L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.
Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.
Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes
(Arménie, Rwanda, Shoah ...)
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Benoît XVI promeut des catholiques intégristes et antisémites.
Manifestation intégriste contre une pièce de théâtre
Au troisième jour de sa visite en France, le pape Benoît XVI rappelé aux évêques les dogmes contre la "permissivité morale" et leur a suggéré une ouverture vers les catholiques traditionalistes, souvent proches des idées de l'extrême droite. Lors d'une rencontre à huis clos avec les évêques, le chef de l'Eglise catholique a précisé ses vues sur les questions de société. Il a souhaité une "pacification des esprits" avec les traditionalistes. "Nul n'est de trop dans l'Eglise. Chacun, sans exception, doit pouvoir s'y sentir chez lui et jamais rejeté", a-t-il déclaré, selon le texte de son intervention transmise à la presse. Cette prise de position confirme l'orientation « restaurationniste » et réactionnaire qu'il entend donner à son pontificat et pour laquelle il a été choisi. Quand il était cardinal Ratzinger, Benoît XVI estimait déjà que le concile "Vatican II" n'était qu'une parenthèse.
Il a ouvert la porte de la hiérarchie de l'Église à des intégristes membres de la "Légion du Christ", de "l'Opus Dei" et à des traditionalistes.
Les groupes intégristes qui ont été réintégrés récemment dans l'Eglise se sentent encouragés en raison des gestes papaux à leur égard . La remise à l'honneur de la messe en latin qui comprend notamment une prière pour "la conversion des Juifs", supprimée lors du concile Vatican II en raison de sa connotation antisémite, et l'appui à Radio Maryja en Pologne en constituent des signes éloquents.
Une cérémonie fin Septembre 2007 dans l'église Saint-Eloi de Bordeaux a illustré ce climat. Cette église a été attribuée en janvier 2002 par Alain Juppé à une association de la "Fraternité Saint Pie X", dirigée à Bordeaux par l'abbé Laguérie, disciple de Mgr Lefebvre. C'est d'ailleurs dans ce lieu que s'est déroulé récemment le baptême de la fille de Dieudonné dont le parrain est Le Pen (voirnotre article précédentLe Pen et Dieudonné: la grande famille des antisémites.)
Les intégristes y fêtaient le premier anniversaire de la reconnaissance par le Vatican de leur "Institut du Bon Pasteur" et l'ordination de nouveaux prêtres issus de ce cursus. Dans son discours, le cardinal romain Hoyos, président de la commission Ecclesia Dei, chargée à Rome du rapprochement avec les traditionalistes, envoyé par Benoît XVI pour célébrer la messe d'ordination, enfonce le clou : "Si l'Institut du Bon Pasteur reçoit cinq nouveaux prêtres, c'est toute l'Eglise catholique qui les reçoit." Aussi présent Mgr Ricard, archevêque de Bordeaux et président de la Conférence des évêques de France, reconnaît avoir facilité l'implantation de l'Institut à Bordeaux.
Les héros du jour sont les curés intégristes qui dirigent ce lieu: Guillaume de Tanoüarn et Philippe Laguérie.
En 2003, l'abbé Guillaume de Tanoüarn, est condamné pour provocation à la haine raciale. Il est déjà prêtre, mais aussi directeur de la publication de la revue « Pacte », Laguérie étant membre de son comité de rédaction. La revue a publié un article d'un certain Rousseau, selon lequel les « Maghrébins » sont des «benladenistes en herbe» ; les «Arabes envahissent Lutèce, Lugdunum ou Phocée, c'est la France qu'ils menacent d'étrangler», les Juifs sont des «financiers transnationaux». Il existe une «solidarité foncière entre ces deux mondes», une «collusion d'intérêts» pour affaiblir la France.
Laguérie est ouvertement antisémite. En 1987, il déclare à Libération : «Depuis quarante-cinq ans, ils (les Juifs) tiennent la France en dictature, ils contrôlent les médias et la banque...» En juillet 1996, Laguérie célèbre les obsèques du milicien Paul Touvier qu'il décrit comme «une âme délicate, sensible et nuancée». Dans son homélie funèbre, l'abbé qui se présente alors comme «l'avocat de Paul Touvier auprès de Dieu», déclare : «... (devant) le tribunal divin, il n'y a pas de médias ni de coups médiatiques, pas de communistes, pas de franc-maçonnerie, pas de partie civile et pas de Licra [Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme, ]... »
Le pape soutient aussi les antisémites polonais
Benoît XVIa, pendant l'été 2007, reçu à sa résidence de Castel Gondolfo le directeur de la radio antisémite polonaise Radio Marya (voir nos articles précédents dontPologne: le gouvernment et les evêques pour la radio antisémite) et l'a publiquement félicité pour "l'ensemble de son activité". Il apporte ainsi un soutien marqué au père Rydzyk qui s'illustre par ses diatribes antisémites, homophobes, anti-IVG et xénophobes.
Le pape ne néglige pas la dénonciation de l'Islam. Ainsi lors de son fameux discours de Ratisbonne en 2006 il avait cité un auteur byzantin: « Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu y trouveras seulement des choses mauvaises et inhumaines... » Sans doute avait-il préparé ce discours en recevant en Septembre 2005, Oriana Fallaci, propagandiste de la dénonciation des musulmans. A la mort de cette dernière, le cardinal Ruini, bras droit du pape en Italie en tant que président de la conférence épiscopale, avait rendu hommage à son "courage", sa "force morale" et son "engagement".
A la mort du précédent pape, Jean Paul II, la haute hiérarchie de l'Eglise a fait le choix d'un pape déterminé à mener le combat du retour vers la tradition autoritaire du catholicisme. Elle n'a pas hésité pour cela à élire celui des cardinaux qui avait été membre des Jeunesses hitlériennes.
Un "détail" sans doute évocateur : le fondateur de l'Opus Dei a été canonisé dans un temps record, alors que Jean XXIII, l'initiateur de Vatican II et de l'ouverture de l'Eglise, attend toujours. Il serait étonnant de voir Benoît XVI accélérer la procédure.