Mise à jour du 21 mars 2018 : malgré sa désignation par l'UMP, Charles Millon a été battu à l'époque lors des élections sénatoriales. C'était une bonne nouvelle qui n'enlevait rien au scandale de sa désignation.
Millon, proche de milieux catholiques intégristes et ancien ministre de la défense de Chirac et Juppé, s'est en effet rendu célèbre en se faisant élire président de la région Rhône-Alpes en Mars 1998, grâce à une alliance ouverte avec le Front National.
Son allié et compère frontiste était Bruno Gollnisch, déjà négationniste et condamné plus tard à une peine de prison pour ses déclarations sur les chambres à gaz, toujours candidat à la succession de Le Pen.
Face au choc provoqué par les alliances entre la droite et le FN dans cinq régions, la résistance s'organisa, notamment contre Millon.
Pendant des mois, des dizaines de manifestations se déroulèrent à Lyon et dans toute la région.
Ainsi à Izieu, dans l'Ain dont il était à l'époque député, Charles Millon fut conspué le 19 juillet 1998, devant la stèle qui commémore le sort de 44 enfants et 7 adultes juifs raflés dans ce village et morts pour la plupart en 1944 à Auschwitz. La présidente régionale de l'Amicale des déportés d'Auschwitz, Simone Lagrange, déportée à treize ans, demanda publiquement à Millon de se retirer de cette commémoration en raison de son alliance avec un parti raciste et négationniste. Celui-ci ne partit qu'à la fin de la cérémonie, bafouant ainsi la mémoire des disparus, des survivants et de leurs familles.
Fin novembre 1998, il fut d'ailleurs exclu de l'association du mémorial des enfants d'Izieu alors qu'il était, de par ses fonctions, membre de droit de sa direction.
Millon ne fut jamais maltraité par la droite qui tenta jusqu'au bout de sauver son emprise sur le conseil régional (voir notre article précédent Devedjian copie les insultes du Front national qui comporte un récit plus détaillé de cette période et des ultimes tentatives de Sarkozy et Séguin pour sauver l'alliance entre la droite et le FN )
Après sa défaite en 1999, il fût nommé par Chirac ambassadeur à la FAO, acquérant au passage le statut de diplomate.
MEMORIAL 98