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Protestez, manifestez le samedi 11 février
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), 237 civils ont été tués, dans la seule ville de Homs le vendredi 3 février 2012 en fin de journée, suite au pilonnage d’habitations civiles durant trois heures, par les forces du régime. Le matin du lundi 6 février le pilonnage de la population d’Homs a repris.
Cette journée est la plus terrifiante depuis le 15 mars 2011, date du début d’une répression qui a fait au moins 6.000 morts, dont plus de 400 enfants et des dizaines de milliers de disparus.
Le samedi 4 février, quelques heures après le bombardement de Homs, la Russie et la Chine opposaient leur veto à un projet de résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU condamnant la répression en Syrie. Cette résolution reprenait la feuille de route du 22 janvier de la Ligue arabe préconisant l’arrêt des violences, la formation d’un gouvernement d’unité nationale pour une transition démocratique et la création d’une commission d’enquête indépendante pour enquêter sur les violations des droits de l’Homme commises à l’encontre de la population syrienne.
Cette résolution à minima ne demandait ni le gel des avoirs, ni le renvoi de la situation syrienne devant la Cour Pénale Internationale, ni un embargo complet sur les armes.
Le veto sino-russe donne au régime de Bachar Al-Assad un « permis de tuer dans l’impunité ».
C’est la deuxième fois que la Russie et la Chine empêchent le Conseil de Sécurité de sortir de onze mois de silence sur la situation en Syrie.
Samedi 11 février 2012 à 14 heures
Manifestations de soutien à la lutte du peuple syrien à Paris et en régions.
À Paris : Départ métro Temple, rue de Turbigo en direction de la Place des Victoires.
Et en régions
Manifestations à l’initiative de : Souria Houria, Collectif Urgence Solidarité Syrie, LDH, REMDH, Mouvement de la Paix, SNESUP-FSU, EELV, NPA, PCF, PG, PS, Sortir du Colonialisme, Cedetim/Ipam, Collectif Rupture Féministe, Union Syndicale Solidaires, , Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), ATMF, CGT, FSU, Mémorial 98, Union UNSA-Recherche, …
Lisez le texte ci-dessous
L'écrivain syrien Khaled Khalifa ( auteur de « Eloge de la haine » publié chez Actes Sud) a fait parvenir cette lettre ouverte, de Damas, à la suite du double véto chinois et russe à un projet de résolution sur la Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU, et au redoublement des massacres dans les villes entrées en rébellion.
Chers amis, écrivains et journalistes du monde entier, notamment en Chine et en Russie, je tiens à vous informer que mon peuple est exposé à un génocide.
Depuis une semaine les forces du régime syrien intensifient les attaques contre les villes rebelles en particulier Homs, Zabadani, les banlieues de Damas, Rastan, Madaya, Wadi Barada, Figeh, Idlib et dans les villages de la montagne de Zawiya.
Depuis une semaine et jusqu'au moment où j'écris ces lignes, plus de mille martyrs sont tombés, dont beaucoup d'enfants, et des centaines de maisons ont été détruites sur les têtes de leurs habitants.
Elimination d'une révolution pacifique
La cécité qui a frappé le monde a encouragé le régime à tenter une élimination de la révolution pacifique en Syrie, avec une force répressive inégalée. Le soutien de la Russie, la Chine, l'Iran et le silence du monde face aux crimes commis en plein jour, a permis le meurtre de mon peuple par le régime depuis onze mois.
Mais dans la dernière semaine, du 2 février à aujourd'hui, les signes du massacre se sont clarifiés. La scène de centaines de milliers de Syriens descendus dans les rues de leurs villes et villages la nuit du massacre de Khalidiya, dans la nuit du vendredi au samedi dernier, les mains levées en prières et en larmes, brise le cœur, et place la tragédie humanitaire syrienne au centre du monde.
C'est une expression claire de notre sentiment d'être des orphelins, abandonnés par le monde et par les politiciens satisfait par les paroles vaines et les sanctions économiques, qui n'empêchent pas les assassins et ne retiennent pas les chars baignés de sang.
Mon peuple, qui a fait face à la mort le torse nu et en chansons est en ce moment même assujetti à une campagne de génocide. Nos villes rebelles sont dans un état de siège sans précédent dans l'histoire mondiale des
révolutions.
Le personnel médical est empêché de secourir les blessés, les hôpitaux de campagne sont bombardés de sang-froid et détruits, l'entrée est interdite aux organisations de secours, les lignes téléphoniques sont coupées, et la nourriture et les médicaments sont bloqués, si bien que la contrebande d'un sac de sang ou d'une tablette de Setamol dans les zones touchées est considéré comme un crime digne d'emprisonnement dans des camps de détention, dont les détails vous horrifieront un jour.
Silence complice
Dans toute son histoire moderne, le monde n'a pas connu de tels vaillance et courage, que ceux manifestés par les révolutionnaires Syriens dans toutes nos villes et villages. Le monde n'a pas non plus connu un tel silence, et une connivence dans le silence qui est dès à présent considéré comme une complicité dans le crime et l'extermination de mon peuple.
Mon peuple est un peuple de paix, de café, de musique que j'espère vous savourerez un jour, de roses, dont j'espère qu'un jour le parfum vous parviendra, afin que vous sachiez que le cœur du monde est aujourd'hui exposé au génocide et que le monde entier est complice du sang versé.
Je ne peux rien dire de plus dans ces moments difficiles, mais j'espère que vous agirez par solidarité avec mon peuple de la façon que vous jugerez appropriée.
Je sais que l'écriture est impuissante et nue devant les canons, les tanks et les missiles russes qui bombardent nos villes et nos civils, mais je n'ai aucune envie que votre silence aussi, soit complice du meurtre de mon peuple.
(voir Syrie: agir contre la tuerie !
Syrie urgence: arrêter enfin le massacre!
Syrie: violences à Paris contre les manifestants
Halte au massacre du peuple syrien !
Chine : le silence complice de Sarkozy
Sri Lanka : ONU silencieuse, régime impuni.
MEMORIAL 98