Sarkozy explore les voies d'une alliance avec le Front National; les déclarations de son plus ancien et plus proche conseiller Hortefeux sur la proportionnelle le confirment après tant d'autres gestes et notamment son appel pour que Le Pen obtienne des signatures d'élus.
Dans sa volonté réaffirmée de réhabiliter "la fierté nationale " et notamment les bienfaits de la colonisation, Sarkozy en vient à réécrire l'histoire du nazisme et de la collaboration.
Ainsi dans le discours de Nice ci-dessous il récuse toute "repentance", jettant d'ailleurs aux orties le dscours de Chirac en 1995 qui reconnaissait la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs.
Nicolas Sarkozy à Nice
Vendredi 30 mars 2007
....Je veux redonner à tous les Français la fierté d'être Français.
Je veux leur dire qu'ils auront à choisir entre ceux qui assument toute l'Histoire de France et les adeptes de la repentance qui veulent ressusciter les haines du passé en exigeant des fils qu'ils expient les fautes supposées de leur père et de leurs aïeux.
Je suis de ceux qui pensent que la France n'a pas à rougir de son histoire. Elle n?a pas commis de génocide. Elle n'a pas inventé la solution finale. Elle a inventé les droits de l'Homme et elle est le pays du monde qui s'est le plus battu pour la liberté.
Je veux dire que durant la guerre tous les Français n'ont pas été pétainistes, qu'ils y a eu aussi les héros de la France libre et de la résistance, que si certains Français ont dénoncé des Juifs à la Gestapo, d'autres, beaucoup plus nombreux, les ont aidés au péril de leur vie, que des mères ont caché des enfants juifs parmi leurs propres enfants.
Je veux dire que dans les colonies, tous les colons n'étaient pas des exploiteurs, qu'il y avait parmi eux beaucoup de gens courageux qui avaient travaillé dur toute leur vie, qui n'avaient jamais exploité personne, qui avaient construit des routes, des hôpitaux, des écoles, qui avaient enseigné, qui avaient soigné, qui avaient planté des vignes et des vergers sur un sol aride, qui ne devaient rien qu'à eux-mêmes, qui avaient beaucoup donné à une terre où ils étaient nés et qui un jour n'ont eu le choix qu'entre la valise et le cercueil. Ils ont tout perdu.
Je veux qu'on les respecte...
Je veux que la France reconnaisse sa dette, vis-à-vis des harkis et des supplétifs d'Indochine et qu'elle l'honore. C'est une question d'honneur et l'honneur pour moi c?est encore une vertu cardinale pour un homme comme pour une nation.
Je veux dire aux Français que le 22 avril et le 6 mai, ils auront à choisir entre ceux qui sont attachés à l'identité nationale et qui veulent la défendre et ceux qui pensent que la France a si peu d'existence qu'elle n'a même pas d'identité.
Dans le fameux dialogue philosophique et "génétique" avec M. Onfray (Philosophie- Magazine) Sarkozy insiste:
Tout est mensonge dans cette explication qui tend à opposer deux peuples alors que ce sont des systèmes politiques d'oppression qui sont en cause.
Celui ci n'est pas venu au pouvoir par les élections mais par la violence et en raison de la tragique division de la gauche. Ainsi lors des derniers scrutins de 1932, à la présidentielle du 13 Mars Hitler a obtenu 30,1% et a été battu au deuxième tour par Hidenburg, lors des législatives de Juillet 1932, au summum de sa poussée le parti nazi a obtenu 37,4 % mais lors des législatives de Novembre 1932 (les dernières élections libres) il retombe à 33,1 en perdant 2 millions de voix. La nomination de Hitler comme chancelier en Janvier 1933 ne doit donc rien à une victoire électorale. C'est le début de la destruction des libertés, accelérée par l'incendie du Reichstag.
La déportation des Juifs de France n'est pas le fait "d'individus qui ont dénoncé à la Gestapo" mais d'un système dans lequel le régime de Vichy a eu toute sa part en instituant dès Octobre 1940 le statut d'exclusion des Juifs, en mettant ses fonctionnaires au service de la déportation et en décidant la déportation des enfants. C'est encore le spectre de Papon qui rôde.
Voir aussi nos précédents articles
MEMORIAL 98