Alliot-Marie propose l'aide de la police française à Ben Ali
Les révolutions tunisienne et égyptienne en cours, après le soulèvement réprimé en Iran, montrent avec éclat l’aspiration des peuples à la liberté, la démocratie et la justice.
Elles démontrent ainsi qu’aucune nation n’est condamnée par la fatalité ou le poids de l’histoire à vivre sous le joug dictatorial.
La contagion démocratique prend certes un relief particulier dans le monde arabe, au sein duquel règnent le plus souvent l’arbitraire, la répression et la torture, voire la succession héréditaire comme forme de pouvoir.
Mais au-delà, on peut penser et espérer que dans les dizaines de pays répartis sur tous les continents et dans lesquels les populations vivent sans les libertés essentielles, le vent est à l’écoute, à l’information et à la révolte qui gronde.
La liberté d’information, d’association, de créer des syndicats indépendants, de tenir des élections libres représentent l’avenir et l’oxygène des peuples.
Actuellement les dictatures qui n’ont aucune légitimité sont étrangement qualifiées par des termes qui relèvent en principe du vocabulaire démocratique.
On parle ainsi du « gouvernement chinois » ou « président chinois » alors qu’il s’agit d’une organisation criminelle régnant par la force et qui a sur les mains le sang des millions de personnes victimes de la répression. (voir Chine: la défaite, 20 ans après
Ouïgours : révolte et massacre)
Cet exemple, particulièrement frappant s’agissant d’une puissance mondiale, s’applique évidemment à tous les cas dans lesquels les libertés démocratiques ne sont pas respectées (voir Droits de l'Homme: un combat nécessaire . Russie/ un an après les assassinats Droits de l'Homme: un combat nécessaire .)
On ne peut pas prévoir où surgira de nouveau la flamme de la liberté ; on constate en revanche que tous ces régimes autoritaires suivent avec inquiétude et terreur les événements actuels en Tunisie et en Egypte.
Le gouvernement français actuel s’illustre particulièrement par son appui aux dictatures : après le silence sur le prix Nobel chinois, puis le soutien jusqu’au bout à Ben Ali c’est maintenant Moubarak qui est soutenu. (voir Tunisie, Algérie : solidarité
Chine : le silence complice de Sarkozy
Dictateurs africains: célébration de l’impunité ? La menace islamiste est brandie comme une massue pour faire passer l’état d’urgence en place depuis 30 ans et les tirs à balles réelles sur les manifestants.
Ce soutien aux dictatures doit être sanctionné: est-il tolérable que se maintienne un gouvernement comportant un ministre de l’intérieur condamné pour injures raciales (voir Hortefeux doit partir !) et une ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, qui a proposé à la dictature tunisienne de l’aider à réprimer le soulèvement démocratique?
MEMORIAL 98