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L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.  

Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.

Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes

(Arménie, Rwanda, Shoah ...)

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Retrouvez aussi le quotidien de l'info antiraciste sur notre blog d'actus :

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28 janvier 2008 1 28 /01 /janvier /2008 00:45

 

Monument à Jedwabne

 

 


Actualisation du 5 décembre 2016

Nouvel acte de répression gouvernementale antisémite, cette fois-ci contre la directrice de l'Institut polonais de Berlin. Katarzyna Wielga-Skolimowska est limogée par le gouvernement polonais pour avoir trop soutenu le très beau film "Ida ", déjà critiqué par les médias gouvernementaux en mars dernier car considéré comme "pro-juif" (voir ici) . 

Le parti ultra-conservateur PiS au pouvoir en Pologne fait la chasse à ce qu'il nomme "la culture de la honte" ou de la repentance à l'égard de l'antisémitisme en Pologne pendant et après le deuxième guerre. Le symbole de cette traque est son attitude à l'encontre de l'historien Jan Gross.


MEMORIAL 98
 

 

Actualisation du 23 juillet

Le débat sur le massacre de Jedwabne et le pogrom de Kielce prennent un tour inquiétant, sous l'influence des dirigeants de la droite radicale au pouvoir .

Ainsi Anna Zalewska, ministre de l’Éducation nationale, a déclaré "ne pas pouvoir dire" qui était les criminels du pogrom à Kielce en 1946 ou dans la tuerie de Jedwabne, en 1941.

La mauvaise volonté manifestée par la ministre Zalewska n’est pas un événement isolé.

Jaroslaw Szarek, récemment nommé au poste de directeur de l'instance officielle "Institut de la mémoire nationale" (IPN), a immédiatement désigné "les Allemands" exclusivement lorsqu'il a été interrogé sur l'identité des assassins de Jedwabne, invalidant par la même occasion, les conclusions précédentes de l’IPN, une institution avec laquelle il collabore  pourtant depuis des années (voir ci-dessous). Ces déclarations font partie intégrante d'une forme de négationnisme à la polonaise qui défie ouvertement les faits historiques. 

Ces déclarations de responsables polonais, doivent être rapprochées de celles du président actuel Duda au cours de la dernière campagne présidentielle, a utilisé le massacre de Jedwabne, pour attaquer son adversaire, le président sortant.

Une "pétition de Jedwabne"  diffusée par Ewa Kurek, historienne d’extrême-droite de Lublin, demande que les corps des Juifs massacrés soient exhumés afin de déterminer comment ils ont été tués. Cette démarche de profanation des sépultures est soutenue par le maire actuel de Jedwabne.

Le parti PiS au pouvoir poursuit ainsi sa campagne révisionniste et antisémite.

 

Memorial 98

 

 

10 juillet 2016:

75e anniversaire du massacre des Juifs de Jedwabne, perpétré par leur voisins.

 

Selon divers historiens, de 340 à 1.500 Juifs ont été tués dans ce massacre commis le 10 juillet 1941.

Celui-ci a été perpétré par des Polonais sous l'instigation des Allemands, selon les conclusions d'une enquête réalisée en 2003 par l'Institut officiel polonais de la mémoire nationale (IPN).

Quelques centaines de personnes venues de Pologne et d'autres pays ont participé ce 10 juillet 2016 aux commémorations du massacre de ces Juifs  brûlés vifs dans une grange par leur concitoyens.

Les habitants de Jedwabne n'ont pas participé aux cérémonies, selon l'agence polonaise PAP.

Comme chaque année, des prénoms, des noms de famille, ainsi que les métiers des Juifs habitant Jedwabne avant juillet 1941 ont été lus publiquement.

Connu des historiens mais passé sous sllence, le massacre de Jewabne a été révélé au grand jour en 2000 par l'historien  d'origine polonaise Jan Tomasz Gross dans son livre "Les Voisins" (voir ci-dessous), provoquant un choc en Pologne et une campagne acharnée de la droite nationaliste contre Gross.

En 2001, le président polonais de l'époque Aleksander Kwasniewski avait demandé pardon "au noms de tous les Polonais" pour ce massacre.

Le gouvernement actuel du PiS rejette cette aproche et verse dans le négationnisme. Ainsi le président actuel Duda avait attaqué lors de la campagne présidentielle le président sortant Komorowski sur ses anciennes déclarations à propos du massacre de Jedwabne. M. Komorowski avait déploré que "la nation des victimes (polonaises) ait été aussi celle des coupables", ce qui, selon M. Duda, est faux.

 

 

Actualisation du 3 juillet 2016

 

 

70 ans après, jour pour jour, nous commémorons le pogrom de Kielce en Pologne le 4 juillet 1946. Lors de ce pogrom, déclenché par une rumeur antisémite, 42 Juifs furent assassinés et de nombreux autres blessés (voir ci-dessous).

Une pensée particulière pour l'historien Jan Gross qui a décrit ces crimes et qui subit une campagne antisémite de la part du gouvernement polonais actuel du PiS, après les intimidations dont il avait été victime en 2008 suite à la parution de son livre.

Memorial 98 réaffirme son soutien au Pr Gross et à tous ceux qui combattent pour la vérité historique sur les persécution antisémites en Pologne.

 

Memorial 98

 

Obsèques des victimes de Kielce



Le livre de l’historien polonais Jan Tomasz Gross "La Peur" (en polonais Strach), sorti dans les librairies polonaises le 11 janvier 2008, donne lieu à une campagne d’intimidation judiciaire et médiatique contre son auteur.

Il relate pourtant des faits établis et connus.

Les Juifs polonais rescapés - en toute petite proportion- de la Shoah ont été victimes d'un antisémitisme généralisé dans leurs pays au lendemain de la guerre  et ont subi une épuration ethnique violente.

Le régime stalinien de l’époque n’a rien fait pour combattre cette persécution qu’il attribuait uniquement à des « groupes fascistes ».

La hiérarchie catholique, demeurée très puissante,  est toujours restée marquée par son antisémitisme militant d’avant-guerre.
Le cardinal Hlond, qui dirigeait le clergé polonais après-guerre et a refusé à l’époque toute condamnation des violences antisémites, avait lui-même publié en février 1936 une « lettre pastorale » destinée à être lue dans toutes les Eglises, dénonçant les Juifs qui « combattent  l’Eglise catholique. Libres-penseurs, ils représentent l’avant-garde de l’athéisme du bolchevisme et de la révolution… Les Juifs propagent la littérature pornographique, commettent des fraudes, pratiquent l’usure et sont même impliqués dans l’esclavagisme… »

Cette atmosphère de persécution est bien connue et symbolisée par le pogrom de Kielce, le 4 juillet 1946. Quarante deux juifs rescapés de la Shoah y furent massacrés par la foule, après des rumeurs infondées selon lesquelles un enfant aurait été tué par des juifs. A cette époque les violences étaient quotidiennes. Des Juifs étaient précipités hors des trains, battus, assassinés.

Plusieurs livres ont rendu compte de cette période, dont en France l’ouvrage de Marc Hillel « le massacre des survivants » paru en 1985 (Plon).

C’est l’autorité et la reconnaissance internationales de Jan Gross, professeur à l’Université de Princeton qui poussent les autorités polonaises à recourir à l’intimidation. Son précédent ouvrage  publié, en 2000, "Les Voisins", traitait du massacre de Jedwabne perpétré en juillet 1941. Des centaines de Juifs y furent tués ou brûlés vifs par leurs voisins catholiques, en dehors de toute intervention directe des nazis. Il avait provoqué un débat national et entraîné des excuses officielles du président polonais (de gauche) de l’époque.

 
Le parquet de Cracovie a ouvert une enquête préliminaire pour vérifier si l'auteur ne s'est pas rendu coupable de "diffamation publique contre la nation polonaise", ce qui constitue un délit selon le code pénal polonais.
 
Amendé en octobre 2006, sous l'impulsion de la droite conservatrice des frères Kaczynski qui a été battue lors des récentes législatives ( et qui est revenue au pouvoir en 2015) , l'article 132 prévoit jusqu'à trois ans de prison pour "quiconque impute à la Nation polonaise la complicité, l'organisation ou la responsabilité de crimes communistes ou nazis".
Cette loi extravagante fait partie de l’arsenal répressif mis en place par le gouvernement de la droite radicale allié aux partis de l’extrême droite antisémite. Sa constitutionnalité est actuellement étudiée par la Cour suprême du pays (voir nos articles précédents sur la Pologne, notamment Brochure antisémite polonaise au Parlement européen 
Mais Jan Gross n’a pas l’intention de se laisser intimider.
Il a déclaré vouloir faire toute la lumière sur cette époque. Il est prêt à faire venir à la barre d’un éventuel procès des témoins, catholiques et juifs, qui décriront ce qui s’est passé exactement en Pologne après la guerre.
Jan Gross lui même a du quitter le pays en 1968 lors d’une nouvelle campagne antisémite menée par la bureaucratie stalinienne.

Peut on espérer que ce nouveau scandale  entraîne une réflexion de la société polonaise, de la jeunesse,  à propos de l’antisémitisme qui irrigue l’histoire politique et culturelle de ce pays ?

Mise à jour du 12 janvier 2017

En Pologne, à quelques kilomètres du camp d'Auschwitz, on peut acheter un étrange porte-bonheur afin de devenir riche : l’image d’un Juif qui tient une pièce d’argent.

Que signifie cette mise en scène de la figure du Juif, dans le contexte polonais d’après la Shoah ? Quelle est la part  des préjugés antisémites dans cette représentation?

La sociologue Ewa Tartakowsky en livre une interprétation profonde et puissante

 

Memorial 98



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commentaires

J
Merci pour les infos. Voilà juste ce que je cherchais. Il n'y a qu'à demander pour être servie !Blague à part, il est extrêmement important de donner une dimension européenne à notre dénonciation de l'antisémitisme. A force de me répéter, on va dire que je radote mais j'insiste.L'Europe a commis une erreur et une faute en intégrant des pays qui ne sont pas sortis de leurs errances antisémites. Puisque la mise au net n'a pas été faite avant, il reste à l'exiger après, sans rien céder, ni aujourd'hui, ni demain.  
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