La première victoire électorale du parti de la droite radicale date d’Octobre 1999, 1 mois après la victoire du parti de Haider en Autriche.
On avait alors évoqué le « populisme » de l’arc alpin et la proximité linguistique germanophone de ces 2 pays.
Huit ans après, l’UDC de Blocher devient le premier parti de Suisse et a notamment progressé dans la partie francophone du pays.
La campagne a été dominée par le déluge de propagande xénophobe et symbolisée par l’affiche dans laquelle des moutons blancs repoussent un mouton noir hors du drapeau (et du territoire) helvétique.
La parti de Blocher a dépensé 34 millions d’Euros dans la campagne contre moins de 2 millions pour le PS, deuxième parti du pays.
A noter parmi beaucoup d’autres la protestation de la fédération des communautés juives qui a publié la déclaration suivante : « Outrée par la campagne d’affiches de l’UDC, la Fédération suisse des communautés israélites s’élève avec véhémence contre ces débordements indignes des valeurs qui caractérisent notre pays. Pour nous juifs, l’étranger a toujours joui d’un statut respectant sa dignité humaine. Le quatrième des 10 commandements nous demande de lui permettre de bénéficier des mêmes droits que tout citoyen et de profiter des mêmes avantages sans la moindre discrimination. Que de fois la Torah ne répète-t-elle pas: «souviens-toi que tu as été étranger en Égypte …»
Les juifs de Suisse considèrent que l’attitude de l’UDC représente une atteinte de nos valeurs démocratiques et rejette cette campagne avec dégoût. Nous demandons le retrait de ces affiches. L’étranger a droit à notre respect et nous devons l’aider à s’intégrer de manière harmonieuse. »
Blocher ne limite pas son propos à l’agitation contre les immigrés et réfugiés. Il s’est violemment illustré lors du scandale des banques suisses qui ont spolié les familles de Juifs lors de la Shoah
Au cours de l’affaire qui a publiquement éclaté en 1997/98 Blocher combat toute demande de restitution de la part des héritiers de ces juifs tués pendant la Seconde guerre mondiale. En mars 1997, il déclare dans un meeting « qu’il ne s’agit, en fin de compte, que d’intérêts d’argent ». Un grand journal suisse titre le lendemain, en résumant les propos de l’orateur : « Selon Blocher, "les juifs ne sont intéressés que par l’argent" ». Alors que son public avait très bien compris le même message, puisque des cris antisémites violents fusèrent pendant le discours de Blocher, celui-ci porte plainte pour diffamation. Mais il perdra son procès en 1999, le tribunal estimant « qu’il ne s’agit pas de dérapages isolés ». Par ailleurs, Blocher déclare aussi, en 1998, que dans son pays « les politiciens ne sont pas responsables devant le Parlement, ni devant l’Union européenne, ni devant Monsieur Bronfman (président du Congrès juif mondial) ni devant les médias », mais « devant le peuple ». Plusieurs négationnistes et néo-nazis sont présents dans son parti.
Récemment en Octobre 2006 lors d’un voyage en Turquie, Blocher a remis en cause la « norme antiraciste » suisse.
«Cet article me fait mal au ventre», a affirmé celui qui était le chef du Département fédéral de justice et police (DFJP).
Selon ce texte, toute personne qui tient des propos tendant à nier, minimiser ou justifier un génocide ou autres crimes contre l'humanité est punissable.
Blocher a suscité un tollé en regrettant que l'article 261 bis du code pénal suisse, qui réprime notamment le négationnisme, ait conduit à une enquête en Suisse contre l'historien turc Yusuf Halacoglu en raison de ses propos (négationnistes) sur le génocide arménien.
La victoire de Blocher représente un revers important dans l’espace européen.
MEMORIAL 98