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L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.  

Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.

Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes

(Arménie, Rwanda, Shoah ...)

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Retrouvez aussi le quotidien de l'info antiraciste sur notre blog d'actus :

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 18:57

 

Des visages de victimes au Mémorial du Génocide (Rwanda)

 


 

 

Génocide des Tutsi

 

C'est au génocide des Tutsi au Rwanda que revient le triste privilège d'ouvrir les commémorations du mois d'avril, au cours duquel est honorée la mémoire des victimes des trois génocides majeurs du XXe siècle : celui des Tutsi du Rwanda le 7 avril (date du début des massacres en avril 1994) celui de la Shoah le 19 avril (correspondant au début de la révolte du ghetto de Varsovie le 19 avril 1943) celui des Arméniens le 24 avril (correspondant aux premières arrestations des intellectuels arméniens à Constantinople/Istanbul en avril 1915).

Nous y associons les actions génocidaires en Bosnie à Srebrenica dont un des responsables, Radovan Karadzic vient enfin d'être condamné par le tribunal international de La Haye, au Darfour, le génocide nazi des Roms, les actions génocidaires du régime khmer rouge au Cambodge et la récente tentative d’extermination des Yézidis d’Irak par Daech, le premier des génocides du 20e siècle contre les peuples Herero et Nama ...

 

C'est en effet le le 7 avril 1994 que débutèrent au Rwanda les massacres qui allaient voir la mort d'au moins 900 000 personnes jusqu'à juillet de la même année : des individus définis comme Tutsi, constituant la majorité des victimes, mais aussi des Hutu opposés aux partisans de l'idéologie raciste dite "Hutu Power"

Memorial 98 appelle à participer aux initiatives de commémoration et de solidarité organisées dans différentes villes par nos partenaires de l'association de rescapés Ibuka et notamment à l'inauguration d'un Jardin de la Mémoire au Parc de Choisy (Paris 13ème) le 7 avril à 10h30.

D'une durée de cent jours, ce fut le génocide le plus bref et concentré de l'histoire et celui de la plus grande ampleur quant au nombre de morts par jour de tuerie.

Fruit d'une idéologie raciste mise en œuvre sur des décennies, ce génocide s'est appuyé, pour diffuser la haine, avant et pendant, sur une forme perverse d'humour, notamment à la Radio Télévision des Milles Collines, mais aussi sur les caricatures déshumanisantes de la propagande génocidaire .

Comme pour tous les projets génocidaires, celui-ci s'accompagne de campagnes négationnistes, de difficultés à faire reconnaître les responsabilités entre autres les responsabilités françaises et à faire vivre la mémoire. Il a fallu attendre 20 ans pour qu'enfin une stèle au Père Lachaise à Paris commémore ce génocide et encore 2 ans avant que soit inauguré le 7 avril prochain ce Jardin de la Mémoire .

Des progrès limités ont aussi été réalisés dans le domaine de la justice puisque enfin des génocidaires ont été jugés et condamnés en France. Ces procès doivent beaucoup à l’action de nos amis du Collectif des parties civiles pour le Rwanda qui poursuivent un combat incessant pour que le Parquet et les tribunaux jouent enfin leur rôle. En effet la justice demeure très partielle, lente et laborieuse. Des génocidaires présumés lui échappent.

Les habitants de nôtre pays ont un devoir particulier en ce qui concerne le Rwanda. En effet, une partie du combat est aujourd'hui celui de la pleine reconnaissance par l’État français de ses responsabilités. Cet État qui prétend parler en notre nom, persiste aujourd'hui à garder un silence complice sur l’implication de l’armée française dans le génocide des Tutsi.

Or le pouvoir Hutu extrémiste a reçu de manière continue et appuyée le soutien des autorités françaises tant au plan politique, militaire que financier, avant, pendant et après le génocide. Toute la vérité doit être faite au sujet de cette implication : tous les documents doivent être rendus publics.

 

 

Le scandale Charlie Hebdo

En ce 22e anniversaire, la commémoration en France se déroule dans une atmosphère particulière, suite à une très récente couverture scandaleuse de Charlie Hebdo, tournant en dérision le génocide et ses victimes.

Nous partageons l'indignation des membres d'Ibuka-France exprimée dans la lettre ouverte ci-dessous et nous nous associons à leur démarche:

 

"Lettre ouverte à Charlie Hebdo

Au nom de l’Association, Ibuka France, des rescapés et des victimes du génocide des Tutsi, je voudrais exprimer à la rédaction de Charlie Hebdo, l’indignation et l’écœurement que nous avons ressenti en découvrant la couverture du numéro 1236 daté du 30 mars 2016. Le chanteur Stromae y est représenté entouré de membres d’un corps déchiqueté avec, en haut de la page, le titre de sa chanson vedette, « Papa où t’es » ? Cet artiste est discret sur son histoire et ses origines mais personne n’ignore que celles-ci sont rwandaises et qu’elles ont été traversées par le génocide commis contre les Tutsi dans ce pays. A deux semaines exactement de la 22ème commémoration, une mise en scène qui prétend faire rire en superposant de manière macabre l’histoire du génocide et l’épreuve des attentats qui ont endeuillé la Belgique le 22 mars dernier relève de l’indigence morale que de la création humoristique. Elle est une injure à la mémoire des victimes et une honte pour un média qui, il y a un an, lorsqu’il a été attaqué – le mot est faible-, a reçu le soutien du monde entier. La liberté de penser et de créer que nous avons défendue aux côtés des autres et à laquelle nous demeurons attachés, n’autorise pas de rire de tout, y compris des morts et leurs orphelins. L’art ne peut être séparé du beau. Ce qui produit le dégoût et afflige l’innocent est une honteuse perversion du talent par un prétentieux.
A un moment où les rescapés tentent de préparer dans la douleur mais dans la dignité, la journée d’hommage à celles et ceux qui ont été assassinés dans des conditions effroyables, cette couverture est une ignoble provocation.

Nous exigeons qu’elle soit retirée et que de publiques excuses soient exprimées avant le 7 avril prochain.

Marcel Kabanda
Président d’Ibuka France"

Cette profanation montre à quel point le combat pour la mémoire des génocides et de leurs victimes demeure d'actualité.

 

Des condamnations historiques et attendues

Les commémorations d'avril se produisent cette année quelques jours après deux événements historiques dans la sphère juridique internationale de lutte contre les génocides et les crimes contre l'Humanité.

Il s'agit d'une part du jugement de Radovan Karadzic le 24 mars. L’ancien chef politique des Serbes de Bosnie est ainsi jugé « pénalement responsable » du génocide à Srebrenica par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) de La Haye et condamné à quarante ans de prison.

Cette condamnation qui constitue un aboutissement, intervient néanmoins plus de vingt ans après le massacre génocidaire de Srebrenica et le siège sanglant de Sarajevo.

Le 11 juillet 1995, alors que les milices serbes de Bosnie approchent de l'enclave de Srebrenica, des dizaines de milliers de civils musulmans prennent la route de Potocari, à 8 kilomètres de distance de la ville. C'est là qu'est basé le quartier général du bataillon néerlandais de soldats de la Force de protection des Nations unies (Forpronu). Quatre cent cinquante casques bleus y sont chargés d'assurer la protection des quelque 40 000 habitants de Srebrenica, en majorité des Musulmans .

Quand les miliciens serbes de Bosnie commencent à séparer les hommes des femmes, les "Casques bleus" le voient et laissent faire. Les hommes sont entassés dans des cars et seront exécutés. 8.000 hommes sont tués et jetés dans les fosses communes par les forces serbes. Ce massacre a été, à juste titre, qualifié de génocide par la Cour Internationale de Justice et par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). L'ordre écrit donné en amont plusieurs mois en avance, puis sa réalisation par le tri et la séparation des hommes ainsi que leur extermination massive, "industrielle", portent les caractères du génocide. Srebrenica constitue le dernier génocide du vingtième siècle, qui en connut tant.

Quelques jours auparavant le 21 mars une autre décision historique était rendue par la Cour pénale internationale (CPI) contre le chef de milices Jean-Pierre Bemba. Ses milices ont utilisé le viol comme arme de guerre en Centrafrique (motif de la condamnation) et au Congo. Il s'agit d'un un tournant capital dans la lutte en faveur de la justice et de l'obligation de rendre des comptes pour les victimes de violences sexuelles dans le monde. C'est en effet la première fois que la CPI condamne quelqu'un pour le viol utilisé comme arme de guerre, et la première fois qu'elle prononce une condamnation fondée sur le principe de la responsabilité du commandant. Cette décision de justice comporte un avertissement clair : l'impunité pour violences sexuelles en tant qu'arme de guerre ne doit pas être tolérée. Il reste à voir comment cette condamnation se traduira sur le terrain et comment les instances internationales veilleront à son application.

 

 

Génocide des Arméniens: toujours le négationnisme d'Etat.

 

Les opérations militaires en cours de la part de l'Azerbaïdjan contre la région arménienne du Nagorny-karabakh donnent un aspect dramatique à la situation. 

Une année après le centenaire du génocide des Arméniens, qui a donné lieu à d'importantes mobilisations et cérémonies mais aussi à des provocations de la part de Erdogan, nous faisons toujours face au négationnisme de l’État turc. Celui-ci  refuse non seulement de reconnaître qu’il y a eu un génocide organisé envers les Arméniens, mais fait aussi pression dans le monde entier afin que cette reconnaissance n’ait pas lieu.

Les gouvernements turcs successifs mènent en effet un négationnisme d'Etat utilisant des moyens humains et financiers considérables, visant à intimider les universitaires, les journalistes et le monde associatif.

En France, les historiens, les journalistes, les responsables associatifs, les hommes politiques, dès lors qu’ils travaillent hors des sentiers balisés par l’historiographie officielle de l’Etat turc, s’attirent des pressions, des menaces, des insultes et des appels à la haine, diffusés à grande échelle sur Internet. Ce négationnisme étatique trouve aussi des relais chez des responsables politiques et des historiens disposant d'un fort pouvoir institutionnel. C'est le cas de l'académicien Pierre Nora, à qui le mémorial de la Shoah à hélas confié en septembre dernier le soin de prononcer l'allocution d'une cérémonie de mémoire.

 

 

Attaques contre la mémoire de la Shoah 

La mémoire de la Shoah est en butte en permanence aux offensives des antisémites et négationnistes dont les plus actifs dans le pays sont Dieudonné, officiellement caractérisé par la justice belge comme diffuseur de thèses nazies et son compère Soral. Ce dernier sera d'ailleurs jugé le 6 avril pour avoir appelé à "finir le boulot" de l'extermination des Juifs, à l'occasion d'une remise de décoration à Beate et Serge Klarsfeld. Il retrouvait ainsi les accents de Dieudonné souhaitant que le journaliste Patrick Cohen soit exterminé dans une chambre à gaz.

C'est de Pologne que vient aussi l'alerte. La mémoire de la Shoah est y actuellement confrontée  à une offensive du gouvernement ultra réactionnaire du PiS. Celui-ci a déjà  renoué  avec l'antisémitisme caractéristique du  chauvinisme qu'il a déjà mis en œuvre de 2005 à 2007, sous la direction du premier ministre de l'époque Jaroszlaw Kaczynski , chef incontesté du parti PiS. Il  a ainsi décidé de retirer la décoration de l'ordre du mérite au Pr Gross, historien  spécialiste de la Shoah. Ce dernier a notamment démontré que des Polonais ont participé au massacre des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale.

 

 

Universalisme de la lutte contre le négationnisme et le racisme

Ces différents génocides ont des liens profonds entre eux car dans tous les cas les populations promises à l’extermination ont été d’abord été discriminées, stigmatisées, accusées de tous les maux, mises en cause comme préparant des plans hostiles aux pouvoirs autoritaires en place. Elles ont désignées comme ennemies, regroupées, marquées et « étiquetées » sous différentes formes et enfin conduites à l’extermination ou massacrées sur place. Le génocide est l’aboutissement de décennies, voire de siècles, de discriminations.

La possibilité de réaliser un génocide et d’échapper à la punition correspondant à l’horreur de cette entreprise a aussi constitué un puissant facteur d’encouragement pour les génocidaires successifs. Les nazis eux-mêmes trouvaient une stimulation dans la manière dont le génocide arménien demeurait impuni : « Mais qui se souvient encore du massacre des Arméniens ? » déclarait ainsi Hitler dans une allocution aux commandants en chef de l'armée allemande le 22 août 1939, quelques jours avant l'invasion de la Pologne.

Un autre point commun à ces 3 génocides est la négation de leur horreur, dans le cadre d’une solidarité avec ceux qui ont perpétré le génocide. Nous luttons contre ce phénomène très organisé, mis en place par les génocidaires eux mêmes et qui constitue avec l’impunité une incitation à de nouveaux massacres. Le but des génocidaires, en tout temps et en tout lieu, ne consiste pas seulement à assassiner les vivants, mais aussi à nier à tout jamais leur existence. C’est pour cette raison que les négationnismes sont consubstantiels aux génocides. En niant, il ne s’agit pas seulement d’une tentative faite par les assassins pour échapper aux conséquences de leurs crimes. Au même titre que les massacres physiques de masse, la négation est au service au service du but final : effacer de l’histoire et de l’humanité une partie des hommes et des femmes qui la constituent

Les combats contre les génocides ainsi que l’impunité de leurs auteurs et le négationnisme sont plus que jamais au cœur de nôtre action. C'est également par la lutte quotidienne contre le racisme et les discriminations que nous construisons le barrage qui doit empêcher d'autres génocides.

MEMORIAL 98

Mise à jour du 6 avril 2017

 

Le 7 avril marque le début du génocide des Tutsi du Rwanda et des "jours de sang" du mois d'avril:

C'est à ce génocide que revient en effet le triste privilège d'ouvrir les commémorations du mois d'avril, au cours duquel est honorée la mémoire des victimes des 3 génocides majeurs du XXe siècle : celui des Tutsi du Rwanda le 7 avril (date du début des massacres en avril 1994) celui de la Shoah le 19 avril (correspondant au début de la révolte du ghetto de Varsovie le 19 avril 1943) celui des Arméniens le 24 avril (correspondant aux premières arrestations des intellectuels arméniens à Constantinople/Istanbul en avril 1915).

Nous y associons le premier génocide du XXe siècle commis en 1904 par l'Allemagne impériale  contre les peuples Herero et Nama en Afrique australe,  les actions génocidaires en Bosnie à Srebrenica , au Darfour, le génocide des Roms, les actions génocidaires du régime khmer rouge au Cambodge et la récente tentative d’extermination des Yézidis d’Irak par Daech...

Alors qu'un parti héritier du fascisme et du nazisme se se présente en France comme une alternative crédible, il est plus que jamais déterminant de rappeler ce à quoi mènent les doctrines de l'exclusion et de la haine.

 

MEMORIAL 98

 

 

 

Actualisation du 4 décembre 2016

 

 

 

Le génocidaire Simbikangwa  voit sa condamnation confirmée en appel

La justice française a confirmé samedi 3 décembre en appel la condamnation à 25 ans de réclusion criminelle de Pascal Simbikangwa, premier présumé génocidaire à avoir été jugé en France en lien avec le génocide des Tutsi en 1994. Le procès avait débuté le 3 février 2014

Après six semaines de débats, l’ex-capitaine Simbikangwa, 56 ans, a été reconnu coupable de génocide et complicité de crime contre l’humanité, comme en première instance en 2014 et comme l’avait demandé l’accusation.

Les avocats des cinq associations parties civiles sont sortis de la salle sous les applaudissements des militants présents. Simon Foreman, l’avocat du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), a salué la « confirmation d’une décision qui est juste » : « ça légitime le combat qu’on mène depuis 20 ans, sans qu’on en tire aucune gloire ».

Nous saluons à nouveau le combat acharné du CPCR  afin d'obtenir enfin le jugement de génocidaires réfugiés en France.

 

MEMORIAL 98

 

 

 

 

Actualisation du 18 octobre 2016

Succès au Sénat pour la pénalisation du génocide des Tutsi mais pas pour celui des Arméniens.

 

Le Sénat s'est prononcé en faveur du rétablissement de l'article 38 ter de la Loi "Égalité et Citoyenneté" permettant de poursuivre les négationnistes des génocides - dont le génocide arménien nous dit-on - et crimes contre l'humanité tels que l'esclavage ( voir aussi notre actualisation du 4 juillet dernier) .

Étonnamment, les commentateurs de ce vote se sont focalisés sur le génocide arménien en laissant entendre qu'il s'agissait d'une ouverture contre les négationnistes.

Ils oublient de préciser que seuls seront poursuivis les négationnistes d'un crime jugé par une juridiction française ou internationale. Or il est bien connu que le génocide arménien n'a jamais été jugé par ce type de juridiction.

Pour les crimes qui ne pourront pas entrer dans la la case "jugement français ou international", il faudra alors remplir une autre condition : "la négation, la minoration ou la banalisation de ces crimes" devront être accompagnées d'"une incitation à la violence ou à la haine".

Or, il est tout à fait habituel  de nier un génocide ou un crime contre l'humanité sans proférer des "propos violents ou haineux". C'est même la spécialisation des négationnistes les plus pervers qui se présentent avec le masque de l'historien : ce sont les plus prolifiques, les plus influents et les plus dangereux. Ceux-là resteront certainement hors du champ d'application de la loi.

Seule (grande) satisfaction : si le Conseil Constitutionnel n'invalide pas cet article avant sa promulgation, la Loi Égalité et Citoyenneté (qui - en l'occurrence - ne mérite pas son nom) donnera la possibilité de poursuivre les négationnistes du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, génocide qui a fait, pour sa part, l'objet d'un jugement international.

Nos partenaires du  Collectif VAN analysent ci-dessous le vote du 14 octobre 2016.

Avec eux nous poursuivons le combat pour la pénalisation du négationnisme, pour la vérité et le justice.

Nous nous retrouverons ensemble le 9 novembre prochain avec le Collectif VAN et Ibuka afin de commémorer pour la 3e année consécutive l’anniversaire du pogrom nazi de la Nuit de Cristal qui a eu lieu le 9 novembre 1938 (Rendez-vous à partir de 18h devant le Gymnase Japy 2 rue Japy 75011 Paris) 

Memorial 98

 

Mise à jour du 6 juillet 2016

Les 2 génocidaires des Tutsi en procès en Paris (voir ci-dessous), Tito BARAHIRA et Octavien NGENZI, sont tous les deux reconnus coupables de génocide et de crime contre l’humanité. Ils sont condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité.

Memorial 98 prend acte que justice est ainsi faite et rend hommage à ses partenaires du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR) qui ont joué un rôle-clé pour imposer ces procès. Le combat contre le négationnisme et l'impunité se poursuit.

 

Memorial 98

 

 

Mise à jour du 4 juillet 2016 :

 

Enfin la pénalisation du négationnisme des Arméniens et des Tutsi?

 

L'amendement de l'article 38ter du projet de loi Égalité et Citoyenneté, voté à l'unanimité à l'Assemblée nationale le 1er juillet 2016, a suscité l'émotion et la joie dans les rangs des associations défendant la mémoire des victimes du génocide arménien de 1915 et des Tutsi du Rwanda et au-delà, auprès des  combattants contre les négationnismes dans le monde entier.

Attendu depuis des décennies pour permettre d'opposer la force de la loi française au puissant négationnisme d'État de la Turquie (voir ci-dessous), ce texte étend en effet la pénalisation du négationnisme au génocide des Arméniens, comme à celui des Tutsi, comme dans le cas de la Shoah, ainsi qu'au déni de l'esclavage.

Nous partageons l'enthousiasme qui prévaut, mais certaines faiblesses du texte nous paraissent inquiétantes selon l'analyse de nos partenaires du collectif VAN.

Elle concernent certaines formulations de cet texte, qui font référence à des génocides jugés et reconnus devant un tribunal français ou une cour internationale

Or le génocide arménien n'a été jugé ni devant un tribunal français ni une cour internationale. Les seuls procès qui se sont tenus en 1919 pour juger les criminels Jeunes-Turcs ont eu lieu à Constantinople (Turquie). En revanche le génocide des Tutsi a déjà été jugé par le  Tribunal pénal international pour le Rwanda.

 


On y retrouve également un délit de négationnisme à deux vitesses : les associations arméniennes ne pourront acter en justice qu'en apportant à chaque fois la preuve que le négationniste du génocide arménien tient un discours incitant à la haine ou à la violence, alors que cela est considéré comme acquis pour la négation des autres crimes contre l'humanité.

Nous demeurons donc vigilants, avec nos partenaires du Collectif VAN et de Ibuka.

 

Memorial 98

 

Mise à jour du 16 mai 2016:

 

Génocide des Tutsi: alors que se poursuit à Paris le procès des 2 présumés génocidaires (voir ci-dessous ), c'est de Suède que vient un jugement qui devrait constituer un exemple. Un Suédois d'origine rwandaise a été condamné lundi 16 mai à la prison à perpétuité pour génocide et crimes de guerre, une peine assortie du versement de dommages et intérêts à une quinzaine de victimes rwandaises. «Même en tenant compte du fait que le génocide s'est déroulé il y a 22 ans, ce type de crime est si grave que la peine doit être la perpétuité», a estimé le tribunal dans un communiqué.
Claver Berinkidi, 61 ans, habite en Suède depuis 2002 et a été naturalisé suédois en 2012. En 2007, il avait été condamné par contumace par un tribunal rwandais à 30 ans de prison.

 

Memorial 98

 

Mise à jour du 9 mai 2016:

 

Rwanda: événement important, à partir du mardi 10 mai et pendant plusieurs semaines, deux présumés génocidaires, Octavien Ngenzi et de Tito Barahira, sont jugés à Paris. Ils sont tous deux accusés de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre pour des massacres de Tutsi commis dans la préfecture de Kibungo, dans l’est du Rwanda. ll avait fallu attendre vingt ans avant que la France se décide enfin, l'an dernier, à juger l’un des acteurs du génocide de 1994 au Rwanda, réfugié sur son territoire. Le « capitaine » Pascal Simbikangwa avait alors été condamné à vingt-cinq ans de prison à l’issue d’un procès qualifié d’historique, parce qu’il s’agissait d’une première judiciaire en France. Nos partenaires du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR) ont  joué un rôle-clé pour imposer ces procès. Memorial 98 soutient le CPCR .

 


C’est la ténacité des militants du CPCR qui a conduit Octavien Ngenzi et Tito Barahira devant les juges du pôle génocide et crimes contre l’humanité. Le premier a été localisé et arrêté en 2010 à Mayotte, où il demandait un statut de réfugié politique, sous une fausse identité. Le second a été retrouvé dans la banlieue de Toulouse, où il vivait tranquillement depuis plusieurs années avec sa famille.
 

A la veille de l’ouverture de ce deuxième procès rwandais, Alain Gauthier, président du CPCR exprime donc une satisfaction mêlée d’une forme « d’impatience » vis-à-vis de la justice française et de ce pôle génocide et crimes contre l’humanité créé en 2012. Ses trois juges sont en effet « submergés de dossiers, une trentaine », selon M. Gauthier. Aucune instruction n’est close, personne n’est actuellement détenu. « Ce n’est pas demain qu’il y aura un troisième procès », regrette-t-il.
La création de ce pôle avait pourtant nourri des espoirs, aujourd’hui déçus « Aujourd’hui, dans un contexte où les moyens budgétaires de la justice sont limités, l’accent est mis sur les affaires de terrorisme, de corruption et de lutte contre l’impunité. Les dossiers rwandais sont démonétisés », analyse l'avocat des droits de l'homme Me Bourdon.

 

Un procès à suivre avec attention. Il s'ouvre alors que l'ombre du crime contre l'humanité plane sur le Burundi, limitrophe du Rwanda, dans lequel le pouvoir a recours au poison identitaire et ethnique, comme le montre l'arrivée récente d'un personnage inquiétant.

 

Un nazi auprès du président du Burundi: inquiétude.

Alors que les crimes à composante anti-Tutsi se multiplient dans ce pays limitrophe du Rwanda, on apprend qu'un vétéran néo-nazi belge, Luc Michel, est nommé conseiller du président, élu frauduleusement en juin dernier, Pierre Nkurunziza. Luc Michel a trempé dans bon nombre de groupes fascistes, dont la tristement célèbre FANE, ouvertement nazie. Il a été actif auprès du régime Khadafi.

Son arrivée au Burundi signifie un durcissement du régime déjà impliqué dans de nombreux assassinats, comme Memorial 98 l'avait indiqué en mai dernier. L' intervention de l'ONU et de l'Union africaine deviennent urgentes, avant que réapparaissent les massacres.

 

 

 

MEMORIAL 98

 

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6 avril 2015 1 06 /04 /avril /2015 01:25

 

Actualisation du 3 mars 2016 : Memorial 98 salue la mémoire du psychiatre rwandais Naasson Munyandamutsa, qui vient de mourir à l'âge de 58 ans à Kigali. Ce médecin a joué un rôle très important dans la prise en charge des rescapés du génocide des Tutsi de 1994, au cours duquel la quasi totalité de sa propre famille fut massacrée.
 

Pour de nombreux survivants marqués par l’horreur, il a représenté une aide immense. A un mois de la commémoration du génocide le 7 avril, nous adressons des condoléances particulières à nos amis de l'association de rescapés du génocide Ibuka-France.

Memorial 98

 

Le mois d’avril voit se dérouler la commémoration de 3 génocides majeurs du XXe siècle : celui des Tutsi du Rwanda le 7 avril (date du début des massacres en avril 1994) celui de la Shoah le 19 avril (correspondant au début de la révolte du ghetto de Varsovie le 19 avril 1943) celui des Arméniens le 24 avril (correspondant aux premières arrestations des intellectuels arméniens à Constantinople/Istanbul en avril 1915).

Nous y associons notamment les actions génocidaires en Bosnie à Srebrenica dont le 20e anniversaire aura lieu en juillet prochain, au Darfour, le génocide des Roms, les actions génocidaires du régime khmer rouge au Cambodge et la récente tentative d’extermination des Yézidis d’Irak par Daech...

Ces différents génocides ont des liens entre eux car dans tous les cas les populations promises à l’extermination ont été d’abord été discriminées, stigmatisées, accusées de tous les maux, mises en cause comme préparant des plans hostiles aux pouvoirs autoritaires en place, puis désignées comme ennemies, regroupées, marquées et « étiquetées » sous différentes formes et enfin conduites à l’extermination ou massacrées sur place. Le génocide est l’aboutissement de décennies, voire de siècles, de discriminations.

La possibilité de réaliser un génocide et d’échapper à la punition correspondant à l’horreur de cette entreprise a aussi constitué un puissant facteur d’encouragement pour les génocidaires successifs. Les nazis eux-mêmes trouvaient une stimulation dans la manière dont le génocide arménien demeurait impuni : « Mais qui se souvient encore du massacre des Arméniens ? » déclarait ainsi Hitler dans une allocution aux commandants en chef de l'armée allemande le 22 août 1939, quelques jours avant l'invasion de la Pologne.

Un autre point commun à ces 3 génocides est la négation de ce qui s’est passé, dans le cadre d’une solidarité avec ceux qui ont perpétré le génocide. Nous luttons contre ce phénomène très organisé, mis en place par les génocidaires eux mêmes et qui constitue avec l’impunité une incitation à de nouveaux massacres. Le but des génocidaires, en tout temps et en tout lieu, ne consiste pas seulement à assassiner les vivants, mais aussi à nier à tout jamais leur existence. C’est pour cette raison que les négationnismes sont consubstantiels aux génocides. En niant, il ne s’agit pas seulement d’une tentative faite par les assassins pour échapper aux conséquences de leurs crimes. Au même titre que les massacres physiques de masse, la négation est au service au service du but final : effacer de l’histoire et de l’humanité une partie des hommes et des femmes qui la constituent.

Cette année avec le centenaire du génocide des Arméniens, nous faisons face au négationnisme d'un appareil d’Etat. Il s’agit de l’Etat turc, qui non seulement refuse de reconnaître qu’il y a eu un génocide organisé envers les Arméniens, mais fait aussi pression dans le monde entier afin que cette reconnaissance n’ait pas lieu.

Les gouvernements turcs successifs mènent en effet un négationnisme d'Etat utilisant des moyens humains et financiers considérables, visant à intimider les universitaires, les journalistes et le monde associatif.

L’une des armes du gouvernement turc consiste à faire plier ses opposants par des procès qui peuvent déboucher sur des dommages financiers colossaux (aux Etats-Unis, les sommes se chiffrent même en millions de dollars) ou au moins sur une perte de temps et d’énergie importante pour les personnes poursuivies.

En France, les historiens, les journalistes, les responsables associatifs, les hommes politiques, dès lors qu’ils travaillent hors des sentiers balisés par l’historiographie officielle de l’Etat turc, s’attirent des pressions, des menaces, des insultes et des appels à la haine, diffusés à grande échelle sur Internet. Ce négationnisme étatique trouve aussi des relais chez des responsables politiques, y compris à gauche et notamment chez Robert Badinter.

On l’a aussi vu lorsque le Sénat et l’Assemblée nationale, pourtant majoritairement à gauche (le Sénat est repassé à droite depuis) ont multiplié les difficultés avant de voter le loi pénalisant la négation du génocide arménien. Celle-ci fut ensuite rejetée par le Conseil Constitutionnel.

Nous en sommes donc à la même situation de blocage, 14 ans après que le Parlement ait reconnu ce génocide. L’exigence de justice et de défense contre le négationnisme d’Etat demeure donc entière, un siècle après la déportation et l’extermination sur les routes de Turquie. À l’occasion de ce centenaire, une grande commémoration aura lieu en Turquie même le 24 avril. De son côté, le gouvernement turc provoque en organisant le 23 et 24 une commémoration du 100e anniversaire de la bataille de Gallipoli, qui a vu les troupes dirigées par Mustafa Kemal Atatürk résister à l’invasion franco-britannique dans les Dardanelles. Le président turc Erdogan a de plus insulté le président arménien en l’invitant à participer à cette commémoration, organisée afin de détourner l’attention de celle du génocide.

Rwanda

Le 20e anniversaire du génocide des Tutsi, qui s’est déroulé durant l’année 2014 au Rwanda, a vu une très importante activité de mémoire. De très nombreux débats, colloques et expositions ont marqué ce 20e anniversaire. Un symbole en est l’inauguration d’une stèle du souvenir à Paris, dans le cimetière du Père-Lachaise. Pour obtenir ce petit monument il a fallu des années de demandes  et des combat des rescapés, représentés par l’association Ibuka ( qui signifie « Souviens-toi » dans la langue rwandaise ) ainsi que de ceux qui les ont soutenus. L’exigence demeure d’un réel lieu de mémoire dans l’espace public ; l’engagement pris dans ce sens par Anne Hidalgo, maire de Paris, lors de l’inauguration de la stèle le 31 octobre dernier, doit être tenu. Des progrès ont aussi été réalisés dans le domaine de la justice puisque enfin des génocidaires ont été jugés et condamnés en France. Ces procès doivent beaucoup à l’action de nos amis du Collectif des parties civiles pour le Rwanda qui poursuivent un combat incessant pour que la justice joue enfin son rôle.

Les habitants de nôtre pays ont un devoir particulier en ce qui concerne le Rwanda. En effet, une partie du combat est aujourd'hui celui de la pleine reconnaissance par l’État français de ses responsabilités. Cet Etat qui prétend parler en notre nom, persiste aujourd'hui à garder un silence complice sur l’implication de l’armée française dans le génocide des Tutsi.

Or le pouvoir rwandais a reçu de manière continue et appuyée le soutien des autorités françaises tant au plan politique, militaire que financier, avant, pendant et après le génocide. Toute la vérité doit être faite au sujet de cette implication : tous les documents doivent être rendus publics. De ce point de vue la prochaine mutation statutaire du juge Trévidic est une mauvaise nouvelle. Il a fait franchir une étape capitale à la recherche de la vérité en allant enquêter sur place à Kigali et en rompant avec les efforts mensongers du juge Bruguière concernant le début du génocide.

Nous appelons à participer aux cérémonies de commémoration du génocide des Tutsi, à l’appel d’Ibuka-France et Belgique dont le détail figure sur le blog d'actualités de Memorial 98, l'Info Antiraciste

Les combats contre l’impunité et le négationnisme sont plus que jamais au cœur de nôtre action. C'est aussi dans lutte quotidienne contre le racisme et les discriminations que nous construisons le barrage qui doit empêcher d'autres génocides.

Notre site a publié de très nombreux articles sur les génocides des Arméniens, des Tutsi et contre le négationnisme en général.

Le moteur de recherche situé en haut et à droite de cet article vous permet de les retrouver.

MEMORIAL 98

 

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1 novembre 2014 6 01 /11 /novembre /2014 14:09

 

Le vendredi 31 octobre était enfin inaugurée au cimetière du Père Lachaise une stèle commémorative du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, en présence de la maire de Paris et d'élus locaux.

Les prises de parole des Tutsi, du président et du vice-président de l’association "Ibuka", sont reproduites plus bas; leur écoute apporte une leçon précieuse de courage, de dignité, de combativité et d'humanité.

Parmi ces prises de paroles, celle d'Alain Ngirinshuti, rescapé du génocide des Tutsi et vice-président d’Ibuka  a raconté un chemin.

Celui qu’il a parcouru, après le génocide, pour revoir sa maison, celle de sa famille assassinée. Un chemin où il fallait faire attention aux chiens qui rôdaient autour des cadavres. Il raconte un mur, le seul resté debout de la maison familiale rasée et transformée en terrain de football. Un mur comme seule trace de la vie avant le génocide. Il raconte les vêtements, ceux de sa sœur assassinée, portés déjà par l’enfant d’un voisin.

Ce que nous transmet Alain Nigirinshuti n’est pas la compréhension de ce qu’il a vécu, car nous ne pouvons pas saisir la réalité d’une marche bordée par les corps assassinés. Mais il nous fait toucher du doigt le sens du combat pour la mémoire, de son incarnation dans une stèle à Paris. C’est un autre chemin, celui parcouru pour arriver jusqu’à cette stèle, dont il dit qu’elle sera aussi ce qui permet de se souvenir qu’il y a eu un temps et un monde avant le génocide.

 

Le but des génocidaires, en tout  temps et en tout lieu, ne consiste pas seulement à assassiner les vivants, mais aussi à nier à tout jamais leur existence. C’est pour cette raison que les négationnismes sont consubstantiels aux génocides. En niant, il ne s’agit pas seulement d’une tentative faite par les assassins pour échapper aux conséquences de leurs crimes.

Au même titre que les massacres physiques de masse, la négation est au service au service du but final : effacer de l’histoire et de l’humanité une partie des hommes et des femmes qui la constituent.

 

C’est cette volonté persistante de destruction qui rend si importante et universelle les combats pour la mémoire, et si difficiles ces combats.

 

Il aura fallu quatre ans depuis la demande faite par les rescapés pour que soient installés au Père-Lachaise cette simple pierre et les mots qui y sont gravés. Il s’est écoulé vingt ans depuis le génocide, mais la chape de plomb qui entoure le rôle joué par la France dans ce génocide est encore très pesante. Au point que le gouvernement a osé boycotter l'inauguration de cette stèle et assumer ainsi une absence honteuse et indigne de la démocratie.

 

Alain Ngirinshuti a évoqué le rôle du médecin français qui l'a sauvé, lui et 300 autres enfants, et qui a refusé de quitter le Rwanda tant qu'ils étaient menacés par les génocidaires. Voilà ce qu'a pu faire un seul Français au cœur de la tuerie. Cet exemple illustre a contrario la responsabilité immense que portent les responsables politiques et militaires de notre pays dans la mort de centaines de milliers de personnes.

 

Voilà pourquoi Ibuka et l'ensemble des rescapé Tutsi doivent être soutenus  par nous tous. Voilà pourquoi, en notre nom, il faut exiger encore et toujours la vérité et le respect pour les victimes , les rescapéEs et les descendantEs. Voilà pourquoi, la stèle dévoilée aujourd'hui en présence de la maire de Paris, ne doit être qu'un premier pas. Voilà pourquoi la solidarité remarquable des associations pour la mémoire des génocides commis contre les Juifs et les Arméniens doit être un exemple à suivre. Pour que demain, s'ouvre un lieu de mémoire et de savoir sur le génocide des Tutsi. Pour que demain, le souvenir du génocide de 1994 soit commémoré dans l'espace public et pas seulement dans un cimetière.

 

Le combat contre tous les génocidaires est universel. Mais nous, habitants de ce pays avons un devoir particulier en ce qui concerne le Rwanda. En effet une partie du combat est aujourd'hui celui de la pleine reconnaissance de ses responsabilités par l’État français, alors que celui-ci, qui prétend parler en notre nom, persiste aujourd'hui à garder un silence forcément complice.

 

Voir aussi :

Rwanda : la honte du gouvernement français

Rwanda : Une claque aux négationnistes

 

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