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L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.  

Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.

Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes

(Arménie, Rwanda, Shoah ...)

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Retrouvez aussi le quotidien de l'info antiraciste sur notre blog d'actus :

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Pour correspondre avec nous, nous proposer des articles ou des informations,

pour toute question : 

contact@memorial98.org

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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 00:16

 

 

 

 

 

Le ministre qui se présente comme un modèle de vertu et de rigueur a en fait largement participé dans sa région à la mise en place d’une alliance avec le Front National, lors des élections régionales de 1998.

 

À cette période, la Picardie se distingue comme une région "pionnière" dans l’institution de ces alliances de la droite avec le FN .

Le dirigeant local de la droite, Jean-François Mancel, ancien secrétaire général du RPR et mentor d’Eric Woerth (ci-dessus les deux compères qui s'étreignent), en est l’architecte principal, avant que Charles Baur (UDF) ne prenne le relais au conseil régional.

 

LES ELECTIONS REGIONALES DE MARS 1998 EN PICARDIE

 

Elles donnent une majorité relative à la gauche plurielle avec 23 élus (dont 13 PS et 7 PCF) contre 20 pour la Droite (10 RPR, 9 UDF et 1 CPNT) 3 pour Lutte Ouvrière et 11 pour le Front National.

Grâce à une manœuvre, l'UDF Charles Baur est élu le 20 mars avec les voix de la droite et 11 voix du Front National.

Face aux réticences de certains conseillers de droite qui ne souhaitent pas mélanger leurs voix avec celles de l’extrême droite, une tromperie a été mise en place par un groupe de conjurés, dont Eric Woerth.

Le président du groupe FN, Pierre Descaves, ancien activiste OAS qui a déjà permis l’élection de Mancel à la présidence du Conseil Général de l’Oise, se présente au deuxième tour du scrutin, en prétendant haut et fort qu’il n’a pas pu s’entendre avec Baur. Les quatre conseillers de droite hostiles à l’alliance avec le FN votent donc pour Baur en toute quiétude. Mais la candidature Descaves est en réalité un pur leurre, puisque les 11 voix du FN se portent sur Baur, permettant ainsi son élection surprise.

Woerth justifie ainsi la magouille:" Nous avons pris nos responsabilités pour éviter de livrer la Picardie aux communistes et à leurs alliés trotskistes auxquels ils avaient promis une vice-présidence ".

La même stratégie est reconduite pour l’élection des 4 vice-présidents. Ils sont élus chacun au troisième tour de scrutin, par 27 voix (11 FN, 15 RPR-UDF, 1 CPNT) contre 23 à gauche.

Éric Woerth écrit  encore dans Le Figaro, le 31 août 1998 : " Nous avions délibérément voté pour (Charles) Baur avec un seul objectif : éviter que cette région ne soit donnée au Parti communiste ".  L’argument de "l’exception picarde" sert d’alibi idéologique à l’alliance.

 

La gauche choisit, comme dans les trois autres régions, de mener une politique d’opposition systématique. En Picardie, elle se trouve renforcée par la dissidence des quelques élus de droite, opposants résolus à Baur et à toute alliance avec le FN. Ainsi, Alain Gest (UDF-DL), proche de Gilles de Robien, maire d'Amiens, n’hésite pas à voter plusieurs fois avec la gauche afin d'éviter que des conseillers FN ne représentent la région dans les organismes extérieurs.

Le 17 juillet, Gest démissionne du parti Démocratie Libérale dont il était le président départemental.

Gilles de Robien, député-maire UDF-Démocratie Libérale d’Amiens, quitte également, avec éclat ce parti  et déchire sa carte de membre devant les caméras de télévision. Il proteste ainsi contre l’intégration de Jacques Blanc (président de la région Languedoc-Roussillon élu avec les voix FN et actuel membre du groupe de JF Copé) au sein du groupe DL à l’Assemblée Nationale. Celle-ci a été acceptée par son président Alain Madelin, membre fondateur du groupe fasciste Occident avec Gérard Longuet, Patrick Devedjian, et Claude Goasguen.

Eric Woerth ne se contente pas de faire élire Charles Baur avec le Front National; il poursuit son soutien tant qu’il peut préserver cette alliance.

 

LE VOTE DU BUDGET DE 1999

 

En janvier 1999, la droite se trouve divisée en trois groupes: les sept inconditionnels de Baur qui siègent au sein du groupe UPP (Union pour la Picardie), 3 conseillers RPR et UDF qui comptent ne  pas voter pour le budget d’un exécutif dont ils contestent la légitimité, et l’intergroupe de l’Alliance RPR-UDF (10 élus) qui manoeuvre. Eric Woerth, président de cet intergroupe, se satisfait de cette situation : " Nous avons voté pour lui (Baur), nous n’allons pas faire un putsch ".

Baur menace de démissionner pour prévenir toute tentative de rébellion.

Cette pression ne dérange pas Eric Woerth qui déjeune le jour même avec Baur et refuse une nouvelle élection du président de région,  qui permettrait de le mettre en minorité (cité par Le Figaro du 15 janvier 1999).

Le budget est finalement rejeté le vendredi 15 janvier en ne recueillant que 23 voix. La collaboration entre la droite et Front National, soutenue jusqu’au bout par Woerth, s’effondre.

Woerth n'est jamais revenu sur l'infamie de l'alliance avec le parti de Le Pen

Mise à jour: Jean-François Mancel, ami et soutien de Woerth, s'est maintenant transformé en lobbyiste acharné du régime dictatorial d'Azerbaïdjan. Il est président de l’"association des Amis de l’Azerbaïdjan" et intervient régulièrement pour en défendre les activités corruptrices, notamment lors d'un procès perdu contre Elise Lucet et Cash investigation. 

 

MEMORIAL 98

 

voir aussi:

Succès du Front National: quelles conséquences?

Des "collègues" du FN à la tête de l'UMP

Sarkozy et le Front National: une liaison dangereuse

Devedjian copie les insultes du Front national

Sarkozy-Le Pen: le livre qui révèle

Front National: on recycle?

Sarkozy, Gaudin, Estrosi: l'ombre du Front National

Morano : récidive d’une collaboratrice du Front National

Gaudin: l'impensé colonial

 

 

 

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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 22:25

Marine Le Pen et Geert Wilders

 

Les semaines électorales se suivent et hélas se ressemblent.

En Hollande la semaine dernière le  succès du parti xénophobe  de Geert Wilders a démenti les sondages optimistes qui le voyaient refluer en raison des préoccupations économiques et sociales nées de la crise.

En Belgique cette semaine c’est un parti nationaliste flamand qui remporte la mise. Il s'agit d'une formation de la droite radicale, dont la direction est issue de courants extrémistes.

Nous vous invitons à consulter l’article détaillé que nous avions consacré au leader de ce mouvement, lié personnellement à la collaboration du nationalisme flamand avec les nazis (voir Shoah en Belgique: la mémoire trouble de la droite flamande ).

Ces succès des droites radicales ont des effets cumulatifs : chaque poussée électorale de xénophobie, de dénonciation de l’islam,  provoque en cascade une radicalisation des partis qui exploitent ce filon dans l'espace européen .

 

On avait ainsi pu voir comment le succès de l’extrême droite suisse lors du référendum sur les minarets avait poussé le gouvernement français à lancer le « débat » sur l’identité nationale (voir notre article Suisse : nouvelle victoire de l’extrême-droite.).

Nul doute que le résultat des élections néerlandaises et belges vont à leur tour stimuler l’offensive de B. Hortefeux (voir Hortefeux : la honte de la République)

Le bras droit de Sarkozy radicalise d'ailleurs son propos en évoquant maintenant une réforme du code de nationalité, afin de pouvoir pouvoir dénaturaliser des personnes accusées de polygamie.

Or la remise en cause du code de nationalité est dans notre pays, depuis les années 80, un marqueur historique de la convergence/concurrence de la droite avec le Front National, selon la formule de C.Pasqua sur les "valeurs communes" à ces deux forces( voir notre article Succès du Front National: quelles conséquences? ).

 

Il ne doit pas y avoir d’illusion: les prochaines échéances verront, face à la gauche, un Front national offensif et rajeuni et une droite dure  et xénophobe, qui se sent portée par une vague européenne.

Il est temps de s’y préparer

 

MEMORIAL 98

 

 

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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 23:01

 

La condamnation de Brice Hortefeux pour injure raciale met pour l'instant fin au volet juridique de son impunité.

On se souvient qu’avec l’aide de quelques acolytes (dont l’ancienne direction de la LICRA, voir Stéphane Guillon: bravo!,  il avait tenté de maquiller en mauvaise blague "auvergnate" les propos insultants et xénophobes tenus à l’Université d’été de l’UMP voir Hortefeux : le retour du refoulé  

La question désormais posée est celle de son impunité politique : pour la première fois un ministre est  jugé et reconnu coupable pour un acte infamant, contraire à  toute morale et à tout discours civique.

C’est le même Hortefeux qui prétendait, il y a quelques semaines,  déchoir de la nationalité française l’époux de la femme nantaise portant le niqab.

Sa défense par ses collègues et Fillon est sans surprise, bien que grotesque : Hortefeux serait un brave homme, républicain dans l’âme, pas raciste pour un sou.

Mais c’est exactement l’inverse de ce que vient de décider le tribunal, fort indulgent par ailleurs en acceptant de ne pas condamner la tenue publique des propos incriminés.

Le principe de base de tout état de droit est qu’on juge les actes.

La défense de Brice Hortefeux par Julien Dray et Michel Charasse révèle avant tout la dérive politique et morale de ces deux opportunistes venus de la gauche et qui se prêtent très souvent aux manœuvres du pouvoir en place.

Ce gouvernement agit décidément de manière à détruire tout sens civique, tout contre-pouvoir et toute autorité publique qui ne soit pas basée sur la force brute ou la compromission.

Son acharnement à supprimer le poste de Défenseur des enfants, coupable notamment de défendre les enfants de sans-papiers,  en témoigne à nouveau.

Sarkozy est au plus bas dans les sondages ; seul un tiers des sondés lui fait confiance.

Est il supportable de subir la poursuite de son œuvre de destruction des acquis sociaux, de la laïcité, des libertés publiques et de voir  quotidiennement bafoués les principes démocratiques ?

Mise à jour du 27 août 2017 : Hortefeux avec Wauquiez

Hortefeux, toujours porte-parole et "porte-flingue" de Sarkozy, soutient sans surprise Laurent Wauquiez pour l'élection à venir du président du parti LR. Leur racisme, leur cynisme ainsi que leur complaisance à l'égard des thèses du FN, les rassemble 

 

MEMORIAL 98

 

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31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 22:04

Les événements qui viennent de se dérouler au large de Gaza illustrent  la spirale meurtrière dans laquelle se sont enfermés les gouvernements et l’armée israéliens.

Un an après la guerre menée contre les habitants de ce territoire, le blocus se poursuit avec l’aide du régime égyptien et favorise d'ailleurs le Hamas qui contrôle l’économie des tunnels

L’attaque meurtrière contre les bateaux est une manifestation supplémentaire du sentiment d’impunité de la hiérarchie militaire et de la démesure de ses opérations.

C’est ce qu’avait déjà montré le rapport Gladstone à propos de la guerre de Gaza.

La responsabilité du trio dirigeant Netanyahou-Barak-Liebermann est directement engagée (voir nos articles précédent Israël: le triomphe de Poutine? et Gaza: appel aux consciences ). 

Israël est rongée, gangrenée, par l’occupation des territoires palestiniens et la colonisation qui la conduisent vers une situation catastrophique.

Les citoyens arabes d’Israël sont marginalisés et subissent une discrimination croissante.

Seule une paix juste, passant par le retrait des territoires palestiniens occupés, permet d’envisager un avenir qui ne soit pas celui de la violence perpétuelle et de l’escalade guerrière.

 

MEMORIAL 98

 

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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 20:59

 

Nous publions ci-dessous le communiqué d'une association qui agit habituellement hors du champ de la défense des réfugiés et des étrangers soumis à la législation répressive.

C'est à partir de son engagement dans le domaine du handicap et de la bientraitance qu'elle porte un regard sur les conditions d'expulsion de ce jeune originaire du Kosovo, poly-handicapé.

Faites circuler ce texte de protestation.

MEMORIAL 98


 

 

Paris, le 7 mai 2010

 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE 

DU GROUPE POLYHANDICAP FRANCE

 

 

Alerté par le communiqué de presse de l’Association des Paralysés de France en date du 5 mai 2010, le G.P.F., regroupant au niveau national des associations, établissements, professionnels et parents accompagnant des personnes polyhandicapées (enfants, adolescents, adultes) s’associe à l’indignation de l’A.P.F. suite à l’expulsion le lundi 3 mai au soir, d’un jeune polyhandicapé, de 15 ans d’origine kosovare, hébergé dans un établissement spécialisé l’ Institut d'éducation motrice (I.E.M.) « Les Jonquilles » à Freyming-Merlebach (département 57).

 Les conditions dans lesquelles s’est déroulée cette expulsion sont inadmissibles : la rapidité d’exécution rend impossible tout recours.

Le dispositif policier a impressionné l’établissement dans lequel séjournait l’enfant et l’A.R.S. (Agence régionale de santé qui en exerce la tutelle) n’a pas été prévenue !? L’impuissance du personnel, a été maximale.

A l’heure où les directives de tous bords imposent, légitimement, de la bientraitance dans les établissements , l'interrogation est forte face à la brutalité rencontrée par cet enfant qui a dû suivre et subir, sans comprendre, un nouvel arrachement alors que son errance semblait, enfin, pour lui, pouvoir se terminer !

 Brutalité également pour les personnels qui sont irrémédiablement sous le choc de ce refus de soins, de paix, d’accueil alors que chaque jour, il leur est recommandé l’inverse !?

Les bonnes pratiques attendues réclament l’attention, le respect, la douceur, le dialogue, la communication, le temps de se faire comprendre, de se poser…

Qu’est devenu cet enfant ? Que va-t-il lui arriver ? Quelle information sera donnée à ceux qui durant les jours précédents cette rupture l’on investi et ont espéré, pour lui, du mieux être, un mieux vivre ? Comment vont-ils dépasser le mensonge prodigué puisqu’ils ont été abusés !!  Qui s’en soucie ?

Cet enfant a cru les adultes de l’I.E.M. mais qui l’informera qu’ils ne lui avaient pas menti; qu’eux-mêmes sont les victimes de la violence d’une politique sécuritaire folle face à l’innocence d’un enfant polyhandicapé ? Ou sont l’éthique et la déontologie ?

 Le Réseau Educatif Sans Frontières a permis de savoir  que cette expulsion, à savoir le renvoi de l’enfant et de sa famille au Kosovo, s’est effectuée le lendemain matin après une nuit passée au Centre de Rétention Administratif de Metz.

 Le polyhandicap dont souffre cet enfant le rend particulièrement vulnérable et réclame, pour lui, une prise en charge spécifique et des soins particuliers dont nous savons qu’ils ne seront assurés au Kosovo.

Comment accepter que la procédure d’étude du dossier par l’A.R.S. (D.D.A.S.S.) n’ait pas été suivie ?

Les Médecins Inspecteurs de santé publique auraient dû être respectés, dans leur mission, pour faire entendre les besoins de soins de cet enfant parmi les plus fragiles mais, ils n’ont même pas été sollicités !

 Le G.P.F., qui œuvre depuis des années pour les droits et le bien-être des personnes polyhandicapées, s’insurge face à cette décision inhumaine d’expulsion indigne d’un pays tel que la France.

Il s’inquiète de la maltraitance et de l’irrespect des missions diverses des professionnels chargés de veiller au droit d’asile le plus élémentaire pour  maintenir la dignité des plus démunis.

G.P.F

30, rue de Prony - 75017 PARIS  Tel et Fax : 01 43 80 95 25

MEMORIAL 98

 

 

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29 avril 2010 4 29 /04 /avril /2010 22:33

 

Dieudonné a abandonné -temporairement?- son habituel langage codé sur les « sionistes » et n’hésite plus à  stigmatiser ouvertement « les Juifs »

"Les gros escrocs de la planète sont tous des Juifs", déclare-t-il, « répondant » ainsi à Zemmour, qui avait affirmé que "la plupart des trafiquants (étaient) noirs et arabes". Il poursuit : "Il faut être Juif pour avoir la liberté d'expression en France. C'est une réalité. Et dire le contraire, c'est avoir peur. Mais on n'a plus peur. Ils nous ont tout fait. Ils nous ont traînés dans la boue, ils nous ont mis à l'état d'esclaves. Ils nous ont colonisés." Et de conclure : "La mort sera plus confortable que la soumission à ces chiens".

Ce changement de vocabulaire est à priori étonnant chez quelqu’un qui a soigneusement veillé à  maintenir la fiction d’un combat exclusif contre les « sionistes ». Ses alliés de la « liste antisioniste » et du parti du même nom maintenaient la même fiction (voir Interdire les listes de Dieudonné ? )

Dans le climat crée récemment par la « libération de la parole » xénophobe, Dieudonné repousse les limites de la provocation. Les propos d’Hortefeux, puis de Zemmour, lui permettent de justifier un discours ouvertement antisémite, présenté comme une  "riposte des opprimés".

De plus, Dieudonné constate qu’on peut débiter des appels à la haine et à la violence, sans avoir à pâtir de conséquences particulières. Après avoir célébré le négationniste Faurisson fin 2008 au Zénith, puis encensé  Céline, puis moqué la « Shoah- ananas »,  il garde néanmoins une forme d’impunité.

Il est régulièrement invité  dans l’émission de débats de Frédéric Taddéi . L’ancien responsable des Guignols Bruno Gaccio publie avec lui un livre de débat sous la houlette de Robert Ménard (ex-animateur de Reporters sans frontières et maintenant défenseur de la peine de mort) 

Le régime iranien lui garantit un soutien matériel constant à la fois par convergence idéologique et aussi en échange de ses propres déclarations à la gloire de la « démocratie iranienne ». On notera à ce propos la récente rencontre de l’ambassadeur iranien avec la fine fleur de l’extrême-droite parisienne (voir link)

Il y a donc chez Dieudonné et son compère Alain Soral une radicalisation croissante et aussi une volonté d’explorer les limites de la violence du discours dans l’espace public.

Mais dans cette escalade il y a aussi un lien politique avec la succession de Le Pen et les débats en cours au sein du Front national.

Celui-ci est partagé entre le courant « moderne » de Marine Le Pen, peu intéressé par la référence antisémite permanenete, et les traditionalistes de Gollnisch, lui-même condamné pour négationnisme et entouré de néo-nazis.

Le premier  contact de Dieudonné avec le FN portait d’ailleurs dès Mars 2005 sur la défense de Gollnisch, au moment où ce dernier devait rendre compte de ses propos négationnistes

Puis ce fut le rapprochement avec Jean-Marie Le Pen, que ce dernier expliquait ainsi :

 "J'ai de l'estime pour Dieudonné, nous nous sommes rapprochés car nous avons des points communs. Nous appartenons tous les deux à la communauté des parias... Nous sommes persécutés de la même manière, à cause de notre liberté de pensée et de notre liberté de parole" (voir Le Pen et Dieudonné: la grande famille des antisémites. )

Dans l’affrontement en cours, Le Pen soutient la candidature de sa fille Marine à sa succession. Mais  à la veille de passer partiellement la main il tient à marquer profondément la matrice antisémite de son mouvement.

Car pour lui, la revanche de la deuxième guerre mondiale et des années 1930 est toujours d’actualité. C’est le sens de l’obsession du « détail » que représenterait la Shoah, reprise  régulièrement depuis 1987 ( Le Pen et le "détail": décryptage ) .

C’est aussi le sens de références codées  à Laval ou au statut des Juifs promulgué par Pétain (voir Le Pen et les "3 grands-parents étrangers" de Sarkozy

Le Pen manipule la mémoire et les banlieues ).

Dans un provocation passée inaperçue de fin 2008, Le Pen présentant  ses vœux de Noël à la radio et à la télévision récitait le poème « Noël en taule » "  de  Robert Brasillach, écrit dans la prison de Fresnes où, ce fasciste déclaré, qui ne cessa de dénoncer nommément des Juifs et des résistants, attendait son procès à l’issue duquel il fut  fusillé pour intelligence avec l’ennemi

Pour l’encore actuel président du FN, les Juifs demeurent les ennemis éternels du nationalisme car ils sont les  porteurs du « mondialisme » abhorré. En cela Le Pen est un héritier des thèses nazies.

C’est ce besoin de revanche qui explique aussi sa déclaration du 25 avril dernier sur Pétain "sauveur des Juifs français".

Ainsi Dieudonné se positionne dans le débat au sein du Front National, qui obsède d’ailleurs toute l’extrême-droite, membre ou pas de ce parti, et aussi une fraction importante de la droite 

On peut ainsi noter que Zemmour (dont on espère qu’il aura à rendre  compte de ses propos xénophobes voir Eric Zemmour: faux rebelle, vrai raciste. ) défend dans les colonnes du Figaro la nécessité d’une  alliance électorale entre le Front National et l’UMP.

Loin d’être de simples « bouffons », ces agitateurs médiatiques participent à leur manière aux soubresauts de la recomposition à l’extrême-droite de l’échiquier politique.

Note:

A la veille du 1er mai et de la parade lepéniste qui a lieu ce jour là, nous  nous souvenons que le 1er mai 1995 Brahim BOUARAM, jeune marocain de 29 ans, a été assassiné par des militants d'extrême droite participant à un cortège du Front National et qui l'ont jetté à la Seine.
Comme chaque année nous nous retrouverons avec plusieurs associations  sur le pont du Carrousel le 1er mai à 11h pour honorer sa mémoire.

 

 

MEMORIAL 98

 

 

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 21:49

« 1915/2010 - Le négationnisme dans tous ses états »

 Rendez-vous Dimanche 25 avril 2010 de 10h00 à 20h00 sur le Parvis de Notre-Dame de Paris

Le Collectif Van [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme]  http://www.collectifvan.org organise la 6ème journée annuelle de sensibilisation aux génocides et à leur négation.

Nous appelons tous nos amis parisiens à nous retrouver le 25 avril lors de cette journée.

Mémorial 98

 Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre des commémorations du 95ème anniversaire du génocide arménien,  associe les peuples arménien, juif, tutsi, darfouri, victimes de génocides passés ou en cours, ainsi que toutes les minorités opprimées de Turquie.

Pour la 3eme année, Mémorial 98 s’associe à cette journée, avec d’autres associations*.

 Ce 95eme anniversaire verra se dérouler une  commémoration particulière ; plusieurs événements ont marqué cette année et indiquent une avancée du combat pour la reconnaissance de ce premier génocide du 20eme siècle.

 Ainsi le Parlement suédois  a adopté le 11 mars, contre l'avis du gouvernement de droite, une motion reconnaissant le génocide arménien de 1915.

Le texte déposé par l'opposition de gauche et adopté avec une majorité d'une seule voix "indique que la Suède reconnaît le génocide de 1915 contre les Arméniens, les Assyriens, Syriens et Chaldéens et les Grecs pontiques". Quatre députés de la majorité de centre droit ont désobéi à la consigne de leurs partis et voté en faveur de la motion, permettant son adoption surprise.

 Une semaine auparavant, le 4 mars, une commission de la Chambre des représentants américains a adopté une résolution qualifiant de «génocide» les massacres d’Arméniens commis sous l'Empire ottoman entre 1915 et 1923. Cette instance a rejeté les mises en garde de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et du gouvernement turc.

La résolution, néanmoins non contraignante, a été adoptée par 23 voix contre 22. Elle demande à ce que le massacre d’un million et demi d'Arméniens, entre 1915 et 1923, soit officiellement qualifié de génocide par l’administration américaine. Ce que Barack Obama, malgré ses engagements antérieurs, s’est gardé de faire depuis qu’il est président, se contentant prudemment de parler d’atrocités.

Le rappel immédiat de l’ambassadeur de Turquie auprès des Etats-Unis n’est pas une surprise.. Il y a trois ans, la même commission de la Chambre des représentants avait adopté une résolution similaire, entraînant la même conséquence immédiate. L’affaire s’était arrêtée là, la résolution n’avait jamais par la suite été présentée au vote de la Chambre dans son ensemble.

Dans la région elle-même les  actes s’opposent aux discours

Ainsi depuis le 10 octobre 2009 , malgré la signature à Zurich des protocoles entre l’Arménie et la Turquie, (voir article Arménie-Turquie: ouverture ou illusion )l’Etat turc multiplie ses pressions pour imposer partout la négation du génocide arménien..

Le régime turc parle de ‘réconciliation’, tout en menaçant d’expulsion la population arménienne vivant actuellement à l’intérieur de ses frontières, en cas de nouvelles reconnaissances du génocide arménien par des parlements étrangers

Mais le voile s’est déchiré en Turquie même.

 Des associations et des intellectuels y oeuvrent avec courage pour la reconnaissance,du génocide perpétré contre les Arméniens.

Tout comme les Justes qui, en 1915, ont sauvé des familles arméniennes au péril de leur vie, c es militants des droits de l’homme risquent de longues peines d’emprisonnement pour leurs prises de position : ils méritent le respect.

 Le travail du Collectif VAN a pour ambition de les mettre en valeur en lieu et place des modèles nationalistes, racistes et antisémites que la République de Turquie impose, tant à l’intérieur de ses frontières qu’aux populations turques de l’étranger.

Pour la seconde année consécutive, l’association turque des droits de l’homme (HRA – en turc İnsan Hakları Derneği - İHD), affiliée à la FIDH, apporte son soutien au Collectif VAN, c’est un précieux gage d’espérance.

Plus que jamais, il importe de sensibiliser la société civile européenne au négationnisme qui envahit l’espace citoyen

L’exposition à ciel ouvert  du 25 avril met en scène huit stèles géantes pour huit visages d’hommes, de femmes et d’enfants qui interpellent le public sur la réalité des minorités de Turquie: Juifs et chrétiens (Grecs, Arméniens, Assyro-Chaldéen-Syriaques) qui représentaient 25% de la population de Turquie en 1914, et qui ne sont plus que 0,2% aujourd'hui, et musulmans non turcs ou non sunnites (près de 43% de la population) dont les droits sont bafoués au quotidien.

 Une neuvième stèle rend hommage au journaliste arménien de Turquie Hrant Dink, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Agos, assassiné le 19 janvier 2007 à Istanbul.

 Le public est invité à participer en disposant des visuels. Disponibles en 13 langues (arménien, hébreu, kynyarwanda, arabe, allemand, anglais, chinois, espagnol, français, kurde, russe, grec et turc), des citations témoignent de l’universalité des messages proposés : « Les génocides, ça me regarde », « Plus jamais ça »,

*L’action du Collectif VAN bénéficie du soutien de 17 associations des Droits de l’Homme,

Cette année, la Licra, la Communauté Chypriote de France et l’Institut Kurde de Paris rejoignent les associations françaises et internationales qui participent régulièrement à cette action citoyenne et solidaire :

Allemagne : AGA [Working Group Recognition Against genocide for international understanding - Berlin] – SKD [Association of opponents to genocides - Soykırım Karsıtları Derneği - Ali Ertem - Francfort sur le Main].

France : Aircrige [Association internationale de recherche sur les crimes contre l'humanité et les génocides] - CUD [Collectif Urgence Darfour] - CPCR [Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda] - CRF [Communauté Rwandaise de France] - IACS [Institut Assyro-Chaldéen-Syriaque] – Ibuka (Rwanda) France - L'Arche [Le mensuel du judaïsme français] - MEMORIAL 98 - SOS Racisme - UEJF [Union des Etudiants Juifs de France] - Vigilance Soudan.

Turquie : The Human Rights Association - HRA , affiliée à la FIDH.

Les oeuvres de plusieurs  artistes membres de l’APAF [Artistes Plasticiens Arméniens de France] sont consacrées aux victimes arméniennes, juives, tutsi et darfouries et exposées au recto des stèles.

Nous appelons tous nos amis parisiens à nous retrouver le 25 avril lors de cette journée.

(voir aussi Génocide arménien : vers une reconnaissance en Israël ? Rassemblement contre le déni à Paris

Arménie:contre tous les négationnismes Israël doit reconnaître le génocide arménien)

MEMORIAL 98



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11 avril 2010 7 11 /04 /avril /2010 18:00

Guilherme Hauka-Azanga n’a finalement pas été expulsé.

Grâce à son obstination, à la mobilisation qui l’a entouré et au refus de commandants de bord de « transporter » une personne sous contrainte, le pouvoir a, pour le moment ,reculé.   

Depuis le 19 janvier 2010, cet Angolais habitant Lyon et demandeur d’asile a passé quatre jours avec sa compagne et leurs enfants et soixante-douze jours en rétention ou en prison. Il a subi deux arrestations à son domicile, trois tentatives d’embarquement et trois passages à tabac.

 Malgré de nombreuses manifestations rassemblant localement des centaines de personnes, des milliers de signatures et de multiples démarches de personnalités et d’élus, le préfet du Rhône et le ministre Besson persistaient dans leur volonté de faire un exemple.

 Pourtant, Guilherme Hauka-Azanga est venu demander l’asile à la France après avoir fui l’Angola et les massacres qui ont décimé une partie des siens. Sa seule famille est maintenant constituée de trois enfants réfugiés au Congo et la compagne avec laquelle il a refait sa vie à Lyon, les deux enfants de celle-ci et  les deux enfants nés de cette union.

Nous publions ci-dessous le récit de son avocate.

MEMORIAL 98

 

Témoignage de Dominique Noguères, avocat, membre du Bureau national de la Ligue des Droits de l’Homme. 

Je me suis occupée, ce jeudi 8 avril, de ce monsieur angolais que la préfecture du Rhône essaye d’expulser depuis longtemps déjà.

Le juge des libertés de Lyon avait prolongé sa rétention jusqu’au lendemain, vendredi 9, 11 heures du matin. La veille, il a été embarqué vers 19 heures à l’aéroport de Lyon Bron, dans un avion spécialement affrété par le ministère de l’Intérieur en direction du Bourget. L’aéroport de Bron était un camp retranché : des CRS bloquant tous les accès et un hélico tournant au-dessus… pour surveiller ?

Menotté à bord de cet avion, ce monsieur, à l’arrivée au Bourget, est attendu par trente CRS et six voitures de police, excusez du peu. Avant de monter à bord d’une d’entre elles, il est entièrement ligoté, de la tête aux pieds, comme un saucisson, et on le bâillonne. Il dit que c’était « comme une muselière ».

On l’emmène à la Police de l’air et des frontières (PAF)de Roissy où il attend pendant plus d’une heure, toujours ligoté et entravé, sans pouvoir ni s’asseoir ni se tenir debout. On lui refuse à boire et d’aller aux toilettes.

Enfin on l’emmène en voiture au pied de l’avion pour Luanda (Angola) où il est monté par l’arrière comme un paquet, toujours saucissonné. Le commandant refuse de partir avec lui. Il est redescendu de l’avion et repart à la Police de l’Air et des Frontières. On est « gentil » : on lui désentrave les jambes et on lui enlève son bâillon, mais il est toujours ligoté à partir des genoux.

Après de multiples coups de téléphone, les policiers le remettent dans la voiture et le ramènent à l’avion. Le commandant refuse de faire rouvrir les portes. Il repart à la PAF et là, les policiers ne savent plus quoi faire… On le désentrave.

 Il est quatre heures du matin, il est fatigué. Il n’a pas d’endroit pour se reposer et on lui dit que les locaux ne sont pas faits pour ça.

À cinq heures du matin, il est transféré au centre de rétention de Bobigny. 
 

Le matin, je m’inquiète de voir qu’il n’est pas sur les listes des comparutions immédiates pour les refus d’embarquement. Le Parquet me confirme qu’il n’est pas déféré. 
Je vais alors au centre de rétention à Bobigny où je rencontre un homme épuisé, très nerveux, apeuré.

  À la fin de l’entretien, au moment où nous nous séparons, il est emmené de force et je comprends qu’on va tenter de l’expulser. Je ne peux rien faire : il disparaît derrière une porte et les policiers ne sont au courant de rien. Je me trompe de porte en repartant et reviens sur mes pas pour voir qu’effectivement on lui a remis son paquetage.

Sa femme attend en bas pour le voir. Elle ne le verra pas. Les policiers expliquent qu’il prendra un avion au Bourget à 17 heures 30 pour destination inconnue. Les recoupements sont vite faits : il n’y a pas de vols de Paris pour Luanda aujourd’hui, mais de Lisbonne ou Francfort.

On organise en urgence une conférence de presse à 16 heures 30 avec une bonne couverture médiatique, et on attend.

Enfin, à 22 heures, on apprend qu’il sera libéré ; l’avion parti pour le Portugal n’ayant pas eu l’autorisation d’atterrir. Il est revenu à Bobigny et a été libéré du centre de rétention vers minuit. Dans l’avion qui l’emmenait vers Lisbonne il était accompagné de quatre policiers et attaché sur son siège Communiqué laconique de la préfecture du Rhône  indiquant qu'en raison de l'impossibilité d'exécuter la mesure, il le remettait en liberté.

Résumons : déploiements de police incroyables, deux avions spéciaux, un aller et retour pour rien vers Lisbonne… Mais, surtout, des mauvais traitements, des traitements inhumains et dégradants.

On est  épuisés, heureux qu’il s’en soit sorti, mais dégoûtés de ces méthodes indignes. Merci aux formidables mobilisations des militants, et des élus.

C’est nous qui aurons le dernier mot !

Dominique Noguères

 

Mémorial 98

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11 avril 2010 7 11 /04 /avril /2010 15:07

 

Hongrie: une vague brune?

                     Un transport de Juifs hongrois arrive sur la "rampe" d'Auschwitz-Birkenau

Le drame polonais se déroule alors que se profile dans la Hongrie voisine un cataclysme électoral particulièrement inquiétant. Le triomphe annoncé de droite dure du Fidesz  risque de s'accompagner d’une percée du parti Jobik.

Il s’agit d’un parti nationaliste, xénophobe, qui a fait campagne contre les Roms et les Juifs ; il dirige aussi une milice nommée Garde hongroise qui utilise un  uniforme proche de celui des « Croix fléchées », le parti fasciste qui prit une part importante au massacre des Juifs de Hongrie à la fin de la guerre (voir ci-dessous).

Nous reviendrons sur la signification de ces élections dans le contexte européen actuel, notamment à l'Est du continent (voir Danger négationniste à l'Est de l'Europe .)

 

À la veille de la journée de la commémoration de la Shoah, nous rappelons brièvement le déroulement du génocide en Hongrie, à partir de mai 1944, alors que se préparait le débarquement en Normandie.

À la mi-mai 1944, les autorités hongroises, en coordination avec la Gestapo allemande, commencèrent à déporter systématiquement les Juifs hongrois. Adolf Eichmann fut le chef de l'équipe "d'experts en déportation" qui travailla avec les autorités hongroises. La police hongroise procéda à des rafles et fit monter de force les Juifs dans les trains de déportation. En moins de deux mois, près de 440 000 Juifs furent déportés de Hongrie dans plus de 145 trains. La plupart furent exterminés à Auschwitz. Au début du mois de juillet 1944, la seule communauté juive qui demeurait en Hongrie se trouvait à Budapest.

L’amiral Horthy, qui dirigeait le régime, avait entamé des négociations avec l'armée soviétique pour un armistice. À la mi-octobre 1944, les Allemands apportèrent leur soutien à un coup d’État. Ils arrêtèrent Horthy et mirent en place un nouveau gouvernement hongrois sous la direction de Ferenc Szalasi, le dirigeant du parti fasciste et antisémite radical des Croix fléchées, dont se réclame le parti Jobbik.

En novembre 1944, le régime des Croix fléchées ordonna aux Juifs de Budapest qui restaient de se regrouper dans un ghetto qui, sur une surface de 0,26 kilomètre carré, devint la résidence de 70 000 personnes. Plusieurs milliers de Juifs de Budapest furent également contraints de marcher, sous garde hongroise, jusqu'à la frontière autrichienne, entre novembre et décembre 1944

Sur les quelque 825 000 Juifs qui vivaient en Hongrie en 1941 environ 63 000 moururent ou furent assassinés avant l'occupation allemande de mars 1944. Sous l'occupation, un peu plus de 500 000 d'entre eux moururent suite aux mauvais traitements, furent assassinés ou déportés. Quelque 255 000 Juifs, soit moins d'un tiers de ceux qui vivaient dans la Hongrie élargie de mars 1944, survécurent à la Shoah.

Pologne:

Depuis la catastrophe aérienne de Smolensk, de nombreuses requêtes sont dirigées vers notre site pour s’informer à propos de Lech Kaczynski.

Le caractère dramatique de l’événement est renforcé par ses circonstances ; la délégation polonaise venait commémorer le massacre de Katyn : des dizaines de milliers de militaires polonais y furent exécutés sur ordre de Staline en avril et mai 1940

Ce massacre fait partie de nombreux crimes de Staline, dans le contexte particulier du pacte Hitler-Staline d’août 1939  et du partage de la Pologne qui y était contenu.

Concernant les positions de Lech Kaczynski, il faisait partie d’un parti de la droite dure, le PIS, qui s’était allié à l’extrême droite antisémite la plus radicale en 2005  (voir Pologne: l'antisémitisme sévit au gouvernement )

Néanmoins, à la différence de son frère jumeau qui fut le Premier ministre de cette coalition, il était considéré par ses détracteurs  d'extrême-droite  comme "un ami des Juifs".

Il fut d’ailleurs violemment mis en cause par  Rydzyk, curé dirigeant la radio antisémite Radio Marya (voir aussi Pologne: l'antisémitisme sévit au gouvernement )

Au lendemain même d’une  messe du 8 juillet 2007 en faveur de cette radio tenue en présence de son frère,  l'hebdomadaire Wprost,   révéla  que le père Tadeusz Rydzyk, avait  accusé le président Lech Kaczynski, d’’ être favorable aux revendications des Juifs envers la Pologne », "Vous savez, il est question que la Pologne donne (aux juifs) 65 milliards de dollars. Ils viendront vous voir et diront rendez-moi ce manteau. Enlève ce pantalon! Donne les chaussures!", avait déclaré le père Rydzyk en évoquant sa rencontre avec le président, lors de cette conférence, fermée au public, prononcée en avril 2007 dans son école de journalisme. La Pologne était le seul pays "post-communiste" à n'avoir pas réglé le problème des restitutions des biens perdus pendant la guerre.

Lors de cette conférence, Rydzyk s'en était également  pris à l'épouse du président Maria Kaczynska, victime elle aussi de la catastrophe de Smolensk.

Il lui avait notamment reproché de s'être opposée à un amendement à la Constitution, proposé par l'extrême droite, destiné à interdire totalement l'avortement en Pologne et barrer la route à son éventuelle légalisation. L'amendement a  finalement été rejeté par le Parlement polonais en avril 2007.

"Madame la présidente et l'euthanasie? Sorcière!, Tu va voir ce que tu va voir! Si tu veux tuer les gens, commence par toi-même", a vait déclaré le père Rydzyk.

Certains radicaux polonais considéreront sans doute la tragédie de Smolensk comme une punition divine.

Sur la Pologne et l'antisémitisme voir:

La Pologne de nouveau face à l'antisémitisme  

Antisémitisme en Pologne: le scandale éclate!

Pologne: défaite de la droite radicale

Pologne: le gouvernment et les evêques pour la radio antisémite

Le pape soutient les antisémites polonais

Pologne: Radio Maryja protégée par la hiérarchie catholique

Pologne: protestation catholique contre l’antisémitisme.

MEMORIAL 98

 

 

 

 

 

 

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 22:00

 

 

La commémoration du génocide des Tutsis du Rwanda revêtira cette année en France un caractère particulier.

Les éléments s’accumulent à propos de l’implication de l’armée française dans la préparation et même la mise en œuvre de ce génocide.

Ainsi le quotidien Wall Street Journal du 26 février dernier  a révélé la participation des militaires français, en plein génocide, à l’attaque massive contre les soixante mille civils tutsi réfugiés à Bisesero les 13 et 14 mai 1994. Quarante mille Tutsis auraient été tués lors de cette attaque.

http://www.genocidemadeinfrance.com/spip.php?article118 pour la traduction de cet article.

D’autres livres et film témoignent du déroulement de ce génocide, commis au vu et au su des puissances du monde et des médias. 

D’autre part la visite de Sarkozy au Rwanda le 25 Février dernier a donné lieu à une ébauche de reconnaissance des responsabilités françaises.

Nous citons sur ce point le début de la déclaration de la Commission d’enquête citoyenne sur le Rwanda, http://cec.rwanda.free.fr/ qui écrit le 19 mars 2010 :

« Le président de la République française a marqué d’une courte visite au Rwanda, le 25 février 2010, la réorientation relative de la politique de la France vis-à-vis de ce pays.

1- Nicolas Sarkozy a visité silencieusement le mémorial de Kigali, soulignant ensuite la dignité de sa conception dans la conférence de presse conjointe avec le Président du Rwanda, Paul Kagame. Cette attitude corrige de fait les propos négationnistes d’Hubert Védrine en 2001, alors ministre français des affaires étrangères, qui ne voulait pas s’incliner devant un mémorial « pour ne pas céder à l’instrumentalisation du génocide ».

2-Mais il a également persévéré dans les réserves de la France à reconnaître pleinement son rôle dans le génocide des Tutsi, acceptant seulement d’ajouter au constat des « graves erreurs d’appréciations », fait par les députés français en 1998, leurs « conséquences dramatiques ». Il n’a pas présenté les excuses de la France… »

 Cette visite a aussi donné lieu à une mobilisation autour d’un Appel Citoyen France-Rwanda intitulé: Faire toute la lumière sur les "erreurs", nous avons signé cet appel. (http://appel-citoyen-france-rwanda.over-blog.org)

Ce contexte nouveau rend d’autant plus importante la participation aux commémorations (bruxelloise et parisiennes )  ci-dessous et auxquelles nous nous associons

 

Mémorial 98


 A Bruxelles, activités organisées par Ibuka Belgique

Le mercredi 7 avril

19:00: Marche du Souvenir (De la Place Royale jusqu'au Palais de Justice)

20h30 : Soirée de la Mémoire (Au Centre culturel d'Auderghem)

 

 

XVIe COMMEMORATION DU GENOCIDE DES TUTSI

(PARIS, AVRIL 2010)

 

 

  

Mercredi 7 avril 2010, une journée du souvenir

 

 

16h00 :  Rassemblement devant le Mur pour la paix

19h30  :  Veillée du souvenir

62, rue Marcadet, 75018 Paris

 

 

 

Le 7 avril 1994, au Rwanda, débutaient les massacres génocidaires qui visaient les

populations tutsi de ce pays d’Afrique. En moins de cent jours près d’un million d’hommes,

de femmes et d’enfants ont trouvé la mort, la plupart sous les coups de machettes. Notre

devoir est de ne pas oublier. Ainsi pour la seizième fois, nous vous invitons à venir rendre

hommage avec nous aux victimes du dernier génocide du XXe siècle.  

 

Nous avons placé cette cérémonie sous le signe de la justice. Seize ans après le crime, de

nombreux auteurs restent encore en liberté. Les insuffisances en la matière privent les

rescapés du droit à la réparation et atténuent l’impact de toute politique de réconciliation entre

les Rwandais. Celle-ci n’est possible que si les rescapés retrouvent l’espoir que les criminels

soient arrêtés et jugés. Pour l’instant, les victimes restent dans cette attente qui est une étape

nécessaire vers de moindres souffrances : 

 

 « On a jugé les fauteurs dans les tribunaux. Ca représente une fraction des tueurs, une

fraction quand même. Oui, il y a une justice après le génocide, mais pas de réconciliation.

Elle s’adapte au nombre de magistrats, de tueurs et de victime, elle corrige les fauteurs et

empêche les vengeances, elle se montre atténuante pour les tueurs et profitable à la bonne

marche du pays. Elle est gratifiante pour l’avenir. Elle satisfait les autorités, les donateurs

internationaux, et tant pis pour le chagrin des rescapés ».  Marie-Louise Kagoyire, in  La  

Stratégie des antilopes, Jean Hatzfeld, Seuil, 2007 p.160   

  

 

 

 

Dimanche 18 avril 2010  :  Transmettre la Mémoire

Lieu  :  62, rue Marcadet, 75018 Paris

 

 

  

Pour prévenir l’oubli, en quête des moyens pour maintenir la flamme de la conscience

universelle dont l’absence a fait de ce siècle celui des génocides, nous vous invitons à venir

partager avec nous la réflexion sur les différentes manières de transmettre la mémoire 

 

En Europe, l’acte ou le devoir de mémoire évoque l’épisode douloureux du génocide des

Juifs. Or, celui-ci a été perpétré au cœur de l’Europe. Il a été réalisé par et contre des

européens. L’énormité, la proximité géographique et historique n’ont pas suffi à transmettre la

mémoire de la tentative d’extermination des Juifs par les nazis. Il a fallu le recours à des

techniques classiques d’élaboration et de la diffusion de la connaissance historique ainsi que

le concours de toutes les disciplines des sciences sociales : la littérature, la philosophie,

l’histoire, le cinéma, l’école, l’art…  

 

Bien qu’il ait été commis sur le continent noir, le génocide des Tutsi n’est pas étranger à

l’Occident. Il suffirait de rappeler les liens entre le Rwanda et la communauté internationale

au moment des faits. On pourrait aussi, pour le sortir de la catégorie des massacres ordinaires

lointains et barbares, examiner le recours aux techniques modernes dans sa mise en œuvre,

notamment l’usage des médias, dont la radio. Pour le comprendre et en transmettre la

mémoire, des outils modernes de la recherche et de la diffusion du savoir sont déjà mis en 

oeuvre. Par ce colloque, nous voulons comprendre les techniques les plus utilisées et les

problèmes que poseraient leur application au génocide des Tutsi.  

 

A l’ouverture, une invitée, Linda Melvern : journaliste, écrivain, auteur de  

- A People Betrayed: The Role of the West in Rwanda's Genocide, Zed Books 2000, ouvrage

dont la traduction en français paraitra début avril  

- Conspiracy to Murder: The Rwandan Genocide,  (Reviseé) Paperback – 17 avril 2006 

- Les Nations unies by Linda Melvern (Hardcover - Sept. 25, 2002) 

 

I. Les passerelles les plus usuelles : 10h15-11h

 

 1. Comment se construisent les représentations ?  

Par Ariane Mathieu, doctorante à l’Université de Concordia (Canada), elle travaille sur les problématiques de la reconstruction de la mémoire et de l’histoire. Elle a collaboré 

à « Cambodge ... Retour sur une des grandes traversées de l'été de France Culture » sur

France Culture : http://alturl.com/4apo   

 

2. Cinéma/documentaire

Arnaud Sauli – Cinéaste. De formation en histoire à l’EHESS,  Il s’est notamment intéressé aux acclimatations colonialesdes idées de police, de criminalité et de violence. Il a depuis déplacé ses activités vers le cinéma documentaire et termine actuellement un film documentaire sur l’écriture de l’histoire du génocide des Tutsi du Rwanda.

3. La pédagogie : Quand les jeunes explorent un territoire où leurs professeurs

n’ont jamais mis les pieds : le point sur la recherche des étudiants - mémoires et

thèses.  

Héloïse Leterrier – a soutenu en 2009 à l’Université de Caen/Basse Normandie, un mémoire de Master sur « La culture et l’éducation rwandaise en France : partage d’une mémoire et transformation des valeurs » 

 

II. L’apport des sciences humaines et sociales : 11h30 – 12h30

 

 1. Le témoignage des victimes et celui des assassins

Catherine Coquio  

- Professeur de littérature comparée à l'Université de Poitiers. 

- Responsable du groupe de recherches Littérature et savoirs à l'épreuve de la violence

politique. Génocide et transmission. 

- Présidente de l'Association Internationale de Recherche sur les Crimes contre l'Humanité et les Génocides (www.aircrige.org

- Auteur de Rwanda. Le réel et les récits, Belin, 2004. 

 

 

 

 2. Penser l’événement   

Gérard Rabinovitch - Philosophe et sociologue, chercheur au CNRS

 En 2009, il a publié : De la destructivité humaine (PUF) et Connaissance du monde juif 

(CRDP) 

  3. Penser et agir :  

Denis Peschanski - Historien, directeur de recherche au CNRS.  

 

- La France des camps : l'internement 1938-1946, Gallimard, 2002 qui a donné lieu au film

« La France des camps 1938 – 1946 », écrit par Denis Peschanski, réalisé par Jorge Amat qui

sera diffusé sur France 2, le 8 avril 2010 dans Infrarouge.

III. Lieux de transcription et de transmission de la mémoire  

   1. Récit, tradition et écriture

Scholastique Mukasonga –écrivain, auteure de trois ouvrages,  

- Inyenzi ou cafards, Continent Noir Gallimard, 2006 

- La femme aux pieds nus, prix Seligmann « contre le racisme, l’injustice et l’intolérance » 

2008 - L'Iguifou Nouvelles rwandaises, coll. Continents Noirs, éd. Gallimard 

 

 2. Le corps ou la mémoire silencieuse :  

Hélène Piralian – Psychanalyste, philosophe et écrivain auteur de : 

 

- Génocide, disparition, déni. La Traversée des deuils, L’Harmattan, 2007 

- Génocide et transmission : Sauver la mort, sortir du meurtre, L’Harmattan, 2005 

Elle travaille sur les effets psychiques des deuils "rendus" impossibles

 

  3. Enseigner, transmettre et former.  

Christian Savary / Anthony Vérove  – professeurs au Lycée Lebrun à Coutances, dans

l’Académie de Caen, ils encadrent la Junion Association  Les Sentiers de la Mémoire, i.

Ils organisent et animent des Semaines de la Mémoire et de Voyages de Mémoire et

d'Histoire en Europe de l'Est.

 

  Avec le soutien des associations : Médecins du Monde, CRF, UEJF, SOS Racisme,

Mémorial de la Shoah,  Centre Simon Wiesenthal, Etudes sans frontières, CPCR,

Conseil de coordination des organisations arméniennes de France, Comité de défense de la cause arménienne, Fondation pour la Mémoire de la Shoah, Survie, Nor Seround, Urgence Darfour, Appui Rwanda,  Forim, Idilick, AJ162, Mémorial 98.

  Venez nombreux rendre hommage à la mémoire des victimes et témoigner de notre soutien aux rescapés

 

Mémorial 98

 

 

 

 

 

  

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

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