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L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.  

Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.

Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes

(Arménie, Rwanda, Shoah ...)

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Retrouvez aussi le quotidien de l'info antiraciste sur notre blog d'actus :

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4 mai 2017 4 04 /05 /mai /2017 18:26

 

 
 
 
 
 
 

 

 
 
MEMORIAL 98
 
L'acteur français Victor Lanoux, décédé le 3 mai a été, pendant la Seconde Guerre mondiale, un enfant caché parce que Juif.
Né le 18 juin 1936 à Paris d’un père juif et d’une mère catholique , il est envoyé à l’âge de trois ans avec sa sœur, dans un petit village de la Creuse, au sein d'une famille d'accueil, au début de la guerre. Il y restera tout au long de celle-ci. Sa véritable identité, "Victor Robert Nataf", est changée en "Victor Lanoux", nom qu’il conservera pendant sa carrière.
En France 60 à 70000 enfants furent ainsi mis à l'abri. Survivants au génocide, ils ont subi de graves traumatismes psychologiques et souvent le deuil de leurs parents exterminés.
Un des exemples tragiques du sort de ces enfants est le destin funeste de ceux réfugiés à la Maison des enfants d'Izieu , raflés par Klaus Barbie le 6 avril 1944. Ce jour-là se nouait le sort tragique des 44 enfants et 7 adultes juifs raflés dans ce village de l'Ain qui devait constituer un refuge. Ils furent tous exterminés à Auschwitz, sauf une éducatrice qui survécut.  C'est à ce Mémorial d'Izieu que s'est récemment attaqué Laurent Wauquiez, alors que la résistante SImone Lagrange y avait défendu la mémoire de la Résistance contre les nazis et leurs héritiers. 
 
Le sort des enfants raflés au Vel' d'Hiv' constitue un autre exemple particulièrement tragique. 
En effet, les familles raflées par la police française vers le Vel’ d’Hiv’ entre les 19 et 22 juillet 1942 arrivent aux camps de Pithiviers et Beaune-La-Rolande, gérés par l’administration française. Les parents sont rapidement déportés alors que les nazis n’ont pas encore donné leur réponse quant au sort des enfants. La période durant laquelle les enfants internés dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande ont vécu séparés de leurs parents déjà déportés est décrite par les témoins comme un des moments les plus insupportables. Agés de 2 à 15 ans, les enfants restent seuls durant plusieurs semaines. Désorientés par l’absence de leurs parents et vivant dans des baraques inadaptées à la présence d’enfants, ils connaissent des conditions d’hygiène catastrophiques. Huit d'entre eux meurent durant cette période.
Le 13 août 1942, le service d’Eichmann fait savoir que les enfants doivent également être déportés: ils sont alors transférés vers Drancy et, de là, embarqués dans les convois partant pour Auschwitz.
 
En France, 11458 enfants juifs furent déportés et massacrés. Serge Klarsfeld a identifié un seul enfant de moins de 16 ans déporté en 1942 et revenu vivant.

 

Au total, le chiffre des enfants victimes des nazis est d'au moins un million et demi, y compris plus d'un million d'enfants juifs, des dizaines de milliers d'enfants tsiganes, des enfants allemands handicapés physiques et mentaux, des enfants polonais ainsi que des enfants d'Union soviétique occupée.

Sauvetages

En plus des démarches individuelles, des organismes héroïques contribuèrent à dissimuler des enfants sous une fausse identité dans des familles et des foyers d'accueil. Un réseau extrêmement bien organisé s'était constitué avec l'aide de l'association juive Œuvre de secours aux enfants (OSE), des Éclaireurs israélites de France, des organisations communistes juives telles le MNCR , mais également des réseaux chrétiens et résistants. Ceux qui les accueillirent font partie des "Justes" qu'on trouve heureusement lors des génocides, notamment dans le génocide des Arméniens et celui des Tutsi du Rwanda.
 
Le rapport des fascistes, et parmi eux du FN, envers les enfants issus de l'immigration est particulièrement pervers et violent.
Ainsi lors de la campagne présidentielle de 2007, nous avions noté que Jean Marie Le Pen, en meeting à Marseille le 3 Mars de cette année-là, avait ainsi abordé ce  sujet (extrait) : " il  s'en est violemment pris  à l'immigration. Dans son discours il a choisi d'aborder la situation des enfants de parents expulsés. Voici sa formulation exacte, sous forme de pseudo-question :

"On me dit, M. Le Pen, si vous renvoyez les clandestins chez eux, avez-vous pensé à leurs enfants ? Bien sûr que j'y pense, ils ne doivent pas être séparés de leurs parents, c'est pour cela qu'ils partiront avec eux"

Cette formulation n'est pas le fruit du hasard.

Il s'agit d'une référence, directe et voulue,  à la déportation des enfants juifs décidée par Laval, en utilisant le même prétexte monstrueux " ne pas séparer les enfants  des parents".

C'est le chef du FN qui choisit, par l'utilisation de ces termes, de tracer un parallèle parfaitement compréhensible et codé dans l'univers historique de l'extrême-droite française. La salle a d'ailleurs frénétiquement applaudi ce passage du discours. Il ne s'agit pas pour nous de comparer expulsion et déportation vers l'extermination mais de relever la volonté lepeniste de faire appel à cette thématique."

Le 6 juillet 1942, Theodor Dannecker, gradé SS en charge de la déportation des Juifs de France , informait son supérieur à Berlin, Adolf Eichmann : « Le président Laval a proposé que, lors de l’évacuation des familles juives de zone non occupée (sous responsabilité du régime de Vichy) les enfants de moins de 16 ans soient emmenés aussi. Quant aux enfants juifs qui resteraient en zone occupée, la question ne l’intéresse pas »

 

Dix ans plus tard, en décembre 2016, Marine Le Pen reprenait les attaques envers les enfants, marchant ainsi une fois de plus dans les pas de son père, qui parraine et finance largement sa campagne, au delà de leurs règlements de compte. Celui-ci est toujours président d'honneur du parti qu'il a fondé et transmis à sa fille, laquelle n'a jamais modifié le nom de cet parti marqué par le fascisme. 

 

 

Marine Le Pen, parlant des enfants, déclare :  "Si vous venez dans notre pays, ne vous attendez pas à ce que vous soyez pris en charge, à être soignés, que vos enfants soient éduqués gratuitement, maintenant c'est terminé, c'est la fin de la récréation !'". 

La vulgarité de ses propos renvoie à la haine de l'extrême-droite envers les malades ( voir ici) et les enfants d'origine étrangère.

 

 
Mise à jour du 19 novembre 2019

 

Une nouvelle exposition en ligne en français du mémorial Yad Vashem : " Ils avaient de 7 à 13 ans. Cachés ou confiés dans l’espoir d’être sauvés, ils s'adressaient à leurs parents ou grands-parents. Tous périront loin des leurs à voir" https://www.yadvashem.org/yv/fr/expositions/lettres-denfants/index.asp

 

Mise à jour du 2 décembre 2019

Quand le futur mime Marceau convoyait des enfants juifs de Limoges à Annemasse. Il agissait dans le cadre des réseaux de l'OSE, en lien avec son oncle Georges Loinger. Son talent lui permettait d'aider ces enfants à surmonter leurs craintes voir ici à partir de 30'

Mise à jour du 30 décembre 2018

 

Hommage éternel: le grand résistant juif Georges Loinger ( ci-dessus), qui a sauvé des centaines d'enfants juifs pendant l'Occupation nazie en France est décédé vendredi 28 décembre à l'âge de108 ans

Il était  titulaire de la médaille de la Résistance et de la croix de guerre et a présidé l'Association de la Résistance juive de France (ARJF)

« Organisation juive de combat »

En 1940, alors qu'il est prisonnier de guerre en Bavière, il reçoit une lettre de son épouse qui dirige une maison abritant 125 enfants juifs allemands dont les parents avaient été arrêtés en 1938 en Allemagne. Il s'évade et rejoint La Bourboule (Puy-de-Dôme) en zone libre, où elle s'est repliée avec les enfants. Comme ils risquent d'être arrêtés, le couple les sauve en les dispersant, d'abord dans des maisons de l'Œuvre de secours aux enfants (OSE) puis dans des familles ou institutions chrétiennes ou laïques. Par la suite, Georges Loinger fera passer quelque 350 enfants juifs en Susse par la ville française d'Annemasse. Certains convois connaîtront des fins tragiques. Il fait partie du fameux réseau Garel  créé par l'OSE, entre 1942 et 1944.

Il choisit avec ses compagnons de Résistance le nom d'Organisation juive de combat : « Fin 1943, lors d'un parachutage d'armes de Londres, nous avons trouvé dedans un paquet avec un livre qui racontait la révolte du ghetto de Varsovie », avait-il confié à l'Agence France-Presse. Celui qui était le doyen de la Résistance juive en France a aussi participé à la création de " La Fraternité d'Abraham", qui prône le rapprochement des trois religions monothéistes, judaïsme, christianisme, islam. Interrogé en 2005 alors qu'il recevait les insignes de commandeur de la Légion d'honneur, il avait répondu qu'il estimait avoir fait simplement « ce qu(« il) avait à faire ».

Nous saluons sa mémoire et ses combats

MEMORIAL 98

Mise à jour du 6 décembre 2018
 
Joseph Joffo, enfant caché pendant la Shoah, auteur du livre « Un sac de billes », est décédé ce 6 décembre à l’âge de 87 ans. Nos pensées pour lui et ses proches, pour tous les enfants victimes de la persécution nazie ( voir ci-dessous) et pour les survivants qui ont pu témoigner. Le grand succès du livre de Joffo et ses nombreuses interventions publiques ont contribué à faire connaître le sort des enfants juifs pendant la guerre.
 
 
 
 
 
 

 

 

 


 
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