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L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.  

Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.

Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes

(Arménie, Rwanda, Shoah ...)

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Retrouvez aussi le quotidien de l'info antiraciste sur notre blog d'actus :

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10 juillet 2025 4 10 /07 /juillet /2025 22:50

A l'occasion du trentième anniversaire du dernier génocide du 20e siècle, une marche a réuni à Paris des centaines de personnes, dont Memorial 98,  qui se sont rendues au cimetière du Père-Lachaise, là où sera inauguré le 25 juillet un monument en mémoire des victimes ( ci-dessous la stèle réalisée en Bosnie et encore voilée jusqu'à son inauguration officielle) , juste à côté de la stèle en mémoire des victimes du génocide des Tutsi au Rwanda. La cérémonie se tiendra en présence du président de la Bosnie-Herzégovine, Denis Becirovic.

 

 

 

Mme Mehmedovic, le 10 juillet 2025, devant les pierres tombales de ses deux fils, Saib et Sinan, exécutés par les forces armées serbes en 1995, à Srebrenica.

La longue bataille pour la reconnaissance du génocide
 

Un an après le début de la guerre en Bosnie-Herzégovine, en avril 1993, la Cour internationale de justice (CIJ) de l'ONU ordonnait à la Yougoslavie, formée alors de la Serbie et du Monténégro, de « prévenir la perpétration du crime de génocide ».

Mais il a fallu attendre quatorze ans avant que la  même CIJ tranche la plainte de la Bosnie-Herzégovine, dans une réponse mitigée pour les autorités de cette dernière. « Les meurtres ont été commis avec l’intention spécifique de détruire en partie le groupe des Musulmans de Bosnie‑Herzégovine présents » à Srebrenica, disaient les juges, début 2007. Ils constituaient donc un génocide. En juillet 1995, près de 8 000 hommes en âge de combattre ont été exécutés un à un. Les femmes et les enfants, déplacés de force loin de l’enclave, ont été épargnés.

Mais les magistrats attribuaient les faits à des officiers, et non à la Serbie elle-même. Le gouvernement serbe de Milosevic était néanmoins condamné pour ne pas avoir prévenu le génocide, ou puni ses auteurs. A l’époque, le général Ratko Mladic et Radovan Karadzic, les chefs militaires et politiques bosno-serbes, étaient toujours en cavale, fuyant les mandats d’arrêt du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).

Avec ce tribunal, créé en mai 1993 par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU), la communauté internationale tentait de prévenir les crimes en cours. Ainsi , 21 responsables ont été poursuivis devant le TPIY pour le génocide de Srebrenica, dont l’ex-président Slobodan Milosevic, décédé avant le verdict, et les chefs politiques et militaires bosno-serbes, Radovan Karadzic et Ratko Mladic.

Le premier condamné par ce tribunal pour génocide a été le général Radislav Krstic, le 2 août 2001. Le TPIY écrivait qu’« en décidant de tuer tous les hommes de Srebrenica en âge de combattre, on décidait de rendre impossible la survie de la population des Musulmans de Bosnie à Srebrenica ». Mais la décision a été discutée par des juristes, des historiens et des responsables d’organisations humanitaires, qui estimaient que le massacre de l’été 1995 ne remplissait pas tous les critères du génocide et que le TPIY risquait d’appauvrir la notion.

« Détruire un groupe en tant que tel »

Dans l’esprit de nombreux juges, le « génocide » n’était alors vu qu’au prisme de l’élimination des Juifs à l’échelle industrielle pendant la seconde guerre mondiale. Légaliser l’inimaginable et planifier les crimes par le détail ont fait de la Shoah « l’expression ultime du génocide, mais ce n’est pas la seule façon de le faire », avait toutefois défendu le substitut du procureur Alan Tieger face aux juges. Penser « que le transfert forcé est incompatible avec l’intention génocidaire parce que les gens n’ont été que transférés et pas tués » est une erreur, avait-il aussi expliqué. « Lorsque le transfert s’accompagne d’actes » génocidaires comme les meurtres ou la soumission à des conditions de survie impossible, « c’est un indicateur puissant de l’intention de détruire un groupe en tant que tel ».

A La Haye, Ratko Mladic, 83 ans, dit le « boucher de Srebrenica », purge maintenant une peine de prison à perpétuité et Radovan Karadzic, 80 ans, a été condamné, en 2019, à quarante ans de prison, notamment en raison de la directive opérationnelle n °7 du 8 mars 1995, qui ordonnait à l’armée de « créer un climat d’insécurité totale et une situation insupportable, sans espoir de survie pour la population de Srebrenica et de Zepa ».

Dans un discours à l’ONU, le 8 juillet de cette année du trentième anniversaire , la présidente de l’Association des mères de Srebrenica, Munira Subasic, ex-témoin au TPIY, a déclaré : « Quand vous tuez un enfant, pour une mère, vous avez tué une partie d’elle-même. » En trente ans, l’Europe et le monde n’ont rien appris, a-t-elle ajouté, « je ne sais pas quel genre de message cela enverra à la Palestine et à l’Ukraine ».

Les commémorations du massacre de 8.000 bosniens musulmans à Srebrenica, en actuelle Bosnie-Herzégovine, commencent vendredi 11 juillet 2025. Trente ans après, la qualification de génocide est  niée par  les autorités serbes à Srebrenica même et à Belgrade.
Le dernier génocide du vingtième siècle, qui en connut tant, a eu lieu à Srebrenica en Bosnie à partir du 11 juillet 1995, un an après le génocide des Tutsi au Rwanda.
 

Les  conséquences de ce génocide continuent à résonner 30 ans après, en ex-Yougoslavie,  dans la région des Balkans mais également dans le monde entier.

Génocides et crimes de guerre motivent et inspirent la poursuite des actes de violence raciste
Le négationnisme est un terreau fertile pour des nationalistes et des mouvements d’extrême droite, avec pour cible principale les communautés musulmanes. « Les extrêmes droites et les néonazis partout dans le monde ont repris le discours de Karadzic et  Mladic ( chefs serbes génocidaires condamnés) , sur comment combattre l’islam et ceux qu’ils considèrent comme des “barbares”, des “sauvages” 
De la même manière les nostalgiques d'Hitler et du nazisme tuent encore des Juifs au nom de cette idéologie dans les synagogues de Pittsburgh et de Halle.
La version négationniste serbe de l’histoire de l’ex-Yougoslavie est ainsi très présente dans les déclarations d'Anders Breivik, auteur des attentats contre les jeunes militants travaillistes à Oslo et Utoya, en Norvège en juillet 2011, ou de Brenton Tarrant, responsable des attaques contre des fidèles musulmans dans deux mosquées de Christchurch, ayant fait 51 morts en Mars 2019.
Dans son texte « 2083 : Une déclaration européenne d’indépendance », Breivik étale au fil des 1500 pages une véritable obsession pour les Balkans et ne cache pas sa fascination pour certains chefs de guerre serbes. Il appelle à expulser d’Europe les Bosniaques musulmans et les Albanais ou, s’ils refusent, à les anéantir par des moyens militaires.
Or Breivik est devenu un modèle pour de nombreux imitateurs de son terrorisme.
Brenton Tarrent, son imitateur néo-zélandais , était obsédé par la croisade des nationalistes serbes contre les Musulmans de Bosnie.
Tarrant, qui s’est affirmé « véritablement inspiré » par Breivik, s’est filmé roulant vers la mosquée Al-Noor, où il allait tuer 51 fidèles musulmans, en train d’écouter une chanson serbe à la gloire de Radovan Karadzic. Initialement intitulée Karadzic, Lead Your Serbs (Karadzic, commande tes Serbes), elle est devenue populaire sur les sites Internet des extrêmes droites occidentales sous le titre Remove Kebabs qui signifie, dans le langage de ces militants, Supprimons les musulmans.
 
Un négationnisme qui vient de loin:
Le phénomène du déni n’a rien de nouveau: il commence même le plus souvent au moment où le crime est commis, voire en amont.
C’est le cas de tous les génocides et crimes contre l’humanité. L’exemple de la Shoah est connu puisque les nazis furent les premiers négationnistes de ce génocide en travaillant à effacer les traces de leurs méfaits par l’exhumation et le brûlage des cadavres.
Dans le cas de Srebrenica, le déni a procédé dans le même esprit avec la volonté de masquer le crime: des centaines de cadavres ont été déterrés pendant des mois des fosses communes originelles pour être enterrés ou éparpillés ailleurs. Cela conduit à un deuil particulièrement traumatique pour les familles des victimes.
 

Des mères et veuves de Srebrenica dans un acte symbolique avec 8000 tasses de café correspondant aux   8000 victimes


Ainsi Fatima Mujic récite plusieurs fois par jour la prière des morts, pour ses fils et son mari tués à Srebrenica.
Mais elle hésite chaque fois en pensant à Refik, l'aîné, dont le corps n'a pas été retrouvé, 30 ans après le massacre.
"Je pense toujours qu'il est vivant quelque part. Pour les autres, je sais, mais quand je prie pour lui mes mains se mettent à trembler, je ne sais pas quoi faire", raconte cette veuve.
Deux de ses trois fils et son mari, dont les restes ont été retrouvés dans des fosses communes après la guerre, ont été enterrés en 2010 dans le centre mémorial proche de Srebrenica, où reposent à ce jour  7000 victimes du massacre du mois de juillet 1995.
Les forces serbes bosniennes du général Mladic, condamné à perpétuité par la justice internationale, avaient alors tué plus de 8.000 hommes et adolescents bosniaques (musulmans).
Ce massacre a été qualifié d'acte de génocide par la justice internationale et l’ONU .
Les corps de mille personnes sont toujours recherchés.
Fatima Mujic, 75 ans, habite aujourd'hui Ljesevo, un village proche de Sarajevo. Elle dit "vivre pour l'appel" qui lui annoncera que les restes de Refik ont été retrouvés. Il avait 25 ans, une fille de 18 mois et un garçon âgé de 40 jours.
Mais les dernières des 84 grandes fosses communes ont été découvertes en 2010.
"Maman, ne me laisse pas"
Depuis juillet 2019, "les restes de treize victimes seulement ont été retrouvés". 
Fatima se souvient de son "combat" devant la base des forces de l’ONU à Potocari, près de Srebrenica, où se trouve aujourd'hui le Mémorial du génocide, pour sauver son plus jeune fils, Nufik, âgé de 16 ans.
Des milliers de femmes, d'enfants et de vieillards surtout s'étaient massés là, le 11 juillet 1995, dans l'espoir d'être protégés par les soldats néerlandais de l’ONU.
Les soldats serbes séparaient les hommes et les adolescents des autres, et les amenaient à l'exécution.
Nufik "s'était accroché à moi et m'a dit Maman, ne me laisse pas  J'ai caressé ses cheveux bouclés. Je ne te laisserai pas. Ils l'ont pris, je les ai suivis. Je ne sais pas s'ils m'ont frappée, je ne me souviens plus de rien", raconte Fatima.
Ses deux autres fils et son mari, qui avaient fui par les collines boisées, ont été capturés et tués.
 
Un génocide planifié
 
Dès le mois de mars 1995, un ordre est signé par le chef des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic à l'intention du chef militaire Mladic. C'est la fameuse "directive n° 7"  qui ordonnait aux soldats bosno-serbes de « créer une situation insupportable d’insécurité totale sans aucun espoir de survie ou de vie pour les habitants de Srebrenica ».
Le 11 juillet 1995, alors que les milices serbes de Bosnie approchent de l'enclave de Srebrenica, des dizaines de milliers de civils musulmans prennent la route de Potocari, à 8 kilomètres de distance de la ville. C'est là qu'est basé le quartier général du bataillon néerlandais de soldats de la (Force de protection des Nations unies (Forpronu). Quatre cent cinquante casques bleus y sont chargés d'assurer la protection des quelque 40 000 habitants de Srebrenica, en majorité des Musulmans 
Parmi les réfugiés du camp néerlandais, il y avait le traducteur du bataillon, avec toute sa famille (père, mère et petit frère), et l’électricien. Le 13 juillet, l’électricien et le petit frère du traducteur furent chassés du camp par les militaires néerlandais. Le père du traducteur les suivit. Les trois hommes furent massacrés avec les autres, et à la fin de la guerre, leurs proches déposèrent une plainte contre le gouvernement des Pays-Bas.
Quand les miliciens serbes de Bosnie commencèrent à séparer les hommes des femmes, les soldats néerlandais le virent et laissèrent  faire. Les hommes furent entassés dans des cars et exécutés. 8.000 hommes ont été tués et jetés dans les fosses communes par les forces serbes.
Ce massacre a été, à juste titre, qualifié de génocide par la Cour Internationale de Justice et par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). L'ordre écrit donné en amont plusieurs mois en avance, puis sa réalisation par le tri et la séparation des hommes ainsi que leur extermination massive, "industrielle", portent les caractères du génocide.
Parmi les hommes qui ont choisi de se placer sous la protection des Nations unies, pratiquement aucun n'a survécu. Seuls ceux des habitants de Srebrenica qui se sont réfugiés dans les forêts ont eu un peu plus de chances de survie.
Le mandat de l'ONU en Bosnie prévoyait pourtant clairement un recours à la force en cas de besoin. Le 10 juillet, la veille du massacre, le commandant du bataillon néerlandais avait demandé au général français Bernard Janvier, qui assumait le commandement militaire des Nations unies en ex-Yougoslavie, de lancer des frappes contre les forces serbes de Bosnie. Mais il n'a pas été entendu.
 
Les Nations unies ont reconnu leur responsabilité dans le massacre de Srebrenica en 1999. Un rapport présenté par son secrétaire général d'alors, Kofi Annan, reconnaissait alors la « faillite de la politique dans des zones de sécurité ».
Le rapport ajoute : « La communauté des nations, en décrétant un embargo sur les armes, a laissé les Serbes dans une position de supériorité militaire écrasante et a, en fait, privé la République de Bosnie-Herzégovine de son droit de légitime défense, consacré dans la Charte des Nations unies ». « La fourniture d'une aide humanitaire n'était pas une initiative suffisante face aux opérations de ´´nettoyage ethnique´´ et de génocide ». « Srebrenica a été le révélateur d'une vérité que l'ONU et le reste du monde ont comprise trop tard, à savoir que la Bosnie était une cause morale autant qu'un conflit militaire. La tragédie de Srebrenica hantera à jamais notre histoire ». Comme au Rwanda mais aussi au Sri-Lanka, autres lieux de faillite de l'ONU.

Un négationnisme qui vient d’en haut
 
La Bosnie a été divisée après la guerre en deux entités, la Republika Srpska ( RS serbe) et la Fédération croato-musulmane. Les musulmans de Bosnie ont demandé à plusieurs reprises le démantèlement de la RS, fondée à la suite d'un génocide.
Milorad Dodik, chef des Serbes de Bosnie dans cette RS,  qui règne par la haine et la corruption, a décrété en 2017 qu’il était interdit d’évoquer dans les manuels scolaires de son entité le génocide de Srebrenica et le siège de Sarajevo, parce que ces événements « ne sont pas vrais ». Il pense ainsi garantir la poursuite des sentiments de haine auprès des jeunes. Il a qualifié l’année suivante les tueries de Srebrenica de « tragédie mise en scène pour sataniser les Serbes ». Ces dernières années, des monuments, plaques, peintures murales et graffitis à la gloire de Karadzic et Mladic fleurissent plus que jamais en territoire serbe. 
Homme fort des Serbes de Bosnie depuis quinze ans, ce nationaliste prorusse souffle régulièrement sur les braises du conflit en refusant de reconnaître les verdicts de la justice internationale ou en menaçant de faire sécession des fragiles institutions centrales bosniennes. Et depuis qu’elle a été remportée pour la première fois par un Serbe en 2016 à la faveur du recul du nombre d’habitants bosniaques, la mairie de Srebrenica s’est alignée sur ses positions. Ainsi, avant chaque 11 juillet, la municipalité colle des affiches pour les seules commémorations serbes ou plante des photos de victimes serbes au bord de la route menant au mémorial de Potocari, le lieu où sont enterrés les 8 000 hommes bosniaques qui avaient été séparés des femmes et des enfants avant d’être massacrés.
 
 

 

       En territoire Serbe, le terme génocide a été effacé de cette plaque à coups de burin
 
Amor Masovic, qui dirige l’Institut pour les personnes disparues de Sarajevo et recherche depuis vingt-cinq ans les charniers et les cadavres des victimes de la guerre, estime que « l’étape finale d’un génocide est supposée être le déni, or, aujourd’hui, ils ont ajouté encore une étape supplémentaire : le triomphalisme. C’est comme si la race supérieure n’avait rien fait de mal, puisqu’elle est la race supérieure. Des criminels de guerre libérés sont élus maires et parlementaires, en République serbe et en Serbie. Ils ont compris qu’il n’y aurait aucune conséquence sur la scène internationale. Cette absence de réaction a conduit au déni, puis au triomphalisme ».
Les gouvernements occidentaux portent en effet une lourde responsabilité dans le développement du négationnisme en ne sanctionnant pas ses manifestations.
L’académie du prix Nobel de littérature a quant à elle choisi de l’attribution du prix Nobel de littérature en 2019 à l'écrivain autrichien Peter Handke.
Le fait de décerner une récompense aussi prestigieuse à un proche ami de Milosevic (initiateur de la guerre de purification ethnique),  auteur de divers ouvrages contestant la réalité des guerres yougoslave a été ressentie comme une agression par la communauté bosniaque musulmane victime de la guerre, par la communauté sarajévienne ayant lutté pour défendre la coexistence intercommunautaire, et plus généralement par tous ceux qui combattent le négationnisme.
L’écrivain Aleksandar Hemon,  exilé de Sarajevo qui vit aux Etats-Unis, pense que « la ligne directrice en Europe occidentale est l’islamophobie. Handke fait partie de cette culture qui se sent supérieure aux Bosniaques musulmans et à tous les musulmans. Les jurés sont des hypocrites. Ce prix Nobel est islamophobe et fait partie de l’essor de l’extrême droite en Europe et aux Etats-Unis ».
 
Nos pensées vont aux victimes du génocide de Srebrenica, à leurs familles marquées à jamais et dont la souffrance est entretenue et intensifiée par le négationnisme. Nous rendons aussi un hommage particulier aux militantEs serbes qui luttent pour la justice et la reconnaissance du génocide, dans des conditions particulièrement difficiles. C'est le cas notamment des "Femmes en noir", une association pacifiste dont la branche serbe fut créée au début des guerres de Yougoslavie et qui organise des rassemblements commémoratifs. C'est le cas aussi de l’association de jeunes "Youth Initiative for Human Rights" (YIHR) qui a mené dès 2005 une première campagne de sensibilisation en occupant la moitié des panneaux d’affichage de Belgrade. On y voyait s’étaler des photographies des victimes de Srebrenica accompagnées des mots : « Pour voir, pour savoir, pour se souvenir. »
 
Pour faire face au négationnisme et à ses conséquences mortifères, les familles de Srebrenica, les Bosniaques, les combattants contre le négationnisme en Serbie, ont  plus que jamais besoin de la solidarité de l'opinion internationale, afin de bâtir un autre futur.
MEMORIAL 98
 

Articles de Memorial 98 concernant les massacres en ex-Yougoslavie et notamment le génocide de Srebrenica.

https://www.memorial98.org/2021/06/srebrenica-1995-le-dernier-genocide-xxe-siecle-encore-nie-malgre-les-condamnations.html

http://info-antiraciste.blogspot.com/2020/07/srebrenica-25-ans-pres-le-dernier.html

http://www.memorial98.org/2015/07/20-ans-apres-le-genocide-de-srebrenica-victime-du-negationnisme.html (Peter Handke prix Nobel de littérature)

http://www.memorial98.org/article-srebrenica-la-brulure-de-la-memoir-108015070.html

 
 
 

 

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14 mai 2025 3 14 /05 /mai /2025 00:07

 

80 ans après la défaite du nazisme, ses héritiers sont en passe de revenir au pouvoir dans nombre de pays, quand ils n’y sont pas déjà. La victoire de Trump accélère cette évolution catastrophique.

On assiste partout dans le monde à un recul de la démocratie et de l’égalité et à un essor de régimes autoritaires, nationalistes, racistes et xénophobes. Une internationale néo-fasciste se met en place et sème déjà la mort et la destruction en Ukraine et à Gaza.

Notre contribution au combat contre le retour du fascisme passe avant tout par la lutte contre l’antisémitisme et tous les racismes, d’où qu’ils viennent, une lutte à laquelle contribue la mémoire de la Shoah et celle de tous les génocides du XXème siècle. 

Des mémoires plus nécessaires que jamais car le retour en force du fascisme s’appuie également sur un révisionnisme historique systématique.

Entre deux saluts nazis, Elon Musk explique qu’Hitler était "communiste" tout en soutenant en Allemagne le parti AfD en Allemagne, dont la politique est héritière du nazisme

Poutine a agressé l’Ukraine en tentant de faire passer ses volontés impérialistes pour une opération de « dénazification ».

Jordan Bardella, président d’un parti fondé par d’anciens Waffen SS et collaborationniste, et Marion Maréchal, proche de l’Action française et du GUD, sont invités par le gouvernement israélien pour une conférence sur l’antisémitisme. 

Le confusionnisme historique nourrit l’extrême droite et il est également renforcé par la perte de mémoire historique et de réflexe antifasciste au sein d’une partie de la gauche.

Dans cette situation, il nous semble nécessaire que tous les mouvements qui luttent contre l’extrême droite se rassemblent.

Nous proposons aux organisations syndicales, aux associations antiracistes et de défense des droits humains de participer à un meeting antifasciste et internationaliste à la bourse du travail où chaque organisation pourra exprimer sa stratégie de lutte contre l’extrême droite. Nous espérons que cet espace de débat participe à la constitution d’un mouvement large unitaire, antiraciste, antifasciste et internationaliste pour éviter le pire et permettre un avenir désirable.  

Jeudi 22 mai – 19h

Bourse du Travail, salle Eugène Henaff

29 boulevard du Temple, Paris

Signataires : Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR), Collectif Golem, Juives et Juifs Révolutionnaires (JJR)

Avec la participation de la LDH (Ligue des Droits de l’Homme), SOS Racisme, MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), CGT, Solidaires, Visa, FSU, Guerrières de la Paix, Réseau européen de soutien à l'Ukraine ( RESU) et le soutien de Memorial 98

Le 80e anniversaire rappelle à nouveau que le fascisme et le nazisme ont finalement été vaincus mais que si on les laisse prospérer, ils auront, avant leur chute, provoqué d'immenses drames et de nombreuses catastrophes humaines. 

Nous en appelons plus que jamais au combat contre les idéologies et actes racistes et antisémites quels que soient leur prétextes, et pour l'avenir d'un monde débarrassé de la menace fasciste.
Memorial 98
1945: la capitulation nazie et la joie dans le monde
 
Le 7 mai 1945, à 2h41 du matin, l'Allemagne nazie capitule. C'est la fin des combats en Europe.
Hitler, arrivé au pouvoir le 30 Janvier 1933, vient de se suicider, le 30 avril. Le "Reich de 1000 ans" qu'il promettait, aura duré 12 ans. Il a eu néanmoins le temps de déclencher la 2e guerre mondiale et de mettre en œuvre la Shoah.

Le lendemain, une immense vague de joie déferle sur la planète, provoquant des scènes de liesse dans toutes les capitales, à l’exception de Berlin et Tokyo.
 
Le régime impérial japonais poursuit les combats dans le Pacifique, la Seconde Guerre mondiale n’est pas encore terminée.
 
La joie est  ternie par la  découverte des camps de mise à mort , depuis quelques mois, au fur et à mesure de la progression des armées alliées, notamment soviétiques. Le dernier camp est "libéré" le 8 mai 1945; il s'agit de celui de Theresienstadt/Terezin, en Tchécoslovaquie alors que Auschwitz l'a été le 27 janvier de la même année. .
 
Alors même que s'effondrait le régime le plus réactionnaire que l'histoire ait connu, les peuples colonisés exprimèrent leurs aspirations à l’égalité et à l'auto-détermination.
Ainsi l’Algérie "française" connaissait, en ce jour du 8 mai 1945, des scènes de répression coloniale d’une extrême violence. Les célébrations se terminèrent  dans un bain de sang à Sétif, Guelma, et Kherrata, entraînant la mort d’environ 45 000 personnes.
 
Un passé toujours actuel
 
 
En France, le souvenir du 8 mai 1945 et plus généralement de la période de Vichy et de la collaboration avec les nazis demeure un sujet de débat et de clivage notamment dans la droite, mais aussi dans une partie de la gauche. 
 
Ainsi Giscard d'Estaing, alors président de la République, avait supprimé la commémoration du 8 mai à partir de 1975, sous prétexte de construction européenne.
Elle fut rétablie en 1981 par Mitterrand. 

Mais ce dernier a maintenu la fiction d'une non responsabilité des autorités françaises notamment dans la déportation des Juifs de France.
Il a dans ce cadre mis en œuvre, de 1987 à 1992, un hommage à Pétain auquel il ne mit fin qu'à la suite d'un important scandale face à la persistance de cette révérence si choquante.

A droite, c'est Sarkozy qui lança, dès sa campagne électorale de 2007, une offensive d'ampleur contre la "repentance" et contre la reconnaissance de la participation des autorités françaises à la Shoah. A peine élu, il  choisissait de boycotter la cérémonie du 8 mai 2007, pour ne pas se retrouver à côté de Chirac qui avait reconnu les responsabilités françaises dans la déportation des Juifs. 
A l'époque, Patrick Devedjian, alors dirigeant de premier plan de l'UMP, décédé depuis, en résumait ainsi les enjeux (dans le journal Le Monde du 10 avril 2007) : " La droite est sortie honteuse de la guerre. Depuis la Libération, la gauche exerce un magistère moral sur l'histoire, distribuant les bons et les mauvais points: à gauche le parti des fusillés, à droite les collaborateurs. Même Chirac n'a jamais dit qu'il était de droite, et Jospin n'a pas hésité à dire de la droite qu'elle était héritière d'un courant anti-dreyfusard, antisémite et raciste. Il (Sarkozy) a sorti nos valeurs de la réclusion, il redonne sa dignité à la  la droitisation de la société permet aujourd'hui ce réajustement idéologique qui anticipe la victoire politique".

Plus concrètement, il s'agissait alors pour la droite comme aujourd'hui de récupérer les thèmes et l'électorat du FNRN et donc de jouer sur le nationalisme. Sarkozy a sans cesse œuvré à légitimer  les thèses du Front National.
Macron a de son côté multiplié les lois répressives. Ses ministres dénoncent  un "islamo-gauchisme" inventé par les courants les plus réactionnaires de la droite. Cette épouvantail a pour vocation de discréditer ceux et celles qui s'opposent
Emmanuel Macron a aussi voulu rendre hommage à Pétain, lors du centenaire de la fin de la première guerre mondiale. Il a repris l’argumentation bien connue sur le « grand soldat » qui aurait ensuite fait « des choix funestes ». Face au scandale, il a du renoncer à cet hommage.
Sa dissolution de juin 2024 a failli ouvrir la voie du pouvoir au RN. Heureusement le sursaut unitaire à gauche et la mobilisation contre le RN ont stoppé le danger.
Mais le danger est plus présent que jamais et nous appelons à le combattre.
MEMORIAL 98
 
 
 
 

 
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15 février 2025 6 15 /02 /février /2025 13:32

 

Trump,
 
complice de Poutine
 
Solidarité avec l'Ukraine!
 
L’escalade de Trump contre l'Ukraine et son président Zelensky se produit à une vitesse apparemment stupéfiante.
Le duo fasciste TrumpMusk à la tête des États-Unis est complètement aligné sur la propagande du Kremlin.
Trump accuse même l'Ukraine d'avoir débuté la guerre et Zelensky d'être un " dictateur", sans formuler la moindre critique contre son son acolyte Poutine. Il reprend ainsi ses fameuses " vérités alternatives ", c'est à dire la mise en avant de mensonges ne présentant aucun caractère de réalité.

        Trump critique les Ukrainiens: c'est vous qui avez commencé la guerre

 
 

Nous faisons face à un projet de duopole impérialiste Trump-Poutine basé sur une combinaison d'accords politiques relevant du fascisme et de l'illibéralisme ( anti-démocratie, autoritarisme, anti-wokisme, destruction des médias indépendants) et de partage du monde, incluant des accords et répartitions économiques et militaires. 

Il s'agit entre eux d'une répétition de ce fut la conférence de Yalta de 1945, avec son partage de l'Europe. Cette fois-ci il s'agit du monde entier. 

Le projet trumpiste est soutenu par une fraction croissante des bourgeoisies dominantes y compris en Europe notamment en Allemagne mais aussi en France avec le rôle des oligarques d'extrême-droite Bernard Arnault, thuriféraire de Trump, Bolloré , Stiérin et de leurs poulains politiques
 L'escalade vertigineuse de Trump contre l'Ukraine et Zelensky renforce la nécessité  d'empêcher que la catastrophe ne se produise sur ce front crucial.

Nôtre soutien à l'Ukraine doit être plus fort que jamais comme le déclare l'intersyndicale à l'occasion du troisième anniversaire du début de la guerre d'agression

Solidarité avec l’Ukraine qui résiste !
Solidarité avec les travailleuses et travailleurs d’Ukraine !
Non à la guerre de Poutine ! Troupes russes hors d’Ukraine !
Libertés en Russie et au Belarus !
Pour la construction d’une paix juste et durable en Ukraine !

Ceux qui à gauche refusent de s'engager dans le soutien à l'Ukraine comme la France Insoumise et le Parti Communiste, trahissent les valeurs élémentaires de défense des opprimés contre les impérialismes.

 

 

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24 janvier 2025 5 24 /01 /janvier /2025 14:46

 

Rassemblement de mémoire et de mobilisation contre les héritiers du #nazisme.

Hommage aux victimes du nazisme au moment ou #Musk brandit impunément un salut #nazi et défend la peste brune #AfD en #Allemagne.

 

80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau

La date du 27 janvier marque l’anniversaire de la libération du camp et centre de mise à mort nazi d’Auschwitz-Birkenau par les troupes soviétiques le 27 janvier 1945. Elle a été officiellement proclamée, en novembre 2005, Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah par l’Assemblée générale des Nations Unies.

En cette année 2025, nous commémorons le 80e anniversaire de la fin de la 2e guerre mondiale avec la défaite du nazisme. Le « Reich de 1000 ans » promis par Hitler aura duré 12 ans. Il a eu néanmoins le temps de déclencher la 2e guerre mondiale et de mettre en œuvre la Shoah et le génocide des Tziganes. Le dernier camp est « libéré » le 8 mai 1945; il s’agit de Theresienstadt/Terezin, en Tchécoslovaquie.

Nous nous rassemblons pour rendre hommage aux victimes et pour marquer notre détermination à lutter contre toutes les extrêmes-droites et contre toute forme de racisme et d’antisémitisme.

C’est d’autant plus d’actualité au moment où en Europe même l’extrême-droite raciste et antisémite, mais aussi sexiste, lgbtqia+phobe et validiste se prépare à gouverner l’Autriche et à réaliser un score très important lors des élections en Allemagne le 23 février prochain. Dans ce dernier pays, on assiste à l’intervention d’Elon Musk en faveur du parti AFD, lequel banalise le nazisme et défend le projet d’expulsions massives de personnes issues de l’immigration, comme cela va être le cas aux Etats-Unis sur ordre de Donald Trump.

En France, on a pu assister récemment, lors de la mort de Jean-Marie Le Pen, à une opération de minimisation, voire d’enfouissement, de la longue série de déclarations antisémites et négationnistes de celui qui a fondé le FN avec d’anciens Waffen SS et des miliciens.

Signataires : Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes, SOS Racisme, Collectif Golem et LDH (Ligue des Droits de l’Homme), LICRA (Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme), MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), Memorial 98,

 

NI OUBLI, NI PARDON

Rassemblement de mémoire et de mobilisation contre les héritiers du nazisme

Lundi 27 janvier à 18h

devant le Jardin mémorial des enfants du Vél’ d’hiv’

7 Rue Nélaton Paris 15e ( M° Bir-Hakeim)

MEMORIAL 98

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9 janvier 2025 4 09 /01 /janvier /2025 00:28

 

Il y a 10 ans, les attentats meurtriers de Charlie et de l’Hypercacher

Il y a 10 ans, se déroulaient les tueries de Charlie, de l’Hypercacher et de Montrouge: nos pensées vont aux victimes de ces attentats djihadistes et antisémites, commis par des terroristes islamistes se réclamant d’Al-Quaïda, trois ans après les assassinats d’enfants juifs par Merah à Toulouse.

Nous avons été des millions à crier notre protestation face à ces tueries et notre solidarité envers les victimes, tout en rejetant la stigmatisation des populations musulmanes que l’extrême-droite désignait à la vindicte publique.

L’importance de la tuerie de Charlie a parfois éclipsé le fait que quatre personnes avaient été tuées dans un magasin d’alimentation cacher, parce que juives.

D’autres assassinats ont eu lieu, au Bataclan et dans tout Paris en novembre de la même année, contre des enseignants, contre des femmes juives.

Tous les racismes continuent de frapper. Les extrêmes droites progressent partout dans le monde.

La mémoire des événements de janvier 2015 doit être préservée. Ils font partie de ceux qui ont déterminé la création de notre mouvement, le RAAR (Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes).

Nous alertons sur la recrudescence des actes et  propos antisémites depuis le 7 octobre 2023, qui pourraient constituer le terreau de l'émergence de nouveaux attentats antisémites.

A l’occasion de cet anniversaire, le RAAR appelle à se rassembler pour lutter contre l’intolérance, l’antisémitisme et tous les racismes et à participer à un moment de mémoire à Paris le jeudi 9 janvier à 18H devant l’Hypercacher au 23 Avenue de la Porte de Vincennes. Nous y déposerons une gerbe en mémoire de toutes les victimes des attentats de janvier 2015.

Memorial 98, SOS-Racisme, Collectif Golem, UJRE, JJR, Union syndicale Solidaires s'associent à cet appel et au Rassemblement du 9 janvier.

Memorial 98

 

 

 

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27 octobre 2024 7 27 /10 /octobre /2024 20:26

 

Retrouvons nous le samedi 9 Novembre à 18 H devant le gymnase Japy (2 rue Japy 75011, métro Charonne) afin de rendre hommage aux victimes de la Nuit de Cristal nazie et de tous les génocides et d'affirmer notre détermination à combattre l'extrême-droite et toutes les idéologies de haine.

Memorial 98, avec ses partenaires et soutiens, organise pour la 11e année consécutive, un rassemblement en mémoire des victimes de la « Nuit de Cristal », pogrom d’État commis par les nazis le 9 novembre 1938, contre les Juifs d’Allemagne, d’Autriche et des Sudètes et vous invite à y participer.

Le gymnase Japy est un lieu particulier de mémoire puisque c’est là que furent parqués les Juifs raflés par la police de Vichy dès 1941, avant d’être déportés vers les camps d’extermination nazis.

Alors que les actes racistes et antisémites connaissent une augmentation vertigineuse en France et dans toute l'Europe, nous nous rassemblons afin de commémorer la Nuit de Cristal nazie qui annonçait la Shoah.
 
L'extrême-droite prospère en France, dans toute l'Europe, et au niveau mondial, en diffusant les poisons du racisme, de l'antisémitisme et du complotisme et en s'appuyant sur les dictatures, notamment celle de Poutine. Nous appelons plus que jamais à combattre cette avancée mortifère.   
Ce rassemblement est notamment soutenu par nos partenaires du collectif VAN (Vigilance Arménienne contre le Négationnisme)de  l'association Ibuka qui regroupe les rescapés du génocide des Tutsis au Rwanda ainsi que par le Réseau d'Actions contre l'Antisémitisme et tous les racismes,

Memorial 98

Nuit de Cristal: les SA, les SS et la Gestapo en action

                      Inscription nazie sur une vitrine brisée: " Juda ( Juif) crève"

Les nazis guettaient une occasion pour lancer une étape supplémentaire de ce qui deviendrait, selon leur terminologie, la « solution finale du problème juif en Europe».

Le premier acte en fut un vaste pogrom organisé dans tous les territoires sous domination allemande, destiné à terroriser les populations juives et à les forcer à émigrer.

L'attentat à Paris contre le conseiller d’ambassade allemand Vom Rath leur offrit un prétexte idéal.

Herschel Grynzspan était un jeune Juif polonais qui, le 7 novembre 1938, dans un geste de protestation contre le sort des Juifs en Allemagne et l'expulsion de milliers d'entre eux vers la Pologne, avait abattu à Paris le conseiller d'ambassade Vom Rath.

Hitler prépara alors une mise en scène destinée à démontrer que les Allemands du Grand Reich étaient menacés par les Juifs. Le quotidien officiel du parti nazi, le "Völkischer Beobatcher", dirigé par Goebbels, écrivit ainsi le 8 novembre, alors que Vom Rath était encore vivant :

 "… Il est clair que le peuple allemand tirera les conclusions de cette nouvelle action. On ne peut plus tolérer que des centaines de Juifs règnent encore à l'intérieur de nos frontières sur des rues entières de magasins, qu'ils peuplent nos lieux de distractions, que des propriétaires étrangers empochent l'argent des locataires allemands tandis que leurs frères de race incitent au-dehors à la guerre contre l'Allemagne et tuent des fonctionnaires allemands"

Parallèlement, dès le 8 novembre, les nazis prirent la précaution de confisquer chez les Juifs  tout objet que ceux-ci pourraient utiliser pour se défendre.

Lorsque Vom Rath décèda, le 9 novembre, l’organisation de la terreur était en place.

Au moment où la nouvelle parvient à Hitler, ce dernier se trouvait à Munich, avec la « vieille garde » des Sections d’assaut du parti nazi (SA). Ils étaient réunis comme chaque année pour commémorer la tentative de putsch nazi de 1923 qui a également eu lieu le 9 novembre.

Hitler quitta l'assemblée sans prononcer de discours et déclara:

"Il faut laisser le champ libre aux SA (Sections d'Assaut)"

C'est Goebbels, ministre de la Propagande, qui se chargea d'annoncer publiquement le décès de Vom Rath devant l'assemblée des SA, et également d'inciter au pogrom.

Les principaux chefs nazis quittent ensuite la réunion et téléphonent des instructions à leurs sections régionales.

Pour les troupes nazies, il s'agissait d’abord d'incendier les synagogues, sans laisser les pompiers intervenir, de détruire les magasins juifs et d’y apposer des pancartes "Mort à la juiverie internationale", ainsi que de tuer sur place les Juifs trouvés en possession d'une arme.

Dans le même temps, un message secret était diffusé depuis la direction de la Gestapo (police secrète d’Etat) de Berlin.

Pour la Gestapo, il s'agissait d'incendier les synagogues, mais d'empêcher les pillages, de mettre en lieu sûr les archives trouvées dans les synagogues, de préparer l'arrestation de 20 à 30 000 Juifs parmi les plus fortunés, de traiter avec une « extrême rigueur » les Juifs trouvés avec des armes.

Dans son Journal, Goebbels confirme qu'il présenta un rapport sur la situation à Hitler; ce dernier décida de laisser les manifestations se poursuivre et donc de faire retirer la police.

Goebbels commenta : « Les Juifs doivent sentir pour une fois la colère du peuple. »

Il décrivit ensuite précisément son action, motiva les indécis. Il fut ovationné par les dirigeants du parti. Tous se précipitèrent sur leurs téléphones. Le bataillon des SA « Hitler » partit attaquer les Juifs de  Munich.

Selon les directives de Goebbels, la seule réserve était de ne pas apparaître en tant qu'organisation officielle. La fiction de la « réaction populaire » devait être maintenue.

Aussi, les SA et les SS s'habillèrent en civil et passèrent à l'acte dès 1 heure de matin.

Du nord au sud de l'Allemagne, incluant l'Autriche et Sudètes annexées, synagogues, maisons communautaires, asiles de vieillards, hôpitaux juifs, maisons d'enfants, logements privés et magasins juifs subirent l'assaut.

Les synagogues furent pillées, saccagées, détruites, incendiées, sans que les pompiers n'interviennent, se contentant d'empêcher la propagation des incendies aux maisons alentour. Des groupes de SA attaquèrent les magasins juifs qui étaient facilement reconnaissables, depuis qu'une ordonnance nazie avait exigé que le nom du propriétaire soit peint en grandes lettres sur la vitrine. 

 

MEMORIAL 98

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7 octobre 2024 1 07 /10 /octobre /2024 17:47

 

Invitation à se retrouver, à échanger et débattre avec le Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes RAAR

Jeudi 17 octobre 2024 à 19H Salle du Maltais Rouge (40 rue de Malte, Paris 11e)

Nous voulons aborder ensemble les différentes questions qui occupent nos esprits depuis un an :

  • Sur la signification et la caractérisation de ce massacre de civils israéliens que nous considérons comme un acte antisémite de grande ampleur
  • Sur la portée du massacre des civils palestiniens de Gaza et des exactions en Cisjordanie
  • Sur la flambée d’antisémitisme et de racisme qui a déferlé en France et dans le monde entier
  • Sur les perspectives de nos batailles et engagements dans la période qui s’ouvre 

Le Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes a tout au long de cette année cherché à apporter un point de vue solidaire des populations israéliennes et palestiniennes et des victimes d’actes antisémites et racistes.

Il l’a fait notamment en multipliant les déclarations et communiqués, en organisant des rencontres et débats et en co-organisant le grand meeting unitaire du 23 mai à la Bourse du Travail de Paris.

Alors que la guerre s’est étendue au Liban et ne semble pas prête de cesser, il est temps de réfléchir ensemble à notre lutte contre l’antisémitisme et tous les racismes et également aux moyens de contribuer à construire un réel mouvement de solidarité inspiré par le combat de nos amis de Standing Together.

Venez nombreux·ses, jeudi 17 octobre au Maltais Rouge pour échanger et nous aidez à porter cet engagement pour la paix et la justice.

Inscription mail : raarevenements@gmail.com

Le 7 octobre et après

En réponse, le gouvernement d’extrême-droite et de suprémacistes dirigé par Netanyahou s’est engagé dans une guerre de destruction systématique de la bande de Gaza. Les crimes de  guerre et les crimes contre l’humanité commis par l’armée israélienne depuis le 8 octobre ont provoqué un choc profond pour la société palestinienne, déjà traumatisée par 76 ans d’oppression et 57 ans d’occupation. Quelle que soit l’issue de la guerre en cours, nul ne peut encore évaluer l’ampleur des conséquences qu’auront ces destructions sur les générations palestiniennes à venir. 

En France, le 7 octobre a transformé les conditions dans lesquelles il est possible d’agir pour l’émancipation, et de lutter contre l’antisémitisme et tous les racismes.

Suite au 7 octobre, nous avons constaté une explosion des actes antisémites ainsi qu’une hausse considérable de l’hostilité envers les Juives et Juifs. Cela a accentué le sentiment d’une menace existentielle sur les vies juives. L’aggravation de l’antisémitisme s’est accompagnée d’une hausse des actes racistes, et en premier lieu islamophobes. 

Dans cette situation dramatique, une partie de la gauche a manqué de la plus élémentaire empathie envers les victimes du 7 octobre. Certains ont refusé de voir, ont minimisé ou relativisé, niant même le caractère antisémite du 7 octobre.

Pire encore : plusieurs cadres et élu·es de la France Insoumise ont profité de la situation à Gaza et de la campagne électorale des Européennes pour manifester leurs dérives antisémites, invectivant leurs opposants politiques français juifs·ves ou appelant à la disparition de l’État d’Israël. De la même manière nous déplorons aussi l’indifférence aux souffrances qui sont infligées aux Palestinien•nes, quand elles sont considérées comme étant des bavures regrettables mais inévitables en temps de guerre. 

Le RAAR a, dès le 7 octobre, affirmé sa solidarité avec les victimes du Hamas, assassinées, violées, blessées, et prises en otages. Depuis octobre 2023 nous avons également affirmé notre solidarité avec les victimes palestiniennes, bombardées, déplacées sans cesse, et torturées. Nous avons dénoncé l’offensive israélienne et nous sommes mobilisé·es pour un cessez-le-feu immédiat et définitif, le retour des otages, la fin de l’occupation et la mise en place d’un État de Palestine.

Un an après, le RAAR continue de se mobiliser pour demander l’arrêt des actions criminelles menées par le gouvernement de Benjamin Netanyahou à Gaza et en Cisjordanie. Nous continuons d’agir contre et de dénoncer les actes antisémites et racistes d’où qu’ils viennent. 

Le RAAR appelle l’ensemble de la gauche à se rassembler sur ces bases et à rejeter toute dérive antisémite.

Avec le soutien de Memorial 98

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25 août 2024 7 25 /08 /août /2024 13:05

 

L'attaque contre la synagogue Beth Yaacov de la Grande-Motte, qui a eu lieu le samedi 24 août, marque une étape de plus dans la violence visant les communautés juives en France.

Après l'agression d'un retraité à Montpellier le 6 août, celle d'une famille dans le métro parisien, le 15 août, voilà qu'une synagogue se retrouve à nouveau prise pour cible par une tentative d'incendie criminel. Trois agressions en un mois !

Cet attentat s'inscrit dans la longue liste des actes antisémites commis depuis le 7 octobre : cocktail molotov jeté contre synagogue de Rouen en mai, harcèlements d’étudiant·es juif·ves dans des facultés à Strasbourg et à Lille, tabassages à la sortie de synagogue, viol antisémite à Courbevoie, attaques au couteau à Paris... Il n’y a plus une seule semaine sans que l’actualité n’évoque l’antisémitisme, dans les actes ou les polémiques médiatico-politiques.

On assiste dans le même temps à une augmentation des actes islamophobes et racistes avec notamment des attaques de mosquées, à Cherbourg, Morlaix et Montauban. Face à l’augmentation de toutes les formes de racisme et de haine, les antiracistes doivent se mobiliser et faire front.

Rassemblons-nous dimanche 25 août 2024 à 18 h Place Armand Carrel (Paris 19e)

Faisons front contre l’antisémitisme et tous les racismes

Réseau d'Actions contre l'Antisémitisme et tous les Racismes, Collectif Golem, Juives et Juifs Révolutionnaires, Guerrières de la Paix, SOS Racisme, LDH, UNEF, Ibuka France, CCAF, Mrap, Fage, CGT, Memorial 98

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6 juillet 2024 6 06 /07 /juillet /2024 15:33

 

Texte intégral de la tribune collective publiée dans Le Monde par des membres du Réseau d'Actions contre l'Antisémitisme et tous les Racismes , du collectif  Golem et des JJR (Juifs et Juives révolutionnaires)
Depuis la rédaction de cette tribune, son contenu a été abondamment illustré et validé par la découverte de dizaines de candidat-es du RN ayant publié des propos antisémites, négationnistes, racistes et homophobes.
Jordan Bardella président du Rassemblement national, lui-même auteur d'une tentative de nier l'antisémitisme de Jean-Marie Le Pen,  reconnaît « quatre ou cinq brebis galeuses » parmi les candidatures de son parti.
Il soutient en réalité au moins 106 aspirants députés aux propos scandaleux ( voir leur portrait collectif publié par Mediapart ci-dessous), comme l'ont établi les enquêtes de différents médias.
L’exemple qui a le plus marqué les esprits est celui de Ludivine Daoudi, candidate RN dans le Calvados, désinvestie après la publication de la photo sur laquelle elle porte une casquette nazie.  Mais tous les autres restent investis.
 

 

Texte de la tribune
Après son score historique lors des élections européennes et l’horizon des élections législatives du 30 juin et 7 juillet, le Rassemblement national (RN) représente un danger immédiat.
C’est un ennemi mortel de nos libertés et de la démocratie, qui utilise le racisme comme instrument de propagande.
Dans ce cadre de division et de haine organisée, le RN prétend être au premier rang du combat contre l’antisémitisme. Depuis le début des années 2000, sa stratégie de dédiabolisation a fait de la dissimulation de l’antisémitisme la clé de voûte de sa course au pouvoir. Ainsi le 12 novembre 2023, Marine Le Pen et Jordan Bardella défilaient à la marche contre l’antisémitisme et se plaçaient en protecteurs des juifs. Nous ne sommes pas dupes.
L’antisémitisme est consubstantiel au RN, à son histoire comme à sa matrice idéologique. Il continue de façonner la vision du monde qu’il déploie et il suinte régulièrement des propos de ses cadres et ses militants, comme l’a montré une enquête récente de Libération sur les candidats aux élections législatives. Selon le rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) de 2022, l’électorat du RN est celui dans lequel les préjugés antisémites sont les plus répandus.
Jordan Bardella avait déclaré dans l’émission « Le Grand Jury », sur RTL, le 27 mars 2022, qu’en cas de victoire de Marine Le Pen, les viandes casher et halal seraient interdites, alors que la menace d’une interdiction du voile et de la kippa dans l’espace public continue de planer dans les déclarations du RN, ce qui souligne la matérialité du danger pour les juifs et les musulmans que représenterait son arrivée au gouvernement.
Imposture
Ces tentatives de l’extrême droite de se faire passer pour des soutiens des juifs sont une imposture qui se mesure tant par les positions des membres du RN que par ses références et son programme politique. Cette utilisation de la lutte contre l’antisémitisme n’a pas d’autre objectif que de s’attaquer aux musulmans et aux étrangers. Les juifs servent de prétexte pour continuer de distiller la haine de l’autre et trouver des boucs émissaires.
Lorsqu’un parti xénophobe et raciste tel que le RN prétend s’emparer d’un thème antiraciste, c’est évidemment pour le vider de sa substance. Nous refusons cette manipulation conduite par un parti qui place la préférence nationale au cœur de son programme et de son action. Nous refusons la mise en concurrence des minorités et de leurs mémoires traumatiques, celle de la Shoah, celle de l’esclavage, celle de la colonisation, qui n’a d’autre but que celui de conduire ces communautés à se considérer comme ennemies.
Le Front national, prédécesseur du RN, est un parti fondé en 1972 à l’initiative d’Ordre nouveau, groupuscule fasciste, ensuite animé par Jean-Marie Le Pen, multicondamné pour antisémitisme et contestation de crimes contre l’humanité, et par Pierre Bousquet, ancien officier Waffen SS.
 
Le RN n’a jamais rompu avec cet héritage politique. Marine Le Pen déclarait encore, le 23 novembre 2023, « tout assumer » de l’histoire de son parti. Elle assumait ainsi le négationnisme et l’antisémitisme, qui restent largement répandus dans les rangs du RN et dans son électorat.
C’est toute l’idéologie déployée par le RN qui développe une vision complotiste et antisémite. En 2020, Nicolas Bay, eurodéputé et alors membre de la direction du RN, proposait que la France quitte la Cour européenne des droits de l’homme car celle-ci serait « guidée par George Soros et son agenda visant à imposer une société ouverte ». Philanthrope juif d’origine hongroise, M. Soros a créé en 1984 le réseau Open Society Foundations, qui est un important donateur d’ONG de défense des droits, notamment de ceux des migrants et des réfugiés.
 
George Soros est désigné par l’extrême droite et la sphère complotiste qui lui est attachée comme le nouveau dirigeant d’un prétendu complot juif qui aurait infiltré les institutions de pouvoir pour promouvoir les intérêts d’une « élite mondialisée », désignant explicitement les juifs. On ne dénonce plus les « youpins » mais les « cosmopolites ».
On ne parle plus de « juiverie internationale » mais de « finance internationale ». Les termes changent mais leurs significations sont connues de tous et permettent de s’attaquer aux juifs en toute légalité.
George Soros est également accusé de financer le « wokisme » et le « lobby LGBT » dans le but de détruire la famille hétérosexuelle traditionnelle.
En France, la Manif pour tous, a ainsi constitué un moment crucial d’articulation entre antisémitisme, antiféminisme et LGBTphobie. A chaque mouvement dans lequel l’extrême droite s’infiltre et participe, comme le mouvement des « gilets jaunes » ou les manifestations contre le passe sanitaire, on constate une recrudescence des propos et actes antisémites, montrant ainsi les répercussions immédiates de l’idéologie portée par le RN à l’encontre des juifs de France.
Au niveau européen, les positions des alliés politiques du RN révèlent également l’orientation idéologique profonde de ce parti. Ainsi, le FPÖ en Autriche multiplie les déclarations nostalgiques du IIIe Reich. Viktor Orban réhabilite Miklos Horthy, le « Pétain hongrois », qui a fait passer des lois antisémites et s’est allié avec l’Allemagne nazie. Son régime envoya 100 000 hommes aux travaux forcés. Près de 40 000 d’entre eux y trouvèrent la mort.
Marine Le Pen est également considérée comme proche de Vladimir Poutine. Celui-ci verse dans le révisionnisme de l’histoire nazie et stalinienne pour justifier l’invasion de l’Ukraine, dont le président serait, à ses dires, celui que « les Etats occidentaux ont placé, un juif ethnique, avec des racines juives, avec des ancêtres juifs, à la tête de l’Ukraine moderne ».
L’extrême droite constitue un danger mortel pour la démocratie, elle doit être combattue sans relâche. Plus que jamais, nous appelons la gauche et tous les antiracistes à faire front commun contre le racisme et l’antisémitisme.
Signataires : Laura Cohen, membre du collectif Juifs et Juives révolutionnaires (JJR) ; Nessi Gerson, membre du mouvement des juifs et juives de gauche contre l’antisémitisme Golem ; Julie Haouzi, membre de Golem ; Albert Herszkowicz, membre du Réseau d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes (RAAR) ; Martine Leibovici, membre du RAAR ; Lorenzo Leschi, membre de Golem ; Frédérique Reibell, membre du RAAR ; Emmanuel Sanders, membre du JJR ; Alice Timsit, membre de Golem ; Miléna Yesnou, membre du RAAR
MEMORIAL 98

 

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29 juin 2024 6 29 /06 /juin /2024 23:49

Avec le Réseau d'Actions contre l'Antisémitisme et tous les Racismes

Le Rassemblement National constitue un risque mortel pour le pays

 

Ce parti diffuse le racisme et, quoiqu’il en dise, demeure un vecteur d’antisémitisme.

Comme l’ont révélé plusieurs enquêtes récentes, nombre de ses candidat·e·s ont exprimé des positionnements antisémites, négationnistes, complotistes, sexistes, homophobes, transphobes, et violemment racistes.

 

Son projet d’exclusion de certaines fonctions des personnes ayant une double nationalité a des relents pétainistes. La proposition de revenir sur le droit du sol et l’attachement indéfectible du parti à la « préférence nationale » représentent un danger considérable pour nombre d’habitant·e·s en France, citoyen·ne·s ou non.

Faire barrage au Rassemblement National est donc une urgence à laquelle nul·le ne peut se dérober. Surtout pas celles et ceux qui comme nous sont attaché·e·s à la lutte contre l’antisémitisme et tous les racismes, et gardent en mémoire l’histoire du RN, dont nombre des fondateurs étaient liés au fascisme et à la collaboration, mais aussi à la défense du colonialisme français. A l’inverse, nous considérons que renvoyer dos à dos « les extrêmes », voire appeler à un « front républicain » contre la gauche, est une faute politique et morale qui favorise de fait le RN.

Ces dernières semaines la question de l’antisémitisme s’est retrouvée au premier plan de l’actualité avec l’horrible viol, accompagné d’antisémitisme, d’une enfant à Courbevoie. Dans ce contexte, il y a eu de nombreuses accusations visant la France Insoumise et, à travers elle, le Nouveau Front Populaire. Il estaberrant de mettre sur le même plan un parti comme LFI et l’extrême-droite, dont la matrice est structurellement raciste et antisémite.

Cependant, et nous l’avons dénoncé à de nombreuses reprises ces dernières années, le chef de LFI Jean-Luc Mélenchon et un certain nombre de responsables de ce parti se sont rendus coupables de propos à tonalité antisémite. Cette dérive s’est accentuée ces dernières semaines, allant même jusqu’à nier l’ampleur de l’antisémitisme, considéré comme « résiduel ». Ce n’est pas acceptable.

Le programme du Nouveau Front Populaire a pris en compte cette question en affirmant, comme nous le demandons depuis longtemps, la nécessité de combattre l’antisémitisme et tous les racismes ainsi que les discriminations. C’est positif et cela permet à la gauche d’agir dans ce domaine. C’est pourquoi nous avons interpellé le Nouveau Front populaire afin que soit immédiatement engagée une campagne d’actions contre l’antisémitisme et tous les racismes.

Le RAAR (Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes) a exprimé son soutien au Nouveau Front Populaire en même temps que sa vigilance quant à la nécessité de riposter à tout acte antisémite comme aux autres actes racistes. Vigilance aussi à l’égard des dérives d’une partie de la gauche.

Pour ces raisons, et parce qu’il y a urgence, nous appelons à faire barrage dès le 30 juin à l’extrême droite xénophobe et haineuse, par le vote Nouveau Front Populaire.

MEMORIAL 98

 

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