et à leur négation. Cinq nouveaux soutiens s'associent cette année à cette manifestation : l'Association des droits de l'Homme de Turquie [IHD] - association de Turquie qui soutient avec courage et pour la première fois une association issue de la diaspora arménienne, L'Arche [le mensuel du judaïsme français] l'Institut Assyro-Chaldéen-Syriaque [IACS], SOS Racisme et l'UEJF. Ces associations rejoignent ainsi AIRCRIGE, le Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda [CPCR], le Collectif Urgence Darfour, la Communauté Rwandaise de France [CRF], Ibuka France, Mémorial 98, le MPCT et Vigilance Soudan, associations déjà présentes lors de précédentes opérations dédiées au génocide en cours au Darfour, à la Shoah, au génocide des Tutsi et au génocide des Arméniens. Cette action est menée sous l'égide du CCAF [Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France] dans le cadre des Commémorations du 94ème anniversaire du génocide arménien. Au total, 15 associations se mobilisent autour du Collectif VAN pour cette nouvelle action solidaire qui s'inscrit non seulement dans la perspective des prochaines élections européennes et des débats sur l'adhésion de la Turquie à l'U.E., mais aussi dans celle de la "Saison de la Turquie en France" [juillet 2009/mars 2010] : on a en effet tout lieu de penser que cette saison 'culturelle' passera sous silence le négationnisme d'Etat de la Turquie et le sort des minorités. L'exposition en plein air du Collectif VAN met en scène huit stèles géantes pour huit visages d'hommes, de femmes et d'enfants (turc, arménien, assyro-chaldéen-syriaque, kurde, etc.). Ces visages interpellent le public sur la réalité tragique des minorités : juifs, chrétiens (au moins 25% de la population de Turquie en 1914, 0,2% aujourd'hui), musulmans non turcs ou non sunnites (près de 43% de la population de Turquie dont les droits sont bafoués). Une neuvième stèle rend hommage au journaliste arménien de Turquie Hrant Dink, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Agos, assassiné le 19 janvier 2007 à Istanbul. Par le biais de son action participative et citoyenne, le Collectif VAN révèle l'aggravation, en Turquie, d'un ultra-nationalisme soutenu par les appareils d'Etat clandestins, d'une arménophobie et d'un antisémitisme inquiétants, ainsi que les manquements à la démocratie et aux droits de l'homme ,malgré des réformes apparentes. Comme chaque année, le Collectif VAN invite le public à manifester sa solidarité aux victimes de génocides et de négationnisme en accrochant des visuels sur une structure dédiée. A l'heure où la société civile turque s'interroge sur son histoire, où des intellectuels turcs sont menacés de mort pour avoir brisé le tabou d'une histoire officielle érigée en dogme, le Collectif VAN questionne l'Europe, que fait l'U.E. pour protéger les minorités de Turquie, empêcher la diffusion des thèses négationnistes et encourager l'évolution démocratique de la Turquie ?
Dimanche 26 avril 2009 - de 10h à 20h - Parvis de Notre-Dame de Paris - Métro : Cité. Pour la seconde année, des toiles originales réalisées par Marc Aram, Dibasar, Marguerite Mateossian, Laurent Nissou et Vatché, artistes-peintres de l'APAF [Association des Plasticiens Arméniens de France] sont exposées au recto des stèles : représentant d'immenses silhouettes d'hommes ou de femmes de 3 mètres de hauteur, elles ont vocation à rendre hommage aux victimes arméniennes, juives, tutsi et darfouries. ACTION DU COLLECTIF VAN SOUTENUE PAR LES 15 ASSOCIATIONS SUIVANTES : Allemagne AGA [Working Group Recognition Against genocide for international understanding Berlin - Allemagne] www.aga-online.org Association of opponents to genocides [Ali Ertem] [Verein der Völkermordgegner Francfort sur le Main - Allemagne] France L'Arche [Le mensuel du judaïsme français] AIRCRIGE [Association internationale de recherche sur les crimes contre l'humanité et les génocides] aircrigeweb.free.fr CPCR [Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda] www.collectifpartiescivilesrwanda.fr CRF [Communauté Rwandaise de France] communauterwandaisedefrance.wordpress.com CUD [Collectif Urgence Darfour] www.urgencedarfour.com IACS [Institut Assyro-Chaldéen-Syriaque] Ibuka France one.xthost.info/ibukafrance MEMORIAL 98 memorial98.over-blog.com MPCT www.mpctasso.org/ SOS Racisme www.sos-racisme.org UEJF [Union des Etudiants Juifs de France] www.uejf.org Vigilance Soudan www.vigilsd.org/ Turquie IHD [Association des droits de l'Homme de Turquie] www.ihd.org.tr/english/
6 septembre 2019: Tariq Ramadan, mis en cause pour des violences sexuelles pour lesquelles il est mis en examen, ose comparer son sort à celui du capitaine Dreyfus
Ramadan écrit ainsi : « Si la France, pour son malheur, n’enfante plus de Zola, elle semble reproduire des Dreyfus, hier juifs, aujourd’hui musulmans. » et aussi "Il existe, hélas, de nombreuses similarités entre les deux affaires" . Ramadan répète les mêmes propos lors de son entretien avec Jean-Jacques Bourdin ce 6 septembre, sans que ce dernier réagisse à cette comparaison nauséabonde qui constitue une profanation à caractère antisémite.
Or Ramadan a maintenu des liens prolongés avec Soral et Dieudonné (voir ci-dessous notre enquête publiée pour la première fois en 2009) Ramadan a même donné son blanc-seing à la quenelle néo-nazie en niant en 2013 son caractère antisémite pourtant évident.
Le 19 décembre 2013, Ramadan écrit sur sa page Facebook (transcription intégrale) :
"Quenelle... Je m'y attendais en souriant... On est venu me demander ce que je pensais du nouveau sport national français alternatif que l'on nomme 'la quenelle'. Oser prétendre qu'il s'agit d''un salut nazi inversé' est une supercherie et tout le monde le sait... Même ceux qui s'acharnent à en faire un mot d'ordre antisémite. Une propagande mensongère et malsaine.
Je ne suis pas adepte du sens premier, et assez vulgaire à vrai dire, du geste de 'la quenelle'. Mais dans l'esprit de la plupart de ceux qui y participent, dans le jeu comme dans la provocation, il reste une idée qui dépasse son origine, confirme son intention et donne sa puissance à la mobilisation. Le signe de la quenelle veut dire : 'Cessez de nous prendre pour des imbéciles, nous ne nous laisserons ni manipuler ni faire !'
Et ce message, franchement, quenelle ou pas, face aux imposteurs de la pensée et de la politique, il faut le répéter jusqu'à ce qu'il soit entendu...ou même vu... En souriant toujours..."
En se comparent à Dreyfus, Tariq Ramadan bafoue le combat contre l'antisémitisme. Il montre aussi que le recours à l'explication du racisme contre les musulmans ( bien réel) ne constitue pour lui qu'un prétexte. En réalité, pour sauvegarder ses intérêts personnels, il instrumentalise grossièrement la lutte contre l'islamophobie
MEMORIAL 98
Tariq Ramadan avec Dieudonné et Soral :
Dieudonné et Soral sont venus lancer leur campagne « antisioniste » pour les élections européennes, lors du congrès de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) au Bourget. Accueillis chaleureusement, ils se sont fait filmer avec un Tariq Ramadan souriant et amical (voir ci-dessus).
Ces images serviront la propagande « électorale » de ceux qui espèrent sans doute pouvoir réitérer l’opération "Euro-Palestine" lors des élections européennes de 2004, à laquelle ils avaient participé.
Lors du meeting central de cette liste prétendument "antisioniste" et en réalité antisémite au Palais des Sports de Paris, le 8 juin 2004, le duo composé de Siné (innocent, on le sait, de tout antisémitisme) et Soral s’était livré à un exercice connu des rassemblements d’extrême-droite: à la tribune, faire siffler et huer par le public des personnalités en mentionnant leur patronyme juif (voir notre article Antisémitisme: Siné persiste et récidive )
Le site officiel de la liste Euro-Palestine rendait ainsi compte délicatement de cet épisode :
« … Siné et Alain Soral se sont livré avec la salle à un petit jeu de devinettes, consistant à trouver les auteurs d’un certains nombre de phrases incroyables mais vraies, sorties de la bouche de divers supporters de Sharon, mais aussi de politiciens français… »
Après le scrutin, les responsables de la liste avaient fini par écarter Dieudonné et Soral, trop marqués par leurs amitiés négationnistes.
La rencontre amicale et filmée du Bourget ne relève pas des images « volées » ou du hasard, puisque Ramadan a publié sur son site officiel un texte de justification dans lequel il mentionne même la mise en garde de ses proches :
« …J’étais présent au 26ème congrès de l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF), ….Alors que je signais des ouvrages, Dieudonné et Alain Soral sont passés devant le stand : ils se sont arrêtés et nous avons eu un échange de quelques minutes. Beaucoup de personnes présentes m’ont reproché de les avoir salués alors qu’il y avait des caméras et des appareils photos qui les accompagnaient et qui « immortalisaient » cette rencontre comme d’autres pendant la durée du congrès. Au moment de notre rencontre, je ne savais pas, au demeurant, que Dieudonné et Soral avaient choisi le congrès du Bourget pour lancer la campagne européenne du « Parti antisioniste » (sic )
Même justification que le Vatican à propos de l'évêque négationniste Williamson : le pape et son entourage ne connaissaient pas ses propos négationnistes car ils n’avaient pas eu le loisir de consulter Internet. Notons qu’il y a un autre partenaire à la campagne, en l’occurrence le « parti antisioniste » du centre chiite Zahra-France qui apporte la caution politique et financière du régime iranien. Cette officine diffuse aussi d’ailleurs une interview complaisante de Jean-Marie Le Pen à l’occasion d’une réception en l’honneur du 30e anniversaire de la "révolution islamique" à laquelle le chef fasciste a participé.
Ramadan poursuit sur son site : "... J’ai défendu, et je continuerai à défendre, le droit de Dieudonné à s’exprimer. En 2005, j’ai dit et répété publiquement que l’on ne pouvait pas accuser Dieudonné d’antisémitisme alors que, procès après procès, il était blanchi de ces accusations..."
En utilisant cet argument Ramadan se moque du monde.
D’abord parce que Dieudonné à été condamné deux fois dont l’une pour une interview au Journal du Dimanche en 2004. Il y associait les Juifs à des « négriers reconvertis dans la banque, le spectacle et l'action terroriste » qui auraient « fondé des empires et des fortunes sur la traite des noirs Il fut condamné pour « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale ou religieuse »
Surtout, depuis 2005, Dieudonné a radicalisé son propos antisémite et négationniste, jusqu’à faire venir sur la scène du Zenith le 28 décembre 2008 Faurisson, symbole et porte- drapeau du négationnisme dont le programme se résume dans la phrase suivante : " les prétendues chambres à gaz hitlériennes et le prétendu génocide des juifs forment un seul et même mensonge historique" (voir notre article Dieudonné, Faurisson, Le Pen : décryptage. )
Quant à Soral, l’espace manque pour citer la litanie de ses propos antisémites Quelques échantillons permettent de se faire une idée ; sur Antenne 2 dès le 21 septembre 2004 il avait déclaré, en présence de Dieudonné :
"…Parce qu’en gros c’est à peu près ça leur histoire -des Juifs-, tu vois. Ça fait quand même 2 500 ans, où chaque fois où ils mettent les pieds quelque part, au bout de cinquante ans, ils se font dérouiller…
Son site actuel (Egalité et Réconciliation) va jusqu’à publier un texte intitulé « E&R et la question juive » dont le propos essentiel est de nier l’existence de l’antisémitisme.
Même lors de son départ récent du FN, motivé par sa non-désignation en tête de liste, Soral a trouvé le moyen d’en donner une explication antisémite ;
«… Vous le savez maintenant, je ne serai pas tête de liste Front national pour l’Ile de France aux Européennes. Je n’ai rien à faire sur la liste Dubois, pas seulement parce qu’il est débile et bègue, mais parce que ce libéral atlanto-sioniste est sur une ligne diamétralement opposée à la mienne.
…du Front seront sans doute très étonnés d’apprendre que c’est Marine, qui s’est le plus violemment opposée à mon investiture, puis à ma deuxième place, allant jusqu’à déclarer, en pleine ratonnade à Gaza, qu’elle me préférait Sulzer ( qui est secrétaire du groupe FN au conseil régional du FN et Juif NDLR)…
…A ceux que ça étonne d’apprendre que c’est la « bande à Marine » - cet agglomérat de multi-transfuges, de marchands du Temple et de cage aux folles - qui a tout fait pour me barrer la route et me neutraliser depuis deux ans, et ce malgré la confiance et l’amitié que m’accordait le Président, le respect et la neutralité courtoise d’un Bruno Gollnisch, je dois encore une explication…
Marine ne s’oppose jamais qu’en surface aux intérêts et à la logique de l’Empire. Ses vociférations d’avocate sur le pouvoir exorbitant des grandes surfaces lui permettant de couvrir son silence exorbitant sur le pouvoir d’autres puissances bien plus déterminantes pour l’avenir de la France et des Français, pouvoir d’achat compris !Haro donc sur Leclerc, mais silence sur Tskhinvali et Gaza…Ne restera plus ensuite, l’épuration achevée, à faire payer aux pauvres noirs et aux pauvres arabes, tous déclarés islamistes et complices du terrorisme, la souffrance imposée au peuple de France par les riches blancs, pas toujours catholiques, planqués dans leurs paradis nomades, à New-York et à Miami… »
On est dans la tonalité des années 1930 et du journal « Je suis partout « de Robert Brasillach.
Soral, prétendument « marxiste », s’est aussi lancé récemment dans le soutien au pape Benoît XVI sur Williamson et le préservatif, tout en fustigeant sa visite prévue au Mémorial de la Shoah à Jerusalem en déclarant : "…Le plus triste dans cette histoire qui n’est pas finie – Benoît XVI devant se rendre très prochainement dans cette merveilleuse démocratie du Moyen-Orient qu’est Israël pour y lécher, conformément au rite de soumission mondialiste, la dalle de Yad Vashem et y abjurer un peu plus la religion du Christ, au profit de l’hérésie siono-shoatique…"
Devant cette profusion de déclarations antisémites bien connues, Tariq Ramadan opère en réalité un choix politique délibéré consistant à s’afficher publiquement et amicalement avec le duo faurissonien.
Il est bien loin de ses condamnations antérieures de l’antisémitisme.
Ses « témoins de moralité » issus de la gauche radicale, qui l’ont tant défendu quand en octobre 2003 il a mis en cause les « intellectuels communautaires » juifs dans un texte publié sur les listes de discussion Internet du Forum social européen réagiront-il enfin ? Olivier Besancenot revendique de « faire le ménage des antisémites » lors des manifestations pour la Palestine (il s’agit en l’occurrence d’expulser Soral) mais son camarade Daniel Bensaïd reviendra-t-il sur le soutien qu'il a alors apporté à Ramadan, comme le montre le compte-rendu ci-dessous ?
«Mêmes insinuations».
Devant la presse, justement. Tariq Ramadan est la seule personnalité invitée par le Forum social européen (FSE) à tenir une conférence de presse. Pour dire qu'il regrette qu'on s'occupe trop de lui. «Ce FSE ne se résume pas à ma présence», rappelle-t-il, tout en organisant sa propre mise en scène médiatique, comme n'importe quelle vedette. Il en croisera une autre, José Bové, au micro de France Inter. Autour du studio temporaire installé à la Villette, un millier de personnes se sont pressées. Elles applaudissent chacun des propos du théologien. Daniel Bensaïd, philosophe et membre de la LCR, lance : «On dit que Ramadan est trop honnête. Ce sont exactement les mêmes insinuations que certains adressaient naguère aux intellectuels juifs.» Le «show» Ramadan se poursuivra jeudi prochain. Sur le plateau de 100 minutes pour convaincre, il sera opposé à Nicolas Sarkozy. Libération, Par Didier HASSOUX samedi 15 novembre 2003
Celui-ci tente dans son texte un balancement rhétorique en formulant une divergence : « Je refuse néanmoins de la même façon les potentielles instrumentalisations de ma personne ou de ma pensée. J’ai dit et répété que rien, jamais, ne peut justifier un rapprochement avec l’extrême droite dont l’idéologie et les projets politiques sont à l’antithèse de ce que je défends. Je l’avais dit à des militants d’extrême droite comme à Marine Le Pen. Lors de notre courte rencontre au Bourget, c’est ce que j’ai dit et répété à Dieudonné et à Soral…»
Ramadan veut ainsi faire croire que lors de cette « courte » rencontre, dont le caractère amical et souriant est évident, il a trouvé le temps de sermonner le duo et les a mis en garde contre leurs alliances. Quelle blague ! A qui veut il faire croire qu’une telle discussion se tient devant les caméras ?
De plus sa seule critique contre les alliances avec le FN convient parfaitement au duo. Dieudonné se prétend proche de Bové, bien qu’ayant fait baptiser sa fille sous le parrainage de Le Pen, dans une église intégriste de Bordeaux. Soral vient de quitter le FN, après y avoir fait une carrière météorique sous la protection de son dirigeant. Son slogan est « Gauche du travail, droite des valeurs » qui évoque irrésistiblement le socialisme national ou national-socialisme
Ramadan conclut :
« …Entre la diabolisation et l’instrumentalisation potentielles des uns et des autres, ma position reste claire : rencontrer, écouter, débattre, critiquer. Cela veut dire refuser les atteintes (très sélectives) à la liberté d’expression (et donc défendre le droit de Dieudonné ou Soral à s’exprimer ou à se produire en France)… »
A nouveau, Ramadan épouse ainsi la posture de Dieudonné et Soral qui en font leur argument central. Il vient aussi au secours des Le Pen , Gollnisch, Horst Mahler , David Irving et tutti quanti, négationnistes et néo-nazis, prétendument empêchés de s’exprimer.
Nous ne nous réjouissons pas que Tariq Ramadan « dévoile » enfin ses positions et apporte ainsi la preuve qu'il pratique un double langage. La lâcheté dont il fait preuve à l’égard du duo néo-nazi Soral et Dieudonné constitue une bien mauvaise nouvelle
Son autorité et son prestige vont en effet leur permettre renforcer la campagne antisémite dont ils sont les porte-parole.