Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.  

Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.

Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes

(Arménie, Rwanda, Shoah ...)

_______________________________________

__________________________________________

Retrouvez aussi le quotidien de l'info antiraciste sur notre blog d'actus :

__________________________________________________________    

________________________________________________________

Sur les réseaux sociaux : 

    

____________________________________________

_____________________________________________

 

Pour correspondre avec nous, nous proposer des articles ou des informations,

pour toute question : 

contact@memorial98.org

______________________________________________________________________________________________

________________________________________________________________________________

6 avril 2015 1 06 /04 /avril /2015 01:25

 

Actualisation du 3 mars 2016 : Memorial 98 salue la mémoire du psychiatre rwandais Naasson Munyandamutsa, qui vient de mourir à l'âge de 58 ans à Kigali. Ce médecin a joué un rôle très important dans la prise en charge des rescapés du génocide des Tutsi de 1994, au cours duquel la quasi totalité de sa propre famille fut massacrée.
 

Pour de nombreux survivants marqués par l’horreur, il a représenté une aide immense. A un mois de la commémoration du génocide le 7 avril, nous adressons des condoléances particulières à nos amis de l'association de rescapés du génocide Ibuka-France.

Memorial 98

 

Le mois d’avril voit se dérouler la commémoration de 3 génocides majeurs du XXe siècle : celui des Tutsi du Rwanda le 7 avril (date du début des massacres en avril 1994) celui de la Shoah le 19 avril (correspondant au début de la révolte du ghetto de Varsovie le 19 avril 1943) celui des Arméniens le 24 avril (correspondant aux premières arrestations des intellectuels arméniens à Constantinople/Istanbul en avril 1915).

Nous y associons notamment les actions génocidaires en Bosnie à Srebrenica dont le 20e anniversaire aura lieu en juillet prochain, au Darfour, le génocide des Roms, les actions génocidaires du régime khmer rouge au Cambodge et la récente tentative d’extermination des Yézidis d’Irak par Daech...

Ces différents génocides ont des liens entre eux car dans tous les cas les populations promises à l’extermination ont été d’abord été discriminées, stigmatisées, accusées de tous les maux, mises en cause comme préparant des plans hostiles aux pouvoirs autoritaires en place, puis désignées comme ennemies, regroupées, marquées et « étiquetées » sous différentes formes et enfin conduites à l’extermination ou massacrées sur place. Le génocide est l’aboutissement de décennies, voire de siècles, de discriminations.

La possibilité de réaliser un génocide et d’échapper à la punition correspondant à l’horreur de cette entreprise a aussi constitué un puissant facteur d’encouragement pour les génocidaires successifs. Les nazis eux-mêmes trouvaient une stimulation dans la manière dont le génocide arménien demeurait impuni : « Mais qui se souvient encore du massacre des Arméniens ? » déclarait ainsi Hitler dans une allocution aux commandants en chef de l'armée allemande le 22 août 1939, quelques jours avant l'invasion de la Pologne.

Un autre point commun à ces 3 génocides est la négation de ce qui s’est passé, dans le cadre d’une solidarité avec ceux qui ont perpétré le génocide. Nous luttons contre ce phénomène très organisé, mis en place par les génocidaires eux mêmes et qui constitue avec l’impunité une incitation à de nouveaux massacres. Le but des génocidaires, en tout temps et en tout lieu, ne consiste pas seulement à assassiner les vivants, mais aussi à nier à tout jamais leur existence. C’est pour cette raison que les négationnismes sont consubstantiels aux génocides. En niant, il ne s’agit pas seulement d’une tentative faite par les assassins pour échapper aux conséquences de leurs crimes. Au même titre que les massacres physiques de masse, la négation est au service au service du but final : effacer de l’histoire et de l’humanité une partie des hommes et des femmes qui la constituent.

Cette année avec le centenaire du génocide des Arméniens, nous faisons face au négationnisme d'un appareil d’Etat. Il s’agit de l’Etat turc, qui non seulement refuse de reconnaître qu’il y a eu un génocide organisé envers les Arméniens, mais fait aussi pression dans le monde entier afin que cette reconnaissance n’ait pas lieu.

Les gouvernements turcs successifs mènent en effet un négationnisme d'Etat utilisant des moyens humains et financiers considérables, visant à intimider les universitaires, les journalistes et le monde associatif.

L’une des armes du gouvernement turc consiste à faire plier ses opposants par des procès qui peuvent déboucher sur des dommages financiers colossaux (aux Etats-Unis, les sommes se chiffrent même en millions de dollars) ou au moins sur une perte de temps et d’énergie importante pour les personnes poursuivies.

En France, les historiens, les journalistes, les responsables associatifs, les hommes politiques, dès lors qu’ils travaillent hors des sentiers balisés par l’historiographie officielle de l’Etat turc, s’attirent des pressions, des menaces, des insultes et des appels à la haine, diffusés à grande échelle sur Internet. Ce négationnisme étatique trouve aussi des relais chez des responsables politiques, y compris à gauche et notamment chez Robert Badinter.

On l’a aussi vu lorsque le Sénat et l’Assemblée nationale, pourtant majoritairement à gauche (le Sénat est repassé à droite depuis) ont multiplié les difficultés avant de voter le loi pénalisant la négation du génocide arménien. Celle-ci fut ensuite rejetée par le Conseil Constitutionnel.

Nous en sommes donc à la même situation de blocage, 14 ans après que le Parlement ait reconnu ce génocide. L’exigence de justice et de défense contre le négationnisme d’Etat demeure donc entière, un siècle après la déportation et l’extermination sur les routes de Turquie. À l’occasion de ce centenaire, une grande commémoration aura lieu en Turquie même le 24 avril. De son côté, le gouvernement turc provoque en organisant le 23 et 24 une commémoration du 100e anniversaire de la bataille de Gallipoli, qui a vu les troupes dirigées par Mustafa Kemal Atatürk résister à l’invasion franco-britannique dans les Dardanelles. Le président turc Erdogan a de plus insulté le président arménien en l’invitant à participer à cette commémoration, organisée afin de détourner l’attention de celle du génocide.

Rwanda

Le 20e anniversaire du génocide des Tutsi, qui s’est déroulé durant l’année 2014 au Rwanda, a vu une très importante activité de mémoire. De très nombreux débats, colloques et expositions ont marqué ce 20e anniversaire. Un symbole en est l’inauguration d’une stèle du souvenir à Paris, dans le cimetière du Père-Lachaise. Pour obtenir ce petit monument il a fallu des années de demandes  et des combat des rescapés, représentés par l’association Ibuka ( qui signifie « Souviens-toi » dans la langue rwandaise ) ainsi que de ceux qui les ont soutenus. L’exigence demeure d’un réel lieu de mémoire dans l’espace public ; l’engagement pris dans ce sens par Anne Hidalgo, maire de Paris, lors de l’inauguration de la stèle le 31 octobre dernier, doit être tenu. Des progrès ont aussi été réalisés dans le domaine de la justice puisque enfin des génocidaires ont été jugés et condamnés en France. Ces procès doivent beaucoup à l’action de nos amis du Collectif des parties civiles pour le Rwanda qui poursuivent un combat incessant pour que la justice joue enfin son rôle.

Les habitants de nôtre pays ont un devoir particulier en ce qui concerne le Rwanda. En effet, une partie du combat est aujourd'hui celui de la pleine reconnaissance par l’État français de ses responsabilités. Cet Etat qui prétend parler en notre nom, persiste aujourd'hui à garder un silence complice sur l’implication de l’armée française dans le génocide des Tutsi.

Or le pouvoir rwandais a reçu de manière continue et appuyée le soutien des autorités françaises tant au plan politique, militaire que financier, avant, pendant et après le génocide. Toute la vérité doit être faite au sujet de cette implication : tous les documents doivent être rendus publics. De ce point de vue la prochaine mutation statutaire du juge Trévidic est une mauvaise nouvelle. Il a fait franchir une étape capitale à la recherche de la vérité en allant enquêter sur place à Kigali et en rompant avec les efforts mensongers du juge Bruguière concernant le début du génocide.

Nous appelons à participer aux cérémonies de commémoration du génocide des Tutsi, à l’appel d’Ibuka-France et Belgique dont le détail figure sur le blog d'actualités de Memorial 98, l'Info Antiraciste

Les combats contre l’impunité et le négationnisme sont plus que jamais au cœur de nôtre action. C'est aussi dans lutte quotidienne contre le racisme et les discriminations que nous construisons le barrage qui doit empêcher d'autres génocides.

Notre site a publié de très nombreux articles sur les génocides des Arméniens, des Tutsi et contre le négationnisme en général.

Le moteur de recherche situé en haut et à droite de cet article vous permet de les retrouver.

MEMORIAL 98

 

Partager cet article
Repost0

commentaires