Le Métropolite (équivalent d’un évêque ) orthodoxe Serafim Mentzelopoulos du Pirée s’est lancé le 21 Décembre dans une violente diatribe antisémite, antimaçonnique et négationniste sur la principale chaîne de télévision du pays, Mega TV, lors d’une interview matinale.
Il a accusé le "sionisme international" d’être à l’origine des problèmes financiers de la Grèce et a dénoncé un « complot judéo-maçonnique » destiné à asservir la Grèce et l'orthodoxie chrétienne.
Il a aussi accusé le « sionisme international » de chercher à détruire la cellule familiale en encourageant les familles monoparentales et le mariage homosexuel (voir pour la même thématique Interdire les listes de Dieudonné ? ).
Lorsque l'animateur de l’émission lui a demandé : « Pourquoi êtes-vous en désaccord avec la politique d'Hitler ? S'ils font tout cela, n'était-ce pas une raison de les (Juifs) brûler ?, » le Métropolite a répondu : « Adolf Hitler était un instrument du sionisme international et a été financé par la célèbre famille Rothschild dans le seul but de convaincre les Juifs de quitter les terres d'Europe et d’aller en Israël pour établir le nouvel Empire. » Le prélat reprend ainsi les formules négationnistes les plus extrêmes, qui englobent la nazisme et ses chefs dans le "complot sioniste".
Il a ensuite déclaré que des Juifs comme « Rockefeller (sic!), Rotchschild et Soros dominent le système bancaire international qui contrôle la mondialisation. »
Le Métropolite Anthimos de Salonique a aussi fait des déclarations dans ce sens, ce qui dans cette ville produit une résonnance particulièrement sinistre.
Salonique, que l’on nommait la « Jérusalem des Balkans » , capital du judaïsme sépharade et du ladino, comptait plus de 55000 Juifs avant la Shoah ; 54000 furent expédiés dans les camps d'extermination nazis. Près de 98 % de la population juive totale de cette ville connut ainsi la mort durant la guerre. Seul le judaïsme polonais connut un taux de destruction plus important.
Depuis des années en Grèce la littérature antisémite et néo-nazie circule librement; c’est le cas notamment des « Protocoles des sages de Sion ».
La tradition antisémite de la droite nationaliste grecque s’appuie sur l’Eglise orthodoxe et a aussi contaminé une partie de la gauche de ce pays (voir Grèce: première condamnation d'un néo-nazi
Grèce : défaite contre le négationnisme )
La religion orthodoxe est la religion d’Etat. Son puissant clergé est au premier rang de l’exclusion des minorités religieuses (Juifs, musulmans, catholiques) et nationales (Albanais, Macédoniens…) ainsi que du soutien aux criminels de guerre serbes, au nom de la fraternité orthodoxe.
Les immigrés sont particulièrement maltraités et privés de droits. L’exercice du culte musulman est quasiment impossible.
A travers ses déclarations antisémites, le clergé orthodoxe tente de dénaturer la mobilisation sociale du peuple grec contre l'austérité qui lui est imposée.
MEMORIAL 98