I have a dream...
Le camp républicain et ses multiples relais n'ont pas lésiné sur les attaques personnelles contre Obama.
Le droit de vote effectif des Noirs du Sud (Voting Rights Act /Loi sur les droits de vote) n'est promulgué qu'en 1965, cent ans plus tard.
Alors qu'en principe les Noirs américains disposaient du droit de vote depuis 1870, celui-ci demeurait virtuel dans certains Etats du Sud, car subordonné à la réussite d'un test de type scolaire exigeant, auquel la plupart des Noirs échouaient. De plus, une taxe était souvent requise avant de voter ; la plupart des Noirs n'avaient pas les moyens de la payer.
Le Voting Rights Act supprima ces restrictions et permit enfin à toute la population noire de voter, même si elle se heurte encore à de nombreux obstacles discriminatoires, notamment dans les Etats du sud.
C'est donc une véritable révolution démocratique qui se déroule sous nos yeux et qui ne manquera pas de produire des effets dans la conscience de nombre de ceux qui sont aujourd'hui soumis à une oppression.
La popularité d'Obama auprès des populations du monde entier est à la mesure du bouleversement que représente son élection après huit années de présidence Bush, totalement désavouée par ce choix.
L'élection d'Obama constitue aussi un retour sur les événements du 11 Septembre 2001. Les attentats criminels puis la croisade de Bush et Cheney ont entraîné la guerre d'Irak et de graves remises en cause des droits démocratiques.
Le faux-ami français d'Obama
Sarkozy fait mine de se féliciter du choix des urnes, alors qu'il avait manifesté une forte adhésion à la politique de Bush, aujourd'hui censurée par l'élection d'un opposant à la guerre en Irak.
Ses courtisans osent même faire le parallèle entre la « rupture » promise lors de sa campagne présidentielle et celle que représente Obama. Il s'agit pour eux de faire oublier ce que fût l'axe stratégique de Sarkozy : gagner les électeurs du Front National en flattant leur xénophobie, c'est-à-dire l'inverse exact de ce qui vient de se passer aux Etats-Unis.
Un livre très récemment paru « Histoire secrète de la droite, 1958-2008 »(Plon) rappelle.
On y lit notamment :
« Patrick Buisson (voir notre article précédent France-Tunisie: la manipulation sarkozyste décryptée ) a, sinon inventé, en tout cas formalisé la stratégie gagnante dont le candidat avait l'intuition : attirer, dès le premier tour, les électeurs du Front national. Sarkozy suivra fidèlement la théorie :«Pour nous, l'élection de 2007 se jouera sur les électeurs de Le Pen. On les prend, on gagne. On les prend pas, on perd », confie-t-il, avant même la campagne, à D. de Villepin...
8 mars 2007, face à la remontée de S. Royal dans les intentions de vote du second tour, une prompte décision s'impose. Pourquoi ce "coup de mou"que rien ne laissait présager ? L'analyse lui est fournie, une fois de plus, par Patrick Buisson, lors d'une réunion convoquée d'urgence :
Nicolas est en train de se notabiliser, attaque Buisson. J'y vois la conséquence du choix de S. Veil pour présider le comité de soutien.
Puis, s'adressant à Sarkozy comme si les autres n'étaient pas là :
- Tu as percé parce que tu incarnes une transgression par rapport aux tabous de la politique traditionnelle. Il faut, sans tarder, envoyer un signal fort à toutes les couches nouvelles qui ont déjà basculé dans ton camp ou qui sont prêtes à le faire. Or, le tabou des tabous, c'est l'immigration. La transgression majeure, elle est là. Pas ailleurs. Il faut en remettre un coup sur le thème de l'identité nationale. Le silence, alors, est à couper au couteau. Seul Guaino intervient pour soutenir Buisson. Puis, après un nouveau silence, Sarkozy lui-même :
Patrick a raison. Je vais proposer la création d'un ministère de l'Identité nationale. Quant à Simone, je la gère. Elle doit comprendre. Elle comprendra."
Entre le Pen et Obama, la "rupture" sarkozyste a opté depuis longtemps.
Il reste maintenant à tout faire pour que l'espoir issu de la principale métropole mondiale permette de combattre efficacement partout le racisme et les discriminations.
Actualisation du 13 novembre 2016
Nous pensons aux conséquences négatives pour la population des USA, notamment les femmes, les Afro-américains qui vont subir encore plus de violences, les immigrés et tant d'autres...
Les forces racistes se trouvent encouragées, comme le symbolise la satisfaction du Ku Klux Klan et des néo-nazis, qui ont fait campagne pour lui.
D'ores et déjà les actes et paroles racistes sont en forte augmentation aux USA, comme lors du Brexit en Grande-Bretagne
En France, ce sont sans surprise les Le Pen et le FN qui exultent ainsi que les "Trumpistes" de la droite, dont Sarkozy et le président des LR, Laurent Wauquiez.