Le rapport annuel de la Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI) est paru le 8 juillet dernier .
Nous en publions des extraits ci-dessous.
Ce rapport officiel, issu du Conseil de l’Europe, qui regroupe 47 pays, met en cause les responsables politiques du continent en indiquant :
« … L’opinion publique, dont l’attitude négative est alimentée par un discours politique de plus en plus xénophobe, rend les immigrés responsables du chômage et de la détérioration de la sécurité…. »
Ce rapport semble avoir été écrit presque sur mesure pour les gouvernement français et italien, pour Sarkozy et Berlusconi.
Ces régimes ont multiplié les initiatives désignant les populations étrangères et les minorités comme responsables des problèmes de leurs pays.
Le gouvernement français a de plus mis en place un « ministère de la xénophobie » dit de l’identité nationale et lancé une campagne officielle sur le même thème. Il comporte en son sein un ministre condamné par la justice pour injure raciale et s’apprête à faire passer une loi criminalisant le port du niquab islamique.
(voir notamment
Hortefeux : la honte de la République
A supprimer : le ministère de l'Identité nationale
Hortefeux : le retour du refoulé
Europe: contre l'enfermement des étrangers
Identité nationale : comment l’idée vint à Eric Besson
Les derniers scandales français en date, qui méritent de figurer dans le rapport, portent sur les Roms et sur les visas:
La destruction à Saint Denis le 6 juillet du campement Rom du Hanul, qui existait depuis 10 ans, après avoir signé une convention avec la municipalité locale. Cette expulsion est parfaitement illégale, dans la mesure où aucune décision de justice n’a été notifiée aux personnes concernées. Il s’agit d’un exploit du préfet Lambert, ancien commandant de CRS et proche collaborateur de Sarkozy.
Le rapport récent de la Cimade documente aussi à nouveau l’arbitraire qui règne en matière de visas.
Extraits du rapport officiel du Conseil de l'Europe:
"... L’ECRI a rendu public aujourd’hui son rapport annuel, qui étudie les grandes tendances observées en matière de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie, d’antisémitisme et d’intolérance en Europe.
Dans le rapport, elle se dit préoccupée par les conséquences de la crise économique pour les groupes vulnérables – surtout l’augmentation du chômage et la réduction des services sociaux.
L’opinion publique, dont l’attitude négative est alimentée par un discours politique de plus en plus xénophobe, rend les immigrés responsables du chômage et de la détérioration de la sécurité.
L’ECRI appelle les Etats européens à appliquer scrupuleusement leur législation visant à prévenir et à combattre le racisme, l’intolérance et la xénophobie, et à combler les vides juridiques qui perdurent. Si elle reconnaît que certains Etats ont adopté une législation adaptée, l’ECRI souligne néanmoins que l’application des textes « reste souvent un défi ».
L’ECRI est également préoccupée par la persistance du recours généralisé au profilage racial par la police, par les abus dans la lutte contre le terrorisme et par les brutalités policières contre des groupes vulnérables. Le rapport conclut que :
* Les Roms et les Gens du voyage restent en butte à une hostilité ouverte et à l’exclusion sociale ; ils sont victimes de meurtres et de raids contre leurs campements.
* Le racisme anti-Noirs perdure en Europe et se traduit souvent par des attaques organisées contre la communauté noire et par de fréquentes injures liées à la couleur de peau lors des manifestations sportives.
* La discrimination envers les musulmans persiste dans les domaines de l’emploi, du maintien de l’ordre, de l’urbanisme, de l’immigration et de l’éducation. Depuis peu, les musulmans sont également visés par des restrictions spécifiques d’ordre juridique. Les Etats doivent faire plus pour encourager la tolérance à l’égard de la diversité religieuse.
* L’antisémitisme perdure en Europe. Les actes de vandalisme visant des synagogues et des cimetières juifs restent, avec le négationnisme, des sujets de préoccupation...
Même ce dernier paragraphe sur le négationnisme s’applique au gouvernement, qui en assimilant les médias indépendants à une « presse collaborationniste", banalise la Shoah et le régime de Vichy (voir Qui joue avec le fascisme ?
Sarkozy et la presse "collaborationniste": un recyclage ).
MEMORIAL 98