Mise à jour du 9 novembre 2018:
En ce 9 novembre et en référence à la Nuit de Cristal , Edouard Philippe annonce une explosion des actes antisémites en 2018. Les faits sont là.
Certes la communication du premier ministre vise également à faire face aux conséquences des propos honteux de Macron sur Pétain.
Mais nous attendons maintenant une lutte résolue contre ceux qui diffusent la haine antisémite.
Plus que jamais la mobilisation est nécessaire; venez ce soir à Paris à la commémoration organisée par Memorial 98 pour le 80e anniversaire de la nuit de Cristal à 19h devant le Gymnase Japy, 2 Rue Japy dans le 11e
MEMORIAL 98
A treize jours près, le massacre de la synagogue Ets-Haïm/Arbre de vie de Pittsburgh (ci-dessous) coïncide avec le 80e anniversaire du pogrom nazi de la Nuit de Cristal le 9 novembre 1938.
EN HOMMAGE AUX VICTIMES DE LA « NUIT DE CRISTAL »
NOVEMBRE 1938-NOVEMBRE 2018: 80e ANNIVERSAIRE DU POGROM NAZI
CONFERENCE LE 7 NOVEMBRE ET RASSEMBLEMENT LE 9 NOVEMBRE
Les nazis, au pouvoir depuis 1933, franchissaient une nouvelle étape avec cette vague de violences antisémites commises au vu et au su de toute l'Europe.
Les images des synagogues incendiées, des enfants, des femmes et des hommes assassinés, arrêtés en masse, frappés et humiliés en public ne pouvaient pas être ignorées.
Pourtant, en France elles ne changèrent pas la situation: ni à la politique de refoulement des Juifs qui tentaient de fuir l'Allemagne, ni à la politique de laissez faire face à Hitler. La France fut ainsi la seule grande démocratie à ne pas avoir dénoncé officiellement les massacres perpétrés dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938.
En 2018, soixante-treize ans après la défaite du nazisme, l’extrême-droite est à l’offensive dans toute l'Europe mais également au Brésil, aux USA et partout dans le monde.
Nuit de Cristal: les SA, les SS et la Gestapo en action
Les nazis guettaient une occasion pour lancer une étape supplémentaire de ce qui deviendrait, selon leur terminologie, la « solution finale du problème juif en Europe».
Le premier acte en sera un vaste pogrom organisé dans tous les territoires sous domination allemande, destiné à terroriser les populations juives et à les forcer à émigrer.
L'attentat à Paris contre le conseiller d’ambassade allemand Vom Rath leur offre un prétexte idéal.
Herschel Grynzspan était un jeune Juif polonais qui, le 7 novembre 1938, dans un geste de protestation contre le sort des Juifs en Allemagne et l'expulsion de milliers d'entre eux vers la Pologne, avait abattu à Paris le conseiller d'ambassade Vom Rath.
Hitler prépare alors une mise en scène destinée à démontrer que les Allemands du Grand Reich sont menacés par les Juifs. Le quotidien officiel du parti nazi, le "Völkischer Beobatcher", dirigé par Goebbels, écrit ainsi le 8 novembre, alors que Vom Rath est encore vivant :
"… Il est clair que le peuple allemand tirera les conclusions de cette nouvelle action. On ne peut plus tolérer que des centaines de Juifs règnent encore à l'intérieur de nos frontières sur des rues entières de magasins, qu'ils peuplent nos lieux de distractions, que des propriétaires étrangers empochent l'argent des locataires allemands tandis que leurs frères de race incitent au-dehors à la guerre contre l'Allemagne et tuent des fonctionnaires allemands"
Parallèlement, dès le 8 novembre, les nazis prennent la précaution de confisquer chez les Juifs tout objet que ceux-ci pourraient utiliser pour se défendre.
Lorsque Vom Rath décède, le 9 novembre, l’organisation de la terreur est en place.
Au moment où la nouvelle parvient à Hitler, ce dernier se trouve à Munich, avec la « vieille garde » des Sections d’assaut du parti nazi (SA). Ils sont réunis comme chaque année pour commémorer la tentative de putsch nazi de 1923 qui a également eu lieu le 9 novembre.
Hitler quitte l'assemblée sans prononcer de discours et déclare:
"Il faut laisser le champ libre aux SA (Sections d'Assaut)"
C'est Goebbels, ministre de la Propagande, qui se charge d'annoncer publiquement le décès de Vom Rath devant l'assemblée des SA, et également d'inciter au pogrom.
Les principaux chefs nazis quittent ensuite la réunion et téléphonent des instructions à leurs sections régionales.
Pour les troupes nazies, il s'agit d’abord d'incendier les synagogues, sans laisser les pompiers intervenir, de détruire les magasins juifs et d’y apposer des pancartes "Mort à la juiverie internationale", ainsi que de tuer sur place les Juifs trouvés en possession d'une arme.
Dans le même temps, un message secret est diffusé depuis la direction de la Gestapo (police secrète d’Etat) de Berlin.
Pour la Gestapo, il s'agit d'incendier les synagogues, mais d'empêcher les pillages, de mettre en lieu sûr les archives trouvées dans les synagogues, de préparer l'arrestation de 20 à 30 000 Juifs parmi les plus fortunés, de traiter avec une « extrême rigueur » les Juifs trouvés avec des armes.
Dans son Journal, Goebbels confirme qu'il présente un rapport sur la situation à Hitler; ce dernier décide de laisser les manifestations se poursuivre et donc de faire retirer la police.
Goebbels commente : « Les Juifs doivent sentir pour une fois la colère du peuple. »
Il décrit ensuite précisément son action, motive les indécis. Il est ovationné par les dirigeants du parti. Tous se précipitent sur leurs téléphones. Le bataillon des SA « Hitler » part attaquer les Juifs de Munich.
Selon les directives de Goebbels, la seule réserve est de ne pas apparaître en tant qu'organisation officielle. La fiction de la « réaction populaire » doit être maintenue.
Aussi, les SA et les SS s'habillent en civil et passent à l'acte dès 1 heure de matin.
Du nord au sud de l'Allemagne, incluant l'Autriche et Sudètes annexées, synagogues, maisons communautaires, asiles de vieillards, hôpitaux juifs, maisons d'enfants, logements privés et magasins juifs subissent l'assaut.
Les synagogues sont pillées, saccagées, détruites, incendiées, sans que les pompiers n'interviennent, se contentant d'empêcher la propagation des incendies aux maisons alentour. Des groupes de SA attaquent les magasins juifs qui sont facilement reconnaissables, depuis qu'une ordonnance nazie a exigé que le nom du propriétaire soit peint sur la vitrine en grandes lettres.
Pour la mémoire et la mobilisation contre les fascismes
Il y a 80 ans, les gouvernements européens, pourtant dument avertis, refusaient de regarder la réalité nazie en face.
Ils fermaient leur frontière à ceux qui fuyaient Hitler, et laissaient commencer le massacre des Juifs, qui allait finir en génocide.
L'Histoire nous montre sans cesse que les violences, les massacres, voire les génocides dirigés contre une partie de la population et considérés ailleurs avec indifférence aboutissent toujours à l'extension de la guerre et de la haine au niveau mondial.
Nous serons ces témoins qui n'oublient aucune victime de la violence fasciste du passé, parce que l'oubli est la meilleure arme des héritiers des bourreaux.
La mémoire des génocides nourrit nos combats contre le racisme et le fascisme
Retrouvons nous le 7 Novembre à partir de 18h30 à la Mairie du 4e arrondissement ( Place Baudoyer 75004 , métro Hôtel de ville) et le 9 Novembre 2017 à 19 H devant le gymnase Japy (2 rue Japy 75011, métro Voltaire ou Charonne) afin de rendre hommage aux victimes de la Nuit de Cristal et de tous les génocides.
MEMORIAL 98
Vous êtes aussi invités à aider à financer les frais liés à l'organisation de la commémoration, en participant à la souscription "Pot Commun" ci-dessous
https://www.lepotcommun.fr/pot/hkegfjbc
Le 9 novembre 2018, Memorial 98 organise, pour la cinquième année consécutive, une commémoration de la Nuit de Cristal, pogrom d’État perpétré par les nazis le 9 Novembre 1938 contre les Juifs d’Allemagne et d’Autriche
Nous nous rassemblerons comme chaque année à Paris devant le gymnase Japy dans le 11e arrondissement , où furent parqués, sous le régime de Vichy, les victimes des rafles de la police française, avant d'être envoyées dans les camps d'extermination nazis.
Nous aurons la chance d'avoir à nos côtés, les combattants infatigables de la mémoire des génocides arméniens de 1915 et tutsi du Rwanda de 1994 que sont nos amis du Collectif Van et d'Ibuka-France. Ainsi se concrétisera l'esprit de dialogue des mémoires qui est pour nous le seul moyen de faire vivre un antiracisme efficace
Comme chaque année, des gerbes de fleurs seront déposées lors de la cérémonie d’hommage aux victimes de la Nuit de Cristal. Les jours précédant la commémoration, des collages d'affiches auront lieu dans le quartier, afin de faire vivre une histoire que beaucoup ignorent.
Memorial 98 est un collectif indépendant, nous ne bénéficions d'aucun financement autre que celui de nos soutiens.
Si vous souhaitez et pouvez contribuer financièrement à l'organisation de cette commémoration, nous vous en remercions.