Monument à Jedwabne
Actualisation du 5 décembre 2016
Nouvel acte de répression gouvernementale antisémite, cette fois-ci contre la directrice de l'Institut polonais de Berlin. Katarzyna Wielga-Skolimowska est limogée par le gouvernement polonais pour avoir trop soutenu le très beau film "Ida ", déjà critiqué par les médias gouvernementaux en mars dernier car considéré comme "pro-juif" (voir ici) .
Le parti ultra-conservateur PiS au pouvoir en Pologne fait la chasse à ce qu'il nomme "la culture de la honte" ou de la repentance à l'égard de l'antisémitisme en Pologne pendant et après le deuxième guerre. Le symbole de cette traque est son attitude à l'encontre de l'historien Jan Gross.
MEMORIAL 98
Actualisation du 23 juillet
Le débat sur le massacre de Jedwabne et le pogrom de Kielce prennent un tour inquiétant, sous l'influence des dirigeants de la droite radicale au pouvoir .
Ainsi Anna Zalewska, ministre de l’Éducation nationale, a déclaré "ne pas pouvoir dire" qui était les criminels du pogrom à Kielce en 1946 ou dans la tuerie de Jedwabne, en 1941.
La mauvaise volonté manifestée par la ministre Zalewska n’est pas un événement isolé.
Jaroslaw Szarek, récemment nommé au poste de directeur de l'instance officielle "Institut de la mémoire nationale" (IPN), a immédiatement désigné "les Allemands" exclusivement lorsqu'il a été interrogé sur l'identité des assassins de Jedwabne, invalidant par la même occasion, les conclusions précédentes de l’IPN, une institution avec laquelle il collabore pourtant depuis des années (voir ci-dessous). Ces déclarations font partie intégrante d'une forme de négationnisme à la polonaise qui défie ouvertement les faits historiques.
Ces déclarations de responsables polonais, doivent être rapprochées de celles du président actuel Duda au cours de la dernière campagne présidentielle, a utilisé le massacre de Jedwabne, pour attaquer son adversaire, le président sortant.
Une "pétition de Jedwabne" diffusée par Ewa Kurek, historienne d’extrême-droite de Lublin, demande que les corps des Juifs massacrés soient exhumés afin de déterminer comment ils ont été tués. Cette démarche de profanation des sépultures est soutenue par le maire actuel de Jedwabne.
Le parti PiS au pouvoir poursuit ainsi sa campagne révisionniste et antisémite.
Memorial 98
, perpétré par leur voisins.
Selon divers historiens, de 340 à 1.500 Juifs ont été tués dans ce massacre commis le 10 juillet 1941.
Celui-ci a été perpétré par des Polonais sous l'instigation des Allemands, selon les conclusions d'une enquête réalisée en 2003 par l'Institut officiel polonais de la mémoire nationale (IPN).
Les habitants de Jedwabne n'ont pas participé aux cérémonies, selon l'agence polonaise PAP.
Comme chaque année, des prénoms, des noms de famille, ainsi que les métiers des Juifs habitant Jedwabne avant juillet 1941 ont été lus publiquement.
Connu des historiens mais passé sous sllence, le massacre de Jewabne a été révélé au grand jour en 2000 par l'historien d'origine polonaise Jan Tomasz Gross dans son livre "Les Voisins" (voir ci-dessous), provoquant un choc en Pologne et une campagne acharnée de la droite nationaliste contre Gross.
En 2001, le président polonais de l'époque Aleksander Kwasniewski avait demandé pardon "au noms de tous les Polonais" pour ce massacre.
Le gouvernement actuel du PiS rejette cette aproche et verse dans le négationnisme. Ainsi le président actuel Duda avait attaqué lors de la campagne présidentielle le président sortant Komorowski sur ses anciennes déclarations à propos du massacre de Jedwabne. M. Komorowski avait déploré que "la nation des victimes (polonaises) ait été aussi celle des coupables", ce qui, selon M. Duda, est faux.
Actualisation du 3 juillet 2016
70 ans après, jour pour jour, nous commémorons le pogrom de Kielce en Pologne le 4 juillet 1946. Lors de ce pogrom, déclenché par une rumeur antisémite, 42 Juifs furent assassinés et de nombreux autres blessés (voir ci-dessous).
Une pensée particulière pour l'historien Jan Gross qui a décrit ces crimes et qui subit une campagne antisémite de la part du gouvernement polonais actuel du PiS, après les intimidations dont il avait été victime en 2008 suite à la parution de son livre.
Memorial 98 réaffirme son soutien au Pr Gross et à tous ceux qui combattent pour la vérité historique sur les persécution antisémites en Pologne.
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Obsèques des victimes de Kielce
Le livre de l’historien polonais Jan Tomasz Gross "La Peur" (en polonais Strach), sorti dans les librairies polonaises le 11 janvier 2008, donne lieu à une campagne d’intimidation judiciaire et médiatique contre son auteur.
Il relate pourtant des faits établis et connus.
Le régime stalinien de l’époque n’a rien fait pour combattre cette persécution qu’il attribuait uniquement à des « groupes fascistes ».
La hiérarchie catholique, demeurée très puissante, est toujours restée marquée par son antisémitisme militant d’avant-guerre.
Cette atmosphère de persécution est bien connue et symbolisée par le pogrom de Kielce, le 4 juillet 1946. Quarante deux juifs rescapés de la Shoah y furent massacrés par la foule, après des rumeurs infondées selon lesquelles un enfant aurait été tué par des juifs. A cette époque les violences étaient quotidiennes. Des Juifs étaient précipités hors des trains, battus, assassinés.
Plusieurs livres ont rendu compte de cette période, dont en France l’ouvrage de Marc Hillel « le massacre des survivants » paru en 1985 (Plon).
C’est l’autorité et la reconnaissance internationales de Jan Gross, professeur à l’Université de Princeton qui poussent les autorités polonaises à recourir à l’intimidation. Son précédent ouvrage publié, en 2000, "Les Voisins", traitait du massacre de Jedwabne perpétré en juillet 1941. Des centaines de Juifs y furent tués ou brûlés vifs par leurs voisins catholiques, en dehors de toute intervention directe des nazis. Il avait provoqué un débat national et entraîné des excuses officielles du président polonais (de gauche) de l’époque.
Cette loi extravagante fait partie de l’arsenal répressif mis en place par le gouvernement de la droite radicale allié aux partis de l’extrême droite antisémite. Sa constitutionnalité est actuellement étudiée par la Cour suprême du pays (voir nos articles précédents sur la Pologne, notamment Brochure antisémite polonaise au Parlement européen
Il a déclaré vouloir faire toute la lumière sur cette époque. Il est prêt à faire venir à la barre d’un éventuel procès des témoins, catholiques et juifs, qui décriront ce qui s’est passé exactement en Pologne après la guerre.
Jan Gross lui même a du quitter le pays en 1968 lors d’une nouvelle campagne antisémite menée par la bureaucratie stalinienne.
Peut on espérer que ce nouveau scandale entraîne une réflexion de la société polonaise, de la jeunesse, à propos de l’antisémitisme qui irrigue l’histoire politique et culturelle de ce pays ?
Mise à jour du 12 janvier 2017
En Pologne, à quelques kilomètres du camp d'Auschwitz, on peut acheter un étrange porte-bonheur afin de devenir riche : l’image d’un Juif qui tient une pièce d’argent.
Que signifie cette mise en scène de la figure du Juif, dans le contexte polonais d’après la Shoah ? Quelle est la part des préjugés antisémites dans cette représentation?
La sociologue livre une en interprétation profonde et puissante
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