Au total, le chiffre des enfants victimes des nazis est d'au moins un million et demi, y compris plus d'un million d'enfants juifs, des dizaines de milliers d'enfants tsiganes, des enfants allemands handicapés physiques et mentaux, des enfants polonais ainsi que des enfants d'Union soviétique occupée.
Sauvetages
"On me dit, M. Le Pen, si vous renvoyez les clandestins chez eux, avez-vous pensé à leurs enfants ? Bien sûr que j'y pense, ils ne doivent pas être séparés de leurs parents, c'est pour cela qu'ils partiront avec eux"
Cette formulation n'est pas le fruit du hasard.
Il s'agit d'une référence, directe et voulue, à la déportation des enfants juifs décidée par Laval, en utilisant le même prétexte monstrueux " ne pas séparer les enfants des parents".
C'est le chef du FN qui choisit, par l'utilisation de ces termes, de tracer un parallèle parfaitement compréhensible et codé dans l'univers historique de l'extrême-droite française. La salle a d'ailleurs frénétiquement applaudi ce passage du discours. Il ne s'agit pas pour nous de comparer expulsion et déportation vers l'extermination mais de relever la volonté lepeniste de faire appel à cette thématique."
Le 6 juillet 1942, Theodor Dannecker, gradé SS en charge de la déportation des Juifs de France , informait son supérieur à Berlin, Adolf Eichmann : « Le président Laval a proposé que, lors de l’évacuation des familles juives de zone non occupée (sous responsabilité du régime de Vichy) les enfants de moins de 16 ans soient emmenés aussi. Quant aux enfants juifs qui resteraient en zone occupée, la question ne l’intéresse pas »
Dix ans plus tard, en décembre 2016, Marine Le Pen reprenait les attaques envers les enfants, marchant ainsi une fois de plus dans les pas de son père, qui parraine et finance largement sa campagne, au delà de leurs règlements de compte. Celui-ci est toujours président d'honneur du parti qu'il a fondé et transmis à sa fille, laquelle n'a jamais modifié le nom de cet parti marqué par le fascisme.
La vulgarité de ses propos renvoie à la haine de l'extrême-droite envers les malades ( voir ici) et les enfants d'origine étrangère.
Mise à jour du 2 décembre 2019
Quand le futur mime Marceau convoyait des enfants juifs de Limoges à Annemasse. Il agissait dans le cadre des réseaux de l'OSE, en lien avec son oncle Georges Loinger. Son talent lui permettait d'aider ces enfants à surmonter leurs craintes voir ici à partir de 30'
Mise à jour du 30 décembre 2018
Hommage éternel: le grand résistant juif Georges Loinger ( ci-dessus), qui a sauvé des centaines d'enfants juifs pendant l'Occupation nazie en France est décédé vendredi 28 décembre à l'âge de108 ans
Il était titulaire de la médaille de la Résistance et de la croix de guerre et a présidé l'Association de la Résistance juive de France (ARJF)
En 1940, alors qu'il est prisonnier de guerre en Bavière, il reçoit une lettre de son épouse qui dirige une maison abritant 125 enfants juifs allemands dont les parents avaient été arrêtés en 1938 en Allemagne. Il s'évade et rejoint La Bourboule (Puy-de-Dôme) en zone libre, où elle s'est repliée avec les enfants. Comme ils risquent d'être arrêtés, le couple les sauve en les dispersant, d'abord dans des maisons de l'Œuvre de secours aux enfants (OSE) puis dans des familles ou institutions chrétiennes ou laïques. Par la suite, Georges Loinger fera passer quelque 350 enfants juifs en Susse par la ville française d'Annemasse. Certains convois connaîtront des fins tragiques. Il fait partie du fameux réseau Garel créé par l'OSE, entre 1942 et 1944.
Il choisit avec ses compagnons de Résistance le nom d'Organisation juive de combat : « Fin 1943, lors d'un parachutage d'armes de Londres, nous avons trouvé dedans un paquet avec un livre qui racontait la révolte du ghetto de Varsovie », avait-il confié à l'Agence France-Presse. Celui qui était le doyen de la Résistance juive en France a aussi participé à la création de " La Fraternité d'Abraham", qui prône le rapprochement des trois religions monothéistes, judaïsme, christianisme, islam. Interrogé en 2005 alors qu'il recevait les insignes de commandeur de la Légion d'honneur, il avait répondu qu'il estimait avoir fait simplement « ce qu(« il) avait à faire ».
Nous saluons sa mémoire et ses combats
MEMORIAL 98