Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.  

Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.

Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes

(Arménie, Rwanda, Shoah ...)

_______________________________________

__________________________________________

Retrouvez aussi le quotidien de l'info antiraciste sur notre blog d'actus :

__________________________________________________________    

________________________________________________________

Sur les réseaux sociaux : 

    

____________________________________________

_____________________________________________

 

Pour correspondre avec nous, nous proposer des articles ou des informations,

pour toute question : 

contact@memorial98.org

______________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________________

11 avril 2010 7 11 /04 /avril /2010 15:07

 

Hongrie: une vague brune?

                     Un transport de Juifs hongrois arrive sur la "rampe" d'Auschwitz-Birkenau

Le drame polonais se déroule alors que se profile dans la Hongrie voisine un cataclysme électoral particulièrement inquiétant. Le triomphe annoncé de droite dure du Fidesz  risque de s'accompagner d’une percée du parti Jobik.

Il s’agit d’un parti nationaliste, xénophobe, qui a fait campagne contre les Roms et les Juifs ; il dirige aussi une milice nommée Garde hongroise qui utilise un  uniforme proche de celui des « Croix fléchées », le parti fasciste qui prit une part importante au massacre des Juifs de Hongrie à la fin de la guerre (voir ci-dessous).

Nous reviendrons sur la signification de ces élections dans le contexte européen actuel, notamment à l'Est du continent (voir Danger négationniste à l'Est de l'Europe .)

 

À la veille de la journée de la commémoration de la Shoah, nous rappelons brièvement le déroulement du génocide en Hongrie, à partir de mai 1944, alors que se préparait le débarquement en Normandie.

À la mi-mai 1944, les autorités hongroises, en coordination avec la Gestapo allemande, commencèrent à déporter systématiquement les Juifs hongrois. Adolf Eichmann fut le chef de l'équipe "d'experts en déportation" qui travailla avec les autorités hongroises. La police hongroise procéda à des rafles et fit monter de force les Juifs dans les trains de déportation. En moins de deux mois, près de 440 000 Juifs furent déportés de Hongrie dans plus de 145 trains. La plupart furent exterminés à Auschwitz. Au début du mois de juillet 1944, la seule communauté juive qui demeurait en Hongrie se trouvait à Budapest.

L’amiral Horthy, qui dirigeait le régime, avait entamé des négociations avec l'armée soviétique pour un armistice. À la mi-octobre 1944, les Allemands apportèrent leur soutien à un coup d’État. Ils arrêtèrent Horthy et mirent en place un nouveau gouvernement hongrois sous la direction de Ferenc Szalasi, le dirigeant du parti fasciste et antisémite radical des Croix fléchées, dont se réclame le parti Jobbik.

En novembre 1944, le régime des Croix fléchées ordonna aux Juifs de Budapest qui restaient de se regrouper dans un ghetto qui, sur une surface de 0,26 kilomètre carré, devint la résidence de 70 000 personnes. Plusieurs milliers de Juifs de Budapest furent également contraints de marcher, sous garde hongroise, jusqu'à la frontière autrichienne, entre novembre et décembre 1944

Sur les quelque 825 000 Juifs qui vivaient en Hongrie en 1941 environ 63 000 moururent ou furent assassinés avant l'occupation allemande de mars 1944. Sous l'occupation, un peu plus de 500 000 d'entre eux moururent suite aux mauvais traitements, furent assassinés ou déportés. Quelque 255 000 Juifs, soit moins d'un tiers de ceux qui vivaient dans la Hongrie élargie de mars 1944, survécurent à la Shoah.

Pologne:

Depuis la catastrophe aérienne de Smolensk, de nombreuses requêtes sont dirigées vers notre site pour s’informer à propos de Lech Kaczynski.

Le caractère dramatique de l’événement est renforcé par ses circonstances ; la délégation polonaise venait commémorer le massacre de Katyn : des dizaines de milliers de militaires polonais y furent exécutés sur ordre de Staline en avril et mai 1940

Ce massacre fait partie de nombreux crimes de Staline, dans le contexte particulier du pacte Hitler-Staline d’août 1939  et du partage de la Pologne qui y était contenu.

Concernant les positions de Lech Kaczynski, il faisait partie d’un parti de la droite dure, le PIS, qui s’était allié à l’extrême droite antisémite la plus radicale en 2005  (voir Pologne: l'antisémitisme sévit au gouvernement )

Néanmoins, à la différence de son frère jumeau qui fut le Premier ministre de cette coalition, il était considéré par ses détracteurs  d'extrême-droite  comme "un ami des Juifs".

Il fut d’ailleurs violemment mis en cause par  Rydzyk, curé dirigeant la radio antisémite Radio Marya (voir aussi Pologne: l'antisémitisme sévit au gouvernement )

Au lendemain même d’une  messe du 8 juillet 2007 en faveur de cette radio tenue en présence de son frère,  l'hebdomadaire Wprost,   révéla  que le père Tadeusz Rydzyk, avait  accusé le président Lech Kaczynski, d’’ être favorable aux revendications des Juifs envers la Pologne », "Vous savez, il est question que la Pologne donne (aux juifs) 65 milliards de dollars. Ils viendront vous voir et diront rendez-moi ce manteau. Enlève ce pantalon! Donne les chaussures!", avait déclaré le père Rydzyk en évoquant sa rencontre avec le président, lors de cette conférence, fermée au public, prononcée en avril 2007 dans son école de journalisme. La Pologne était le seul pays "post-communiste" à n'avoir pas réglé le problème des restitutions des biens perdus pendant la guerre.

Lors de cette conférence, Rydzyk s'en était également  pris à l'épouse du président Maria Kaczynska, victime elle aussi de la catastrophe de Smolensk.

Il lui avait notamment reproché de s'être opposée à un amendement à la Constitution, proposé par l'extrême droite, destiné à interdire totalement l'avortement en Pologne et barrer la route à son éventuelle légalisation. L'amendement a  finalement été rejeté par le Parlement polonais en avril 2007.

"Madame la présidente et l'euthanasie? Sorcière!, Tu va voir ce que tu va voir! Si tu veux tuer les gens, commence par toi-même", a vait déclaré le père Rydzyk.

Certains radicaux polonais considéreront sans doute la tragédie de Smolensk comme une punition divine.

Sur la Pologne et l'antisémitisme voir:

La Pologne de nouveau face à l'antisémitisme  

Antisémitisme en Pologne: le scandale éclate!

Pologne: défaite de la droite radicale

Pologne: le gouvernment et les evêques pour la radio antisémite

Le pape soutient les antisémites polonais

Pologne: Radio Maryja protégée par la hiérarchie catholique

Pologne: protestation catholique contre l’antisémitisme.

MEMORIAL 98

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 22:00

 

 

La commémoration du génocide des Tutsis du Rwanda revêtira cette année en France un caractère particulier.

Les éléments s’accumulent à propos de l’implication de l’armée française dans la préparation et même la mise en œuvre de ce génocide.

Ainsi le quotidien Wall Street Journal du 26 février dernier  a révélé la participation des militaires français, en plein génocide, à l’attaque massive contre les soixante mille civils tutsi réfugiés à Bisesero les 13 et 14 mai 1994. Quarante mille Tutsis auraient été tués lors de cette attaque.

http://www.genocidemadeinfrance.com/spip.php?article118 pour la traduction de cet article.

D’autres livres et film témoignent du déroulement de ce génocide, commis au vu et au su des puissances du monde et des médias. 

D’autre part la visite de Sarkozy au Rwanda le 25 Février dernier a donné lieu à une ébauche de reconnaissance des responsabilités françaises.

Nous citons sur ce point le début de la déclaration de la Commission d’enquête citoyenne sur le Rwanda, http://cec.rwanda.free.fr/ qui écrit le 19 mars 2010 :

« Le président de la République française a marqué d’une courte visite au Rwanda, le 25 février 2010, la réorientation relative de la politique de la France vis-à-vis de ce pays.

1- Nicolas Sarkozy a visité silencieusement le mémorial de Kigali, soulignant ensuite la dignité de sa conception dans la conférence de presse conjointe avec le Président du Rwanda, Paul Kagame. Cette attitude corrige de fait les propos négationnistes d’Hubert Védrine en 2001, alors ministre français des affaires étrangères, qui ne voulait pas s’incliner devant un mémorial « pour ne pas céder à l’instrumentalisation du génocide ».

2-Mais il a également persévéré dans les réserves de la France à reconnaître pleinement son rôle dans le génocide des Tutsi, acceptant seulement d’ajouter au constat des « graves erreurs d’appréciations », fait par les députés français en 1998, leurs « conséquences dramatiques ». Il n’a pas présenté les excuses de la France… »

 Cette visite a aussi donné lieu à une mobilisation autour d’un Appel Citoyen France-Rwanda intitulé: Faire toute la lumière sur les "erreurs", nous avons signé cet appel. (http://appel-citoyen-france-rwanda.over-blog.org)

Ce contexte nouveau rend d’autant plus importante la participation aux commémorations (bruxelloise et parisiennes )  ci-dessous et auxquelles nous nous associons

 

Mémorial 98


 A Bruxelles, activités organisées par Ibuka Belgique

Le mercredi 7 avril

19:00: Marche du Souvenir (De la Place Royale jusqu'au Palais de Justice)

20h30 : Soirée de la Mémoire (Au Centre culturel d'Auderghem)

 

 

XVIe COMMEMORATION DU GENOCIDE DES TUTSI

(PARIS, AVRIL 2010)

 

 

  

Mercredi 7 avril 2010, une journée du souvenir

 

 

16h00 :  Rassemblement devant le Mur pour la paix

19h30  :  Veillée du souvenir

62, rue Marcadet, 75018 Paris

 

 

 

Le 7 avril 1994, au Rwanda, débutaient les massacres génocidaires qui visaient les

populations tutsi de ce pays d’Afrique. En moins de cent jours près d’un million d’hommes,

de femmes et d’enfants ont trouvé la mort, la plupart sous les coups de machettes. Notre

devoir est de ne pas oublier. Ainsi pour la seizième fois, nous vous invitons à venir rendre

hommage avec nous aux victimes du dernier génocide du XXe siècle.  

 

Nous avons placé cette cérémonie sous le signe de la justice. Seize ans après le crime, de

nombreux auteurs restent encore en liberté. Les insuffisances en la matière privent les

rescapés du droit à la réparation et atténuent l’impact de toute politique de réconciliation entre

les Rwandais. Celle-ci n’est possible que si les rescapés retrouvent l’espoir que les criminels

soient arrêtés et jugés. Pour l’instant, les victimes restent dans cette attente qui est une étape

nécessaire vers de moindres souffrances : 

 

 « On a jugé les fauteurs dans les tribunaux. Ca représente une fraction des tueurs, une

fraction quand même. Oui, il y a une justice après le génocide, mais pas de réconciliation.

Elle s’adapte au nombre de magistrats, de tueurs et de victime, elle corrige les fauteurs et

empêche les vengeances, elle se montre atténuante pour les tueurs et profitable à la bonne

marche du pays. Elle est gratifiante pour l’avenir. Elle satisfait les autorités, les donateurs

internationaux, et tant pis pour le chagrin des rescapés ».  Marie-Louise Kagoyire, in  La  

Stratégie des antilopes, Jean Hatzfeld, Seuil, 2007 p.160   

  

 

 

 

Dimanche 18 avril 2010  :  Transmettre la Mémoire

Lieu  :  62, rue Marcadet, 75018 Paris

 

 

  

Pour prévenir l’oubli, en quête des moyens pour maintenir la flamme de la conscience

universelle dont l’absence a fait de ce siècle celui des génocides, nous vous invitons à venir

partager avec nous la réflexion sur les différentes manières de transmettre la mémoire 

 

En Europe, l’acte ou le devoir de mémoire évoque l’épisode douloureux du génocide des

Juifs. Or, celui-ci a été perpétré au cœur de l’Europe. Il a été réalisé par et contre des

européens. L’énormité, la proximité géographique et historique n’ont pas suffi à transmettre la

mémoire de la tentative d’extermination des Juifs par les nazis. Il a fallu le recours à des

techniques classiques d’élaboration et de la diffusion de la connaissance historique ainsi que

le concours de toutes les disciplines des sciences sociales : la littérature, la philosophie,

l’histoire, le cinéma, l’école, l’art…  

 

Bien qu’il ait été commis sur le continent noir, le génocide des Tutsi n’est pas étranger à

l’Occident. Il suffirait de rappeler les liens entre le Rwanda et la communauté internationale

au moment des faits. On pourrait aussi, pour le sortir de la catégorie des massacres ordinaires

lointains et barbares, examiner le recours aux techniques modernes dans sa mise en œuvre,

notamment l’usage des médias, dont la radio. Pour le comprendre et en transmettre la

mémoire, des outils modernes de la recherche et de la diffusion du savoir sont déjà mis en 

oeuvre. Par ce colloque, nous voulons comprendre les techniques les plus utilisées et les

problèmes que poseraient leur application au génocide des Tutsi.  

 

A l’ouverture, une invitée, Linda Melvern : journaliste, écrivain, auteur de  

- A People Betrayed: The Role of the West in Rwanda's Genocide, Zed Books 2000, ouvrage

dont la traduction en français paraitra début avril  

- Conspiracy to Murder: The Rwandan Genocide,  (Reviseé) Paperback – 17 avril 2006 

- Les Nations unies by Linda Melvern (Hardcover - Sept. 25, 2002) 

 

I. Les passerelles les plus usuelles : 10h15-11h

 

 1. Comment se construisent les représentations ?  

Par Ariane Mathieu, doctorante à l’Université de Concordia (Canada), elle travaille sur les problématiques de la reconstruction de la mémoire et de l’histoire. Elle a collaboré 

à « Cambodge ... Retour sur une des grandes traversées de l'été de France Culture » sur

France Culture : http://alturl.com/4apo   

 

2. Cinéma/documentaire

Arnaud Sauli – Cinéaste. De formation en histoire à l’EHESS,  Il s’est notamment intéressé aux acclimatations colonialesdes idées de police, de criminalité et de violence. Il a depuis déplacé ses activités vers le cinéma documentaire et termine actuellement un film documentaire sur l’écriture de l’histoire du génocide des Tutsi du Rwanda.

3. La pédagogie : Quand les jeunes explorent un territoire où leurs professeurs

n’ont jamais mis les pieds : le point sur la recherche des étudiants - mémoires et

thèses.  

Héloïse Leterrier – a soutenu en 2009 à l’Université de Caen/Basse Normandie, un mémoire de Master sur « La culture et l’éducation rwandaise en France : partage d’une mémoire et transformation des valeurs » 

 

II. L’apport des sciences humaines et sociales : 11h30 – 12h30

 

 1. Le témoignage des victimes et celui des assassins

Catherine Coquio  

- Professeur de littérature comparée à l'Université de Poitiers. 

- Responsable du groupe de recherches Littérature et savoirs à l'épreuve de la violence

politique. Génocide et transmission. 

- Présidente de l'Association Internationale de Recherche sur les Crimes contre l'Humanité et les Génocides (www.aircrige.org

- Auteur de Rwanda. Le réel et les récits, Belin, 2004. 

 

 

 

 2. Penser l’événement   

Gérard Rabinovitch - Philosophe et sociologue, chercheur au CNRS

 En 2009, il a publié : De la destructivité humaine (PUF) et Connaissance du monde juif 

(CRDP) 

  3. Penser et agir :  

Denis Peschanski - Historien, directeur de recherche au CNRS.  

 

- La France des camps : l'internement 1938-1946, Gallimard, 2002 qui a donné lieu au film

« La France des camps 1938 – 1946 », écrit par Denis Peschanski, réalisé par Jorge Amat qui

sera diffusé sur France 2, le 8 avril 2010 dans Infrarouge.

III. Lieux de transcription et de transmission de la mémoire  

   1. Récit, tradition et écriture

Scholastique Mukasonga –écrivain, auteure de trois ouvrages,  

- Inyenzi ou cafards, Continent Noir Gallimard, 2006 

- La femme aux pieds nus, prix Seligmann « contre le racisme, l’injustice et l’intolérance » 

2008 - L'Iguifou Nouvelles rwandaises, coll. Continents Noirs, éd. Gallimard 

 

 2. Le corps ou la mémoire silencieuse :  

Hélène Piralian – Psychanalyste, philosophe et écrivain auteur de : 

 

- Génocide, disparition, déni. La Traversée des deuils, L’Harmattan, 2007 

- Génocide et transmission : Sauver la mort, sortir du meurtre, L’Harmattan, 2005 

Elle travaille sur les effets psychiques des deuils "rendus" impossibles

 

  3. Enseigner, transmettre et former.  

Christian Savary / Anthony Vérove  – professeurs au Lycée Lebrun à Coutances, dans

l’Académie de Caen, ils encadrent la Junion Association  Les Sentiers de la Mémoire, i.

Ils organisent et animent des Semaines de la Mémoire et de Voyages de Mémoire et

d'Histoire en Europe de l'Est.

 

  Avec le soutien des associations : Médecins du Monde, CRF, UEJF, SOS Racisme,

Mémorial de la Shoah,  Centre Simon Wiesenthal, Etudes sans frontières, CPCR,

Conseil de coordination des organisations arméniennes de France, Comité de défense de la cause arménienne, Fondation pour la Mémoire de la Shoah, Survie, Nor Seround, Urgence Darfour, Appui Rwanda,  Forim, Idilick, AJ162, Mémorial 98.

  Venez nombreux rendre hommage à la mémoire des victimes et témoigner de notre soutien aux rescapés

 

Mémorial 98

 

 

 

 

 

  

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 22:46

En difficulté face à l’énorme scandale des actes pédophiles minimisés et dissimulés par la hiérarchie, la haute hiérarchie du Vatican fait appel à la théorie du « complot juif » dans un prêche du prédicateur officiel du Vatican, Raniero Cantalamessa .

Le pape ou ses proches savaient que le sermon de Cantalamessa contiendrait des références scabreuses à l’antisémitisme. Dans une institution aussi contrôlée que le Vatican, il est impossible qu’une thématique aussi lourde soit ainsi mise au-devant de la scène sans accord préalable du sommet de la hiérarchie. D’autant que le prédicateur en question n’est pas un novice sorti de son monastère. Il présente l'émission religieuse "A son image" sur la première chaîne de télévision publique italienne Rai Uno et occupe sa  fonction de prédicateur officiel au Vatican depuis 1980. 

Dans son sermon, il a fait état d’une prétendue lettre d’un « ami juif » anonyme  comparant la mise en cause de la hiérarchie catholique aux persécutions contre les Juifs et déclarant :  «…Je suis avec dégoût l'attaque violente et concentrique contre l'Eglise (et) le pape. (...) L'utilisation du stéréotype, le passage de la responsabilité et de la faute personnelles à la faute collective me rappellent les aspects les plus honteux de l'antisémitisme»

Le grand rabbin de Rome, Riccardo Di Segni avait reçu fort poliment Benoît XVI à la synagogue de Rome le 17 janvier, malgré les réticences d'une bonne partie des communautés juives mondiales choquées par sa volonté de sanctifier le pape Pie XII, resté silencieux face à la Shoah (voir ici  )

Il juge la comparaison du prédicateur Cantalamessa d'autant plus malvenue que "personne de la communauté juive n'était intervenu jusqu'à présent" dans les scandales pédophiles.

Le rabbin a surtout regretté qu'avant ce sermon, "il y ait déjà eu des rumeurs sur le fait que les attaques contre l'Eglise proviendraient du lobby juif" et "on a même dit dans certains milieux catholiques que la presse italienne est contrôlée par les Juifs". Il suggère donc que la référence du prédicateur est un message en direction des Juifs pour leur enjoindre de cesser leur campagne. 

Aux Etats-Unis également des milieux catholiques mettent en cause la presse et le rôle qu’y joueraient des Juifs qu'ils nomment le "lobby juif de New York" (voir dans le New York Times www.nytimes.com/2010/04/03/world/europe/03church.html.)

Le rabbin Segni a de plus déploré que "les paroles inappropriées du père Cantalamessa aient été prononcées un Vendredi Saint, le jour le plus funeste de l'histoire des relations entre chrétiens et juifs". De nombreux pogroms  ont en effet été organisés lors de cette date, en lien avec les attaques contre les Juifs "déicides"

La liturgie catholique en latin de cette fête continue d'inclure une prière pour la conversion des juifs. Or Benoît XVI a, en septembre 2007, justement  promulgué un « Motu Proprio » permettant de nouveau l'usage de cette messe en latin et des ses formulations antisémites. Il s’agissait pour lui de manifester une ouverture aux intégristes qui réclamaient ce rétablissement.

D’ailleurs à la veille même de sa récente visite controversée à la synagogue de Rome, Benoît XVI a confirmé l’ouverture à ces intégristes, porteurs d’un antisémitisme très enraciné. À l’occasion de l’Assemblée plénière de la Congrégation pour la doctrine de la foi du15 janvier, il a confirmé « l’engagement pour que soient surmontés les problèmes doctrinaux qui empêchent encore le retour à la pleine communion dans l’Église de la Fraternité Saint Pie X »..." symbole de l’intégrisme et à laquelle appartient l’évêque négationniste Williamson(voir Benoît XVI et son évêque négationniste )

En France, le « parti antisioniste », proche du régime iranien, a publié un communiqué de soutien au pape  intitulé  « Benoît XVI l’honneur de la Chrétienté" . Le texte largement repris sur les sites catholiques d’extrême droite est signé de Yahia Gouasmi celui qui voit « un sioniste derrière chaque divorce » et qui s’est illustré sur la liste "antisioniste"  des européennes de 2008 avec les antisémites enragés Dieudonné et Soral (voir Interdire les listes de Dieudonné ? ) .

Il déclare notamment : 

« Mais on est quand même en droit de s’interroger sur cette offensive médiatique qui semble viser essentiellement le Souverain Pontife... Qu’a pu faire de particulier ce Pape, pour mériter un tel acharnement ? Dès l’annonce de la canonisation à venir de Pie XII, Israël et les rabbins sionistes ont réagi à leur manière, c’est-à-dire avec un mélange de morgue et d’agressivité… »

 

Le recours pervers à la Shoah ne se limite pas au dernier éclat du Vatican

Les catholiques intégristes qui combattent contre le droit à l’avortement recourent fréquemment à la référence de la Shoah dans leurs campagnes. Simone Veil avait subi ce genre d’attaques lors du vote de la loi sur l’IVG.

En Pologne actuellement, Alicja Tysiac qui a fait condamner en 2007 l’Etat polonais par la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour refus d’IVG,  est calomniée par l’Eglise et les médias catholiques, traitée de meurtrière et comparée aux criminels nazis Mengele et Hess ; elle porte plainte en diffamation contre  l’archevêché de Silésie à l'origine de cette campagne.

Le député polonais Giertych avait  organisé en  novembre 2005, au Parlement européen à Strasbourg une exposition de photographies hostile à l’IVG. L’une des affiches représentait des enfants derrière des barbelés à Auschwitz. Les panneaux ont été retirés par les services du Parlement .

Le pape Jean-Paul II avait aussi à plusieurs reprises tracé un parallèle entre l’IVG et la Shoah.

La direction de l'Eglise catholique, secouée par ses scandales, persistera-elle dans son repli et sa recherche de complots?

 

 

(voir aussi Négationnisme: révolte catholique contre Benoît XVI

  Allemagne: le bacille de Koch

Benoît XVI appuye les intégristes antisémites en France

  Les intégristes encouragés par le pape

Sarkozy: nouveau dérapage sur Vichy

 Mme Sarkozy Bruni dérape à propos des Juifs et de la Shoah

Le parlement Européen se contente de réprimander le député antisémite polonais: un mauvais signe

 

MEMORIAL 98

 

Partager cet article
Repost0
28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 22:09

Zemmour est ravi: il se trouve une fois de plus au cœur d’une tempête médiatique et il renforce ainsi sa posture de porte-parole de la droite musclée, celui qui « dit tout haut ce que les autres pensent tout bas ».

Ce slogan vous rappelle quelque chose ? Mais oui c’est bien le Pen qui l’a largement fait connaître. Les supporters de Zemmour utilisent beaucoup cette formule pour le défendre.  

Zemmour se présente comme un esprit rebelle, à la parole libre, mais il est en fait installé au cœur du système médiatique ( France 2, RTL, Le Figaro…)

Pourtant que dit-il d’autre que Besson, Hortefeux, Morano, Gaudin et tant d’autres dirigeants de la droite xénophobe? 

Le cœur de cette argumentation est qu’il y a en France des populations non intégrables, dont l’origine étrangère, voire la « race », les propulse vers la criminalité. La police a donc ainsi tout à fait raison de pratiquer des contrôles au faciès.

Vieilles théories recyclées.

Ces propos, qui se présentent comme iconoclastes et novateurs, recyclent en fait les vieilles théories du Front National, installées dans la panoplie de la droite au milieu des années 80, par l’intermédiaire du Club de l’Horloge.

Ce club qui se positionnait de ces passerelles idéologiques entre le FN et la droite déclarait alors : «  Aujourd'hui le code de la nationalité est une machine à fabriquer des "Français de papier", qui n'ont ni assimilé notre culture ni affirmé leur attachement à la patrie. Pour maintenir notre identité nationale, il est urgent de réformer cette législation. Le Club de l'Horloge, qui a lancé ce débat dans l'opinion, décrit ici la réforme qu'il faudra réaliser tôt ou tard… » 

 La mise en pratique de  ces théories se fit en 1986, lors du retour de la droite aux affaires.  Elle fut symbolisée par la tentative de supprimer le traditionnel droit du sol et le droit à la nationalité française pour les enfants nés en France et issus de parents étrangers. "Être Français, ça se mérite" disait Pasqua,  « La carte  nationale d'identité n'est pas la Carte orange (carte Ratp de l’époque) », écrivait Le Pen dans l'exposé des motifs de sa proposition de loi n 82 « tendant à modifier le code de la nationalité française ».

 Dans cette bataille du code de nationalité, le gouvernement Chirac-Pasqua fut contraint de reculer fin 1986, en raison des grandes mobilisations étudiantes et de la mort du jeune Malik Oussekine, battu à mort par la police le 6 décembre de cette année.

Cela n’empêcha pas Pasqua de faire référence à des « valeurs communes » de la droite et de l’extrême droite lors de la campagne présidentielle de 1988.

Loin d'être un néophyte en politique , Zemmour a derrière lui une longue carrière à la droite de la droite; il a  beaucoup fréquenté Pasqua et ses acolytes.

Il fut  particulièrement proche de William Abitbol, conseiller politique et rédacteur des discours de Pasqua et aussi ancien militant du groupe fasciste Occident comme Longuet, Devedjian, Hervé Novelli...

La judéité de ces deux compères ne les empêche d’ailleurs pas de nager dans les eaux de la droite la plus radicale, celle qui brandit la xénophobie comme étendard.

La lamentation réactionnaire de Zemmour, sa haine du féminisme et de l’universalité n’ont de moderne que leur adaptation à la forme télévisuelle dominante. Mais les dégâts en sont ainsi démultipliés, dans un contexte de renforcement du Front National 

 

MEMORIAL 98

 

 

Partager cet article
Repost0
24 mars 2010 3 24 /03 /mars /2010 21:37


L’ouverture de ce lieu de rétention  du Mesnil Amelot symbolise la politique mise en œuvre par E.Besson et B. Hortefeux. Le récent et scandaleux procès concernant l’incendie du centre de rétention de Paris/Vincennes en juin 2008 a abouti à de lourdes condamnations alors que les droits de la défense ont été bafoués.

En même temps à Calais le pouvoir met en œuvre un harcèlement impitoyable à l’encontre des réfugiés, pourchassés et contraints à errer. Eric Besson se rend  de nouveau sur place pour se féliciter de cette chasse à l’homme  

Celui qui trépigne contre les chroniques de Stéphane Guillon le mettant en cause, manifeste moins de sensibilité et d’humanité quand c’est le sort des centaines de personnes pourchassées et humiliées qui est en cause(voir Allez voir « Welcome » "Welcome": Besson enrage et calomnie.) .

Face à cette traque, la CIMADE et d’autres associations reprennent la forme d’action symbolique du "cercle du silence" lancée par les prêtres franciscains de Toulouse pour protester contre le sort fait aux étrangers. Nous soutenons cette action qui devrait s’accompagner d’une mobilisation à Paris et dans toutes les villes.Nous vous appelons à rédiger des messages de soutiens (voir ci-dessous)

Agir contre l'ouverture du centre de rétention du Mesnil Amelot

Appel pour un «  cercle  de silence » exceptionnel devant le camp le 29 mars à 13h30

La construction du nouveau centre de rétention (CRA) du Mesnil-Amelot (77) est achevée. L'ouverture est prévue le 29 mars 2010. Avec 240 places de rétention, ce centre sera le plus grand de France (voir l'article du Monde du 16 mars). Il s'ajoutera au premier CRA du Mesnil-Amelot, qui compte déjà 140 places.

L'entrée en fonction de ce véritable camp marque une nouvelle étape de ce que les associations de défense des droits des migrants ont qualifié depuis 2004 d'industrialisation de la rétention. D'exceptionnel, l'enfermement des personnes en situation irrégulière devient peu à peu un outil banal de la politique migratoire. C'est une première atteinte à la dignité des personnes.

Le futur centre de rétention (voir schéma) comptera 240 places dont 40 places réservées aux familles. Il est organisé en 6 "unités de vie" de 40 places, disposées autour de deux bâtiments administratifs jumeaux eux-mêmes reliés par une passerelle de commandement. Une double enceinte grillagée et barbelée entoure l'ensemble du camp. Des dizaines de caméras et de détecteurs de mouvements complètent ce dispositif carcéral.

Comme pour le CRA de Vincennes, l'Administration utilise la fiction de deux centres de rétention mitoyens pour contourner la réglementation : celle-ci limite à 140 places la capacité d'un centre de rétention.

La construction envisagée de deux salles d'audiences à proximité immédiate du camp instituera une justice d'exception éloignée de tout regard de la société civile.

Un centre de 240 places représente une moyenne de 40 arrivées par jour (c'était le cas au CRA de Vincennes avant l'incendie du 22 juin 2008). Comme l'a montré la situation de Vincennes, ce type d'univers déshumanisé favorise, encore plus qu'ailleurs, le non-droit, les violences, les auto-mutilations et les tentatives de suicide.

Un tel camp ne pourra fonctionner qu'au mépris du respect des droits et de la dignité des personnes qui vont y être enfermées.

Nous nous opposons à l'ouverture du centre de rétention du Mesnil Amelot 2 et appelons les citoyens et les élus à se mobiliser et à venir se joindre à un cercle de silence exceptionnel qui se tiendra devant le nouveau centre:

le 29 mars à 13h30

Route départementale 401

Rue de Paris

77990 Mesnil-Amelot

RER B direction Aéroport Charles de Gaulle. Arrêt Terminal 1
Du terminal 1 il y aura un bus affrété par les associations qui fera des navettes de 12h à 16h 
Sinon, bus lignes 701 et 702 (demander le village du Mesnil-Amelot)

Vous pouvez également rédiger un message de soutien aux retenus et aux expulsés, il sera intégré à une grande banderole lors de la manifestation du 29 mars

Liste des Associations : ADDE, Comede, Emmaüs France, Hors la Rue, La Cimade, Ligue des droits de l'homme, MRAP, Réseau Education Sans Frontières, Secours Catholique, Syndicat des Avocats de France, Syndicat de la Magistrature

MEMORIAL 98

Partager cet article
Repost0
21 mars 2010 7 21 /03 /mars /2010 22:21

 

Les élections régionales constituent une défaite pour le droite, mais on assiste aussi à un remontée relative du Front national.

A l’heure actuelle de  nombreux pays d’Europe de l’Ouest sont  confrontés à une extrême-droite active et puissante.

 C’est le cas notamment en Italie, en  Autriche, aux Pays Bas, au Danemark, en Belgique, en Suisse, en Norvège ...

Ces partis, plus ou moins relookés,  concentrent leur agitation sur  la défense de l’identité nationale et la dénonciation des musulmans et  des immigrés..

 Ils ont connu une victoire importante lors du référendum suisse sur les minarets (voir  Suisse : nouvelle victoire de l’extrême-droite. )

Dans plusieurs pays la droite traditionnelle cherche la voie d’une alliance avec ces partis parfois nommés "populistes".

 

 En France, la droite entretient depuis 30 ans des rapports ambigus avec le FN, depuis que l’UMP de l’époque s’est alliée avec le Front National lors de l’élection municipale de Dreux en Septembre 1983. Chirac avait alors approuvé cette alliance.

Dans le projet sarkozyste, l’heure est à la  récupération des thèmes du Front national.

 Une fois de plus c’est  Jean Claude Gaudin qui vend la mèche en déplorant (cité par le Figaro du 16 Mars) : «Il est clair que le débat sur l'identité nationale a profité davantage au FN qu'à nous.»

Ce dirigeant historique de la droite ne regrette pas d’avoir, dans le cadre du grandébat mis en scène par Eric  Besson, évoqué le « déferlement des musulmans sur la Canebière ». Il regrette simplement de ne pas en avoir profité électoralement. (voir notamment Gaudin: l'impensé colonial )

C’est un condensé de l’orientation de la droite.

Sarkozy, Hortefeux, Besson Morano et tant d’autres n’ont aucun scrupule à accentuer les déchirures et à désigner les immigrés, les musulmans comme la source des problèmes du pays, mais ils veulent en tirer les dividendes.(voir Sarkozy et le Front National: une liaison dangereuse

Des "collègues" du FN à la tête de l'UMP

Au delà de la mise en scène sur la burqua, le sort des femmes soumises à l’oppression leur est totalement indifférent, ainsi que le montre le sort de celles d’entre elles qui se révoltent contre des violences subies et se retrouvent expulsées du territoire. La jeune Najlae Lhimer expulsée vers le Maroc  a ainsi du son retour à la campagne des associations (voir la campagne de la Cimade contre le double violence faite aux femmes étrangères www.cimade.org/minisites/niunenideux)

 Lors de la campagne des régionales, c’est encore une fois  la burqua qui a constitué le seul thème « populaire » de la campagne UMP.

Le cas Copé

  Le président du groupe UMP désire se positionner comme une alternative à Sarkozy. Or il vient de commettre un acte symbolique en intégrant dans son mouvement « Génération France.fr »  le sénateur Jacques Blanc .

Celui-ci est en effet un de ceux qui, lors des régionales de 1998, ont fait alliance avec le Front National. Suite à un accord en bonne due forme, Blanc a été élu président de la région Languedoc-Roussillon (contre Frêche !) et à géré la région avec l’extrême droite pendant 6 ans.
Copé connaît évidemment très bien la trajectoire de Blanc , qui avait été à l’époque vivement dénoncé par une partie de la droite. La gestion avec un parti raciste et négationniste ne constitue pas à ses yeux une tâche rédhibitoire.

 Parallèlement il se positionne comme le héraut de l'interdiction de la burqa, ce qui lui vaut d'ailleurs à chaque fois de faire exploser l'applaudimètre des auditoires UMP.

  La montée en puissance de Marine Le Pen, débarrassée éventuellement des oripeaux du négationnisme et de l’antisémitisme paternels, ouvre-t-elle la perspective d’une nouvelle alliance de la droite et de l’extrême droite ?

Le danger en est grand.

Mémorial 98

 

Partager cet article
Repost0
14 mars 2010 7 14 /03 /mars /2010 22:02

Bien sûr, certains passages sont  agaçants et semblent destinés à provoquer des larmes.

Néanmoins ce film retrace assez justement les aspects les plus dramatiques de la déportation et de l’extermination des Juifs de France.

Il donne envie de s’informer plus en profondeur sur cette période et sur le rôle qu’y prirent les auxiliaires du  génocide et ceux qui au contraire le combattirent (voir notamment Vel d'Hiv: le document Un livre recommandé: l'enfant et la Shoah )

Il rappelle le sort des enfants : 11400 enfants juifs ont été déportés de France, principalement vers Auschwitz, dont très peu ont survécu.

À ce jour, Serge Klarsfeld a identifié un seul enfant de moins de 16 ans déporté en 1942 et revenu vivant.

 

 

La période durant laquelle les enfants internés dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande ont vécu séparés de leurs parents déjà déportés est décrite par les témoins comme un des moments les plus insupportables.

En effet, les familles transférées du Vel’ d’Hiv’ entre les 19 et 22 juillet 1942 arrivent aux camps de Pithiviers et Beaune-La-Rolande, gérés par l’administration française. Les parents sont rapidement déportés alors que les nazis n’ont pas encore donné leur réponse quant au sort des enfants. Agés de 2 à 15 ans, ceux-ci restent seuls durant plusieurs semaines. Désorientés par l’absence de leurs parents et vivant dans des baraques inadaptées à la présence d’enfants, ils connaissent des conditions d’hygiène catastrophiques. Huit d'entre eux meurent durant cette période. Le 13 août, le service d’Eichmann fait savoir que les enfants doivent également être déportés : ils sont alors transférés vers Drancy et, de là, embarqués dans les convois partant pour Auschwitz.

 

Ainsi le 6 juillet 1942, Theodor Dannecker, gradé SS en charge de la déportation des Juifs de France , informe son supérieur à Berlin, Adolf Eichmann : « Le président Laval a proposé que, lors de l’évacuation des familles juives de zone non occupée (sous responsabilité du régime de Vichy) les enfants de moins de 16 ans soient emmenés aussi. Quant aux enfants juifs qui resteraient en zone occupée, la question ne l’intéresse pas » (voir notamment Sarkozy jette aux orties la reconnaissance de la participation de la France à la Shoah

Sarkozy et le Front National: une liaison dangereuse et aussi en rapport avec le score maintenu du Front National Le Pen s'en prend aux enfants, dans la lignée de Laval )

La police et la gendarmerie française, la hiérarchie préfectorale ont pris une part très importante dans le fichage et la traque des Juifs.

 

A l’inverse, des milliers d’enfants juifs, séparés de leurs parents, ont été cachés dans des familles ou dans des institutions, notamment religieuses, souvent sous de fausses identités mais aussi moyennant une rétribution. La médaille des Justes reconnaît les personnes qui firent tout ce qu’elles purent pour soustraire des enfants, mais aussi des familles entières, aux arrestations. La France compte à ce jour 2740 “ Justes parmi les nations ”.

Des milliers d’enfants ont aussi été pris sauvés par des associations juives, notamment l’OSE (Oeuvre de Secours aux Enfants). Certains seront adoptés, d’autres grandiront dans des orphelinats, d’autres enfin gagneront la Palestine sous mandat britannique et le foyer national juif en devenir.

 

Le film rend hommage à des personnages qui ont montré leur humanité et leur détermination dans l'enceinte du Vel d'Hiv. Il s’agit bien sûr des infirmières et assistantes sociales qui, telle Annette Monod-Leiris, se sont engagées dans l’aide concrète, mais aussi des pompiers du capitaine Pierret.

Ils étaient une demi-douzaine de pompiers a peine, et ont réellement fait dérouler les lances, passé des heures à distribuer de l’eau, et recueillis à eux seuls des centaines de messages qu’ils sont allés poster incognito le lendemain depuis des points différents de Paris pour ne pas éveiller les soupçons de l’administration. Il y a eu plus. Un des pompiers qui était alors en congé s’appelait Ruben. Il était juif et le capitaine Pierret à envoyé le prévenir à son domicile, en lui recommandant de ne pas se représenter à la caserne. Ce jeune pompier juif a pu fuir avec sa mère en Espagne.

Pierret est aussi entré en résistance, fournissant les plans des installations militaires allemandes de Paris aux alliés.

 

Au delà d’aspects esthétiques discutables, il s’agit d’un film percutant sur un sujet peu traité aussi directement dans la production française.

 

Memorial 98

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 21:22

 

Nous publions ci-dessous un document historique, la circulaire n°173-42 de la préfecture de police de Paris  du 13 juillet 1942. `

Vous noterez qu’elle organise dans le détail la rafle et l’envoi au Vel d’Hiv et qu'elle démontre une fois de plus la participation de la police française à la déportation des Juifs de France (voir nos articles précédents Sarkozy boycotte le 8 Mai

 

Sarkozy jette aux orties la reconnaissance de la participation de la France à la Shoah

Sarkozy et la Shoah : analyse d’une manipulation)

Ce texte est tiré du site de l’avocat Maître Eolas Maitre-eolas.fr ;  nous reproduisons d’ailleurs ci-dessous une partie de ses commentaires dans lequel il explique l’origine du document et autorise sa diffusion.

 

MEMORIAL 98

 

« Aujourd’hui 10 mars sort sur les écrans un film de Roselyne Bosch, intitulé “La Rafle”, sur la rafle dite “du Vel’ d’hiv”, en juillet 1942.

 

Mais cette sortie me donne une occasion de mettre en ligne un document qui mérite l’effort de sa lecture.

 

J’ignore si c’est un document historique qui a déjà été publié ou non. Sa source est sure, il provient des archives d’une organisation syndicale policière à présent dissoute, qui disperse ses archives.

Le document est un Pdf, c’est une photocopie de photocopie d’une copie faite au carbone d’un document vieux de 70 ans, d’où sa piètre qualité. Grâce à la gentillesse et à la disponibilités de mes lecteurs, vous trouverez une retranscription de la circulaire ci-dessous, qui respecte dans la mesure du possible la mise en page originale. Seule la page 4 a dû être retranscrite au format pdf, il s’agit d’un tableau, qui cause des problèmes d’affichage selon la taille de l’écran du lecteur.

Je n’ai aucun droit de propriété intellectuelle sur ce document, et vu sa nature et son ancienneté, il est libre de droit. Vous pouvez copier le fichier, et en faire ce que vous voulez. La retranscription suivra ce statut et pourra être librement recopiée.

Voici donc le crime administratif en action, la forme crue qu’il prend quand il se commet : voici la circulaire n°173-42 de la préfecture de police du 13 juillet 1942, c’est-à-dire les instructions officielles données à la police, par la voie hiérarchique, pour la réalisation de ladite rafle du Vel’d’Hiv… »

 

Préfecture de Police                              C O P I E

 

—————————

Direction de la Police Municipale

 

-

Etat-Major

Bureau - A

 

                                          S E C R E T

 

 

Paris, le 13 Juillet 1942.

 

 

 

CIRCULAIRE N° 173 - 42

 

 

 

à Messieurs les Commissaires Divisionnaires, Commissaires de Voie

Publique et des Circonscriptions de Banlieue.

( En communication à Direction P.J. - R.G. - Gendarmerie et Garde

de Paris).

 

______________

 

 

 

Les Autorités Occupantes ont décidé l’arrestation et le rassemblement d’un certain nombres de Juifs étrangers.

 

 

 

I - PRINCIPES

 

1 - A qui s’applique cette mesure ?

 

a ) Catégories :

 

 

La mesure dont il s’agit, ne concerne que les Juifs des nationalités suivantes :

 

- Allemands

- Autrichiens

- Polonais

- Tchécoslovaques

- Russes ( réfugiés ou soviétiques, c’est à dire “blancs” ou “rouges”)

- Apatrides, c’est-à-dire de nationalité indéterminée.

 

b) Age et sexe :

 

 

Elle concerne tous les Juifs des nationalités ci-dessus, quel que soit leur sexe, pourvu qu’ils soient âgés de 16 à 60 ans ( les femmes de 16 à 55 ans).

 

Les enfants de moins de 16 ans seront emmenés en même temps que les parents.

 

 

Dérogations :

 

 

Ne tombent pas sous le coup de la mesure :

 

- les femmes enceintes dont l’accouchement serait proche

- les femmes nourrissant au sein leur bébé

- les femmes ayant un enfant de moins de 2 ans, c’est-à-dire né après le 1er Juillet 1940

- les femmes de prisonniers de guerre

- les veuves ou veufs ayant été mariés à un non-juif

- les juifs ou juives mariés à des non juifs, et faisant la preuve, d’une part de leurs liens légitimes, et d’autre part, de la qualité de non-juif de leur conjoint.

- les juifs et juives porteurs de la carte de légitimation de l’Union Générale des Israélites de France, carte qui est de couleur bulle ou jaune clair.

- les juifs ou juives dont l’époux légitime est d’une nationalité non visée au paragraphe a)

- les parents dont l’un au moins des enfants n’est pas juif.

 

-2-

 

 

Dans le cas où un membre de la famille bénéficie de la dérogation, les enfants ne sont pas emmenés, à moins qu’ils ne soient juifs et âgés de 16 ans et plus

 

 

 

Exécution :

 

              Chaque israélite (homme et femme) à arrêter fait l’objet d’une fiche. Ces fiches sont classées par arrondissement et par ordre alphabétique.

 

 

 

              Vous constituerez des équipes d’arrestation. Chaque équipe sera composée d’un gardien en tenue et d’un gardien en civil ou d’un inspecteur des Renseignements Généraux ou de la Police Judiciaire.

 

 

 

              Chaque équipe devra recevoir plusieurs fiches. A cet effet, l’ensemble des fiches d’un arrondissements ou d’une circonscription sera remis par ma Direction ce jour à 21 heures.

 

 

 

              Les équipes chargées des arrestations devront procéder avec le plus de rapidité possible, sans paroles inutiles et sans commentaires. En outre, au moment de l’arrestation, le bien-fondé ou le mal-fondé de celle-ci n’a pas à être discuté. C’est vous qui serez responsables des arrestations et examinerez les cas litigieux qui devront être signalés.

 

 

 

              Vous instituerez, dans chacun de vos arrondissements ou circonscriptions, un ou plusieurs ”centres primaires de rassemblement”, que ferez garder. C’est dans ce ou ces centres que seront examinés par vous les cas douteux. Si vous ne pouvez trancher la question, les intéressés subiront momentanément le sort des autres.

 

 

 

              Des autobus dont le nombre est indiqué plus loin, seront mis à votre disposition.

 

 

 

              Lorsque vous aurez un contingent suffisant pour remplir un autobus, vous dirigerez :

 

a)     sur le Camp de Drancy les individus ou familles n’ayant pas d’enfant de moins

 

b)     sur le Vélodrome d’Hiver : les autres.

 

 

 

En ce qui concerne le camp de Drancy, le contingent prévu doit être de 6.000. En conséquence, chaque fois que vous ferez un départ pour Drancy, vous ferez connaître le nombre de personnes transportées dans ce camp à l’Etat-Major qui vous préviendra lorsque le maximum sera atteint. Vous dirigerez alors les autobus sur le Vélodrome d’Hiver.

 

 

 

              Vous affecterez à chaque autobus une escorte suffisante. Les glaces de la voiture devront demeurer fermées et la plate-forme sera réservée au bagages. Vous rappelerez aux équipes spéciales d’arrestation, en leur donnant lecture, les instructions contenues dans les consignes que vous remettrez à chacune d’elle avant de procéder aux opérations.

 

 

 

              Vous leur indiquerez également, d’une façon nette, les renseignements qu’ils devront, après chaque arrestation, porter au verso de la fiche afférente à la personne arrêtée.

 

 

 

              Vous ne transmettrez que le 18 au matin :

 

I° - les fiches des personnes dont l’arrestation aura été opérée

 

2° - Les fiches des personnes disparues.

 

3° - Les fiches des personnes ayant changé d’adresse, et dont la nouvelle résidence est connue à moins que cette dernière ne se trouve dans votre arrondissement.

 

-3-

 

Enfin, vous conserverez pour être exécutées ultérieurement les fiches des personnes momentanément absentes lors de la première tentative d’arrestation.

 

 

 

Pour que ma Direction soit informée de la marche des opérations, vous tiendrez au fur et à mesure, à votre Bureau, une comptabilité conforme au classement ci-dessus.

 

 

 

Des appels généraux vous seront fréquemment adressés pour la communication de ces renseignements.

 

 

 

Parmi les personnes arrêtées, vous distinguerez le nombre de celles conduites à Drancy de celles conduites au Vélodrome d’Hiver.

 

 

 

Pour faciliter le contrôle, vous ferez porter au dos de la fiche, par un de vos secrétaires, la mention « Drancy  ou  Vélodrome d’Hiver », selon le cas.

 

 

 

II.                 Effectifs et matériel

 

 

 

A. Dispositions générales

 

 

 

Les permissions seront suspendues du 15 courant à 18 heures au 17 courant à 23 heures et tous les cours supprimés jusqu’à la reprise des permissions.

 

 

 

Le service de garde des Etablissements allemands ne sera pas assuré, sauf celui des parcs de stationnement et des garages installés dans les passages souterrains, du 15 courant à 21 heures 30 au 17 courant à 21 heures 30, sauf quelques rares exceptions dont vous serez seuls juges.

 

 

 

En conséquence, les renforts fournis habituellement pour ce service spécial ne vous seront pas envoyés.

 

 

 

De cette situation, il résulte que chaque arrondissement peut sans difficulté affecter à la constitution des « équipes spéciales » 10 gardiens par brigade de roulement et la brigade D au complet, sans que le service normal de l’arrondissement en soit affecté, assuré qu’il sera par le reste de la brigade de roulement (dont l’effectif, du fait de la suppression des permissions, correspond au moins à son effectif habituel).

 

 

 

Les gardiens désignés pour constituer les équipes spéciales seront exemptés de leur service normal d’arrondissement à partir du 15 courant à 16 h. ils assureront à nouveau leur service habituel à partir du 17 courant à 23 heures.

 

 

 

Ceux qi (sic) prendront la surveillance des établissements allemands le 17 courant à 21 h.30 devront être libérés de tout service dans l’après-midi du même jour.

 

 

 

B. Equipes spéciales d’arrestation

 

 

 

I.                  Renforts les 16 et 17 juillet

 

 

 

Les services détachant les effectifs ci-dessous indiqués devront prévoir l’encadrement normal, les chiffres donnés n’indiquant que le nombre des gardiens. Les gradés n’interviendront pas dans les arrestations, mais seront employés selon vos instructions au contrôle et à la surveillance nécessaire.

 

 

Page 4 (format pdf, s’agissant d’un tableau)

 

- 5 -

 

 

 

2 – Horaire de travail des équipes spéciales.

 

 

 

                            Les inspecteurs et gardiens constituant les équipes spéciales d’arrestation prendront leur service au Central d’Arrondissement désigné, le 16 courant à 4 heures du matin. Ils effectueront leur service :

 

 

 

                            1°- le 16              de 4 heures à 9 heures 30 et

 

                                                        de 12 heures à 15 heures 30

 

                            2°- le 17              de 4 heures à 13 heures.

 

 

 

              C – Garde des centres primaires de rassemblement et accompagnement des autobus

 

 

 

                            1 – Renforts des 16 et 17 Juillet :

 

 

 

                            Pour leur permettre d’assurer la garde de leurs centres primaires de rassemblement et l’accompagnement des détenus dans les autobus, les arrondissements les plus chargés recevront, en outre, les 16 et 17 Juillet les renforts suivants :

 

 

 

2me Arrt              :              15 Gardes à pied

 

3me  -                            :              30 Gardiens de la CHR

 

4me  -                            :              15   -                   des Cies de Circulation

 

                                          5   -      de l’Ecole Pratique

 

                                          25 Gardes à pied

 

5me  -                            :              10   -

 

9me  -                            :              15   -

 

10me -                            :              10 Gardiens de l’Ecole Pratique

 

                                          30 Gardes à pied

 

11me -                            :              10 Gardiens de l’Ecole Pratique

 

                                          10   -                   des Cies de Circulation

 

                                          40 Gardes à pied

 

12me -                            :              10   -

 

                                          5 Gardiens de l’Ecole Pratique

 

13me -                            :              10 Gardes à pied

 

                                          5 Gardiens de l’Ecole Pratique

 

14me -                            :              10 Gardes à pied

 

                                          5 Gardiens de l’Ecole Pratique

 

15me -                            :              10 Gardes à pied

 

16me -                            :              10 Gardes à pied

 

                                          5 Gardiens de l’Ecole Pratique

 

17me -                            :              10 Gardes à pied

 

18me -                            :              25 Gardiens des Cies de Circulation

 

                                          15 Gardes à pied

 

19me -                            :              20 Gardiens des Cies de Circulation

 

                                          15 Gardes à pied

 

20me -                            :              30 Gardiens des Cies de Circulation

 

                                          30 Gardes à pied

 

 

 

                            2 – Horaire :

 

 

 

                            Les renforts destinés à la garde des centres primaires de rassemblement et à l’accompagnement des autobus prendront leur service au Central d’Arrondissement désigne le 16 courant à 5 heures du matin.

 

 

 

                            Ils assureront leur service les 16 et 17 Juillet :

 

 

 

                            Equipe N° 1 de 5 heures à 12 heures

- 6 -

 

 

 

 

                            Equipe n° 2 de 12 heures à fin de service

 

                            En ce qui concerne les effectifs de la Garde de Paris, la relève aura lieu au gré du commandement.

 

                            D – Circonscriptions de Banlieue.

 

                            Toutes les circonscriptions de banlieue, sauf celles des Lilas, de Montreuil, Saint-Ouen et Vincennes, constitueront leurs équipes spéciales d’arresta-tion, assureront la garde de leurs centres primaires de rassemblement et d’accompa-gnement, à l’aide de leurs propres effectifs.

 

                            En ce qui concerne le matériel, celui-ci vous sera envoyé après communications des chiffres aux appels généraux, de manière à organiser des itinéraires de transfé-rement.

 

                            Suivant l’horaire et les dates fixées pour Paris, chapitre B, paragraphe 2, les renforts suivants seront fournis:

 

–    SAINT-OUEN : 20 gardiens en tenue et 12 gardiens en civil fournis par le 2ème Division sur ses effectifs de banlieue.

 

–    LES LILAS : 20 gendarmes et 14 gardiens en civil de l’Ecole Pratique

 

–    MONTREUIL : 25 gendarmes et 18 gardiens en civil de l’Ecole Pratique

 

–    VINCENNES : 15 gendarmes et 9 gardiens en civil de l’Ecole Pratique.

 

              Dans les Circonscriptions des Lilas, Montreuil et Vincennes, les Commissaires commenceront les opération dès 4 heures du matin avec leurs propres effectifs et les gendarmes, et recevront les gardiens en civil de l’Ecole Pratique par le pre-mier métro : c’est à dire aux environs de 6 heures 15.

 

                            E – Matériel :

 

              La Compagnie du Métropolitain, réseau de surface, enverra directement les 16 et 17 Juillet à 5 heures aux Centraux d’Arrondissement où ils resteront à votre dispo-sition jusqu’à fin de service :

 

–   Ier  Arrdt : I autobus

–   2ème   -   : I   -

–   3ème   -   : I   -

–   4ème   -   : 3   -

–   5ème   -   : 3   -

–   6ème   -   : I   -

–   7ème   -   : I   -

–   8ème   -   : I   -

–   9ème   -   : 2   -

–   10ème   -   : 3    -

–   11ème   -   : 7   -

–   12ème   -   : 2   -

–   13ème   -   : I   -

…/.

 

-7-

 

 

- 14ème  -   : I autobus

 

- 15ème  -   : I    -

 

- 16ème  -   : I    -

 

- 17ème  -   : I    -

 

- 18ème  -   : 3    -

 

- 19ème  -   : 3    -

 

- 20ème  -   : 7    -

 

 

 

A la préfecture de Police (Caserne de la Cité):

 

 

 

              Lorsque vous n’aurez plus besoin des autobus, vous en aviserez d’urgence l’Etat Major P.M.; et, de toute façon vous ne les renverrez qu’avec son accord.

 

 

 

              En outre la Direction des Services Techniques tiendra à la disposition de l’Etat Major de ma Direction, au garage, à partir du 16 juillet à 8 heures :

 

 

 

                 10 grands cars.

 

 

 

              Les Arrondissements conserveront jusqu’à nouvel ordre les voiturettes mises à leur disposition pour le service spécial du 14 juillet, contrairement aux instruct—- de ma Circulaire n° 170-42 du 13 juillet.

 

              De plus, de 6 heures à 18 heures, les 16 et 17 juillet, un motocycliste sera mis, à la disposition de chacun des : 9ème, 10ème, 1-ème, 18ème, 19ème et 20ème Arrdts.

 

 

 

                            F – Garde du Vélodrome d’Hiver

 

 

 

              La garde du Vélodrome d’Hiver sera assurée, tant à l’intérieur qu’à l’extérieu- par la Gendarmerie d . la Région Parisienne et sous sa responsabilité.

 

 

 

                            G – Tableau récapitulatif des fiches d’arrestations :

 

 

 

1er Arrdt              134-             : Asnières           32

 

2ème Arrdt             579-             : Aubervilliers      67

 

3ème Arrdt             2 .675-          : Boulogne           96

 

4ème Arrdt             2 .401 -         : Charenton          25

 

5ème Arrdt             414-             : Choisy-le-Roi       8

 

6ème Arrdt             143-             : Cliohy             62

 

7ème Arrdt             68-              : Colombe            24

 

8ème Arrdt             128-             : Courbevoie         34

 

9ème Arrdt             902-             : Gantilly           95

 

10ème Arrdt            2 .594-          : Ivry-sur-Seine     47

 

11ème Arrdt            4. 235-          : Les Lilas         271

 

12ème Arrdt            588-             : Levallois          47

 

13ème Arrdt            563-             : Montreuil         330

 

14ème Arrdt            295-             : Montrouge          34

 

15ème Arrdt            397-             : Neuilly-sur-Seine  48

 

16ème Arrdt            424-             : Nogent-sur-Marne   50

 

17ème Arrdt            424-             : Noisy-le-sec       45

 

18ème Arrdt            2. 075-          : Pantin             93

 

19ème Arrdt            1. 917-          : Puteaux            38

 

20ème Arrdt            4. 378-          : Saint-Denis        63

 

                                        : Saint-Maur         45

 

 

 

…/…

 

 

 

-8-

 

 

 

Saint-Ouen              261

 

Sceaux                   37

 

Vanves                   52

 

Vincennes               153

 

 

 

 

 

 

  Le Directeur de la Police Municipale

 

 

 

              HENNEQUIN

 

MEMORIAL 98

 

Partager cet article
Repost0
8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 22:27


Après le grandébat sur l’Identité nationale, une thérapie s’impose.

Quoi de mieux qu’un éclat de rire ?

Souâd Belhaddad, contributrice de ce site ( voir ses articles France-Rwanda: escalade et négation Algérie, antisémitisme: un texte de Souâd Belhaddad ) nous soigne sur scène

MEMORIAL 98

 

SPECTACLE HUMOURISTCHIQUE

Reprise : BEAUCOUP DE CHOSES A VOUS DJIRE

Du 18 au 21 et les 24 et 25 Février 2010

20H30 et le Dimanche à 18h

de et par SOUÂD BELHADDAD

Fatchima  a de la tchatche. Et souvent un avis sur tout. La francitude, l'algéritude, les boucheries musulmanes, la politchique,... Elle vit en France depuis plus de trente ans.
Hayat, sa fille, diplômée de Sciences Po, concours de l'Ena est chargée de com’ au ministère de la Visibilité. Ce soir, elle saura si elle y obtient un " sidjidji", comme dit sa mère... Qui lui demande, en piston, un visa pour Fairouz, la cousine...

 

Souâd Belhaddad, journaliste et écrivain, a voulu raconter avec humour l’identité bi-nationale de notre république. Parce que l’humour  fédère ceux qui pourraient ne jamais se comprendre… Fatchima, Monique, Hayat,  Monique, Fairouz, Monsieur Bernard et Freddjy… Eux, nous… Vous


 A l’issue de la première présentation le 18 Février, une rencontre est proposée avec l'historien Benjamin Stora et Souâd Belhaddad.

Mise en scène : Hala Ghosn

 

Confluences

Maison des Arts Urbains 190 Bd de Charonne 
75020 Paris

www.confluences.net link (tous les détails et un extrait du spectacle)

Réservation vivement conseillée

01 40 24 16 46 ou resa@confluences.net

Tarifs : 13 €  -  10 €  -  7 (groupes à partir de 10 pers)

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
7 février 2010 7 07 /02 /février /2010 21:19

 

 Dans toute l’Europe, les camps de rétention se multiplient. Ces lieux sinistres permettent aux gouvernements de ne pas respecter les procédures et les droits des demandeurs d’asile. On l’a vu récemment dans l’affaire des Kurdes de Syrie placés illégalement en centre de rétention.(voir aussi Allez voir « Welcome » Urgence contre la directive de la honte Europe: contre l'emprisonnement des réfugiés!)

Nous vous appelons à signer l’appel ci-dessous et à le diffuser autour de vous.

MEMORIAL 98

Centre de rétention du Mesnil Amelot 2 :
non à l'ouverture d'un camp d'internement des étrangers !

Alors que les audiences du procès des inculpés de l'incendie du centre de rétention de Vincennes se poursuivent, l'administration s'apprête à créer à nouveau les conditions d'un drame.

La construction du nouveau centre de rétention du Mesnil-Amelot (77) est achevée. L'ouverture est prévue dans quelques semaines. Avec 240 places de rétention, ce centre sera le plus grand de France. Il s'ajoutera au premier centre de rétention du Mesnil-Amelot qui compte déjà 140 places.

L'entrée en fonction de ce véritable camp marque une nouvelle étape de ce que les associations de défense des droits des migrants ont qualifié depuis 2004 d'industrialisation de la rétention. D'exceptionnel, l'enfermement des personnes en situation irrégulière devient peu à peu un outil banal de la politique migratoire.

Le centre de rétention comptera 240 places dont 40 places réservées aux familles. Il est organisé en 6 unités de vie de 40 places autour de deux bâtiments administratifs jumeaux eux-mêmes reliés par une passerelle de commandement. Une double enceinte grillagée et barbelée entoure l'ensemble du camp. Des dizaines de caméras, des détecteurs de mouvements s'ajoutent à cet univers carcéral.

Comme pour le CRA de Vincennes, l'Administration utilise la fiction de deux centres de rétention mitoyens pour contourner la réglementation : celle-ci limite à 140 places la capacité d'un centre de rétention.

La construction envisagée de deux salles d'audiences à proximité immédiate du camp instituera une justice d'exception éloignée de tout regard de la société civile.

Un centre de 240 places représente une moyenne de 40 arrivées par jour (c'était le cas au Centre de rétention de Vincennes avant l'incendie du 22 juin 2008). Comme l'a montré la situation de Vincennes, ce type d'univers déshumanisé favorise, encore plus qu'ailleurs, le non-droit, les violences, les auto-mutilations et les tentatives de suicide.

Les associations signataires s'opposent à l'ouverture du futur centre de rétention du Mesnil Amelot.

Elles dénoncent la criminalisation des migrants et appellent les citoyens et les élus à se mobiliser contre l'internement administratif des étrangers.

Premiers signataires :
ADDE, Comede, ELENA-France, Emmaüs, Gisti, La Cimade, Ligue des droits de l'homme, Migreurop, MRAP, Réseau Education Sans Frontières, Secours Catholique, Syndicat des Avocats de France, Syndicat de la Magistrature, Association Mémorial 98

 

> Pétition et informations sur le site de la campagne

 

 

Contact  :  contrecramesnil@placeauxdroits.net

 

 

Partager cet article
Repost0