Les élections régionales constituent une défaite pour le droite, mais on assiste aussi à un remontée relative du Front national.
A l’heure actuelle de nombreux pays d’Europe de l’Ouest sont confrontés à une extrême-droite active et puissante.
C’est le cas notamment en Italie, en Autriche, aux Pays Bas, au Danemark, en Belgique, en Suisse, en Norvège ...
Ces partis, plus ou moins relookés, concentrent leur agitation sur la défense de l’identité nationale et la dénonciation des musulmans et des immigrés..
Ils ont connu une victoire importante lors du référendum suisse sur les minarets (voir Suisse : nouvelle victoire de l’extrême-droite. )
Dans plusieurs pays la droite traditionnelle cherche la voie d’une alliance avec ces partis parfois nommés "populistes".
En France, la droite entretient depuis 30 ans des rapports ambigus avec le FN, depuis que l’UMP de l’époque s’est alliée avec le Front National lors de l’élection municipale de Dreux en Septembre 1983. Chirac avait alors approuvé cette alliance.
Dans le projet sarkozyste, l’heure est à la récupération des thèmes du Front national.
Une fois de plus c’est Jean Claude Gaudin qui vend la mèche en déplorant (cité par le Figaro du 16 Mars) : «Il est clair que le débat sur l'identité nationale a profité davantage au FN qu'à nous.»
Ce dirigeant historique de la droite ne regrette pas d’avoir, dans le cadre du grandébat mis en scène par Eric Besson, évoqué le « déferlement des musulmans sur la Canebière ». Il regrette simplement de ne pas en avoir profité électoralement. (voir notamment Gaudin: l'impensé colonial )
C’est un condensé de l’orientation de la droite.
Sarkozy, Hortefeux, Besson Morano et tant d’autres n’ont aucun scrupule à accentuer les déchirures et à désigner les immigrés, les musulmans comme la source des problèmes du pays, mais ils veulent en tirer les dividendes.(voir Sarkozy et le Front National: une liaison dangereuse
Des "collègues" du FN à la tête de l'UMP
Au delà de la mise en scène sur la burqua, le sort des femmes soumises à l’oppression leur est totalement indifférent, ainsi que le montre le sort de celles d’entre elles qui se révoltent contre des violences subies et se retrouvent expulsées du territoire. La jeune Najlae Lhimer expulsée vers le Maroc a ainsi du son retour à la campagne des associations (voir la campagne de la Cimade contre le double violence faite aux femmes étrangères www.cimade.org/minisites/niunenideux)
Lors de la campagne des régionales, c’est encore une fois la burqua qui a constitué le seul thème « populaire » de la campagne UMP.
Le cas Copé
Le président du groupe UMP désire se positionner comme une alternative à Sarkozy. Or il vient de commettre un acte symbolique en intégrant dans son mouvement « Génération France.fr » le sénateur Jacques Blanc .
Celui-ci est en effet un de ceux qui, lors des régionales de 1998, ont fait alliance avec le Front National. Suite à un accord en bonne due forme, Blanc a été élu président de la région Languedoc-Roussillon (contre Frêche !) et à géré la région avec l’extrême droite pendant 6 ans.
Copé connaît évidemment très bien la trajectoire de Blanc , qui avait été à l’époque vivement dénoncé par une partie de la droite. La gestion avec un parti raciste et négationniste ne constitue pas à ses yeux une tâche rédhibitoire.
Parallèlement il se positionne comme le héraut de l'interdiction de la burqa, ce qui lui vaut d'ailleurs à chaque fois de faire exploser l'applaudimètre des auditoires UMP.
La montée en puissance de Marine Le Pen, débarrassée éventuellement des oripeaux du négationnisme et de l’antisémitisme paternels, ouvre-t-elle la perspective d’une nouvelle alliance de la droite et de l’extrême droite ?
Le danger en est grand.
Mémorial 98