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L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.  

Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.

Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes

(Arménie, Rwanda, Shoah ...)

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3 mars 2007 6 03 /03 /mars /2007 22:25

 

 

 

 

 

Raymond Barre et Papon, son ministre du Budget

Le cadavre de Maurice  Papon hante Raymond Barre et Maurice Druon, caution "gaulliste" de Sarkozy.

Raymond Barre, ancien premier ministre de Giscard, ancien maire de Lyon, capitale de la Résistance,  membre éminent de l'UDF dont on attend la réaction, a déjà plusieurs fois montré une grande indulgence pour l'antisémitisme et pour les dirigeants du FN, comme le rappellent les articles de presse ci-dessous .
Il a ajouté cette fois-ci, pour faire la promotion de son livre, une dénonciation du "lobby juif" et une défense renouvelée de Papon portant à la fois sur ses responsabilités dans la déportation et dans le massacre des Algériens le 17 octobre 1961.  

 

Il y a 20 ans , le 17 Octobre 1997, Raymond Barre était déjà venu témoigner en faveur de Papon au procès de Bordeaux
 

Autre témoin de la défense pour Papon dans ce procès: Maurice Druon. L'académicien ultra-réactionnaire avait scandalisé en dénonçant la passivité des Juifs déportés (voir ci-dessous le compte rendu de son témoignage). C'est auprès de lui que Sarkozy est allé chercher un brevet de gaullisme le 1er Mars, en faisant même entonner le "Chant des Partisans" par les journalistes qui l'entourent.
Le procès Papon s'est terminé en Avril 1998 et c'est au même moment que la droite a passé des accords avec le Front national dans 5 régions pour diriger ensemble ces institutions. Raffarin et Longuet, dirigeants de la campagne de Sarkozy ont à l'époque crée le parti " Démocratie Libérale" pour soutenir ces accords. Gaudin, vice-président de l'UMP avait déjà dirigé avec le FN dans sa région...Ils ne sont jamais revenus sur ces forfaitures

MEMORIAL98

 

 

 

 

 

 

 

1)

Barre: Papon, «un grand commis de l'Etat», Gollnisch, «un homme bien»
Par Catherine COROLLER
LIBERATION.FR : vendredi 2 mars 2007


     Maurice Papon - condamné pour complicité de crime contre l'humanité - a été «un grand Commis de l'Etat», Bruno Gollnisch - condamné pour négationnisme - est «un homme bien» et «un bon conseiller municipal», et l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic de 1980 qui visait «des Juifs coupables» a tué «trois Français, non juifs». Interviewé le jeudi 1er mars sur France Culture dans l'émission «le rendez-vous des politiques», Raymond Barre a tenu des propos qui ont «scandalisé» le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
L'ancien Premier ministre a pris la défense de Maurice Papon, condamné en 1998 pour complicité de crime contre l'humanité pour son rôle dans la déportation de Juifs sous l'Occupation alors qu'il était secrétaire général de la préfecture de Gironde. Papon aurait-il dû démissionner? A cette question, l'ancien Premier ministre répond par une autre question : «Est-ce que tous les fonctionnaires de l'Etat qui étaient en fonction à l'époque auraient dû abandonner leurs responsabilités?» Pour lui, la réponse est non : «Quand on a des responsabilités essentielles dans un département, une région ou à plus forte raison dans le pays on ne démissionne pas. On démissionne lorsqu'il s'agit vraiment d'un intérêt national majeur». Et tel n'était pas le cas «car il fallait faire fonctionner la France». Le fait que les fonctionnaires soient alors restés en place a eu, selon lui, une vertu: «ils ont essayé tant bien que mal de limiter ce drame qu'a été la persécution des Juifs». «Et n'oublions pas quand même qu'en France, c'est le pays où le nombre de Juifs sauvés a été le plus élevé», poursuit l'ancien Premier ministre. Se doutant que ces commentaires vont susciter des réactions scandalisées, Raymond Barre prend les devant : «Je vous ai parlé très franchement. Que vous me fassiez passer pour un antisémite, pour quelqu'un qui reconnaît pas la Shoah, j'ai entendu cela cent fois et cela m'est totalement égal».

De la même façon, Raymond Barre refuse de retirer les propos qu'il avait tenus après l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic, en 1980, à Paris. Il avait alors déploré que des «Français innocents» - sous-entendu non-juifs - aient été tués. Jeudi, il est revenu sur ce qualificatif. Selon lui, ceux qui ont commis l'attentat voulaient «châtier des Juifs coupables», malheureusement, «des Français qui circulaient dans la rue (?) se trouvent fauchés parce qu'on veut faire sauter une synagogue. Alors, ceux qui voulaient s'en prendre aux Juifs, ils auraient pu faire sauter la synagogue et les juifs. Mais pas du tout, ils font un attentat aveugle et il y a trois Français, non juifs». A l'époque, Raymond Barre avait été vivement critiqué pour avoir parlé de «Français innocents». Sur France Culture, il s'est dit victime d'une «campagne qui a été faite par le lobby juif le plus lié à la gauche». Explication: la France était alors en campagne électorale, et la gauche aurait voulu ainsi lui faire perdre des voix.

Interrogé sur ses relations avec Bruno Gollnisch condamné pour propos négationnistes, l'ancien Premier ministre se drape de nouveau dans la posture de victime. «Vous revenez aujourd'hui avec toutes les petites critiques sordides que j'ai entendues». Pour lui, Gollnisch a été un bon conseiller municipal à Lyon, où Raymond Barre était maire de 1995 à 2001. Pour le reste, «je suis quelqu'un qui considère que les gens peuvent avoir leur opinion», déclare l'ancien Premier ministre. Certes, «je blâmais les propos de M. Gollnisch, admet-il, mais j'ai tellement entendu les propos de M. Gollnisch à Lyon que cela finissait par ne plus m'émouvoir. Quand on entend à longueur de journée tout ce qui se dit à droite et à gauche, à la fin on n'y porte plus attention».

 

 

 

 

 

 

 

Sur France Culture, Raymond Barre défend Papon, Gollnisch, et fustige "le lobby juif"

LE MONDE

| 03.03.07 | 14h47  ?  Mis à jour le 03.03.07 | 14h47
 Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) s'est dit, vendredi 2 mars, "scandalisé" par les propos tenus la veille sur France Culture par Raymond Barre. Invité de l'émission "Le rendez-vous des politiques", enregistrée le 20 février et diffusée jeudi 1er mars, à l'occasion de la sortie de son livre d'entretiens avec Jean Bothorel, L'Expérience du pouvoir (Fayard), l'ancien premier ministre a défendu Maurice Papon et Bruno Gollnisch, et parlé de "lobby juif capable de monter des opérations indignes".
A la suite de questions sur sa nomination à la tête du gouvernement en 1976, M. Barre a été interrogé sur Maurice Papon, qui fut son ministre du budget de 1978 à 1981. Assurant ne pas regretter d'avoir nommé M. Papon, il a qualifié l'ancien préfet de "grand commis de l'Etat (...) très courageux" qui "a payé surtout à cause de Charonne". "Le reste, c'était un alibi", a-t-il affirmé, taisant les événements du 17 octobre 1961 (manifestation pacifique au cours de laquelle plusieurs dizaines d'Algériens ont été tués) et le rôle joué par M. Papon sous Vichy dans la déportation de juifs et pour lequel il a été condamné pour "complicité de crime contre l'humanité", en 1997.

A la question de savoir si M. Papon aurait dû démissionner de ses fonctions à la préfecture de la Gironde qu'il occupa de 1942 à 1944, Raymond Barre a soutenu : "Quand on a des responsabilités essentielles dans un département, une région ou, à plus forte raison, dans le pays, on ne démissionne pas. On démissionne lorsqu'il s'agit vraiment d'un intérêt national majeur. (...) Ce n'était pas le cas car il fallait faire fonctionner la France." Pour lui, Maurice Papon a été un "bouc émissaire".

Interrogé sur les propos qu'il avait tenus après l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, le 3 octobre 1980, à Paris, l'ancien premier ministre a dit ne rien regretter. Il avait alors parlé d'un "attentat odieux qui voulait frapper les juifs se trouvant dans cette synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic".

Sur France Culture, Raymond Barre a tenu à rappeler que, dans la même déclaration, il avait indiqué que "la communauté juive ne peut pas être séparée de la communauté française". Il a précisé avoir parlé de "Français innocents" parce que "la caractéristique de ceux qui faisaient l'attentat, c'était de châtier des juifs coupables. (...) Les Français n'étaient pas du tout liés à cette affaire". Aussi M. Barre a-t-il dénoncé "la campagne faite (à ce moment-là) par le lobby juif le plus lié à la gauche". Et d'insister :

"Je considère que le lobby juif - pas seulement en ce qui me concerne - est capable de monter des opérations qui sont indignes et je tiens à le dire publiquement."


Enfin, à propos de Bruno Gollnisch, ancien élu Front national au conseil municipal de Lyon et condamné pour propos négationnistes, Raymond Barre a maintenu sa position. "J'ai dit que je blâmais ce qu'il avait dit, mais que, pour le reste, je l'avais connu et que c'était un homme bien", a-t-il expliqué. Affirmant être "quelqu'un qui considère que les gens peuvent avoir leurs opinions", il a ajouté : "J'ai tellement entendu les propos de M. Gollnisch à Lyon que cela finissait par ne plus m'émouvoir. Quand on entend à longueur de journée tout ce qui se dit à droite et à gauche, à la fin, on n'y porte plus attention."

Laetitia Van Eeckhout

 

Témoignage de  Maurice Druon au procès Papon le 22/10/97(journal Sud Ouest)


abonnes.sudouest.com/papon/ retro/sa/Victime-d-un-stress-emotionel.php - 11k -

 

 

 

Le témoin suivant est Maurice Druon, 79 ans, Secrétaire perpétuel de l'Académie Française, ancien ministre, ancien député et parlementaire européen, ancien engagé des Forces Françaises Libres.
Il avance, la canne sur le bras, et dépose longuement, comme un discours à l'Académie. Il rappelle d'abord que le jury d'honneur a reconnu les actes de résistance de Maurice Papon et ne tait pas une certaine ironie : « Je me demande si les membres du jury d'honneur et les témoins qui ont été entendus étaient des débiles mentaux, oublieux ou complaisants ! ».
Il se livre ensuite à un véritable plaidoyer en faveur de l'accusé et surtout à une virulente critique du procès qui lui est fait : « Comment le juger devant un jury populaire lorsque un jury de 35 millions de personnes a élu par deux fois un homme décoré de la Francisque et médaillé de la Résistance ? ». Le nom de François Mitterrand n'est jamais prononcé.

«Un français symbolique»

Maurice Druon précise qu'il n'a aucun lien particulier avec Maurice Papon qu'il a rencontré lorsqu'il était parlementaire et ministre mais témoigne de « rapports courtois, cordiaux, sans effusion. Il m'a toujours paru un homme très intelligent, très vif, efficace, froid et toujours patriote ».
Pendant la guerre, Maurice Druon était à Londres. Il affirme qu'avant le printemps 1945, on ne connaissait pas la solution finale :

« si on avait su, il n'y aurait pas eu de préfets et de sous-préfets pour signer les ordres de déportation, il y aurait eu moins de Juifs passifs, attendant qu'on vienne les arrêter, cousant leur étoile jaune sur leur vêtement, ils ne seraient pas restés là à attendre comme des groggys offerts aux sacrificateurs ». Un brouhaha monte dans la salle.


Maurice Druon refuse que l'on refasse le procès de Vichy : « Il a été fait à la Libération. On pensait alors que le chapitre noir était fermé et qu'il n'aurait pas à être rouvert sinon dans les livres d'histoire. Si on veut rechercher des coupables, en Allemagne,il y a assez d'anciens SS, de gestapistes à traduire devant la justice comme des lois européens le permettent ».
Il assure, en effet, que ce procès profitera seulement à l'Allemagne : « Si l'on se met à condamner un français symbolique, il leur sera facile de dire : on est tous pareils, les Français sont aussi moches que nous, il y aura une dissolution de la responsabilité , de la culpabilité, c'est pour celà que je suis venu devant vous ». Il ajoute :

« Il y a un paradoxe de voir les fils des victimes devenir les alliés objectifs des fils des bourreaux ».

Un murmure d'indignation ponctue son propos. Me Jacob, de sa voix éraillée, n'accepte pas qu'en fils de résistant juif, on en fasse un complice des bourreaux.
Maurice Papon qui tient toujours sa tête posée sur sa main gauche a la parole en dernier. Sa voix est faible : « J'observe toujours une dérive pour engager le procès du général De Gaulle. Je partage la véhémence de Maurice Druon, je me sens en bonne compagnie ».

 

 

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