La date du 17 Octobre 1961 symbolise la violence exercée par la police et l’armée françaises contre la population algérienne en lutte pour ses droits.
Le commandement de la répression était exercé par Maurice Papon, condamné depuis pour son rôle dans la déportation des Juifs de Bordeaux.
Papon a toujours bénéficié d'une clémence exceptionnelle, puisqu'il a échappé à la justice de 1981 à 1997, malgré la révélation en 1981 de son rôle dans la déportation des Juifs de Bordeaux.
De plus il n'a jamais été jugé pour les massacres d'octobre 1961 et au métro Charonne. Il a été libéré de prison sur la base d'une "expertise " de médecins complaisants mandatés par la justice. Ces experts l'ont déclaré "grabataire" et ont estimé que le « pronostic vital » du prisonnier était posé. Cette expertise a permis à Papon-le-grabataire de sortir seul et à pied de la prison, de rentrer sans encombre chez lui septembre 2002 puis et d’y vivre tranquillement jusqu’en Février 2007.
Son procès s'est terminé en Avril 1998, symboliquement au moment même au moment même où dans 5 régions la droite faisait alliance avec le Front National.
Pour nous, cette manifestation rappellera aussi les tortures mises en oeuvre contre les Algériens et auxquelles fut mêlé Jean-Marie Le Pen, président d’honneur du Front National.
Nous appelons nos lecteurs parisiens à se joindre au rassemblement qui aura lieu sur le pont Saint Michel le 17 octobre à 18H.
MEMORIAL 98
Post-scriptum du 17 octobre, après le rassemblement de commémoration et la déclaration de François Hollande:
"Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage àla mémoire des victimes" Ce bref communiqué de F. Hollande, publié en ce jour anniversaire, représente une avancée importante dans le combat pour la reconnaissance des crimes coloniaux et notamment le massacre d'octobre 1961 à Paris et dans toute la région parisienne. C'était d'ailleurs la réaction unanime des participants au rassemblement de ce jour sur le Pont Saint Michel.
On notera aussi la réaction de Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale et acolyte de Copé: "S'il n'est pas question de nier les évènements du 17 octobre 1961 et d'oublier les victimes, il est intolérable de mettre en cause la police républicaine et avec elle la République toute entière", affirme Christian Jacob, qui ajoute que la "tentative" de François Hollande de "politiser les enjeux de mémoire" est "dangereuse pour la cohésion nationale".
17 octobre 1961- 17 octobre 2012
51e anniversaire
Vérité et Justice
Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, préfet de police de Paris. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés –notamment par la "force de police auxiliaire" - ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrême des forces de police.
Dans ce domaine, le changement doit se faire maintenant, il est nécessaire que des mesures significatives soient prises :
- Redéfinition de la "Fondation pour la mémoire de la Guerre d’Algérie ", (dotée de plus de 7 millions d’euros), créée en application de l’article 3 de la loi du 23 février 2005 vantant les "aspects positifs de la colonisation". Cette Fondation est sous la coupe d’associations nostalgiques de l’Algérie Française qui voudraient exiger des historiens qu’ils se plient à la mémoire de "certains" témoins.
- Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs homologues de l’autre rive de la Méditerranée.
La vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains, au sein de l’ancienne majorité présidentielle ont voulu réhabiliter
Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières
On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après un demi-siècle, il est temps :
- Que les plus hautes autorités de la République reconnaissent les massacres commis par la police parisienne le 17 octobre 1961 et les jours suivants, comme un crime d’Etat.
- Que la Fondation pour la Mémoire de la Guerre d’Algérie soit redéfinie sur des bases totalement différentes.
- Que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’internement arbitraire, pendant la Guerre d’Algérie, d’Algériens dans des camps.
- Que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’abandon des harkis, les massacres et l’enfermement dans les camps en France en 1962.
- Que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens.
- Que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.
Avec le 50e anniversaire de la fin de cette Guerre d’Algérie, nous attendons des plus hautes autorités de la République qu’elles reconnaissent les responsabilités de la France afin qu’une page nouvelle s’ouvre sur l’amitié et la fraternité entre les peuples algérien et français.
Rassemblement le 17 Octobre 2012 à 18h au Pont Saint Michel à PARIS
voir aussi
17 Octobre 1961 : 50e anniversaire du massacre des Algériens.
Mort de Papon: hommage à Michel Slitinsky
Arno Klarsfeld trahit les victimes de Papon
Messmer: disparition d'un copain et soutien de Papon
Signatures au 11 octobre 2012
Associations : Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre (4ACG), 17 Octobre Contre l'Oubli, Le 93 au Cœur de la République, Agir Contre le Colonialisme Aujourd'hui (ACCA), Association Harkis et Droits de l'Homme (AHDH), Association Les Amis de Max Marchand de Mouloud Feraoun et leurs Compagnons, Association Maurice Audin, Association Nationale pour la Protection de la Mémoire des Victimes de l'OAS (ANPROMEVO), Association des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis (ANPNPA), Agence de la Promotion des Cultures et du Voyage (APCV), Association Républicaine d'Anciens Combattants (ARAC), Au Nom de la Mémoire, Cnafal, Collectif DAJA, Comité Vérité et Justice pour Charonne, Coup de soleil, FTCR, FNACA Paris (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc Tunisie), Fondation Frantz Fanon, Ici on noie les Algériens, Ligue des droits de l'Homme (LDH), Le Maghreb des films, Mémorial 98, Mouvement Contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (Mrap), Mouvement des travailleurs maghrébins en France (ATMF), Les Oranges (Nanterre), La Parole errante, Réfractaires Non-violents à la Guerre d’Algérie, Réseau Féministe Ruptures, Sortir du Colonialisme (SDC), Une Autre Voix Juive (UAVJ), Union juive française pour la paix (UJFP)
Syndicats : Fédération syndicale unitaire (FSU)
Organisations politiques : Les Alternatifs, Alternative libertaire, Europe Ecologie Les Verts (EELV), Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Parti Communiste Français (PCF),