Hélène Carrère d'Encausse a donc bénéficié d'un hommage national : cette "spécialiste" de la Russie a pourtant accumulé les erreurs et les fautes par complaisance envers Poutine. Elle a aussi profité de son audience en Russie pour y débiter des énormités racistes et antisémites (ci-dessous)
Le président russe lui a d'ailleurs rendu hommage et a déclaré espérer que son "héritage" aiderait à améliorer les relations entre Moscou et Paris.
Quant à Macron, il a eu recours à la complaisance et à l'approximation en évoquant lors de l'hommage national de ce jour le "trouble" et la "colère" qu'elle a ressentis après l'invasion : "Ce fossé sanglant creusé entre l'Europe et la Russie lui passait en plein cœur, écartelant sa propre histoire" a t-il commenté. Il a jouté que la "nation s'incline" devant le parcours de l'académicienne profondément réactionnaire qui s'opposait obstinément à toute féminisation des termes portant sur les métiers et fonctions.
Elle a servi de caution à toutes les politiques "indulgentes " à l'égard de Poutine, dont les crimes ont débuté bien avant l'Ukraine, de la Tchétchénie à la Syrie en passant par l'assassinat de journalistes et de responsables politiques.
En décembre 2014, dans Le Journal du dimanche, elle minimise ainsi la gravité l’annexion de la Crimée et accumule les absurdités « Certes, le basculement de la Crimée dans le giron russe n’a pas été légal au regard du droit international, mais je ne parlerais pas pour autant d’“annexion”. Davantage d’une modification des frontières (!) qui n’a pas été réglée par le biais d’un accord international. »
Ses marques de complaisance à l’égard de Poutine sont nombreuses, y compris récemment. En 2020, lors d’un entretien accordé à Pascal Boniface de l'IRIS ( lui-même très opportuniste à l'égard du Kremlin ) elle déclare : « Poutine, qui est tout sauf un imbécile, n’a évidemment pas été empoisonner Navalny », jurant même que « la Russie n’est pas un système policier : elle a un système policier, comme tout État normal ».
Elle affirme dans Marianne le 16 février 2022, soit une semaine avant l’entrée des chars russes en Ukraine, en parlant de Poutine : « C’est un homme rationnel, conscient des risques, qui sait que l’Ukraine est un très grand pays, trop essentiel à la Russie pour qu’il puisse se lancer dans des actions inconsidérées. »
Toujours à quelques jours du début de la guerre, elle assure qu’il aurait, « chevillé dans le cœur », le souci de ne pas rompre avec les Européens (Le Point, 8 février 2022.)
Elle critique même la résistance de l'Ukraine à Bakhmout en déclarant en décembre dernier " ne pas comprendre pourquoi les Ukrainiens s'obstinent" dans cette ville de Bakhmout, "déjà à trois quarts détruite" : "Peut-être n'a-t-elle pas besoin d'être entièrement détruite",
"J'ai l'impression que c'est un entêtement des deux côtés (russe et ukrainien, ndlr)", a-t-elle expliqué, précisant qu'elle ne voyait pas en quoi résidait l'intérêt de l'Ukraine dans cette bataille. "À mon avis, ils feraient mieux de laisser tomber la ville"
Racisme et antisémitisme
Mais elle a aussi profité de son accueil dans les médias russes pour y distiller des propos racistes et antisémites.
Ainsi en 2005, lors de la révolte des banlieues suivant la mort des jeunes Zayed et Bouna elle a expliqué cette crise sur la chaîne de télévision russe NTV dans les termes suivants : «Ces gens, ils viennent directement de leurs villages africains. Or la ville de Paris et les autres villes d’Europe, ce ne sont pas des villages africains. Par exemple, tout le monde s’étonne: pourquoi les enfants africains sont dans la rue et pas à l’école ? Pourquoi leurs parents ne peuvent pas acheter un appartement ? C’est clair, pourquoi : beaucoup de ces Africains, je vous le dis, sont polygames. Dans un appartement, il y a trois ou quatre femmes et 25 enfants. Ils sont tellement bondés que ce ne sont plus des appartements, mais Dieu sait quoi ! On comprend pourquoi ces enfants courent dans les rues.»
Dans cette même interview, l'académicienne ajoutait que «pendant des années le gouvernement n'osait même pas appeler ces gens des "hooligans" : ce mot n'était pas autorisé. Lorsque Sarkozy les a appelés "voyous" et "racailles", ces jeunes gens, ces chéris, ont demandé qu'il s'excuse. En France, nous avons une abominable manie des excuses», poursuivait l'historienne.
Dans une autre interview à la même époque , à l'hebdomadaire Moskovskie Novosti, Carrère d'Encausse s'était lancée dans une comparaison des médias français et russes, : «Oui, la télévision russe ne fait que suivre Poutine pas à pas. Mais la télévision française est tellement politiquement correcte que cela en est un cauchemar. Nous avons des lois qui auraient pu être imaginées par Staline. Vous allez en prison si vous dites qu'il y a cinq juifs ou dix Noirs à la télévision. Les gens ne peuvent pas exprimer leur opinion sur les groupes ethniques, sur la Seconde Guerre mondiale et sur beaucoup d'autres choses. On vous juge tout de suite pour infraction. [...] Le politiquement correct de notre télévision est presque comme la censure des médias en Russie."
Avec Carrère d'Encausse, comme avec Sarkozy, Luc Ferry, Pierre Lellouche ou Arno Klarsfeld on est bien au delà de l'"erreur" et en plein dans la complicité
MEMORIAL 98