Celui qui prétend punir les maires considérés comme insuffisamment répressifs a un passé de compagnonnage avec le Front National. Ainsi, lors de la grande vague d’alliances entre la droite et le FN dans les conseils régionaux en avril 1998 Eric Woerth : quand il s’alliait avec le Front National, Qui joue avec le fascisme ? , Estrosi a mené une bataille acharnée pour une telle alliance en région PACA.
Sa tentative a finalement échoué face à la résistance de dirigeants locaux de la droite, tel François Léotard, ainsi que par la révélation de ces manœuvres secrètes.
Dans un entretien au média d'extrême-droite "Minute" en date du 11 mars 1998, Estrosi avait d’ailleurs annoncé la couleur en déclarant :
« Dire "moi je suis là pour empêcher M. Le Pen d'exercer des responsabilités parce qu'il est xénophobe" ne me semble pas la meilleure méthode pour être crédible et efficace».
En effet c’est le chef du FN qui était tête de liste de son parti dans la région et qui aurait accédé à la présidence régionale.
Cet épisode, à la recherche d’une alliance avec le dirigeant antisémite et négationniste, n’empêche pas Estrosi de se présenter comme un « grand ami » de la communauté juive; il avait été jusqu’à déclarer en Novembre 2007 que «Sarkozy est le candidat naturel des électeurs juifs».
Il agit en fait dans l’esprit celui qui fut son mentor et initiateur.
L’histoire politique de Estrosi a débuté sous les auspices de Jacques Médecin, le très à droite - et très corrompu - maire de Nice ; il a été rangé parmi les « bébés Médecin » et a bénéficié de son appui, y compris après la fuite de ce dernier vers l'Uruguay 1990 pour éviter les foudres de la justice française qui finira par le faire extrader, pour le juger et le condamner.
Ainsi le 24 octobre 1991, M. Médecin envoya un appel de soutien à M. Estrosi depuis son exil : «…Je vous dis: faites confiance à ces hommes et à ces femmes qui se sont rassemblés aujourd'hui autour de M. Estrosi… »
Médecin soutenait l’apartheid en Afrique du Sud et il se trouvait à la lisière du Front National dont il avait déclaré, dans l’organe de celui-ci National Hebdo, partager « 99,9 % des idées ».
Avant sa fuite, il avait en 1990 réagi violemment au refus des membres de la communauté juive niçoise de cautionner son rapprochement avec Le Pen. Il avait attaqué les «Israélites qui ne refusaient jamais un cadeau»; il justifia ainsi cette diatribe, sur un mode clientéliste: « J'étais de toutes les fêtes de la communauté, de tous leurs défilés, de toutes leurs manifestations. Mes propos ont été déformés, délibérément. En parlant, j'évoquais un problème de politesse. Et l’on m'a lynché dans le monde entier. »
Estrosi symbolise les dirigeants de la droite dure du Midi, tournés vers la glorification de l’Algérie française et qui ont recyclé massivement les responsables locaux de l’extrême droite.
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