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L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.  

Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.

Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes

(Arménie, Rwanda, Shoah ...)

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Retrouvez aussi le quotidien de l'info antiraciste sur notre blog d'actus :

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Sur les réseaux sociaux : 

    

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Pour correspondre avec nous, nous proposer des articles ou des informations,

pour toute question : 

contact@memorial98.org

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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 23:01

 

Rebondissement dans l'affaire des propos racistes de Hortefeux tenus à l’université d’été de l’UMP en septembre 2009 ; dans un livre qui paraît ces jours-ci, Amine Benalia, qui était directement visé, dévoile la manipulation et les pressions de l'UMP pour protéger le ministre.

 Il détaille notamment l’invention de l’excuse des « Auvergnats » et l’attitude d’Hortefeux lui-même.

Son interview est à lire ici :  http://www.sudouest.fr/2010/11/24/derapage-d-hortefeux-a-seignosse-le-dacquois-amine-benalia-brouch-livre-sa-verite-248182-3350.php

 Le  récent remaniement ministériel a été présenté comme une rupture avec la stratégie  tournée vers l’électorat et les valeurs du Front National.

Le ministère de l’Identité nationale a ainsi disparu sans aucune explication. Cette réorientation découle de strictes considérations tacticiennes puisque selon les sondages commandités par le pouvoir, le gain de voix enregistré à l’extrême-droite était contrebalancé par des pertes au centre.

Mais plusieurs éléments montrent que ce nouveau visage ne remet pas en cause l’essentiel de la ligne suivie par Sarkozy depuis sa campagne électorale de 2007: le discours sécuritaire et xénophobe demeure au premier plan.

C‘est son compère Hortefeux, ami et confident depuis le début de sa carrière, qui symbolise ce pilier de la politique sarkozyste. Il est d’ailleurs en charge de toute l’administration de l’immigration.

Or ce même ministre a été condamné pour injure raciale (voir Hortefeux : la honte de la République .) De plus, les révélations d’Amine Benalia, à l’époque militant UMP et qui a accepté de le « couvrir » montrent le cynisme et l’indifférence d’Hortefeux à l’égard des conséquences de son acte.

N’est-il pas temps qu’il soit mis fin aux fonctions de ce ministre ?

(voir aussi sur ce site

Hortefeux : le retour du refoulé

Sarkozy : jusqu’où l'escalade ?

à propos de Copé, nouveau dirigeant de l'UMP: Un dirigeant UMP salit à nouveau la Shoah.

Woerth, Copé et le Front National : décryptage


Mémorial 98

 

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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 22:56

 

  A l’occasion de  la  commémoration de la Nuit de Cristal du 9 Novembre 1938, nous publions à nouveau deux articles de notre site consacrés à cet événement dramatique, écrits lors du 70e anniversaire en 2009.

Le premier article décrit le déroulement des violences en Allemagne même et leur planification, le second se concentre sur l’Autriche.

Depuis 2009, la situation sur le continent s'est aggravée.

Le contexte actuel en Europe est celui d’une offensive des droites radicales et extrêmes, qui  attaquent sans répit les populations immigrées, les populations musulmanes, les Roms, les Juifs (voir Europe : une marée brune ? ).

Les gouvernements accompagnent et amplifient les campagnes xénophobes (voir Europe : vague de racisme, les gouvernements responsables )

En Autriche, l’élection municipale de Vienne le 10 octobre dernier a vu une nouvelle poussée de la droite radicale qui a obtenu 27% des voix.

En Allemagne, le pamphlet anti-immigré de Thilo Sarrazin a déclenché une vaste polémique ouvrant la voie à un renforcement de la droite populiste et à une offensive visant la population d’origine turque.

 voir aussi sur ce site

Berlin : hommage à une Juste allemande

Rééditer Mein Kampf ?

 

MEMORIAL 98

 

Nuit de Cristal en Allemagne: les SA et la Gestapo en action

Notre article retrace le déroulement et la planification de ces violences antijuives ainsi que la réaction du gouvernement français de l'époque et l'hommage de Léon Trotsky à Herschel Grynzspan.

 Les nazis attendaient une occasion pour lancer une étape supplémentaire de ce qui deviendra, selon leur terminologie, la « solution finale du problème juif en Europe ». Le premier acte sera un vaste pogrom dans tous les territoires sous domination allemande, destiné à terroriser les populations juives et à les forcer à quitter l'Allemagne

L'attentat contre le conseiller d’ambassade Von Rath leur offre un prétexte idéal.

Herschel Grynzspan était un jeune Juif polonais qui, le 7 novembre 1938, dans un geste de protestation contre le sort des Juifs en Allemagne et l'expulsion de milliers d'entre eux vers la Pologne, avait abattu à Paris le conseiller d'ambassade Von Rath.

Hitler prépare alors une mise en scène destinée à démontrer que les Allemands du Grand Reich sont menacés par les Juifs. Le Volkischer Beobatcher, journal de propagande de Goebbels, écrit ainsi le 8 novembre, alors que Von Rath est encore vivant :

  "Il est clair que le peuple allemand tirera les conclusions de cette nouvelle action. On ne peut plus tolérer que des centaines de Juifs règnent encore à l'intérieur de nos frontières sur des rues entières de magasins, qu'ils peuplent nos lieux de distractions, que des propriétaires étrangers empochent l'argent des locataires allemands tandis que leurs frères de race incitent au-dehors à la guerre contre l'Allemagne et tuent des fonctionnaires allemands"

Parallèlement, dès le 8 novembre, les nazis prennent la précaution de confisquer chez les Juifs les armes et tout objet que ceux-ci pourraient utiliser pour se défendre.

Lorsque Von Rath décède le 9 novembre, tout est en place.

 Au moment où la nouvelle parvient à Hitler, ce dernier est à Munich, avec la vieille garde des SA, réunie pour commémorer sa tentative de putsch de 1923. Contrairement aux habitudes, Hitler quitte l'assemblée sans prononcer de discours et déclare:

"Il faut laisser le champ libre aux SA"

C'est Goebbels, ministre de la Propagande qui se charge non seulement d'annoncer publiquement le décès devant l'assemblée des SA mais également d'inciter au pogrom.

 Les principaux chefs nazis quittent ensuite la réunion à 23 heures et téléphonent les instructions à leurs sections régionales.

Pour les SA, il s'agit d'incendier les synagogues, sans autoriser les pompiers à intervenir, sinon pour empêcher la propagation du feu sur les maisons alentour, de détruire les magasins juifs, et d’y apposer des pancartes  "Mort à la juiverie internationale", d'abattre les Juifs trouvés en possession d'une arme.

Dans le même temps, un message secret est diffusé dès 23 h 55 depuis la direction de la Gestapo (police secrète d’Etat) à Berlin à tous ses services.

Pour la Gestapo, il s'agit d'incendier les synagogues, mais d'empêcher les pillages, de mettre en lieu sûr les archives importantes trouvées dans les synagogues, de préparer l'arrestation de 20 à 30 000 Juifs parmi les plus fortunés, de traiter avec une extrême rigueur les Juifs trouvés avec des armes.

Dans son Journal, Goebbels confirme qu'il présente les faits à Hitler; ce dernier décide de laisser les manifestations se poursuivre et donc de faire retirer la police.

Goebbels commente : « Les Juifs doivent sentir pour une fois la colère du peuple. »

Goebbels décrit ensuite précisément son action, il donne des ordres, motive les indécis. Il est ovationné par les dirigeants du parti. Tous se précipitent sur leurs téléphones. Le bataillon des SA « Hitler » part attaquer les Juifs de  Munich.

Selon les directives de Goebbels, la seule réserve est de ne pas apparaître en tant qu'organisation. Aussi, les SA et les SS s'habillent en civil et passent à l'acte dès 1 heure de matin.

Du nord au sud de l'Allemagne, incluant l'Autriche annexée, synagogues, maisons communautaires, asiles de vieillards, hôpitaux juifs, maisons d'enfants, logements privés et magasins juifs subissent l'assaut.

Les synagogues sont pillées, saccagées, détruites, incendiées, sans que les pompiers n'interviennent, se contentant d'empêcher la propagation des incendies  aux maisons alentour. Des groupes de SA attaquent les magasins juifs qui sont facilement reconnaissables, depuis qu'une ordonnance a exigé que le nom du propriétaire soit peint sur la vitrine en grandes lettres.

La teneur des messages des chefs des SA et de celui de la Gestapo, corrobore l'idée de l'existence d'un plan d'ensemble dont l'instigateur est Hitler.

D'ailleurs le silence officiel de Hitler ainsi que de Goebbels lors des événements des 7 et 8 novembre confirme cette thèse.

 Dans son journal, Goebbels écrit à propos de l'attentat, lorsqu'il relate la journée du 8 novembre : « A Paris, un juif polonais du nom de Grynzspan a tiré dans l'ambassade sur un diplomate allemand Von Rath, le blessant grièvement. Il voulait venger les Juifs. La presse allemande jette maintenant des hauts cris. Nous allons mettre les points sur les i... En Hesse, grandes manifestations antisémites. On brûle des synagogues. Si seulement on pouvait déchaîner la colère du peuple ».

Les conséquences

En Allemagne, 2000 à 2500 personnes ont trouvé la mort lors du pogrom ou dans les camps de concentration. Lorsque trois mois plus tard, certains sont libérés, c'est à la condition d'émigrer immédiatement. Rendus responsables du pogrom les Juifs d'Allemagne devront verser une amende d'un milliard de marks, et devront payer eux-mêmes les réparations sans bénéficier de l'aide financière de leurs assurances à titre d'indemnisation. Des milliers de Juifs d'Allemagne, privés de tous leurs biens, tentent de traverser clandestinement les frontières et d'obtenir le statut de réfugié politique.

En France

  Lors de la conférence internationale d'Évian de juillet 1938 sur les réfugiés, qui a abouti à un échec, le gouvernement français a exposé sa position : la France ne veut plus accueillir de réfugiés. Par ailleurs, lors des accords de Munich, la France a cédé aux exigences allemandes. Les Sudètes sont annexées, la paix est « sauvée ». La France tourne le dos ouvertement à ses principes  de pays de droits de l'homme, car le gouvernement recherche à tout prix l'apaisement avec son voisin allemand, à travers notamment des négociations secrètes menées par Georges Bonnet, ministre des affaires étrangères depuis le 10 avril 1938. Bonnet ne veut pas que les évènements de la Nuit de Cristal compromettent sa politique. Il choisit d'ignorer le rapport de George Von nouvel ambassadeur de France à Berlin qui lui écrit : "Le traitement infligé aux Juifs en Allemagne que les nazis tentent d'extirper complètement comme des bêtes malveillantes éclaire la grande distance qui sépare la conception hitlérienne du monde du patrimoine spirituel des nations démocratiques". Bonnet sera ensuite pétainiste, membre du Conseil national de Vichy.

La France est ainsi la seule grande démocratie à ne pas dénoncer officiellement les massacres perpétrés dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938.

 De plus, le 12 novembre 1938, deux jours après la Nuit de Cristal  une loi autorise l'internement des indésirables dans des camps de concentration. Les réfugiés juifs allemands et autrichiens entrés illégalement en France sont désormais directement menacés et seront internés puis livrés.

 

 L'hommage de Trotsky à Herschel Grynzspan (extraits) :

 

« Nous, marxistes, considérons la tactique du terrorisme individuel comme inopérante pour les tâches de la lutte libératrice du prolétariat ou des peuples opprimés. Un seul héros isolé ne peut pas remplacer les masses. Cependant nous ne comprenons que trop bien le caractère inévitable de ces actes convulsifs de désespoir et de vengeance. Toutes nos émotions, toute notre sympathie vont aux vengeurs qui se sacrifient, même s'ils n'ont pas trouvé la voie juste. Notre sympathie est d'autant plus grande que Grynzspan n'est pas un militant politique, mais un jeune, inexpérimenté, presque un enfant, dont le sentiment d'indignation a été l'unique conseiller.

Arracher Grynzspan des mains de la justice capitaliste, laquelle est capable de le décapiter pour mieux servir la diplomatie capitaliste, c'est le devoir élémentaire, immédiat de la classe ouvrière internationale.

Ce qui est le plus révoltant dans sa stupidité policière et sa bassesse inouïe, c'est la campagne actuellement menée sur ordre du Kremlin dans la presse stalinienne internationale. On essaie de le dépeindre comme un agent des nazis ou un agent des trotskystes liés aux nazis  Fourrant dans le même sac le provocateur et sa victime, les staliniens prêtent à Grynzspan l'intention de créer un prétexte favorable à la politique pogromiste de Hitler.

Nous sommes naturellement liés par les liens d'une solidarité morale ouverte à Grynzspan et non à ses geôliers " démocratiques " ou aux calomniateurs staliniens. La diplomatie du Kremlin, complètement dégénérée, essaie en même temps d'utiliser cet " heureux " incident pour renouer ses intrigues en vue d'un accord de réciprocité international entre les divers gouvernements, y compris ceux de Hitler et de Mussolini, pour l'extradition mutuelle des terroristes

Ils deviennent rares les gens qui soient même capables de s'indigner contre l'injustice et la bestialité. Mais ceux qui, comme Grynzspan, sont capables d'agir...

Du point de vue moral - et non pour ses méthodes d'action - Grynzspan peut servir d'exemple à tout jeune révolutionnaire. Notre solidarité morale avec Grynzspan nous donne doublement le droit de dire à tous les Grynzspan possibles, à tous ceux qui sont capables de se sacrifier dans la lutte contre le despotisme et la bestialité : Trouvez une autre voie ! Ce n'est pas un vengeur isolé qui peut libérer les opprimés, mais seulement un grand mouvement révolutionnaire des masses, qui ne laissera rien subsister du système de l'exploitation de classe, de l'oppression nationale et de la persécution raciale...

 

Trotsky,  30 janvier 1939

 

Terrible Autriche

 

 La vague de violences antijuives organisée par les nazis les 9 et 10 décembre 1938 et connue sous le nom de Nuit de Cristal (Kristallnacht), fut particulièrement meurtrière en Autriche, alors intégrée au Reich allemand. En ce 70e anniversaire, c'est aussi là que son souvenir résonne dans l'actualité récente.

Lors des législatives du 28 Septembre dernier l'extrême-droite a, malgré ses divisions, rassemblé 30% des voix.

Environ 40 % des moins de 18 ans ont voté pour le FPÖ de Heinz-Christian Strache, concurrent de Haider.

Strache, entouré de néo-nazis, s'est illustré au printemps dernier par une très violente campagne contre les immigrés et une éventuelle adhésion de la Turquie à l'Europe, sous le slogan «Autriche, reste libre!»

Près de 10 % de ces jeunes de 16 à 18 ans à qui le vote était ouvert pour la première fois ont opté pour le BZÖ de Haider

Mais dans cette Autriche vieillissante, il ne faut pas surestimer le poids des 16-18 ans, ils représentent moins de 3 % de l'électorat  Les résultats de l'extrême droite sont dus en majeure partie à des gens de plus de 50 ans.

La mort de Haider le 11 Octobre a ensuite donné lieu à une immense célébration.   

Jamais en Autriche, un homme politique n'avait été l'objet de tels honneurs. À Klagenfurt, la capitale régionale de la Carinthie dont il était le gouverneur des  milliers de bougies ont été allumées devant le palais du gouvernorat, tandis que des banderoles accrochées par des ribambelles d'écoliers pleurent «Jörg, le roi des cœurs carinthiens». Une messe célébrée en la cathédrale de Vienne a rassemblé des milliers de personnes, mêlant anciens ministres, conservateurs comme sociaux-démocrates, et néo-nazis discrets, identifiables seulement à leur crâne rasé et à la boucle de leur ceinturon affichant un double «s».

Dans les écoles de Carinthie, une minute de silence a été observée durant la semaine à la mémoire de Jörg Haider. Les enfants ont été invités à chanter pour lui.

Lors de ses obsèques, plusieurs orateurs se sont succédé à côté du cercueil veillé par six soldats, s'adressant à un parterre où la plupart des élites politiques autrichiennes avaient pris place. Le président de la république Heinz Fischer, le chancelier social-démocrate Alfred Gusenbauer, le chef du parti social-démocrate Werner Faymann - chargé de former le futur gouvernement à l'issue des dernières législatives, ses homologues des autres partis, à l'exception des écologistes, lui rendirent hommage

Cet emballement institutionnel et populaire, qui, pour le quotidien de droite à grand tirage Kurier, rappelle celui «autour de Lady Di et de Mère Teresa»,    vit célébrer en grande pompe la disparition d'«un homme politique de grand talent», selon les termes du président de la République, Heinz Fischer (SPÖ, gauche).

C'est le même Haider qui  se réclamait  «la politique de l'emploi réussie» du IIIe Reich et célébrait les Waffen SS, ces «hommes honnêtes restés fidèles à leurs convictions»

 Au même moment, l'élection à la co-présidence du Parlement autrichien de Martin Graf, député du parti d'extrême-droite FPÖ de Strache et membre de l'association antisémite et négationniste Olympia amplifie le malaise. Olympia compte à son actif l'organisation de conférences du négationniste David Irving (voir notre article précédent Oxford: négationnistes en vedette? ), et la prestation du chanteur compositeur antisémite Michael Müller qui, sur scène, entonnait: "Avec 6 millions de Juifs, la fête ne fait que commencer Jusqu'à 6 millions, le four reste allumé (...) Nous avons plein de Zyklon B (...) Avec 6 millions de Juifs, c'est encore loin d'être terminé".

Les partis de J. Haider et Strache s'inscrivent dans la tradition antisémite sans doute la plus intense d'Europe occidentale. Dès 1895, Karl Luger, dirigeant du parti social-chrétien maire de Vienne au programme explicitement antisémite, se fait élire sur la thématique de l'envahissement de la ville par les juifs de l'Est et l'atteinte à la nation autrichienne-allemande.

L'année 1938 a débuté par l'annexion de l'Autriche. L'armée allemande fait une entrée triomphale en Autriche le 12 mars 1938. À la fin cette  journée, les bureaux des organisations juives sont déjà saisis par les Nazis.

Dans les jours et les mois qui suivent presque tous les Juifs autrichiens ont perdu leurs moyens de subsistance et dans la majorité des cas leur domicile. Les mesures antisémites du Reich s'appliquent immédiatement.

Au lendemain de l'Anschluss, les Juifs sont forcés de revêtir leurs habits de fête et de nettoyer les rues de Vienne, accroupis sous le regard des Viennois goguenards et ravis. 
 Les jeunesses Hitlériennes paradent en tirant des Juifs orthodoxes par leur barbe ; d'autres Juifs sont été obligés de brouter l'herbe au parc du Prater  Ces actes sont rarement commis par des Nazis allemands mais plutôt par des Nazis autrichiens. À Vienne, les « parties de frottage », sont quotidiennes. Des groupes de S.A. sortent les Juifs de leur maison ou de leur magasin, leur mettent dans les mains un seau et une brosse et les obligent, sous les huées et les injures des gens qui font cercle autour d'eux, à effacer sur le macadam ou sur les murs des maisons les slogans appelant à s'opposer à l'Anschluss ou de  barbouiller de peinture jaune des magasins juifs.

 Lors de la Nuit de Cristal, la plupart des synagogues de Vienne furent détruites. Les commerces juifs furent vandalisés et saccagés. Des milliers de Juifs furent arrêtés et déportés vers les camps de concentration de Dachau ou de Buchenwald.

Les nazis autrichiens occupèrent une place centrale au sein de la galaxie nationale-socialiste, suivant l'exemple de Hitler, lui-même d'origine autrichienne. Adolf  Eichmann symbolise cette implantation au cœur de la mise en œuvre du génocide.

 

Après guerre, la réintégration rapide des nazis dans l'espace politique se fait sous la protection des Alliés et du mythe d'une Autriche "victime" du nazisme. La présidence de Kurt Waldheim, qui a participé à des crimes de guerre dans les Balkans, poursuit cette voie, aggravée en 1999 par la première victoire électorale de Haider avec 27% des voix.

 

MEMORIAL 98

 

 

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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 21:57

 

Nous republions un article de janvier 2010 rédigé au moment où Georges Frèche venait de se livrer à une attaque contre Fabius.

La suite des évenements a montré que faute d'unité à gauche, Frèche a été réélu.

Les éloges funèbres actuels, qui choisissent de passer sous silence la gravité de ses dérives à caractère raciste ajoutent à la confusion causée par la trop longue complaisance d'une partie de la gauche à son égard.

Memorial 98

 

Article du 31 Janvier 2010

Georges Frêche savait parfaitement ce qu’il disait quand il a mis en cause Fabius sur sa  «tronche pas catholique »
 L’extrême droite et  le journal « Minute » ont en effet  très souvent caricaturé et attaqué la « tronche » de Fabius sur un mode antisémite, notamment dans l’affaire du sang contaminé.
Cette dimension de notoriété publique n’est certes pas inconnue de l’imprécateur raciste de Montpellier, mais il pense que tout lui est permis, particulièrement à l’égard de « communautés » qui lui seraient redevables d’actes en leur faveur.
C’est le sens de sa lettre à Fabius dans laquelle il redouble son propos initial
Il y  prétend que son insulte "n'a pas de connotation religieuse"et poursuit :"...tu connais depuis longtemps mon amitié pour Israël. L'action que j'ai conduite en faveur de la communauté juive en porte le témoignage", On notera au passage l’amalgame entre la communauté juive et Israël.
Il réagit exactement, au terme près, comme en son temps Jacques Médecin, maire ultra-droitier de Nice quand celui-ci avait en 1990  réagi violemment au refus des membres de la communauté juive de cautionner son rapprochement avec Le Pen.  Il avait attaqué les  «Israélites qui ne refusaient jamais un cadeau»; interrogé plus tard sur cette réaction, il se justifie ainsi, sur le mode clientéliste:
«  J'étais de toutes les fêtes de la communauté, de tous leurs défilés, de toutes leurs manifestations. Mes propos ont été déformés, délibérément. En parlant, j'évoquais un problème de politesse. Et on m'a lynché dans le monde entier. »
Malgré ses propos abjects et redoublés contre les Harkis « sous-hommes », puis contre les Noirs trop nombreux en équipe de France, récemment contre  les militants de la Cimade (au passé glorieux de sauvetage de Juifs pendant la guerre) traités carrément de nazis il y a 15 jours parce qu’ils manifestaient contre l’entreprise israélienne Agrexco, Frêche avait malheureusement bénéficié de la complaisance d’une partie de la direction nationale du PS et des dirigeants locaux corrompus de ce parti.
Qui sont les  encore aujourd’hui les défenseurs de Frêche ?
Jean-Louis Nicolin, affairiste, président de club de foot local,  grand pourfendeur homophobe et misogyne de « tarlouzes et de gonzesses ».
Le président du CRIF Robert Prasquier lui délivre un certificat de bonne conduite, tout en légitimant le grandébat sur l’Identité nationale. Frêche utilise évidemment cette aubaine venue du CRIF. Au même moment, le CRIF  exclut le PC et les Verts de sa réception annuelle  et invite Eric Besson à son dîner annuel en Rhône-Alpes. C’est la marque de la dérive que nous avons déjà évoquée et qui semble s'aggraver . (voir surce site  Stéphane Guillon: bravo! )

Notons que pour la LICRA au contraire et fort pertinemment cette fois çi «il s’agit d’une stratégie délibérée afin de glaner les votes des électeurs du Front National dans la région qu’il convoite.»

La LDJ, porte-parole de l’extrême-droite juive soutient aussi Frêche.
 Jean Claude Gayssot, ancien ministre communiste, se range aux côtés de Frêche avec les corrompus locaux du PS.
Des responsables nationaux du PS tels Vincent Peillon, Pierre Moscovici et Ségolène Royal  lui trouvent encore des excuses
L’attitude du PS à l’égard de Frêche a représenté une véritable tragédie   malgré les alertes répétées, malgré les cris d’alarme des militants antiracistes depuis de nombreuses années, sa direction a attendu ce  dernier éclat  pour enfin se séparer électoralement de celui qu’elle avait pourtant exclu dès 2007
Cette pusillanimité peut entretenir l’idée que le PS s’émeut seulement quand l’insulte est antisémite.
Néanmoins,  on ne peut qu’espérer que de ce mal sorte un bien.

Il est temps que toute la gauche, au-delà de ses divergences tout à fait réelles, s’unisse véritablement, sans calcul de préséance  pour débarrasser la région de l’imprécateur qui la dirige. Le pire serait que les calculs des uns et des autres permettent à Frêche de prétendre encore une fois comme en 2008 devant des étudiants : "Moi j’ai toujours été élu par une majorité de cons et ça continue."

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11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 22:28

                                                    

 

Liu Xia lors de l'immersion des cendres de son époux, réalisée sur ordre de la police.

 

Mise à jour du 25 mai 2018:

François Hollande rend visite et hommage à son "vieil ami"  dictateur chinois Xi Jen Ping. Il s'inscrit dans la longue lignée des politiciens français qui font silence sur la répression féroce qui règne dans ce pays et qui est exercée au nom du "marxisme".

Ainsi, lors de sa visite présidentielle en Chine en avril 2013, le même avait "renoncé" à mentionner le nom du prix Nobel emprisonné de la paix Liu Xiaobo, de peur de fâcher la dictature ( voir ci-dessous). Liu est mort en prison en juillet dernier sans avoir bénéficié des soins qu'il demandait. Sa veuve Liu Xia est toujours maintenue en détention chez elle sans jamais avoir été jugée ni même accusée. Mais les autorités chinoises ont envoyé des pandas en France; Mme Macron est leur marraine et n'a jamais dit un mot sur le sort de Liu Xia

MEMORIAL 98 

 

Mise à jour du 15 juillet 2017 :

Le "modèle chinois", de capitalisme contrôlé par la dictature du Parti Communiste (!) représente un rêve pour de nombreux gouvernants à travers le monde: pas de démocratie, pas d'élections, pas de syndicats indépendants, pas de presse libre, pas de lois protectrices, pas de liberté d'expression, Internet contrôlé (voir ci-dessous)...

D'ailleurs Macron et Trump ont rivalisé de compliments obséquieux à l'égard des dirigeants chinois (voir ci-dessous). Ces derniers, rassurés par leur lâcheté ont du coup imposé des obsèques selon une mise en scène digne de l'époque de Staline.

Le corps de Liu Xiaobo a été incinéré samedi 15 juillet, moins de 48 h après son décès et ses cendres ont été dispersées en mer, a annoncé son frère Liu Xiaoguang lors d’une étrange cérémonie. Les circonstances révoltent les militants  chinois des droits de l'homme car ce personnage a consacré 20 minutes devant les caméras à faire l’éloge du Parti communiste chinois, celui-ci même qui est responsable de la mort de son frère.

Pour ajouter à la mise en scène et à l'affirmation revendiquée de l'arbitraire ainsi que pour tenter de salir la mémoire de Liu Xiaobo, les autorités chinoises ont libéré, le jour des obsèques, un autre prisonnier politique, le défenseur des droits de l'homme Xu Zhiyong. Il a été immédiatement assigné à résidence et les amis qui voulaient lui rendre visite été repoussés par des gardes de sécurité et des policiers en civil.

MEMORIAL 98

 

Mise à jour du 14 juillet :

Hypocrisie répugnante et encouragement à la répression: au cours de leur conférence de presse conjointe à Paris le 14 juillet, Donald Trump et Emmanuel Macron, interrogés par un journaliste chinois sur leurs impressions à propos du "président" chinois (non élu)  Xi Jipeng, ils ont tous deux célébré « un des grands leaders de notre monde » (M. Macron), « un ami, un leader de talent, un homme très bon » (M. Trump), mais n’ont pas eu un mot pour dénoncer la mort d’un Prix Nobel de la paix en détention. Emmanuel Macron s'est contenté d'un tweet de 131 signes pour réagir. On apprend aussi  que François Hollande en visite présidentielle en Chine en avril 2013 avait "renoncé" à mentionner le nom de Liu Xiaobo, de peur de fâcher la dictature. Pas même Barack Obama, ayant lui-même reçu le prix Nobel en 2008 un an avant le démocrate chinois, et qui ne s’est  pourtant jamais engagé pour lui. En revanche  le comité Nobel norvégien a déclaré la Chine porte "une lourde responsabilité" dans la mort "prématurée" de Liu Xiaobo en le privant de soins médicaux adaptés,

 

Face à ce concours de lâcheté des dirigeants des grandes puissances, le régime de Pékin se sent particulièrement à l'aise et se permet même de rabrouer ceux qui osent protester, en condamnant à nouveau l'attribution du prix Nobel à Liu.

MEMORIAL 98


 Deuxième mise à jour du 13 juillet:

Le rassemblement prévu pour exiger la libération de Liu s'est transformé en hommage à sa mémoire.

C'est Marie Holzman, sinologue et animatrice de longue date de Solidarité Chine (ci-dessous) qui a l'animé, traduisant les prises de parole de et vers le chinois.

Les associations Reporters Sans Frontières ((RESF), Memorial 98, Amnesty International, Alliance Tibet-Chine et de nombreuses personnes chinoises ont témoigné de leur tristesse et de leur colère face à la tragédie de Liu, de sa famille et des ses proches.

Le représentant de Memorial 98 a insisté sur la longue complaisance des pouvoirs publics français à l'égard de la répression mise en oeuvre par le régime dictatorial chinois.

Ainsi c'est seulement après la mort de Liu que Emmanuel Macron a publié un tweet le saluant. 

Les initiatives de solidarité avec ceux et celles qui luttent pour la justice et la démocratie en Chine doivent maintenant se poursuivre et s'amplifier. Les crimes de la dictature, dont l'utilisation massive de la peine de mort ne doivent pas rester impunies.                      

 Rassemblement à Beaubourg le 13 juillet

Mise à jour du 13 juillet:

On annonce à l'instant la mort du combattant pour la démocratie chinois et prix Nobel de la paix Liu Xiaobo, mort à 61 ans, après plus de 8 années de détention, sans avoir été libéré ni soigné selon sa volonté. 

C'est le régime de Xi Jinping qui porte la responsabilité de sa mort, avec tous les gouvernements qui n'ont rien fait afin d'obtenir sa libération, dont la France .

Hommage à la mémoire de LIU.

 

Alerte pour obtenir la vie sauve de Liu Xiaobo, prix Nobel victime de la dictature chinoise. Rassemblement ce 13 juillet à 17h à Beaubourg (Paris) à l'appel d'un collectif d'ONG.

S'il devait perdre la vie, Liu Xiaobo deviendrait le premier prix Nobel de la paix depuis 80 ans à mourir privé de liberté après le pacifiste allemand Carl von Ossietzky, prix Nobel de la paix 1936, décédé en 1938 dans un hôpital alors qu'il était détenu par les nazis. 

 

Emmanuel Macron et le gouvernement français n'ont toujours pas réagi. Ils suivent ainsi les consignes du ministère des Affaires étrangères chinois qui a répété par la voix de son porte-parole que les autres pays devaient "s'abstenir de toute ingérence dans les affaires intérieures de la Chine sous prétexte de défendre un cas individuel".

MEMORIAL 98

 

Mise à jour du 10 juillet 2017: 

Liu dans un état critique: libérez-le enfin !

 "L'équipe nationale d'experts pense que le patient est dans un état critique", a fait savoir dans un communiqué l'hôpital de Shenyang (nord-est de la Chine), se disant prêt à transférer au besoin le défenseur des droits de l'homme en soins intensifs. Liu avait été placé en "liberté conditionnelle" et hospitalisé après avoir été diagnostiqué en mai d'un cancer du foie en phase terminale (voir ci-dessous). Les derniers examens révèlent que sa tumeur s'est agrandie et qu'il souffre d'une baisse de la pression artérielle et d'insuffisance rénale, selon l'hôpital.

Son transfert en question. Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme et proches de Liu Xiaobo ont reproché à Pékin d'avoir attendu que son état de santé empire avant de lui permettre de sortir de prison, mais les autorités affirment qu'il est soigné par des cancérologues réputés. 

L'hôpital de Shenyang avait affirmé samedi que le malade n'était pas en état d'être transporté à l'étranger, contredisant le souhait de Liu Xiaobo qui a demandé à pouvoir être soigné hors de Chine. Mais des médecins américains et allemands qui ont pu l'examiner ont plaidé dimanche pour son évacuation "le plus vite possible".

Alors que le Prix Nobel de la paix est durement réprimé par son régime, le "président" chinois Xi Jinping parade dans le monde entier.

Emmanuel Macron et Xi Jinpeng lors du G20 de Hambourg

Emmanuel Macron discute avec lui du changement climatique et surtout des contrats commerciaux , mais n'aborde manifestement pas le sort des prisonniers , dont Liu. C'est la continuité de la complaisance et du silence des dirigeants occidentaux à l'égard des dictateurs comme en 2010 (voir ci-dessous), et comme dans le cas récent du virage du même Macron à propos du bourreau syrien Assad.

 

MEMORIAL 98

 

Mise à jour du 27 juin 2017

Liu Xiaobo, 61 ans, incarcéré depuis 2009, s’est vu diagnostiquer le 23 mai un cancer du foie en état avancé, selon ses anciens avocats, qui ont appris la nouvelle par son frère. Liu Xiaobo a été transféré dans un hôpital pour raisons médicales, mais sa peine n’a pas été commuée, il n'est pas libre et demeure sous contrôle policier.

« Cela serait très embarrassant pour le gouvernement chinois que Liu Xiaobo meure en prison, un Prix Nobel de la paix mort emprisonné ferait tache, surtout cette année où se prépare le XIXe congrès du parti », estime le sinologue français Jean Philippe Béja, proche de la famille Liu, qui poursuit :

« On a l’impression d’une mesure humanitaire, mais il faut voir quelles garanties ont réellement été données, il doit pouvoir en principe avoir sa famille à son chevet, choisir son médecin, et où il sera soigné, éventuellement à l’étranger. Il y a des cas précédents de prisonniers politiques envoyés à l’étranger pour y recevoir des soins comme Wang Dan et Wei Jingsheng. Liu Xiaobo avait une hépatite chronique et ses avocats demandaient depuis longtemps sa libération pour raison médicale. »

Liu avait été arrêté fin 2008 pour avoir participé quelques semaines plus tôt à la rédaction de la Charte 08, un manifeste qui appelait à la démocratisation de la Chine. En décembre 2009, il avait été condamné à 11 ans de prison pour « incitation à la subversion de l’Etat », chef d’accusation utilisé par le pouvoir pour faire taire les voix critiques. Six de ses textes, (publiés en français dans l’ouvrage La Philosophie du porc et autres essais)  avaient été retenus par l’accusation.

 

Il a reçu le prix Nobel de la paix en 2010, alors qu’il était en détention. Son épouse, Liu Xia, ne fut pas autorisée à se rendre à Oslo pour le recevoir et le comité Nobel installa une chaise vide sur la scène, tandis que l’actrice Liv Ullmann lisait un de ses articles, tiré de la déclaration qu’il avait faite à son procès :

« Je veux redire à ce pouvoir qui me prive de ma liberté que je persiste dans la conviction que j’avais affirmée il y a vingt ans dans ma Déclaration de grève de la faim du 2 juin” [lors du mouvement de Tiananmen en 1989] Je n’ai pas d’ennemis, je n’ai pas de haine.” »

Liu Xia fut ensuite placée de facto en résidence surveillée et privée de contacts avec l’extérieur, ce qui la conduira à la dépression. Lorsque des militants chinois tenteront de s’organiser pour lui venir en aide, son propre frère sera emprisonné et condamné à une lourde peine pour un "contentieux commercial", dénoncé par ses avocats comme un prétexte pour faire pression sur sa sœur. 

 

Liu souffre d’une santé fragile, due à ses précédents séjours en prison et en camp. Il a été emprisonné une première fois après la répression du mouvement démocratique de Tiananmen en 1989 (voir photo ci-dessous).

 

 

Novembre 2010

Premier citoyen chinois à obtenir le prix Nobel de la paix, l'écrivain Liu Xiaobo, 54 ans, un des auteurs de la "Charte 08" qui réclamait une Chine démocratique purge une peine de onze ans de prison pour "subversion". Son épouse Liu Xia est maintenant assignée à résidence à Pékin.

Signe de la sévérité de la censure, le plus célèbre blogueur de Chine, Han Han, a simplement ouvert sur son blog deux guillemets énigmatiques, vides. Parmi les milliers de commentaires qu'il a recueillis, près de la moitié ont compris de quoi il s'agissait. "Il n'y a pas besoin de mots pour dire que ce jour vaut d'être inscrit dans l'histoire", dit l'un d'entre eux.

En Chine, le silence est imposé par la dictature.

Ici, c’est par un choix délibéré que Sarkozy et le gouvernement ont décidé de ne pas réagir officiellement et ne pas féliciter le lauréat ni de réclamer sa libération. Seul le ministère des Affaires étrangères est autorisé à émettre quelques vagues déclarations.

Sarkozy prolonge ainsi la tradition des dirigeants de la droite française qui, tels Chirac et Raffarin, ont souvent montré une grande complaisance à l’égard de la dictature chinoise. En certaines occasions ce sont des dirigeants de gauche qui se sont déconsidérés, tel Mélenchon défendant ce régime oppresseur contre la révolte du peuple tibétain.

Nous rendons hommage à Liu Xiaobo, à l’avocat Gao Zhisheng, spécialisé dans la défense des droits de l'Homme et aux dizaines de milliers d’autres personnes qui résistent à la répression et à l’injustice ( voir sur ce site

Chine; vers l'explosion ?

Chine: la défaite, 20 ans après

Droits de l'Homme: un combat nécessaire

Sri Lanka : ONU silencieuse, régime impuni.

Ouïgours : révolte et massacre

La solitude des Ouïghours de Paris

 

MEMORIAL 98

 

Mise à jour du 17 août: nouvelle vague de répression par le régime chinois à Hong-Kong

Trois jeunes leaders du grand mouvement pro-démocratie de l’automne 2014 à Hongkong ont été condamnés le 17 août à des peines de prison ferme pour leur rôle dans la révolte.

Joshua Wong, Nathan Law et Alex Chow ont été condamnés en appel respectivement à six, huit et sept mois d’emprisonnement. Le tribunal avait été saisi par le parquet qui trouvait trop clémentes les peines prononcées en première instance. En août 2016, MM. Wong et Law avaient été condamnés à des travaux d’intérêt général (TIG) et M. Chow à trois semaines de prison avec sursis.

Ils ont été condamnés pour leur rôle dans un rassemblement jugé illégal, le 26 septembre 2014. Les manifestants avaient escaladé des barrières métalliques et étaient entrés dans Civic Square.  Deux jours plus tard débutait le « mouvement des parapluies » (déployés pour se protéger des gaz lacrymogènes).

Les manifestants s’étaient opposés au gouvernement chinois, qui souhaitait limiter la portée du suffrage universel pour l’élection du chef de l’exécutif de Hongkong en 2017. Pendant plus de deux mois, des centaines de milliers de Hongkongais avaient paralysé des quartiers entiers  pour réclamer l’instauration d’un véritable suffrage universel. Mais la dictature n’avait pas reculé d’un pouce.

Peine d’inéligibilité

La prison n’est pas le seul prix à payer pour les militants. A Hongkong, toute personne condamnée à plus de trois mois de prison ne peut plus se présenter aux élections législatives pendant cinq ans. Or, Joshua Wong aura 21 ans en octobre, l’âge légal pour se présenter aux élections destinées à choisir les députés du Conseil législatif (le Parlement), ce qu’il avait dit vouloir faire.

Quant à Nathan Law, 24 ans, il avait été élu en septembre député au sein du Parlement avant d’être disqualifié aux côtés de trois autres élus démocrates, au motif qu’ils avaient modifié leur prestation de serment pour signifier leur hostilité envers la Chine. Ces disqualifications faisaient suite à une interprétation exceptionnelle de la loi fondamentale hongkongaise par l’Assemblée nationale populaire chinoise.

Critique de la « mainmise de Pékin »

« Le peuple uni ne sera jamais défait », a lancé Joshua Wong à ses partisans. A 17 ans, il était devenu le visage du mouvement. « Tous, continuez, n’abandonnez pas ! ».

 

Nous leur apportons notre entier soutien.

 

MEMORIAL 98

 

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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 22:12

 

L’affaire Pederzoli se poursuit : cette enseignante d’Histoire-Géographie au lycée Loritz de  Nancy reste suspendue en raison de son travail pédagogique sur la Shoah.

Le rapport d’inspection qui a motivé cette sanction lui reproche notamment d’utiliser le terme Shoah au lieu de « génocide » (voir sur ce site  Shoah interdite d'enseignement? et www.betapolitique.fr/Shoah-interdite-d-enseignement-57567.html pour la discussion qui suit l'article)

Son comité de soutien, auquel nous avons adhéré, organise un  rassemblement de soutien à Catherine Pederzoli ce dimanche 10 octobre 2010 à 15 heures, aux abords du ministère de l’Education nationale à Paris (rendez-vous angle rue de Grenelle et rue de Saint-Simon – Paris 75007 – Métro Bac)

Nous vous appelons à y participer, pour réclamer la levée de sa suspension et de toutes les sanctions la touchant. 

L’association nationale des professeurs d’histoire et géographie (APHG) lui a apporté son soutien en ces termes :

« L’APHG demande la levée immédiate de la sanction prise contre un professeur d’histoire- géographie de Nancy

L’APHG rappelle son attachement à l’enseignement historique de la Shoah à l’école en CM1 /CM2, en Troisième et en Première, un enseignement rigoureux fondé sur des travaux historiques, des témoignages d’anciens déportés et des documents audiovisuels de qualité exceptionnelle comme le film « Shoah ».

L’APHG regrette que l’affaire du lycée Henri Loritz de Nancy concernant un voyage à Auschwitz n’ait pas été réglée à l’amiable dans le cadre de l’établissement ou au niveau académique. L’APHG dénonce le caractère inadmissible de la sanction prise à l’égard de notre collègue suspendue pour 4 mois et demande la levée immédiate de cette mesure administrative injustifiée.

Elle rappelle que le mot Shoah reproché à notre adhérente Catherine Pederzoli est couramment utilisé dans les cours d’histoire, présent dans de nombreux manuels pour désigner l’extermination des juifs et montrer l’ampleur de leur anéantissement à l’échelle de toute l’Europe. Qu’il est donc scandaleux de le reprocher à notre collègue.

D’autant qu’il existe en France des organismes comme « La Fondation pour la mémoire de la Shoah » longtemps présidée par Madame Simone Veil et le Mémorial de la Shoah qui existent pour illustrer, valoriser les recherches, les manifestations, les projets pédagogiques sur et autour de la Shoah.

L’APHG soutient les voyages sur les lieux de mémoire des crimes nazis à condition que ces voyages soient organisés, préparés à l’école et en classe et bien encadrés, qu’ils soient réservés à des élèves motivés, volontaires des classes de 1 ère et de terminale. Notre collègue organise depuis plusieurs années des voyages en Pologne et en République tchèque. Son dernier voyage date de 2010. La mise en cause par l’administration du voyage dirigé par notre collègue en 2009 aux camps de Maidanek, d’Auschwitz, à Prague peut décourager de jeunes professeurs de se lancer à l’avenir dans cette pratique… »

Avec nos amis de l’association Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] qui participent aussi au soutien et au rassemblement du dimanche 10 octobre nous tenons à souligner l’importance de la transmission de la mémoire et de l’Histoire de la Shoah, et au-delà, de celles de tous les génocides et crimes contre l’humanité. Comme l’estime l’association internationale des enseignants et universitaires dans le champ des génocides] ,  c’est notamment par l’éducation et par la sensibilisation aux génocides, au négationnisme, à l’antisémitisme, à la discrimination et au racisme, que les jeunes d’aujourd’hui peuvent se préserver des tentations totalitaires auxquelles ils pourraient être confrontés demain.

(voir aussi sur ce site

Négationnisme: ensemble le 25 avril à Paris

Berlin : hommage à une Juste allemande

Sarkozy et la Shoah : analyse d’une manipulation  

MEMORIAL 98

PS: Nous apprenons que parmi les soutiens de Mme Pederzoli figurent  aussi d'une part C. Goasguen qui compare le sort des habitants du 16 eme arrondissement de Paris à celui des victimes de la Shoah  (voir  Qui manipule l’étoile jaune ? ) et d'autre part l'UPJF, qui a remis récemment à B. Hortefeux, condamné pour injure raciale, un prix de la lutte contre le racisme et l'antisémitisme( voir Stéphane Guillon: bravo! )  .

Cela ne remet pas en cause notre soutien à Mme Pederzoli qui s'inscrit dans notre combat contre tous les racismes et les négationnismes et donc évidemment contre la politique xénophobe du gouvernement en place.

 


 

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3 octobre 2010 7 03 /10 /octobre /2010 21:35

 

3 octobre 1940 : premier statut des Juifs de Vichy.

Ce statut d’exclusion, basé sur la mise à l’écart de la « race juive » a été durci personnellement par Pétain, comme le montrent ses mentions manuscrites sur le projet . Ainsi il supprime d'un trait de plume l'exemption prévue pour les Juifs nés français ou naturalisés avant 1880.

Ces révélations confirment que Pétain, nourri des théories de « l’Identité nationale », a favorisé les courants les plus antisémites de son entourage et a directement aggravé le statut.

Au lendemain de la promulgation du statut des Juifs, Pétain signait le 4 octobre 1940 la "loi sur les ressortissants étrangers de race juive" permettant leur internement "dans des camps spéciaux".

Ils étaient 11.000 internés en zone occupée avant l'été 1942

Quelques jours après , il demanda à rencontrer Hitler et officialisa la collaboration avec le nazisme à Montoire.

Quelques mois plus tard, en mai 1941, débutaient les premières rafles de Juifs

Pétain n’a en rien constitué un « bouclier » contre les nazis, comme le prétendait une partie de l’historiographie de la droite et comme le proclament l’extrême-droite et  Eric Zemmour .

L’hommage qui lui fut rendu, par la fleurissement de sa tombe le 11 novembre pendant la présidence de François Mitterrand et sur ordre de ce dernier, n’en est que plus scandaleux.

Mitterrand connaissait parfaitement le rôle de Pétain et aussi celui de son propre ami personnel René Bousquet, chef de la police de Vichy, collaborateur zélé de la déportation et organisateur de la rafle du Vel' d'Hiv' .

Il s’agit de taches indélébiles sur le parcours de celui qui symbolisa le Parti Socialiste.

MEMORIAL 98

Mise à jour du 12 janvier 2017

Hommage à Pierre Arpaillange, ancien garde des Sceaux sous Mitterrand (1988-90), qui vient de mourir.

C'est lui qui a déclenché une procédure judiciaire contre René Bousquet, chef de la police sous Vichy et organisateur de la déportation des Juifs de France, notamment lors de la rafle du Vel d'Hiv'.

Dans ce dossier, Pierre Arpaillange s'est opposé à François Mitterrand et à son ministre Georges Kiejman, qui appliquait les consignes présidentielles.

Celui-ci a tout fait pour le procès de Bousquet, qui était son ami et son allié, ne se tienne pas. Malgré ce blocage, le 25 septembre 1990, Arpaillange donne des instructions écrites au procureur général près la cour d'appel de Paris afin de requérir des poursuites contre Bousquet. Malgré cette décision courageuse, Bousquet échappera à tout jugement, car il sera  abattu le 8 juin 1993 par un certain Christian Didier.

Bousquet (à droite) avec le Chef SS Oberg avec qui il a signé des accords  dits "Bousquet-Oberg" (  ce dernier était général SS, chef supérieur de la SS et de la police en zone occupée) établissant la déportation des Juifs et la place centrale de la police française dans ce processus. Bousquet est l'organisateur de la rafle du Vel' d'Hiv' ainsi que de celle de Marseille en 1943 .

 

 

                     Ci-dessous, Bousquet reçu par Mitterrand dans sa maison de Latché en 1974

 

 

 

Memorial 98

 

 

Voir sur les sites de Memorial 98

http://www.memorial98.org/article-zemmour-rehabilite-petain-pour-qui-pourquoi-124774288.html

Déchéance de la nationalité : quand Pétain sévissait

Vel d'Hiv: le document

Allez voir la Rafle!

Le Pen et les "3 grands-parents étrangers" de Sarkozy

Sarkozy jette aux orties la reconnaissance de la participation de la France à la Shoah

Sarkozy boycotte le 8 Mai

http://info-antiraciste.blogspot.com/2015/10/il-y-75-ans-hitler-et-petain.html 

http://info-antiraciste.blogspot.com/2017/07/rafle-du-vel-dhiv-une-memoire-presente.html

 

3 octobre 1980 : attentat antisémite de la rue Copernic.

Quel que soit le ou les auteurs de l’attentat, il s’agissait clairement d’un crime antisémite. La date choisie du 3 octobre faisait-elle référence à l’anniversaire du statut des Juifs ?

La commémoration de ce crime est indissociable des proclamations antisémites de Raymond Barre, premier ministre de l’époque.

Il avait déclaré: « Cet attentat odieux voulait frapper les Israélites qui se rendaient à la synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic » .

Sa passion antisémite s’est ensuite aggravée, se focalisant sur un prétendu « lobby juif de gauche ».

 Le premier ministre Fillon a lors de la commémoration de ce jour (3/10/12) sur les lieux de l’attentat exprimé le "regret" de "ne pas entendre les autorités" de l'époque "trouver les mots justes".

Pourtant, lors du décès de Barre en août 2007, il lui avait ainsi rendu hommage  encore plus élogieusement que d’autres dirigeants de droite en déclarant :« …"La première image qui vient à l'esprit quand on pense à Raymond Barre, c'est la droiture, c'est la rigueur morale et la rigueur intellectuelle. C'était un exemple de rigueur morale et intellectuelle… "

Nous reproduisons ci-dessous l’article publié à l’époque sur notre site:

 Barre : requiem pour un antisémite 

Impunité post-mortem.

La mort de Raymond Barre donne lieu à un véritable  déluge d’hommages, malgré son antisémitisme déclaré et récemment réaffirmé (voir nos articles précédents  Décryptage: R. Barre récidive pour Papon et Gollnisch

Impunité de l'antisémite Barre )

Le plus complaisant de ces dithyrambes est, à ce jour, celui de  François Fillon :

"La première image qui vient à l'esprit quand on pense à Raymond Barre, c'est la droiture, c'est la rigueur morale et la rigueur intellectuelle. C'était un exemple de rigueur morale et intellectuelle. ", a- t- il déclaré. On attend la réaction indignée de son conseiller Arno Klarsfeld.

Les autres déclarations officielles, dont celle de Nicolas Sarkozy, sont de la même veine. Certains hiérarques socialistes en rajoutent dans la flagornerie, tels Delors, Rocard et le maire de Lyon Gérard Collomb qui déshonore ainsi la gauche et sa ville, capitale de la Résistance.

Ceux qui sont plus gênés et directement concernés, comme son "héritier" François Bayrou, se réfugient derrière la pauvre excuse de l’état de santé de Barre au moment de ses déclarations antisémites les plus récentes de Mars dernier. Cette justification est totalement inconsistante car depuis 1980 et ses premières déclarations sur les « Français (Non-juifs) innocents » tués lors de l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic, Barre a persisté dans cette voie ; en témoignant pour Papon lors du procès de celui-ci en 1998, en affirmant à plusieurs reprises son soutien à Bruno Gollnisch, dirigeant du Front National, négationniste et antisémite avéré.

D’autre encore notent cette « tâche » ou ses « propos inadmissibles » de Raymond Barre mais les considèrent comme une espèce de bizarrerie qui selon eux ne remet pas en cause sa « stature d’homme d’État»   

Pourtant ses dernières déclarations qui ont fait scandale, tenues sur France Culture le 1er mars dernier (2007), sont d’une grande brutalité. On y trouve, en plus des appréciations déjà connues sur le "lobby juif de gauche", l'attentat de la synagogue Copernic, cette phrase incroyable à propos de Papon:"Je ne porte pas un jugement moral sur l'attitude que l'on devait avoir à l'égard des déportations de Juifs ou non"

Au fond, cette impunité semble constituer un privilège de la fonction. À partir d'un certain niveau de pouvoir ou de renommée, on peut, sans risque, dire ou écrire des horreurs. Le parallèle qui vient à l’esprit est celui de l’abbé Pierre, pareillement absous de son antisémitisme lors de son décès, avec les mêmes justifications.

Reste à prendre la mesure la passion antisémite de Raymond Barre, qui se déclarait catholique pratiquant et fut un fieffé réactionnaire tout au long de sa carrière.

 

 

MEMORIAL 98

 

 

 

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28 septembre 2010 2 28 /09 /septembre /2010 23:21

Les dirigeants de la droite n'hésitent jamais à exploiter les références au fascisme et à la Shoah pour protéger leurs turpitudes. L'affaire Woerth l'a abondamment démontré.

Une nouvelle fois un dirigeant UMP a recours à cette imagerie.   

Mis en cause par un livre de Martin Hirsch à propos de ses conflits  financiers d’intérêts ( il est avocat d’affaires en même temps que député, maire...) Jean François Copé, président du groupe parlementaire UMP, a répliqué le 26 septembre en traçant un parallèle entre cette mise en cause et la dénonciation des Juifs pendant la guerre.

Il ainsi déclaré:«…Il se trouve que Martin Hirsch et moi nous avons un point commun que nous avons découvert en parlant : ses parents, comme mon père pendant la guerre, ont été sauvés par des Justes…. Quand on a cette culture familiale, je ne dis pas que cela commande des obligations... Je dis simplement que l'on ne peut pas vivre les choses de la même manière… En lisant ce livre, je me suis demandé si, sans peut-être s'en rendre compte, il se livrait à un exercice de délation, qui n'est pas tout à fait à l'honneur de quelqu'un qui a sa qualité"

Ainsi selon Copé, Martin Hirsch lui-même d’origine juive, agirait comme un de ces délateurs qui dénonçaient les Juifs aux nazis.

Copé est un récidiviste. Dans l’affaire Woerth, il avait assimilé Ségolène Royal au Front National pour avoir osé évoquer la corruption du régime Sarkozy (voir Woerth, Copé et le Front National : décryptage ) .

En comparant une polémique sur les conflits d’intérêts et la situation durant la Deuxième guerre mondiale, Copé banalise et salit la Shoah.

Il suit ainsi l’exemple de Sarkozy et de Mme Bruni-Sarkozy qui ont initié cette exploitation de la Shoah à des fins d’intimidation de la presse et de défense des patrons face à l'administration fiscale comparée au régime de Vichy (voir Sarkozy et la presse "collaborationniste": un recyclage)

La violence de son attaque contre Martin Hirsch constitue aussi un calcul. Il s’agit d’une part de briser toute contestation qui pourrait se placer en travers de son ascension comme futur chef de la droite ; d’autre part Martin Hirsch est, de notoriété publique, haï par la fraction la plus droitière de l’UMP, qui lui reproche son orientation de centre-gauche et les mesures sociales qu’il a mis en œuvre, tel le RSA.

Or Copé se positionne comme dirigeant porte-parole de cette mouvance de la droite dure.

Il a récemment bâti son audience au sein de l’UMP à travers la campagne contre la burqua, appelle à remettre en cause les 35h, défend ardemment les projets sécuritaires du gouvernement et a bien sûr hurlé à l'amalgame face aux  comparaisons entre la traque des Roms et la politique de Vichy.

Il a aussi recruté dans son club « Génération France » un symbole de la collaboration directe avec le Front National, le sénateur de la Lozère Jacques Blanc.

Celui-ci  a fait alliance avec le Front National, lors des régionales de 1998.

Suite à un accord en bonne due forme, Blanc avait été élu président de la région Languedoc-Roussillon et a géré la région avec l’extrême droite pendant toute la durée de la mandature, jusqu’en 2004.( voir  Succès du Front National: quelles conséquences? )

L'histoire familiale de Copé, si complaisamment mise en avant,  ne semble pas lui inspirer de réticence face à un personnage allié d'un parti antisémite et négationniste.

Une autre de ses recrues est  Claude Goasguen qui a lui aussi récemment manipulé le symbole de l’étoile jaune pour défendre l’entre-soi des habitants du 16e arrondissement de Paris (voir Qui manipule l’étoile jaune ? )

Parmi les dirigeants de la droite, la course à la brutalité et à la transgression est largement ouverte

PS: au moment du passage de la loi Besson durcissant encore la législation sur les étrangers voir sur ce site:

Identité nationale : comment l’idée vint à Eric Besson

"Welcome": Besson enrage et calomnie.

Pourquoi les Roms ? Décryptage

Déchéance de la nationalité : quand Pétain sévissait

Sarkozy : jusqu’où l'escalade ?

Europe : une marée brune ?

Hortefeux : la honte de la République

Handicapé expulsé: barbarie!

 

MEMORIAL 98

 

 

 

 

 

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10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 22:00

 

 Nous publions des informations en provenance de nos partenaires du Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] http://www.collectifvan.org/ et de l’association AGA d’Allemagne qui participe avec nous aux actions annuelles du Collectif pour la sensibilisation aux génocides et à leur déni, en vous demandant d'agir pour la libération immédiate de ce militant pour la reconnaissance du génocide arménien.

MEMORIAL 98

 

Le 10 août 2010, l’écrivain d’origine turque et défenseur des droits de l’homme Doğan Akhanlı, qui vit à Cologne, a été arrêté à l’aéroport d’Istanbul alors qu’il arrivait en Turquie afin de rendre visite à son père malade. D’après son avocat Haydar Erol, il est détenu depuis le 20 août 2010 dans une prison de la province de Tekirdağ sous prétexte d’une prétendue implication dans l’attaque d’un bureau de change d’Istanbul en 1989.

« Cette accusation est fondée sur des témoignages dont l’un au moins a été obtenu sous la torture », dit Erol. Le deuxième témoin supposé (le fils de la victime) a par la suite nié avoir jamais identifié Akhanlı sur une photographie.

« C’est la police qui a produit ce scénario », dit l’avocat, « dans le but de régler tardivement des comptes avec la gauche politique de l’époque ». Jusqu’ici trois demandes de mise en liberté ont déjà été rejetées.

Le 6 septembre dernier, la 11e division de la Cour criminelle d’Istanbul a accepté la plainte du Procureur H. Ayar, selon laquelle Doğan Akhanlı n’est plus seulement accusé de l’attaque du bureau de change. On l’accuse en outre d’avoir été le chef du gang de l’époque, et l’instigateur d’un complot visant à renverser l’ordre constitutionnel en Turquie.

On suppose que l’arrestation de D. Akhanlı et la procédure engagée contre lui par la Cour criminelle sont en lien direct avec l’engagement de l’écrivain en faveur de la reconnaissance du génocide des Arméniens et autres chrétiens ottomans, toujours officiellement nié par la Turquie.

L’écrivain Gunther Wallraff (Cologne) déclare ainsi: « Certains secteurs du système judiciaire turc essaient de se venger d’un auteur gênant, qui depuis des années aborde le problème du génocide des Arméniens. » Le romancier Edgar Hilsenrath, ami et modèle littéraire de Doğan Akhanlı depuis des années, a dit ,après avoir rencontré l’adjoint de l’Ambassadeur de Turquie le 27 août dernier, qu’il considère qu’en réalité ce sont les activités littéraires de D. Akhanlı qui sont la cause sous-jacente de son arrestation...

E. Hilsenrath est l’auteur du roman « Le Conte de la pensée dernière » (1989) sur le génocide des Arméniens.

Doğan Akhanlı maintenait des contacts très étroits avec l’ONG allemande de défense des droits de l’homme AGA depuis le printemps 2000, lorsque cette association a présenté une pétition au Parlement allemand demandant la reconnaissance du génocide des Arméniens, des Araméens/Assyriens et des Grecs d’Asie mineure.

Doğan Akhanlı faisait partie des premiers signataires de cette pétition. Au cours des années qui ont suivi, ses lectures publiques, ses journées d’études transculturelles et sa participation à des discussions publiques ont largement contribué au développement, au sein de la diaspora turque d’Allemagne, d’une opinion critique sur l’histoire.  

 

Nous vous appelons à soutenir  Doğan Akhanlı, défenseur turc des Droits de l’homme, en écrivant pour exiger sa libération à : M. Tahsin BURCUOGLU, ambassadeur de Turquie en France

Adresse : 16, avenue de Lamballe

75016 Paris

Tél.: 01.53.92.71.12

Fax : 01.45.20.41.91

Courriel : paris.bk@mfa.gov.tr

 

Informez vos députés, sénateurs, et relations en France et au niveau européen.

(voir aussi sur ce site Négationnisme: ensemble le 25 avril à Paris

Arménie-Turquie: ouverture ou illusion ? )

 

MEMORIAL 98

 

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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 21:29

L’histoire est à peine croyable et pourtant elle est absolument vraie.

 

Mme Pederzoli, professeur d’histoire du lycée Loritz de Nancy , est suspendue pour quatre mois. On lui reproche d’avoir bafoué la laïcité et la neutralité de l’École en organisant un voyage autour de la mémoire de la Shoah.

Nous publions ci-dessous le lien vers une interview télévisée de l’enseignante ainsi que des très larges extraits du journal local, Le Républicain Lorrain. 

On rappellera, en contrepoint du révisionnisme bureaucratique du recteur, la mémoire des policiers héroïques de Nancy:

Le 18 juillet 1942, le chef du service des étrangers de la police de Nancy, Édouard Vigneron, apprend que la rafle des Juifs de Nancy est pour le lendemain. Il convoque tous les policiers qu'il peut joindre pour qu'ils fassent fuir tous les Juifs menacés, qu'ils connaissent pour la plupart pour leur avoir remis leurs papiers. Il n'hésite pas à les faire accompagner à la gare et à leur faire remettre tickets et laissez-passer pour atteindre la « zone libre ». Des policiers ont même abrité chez eux des Juifs menacés.

Édouard Vigneron a été arrêté après ces événements mais libéré et réhabilité à la Libération.

Avec trois autres policiers (Charles Bouy, François Pinot et Charles Thouron)  il a reçu la Médaille de Juste parmi les Nations de  Yad Vashem.

 

Nous vous appelons à protester auprès du Ministère de l’Education nationale et auprès du rectorat de Nancy.

Rectorat de l'académie de Nancy-Metz, 2, rue Philippe de Gueldres, CO 30013, 54035 Nancy CEDEX ; tél: 03 83 86 20 20  
ce.rectorat@ac-nancy-metz.fr

 

Mémorial 98

 

 

 

Lien vers l'interview de Mme Pederzoli (par un journaliste insupportable)

http://www.dailymotion.com/video/k1olEaJtzopEPq1Fgf8

 

Extraits de l'article du Républicain lorrain:

La sentence est tombée la veille de la rentrée. Signée du recteur Pollet. Catherine Pederzoli, professeur certifié d’histoire-géographie au lycée Loritz de Nancy, est suspendue pour quatre mois. Dans un an, elle sera à la retraite. L’enseignement, le contact avec les élèves, la transmission du savoir et des valeurs fondamentales, c’est toute sa vie, tout ce à quoi elle croit. C’est pourquoi, depuis quinze ans, elle organise un voyage scolaire. Il s’agit d’un projet pédagogique qu’elle a construit et porté notamment avec l’association « Déportations persécutions mémoire ». Le « Voyage de la mémoire de la Shoah » vient clore l’année scolaire et le programme de terminale. Il emmène les élèves sur les lieux de la persécution et de l’extermination. Six jours en Pologne et en République Tchèque, qui contribuent à leur édification.

C’est ce voyage qui est au centre de tout. C’est autour de lui et de la personnalité de Catherine Pederzoli, femme entière et enseignante passionnée, que se cristallise toute l’affaire. En novembre dernier, le Conseil d'administration du lycée Loritz, appelé à se prononcer sur le projet pédagogique, l’accueille favorablement, mais réduit considérablement le nombre de participants. Le jour de la visite officielle de Luc Chatel à Nancy, une manifestation est organisée par les lycéens qui veulent attirer l’attention du ministre. On accuse Catherine Pederzoli d’en avoir été l’inspiratrice.

 À partir de là, rien ne va plus. Une affaire de soirée trop arrosée lors du voyage de 2009, où est mêlée une prof stagiaire, sort opportunément pour alourdir le dossier. Le point d’orgue, ce sera fin juin, avec une inspection de l’Éducation nationale, demandée par le recteur. Deux inspecteurs mènent une enquête pour comprendre ce qu’il se passe dans ce lycée où un climat délétère s’est installé. Ils entendent des profs, des élèves, des parents, et l’intéressée. En août, ils rendent un rapport accablant. Ils estiment que la dimension mémorielle du travail l’emporte sur celle de l’Histoire, que les principes de laïcité et neutralité religieuse qui organisent l’école républicaine «  sont clairement enfreints », et que l’enseignante fait cavalier seul. Les nombreux témoignages favorables à la prof ne sont que peu repris.

 Me Christine Tadic, l’avocate de Catherine Pederzoli, n’en revient pas. Elle se demande qui veut la peau de l’enseignante, et pourquoi on s’acharne ainsi sur elle. «  C’est un rapport exclusivement à charge. Je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi partial, d’aussi orienté. Je suis juriste, je pèse mes mots. Manifestement on veut s’encadrer Madame Pederzoli, en l’accusant d’instrumentaliser les élèves, de leur faire un lavage de cerveau. Et je finis par me demander si sa principale faute… n’est pas d’être juive !.

 

Dans leur rapport, les inspecteurs font des observations étonnantes. Ils relèvent en substance qu’elle utilise dans ses explications à quatorze reprises le terme de Shoah, qui signifie «  anéantissement » en hébreu, au lieu du terme «  à la fois plus neutre et juridiquement fondé de "génocide" »…

 

 Son avocate conteste la suspension par une procédure en référé devant le tribunal administratif.

 

MEMORIAL 98

 

PS Nous avions confondu le Républicain lorrain et l'Est républicain en référence à l'affaire Volson. Erreur corrigée grâce à la vigilance d'un lecteur lorrain que nous remercions

 

 

 

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31 août 2010 2 31 /08 /août /2010 23:19


 

 

 Avec l’ensemble des associations, nous dirons

 

  Halte à la xénophobie d'Etat !

 Les plus hautes autorités de l’Etat ont fait le choix de jeter à la vindicte publique des catégories entières de population : Gens du voyage accusés comme les étrangers d’être des fauteurs de troubles, Français d’origine étrangère sur lesquels pèserait la menace d’être déchus de leur nationalité, parents d’enfants délinquants, Roms…

Voici que le président de la République accrédite aussi les vieux mensonges d’une immigration coûteuse et assimilée à la délinquance, et offre ainsi à la stigmatisation des millions de personnes en raison de leur origine ou de leur situation sociale.

 Ce qui est à l’œuvre dans cette démarche ne s’inscrit pas dans le débat légitime, dans une démocratie, sur la manière d’assurer la sûreté républicaine. Le nécessaire respect de l’ordre public n’a pas à être utilisé pour créer des distinctions entre les habitants de ce pays et désigner des boucs émissaires. Ni pour instituer des peines de prison automatiques, contraires aux principes fondamentaux du droit pénal, à l’indépendance de la justice et à l’individualisation des peines.

 La Constitution de la France, République laïque, démocratique et sociale, assure « l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ».

 Nul, pas plus les élus de la nation que quiconque, n’a le droit de fouler au pied la Constitution et les principes les plus fondamentaux de la République.

 Notre conscience nous interdit de nous taire et de laisser faire ce qui conduit à mettre en péril la paix civile.

 Nous appelons à une manifestation le samedi 4 septembre 2010, place de la République à Paris, à 14h00, et partout en France, afin de fêter le 140 e anniversaire d’une République que nous voulons plus que jamais, libre, égale et fraternelle.

Liste de toutes les manifestations et rassemblements :

http://nonalapolitiquedupilori.org/2010/08/26/liste-des-manifestations/

 

voir notamment sur ce site

Pourquoi les Roms ? Décryptage

Déchéance de la nationalité : quand Pétain sévissait

Sarkozy : jusqu’où l'escalade ?

MEMORIAL 98

 

 

 

 

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