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L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.  

Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.

Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes

(Arménie, Rwanda, Shoah ...)

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Retrouvez aussi le quotidien de l'info antiraciste sur notre blog d'actus :

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Sur les réseaux sociaux : 

    

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Pour correspondre avec nous, nous proposer des articles ou des informations,

pour toute question : 

contact@memorial98.org

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30 octobre 2025 4 30 /10 /octobre /2025 00:13

 

Retrouvons nous  dimanche 9 Novembre à 17H devant le gymnase Japy (2 rue Japy 75011, métro Charonne) afin de rendre hommage aux victimes de la Nuit de Cristal nazie et de tous les génocides et crimes contre l'humanité et pour affirmer notre détermination à combattre l'extrême-droite et toutes les idéologies de haine.

Memorial 98, avec ses partenaires, organise pour la 12e année consécutive, un rassemblement en mémoire des victimes de la « Nuit de Cristal », pogrom d’État commis par les nazis le 9 novembre 1938, contre les Juifs d’Allemagne, d’Autriche et des Sudètes. 

Le gymnase Japy est un lieu particulier de mémoire puisque c’est là que furent parqués les Juifs raflés par la police de Vichy dès 1941, avant d’être déportés vers les camps de la mort nazis.

Alors que les actes racistes et antisémites connaissent une augmentation vertigineuse en France et dans toute l'Europe, nous nous rassemblons afin de commémorer la Nuit de Cristal nazie, qui annonçait la Shoah.

L'extrême-droite est à l'offensive dans le monde entier, en diffusant les poisons du racisme, de l'antisémitisme, du négationnisme et du complotisme.

Elle est au pouvoir ou se prépare à y accéder dans de nombreux pays d'Europe, dont le nôtre. 

Nous appelons plus que jamais à combattre cette avancée mortifère.

Soutiens: RAAR, Ibuka France ( association des rescapés du génocide des Tutsi) Collectif VAN ( vigilance arménienne contre le négationnisme)  Collectif Golem, SOS-Racisme, Association nationale des gens du voyage citoyens-ANGVC, JJR, Association Fonds Mémoire d'Auschwitz (AFMA), UJRE, Union syndicale Solidaires.

Nuit de Cristal: les SA, les SS et la Gestapo en action, sous le prétexte d'une "réaction populaire" contre les Juifs.

                  Commerce vandalisé avec la mention " Juda (Juif) traître"

Les nazis guettaient une occasion pour lancer une étape supplémentaire de ce qui deviendrait, selon leur terminologie, la « solution finale du problème juif en Europe».

Le premier acte en fut un vaste pogrom organisé dans tous les territoires sous domination allemande, destiné à terroriser les populations juives et à les forcer à émigrer.

L'attentat à Paris contre le conseiller d’ambassade allemand Vom Rath leur offrit un prétexte idéal.

Herschel Grynzspan était un jeune Juif polonais qui, le 7 novembre 1938, dans un geste de protestation contre le sort des Juifs en Allemagne et l'expulsion de milliers d'entre eux vers la Pologne, avait abattu à Paris le conseiller d'ambassade Vom Rath.

Hitler prépara alors une mise en scène destinée à démontrer que les Allemands du Grand Reich étaient menacés par les Juifs. Le quotidien officiel du parti nazi, le "Völkischer Beobatcher", dirigé par Goebbels, écrivit ainsi le 8 novembre, alors que Vom Rath était encore vivant :

 "… Il est clair que le peuple allemand tirera les conclusions de cette nouvelle action. On ne peut plus tolérer que des centaines de Juifs règnent encore à l'intérieur de nos frontières sur des rues entières de magasins, qu'ils peuplent nos lieux de distractions, que des propriétaires étrangers empochent l'argent des locataires allemands tandis que leurs frères de race incitent au-dehors à la guerre contre l'Allemagne et tuent des fonctionnaires allemands"

Parallèlement, dès le 8 novembre, les nazis prirent la précaution de confisquer chez les Juifs tout objet que ceux-ci pourraient utiliser pour se défendre.

Lorsque Vom Rath décèda, le 9 novembre, l’organisation de la terreur était en place.

Au moment où la nouvelle parvient à Hitler, ce dernier se trouvait à Munich, avec la « vieille garde » des Sections d’assaut du parti nazi (SA).

Ils étaient réunis comme chaque année pour commémorer la tentative de putsch nazi de 1923 qui avait également eu lieu un 9 novembre.

Hitler quitta l'assemblée sans prononcer de discours et déclara:

"Il faut laisser le champ libre aux SA (Sections d'Assaut)"

C'est Goebbels, ministre de la propagande, qui se chargea d'annoncer publiquement le décès de Vom Rath devant l'assemblée des SA et également d'inciter au pogrom.

Les principaux chefs nazis quittent ensuite la réunion et téléphonent des instructions à leurs sections régionales.

Pour les troupes nazies, il s'agissait d’abord d'incendier les synagogues, sans laisser les pompiers intervenir, de détruire les magasins juifs et d’y apposer des pancartes "Mort à la juiverie internationale", ainsi que de tuer sur place les Juifs trouvés en possession d'une arme.

Dans le même temps, un message secret était diffusé depuis la direction de la Gestapo (police secrète d’État) de Berlin.

Pour la Gestapo, il s'agissait d'incendier les synagogues, mais aussi d'empêcher les pillages et de mettre en lieu sûr les archives trouvées dans les synagogues, de préparer l'arrestation de 20 à 30 000 Juifs parmi les plus fortunés, de traiter avec une « extrême rigueur » les Juifs trouvés avec des armes.

Dans son Journal, Goebbels confirme qu'il présenta un rapport sur la situation à Hitler; ce dernier décida de laisser les manifestations se poursuivre et donc de faire retirer la police.

Goebbels commenta mensongèrement : « Les Juifs doivent sentir pour une fois la colère du peuple. »

Il décrivit ensuite précisément son action, motiva les indécis. Il fut ovationné par les dirigeants du parti. Tous se précipitèrent sur leurs téléphones. Le bataillon des SA « Hitler » partit attaquer les Juifs de  Munich.

Selon les directives de Goebbels, la seule réserve était de ne pas apparaître en tant qu'organisation officielle. La fiction de la « réaction populaire » devait être maintenue.

Aussi, les SA et les SS s'habillèrent en civil et passèrent à l'acte dès 1 heure de matin.

Du nord au sud de l'Allemagne, incluant l'Autriche et Sudètes annexées, synagogues, maisons communautaires, asiles de vieillards, hôpitaux juifs, maisons d'enfants, logements privés et magasins juifs subirent l'assaut.

Les synagogues furent pillées, saccagées, détruites, incendiées, sans que les pompiers n'interviennent, se contentant d'empêcher la propagation des incendies aux maisons alentour. Des groupes de SA attaquèrent les magasins juifs qui étaient facilement reconnaissables, depuis qu'une ordonnance nazie avait exigé que le nom du propriétaire soit peint en grandes lettres sur la vitrine. 

Le bilan fut terrible:

267 synagogues détruites 7 500 entreprises et commerces saccagés, 2000 à 2500 Juifs périrent: le jour même, assassinés par les SA et SS, des  centaines se suicidèrent ou moururent par la suite des sévices infligés dans les camps de concentration.

Vingt-cinq mille hommes furent envoyés dans les camps notamment à Dachau ( 109111, comme Dachau (10 911 dont environ 4 600 en provenance de Vienne ), Buchenwald (9 845 personnes) et  Sachsenhausen (au moins 6 000)

NI OUBLI NI PARDON

MEMORIAL 98

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3 octobre 2025 5 03 /10 /octobre /2025 00:44

 

5 octobre : Rassemblons nous à Paris Place de la Sorbonne pour la justice et la paix  

Deux ans après l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023, le traumatisme est encore très ressenti dans la société israélienne. En réponse, le gouvernement israélien d'extrême-droite de Netanyahou mène depuis lors une guerre de destruction systématique contre la population de Gaza et a accéléré la colonisation en Cisjordanie.

Nous sommes solidaires des victimes israéliennes du Hamas et exigeons la libération immédiate de tous les otages. Nous sommes solidaires des victimes palestiniennes, victimes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Partout dans le monde, des forces se lèvent pour la paix et l’arrêt des massacres. En Israël, le gouvernement Netanyahou fait face à une mobilisation d’une très large partie de la société pour arrêter la guerre.

Face aux nouvelles escalades qui mettent en péril la vie des habitants de Gaza et celle des otages israéliens détenus par le Hamas, nos amis de l’organisation israélienne Standing Together, qui regroupe des Juifs et des Palestiniens, appelent à refuser ce qu’ils qualifient de guerre d’annihilation.

 

Rassemblons nous le 5 octobre!

Pour une manifestation de solidarité et d’espoir s’opposant à la logique de guerre totale et de destruction généralisée.

Pour rendre hommage aux victimes ainsi qu’à ceux et celles qui font tout pour aboutir à un avenir de justice et de paix.

Pour exiger de nos pouvoirs publics d’agir en sanctionnant le gouvernement israélien et en soutenant les artisans de la paix face aux va-t’en guerre.

 

Ensemble, exigeons :

  • Un cessez-le-feu immédiat et permanent et l'entrée massive d’une aide humanitaire et médicale à Gaza
  • La libération immédiate de tous les otages israéliens 
  • La fin de l'occupation, de la colonisation et de l'apartheid israélien à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
  • La libération des prisonniers politiques palestiniens.
  • Une paix juste et durable pour les Palestiniens et les Israéliens, fondée sur la dignité, l'égalité et le respect des droits humains.

Notre rassemblement est un appel à l'action pour la paix, la justice et la fin de la guerre de destruction menée par le gouvernement d'extrême-droite israélien.

Memorial 98 soutient cette initiative et vous appelle à y participer

Memorial 98

 

 

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1 septembre 2025 1 01 /09 /septembre /2025 00:58

 

Rassemblement à Paris Place de la Sorbonne

Samedi 6 septembre à partir de 15h

La situation à Gaza s’aggrave constamment.

À la date du 15 août, un peu plus de 500 000 Gazaoui·es, dont une majorité dans le nord du territoire, se trouvaient en situation de famine, caractérisée par un niveau extrême de malnutrition,  selon les termes de l’ONU.

« La famine est une course contre la montre. Un cessez-le-feu immédiat et la fin du conflit sont essentiels pour permettre une intervention humanitaire à grande échelle et sans entraves afin de sauver des vies », préviennent les experts de l’IPC (Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire), alors même que des réserves de nourriture et de médicaments sont disponibles à quelques kilomètres du territoire palestinien.

Cette situation va encore se dégrader avec l’annonce de la conquête de la ville de Gaza par l’armée israélienne, qui conduirait à l’évacuation forcée d’un million de personnes vers le sud du territoire de Gaza.

Face à ces nouvelles escalades, qui menacent la vie de la population gazaouie et celle des otages israéliens détenus par le Hamas, nos ami·es du mouvement israélien Standing Together, qui rassemble des citoyen·ne·s juifs·ves et palestinien·nes d’Israël , organisent la protestation et appellent  à refuser ce qu’ils qualifient de guerre d’annihilation et d’extermination. 

Dans ce but, ils multiplient les actions publiques. Ils ont manifesté jusqu’à la frontière de Gaza en portant des sacs de farine, symbole de la famine organisée et défilent en arborant les photos des enfants gazaouis tués. 

En solidarité avec leur combat, nous exposerons des photos de leurs diverses mobilisations, témoignerons de leur constante activité et expliquerons comment les soutenir. Des élu·es et des personnalités exprimeront aussi leur soutien. 

Ce rassemblement est ouvert à tous ceux et toutes celles qui partagent le désir de contribuer au combat d’urgence pour sauver des vies.

Rejoignez-nous le 6 septembre à 15h afin de nous mobiliser pour un cessez-le-feu immédiat et permanent, l’entrée massive de l’aide humanitaire et médicale, la libération immédiate des otages israéliens, la fin de l’occupation, de la colonisation et de l’apartheid,  et pour une paix juste et durable.

SAUVONS DES VIES À GAZA

Ami·es de Standing Together en France ( FOST), RAAR (Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes) SOS-Racisme, Memorial 98

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16 juillet 2025 3 16 /07 /juillet /2025 22:08

 

La rafle du Vel' d'Hiv' est la plus vaste opération d'arrestation de Juifs pendant la Seconde guerre mondiale en Europe occidentale, pour laquelle le régime de Vichy avait mobilisé la police française.
 

En effet les Allemands ont ordonné la livraison de dizaines de milliers de Juifs afin de les massacrer dans les camps de la mort et ont délégué l'ensemble du travail de rafle à la police française de Vichy, commandée par René Bousquet. Celui-ci porte la responsabilité de cette rafle ainsi que de celle de Marseille mais n'a jamais été jugé. Après la guerre il fut réintégré dans les appareils financiers et politiques les plus élevés, devenant l'ami de François Mitterrand qui le recevait régulièrement, comme le montre notamment la photo de leur rencontre amicale dans la résidence de ce dernier

 

 

Ainsi les raflés du Vel' d'Hiv' n'ont rencontré aucun soldat ou policier allemand, mais uniquement ceux de la police et de la gendarmerie de Vichy.

D'autres rafles avaient précédé celle-ci, dont celle du 20 août 1941. 

Puis le 7 juin 1942, le port de l'étoile jaune entrait en vigueur pour les Juifs de la zone occupée et ce dès l'âge de 6 ans. Il s'agissait ainsi pour les nazis de désigner et stigmatiser la population juive.




 

 

  

Les 16 et 17 juillet 1942, à Paris 12884 Juifs  furent arrêtés par la police française jusqu'à la fin de l’opérationle 17 juillet à 13 h. Les fiches des « absents » lors de la rafle restent dans les commissariats et des équipes spéciales font des visites régulières pendant plusieurs semaines, comme l'indique l'historien Laurent Joly dans son livre " L' État contre les Juifs" ( voir ici notre entretien avec l'auteur)
 
Au total le nombre de raflé.e.s jusqu'au 20 juillet est de 13152.
1129 hommes, 2916 femmes et 4115 enfants sont enfermés dans l’enceinte sportive du Vélodrome d’Hiver. Les conditions sont effroyables, comme en témoignent les rescapé.e.s

 Les raflés du Vel d'Hiv' prennent la route de l'extermination
 
A partir du Vel' d'Hiv', les couples sans enfants et les célibataires (1989 hommes et 3003 femmes) sont internés au camp de Drancy.  
Du 19 au 22 juillet, les familles du Vél’ d’Hiv’ sont quant à elles transportées dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande (Loiret) gérés par l’administration française.
Adultes et adolescents sont alors déportés en premier, par quatre convois entre le 31 juillet et le 7 août 1942.
 
Le sort des enfants 
 
Brutalement séparés de leurs parents, environ 3000 enfants en bas-âge sont laissés sur place dans une affreuse détresse. Les parents ont été rapidement déportés vers Auschwitz, alors que les nazis n’ont pas encore donné leur réponse quant au sort des enfants. 
La période durant laquelle les enfants internés dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande ont vécu séparés de leurs parents déjà déportés, est décrite par les témoins comme un des moments les plus insupportables. Âgés de 2 à 15 ans, ceux-ci restent seuls durant plusieurs semaines. Désorientés par l’absence de leurs parents et vivant dans des baraques inadaptées à la présence d’enfants, ils vivent dans des conditions d’hygiène catastrophiques. Huit d'entre eux meurent durant cette période.

Dès le 6 juillet 1942, Theodor Dannecker, gradé SS en charge de la déportation des Juifs de France ,  avait informé son supérieur à Berlin, Adolf Eichmann : « Le président Laval a proposé que, lors de l’évacuation des familles juives de zone non occupée (sous responsabilité du régime de Vichy) les enfants de moins de 16 ans soient emmenés aussi. Quant aux enfants juifs qui resteraient en zone occupée, la question ne l’intéresse pas » (voir notamment Sarkozy jette aux orties la reconnaissance de la participation de la France à la Shoah

Sarkozy et le Front National: une liaison dangereuse et aussi en rapport avec le score maintenu du Front National Le Pen s'en prend aux enfants, dans la lignée de Laval )

 
Le 13 août 1942, les services d’Eichmann décident que les enfants doivent également être déportés: ils sont alors transférés vers Drancy et, de là, embarqués dans les convois partant pour Auschwitz entre le 17 et 31 août 1942. Aucun d’entre eux n’est revenu.
À ce jour, Serge Klarsfeld a identifié un seul enfant de moins de 16 ans déporté en 1942 et revenu vivant.

 

Le tabou de la responsabilité de Vichy

La responsabilité écrasante du régime de Vichy dans les déportations des Juifs de France est restée longtemps un sujet tabou.
Enfin,c'est seulement en 1995 lors de la cérémonie commémorative de la rafle du Vel' d'Hiv en juillet que Jacques Chirac reconnut publiquement que les autorités françaises avaient accompli l’irréparable, en déclarant notamment : «Manquant à sa parole, elle (la France) livrait ses protégés à leurs bourreaux.»
Une partie de la droite a rejeté cette prise de position, soit ouvertement , soit en attaquant la « repentance » comme Sarkozy à plusieurs reprises, soit en défendant ouvertement Pétain comme Eric Zemmour, également candidat  à la présidentielle de 2022.
Marine Le Pen a elle aussi mis en cause la responsabilité de Vichy lors de la campagne présidentielle de 2017.

Ce fut hélas aussi le cas de Jean-Luc Mélenchon, suivant en cela la ligne mensongère de son mentor Mitterrand, ami de Bousquet dont il a fait retarder le procès.

Nous rendons hommage à Pierre Arpaillange, ancien garde des Sceaux sous Mitterrand (1988-90)

C'est lui qui a déclenché une procédure judiciaire contre Bousquet.

Dans ce dossier, Pierre Arpaillange s'est opposé à François Mitterrand et à son ministre de la justice Georges Kiejman, qui appliquait servilement les consignes présidentielles.

Mitterrand a tout fait pour le procès de René Bousquet, qui était son ami et son allié, ne se tienne pas.

Nonobstant ce blocage présidentiel, le 25 septembre 1990, Arpaillange transmit des instructions écrites au procureur général près la cour d'appel de Paris afin de requérir des poursuites contre Bousquet. Malgré cette décision courageuse, Bousquet échappa à tout jugement car il fut  abattu le 8 juin 1993 par un certain Christian Didier.

 
    
 

 

 

 

Bousquet en compagnie des chefs SS.

Hommage aux Justes

La police et la gendarmerie française, la hiérarchie préfectorale ont donc pris une part très importante dans le fichage et la traque des Juifs, y compris des enfants .

A l’inverse, des milliers d’enfants juifs, séparés de leurs parents, ont été cachés dans des familles ou dans des institutions, notamment religieuses, souvent sous de fausses identités mais aussi moyennant une rétribution. La médaille des Justes reconnaît les personnes qui firent tout ce qu’elles purent pour soustraire des enfants, mais aussi des familles entières, aux arrestations. La France compte à ce jour 2740 “ Justes parmi les nations ”.   Des milliers d’enfants ont aussi été sauvés par des associations juives, notamment l’OSE (Oeuvre de Secours aux Enfants). Certains seront adoptés, d’autres grandiront dans des orphelinats, d’autres enfin gagneront la Palestine sous mandat britannique.

Hommage à des personnages qui ont montré leur humanité et leur détermination dans l'enceinte même du Vel d'Hiv. Il s’agit bien sûr des infirmières et assistantes sociales qui, telle Annette Monod-Leiris, se sont engagées dans l’aide concrète, mais aussi des pompiers du capitaine Pierret.

Ils étaient une demi-douzaine de pompiers a peine, et ont réellement fait dérouler les lances, passé des heures à distribuer de l’eau, et recueilli à eux seuls des centaines de messages qu’ils sont allés poster incognito le lendemain depuis des points différents de Paris, pour ne pas éveiller les soupçons de l’administration. Il y a eu plus. Un des pompiers qui était alors en congé s’appelait Ruben. Il était juif et le capitaine Pierret à envoyé le prévenir à son domicile, en lui recommandant de ne pas se représenter à la caserne. Ce jeune pompier juif a pu fuir avec sa mère en Espagne.

Pierret est aussi entré en résistance, fournissant les plans des installations militaires allemandes de Paris aux alliés.

Dans nos combats, la date du 16 et 17 juillet 1942 représentent des journées importantes, au cours desquelles nous honorons la mémoire des victimes et renouvelons notre engagement à lutter contre toutes les formes de racisme, d'antisémitisme et de négationnisme.

 
Lors de cette journée nous rappelons aussi les autres victimes de génocides les plus récents ( Srebrenica, Rohingyas, Ouïgours)  ou plus anciens afin que justice leur soit rendue et pour éviter de nouveaux crimes du même type.
 
En effet, l'impunité des auteurs de génocides et massacres représente un facteur évident de récidive et de perpétuation de ces actes criminels. C'est pourquoi, plus que jamais et en permanence,  la mémoire des génocides nourrit nos combats. 
 
 Albert Herszkowicz pour MEMORIAL 98
 
 

Ressources:

Memorial 98 a publié sur ses deux sites de très nombreux textes en relation avec la rafle du Vel d'Hiv et la politique de Vichy contre les Juifs ainsi que sur l'actualité du combat contre le négationnisme voir notamment ci-dessous

http://info-antiraciste.blogspot.com/2021/10/3-octobre-1940-petain-heros-de-zemmour.html

 

http://info-antiraciste.blogspot.com/2020/01/zemmour-recidive-et-escalade-agissons.html

 

http://www.memorial98.org/article-zemmour-rehabilite-petain-pour-qui-pourquoi-124774288.html

 

http://www.memorial98.org/article-memoire-la-rafle-meconnue-du-20-aout-1941-82199443.html

 

http://www.memorial98.org/article-collaboration-avec-les-nazis-une-exposition-d-actualite-125314945.html 

 

http://www.memorial98.org/2019/04/75-ans-apres-la-rafle-d-izieu-symbole-du-sort-des-enfants-juifs-face-au-nazisme.html

 

http://www.memorial98.org/article-30-janvier-1933-le-desastre-114868033.html

 

http://info-antiraciste.blogspot.com/2020/10/il-ya-80-ans-petain-lancait-la.html 

 

http://www.memorial98.org/article-antisemitisme-le-double-anniversaire-du-3-octobre-58213369.html 

 

http://info-antiraciste.blogspot.com/2020/04/celine-en-vedette-propos-du-covid19-une.html

Génocides, négationnisme 

http://info-antiraciste.blogspot.com/2021/04/genocide-des-tutsi-1994-il-faut-obtenir.html 

http://info-antiraciste.blogspot.com/2019/04/genocide-des-tutsi-au-rwanda-le.html ( le tournant du 25e anniversaire et la contre-offensive de Védrine appuyé par d'anciens ministres socialistes)

 http://info-antiraciste.blogspot.com/2020/05/genocide-des-tutsi-lorganisateur-et.html
sur les génocidaires qui ont trouvé refuge en France

 https://info-antiraciste.blogspot.com/2020/04/genocide-des-tutsi-au-rwanda-un-26e.html

 
 
 

http://info-antiraciste.blogspot.com/2019/04/genocide-des-armeniens-un-combat.html 

 http://www.memorial98.org/2021/06/srebrenica-1995-le-dernier-genocide-xxe-siecle-encore-nie-malgre-les-condamnations.html

http://www.memorial98.org/2016/12/le-premier-genocide-du-xxe-siecle-herero-et-nama-face-a-l-allemagne-imperiale.html

MEMORIAL 98

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10 juillet 2025 4 10 /07 /juillet /2025 22:50

A l'occasion du trentième anniversaire du dernier génocide du 20e siècle, une marche a réuni à Paris des centaines de personnes, dont Memorial 98,  qui se sont rendues au cimetière du Père-Lachaise, là où sera inauguré le 25 juillet un monument en mémoire des victimes ( ci-dessous la stèle réalisée en Bosnie et encore voilée jusqu'à son inauguration officielle) , juste à côté de la stèle en mémoire des victimes du génocide des Tutsi au Rwanda. La cérémonie se tiendra en présence du président de la Bosnie-Herzégovine, Denis Becirovic.

 

 

 

Mme Mehmedovic, le 10 juillet 2025, devant les pierres tombales de ses deux fils, Saib et Sinan, exécutés par les forces armées serbes en 1995, à Srebrenica.

La longue bataille pour la reconnaissance du génocide
 

Un an après le début de la guerre en Bosnie-Herzégovine, en avril 1993, la Cour internationale de justice (CIJ) de l'ONU ordonnait à la Yougoslavie, formée alors de la Serbie et du Monténégro, de « prévenir la perpétration du crime de génocide ».

Mais il a fallu attendre quatorze ans avant que la  même CIJ tranche la plainte de la Bosnie-Herzégovine, dans une réponse mitigée pour les autorités de cette dernière. « Les meurtres ont été commis avec l’intention spécifique de détruire en partie le groupe des Musulmans de Bosnie‑Herzégovine présents » à Srebrenica, disaient les juges, début 2007. Ils constituaient donc un génocide. En juillet 1995, près de 8 000 hommes en âge de combattre ont été exécutés un à un. Les femmes et les enfants, déplacés de force loin de l’enclave, ont été épargnés.

Mais les magistrats attribuaient les faits à des officiers, et non à la Serbie elle-même. Le gouvernement serbe de Milosevic était néanmoins condamné pour ne pas avoir prévenu le génocide, ou puni ses auteurs. A l’époque, le général Ratko Mladic et Radovan Karadzic, les chefs militaires et politiques bosno-serbes, étaient toujours en cavale, fuyant les mandats d’arrêt du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).

Avec ce tribunal, créé en mai 1993 par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU), la communauté internationale tentait de prévenir les crimes en cours. Ainsi , 21 responsables ont été poursuivis devant le TPIY pour le génocide de Srebrenica, dont l’ex-président Slobodan Milosevic, décédé avant le verdict, et les chefs politiques et militaires bosno-serbes, Radovan Karadzic et Ratko Mladic.

Le premier condamné par ce tribunal pour génocide a été le général Radislav Krstic, le 2 août 2001. Le TPIY écrivait qu’« en décidant de tuer tous les hommes de Srebrenica en âge de combattre, on décidait de rendre impossible la survie de la population des Musulmans de Bosnie à Srebrenica ». Mais la décision a été discutée par des juristes, des historiens et des responsables d’organisations humanitaires, qui estimaient que le massacre de l’été 1995 ne remplissait pas tous les critères du génocide et que le TPIY risquait d’appauvrir la notion.

« Détruire un groupe en tant que tel »

Dans l’esprit de nombreux juges, le « génocide » n’était alors vu qu’au prisme de l’élimination des Juifs à l’échelle industrielle pendant la seconde guerre mondiale. Légaliser l’inimaginable et planifier les crimes par le détail ont fait de la Shoah « l’expression ultime du génocide, mais ce n’est pas la seule façon de le faire », avait toutefois défendu le substitut du procureur Alan Tieger face aux juges. Penser « que le transfert forcé est incompatible avec l’intention génocidaire parce que les gens n’ont été que transférés et pas tués » est une erreur, avait-il aussi expliqué. « Lorsque le transfert s’accompagne d’actes » génocidaires comme les meurtres ou la soumission à des conditions de survie impossible, « c’est un indicateur puissant de l’intention de détruire un groupe en tant que tel ».

A La Haye, Ratko Mladic, 83 ans, dit le « boucher de Srebrenica », purge maintenant une peine de prison à perpétuité et Radovan Karadzic, 80 ans, a été condamné, en 2019, à quarante ans de prison, notamment en raison de la directive opérationnelle n °7 du 8 mars 1995, qui ordonnait à l’armée de « créer un climat d’insécurité totale et une situation insupportable, sans espoir de survie pour la population de Srebrenica et de Zepa ».

Dans un discours à l’ONU, le 8 juillet de cette année du trentième anniversaire , la présidente de l’Association des mères de Srebrenica, Munira Subasic, ex-témoin au TPIY, a déclaré : « Quand vous tuez un enfant, pour une mère, vous avez tué une partie d’elle-même. » En trente ans, l’Europe et le monde n’ont rien appris, a-t-elle ajouté, « je ne sais pas quel genre de message cela enverra à la Palestine et à l’Ukraine ».

Les commémorations du massacre de 8.000 bosniens musulmans à Srebrenica, en actuelle Bosnie-Herzégovine, commencent vendredi 11 juillet 2025. Trente ans après, la qualification de génocide est  niée par  les autorités serbes à Srebrenica même et à Belgrade.
Le dernier génocide du vingtième siècle, qui en connut tant, a eu lieu à Srebrenica en Bosnie à partir du 11 juillet 1995, un an après le génocide des Tutsi au Rwanda.
 

Les  conséquences de ce génocide continuent à résonner 30 ans après, en ex-Yougoslavie,  dans la région des Balkans mais également dans le monde entier.

Génocides et crimes de guerre motivent et inspirent la poursuite des actes de violence raciste
Le négationnisme est un terreau fertile pour des nationalistes et des mouvements d’extrême droite, avec pour cible principale les communautés musulmanes. « Les extrêmes droites et les néonazis partout dans le monde ont repris le discours de Karadzic et  Mladic ( chefs serbes génocidaires condamnés) , sur comment combattre l’islam et ceux qu’ils considèrent comme des “barbares”, des “sauvages” 
De la même manière les nostalgiques d'Hitler et du nazisme tuent encore des Juifs au nom de cette idéologie dans les synagogues de Pittsburgh et de Halle.
La version négationniste serbe de l’histoire de l’ex-Yougoslavie est ainsi très présente dans les déclarations d'Anders Breivik, auteur des attentats contre les jeunes militants travaillistes à Oslo et Utoya, en Norvège en juillet 2011, ou de Brenton Tarrant, responsable des attaques contre des fidèles musulmans dans deux mosquées de Christchurch, ayant fait 51 morts en Mars 2019.
Dans son texte « 2083 : Une déclaration européenne d’indépendance », Breivik étale au fil des 1500 pages une véritable obsession pour les Balkans et ne cache pas sa fascination pour certains chefs de guerre serbes. Il appelle à expulser d’Europe les Bosniaques musulmans et les Albanais ou, s’ils refusent, à les anéantir par des moyens militaires.
Or Breivik est devenu un modèle pour de nombreux imitateurs de son terrorisme.
Brenton Tarrent, son imitateur néo-zélandais , était obsédé par la croisade des nationalistes serbes contre les Musulmans de Bosnie.
Tarrant, qui s’est affirmé « véritablement inspiré » par Breivik, s’est filmé roulant vers la mosquée Al-Noor, où il allait tuer 51 fidèles musulmans, en train d’écouter une chanson serbe à la gloire de Radovan Karadzic. Initialement intitulée Karadzic, Lead Your Serbs (Karadzic, commande tes Serbes), elle est devenue populaire sur les sites Internet des extrêmes droites occidentales sous le titre Remove Kebabs qui signifie, dans le langage de ces militants, Supprimons les musulmans.
 
Un négationnisme qui vient de loin:
Le phénomène du déni n’a rien de nouveau: il commence même le plus souvent au moment où le crime est commis, voire en amont.
C’est le cas de tous les génocides et crimes contre l’humanité. L’exemple de la Shoah est connu puisque les nazis furent les premiers négationnistes de ce génocide en travaillant à effacer les traces de leurs méfaits par l’exhumation et le brûlage des cadavres.
Dans le cas de Srebrenica, le déni a procédé dans le même esprit avec la volonté de masquer le crime: des centaines de cadavres ont été déterrés pendant des mois des fosses communes originelles pour être enterrés ou éparpillés ailleurs. Cela conduit à un deuil particulièrement traumatique pour les familles des victimes.
 

Des mères et veuves de Srebrenica dans un acte symbolique avec 8000 tasses de café correspondant aux   8000 victimes


Ainsi Fatima Mujic récite plusieurs fois par jour la prière des morts, pour ses fils et son mari tués à Srebrenica.
Mais elle hésite chaque fois en pensant à Refik, l'aîné, dont le corps n'a pas été retrouvé, 30 ans après le massacre.
"Je pense toujours qu'il est vivant quelque part. Pour les autres, je sais, mais quand je prie pour lui mes mains se mettent à trembler, je ne sais pas quoi faire", raconte cette veuve.
Deux de ses trois fils et son mari, dont les restes ont été retrouvés dans des fosses communes après la guerre, ont été enterrés en 2010 dans le centre mémorial proche de Srebrenica, où reposent à ce jour  7000 victimes du massacre du mois de juillet 1995.
Les forces serbes bosniennes du général Mladic, condamné à perpétuité par la justice internationale, avaient alors tué plus de 8.000 hommes et adolescents bosniaques (musulmans).
Ce massacre a été qualifié d'acte de génocide par la justice internationale et l’ONU .
Les corps de mille personnes sont toujours recherchés.
Fatima Mujic, 75 ans, habite aujourd'hui Ljesevo, un village proche de Sarajevo. Elle dit "vivre pour l'appel" qui lui annoncera que les restes de Refik ont été retrouvés. Il avait 25 ans, une fille de 18 mois et un garçon âgé de 40 jours.
Mais les dernières des 84 grandes fosses communes ont été découvertes en 2010.
"Maman, ne me laisse pas"
Depuis juillet 2019, "les restes de treize victimes seulement ont été retrouvés". 
Fatima se souvient de son "combat" devant la base des forces de l’ONU à Potocari, près de Srebrenica, où se trouve aujourd'hui le Mémorial du génocide, pour sauver son plus jeune fils, Nufik, âgé de 16 ans.
Des milliers de femmes, d'enfants et de vieillards surtout s'étaient massés là, le 11 juillet 1995, dans l'espoir d'être protégés par les soldats néerlandais de l’ONU.
Les soldats serbes séparaient les hommes et les adolescents des autres, et les amenaient à l'exécution.
Nufik "s'était accroché à moi et m'a dit Maman, ne me laisse pas  J'ai caressé ses cheveux bouclés. Je ne te laisserai pas. Ils l'ont pris, je les ai suivis. Je ne sais pas s'ils m'ont frappée, je ne me souviens plus de rien", raconte Fatima.
Ses deux autres fils et son mari, qui avaient fui par les collines boisées, ont été capturés et tués.
 
Un génocide planifié
 
Dès le mois de mars 1995, un ordre est signé par le chef des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic à l'intention du chef militaire Mladic. C'est la fameuse "directive n° 7"  qui ordonnait aux soldats bosno-serbes de « créer une situation insupportable d’insécurité totale sans aucun espoir de survie ou de vie pour les habitants de Srebrenica ».
Le 11 juillet 1995, alors que les milices serbes de Bosnie approchent de l'enclave de Srebrenica, des dizaines de milliers de civils musulmans prennent la route de Potocari, à 8 kilomètres de distance de la ville. C'est là qu'est basé le quartier général du bataillon néerlandais de soldats de la (Force de protection des Nations unies (Forpronu). Quatre cent cinquante casques bleus y sont chargés d'assurer la protection des quelque 40 000 habitants de Srebrenica, en majorité des Musulmans 
Parmi les réfugiés du camp néerlandais, il y avait le traducteur du bataillon, avec toute sa famille (père, mère et petit frère), et l’électricien. Le 13 juillet, l’électricien et le petit frère du traducteur furent chassés du camp par les militaires néerlandais. Le père du traducteur les suivit. Les trois hommes furent massacrés avec les autres, et à la fin de la guerre, leurs proches déposèrent une plainte contre le gouvernement des Pays-Bas.
Quand les miliciens serbes de Bosnie commencèrent à séparer les hommes des femmes, les soldats néerlandais le virent et laissèrent  faire. Les hommes furent entassés dans des cars et exécutés. 8.000 hommes ont été tués et jetés dans les fosses communes par les forces serbes.
Ce massacre a été, à juste titre, qualifié de génocide par la Cour Internationale de Justice et par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). L'ordre écrit donné en amont plusieurs mois en avance, puis sa réalisation par le tri et la séparation des hommes ainsi que leur extermination massive, "industrielle", portent les caractères du génocide.
Parmi les hommes qui ont choisi de se placer sous la protection des Nations unies, pratiquement aucun n'a survécu. Seuls ceux des habitants de Srebrenica qui se sont réfugiés dans les forêts ont eu un peu plus de chances de survie.
Le mandat de l'ONU en Bosnie prévoyait pourtant clairement un recours à la force en cas de besoin. Le 10 juillet, la veille du massacre, le commandant du bataillon néerlandais avait demandé au général français Bernard Janvier, qui assumait le commandement militaire des Nations unies en ex-Yougoslavie, de lancer des frappes contre les forces serbes de Bosnie. Mais il n'a pas été entendu.
 
Les Nations unies ont reconnu leur responsabilité dans le massacre de Srebrenica en 1999. Un rapport présenté par son secrétaire général d'alors, Kofi Annan, reconnaissait alors la « faillite de la politique dans des zones de sécurité ».
Le rapport ajoute : « La communauté des nations, en décrétant un embargo sur les armes, a laissé les Serbes dans une position de supériorité militaire écrasante et a, en fait, privé la République de Bosnie-Herzégovine de son droit de légitime défense, consacré dans la Charte des Nations unies ». « La fourniture d'une aide humanitaire n'était pas une initiative suffisante face aux opérations de ´´nettoyage ethnique´´ et de génocide ». « Srebrenica a été le révélateur d'une vérité que l'ONU et le reste du monde ont comprise trop tard, à savoir que la Bosnie était une cause morale autant qu'un conflit militaire. La tragédie de Srebrenica hantera à jamais notre histoire ». Comme au Rwanda mais aussi au Sri-Lanka, autres lieux de faillite de l'ONU.

Un négationnisme qui vient d’en haut
 
La Bosnie a été divisée après la guerre en deux entités, la Republika Srpska ( RS serbe) et la Fédération croato-musulmane. Les musulmans de Bosnie ont demandé à plusieurs reprises le démantèlement de la RS, fondée à la suite d'un génocide.
Milorad Dodik, chef des Serbes de Bosnie dans cette RS,  qui règne par la haine et la corruption, a décrété en 2017 qu’il était interdit d’évoquer dans les manuels scolaires de son entité le génocide de Srebrenica et le siège de Sarajevo, parce que ces événements « ne sont pas vrais ». Il pense ainsi garantir la poursuite des sentiments de haine auprès des jeunes. Il a qualifié l’année suivante les tueries de Srebrenica de « tragédie mise en scène pour sataniser les Serbes ». Ces dernières années, des monuments, plaques, peintures murales et graffitis à la gloire de Karadzic et Mladic fleurissent plus que jamais en territoire serbe. 
Homme fort des Serbes de Bosnie depuis quinze ans, ce nationaliste prorusse souffle régulièrement sur les braises du conflit en refusant de reconnaître les verdicts de la justice internationale ou en menaçant de faire sécession des fragiles institutions centrales bosniennes. Et depuis qu’elle a été remportée pour la première fois par un Serbe en 2016 à la faveur du recul du nombre d’habitants bosniaques, la mairie de Srebrenica s’est alignée sur ses positions. Ainsi, avant chaque 11 juillet, la municipalité colle des affiches pour les seules commémorations serbes ou plante des photos de victimes serbes au bord de la route menant au mémorial de Potocari, le lieu où sont enterrés les 8 000 hommes bosniaques qui avaient été séparés des femmes et des enfants avant d’être massacrés.
 
 

 

       En territoire Serbe, le terme génocide a été effacé de cette plaque à coups de burin
 
Amor Masovic, qui dirige l’Institut pour les personnes disparues de Sarajevo et recherche depuis vingt-cinq ans les charniers et les cadavres des victimes de la guerre, estime que « l’étape finale d’un génocide est supposée être le déni, or, aujourd’hui, ils ont ajouté encore une étape supplémentaire : le triomphalisme. C’est comme si la race supérieure n’avait rien fait de mal, puisqu’elle est la race supérieure. Des criminels de guerre libérés sont élus maires et parlementaires, en République serbe et en Serbie. Ils ont compris qu’il n’y aurait aucune conséquence sur la scène internationale. Cette absence de réaction a conduit au déni, puis au triomphalisme ».
Les gouvernements occidentaux portent en effet une lourde responsabilité dans le développement du négationnisme en ne sanctionnant pas ses manifestations.
L’académie du prix Nobel de littérature a quant à elle choisi de l’attribution du prix Nobel de littérature en 2019 à l'écrivain autrichien Peter Handke.
Le fait de décerner une récompense aussi prestigieuse à un proche ami de Milosevic (initiateur de la guerre de purification ethnique),  auteur de divers ouvrages contestant la réalité des guerres yougoslave a été ressentie comme une agression par la communauté bosniaque musulmane victime de la guerre, par la communauté sarajévienne ayant lutté pour défendre la coexistence intercommunautaire, et plus généralement par tous ceux qui combattent le négationnisme.
L’écrivain Aleksandar Hemon,  exilé de Sarajevo qui vit aux Etats-Unis, pense que « la ligne directrice en Europe occidentale est l’islamophobie. Handke fait partie de cette culture qui se sent supérieure aux Bosniaques musulmans et à tous les musulmans. Les jurés sont des hypocrites. Ce prix Nobel est islamophobe et fait partie de l’essor de l’extrême droite en Europe et aux Etats-Unis ».
 
Nos pensées vont aux victimes du génocide de Srebrenica, à leurs familles marquées à jamais et dont la souffrance est entretenue et intensifiée par le négationnisme. Nous rendons aussi un hommage particulier aux militantEs serbes qui luttent pour la justice et la reconnaissance du génocide, dans des conditions particulièrement difficiles. C'est le cas notamment des "Femmes en noir", une association pacifiste dont la branche serbe fut créée au début des guerres de Yougoslavie et qui organise des rassemblements commémoratifs. C'est le cas aussi de l’association de jeunes "Youth Initiative for Human Rights" (YIHR) qui a mené dès 2005 une première campagne de sensibilisation en occupant la moitié des panneaux d’affichage de Belgrade. On y voyait s’étaler des photographies des victimes de Srebrenica accompagnées des mots : « Pour voir, pour savoir, pour se souvenir. »
 
Pour faire face au négationnisme et à ses conséquences mortifères, les familles de Srebrenica, les Bosniaques, les combattants contre le négationnisme en Serbie, ont  plus que jamais besoin de la solidarité de l'opinion internationale, afin de bâtir un autre futur.
Albert Herszkowicz pour MEMORIAL 98
 

Articles de Memorial 98 concernant les massacres en ex-Yougoslavie et notamment le génocide de Srebrenica.

https://www.memorial98.org/2021/06/srebrenica-1995-le-dernier-genocide-xxe-siecle-encore-nie-malgre-les-condamnations.html

http://info-antiraciste.blogspot.com/2020/07/srebrenica-25-ans-pres-le-dernier.html

http://www.memorial98.org/2015/07/20-ans-apres-le-genocide-de-srebrenica-victime-du-negationnisme.html (Peter Handke prix Nobel de littérature)

http://www.memorial98.org/article-srebrenica-la-brulure-de-la-memoir-108015070.html

 
 
 

 

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14 mai 2025 3 14 /05 /mai /2025 00:07

 

80 ans après la défaite du nazisme, ses héritiers sont en passe de revenir au pouvoir dans nombre de pays, quand ils n’y sont pas déjà. La victoire de Trump accélère cette évolution catastrophique.

On assiste partout dans le monde à un recul de la démocratie et de l’égalité et à un essor de régimes autoritaires, nationalistes, racistes et xénophobes. Une internationale néo-fasciste se met en place et sème déjà la mort et la destruction en Ukraine et à Gaza.

Notre contribution au combat contre le retour du fascisme passe avant tout par la lutte contre l’antisémitisme et tous les racismes, d’où qu’ils viennent, une lutte à laquelle contribue la mémoire de la Shoah et celle de tous les génocides du XXème siècle. 

Des mémoires plus nécessaires que jamais car le retour en force du fascisme s’appuie également sur un révisionnisme historique systématique.

Entre deux saluts nazis, Elon Musk explique qu’Hitler était "communiste" tout en soutenant en Allemagne le parti AfD en Allemagne, dont la politique est héritière du nazisme

Poutine a agressé l’Ukraine en tentant de faire passer ses volontés impérialistes pour une opération de « dénazification ».

Jordan Bardella, président d’un parti fondé par d’anciens Waffen SS et collaborationniste, et Marion Maréchal, proche de l’Action française et du GUD, sont invités par le gouvernement israélien pour une conférence sur l’antisémitisme. 

Le confusionnisme historique nourrit l’extrême droite et il est également renforcé par la perte de mémoire historique et de réflexe antifasciste au sein d’une partie de la gauche.

Dans cette situation, il nous semble nécessaire que tous les mouvements qui luttent contre l’extrême droite se rassemblent.

Nous proposons aux organisations syndicales, aux associations antiracistes et de défense des droits humains de participer à un meeting antifasciste et internationaliste à la bourse du travail où chaque organisation pourra exprimer sa stratégie de lutte contre l’extrême droite. Nous espérons que cet espace de débat participe à la constitution d’un mouvement large unitaire, antiraciste, antifasciste et internationaliste pour éviter le pire et permettre un avenir désirable.  

Jeudi 22 mai – 19h

Bourse du Travail, salle Eugène Henaff

29 boulevard du Temple, Paris

Signataires : Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR), Collectif Golem, Juives et Juifs Révolutionnaires (JJR)

Avec la participation de la LDH (Ligue des Droits de l’Homme), SOS Racisme, MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), CGT, Solidaires, Visa, FSU, Guerrières de la Paix, Réseau européen de soutien à l'Ukraine ( RESU) et le soutien de Memorial 98

Le 80e anniversaire rappelle à nouveau que le fascisme et le nazisme ont finalement été vaincus mais que si on les laisse prospérer, ils auront, avant leur chute, provoqué d'immenses drames et de nombreuses catastrophes humaines. 

Nous en appelons plus que jamais au combat contre les idéologies et actes racistes et antisémites quels que soient leur prétextes, et pour l'avenir d'un monde débarrassé de la menace fasciste.
Memorial 98
1945: la capitulation nazie et la joie dans le monde
 
Le 7 mai 1945, à 2h41 du matin, l'Allemagne nazie capitule. C'est la fin des combats en Europe.
Hitler, arrivé au pouvoir le 30 Janvier 1933, vient de se suicider, le 30 avril. Le "Reich de 1000 ans" qu'il promettait, aura duré 12 ans. Il a eu néanmoins le temps de déclencher la 2e guerre mondiale et de mettre en œuvre la Shoah.

Le lendemain, une immense vague de joie déferle sur la planète, provoquant des scènes de liesse dans toutes les capitales, à l’exception de Berlin et Tokyo.
 
Le régime impérial japonais poursuit les combats dans le Pacifique, la Seconde Guerre mondiale n’est pas encore terminée.
 
La joie est  ternie par la  découverte des camps de mise à mort , depuis quelques mois, au fur et à mesure de la progression des armées alliées, notamment soviétiques. Le dernier camp est "libéré" le 8 mai 1945; il s'agit de celui de Theresienstadt/Terezin, en Tchécoslovaquie alors que Auschwitz l'a été le 27 janvier de la même année. .
 
Alors même que s'effondrait le régime le plus réactionnaire que l'histoire ait connu, les peuples colonisés exprimèrent leurs aspirations à l’égalité et à l'auto-détermination.
Ainsi l’Algérie "française" connaissait, en ce jour du 8 mai 1945, des scènes de répression coloniale d’une extrême violence. Les célébrations se terminèrent  dans un bain de sang à Sétif, Guelma, et Kherrata, entraînant la mort d’environ 45 000 personnes.
 
Un passé toujours actuel
 
 
En France, le souvenir du 8 mai 1945 et plus généralement de la période de Vichy et de la collaboration avec les nazis demeure un sujet de débat et de clivage notamment dans la droite, mais aussi dans une partie de la gauche. 
 
Ainsi Giscard d'Estaing, alors président de la République, avait supprimé la commémoration du 8 mai à partir de 1975, sous prétexte de construction européenne.
Elle fut rétablie en 1981 par Mitterrand. 

Mais ce dernier a maintenu la fiction d'une non responsabilité des autorités françaises notamment dans la déportation des Juifs de France.
Il a dans ce cadre mis en œuvre, de 1987 à 1992, un hommage à Pétain auquel il ne mit fin qu'à la suite d'un important scandale face à la persistance de cette révérence si choquante.

A droite, c'est Sarkozy qui lança, dès sa campagne électorale de 2007, une offensive d'ampleur contre la "repentance" et contre la reconnaissance de la participation des autorités françaises à la Shoah. A peine élu, il  choisissait de boycotter la cérémonie du 8 mai 2007, pour ne pas se retrouver à côté de Chirac qui avait reconnu les responsabilités françaises dans la déportation des Juifs. 
A l'époque, Patrick Devedjian, alors dirigeant de premier plan de l'UMP, décédé depuis, en résumait ainsi les enjeux (dans le journal Le Monde du 10 avril 2007) : " La droite est sortie honteuse de la guerre. Depuis la Libération, la gauche exerce un magistère moral sur l'histoire, distribuant les bons et les mauvais points: à gauche le parti des fusillés, à droite les collaborateurs. Même Chirac n'a jamais dit qu'il était de droite, et Jospin n'a pas hésité à dire de la droite qu'elle était héritière d'un courant anti-dreyfusard, antisémite et raciste. Il (Sarkozy) a sorti nos valeurs de la réclusion, il redonne sa dignité à la  la droitisation de la société permet aujourd'hui ce réajustement idéologique qui anticipe la victoire politique".

Plus concrètement, il s'agissait alors pour la droite comme aujourd'hui de récupérer les thèmes et l'électorat du FNRN et donc de jouer sur le nationalisme. Sarkozy a sans cesse œuvré à légitimer  les thèses du Front National.
Macron a de son côté multiplié les lois répressives. Ses ministres dénoncent  un "islamo-gauchisme" inventé par les courants les plus réactionnaires de la droite. Cette épouvantail a pour vocation de discréditer ceux et celles qui s'opposent
Emmanuel Macron a aussi voulu rendre hommage à Pétain, lors du centenaire de la fin de la première guerre mondiale. Il a repris l’argumentation bien connue sur le « grand soldat » qui aurait ensuite fait « des choix funestes ». Face au scandale, il a du renoncer à cet hommage.
Sa dissolution de juin 2024 a failli ouvrir la voie du pouvoir au RN. Heureusement le sursaut unitaire à gauche et la mobilisation contre le RN ont stoppé le danger.
Mais le danger est plus présent que jamais et nous appelons à le combattre.
MEMORIAL 98
 
 
 
 

 
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15 février 2025 6 15 /02 /février /2025 13:32

 

Trump,
 
complice de Poutine
 
Solidarité avec l'Ukraine!
 
L’escalade de Trump contre l'Ukraine et son président Zelensky se produit à une vitesse apparemment stupéfiante.
Le duo fasciste TrumpMusk à la tête des États-Unis est complètement aligné sur la propagande du Kremlin.
Trump accuse même l'Ukraine d'avoir débuté la guerre et Zelensky d'être un " dictateur", sans formuler la moindre critique contre son son acolyte Poutine. Il reprend ainsi ses fameuses " vérités alternatives ", c'est à dire la mise en avant de mensonges ne présentant aucun caractère de réalité.

        Trump critique les Ukrainiens: c'est vous qui avez commencé la guerre

 
 

Nous faisons face à un projet de duopole impérialiste Trump-Poutine basé sur une combinaison d'accords politiques relevant du fascisme et de l'illibéralisme ( anti-démocratie, autoritarisme, anti-wokisme, destruction des médias indépendants) et de partage du monde, incluant des accords et répartitions économiques et militaires. 

Il s'agit entre eux d'une répétition de ce fut la conférence de Yalta de 1945, avec son partage de l'Europe. Cette fois-ci il s'agit du monde entier. 

Le projet trumpiste est soutenu par une fraction croissante des bourgeoisies dominantes y compris en Europe notamment en Allemagne mais aussi en France avec le rôle des oligarques d'extrême-droite Bernard Arnault, thuriféraire de Trump, Bolloré , Stiérin et de leurs poulains politiques
 L'escalade vertigineuse de Trump contre l'Ukraine et Zelensky renforce la nécessité  d'empêcher que la catastrophe ne se produise sur ce front crucial.

Nôtre soutien à l'Ukraine doit être plus fort que jamais comme le déclare l'intersyndicale à l'occasion du troisième anniversaire du début de la guerre d'agression

Solidarité avec l’Ukraine qui résiste !
Solidarité avec les travailleuses et travailleurs d’Ukraine !
Non à la guerre de Poutine ! Troupes russes hors d’Ukraine !
Libertés en Russie et au Belarus !
Pour la construction d’une paix juste et durable en Ukraine !

Ceux qui à gauche refusent de s'engager dans le soutien à l'Ukraine comme la France Insoumise et le Parti Communiste, trahissent les valeurs élémentaires de défense des opprimés contre les impérialismes.

 

 

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24 janvier 2025 5 24 /01 /janvier /2025 14:46

 

Rassemblement de mémoire et de mobilisation contre les héritiers du #nazisme.

Hommage aux victimes du nazisme au moment ou #Musk brandit impunément un salut #nazi et défend la peste brune #AfD en #Allemagne.

 

80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau

La date du 27 janvier marque l’anniversaire de la libération du camp et centre de mise à mort nazi d’Auschwitz-Birkenau par les troupes soviétiques le 27 janvier 1945. Elle a été officiellement proclamée, en novembre 2005, Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah par l’Assemblée générale des Nations Unies.

En cette année 2025, nous commémorons le 80e anniversaire de la fin de la 2e guerre mondiale avec la défaite du nazisme. Le « Reich de 1000 ans » promis par Hitler aura duré 12 ans. Il a eu néanmoins le temps de déclencher la 2e guerre mondiale et de mettre en œuvre la Shoah et le génocide des Tziganes. Le dernier camp est « libéré » le 8 mai 1945; il s’agit de Theresienstadt/Terezin, en Tchécoslovaquie.

Nous nous rassemblons pour rendre hommage aux victimes et pour marquer notre détermination à lutter contre toutes les extrêmes-droites et contre toute forme de racisme et d’antisémitisme.

C’est d’autant plus d’actualité au moment où en Europe même l’extrême-droite raciste et antisémite, mais aussi sexiste, lgbtqia+phobe et validiste se prépare à gouverner l’Autriche et à réaliser un score très important lors des élections en Allemagne le 23 février prochain. Dans ce dernier pays, on assiste à l’intervention d’Elon Musk en faveur du parti AFD, lequel banalise le nazisme et défend le projet d’expulsions massives de personnes issues de l’immigration, comme cela va être le cas aux Etats-Unis sur ordre de Donald Trump.

En France, on a pu assister récemment, lors de la mort de Jean-Marie Le Pen, à une opération de minimisation, voire d’enfouissement, de la longue série de déclarations antisémites et négationnistes de celui qui a fondé le FN avec d’anciens Waffen SS et des miliciens.

Signataires : Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes, SOS Racisme, Collectif Golem et LDH (Ligue des Droits de l’Homme), LICRA (Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme), MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), Memorial 98,

 

NI OUBLI, NI PARDON

Rassemblement de mémoire et de mobilisation contre les héritiers du nazisme

Lundi 27 janvier à 18h

devant le Jardin mémorial des enfants du Vél’ d’hiv’

7 Rue Nélaton Paris 15e ( M° Bir-Hakeim)

MEMORIAL 98

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9 janvier 2025 4 09 /01 /janvier /2025 00:28

 

Il y a 10 ans, les attentats meurtriers de Charlie et de l’Hypercacher

Il y a 10 ans, se déroulaient les tueries de Charlie, de l’Hypercacher et de Montrouge: nos pensées vont aux victimes de ces attentats djihadistes et antisémites, commis par des terroristes islamistes se réclamant d’Al-Quaïda, trois ans après les assassinats d’enfants juifs par Merah à Toulouse.

Nous avons été des millions à crier notre protestation face à ces tueries et notre solidarité envers les victimes, tout en rejetant la stigmatisation des populations musulmanes que l’extrême-droite désignait à la vindicte publique.

L’importance de la tuerie de Charlie a parfois éclipsé le fait que quatre personnes avaient été tuées dans un magasin d’alimentation cacher, parce que juives.

D’autres assassinats ont eu lieu, au Bataclan et dans tout Paris en novembre de la même année, contre des enseignants, contre des femmes juives.

Tous les racismes continuent de frapper. Les extrêmes droites progressent partout dans le monde.

La mémoire des événements de janvier 2015 doit être préservée. Ils font partie de ceux qui ont déterminé la création de notre mouvement, le RAAR (Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes).

Nous alertons sur la recrudescence des actes et  propos antisémites depuis le 7 octobre 2023, qui pourraient constituer le terreau de l'émergence de nouveaux attentats antisémites.

A l’occasion de cet anniversaire, le RAAR appelle à se rassembler pour lutter contre l’intolérance, l’antisémitisme et tous les racismes et à participer à un moment de mémoire à Paris le jeudi 9 janvier à 18H devant l’Hypercacher au 23 Avenue de la Porte de Vincennes. Nous y déposerons une gerbe en mémoire de toutes les victimes des attentats de janvier 2015.

Memorial 98, SOS-Racisme, Collectif Golem, UJRE, JJR, Union syndicale Solidaires s'associent à cet appel et au Rassemblement du 9 janvier.

Memorial 98

 

 

 

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27 octobre 2024 7 27 /10 /octobre /2024 20:26

 

Retrouvons nous le samedi 9 Novembre à 18 H devant le gymnase Japy (2 rue Japy 75011, métro Charonne) afin de rendre hommage aux victimes de la Nuit de Cristal nazie et de tous les génocides et d'affirmer notre détermination à combattre l'extrême-droite et toutes les idéologies de haine.

Memorial 98, avec ses partenaires et soutiens, organise pour la 11e année consécutive, un rassemblement en mémoire des victimes de la « Nuit de Cristal », pogrom d’État commis par les nazis le 9 novembre 1938, contre les Juifs d’Allemagne, d’Autriche et des Sudètes et vous invite à y participer.

Le gymnase Japy est un lieu particulier de mémoire puisque c’est là que furent parqués les Juifs raflés par la police de Vichy dès 1941, avant d’être déportés vers les camps d’extermination nazis.

Alors que les actes racistes et antisémites connaissent une augmentation vertigineuse en France et dans toute l'Europe, nous nous rassemblons afin de commémorer la Nuit de Cristal nazie qui annonçait la Shoah.
 
L'extrême-droite prospère en France, dans toute l'Europe, et au niveau mondial, en diffusant les poisons du racisme, de l'antisémitisme et du complotisme et en s'appuyant sur les dictatures, notamment celle de Poutine. Nous appelons plus que jamais à combattre cette avancée mortifère.   
Ce rassemblement est notamment soutenu par nos partenaires du collectif VAN (Vigilance Arménienne contre le Négationnisme)de  l'association Ibuka qui regroupe les rescapés du génocide des Tutsis au Rwanda ainsi que par le Réseau d'Actions contre l'Antisémitisme et tous les racismes,

Memorial 98

Nuit de Cristal: les SA, les SS et la Gestapo en action

                      Inscription nazie sur une vitrine brisée: " Juda ( Juif) crève"

Les nazis guettaient une occasion pour lancer une étape supplémentaire de ce qui deviendrait, selon leur terminologie, la « solution finale du problème juif en Europe».

Le premier acte en fut un vaste pogrom organisé dans tous les territoires sous domination allemande, destiné à terroriser les populations juives et à les forcer à émigrer.

L'attentat à Paris contre le conseiller d’ambassade allemand Vom Rath leur offrit un prétexte idéal.

Herschel Grynzspan était un jeune Juif polonais qui, le 7 novembre 1938, dans un geste de protestation contre le sort des Juifs en Allemagne et l'expulsion de milliers d'entre eux vers la Pologne, avait abattu à Paris le conseiller d'ambassade Vom Rath.

Hitler prépara alors une mise en scène destinée à démontrer que les Allemands du Grand Reich étaient menacés par les Juifs. Le quotidien officiel du parti nazi, le "Völkischer Beobatcher", dirigé par Goebbels, écrivit ainsi le 8 novembre, alors que Vom Rath était encore vivant :

 "… Il est clair que le peuple allemand tirera les conclusions de cette nouvelle action. On ne peut plus tolérer que des centaines de Juifs règnent encore à l'intérieur de nos frontières sur des rues entières de magasins, qu'ils peuplent nos lieux de distractions, que des propriétaires étrangers empochent l'argent des locataires allemands tandis que leurs frères de race incitent au-dehors à la guerre contre l'Allemagne et tuent des fonctionnaires allemands"

Parallèlement, dès le 8 novembre, les nazis prirent la précaution de confisquer chez les Juifs  tout objet que ceux-ci pourraient utiliser pour se défendre.

Lorsque Vom Rath décèda, le 9 novembre, l’organisation de la terreur était en place.

Au moment où la nouvelle parvient à Hitler, ce dernier se trouvait à Munich, avec la « vieille garde » des Sections d’assaut du parti nazi (SA). Ils étaient réunis comme chaque année pour commémorer la tentative de putsch nazi de 1923 qui a également eu lieu le 9 novembre.

Hitler quitta l'assemblée sans prononcer de discours et déclara:

"Il faut laisser le champ libre aux SA (Sections d'Assaut)"

C'est Goebbels, ministre de la Propagande, qui se chargea d'annoncer publiquement le décès de Vom Rath devant l'assemblée des SA, et également d'inciter au pogrom.

Les principaux chefs nazis quittent ensuite la réunion et téléphonent des instructions à leurs sections régionales.

Pour les troupes nazies, il s'agissait d’abord d'incendier les synagogues, sans laisser les pompiers intervenir, de détruire les magasins juifs et d’y apposer des pancartes "Mort à la juiverie internationale", ainsi que de tuer sur place les Juifs trouvés en possession d'une arme.

Dans le même temps, un message secret était diffusé depuis la direction de la Gestapo (police secrète d’Etat) de Berlin.

Pour la Gestapo, il s'agissait d'incendier les synagogues, mais d'empêcher les pillages, de mettre en lieu sûr les archives trouvées dans les synagogues, de préparer l'arrestation de 20 à 30 000 Juifs parmi les plus fortunés, de traiter avec une « extrême rigueur » les Juifs trouvés avec des armes.

Dans son Journal, Goebbels confirme qu'il présenta un rapport sur la situation à Hitler; ce dernier décida de laisser les manifestations se poursuivre et donc de faire retirer la police.

Goebbels commenta : « Les Juifs doivent sentir pour une fois la colère du peuple. »

Il décrivit ensuite précisément son action, motiva les indécis. Il fut ovationné par les dirigeants du parti. Tous se précipitèrent sur leurs téléphones. Le bataillon des SA « Hitler » partit attaquer les Juifs de  Munich.

Selon les directives de Goebbels, la seule réserve était de ne pas apparaître en tant qu'organisation officielle. La fiction de la « réaction populaire » devait être maintenue.

Aussi, les SA et les SS s'habillèrent en civil et passèrent à l'acte dès 1 heure de matin.

Du nord au sud de l'Allemagne, incluant l'Autriche et Sudètes annexées, synagogues, maisons communautaires, asiles de vieillards, hôpitaux juifs, maisons d'enfants, logements privés et magasins juifs subirent l'assaut.

Les synagogues furent pillées, saccagées, détruites, incendiées, sans que les pompiers n'interviennent, se contentant d'empêcher la propagation des incendies aux maisons alentour. Des groupes de SA attaquèrent les magasins juifs qui étaient facilement reconnaissables, depuis qu'une ordonnance nazie avait exigé que le nom du propriétaire soit peint en grandes lettres sur la vitrine. 

 

MEMORIAL 98

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