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L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.  

Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.

Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes

(Arménie, Rwanda, Shoah ...)

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Retrouvez aussi le quotidien de l'info antiraciste sur notre blog d'actus :

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Sur les réseaux sociaux : 

    

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Pour correspondre avec nous, nous proposer des articles ou des informations,

pour toute question : 

contact@memorial98.org

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 22:10

Le 20 octobre se déroule une journée internationale de solidarité avec le peuple syrien, littéralement écrasé sous les bombes et les armes lourdes.

Nous appelons à participer à la manifestation unitaire parisienne dont l’appel figure ci-dessous.

 

Memorial 98

 

voir

Syrie: appel urgent de solidarité.

Syrie: le déchirement

 

Appel à la manifestation du Collectif Urgence Solidarité Syrie, le samedi 20 octobre 2012, Place de la Nation à Paris.

 

Déjà 30 000 morts : à partir de combien de victimes, hommes femmes enfants, les membres du Conseil de sécurité de l’Onu sortiront-ils de leur attentisme coupable pour dénoncer les responsables de la situation en Syrie et saisir la Cour pénale internationale ?

 

Il est grand temps que les membres des Nations unies aient le courage de faire respecter le droit international pour qu’ils mettent tout en œuvre pour arrêter les crimes de guerre, crimes contre l’humanité, et que leurs auteurs soient traduits en justice. L’Union européenne et la France doivent s’engager avec davantage de détermination pour y contribuer.

 

La Russie et la Chine qui livrent massivement des armes de destruction et de répression au régime syrien et opposent systématiquement leur veto à toute résolution condamnant le régime de Bachar Al Assad au Conseil de sécurité de l’Onu alimentent la répression et encouragent l’impunité pour les crimes qu’il commet depuis 18 mois contre son peuple. D’autres pays, en évoquant la « ligne rouge » de l’usage d’armes chimiques, autorisent de fait une ample marge de tolérance pour la poursuite des massacres.

 

Cette incapacité de la Communauté internationale à faire respecter le droit international a pour conséquence une militarisation chaque jour plus importante des parties en présence, une radicalisation du conflit et l’augmentation du nombre de victimes ; désormais les forces de Bachar Al Assad bombardent et pilonnent les populations civiles avec aviation et armes lourdes.

 

Au-delà de l’impérieuse nécessité que l’Onu classe officiellement la Syrie en crise humanitaire, la solidarité avec le peuple syrien en lutte doit s’exprimer par une forte mobilisation des sociétés civiles à travers le monde afin d’apporter sans délai une aide concrète aux populations syriennes et de mettre les instances représentatives de la Communauté internationale face à leurs responsabilités.

 

Ils ne pourront pas dire « nous ne savions pas ».

 

Samedi 20 octobre 2012 Rendez-vous 15 heures Place de la Nation

 

En cortège jusqu’à la Bastille

 

Premiers signataires : Collectif Urgence Solidarité Syrie – Coordination de Paris – ACAT – Amnesty International France – LDH – FIDH – REMDH – MRAP – Reporters sans Frontières – Comité de la Déclaration de Damas – Collectif du 15 mars pour la démocratie en Syrie – Pour une Syrie libre – Les jeunes de la révolution syrienne 2011 – Les Libres Parisiennes – Union Nationale des Étudiants Syriens Libres en France – Conseil National Kurde Syrien – Parti Libanais courant du Futur – ASER – EE Les Verts – Solidarité Laïque – Attac – Appel d’Avignon – Collectif « Donnez le prix Nobel de la paix au Peuple syrien » – Mémorial 98 – Association des Avocats ELENA –

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 00:10

 

Mise à jour du 20 décembre 2020: récidive antisémite sur Twitter

 

«Tonton Hitler, t’as oublié d’exterminer Miss Provence» disent-ils

Une nuée de messages ont été relayés sur la plate-forme Twitter. Les campagnes racistes et antisémites y sont constantes. La réaction de ces plate-formes est dramatiquement insuffisante. 

Memorial 98

Cela débute sur Twitter le 10 octobre 2012. Un internaute attentif recense les sujets les plus twittés par les habitués du réseau social, #UnBonJuif » arrive en 3e position. Sous cet intitulé, un tombereau de « blagues antisémites » incluant des photomontages tournant en dérision les camps d’extermination. Le scandale débute. En vérité, il n'est pas question ici d’humour ou de plaisanteries même scabreuses mais d’un déluge d'appels à la haine et à la violence.

Faut-il s’en étonner ?

Depuis des années, des agitateurs tels que Dieudonné et Soral, proches du Front National, diffusent des messages antisémites particulièrement destinés aux jeunes. Dieudonné en a fait une industrie lucrative, sous couvert d'humour "rebelle" (voir  L’escalade antisémite de Dieudonné : décryptage )

Des personnalités déclarent leur sympathie pour Hitler Les nouveaux amis d'Hitler.

A l’occasion du 40e anniversaire de la fondation du Front National dans Jean-Marie Le Pen rabâchait encore dans le JDD du 5 octobre  : « …Vous ne pouvez pas dire que le "détail" des chambres de gaz est une position antisémite. D'ailleurs, je déclare maintenant : "J'ai bien compris. C'est la Seconde guerre mondiale qui est un détail de l'histoire des chambres à gaz." Le Pen : l’antisémitisme jusqu'au bout.

 

Voir aussi Luca: antisémite et sexiste.

Charlie Hebdo cherche le buzz.

Quand le groupe de presse Bolloré diffuse des fables antisémites.

Le 22 avril contre les génocides et leur négation

Copé : au-delà de la provocation

Rwanda : une claque aux négationnistes

Tunisie : alerte contre l’antisémitisme.

Collard insulte la mémoire des enfants d'Izieu

Eva Joly : un triomphe lepéniste ?

 

 

Nous publions ci-dessous la prise de position du Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] nos camarades de combat contre le négationnisme.

 

MEMORIAL 98

 

Communiqué de Presse - 16 octobre 2012

 

Le Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme] s'associe à l'UEJF et SOS Racisme, ses associations partenaires, ainsi qu'à l'ensemble de la communauté juive, pour dénoncer avec force l'absence de modération sur Twitter qui a permis la diffusion de propos antisémites générés par le hashtag « #unbonjuif ». Arrivé parmi les trois hashtag les plus diffusés, et donc mis en une par Twitter le 10 Octobre 2012, « #unbonjuif » a donné lieu à un nombre record de tweets à caractère antisémite, symboles d'une atmosphère délétère au sein de notre société.

Depuis l'affaire Merah, on assiste sur Internet et dans l'espace public, à une résurgence de la haine du Juif, désigné comme coupable de tous les maux. L’anonymat que permet Internet laisse le champ libre à tous les débordements sur les réseaux sociaux.

 Twitter ou Facebook ne sont pas les seules plateformes du racisme : tous les sites et forums de la presse française autorisent la publication de posts anonymes pour commenter les articles mis en ligne.

Faut-il songer à une réglementation internationale pour juguler la propagation de propos xénophobes sur Internet ? L'action des modérateurs a des lacunes évidentes que l'affaire du hashtag « #unbonjuif » met en évidence.

Remplir un formulaire avec ses coordonnées complètes pour être autorisé à intervenir dans le débat citoyen des médias en ligne peut-il être considéré comme une atteinte à la liberté d'expression ?

Il importe, dans tous les cas, de réfléchir aux solutions à envisager pour stopper ce déferlement d'antisémitisme, mais également de négationnisme, particulièrement actif sur la thématique du génocide arménien que le Collectif VAN suit au quotidien.

 Éduquer la jeunesse à la démocratie, c'est également l'inciter à assumer ses responsabilités.

Il faut savoir répondre de ses actes : c'est ce message que les pouvoirs publics doivent porter.

 Car si chacun est libre de ses opinions, nul ne devrait pouvoir se cacher pour les exprimer.

 Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme]

www.collectifvan.org

MISES A JOUR

Mise à jour du 19 mars 2018

Le gouvernement français annonce un plan de lutte contre le racisme et l'antisémitisme dont l'axe principal concerne les contenus de haine sur Internet.

 

Or au même moment on apprend que You Tube (Google) est contraint de reconnaître que sur "YouTube Kids"  des vidéos promouvant des théories du complot ont été trouvées via l'application, en particulier dans la section des "contenus suggérés".  YouTube Kids s'adresse spécifiquement aux enfants et est justement censé les protéger de contenus.

Au même moment éclate le scandale Cambridge Analytica qui implique la responsabilité de Facebook, particulièrement négligent en matière de protection des données personnelles.

Cette entreprise d'analyse de données qui avait travaillé pour la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016, est accusée d'avoir recueilli sans leur consentement les informations personnelles de millions d'usagers du réseau social Facebook. Cambridge Analytica aurait récupéré les données de 50 millions d'utilisateurs et s'en serait servi pour élaborer un logiciel permettant de prédire et d'influencer le vote des électeurs. Cambridge Analytica est directement liée à l'aile extrémiste des supporteurs de Trump: elle a été dirigée par Steve Bannon et financée par le milliardaire Robert Mercer, milliardaire tenant de la droite US la plus radicale, nationaliste et climato-sceptique. 

Ces deux exemples récents montrent qu'il n'y a aucune confiance à accorder à ces firmes. Il est nécessaire de s'attaquer aux grandes plate-formes Internet afin de les contrôler et de les contraindre à agir.

MEMORIAL 98

 

Mise à jour du 17 septembre 2017:

 

Nouveau scandale: Facebook, pris la main dans le sac, autorise et encourage même la publicité antisémite, néo-nazie et féminicide. 

 

“Vous voulez vendre des bibelots et des souvenirs nazis ou recruter du monde pour un rassemblement d’extrême-droite? Avec son système d’achat d’espaces publicitaires en libre-service, Facebook vous permet de trouver votre public”, 

Le site d’investigation américain ProPublica a mis en lumière de nouvelles failles dans le système de publicité du réseau social : en achetant un encart publicitaire , il s’est aperçu que Facebook pouvait rapidement proposer de promouvoir un post sponsorisé auprès d’internautes clairement identifiés comme des antisémites. Parmi les sujets d’intérêt suggérés par Facebook : “Comment brûler les Juifs”.

Lorsqu’un professionnel souhaite mettre en ligne une pub sur Facebook, il lui est proposé de détailler le public auquel son contenu s’adresse. Lieu de résidence, âge, centres d’intérêt, type d’emploi occupé : autant de cases à remplir afin de maximiser l’audience. Le contenu n’est pas publié tant que Facebook estime que le champ d’audience est trop restreint.

Les journalistes de ProPublica ont ainsi essayé d’écrire antisémite” dans la barre de recherche. Automatiquement, Facebook leur a recommandé comme centres d’intérêt :“Comment brûler les Juifs”, “Histoire sur la façon dont les Juifs ont détruit le monde”. Parce que l’audience était encore trop limitée, les journalistes ont été invités à choisir d’autres mots-clés. Avec “Hitler”, une nouvelle catégorie s’est affichée : “Hitler n’a rien fait de mal”.

En ajoutant, dans la catégorie employeur, “German Schutzstaffel” (les SS) et “parti nazi”, l’audience s’est encore élargie. Il a fallu rajouter “le parti national démocrate d’Allemagne”, un parti ultranationaliste, pour que l’audience soit suffisante selon Facebook. Quinze minutes plus tard, et trente dollars payés, la publicité était publiée.

Comment est-ce possible ? Contacté par ProPublica, Facebook a expliqué que ces catégories - promptement retirées - avaient été générées automatiquement par des algorithmes. L’entreprise a indiqué qu’elle comptait dorénavant limiter le nombre de catégories proposées et les examiner minutieusement avant qu’elles ne soient suggérées à ses clients. 

 

Pourtant, lorsqu’une heure après la publication de l’article de ProPublica, le site Slate a entrepris de publier une publicité sur Facebook, il a fait un constat similaire : si les catégories mises en cause par ProPublica avaient été retirées, Facebook n’a eu aucun mal à proposer “Tuer les Juifs” et “Violer les femmes” dans la catégorie “centres d’intérêt” et “Tuer les musulmans radicaux” et “Ku Klux Klan” dans la catégorie employeur. “À l’instar de nombreuses entreprises du secteur de la technologie, Facebook a longtemps opté pour le laisser-faire dans son activité publicitaire”, explique ProPublica.

Il faudra donc contraindre Facebook et d'autres "réseaux sociaux" à cesser leur hypocrisie et à appliquer leur engagement public tant de fois renouveler de combattre le racisme et l'antisémitisme. 

MEMORIAL 98

 

 

Mise à jour du 14 décembre 2016:

 

Le moteur de recherche hégémonique joue un rôle important dans la diffusion des thèses négationnistes.

Ainsi si vous demandez à Google de vous confirmer l’existence de la Shoah, le moteur de recherche pourrait vous laisser penser que celle-ci n'a jamais existé.

 

C’est le constat fait par Carole Cadwalladr, journaliste du quotidien britannique The Guardian. Quelques jours après que le géant américain a fait un peu de ménage dans ses suggestions de recherche - mais pas en France, Cadwalladr a constaté la présence de résultats contestables concernant la Seconde Guerre mondiale. Si l’on recherche (en anglais) “Est-ce que l’Holocauste (terme utilisé en anglais pour la Shoah) a existé?”, le premier résultat est: “Les 10 raisons pour lesquelles l’Holocauste (idem) n’a jamais existé”. Il provient de "Stormfront"  un site néo-nazi fondé par un ancien dirigeant du Ku Klux Klan. Le deuxième résultat qui s’affiche est la page Wikipedia consacrée au négationnisme et, dès le troisième, le massacre de 6 millions de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale est de nouveau remis en cause, avec le titre suivant : “L’arnaque de l’Holocauste : ÇA N’A JAMAIS EXISTE.

Carole Cadwalladr s’indigne :

C’est un discours de haine. Ce sont des mensonges. C’est de la propagande raciste. Et Google dissémine cela. […] C’est notre Internet. Et nous devons prendre une décision : estimons-nous qu’il est acceptable de propager un discours de haine, de promouvoir des mensonges, alors que le monde devient de plus en plus sombre et trouble ?”

Elle pointe la responsabilité de Google, tandis que le moteur de recherche se retranche souvent derrière son irresponsabilité. “Google rédige le code qui bâtit l’algorithme qui permet d’obtenir ces résultats.”

Interrogé par Fortune à ce sujet, un porte-parole de Google a annoncé que l’entreprise ne ferait rien pour modifier ce résultat et s’est attristé que “le discours de haine existe toujours”.

Il a ajouté : “Ce résultat ne veut pas dire que Google est en accord avec ces opinions. Nous ne retirons pas de contenu de nos pages de recherche, sauf dans des cas exceptionnels, en cas de contenu illégal, de logiciels malveillants ou de violations de nos principes.”

En France, les résultats remettent également en cause l’existence de la Shoah. A la question “Est-ce que l’Holocauste a existé?”, Google renvoie d’abord vers le blog de Robert Faurisson, vétéran du négationnisme plusieurs fois condamné par la justice. La situation est comparable en utilisant le terme “Shoah”. Cette fois, le premier résultat a pour titre: “La shoah : un ignoble mensonge !”.

Comme le souligne Carole Cadwalladr, ces résultats sont cantonnés à des questions  questionnant elles-mêmes l’existence de l’Holocauste. En recherchant uniquement les mots “Shoah” ou “Holocauste”, on aboutit à des résultats liés à des sites historiques ou à des dictionnaires et encyclopédies. Mais avec ses suggestions automatiques -celles qui apparaissent lorsque l’on écrit les premières lettres d’un mot ou d’une phrase, Google peut inciter ses utilisateurs à faire des recherches plus poussées… et parfois plus douteuses.

 

 

En recherchant le terme “chambres à gaz”, toutes les suggestions laissent à penser que ces dernières pourraient ne jamais avoir existé. Dans les trois cas, les premiers résultats renvoient vers des sites négationnistes.

Cela signifie que Google assume consciemment de promouvoir la diffusion de thèses négationnistes. Le combat et la vigilance doivent se poursuivre contre cette situation au moment ou se diffusent le complotisme   et les autres idéologies de haine, des USA à la Grande-Bretagne

MEMORIAL 98

 

 

Mise à jour 1er juillet:

Nouvelle offensive antisémite et néo-nazie sur Twitter et nouvelle carence de l'opérateur

Le 30 juin au soir un des sujets les plus abordés sur Twitter, était #HitlerTuNousManque

(voir ci-dessous la capture d'écran). Twitter, alerté par des associations, a mis plusieurs heures à réagir et à supprimer ces messages, permettant ainsi que la haine se déverse.

Pourtant  il y a un mois, Twitter prenait un engagement devant la Commission européenne pour une véritable politique de modération  en signant une charte de bonnes conduites.
L'UEJF et SOS-Racisme avec d'autres associations a assigné en justice les réseaux sociaux Twitter, Facebook et YouTube devant la justice française pour non respect du droit français. L'audience aura lieu le 19 juillet devant le TGI de Paris.
 
Memorial 98

 

 

Mise à jour 12 mai 2016:

Quatre années après cette alerte concernant Twitter et les réseaux sociaux, la situation est toujours aussi catastrophique en matière de modération.

 

Ainsi pendant une semaine, à la fin de mars 2016 , les associations SOS Racisme, SOS Homophobie et UEJF ont procédé à un  « testing » commun des pratiques de modération sur Twitter, YouTube et Facebook.  Elles vont assigner en référé Twitter, YouTube et Facebook pour non-respect de leurs obligations de modération légales, qui imposent aux hébergeurs de supprimer dans un délai raisonnable les contenus manifestement illicites.

 

En effet, les résultats sont sans appel : seule une toute petite minorité des contenus haineux est supprimée, mais avec des différences significatives d’une plate-forme à l’autre.

Pour Twitter, les résultats sont particulièrement catastrophiques : seuls huit messages ont été supprimés sur les 205 signalés. Sur 109 messages homophobes dénoncés, deux ont été enlevés – et des textes appelant à « brûler les homos » ou demandant « la mort pour les juifs et les bougnoules » ont été laissés en ligne.

 

Moins mauvais élève des trois, Facebook a supprimé 53 des 156 contenus qui lui avaient été signalés, soit un tiers. La modération du premier réseau social au monde a été plus efficace pour les signalements concernant des messages homophobes (15 suppressions sur 26 signalements) que sur l’antisémitisme (4 suppressions pour 16 signalements) ou le négationnisme (zéro suppression pour 3 signalements).

Loin derrière, YouTube n’a supprimé que 16 des 225 contenus qui lui avaient été signalés (7 %). Sur 115 commentaires racistes, seuls 9 ont été supprimés par la plate-forme. Et aucun des 10 contenus (vidéos et commentaires) négationnistes relevés par les associations n’ont été mis hors ligne.

 

 

Le combat se poursuit afin d'éliminer l'Internet de la haine.

 

Memorial 98

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13 octobre 2012 6 13 /10 /octobre /2012 00:38

La date du 17 Octobre 1961 symbolise la violence exercée par la police et l’armée françaises contre la population algérienne en lutte pour ses droits.

Le commandement de la répression était exercé par Maurice Papon, condamné depuis pour son rôle dans la déportation des Juifs de Bordeaux.

Papon a toujours bénéficié d'une clémence exceptionnelle, puisqu'il a échappé à la justice de 1981 à 1997, malgré la révélation en 1981 de son rôle dans la déportation des Juifs de Bordeaux.

De plus il n'a jamais été jugé pour les massacres d'octobre 1961 et au métro Charonne. Il a été libéré de prison sur la base d'une "expertise " de médecins complaisants mandatés par la justice. Ces experts l'ont déclaré "grabataire"  et ont estimé que le « pronostic vital » du prisonnier était posé. Cette expertise a permis à Papon-le-grabataire de sortir seul et à pied de la prison, de rentrer sans encombre chez lui septembre 2002 puis et d’y vivre tranquillement jusqu’en Février 2007.


Son procès s'est terminé en Avril 1998, symboliquement au moment même au moment même où dans 5 régions la droite faisait alliance avec le Front National. 

Pour nous, cette manifestation rappellera aussi les tortures mises en oeuvre contre les Algériens et auxquelles fut mêlé Jean-Marie Le Pen, président d’honneur du Front National.

Nous appelons nos lecteurs parisiens à se joindre au rassemblement qui aura lieu sur le pont Saint Michel le 17 octobre à 18H.

MEMORIAL 98

 

Post-scriptum du 17 octobre, après le rassemblement de commémoration et la déclaration de François Hollande:

"Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage àla mémoire des victimes" Ce bref communiqué de F. Hollande, publié en ce jour anniversaire, représente une avancée importante dans le combat pour la reconnaissance des crimes coloniaux et notamment le massacre d'octobre 1961 à Paris et dans toute la région parisienne. C'était d'ailleurs la réaction unanime des participants au rassemblement de ce jour sur le Pont Saint Michel.

On notera aussi la réaction de Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale et acolyte de Copé: "S'il n'est pas question de nier les évènements du 17 octobre 1961 et d'oublier les victimes, il est intolérable de mettre en cause la police républicaine et avec elle la République toute entière", affirme Christian Jacob, qui ajoute que la "tentative" de François Hollande de "politiser les enjeux de mémoire" est "dangereuse pour la cohésion nationale".

 

 

 

 17 octobre 1961- 17 octobre 2012

 

  51e anniversaire

 

 Vérité et Justice

 

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, préfet de police de Paris. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés –notamment par la "force de police auxiliaire" - ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrême des forces de police.

 

Dans ce domaine, le changement doit se faire maintenant, il est nécessaire que des mesures significatives soient prises :

 

- Redéfinition de la "Fondation pour la mémoire de la Guerre d’Algérie ", (dotée de plus de 7 millions d’euros), créée en application de l’article 3 de la loi du 23 février 2005 vantant les "aspects positifs de la colonisation". Cette Fondation est sous la coupe d’associations nostalgiques de l’Algérie Française qui voudraient exiger des historiens qu’ils se plient à la mémoire de "certains" témoins.

 

- Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs homologues de l’autre rive de la Méditerranée.

 

La vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains, au sein de l’ancienne majorité présidentielle ont voulu réhabiliter

 

Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières

 

On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après un demi-siècle, il est temps  :

 

- Que les plus hautes autorités de la République reconnaissent les massacres commis par la police parisienne le 17 octobre 1961 et les jours suivants, comme un crime d’Etat.

 

- Que la Fondation pour la Mémoire de la Guerre d’Algérie soit redéfinie sur des bases totalement différentes.

 

- Que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’internement arbitraire, pendant la Guerre d’Algérie, d’Algériens dans des camps.

 

- Que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’abandon des harkis, les massacres et l’enfermement dans les camps en France en 1962.

 

- Que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens.

 

- Que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.

 

Avec le 50e anniversaire de la fin de cette Guerre d’Algérie, nous attendons des plus hautes autorités de la République qu’elles reconnaissent les responsabilités de la France afin qu’une page nouvelle s’ouvre sur l’amitié et la fraternité entre les peuples algérien et français.

Rassemblement le 17 Octobre 2012 à 18h au Pont Saint Michel à PARIS

 

voir aussi

 17 Octobre 1961 : 50e anniversaire du massacre des Algériens.  

Mort de Papon: hommage à Michel Slitinsky

Arno Klarsfeld trahit les victimes de Papon

Messmer: disparition d'un copain et soutien de Papon

Gaudin: l'impensé colonial

 

Signatures au 11 octobre 2012

Associations  : Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre (4ACG), 17 Octobre Contre l'Oubli, Le 93 au Cœur de la République, Agir Contre le Colonialisme Aujourd'hui (ACCA), Association Harkis et Droits de l'Homme (AHDH), Association Les Amis de Max Marchand de Mouloud Feraoun et leurs Compagnons, Association Maurice Audin, Association Nationale pour la Protection de la Mémoire des Victimes de l'OAS (ANPROMEVO), Association des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis (ANPNPA), Agence de la Promotion des Cultures et du Voyage (APCV), Association Républicaine d'Anciens Combattants (ARAC), Au Nom de la Mémoire, Cnafal, Collectif DAJA, Comité Vérité et Justice pour Charonne, Coup de soleil, FTCR, FNACA Paris (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc Tunisie), Fondation Frantz Fanon, Ici on noie les Algériens, Ligue des droits de l'Homme (LDH), Le Maghreb des films, Mémorial 98, Mouvement Contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (Mrap),  Mouvement des travailleurs maghrébins en France (ATMF), Les Oranges (Nanterre), La Parole errante, Réfractaires Non-violents à la Guerre d’Algérie, Réseau Féministe Ruptures, Sortir du Colonialisme (SDC), Une Autre Voix Juive (UAVJ), Union juive française pour la paix (UJFP) 

Syndicats :  Fédération syndicale unitaire (FSU)

Organisations politiques : Les Alternatifs, Alternative libertaire, Europe Ecologie Les Verts (EELV), Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Parti Communiste Français (PCF),

 

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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 00:04

Actualisation du 18 août 2016:

 

Retour de  Copé, candidat à la primaire des "Républicains"; l'homme du bidonnage autour du "pain au chocolat" prétendument interdit pendant le Ramadan (voir ci-dessous). Sarkozy a explicitement approuvé cette légende. L'ex-président de l'UMP veut notamment promulguer une loi contre le burkini.

 

Au même moment, il s'avère qu'il n'y avait aucun "burkini" en cause à Sisco en Corse.

 

C'est ce qu'indique enfin le procureur après plusieurs jours qui ont vu se développer une intense campagne raciste locale basée prétendument sur la "radicalisation et le communautarisme"

 

Copé s'inscrit ainsi pleinement dans la campagne lancée par le député-maire LR et nostalgique du fascisme roumain Lionnel Luca.

 

Celui qui a été président des "Républicains" se concentre sur un remake des campagnes de Sarkozy en 2007 et 2012.

 

Memorial 98

 

Lancé dans la course à la présidence de l’UMP, Copé multiplie les provocations censées mobiliser en sa faveur les adhérents UMP. Après le « racisme anti-blanc » qui régnerait dans le pays, il met en avant  la légende urbaine du « pain au chocolat pendant le Ramadan ».

Mais un aspect décisif du discours de Copé est pour l’instant passé inaperçu. Il s’agit de sa remise en cause de la nationalité française d’une partie de la population. Ainsi la formulation exacte du passage de son livre « Manifeste pour une droite décomplexée » est la suivante :

Un «racisme anti-Blanc» se développe dans les quartiers de nos villes où des individus - dont certains ont la nationalité française - méprisent des Français qualifiés de «Gaulois», au prétexte qu'ils n'ont pas la même religion, la même couleur de peau ou les mêmes origines qu'eux. ….

Selon  Copé, il y a donc « dans les quartiers de nos villes » deux catégories de personnes les «individus - dont certains ont la nationalité française … » et « … des Français qualifiés de «Gaulois» »… ». Manifestement, selon Copé, les "individus" ont beau avoir la nationalité, ils n’en sont pas pour autant de vrais Français.

Copé a beau être déjà  un multirécidiviste de la provocation xénophobe

(voir Copé: le visionnaire facho.

Un dirigeant UMP salit à nouveau la Shoah.  ) il s’attaque cette fois-ci aux racines mêmes du droit de la  citoyenneté.

Ce faisant, Copé reprend une thèse fondamentale du Front National, installée dans la panoplie de la droite dans les années 1980, par l’intermédiaire du « Club de l’Horloge ».

Ce groupe, qui se positionnait comme une passerelle idéologique entre le FN et la droite, écrivait dès 1984 : «  Aujourd'hui le code de la nationalité est une machine à fabriquer des "Français de papier", qui n'ont ni assimilé notre culture ni affirmé leur attachement à la patrie. Pour maintenir notre identité nationale, il est urgent de réformer cette législation. Le Club de l'Horloge, qui a lancé ce débat dans l'opinion, décrit ici la réforme qu'il faudra réaliser tôt ou tard… » 

La mise en pratique de  ces théories fut concrétisée par Chirac et Pasqua, en 1986.

Elle se traduisait par la tentative de supprimer le traditionnel droit du sol et le droit à la nationalité française pour les enfants nés en France et issus de parents étrangers. "Être Français, ça se mérite" disait déjà Pasqua. Dans cette bataille du code de nationalité, le gouvernement Chirac-Pasqua, qui pensait avoir  emporté une victoire décisive, fut contraint de reculer fin 1986, en raison des  mobilisations étudiantes contre la loi Devaquet et les « facs Tapie ». L’épisode tragique de la mort du jeune Malik Oussekine, battu à mort par la police le 6 décembre de cette même année, fit opérer une retraite au gouvernement de l’époque.

En 1993, la droite reprit son offensive et imposa notamment une "déclaration de volonté" des jeunes nés de parents étrangers; l'absence de cette déclaration avant 18 ans supprimait leur accession automatique à la nationalité.

La remise en cause du code de nationalité est dans notre pays, un marqueur historique de la convergence-concurrence de la droite avec le Front National. Elle est aussi au cœur de l’obsession de l’ « envahissement », distillée depuis des décennies.

En effet, la droite entretient depuis 30 ans des rapports ambigus avec le FN, depuis que l’UMP de l’époque s’est alliée avec le Front National lors de l’élection municipale de Dreux en Septembre 1983. Tout au long de sa carrière politique, Sarkozy que Copé présente comme son modèle a appliqué le principe de son propre inspirateur et mentor, Charles Pasqua. Celui-ci a résumé sa doctrine, à la veille de la présidentielle de 1988, dans le magazine Valeurs actuelles du 2 mai 1988: « Sur l'essentiel, le Front national se réclame des mêmes préoccupations, des mêmes valeurs que la majorité »

(voir aussi Identité nationale : comment l’idée vint à Eric Besson

Sarkozy-Le Pen: le livre qui révèle

Sarkozy et le Front National: une liaison dangereuse

Mais au-delà du calcul électoral, le jeu avec le FN sert de paravent à une entreprise plus profonde et plus dangereuse, car venant du cœur du système de domination politique. L’enjeu stratégique porté par Sarkozy hier et par Copé aujourd’hui est constitué autour du thème de la défense de l’« identité nationale » menacée, thème récurrent et éternel de la droite nationaliste dans notre pays.

A voir aussi sur Copé:

Nationalité : Copé et l’UMP en embuscade.

Sarkozy et Copé aux côtés du Front National.

Woerth, Copé et le Front National : décryptage

Succès du Front National: quelles conséquences?

 

MEMORIAL 98

 

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20 septembre 2012 4 20 /09 /septembre /2012 01:02

 

Le contexte est connu et important:  un pseudo « film » islamophobe a été diffusé à partir des Etats-Unis par des groupes d’extrême-droite et des chrétiens coptes radicaux.

Ces groupes ont tenté d’attribuer ce film à un Israélien, qui aurait été financé par « 100 donateurs juifs »  selon les messages d’intoxication qu’ils avaient lancés. Le pseudo film a été relayé dans les pays musulmans et a provoqué des affrontements violents et meurtriers, mais pas de mobilisations massives, sauf celle organisée par le Hezbollah au Liban. Ce point est important car les effets médiatiques ont pu laisser penser qu’une vague extrêmement importante de manifestations avaient eu lieu. Aux Etats-Unis même, l’hebdomadaire Newsweek a voulu exploiter cette veine et a vu sa tentative critiquée et ridiculisée par les  internautes.

C’est dans ce climat que Charlie Hebdo a choisi de « traiter l’actualité » en publiant à nouveau des caricatures de Mahomet. Les responsables du journal semblent avoir voulu réaliser un « coup » médiatique et économique. C’est leur droit, car la presse et l’expression sont libres et doivent le demeurer. Mais ce choix peut aussi être analysé et « déconstruit ». Or les responsables de Charlie récusent toute critique en arguant de son statut de « journal satirique ». C’est un leurre, car Charlie est un journal avant tout politique, qui utilise certes le dessin et la caricature mais semblait défendre des valeurs, y compris d’ailleurs le droit de dénoncer les religions et de « blasphémer ».

Mais cette fois, en raison du contexte et des explications des dirigeants du journal lui-même (Charb) le sentiment est que la recherche du « buzz » a dicté la publication des caricatures.

Il faut aussi rappeler que Charlie a connu une crise importante en 2008 quand un commentaire à caractère antisémite de Siné a conduit au licenciement de celui-ci ainsi qu’au départ ultérieur du directeur d’alors, Philippe Val, qui fut récupéré par Sarkozy.

Au total, dans cette affaire, les dirigeants de Charlie contribuent à renforcer à la fois la haine des musulmans et la violence des groupes qui sèment la terreur au nom de la religion.

 

Nous choisissons plutôt de défendre l’écrivain Salman Rushdie, qui depuis 1989 vit sous la menace d’être tué en raison d’un ordre de Khomeiny. Le prix de la récompense pour son assassinat vient d’être porté à plus de 3 millions de dollars par les services iraniens qui le pourchassent.

 

MEMORIAL 98

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 19:51

 

Nous soutenons l'initiative du Collectif Van et demandons à nos lecteurs de relayer la lettre ouverte qui proteste contre l'accueil officiel d'Aliev, dictateur d'Azerbaïdjian; il est possible de l'envoyer à l'Elysée par courrier électronique (lien ci-dessous) . Le Collectif demander d'envoyer le message "  sans le modifier et sans enlever notre signature, en ajoutant devant le titre, ces quelques mots : "Je souscris à ce courrier que vous envoie le Collectif VAN" (suivis de Nom et Prénom)."

link

 

MEMORIAL 98

 

 

 

LETTRE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE



Monsieur François Hollande
Président de la République
Palais de l’Élysée
75008 Paris - France


Monsieur le Président,

A partir du mardi 18 septembre 2012, la République Française accueille sur son sol le Président d’Azerbaïdjan, Ilham Aliev. Pourtant, ce chef d’Etat indéboulonnable, dont la famille dirige le pays presque sans interruption depuis 1969, est désigné par Reporters sans Frontières comme un « prédateur ». En matière d’atteintes aux droits de l’homme, Aliev, sous des abords policés, n’a rien à envier, à feu Mouammar Kadhafi reçu par votre prédécesseur à l’Elysée.

Faisant fi de la répression féroce que le ‘roi’ de Bakou exerce à l’encontre des opposants azéris, la France choisit - et c’est inquiétant - d’honorer Ilham Aliev, autocrate auréolé de son or noir, alors même qu’il vient de violer avec cynisme tous les standards européens de justice dans une affaire qui a suscité la 'préoccupation' des principales diplomaties dont la nôtre.

Les faits parlent d’eux-mêmes : le militaire azéri Ramil Safarov, condamné à perpétuité en Hongrie pour avoir, en 2004, décapité de 16 coups de hache un officier arménien durant son sommeil lors d’un stage de l’OTAN à Budapest, a été transféré fin août en Azerbaïdjan pour y purger le reste de sa peine. Accueilli en héros dans son pays où il avait été élu ‘Homme de l’Année’ en 2006, l'assassin à la hache a été immédiatement gracié par Ilham Aliev. En récompense de son acte ‘patriotique’, il s’est aussi vu offrir un appartement, une promotion en grade et huit années de salaire. Bakou aurait acheté 3 milliards d’euros de dette hongroise pour récupérer ce meurtrier « désolé de n'avoir pas tué d'autres Arméniens ».

Monsieur le Président, nous ne pouvons que vous renvoyer aux propos de Michèle Rivasi, Députée européenne Europe-Ecologie, ce 13 septembre 2012 au Parlement européen: “Les droits de l’homme sont la première des motivations de l’UE dans sa politique étrangère, quel signal envoyons-nous alors aux dictatures en tout genre? Rachetez notre dette avec vos pétrodollars et on fermera les yeux?! C’est lamentable “. Une analyse que le MEDEF International qui reçoit M. Aliev le 19 septembre à Paris, devrait également méditer. Tout comme la Direction du Louvre qui a accepté de bonne grâce le million d’euros offert par l’Azerbaïdjan [sans contrepartie pour la France ?], et dédié aux nouvelles salles des Arts de l'Islam inaugurées cette semaine au Louvre à l’occasion de la visite du richissime couple Aliev.

La glorification du crime de Safarov et l’idéologie de la haine prônée par le clan Aliev illustrent l’impossibilité pour les Arméniens de la République du Haut-Karabagh de retourner sous le joug azéri. Voir son indépendance reconnue par les instances internationales est une nécessité vitale pour la RHK. La France, qui co-préside le Groupe de Minsk, se doit d’agir en ce sens car la volonté génocidaire panturquiste est toujours d’actualité. L'ancien ministre de l'Intérieur azéri, İsgandar Hamidov n’avait-il pas déclaré en 2006: « Plus les Azéris tueront d'Arméniens, moins d'Arméniens il restera. » ?

Tout comme son allié turc, l’Azerbaïdjan éduque sa population et sa diaspora dans la haine de ‘l’Arménien’. Par la négation du génocide de 1915, l’inversion de l’histoire, la dénonciation du faux génocide de Khojalou imputé aux Arméniens, Aliev fait des Arméniens les ‘véritables agresseurs’, et professe au plus haut niveau de l’Etat des ‘valeurs’ racistes en totale contradiction avec celles de notre République. Cette détestable politique peut avoir des répercussions sur la paix civile ici même, le dictateur azéri ayant déclaré en 2012 que « l'ennemi numéro un pour l'Azerbaïdjan, ce sont les Arméniens dans le monde entier ». C’est donc un message fâcheux qu’envoie notre pays en recevant un dirigeant qui désigne à une vindicte haineuse, des citoyens français porteurs de la douloureuse mémoire du génocide arménien.

Quant à ‘l’aide à la culture’, le mécénat de Bakou peut-il masquer l’anéantissement du patrimoine arménien d’Azerbaïdjan et du Nakhitchevan ? En 2005, l’Armée azérie a rasé le cimetière médiéval de Djoulfa où se dressaient des milliers de somptueuses croix de pierre ciselées (Khatchkars), symboles de l’art religieux arménien (vidéo). Ce génocide culturel rejoint la volonté d’extermination physique perceptible dans les propos de tous les officiels azéris. Parmi eux, l’actuel Consul Général d’Azerbaïdjan à Istanbul, Représentant permanent à l'Organisation de Coopération Economique de la Mer Noire (OCEMN), Hasan Zeynalov, qui avait déclaré en 2005 à la BBC: « Les Arméniens n'ont jamais vécu au Nakhitchevan qui a été une terre azerbaïdjanaise de temps immémorial, et c'est pourquoi il n'y a aucun cimetière ni monument arménien, car il n’y en a jamais eu ». Un point de vue relayé en France avec les pressions exercées à l’UNESCO pour une simple exposition-photos organisée en juin 2011 au siège de Paris.

Enfin, en favorisant -par une loi (!)- l’établissement en France d’un Centre culturel azéri, le gouvernement cautionne indirectement un négationnisme larvé, ou même clairement affiché. Tant que la politique servira presque exclusivement des intérêts économiques et financiers, l'Histoire continuera à bégayer : des Safarov, inspirés et encensés par des Aliev, accompliront l'innommable en toute impunité, pour détruire « ou tout, ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel ».

Atteintes à la démocratie, au respect des droits de l’homme, à l’État de droit (Aliev a même fait voter en juin dernier une loi lui garantissant l'immunité à vie ainsi qu’à son épouse) : tout indique qu’il ne faut pas attendre le printemps azéri pour déclarer le dictateur Ilham Aliev persona non grata dans notre pays.

En vous remerciant de votre attention, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma plus haute considération.

Séta Papazian, Présidente
Collectif VAN [Vigilance Arménienne contre le Négationnisme]
BP 20083 - 92133 Issy-les-Moulineaux - France
Email: contact@collectifvan.org - www.collectifvan.org

MEMORIAL 98

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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 19:12

 

L’appel ci-dessous a été rendu public le 16 août ; il regroupe de nombreux militants de la solidarité avec le peuple syrien.

Nous soutenons cet appel, malgré certaines de ses formulations maladroites ou franchement erronées, telle la comparaison de la répression en cours avec les actions du régime nazi.

 La révolution syrienne et les révoltes arabes en général traversent actuellement une période difficile : la victoire électorale des partis de type islamiste en Tunisie et en Egypte ouvrent la voie à une campagne de propagande qui attaque tous les mouvements de révolte des peuples arabes. Ceux-ci seraient manipulés à la fois par Al Qaïda et la CIA ! (voir http://www.conspiracywatch.info/D-ou-vient-l-intox-des-6000-mercenaires-de-la-CIA-en-Syrie%E2%80%8F_a905.html)

Il est d’autant plus important que se manifeste un large courant de solidarité démocratique aux côtés du peuple syrien. C’est pourquoi nous proposons une fois de plus que dès la rentrée se tienne un rassemblement quotidien de soutien dans les lieux les plus centraux des grandes villes du pays. A Paris par exemple, une telle ronde pourrait se tenir sur la place de l’Hôtel de Ville (voir Syrie: le déchirement )

 

MEMORIAL 98

 

 

 

Syrie: ce n’est pas une guerre civile, mais une répression barbare contre les civils

 

16 août 2012

 

Par un groupe de personnalités, artistes et intellectuels syriens, français et franco-syriens

 

Des «violences», des «civils pris entre deux feux», des «loyalistes», une «rébellion». Pour certaines mouvances actives auprès des médias, il s’agirait encore de se borner à compter les points et à mettre à jour le macabre compteur des milliers de victimes, en affichant une bien commode symétrie entre les parties, et en incriminant leur manque d’aptitude à «se mettre autour d’une table». Une telle vision ne sert que le régime criminel en fin de course.

 

C’est surtout une insulte aux innombrables civils qui depuis mars 2011 sont descendus inlassablement dans la rue pour réclamer pacifiquement, sous les yeux de toute la planète, un État de droit, et qui ont été férocement réprimés, enfants inclus. C’est aussi une insulte aux nombreux militaires qui, face à l’impasse d’une armée enjointe à pilonner sans relâche la population, ont pris la courageuse et honorable décision de déserter au péril de leur vie.

 

Tout média, toute personnalité qui établit une symétrie entre les forces du régime Al Assad et celles qui le combattent, offre de fait un regain de soutien à ce régime de type fasciste, dont les horreurs rivalisent avec celles commises contre les résistants par le régime nazi.

 

Aucun compromis avec le clan Al Assad ne peut mettre un terme à ce conflit. Il n’y a jamais eu, il ne pourra jamais y avoir de compromis entre ce régime tortionnaire et assassin de son peuple, et les Syriens qui luttent ardemment pour leur liberté. Face aux menaces et aux manœuvres du régime et de ses alliés, nous sommes aux côtés des tenants de la dignité, de la tolérance et de la démocratie.

 

D’autres scénarios étaient encore possibles il y a quelques mois, si toutefois la communauté internationale s’était engagée nettement plus avant en faveur des résistants à la dictature, c’est-à-dire si elle s’était donné les moyens de faire respecter le droit humanitaire international:

 

- le refus de l’impunité pour le régime et ses agents en engageant la saisine du TPI de La Haye par le Procureur de la Cour Pénale Internationale.

 

- des sanctions économiques et financières visant à paralyser la guerre menée contre la population

 

- une protection des civils (exclusion aérienne, couloirs humanitaires sécurisés, sanctuarisation des hôpitaux, libre accès aux ONG, envoi de moyens sanitaires, de communication, …)

 

- l’embargo total sur les armes destinées à la répression par le régime (vecteurs, munitions, pièces détachées et conseillers)

 

- une intense campagne internationale d’information et de dénonciation de la terreur d’État.

 

Force est de constater qu’un tel soutien n’a pas été mis en œuvre à la hauteur et au moment voulus. Côté ONU, cela est particulièrement imputable au soutien inconditionnel au régime de Bachar Al Assad par la Chine et la Russie. Au-delà du veto opposé à toute résolution un tant soit peu contraignante, l’armement et les moyens logistiques russes ont déferlé sans trêve à la rescousse du régime Al Assad, à un tel point que ce soutien doit être considéré comme une véritable intervention militaire, dont on parle peu. De son côté, le régime iranien s’est investi totalement au service de ce régime en lui apportant sa funeste expérience en matière de répression des révoltes de la population (conseillers, matériel, propagande).

 

Mais les veto russe et chinois n’ont-ils pas été trop aisément invoqués par certains gouvernements pour ne rien tenter et s’en tenir à des déclarations affligées ?Certains esprits ne se sont-ils pas accommodés des slogans du régime qui qualifie les opposants de «terroristes aux ordres d’Al Qaida» ? N’est-il pas navrant et tragique d’avoir vu ce fallacieux prétexte de lutte contre l’islamisme radical fonctionner à nouveau, alors que ce sont au contraire les dictatures arabes, singulièrement celle du régime Al Assad, qui l’ont intensément alimenté par le népotisme, la corruption et la répression ?

 

Le cynisme atteint son comble lorsque Vladimir Poutine, l’ancien colonel du KGB à la tête de la Russie, se pose en sauveur de la démocratie, lui qui a présidé aux atrocités commises en Tchétchénie, qui soutient les pires dictatures dans les pays du Caucase, et qui arme son propre régime pour faire barrage à toute alternance.

 

Faute d’une réaction internationale à la mesure de l’horreur qui en Syrie, depuis 17 mois, a frappé les manifestants et la population, pouvait-on imaginer que la machine à tuer décime, torture et tue des familles entières, sans que les résistants, voyant leur démarche pacifique sans soutien suffisant, ne cherchent à se doter de moyens pour s’opposer à la destruction du pays ? Décidément, le malheur et la tragédie sont pour certains assez supportables, dès lors que cela se passe loin de chez eux.

 

En ces jours où le régime se trouve affaibli par la longue série de défections de ses militaires, diplomates et responsables de haut rang, par le discrédit qui finit par l’atteindre, et par ses défaites sur le terrain, il importe d’amplifier le soutien concret aux résistants. Des initiatives sont en préparation pour la rentrée de septembre. À chacun de s’y engager pour briser les murs d’une indifférence que l’Histoire pourrait bien assimiler plus vite qu’on ne le croit à de la complicité.

 

C’est l’honneur du mouvement de soutien à la Révolution syrienne que d’informer, de dénoncer, de mobiliser inlassablement pour que les citoyens français sachent ce qui se passe en Syrie, expriment leur horreur face à la terreur d’État, interpellent les instances internationales et s’impliquent dans des actions concrètes de solidarité.

 

La chaîne de solidarité envers les Syriens en France est riche de diversité, de talents et d’énergies : Associations de Syriens1 ; artistes et intellectuels –syriens, français, franco-syriens – associés à la «Vague blanche2 pour la Syrie», à «l’Appel3 du Festival d’Avignon» et à d’autres initiatives, membres du Collectif4 Urgence Solidarité Syrie, personnalités et organisations signataires de l’Appel5 Solidarité Syrie, représentants d’institutions françaises, telle la Conférence6 des Présidents d’Université qui a appelé à la minute de silence du 23 Mai 2012 suite au massacre à l’Université d’Alep, ONG, médias français couvrant largement la situation syrienne sans concession envers le régime en place.

 

En ces jours où l’on peine à imaginer en France le degré de la brutalité à laquelle font face les résistants syriens à Alep, Damas et dans d’autres villes, il appartient à chacun de faire acte de solidarité, d’informer les autres, de faire partager et s’exprimer, y compris sur les lieux de vacances, son indignation, ses initiatives et sa volonté ardente de voir enfin advenir une Syrie libre !

 

Premiers signataires : Iyad Abbara, Sakher Achawi (Comité de la Déclaration de Damas en France), Rabee Al Hayek1 (SouriaHouria), Rida Ajlani, Homam Léon Akra (Architecte), Meriem Akrour, Aïcha Arnaout4 (Poète), Carina Basualdo (Psychanalyste, Maître de conférences en Psychologie), Samir Benamar (Mairie de Rosny-sous-Bois), Yann Arthus Bertrand (Prdt de GoodPlanet), Marcel Bozonnet 3(Comédien, metteur en scène), Joëlle Burnouf (Professeure d’Archéologie Médiévale, Univ. Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Philippe Caubère (Comédien, auteur, metteur en scène), Dr Anas Chaker (Union des Organisations syriennes de Secours médicaux), Ezzuldin Chammout (Artiste peintre), Françoise Chammout, Mehdi B. Charrada, Dominique Constantin (comédienne), Naïma Coton, Abdul Rauf Darwich(Maître de conférences Univ. Angers, Prdt Collectif du 15 mars pour la Démocratie en Syrie), Évelyne Domet,, Alain Fromager (Comédien), Yassin Ghafir, Mgr Jacques Gaillot (Évêque émérite de Partenia), Arlette Girardot4, Wladimir et Viviane Glasman4, Sophie Gallois (Enseignante), Annie Goossens, Jihad Hijazi, Khalid Hussein, Assia Khemakhem, Maisaa Jaber, Yanis Khalifa, Michel Kilo (Membre du Forum Démocratique Syrien), Gérard Lauton5 (Maître de conférences Univ. Paris-Est Créteil), Monzer Makhous (Coord. des Relations Extérieures du CNS en Europe), François Marthouret (comédien), Philippe Meirieu (Professeur Univ. Lyon 2), Sarah Moon2 (Photographe d’Art),Michel Morzière4 (Porte-parole du Collectif Urgence Solidarité Syrie), Françoise Noël, Laurence Ponchon, Ammar Abd Rabbo (Photographe, journaliste), Michel Reynaud (DGA Générale Décors), Marie Riquier, Stéphane Rouer, Christophe Ruggia, Georges Sabra (Conseil National Syrien), Farid-Frédéric Sarkis (Maître de conférences Univ. Lille 1), Adnan Seddik, Béatrice Soulé2 (Productrice-réalisatrice, scénariste), Ahlam Taghbalout, José Vega Arija (Architecte d’intérieur), Emmanuel Wallon3 (Professeur Université Paris-Ouest Nanterre), Elias Warde (Professeur Univ. Paris-Sud), Fanhama Wissam, Omar Zakariya, Kenza Zougagh (ESC Rennes).

 

source: http://www.liberation.fr/monde/2012/08/15/syrie-ce-pas-une-guerre-civile-mais-est-une-repression-barbare-contre-les-civils_839873

 

 

 

POUR SIGNER : appelsolidaritesyrie@free.fr.

 

1.http://souriahouria.com notamment.

2. http://vagueblanchepourlasyrie.fr.

3. http://www.liberation.fr/monde/2012/07/17/appel-d-avignon-a-la-solidarite-avec-le-peuple-syrien_833915

4. Collectif Urgence Solidarité Syrie :http://www.facebook.com/groups/125552160858777

5. http://appelsolidaritesyrie.free.fr

6. http://www.cpu.fr/Actualites.240.0.html?&no_cache=1&actu_id=382

 

 

 

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16 août 2012 4 16 /08 /août /2012 13:08

 

Alors que l’urgence sociale et économique est au cœur des préoccupations du pays, le gouvernement choisit de mettre en scène une campagne  de répression et d’expulsions contre les populations Roms.

Tout le déploiement  habituel, hérité de Sarkozy et Guéant, est au rendez-vous: destruction de campements, charters d’expulsion…

Valls, ministre de l’Intérieur, ainsi que des maires de gauche se retranchent derrière des décisions de justice, mais ce sont bien eux-mêmes qui sollicitent ces décisions et les font appliquer, parfois très brutalement.

Dans une choquante correspondance de dates, cette campagne est organisée deux ans jour pour jour après le fameux et funeste discours de Sarkozy à Grenoble, le 30 juillet 2010. Il avait annoncé la fin des « implantations sauvages de campements de Roms », lançant ainsi, sous l’œil des caméras, une vague d’expulsions pendant l’été (voir Pourquoi les Roms ? Décryptage ).

Les réactions nationales et internationales avaient alors été vives: de Viviane Reding, commissaire européenne en charge de la Justice et de la Citoyenneté qui  avait qualifié l’attitude du gouvernement français de « honteuse » au pape Benoît XVI qui avait déclaré :« les discriminations ethniques ou raciales n’ont pas leur place En Europe ». 

En France, la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, avait dénoncé une « dérive antirépublicaine ».

Le 4 septembre suivant, d’importantes manifestations unitaires s’étaient déroulées dans différentes villes à l’appel de la Ligue des Droits de l’Homme ( voir Tous dans la rue le 4 Septembre ). Le 28 juin 2011, la France avait été condamnée par le Conseil de l’Europe pour sa politique contre les Roms, cette dernière constituant, selon le Conseil, une violation aggravée du principe de non-discrimination.

La défaite de Sarkozy n’a donc pas changé la donne pour les Roms. Les expulsions continuent puis, lorsqu'il ont été jetés de leurs campements, on ne leur propose toujours aucune solution de relogement digne. Et cela, malgré les déclarations de François Hollande qui avait souhaité, lorsqu’il était candidat, « que, lorsqu’un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées. On ne peut pas continuer à accepter que des familles soient chassées d’un endroit sans solution. Cela les conduit à s’installer ailleurs, dans des conditions qui ne sont pas meilleures ».

On s’en prend une fois de plus à ceux qui sont les plus faciles à frapper. Les Roms ne disposent d’aucune institution protectrice, ni d’État qui se porte à leur secours ; au contraire leur pays d’origine les discriminent et les abandonnent à leur sort (voir Au côté des Roms, contre la violence. ).

Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, rejette la responsabilité de la situation actuelle sur les pays d’origine, comme s’il ne connaissait pas l’ampleur des discriminations dont y sont victimes les Roms et la violence des campagnes d’extrême droite les stigmatisant. Leur histoire de persécutions y est niée, notamment les massacres dont ils furent victimes de la part des nazis (voir ici un exemple terrible http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120712.AFP2558/republique-tcheque-colere-des-roms-contre-une-porcherie-sur-un-ancien-camp-nazi.html    ) 

Les avertissements adressés à Valls n’ont pas manqué,  de même que les propositions concrètes pour améliorer la situation.

Le collectif Romeurope en particulier (http://www.romeurope.org/) mène un travail de grande ampleur en lien avec les populations Roms et les habitants des localités concernées. Nous soutenons son combat http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Roms-Valls-confirme-ce-que-disait-le-gouvernement-precedent-537360.

Dans les semaines à venir, il faudra que se manifeste publiquement, dans la rue, le refus de cette politique répressive, contraire aux valeurs qui ont amené à battre Sarkozy. Nous  déclarions alors que les illusions n’étaient pas de mise et écrivions à propos de François. Hollande (voir  6 mai : voter contre le racisme ): «… Nous savons que dans son entourage se trouvent aussi des personnages qui, tel Manuel Valls, peuvent utiliser une rhétorique douteuse… ». C'est dès  maintenant que tous ceux qui se réclament de l’anti-racisme  doivent mettre le holà à ses agissements.

 

MEMORIAL 98

 

 

 

 

 

 

 

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 00:52

 

«Vent printanier»: ce fut le nom de code imaginé pour la plus vaste opération d'arrestations de Juifs pendant la Seconde guerre mondiale en France et pour laquelle le régime de Vichy avait mobilisé la police française.

 

 

Les 16 et 17 juillet 1942, à Paris, 13 152 Juifs sont arrêtés par la police française. 1129 hommes, 2916 femmes et 4115 enfants sont enfermés dans l’enceinte sportive du Vélodrome d’Hiver.

Les couples sans enfants et les célibataires (1989 hommes et 3003 femmes) sont internés au camp de Drancy.

Du 19 au 22 juillet, les familles du Vél’ d’Hiv’ sont transportées dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande. Adultes et adolescents sont déportés en premier. Brutalement séparés de leurs parents, environ 3000 enfants en bas-âge sont laissés sur place dans une affreuse détresse. Ils sont transférés à Drancy puis déportés entre le 17 et 31 août 1942. Aucun d’entre eux n’est revenu.

D'autres rafles avaient précédé celle-ci, dont celle méconnue du 20 août 1941

 

La responsabilité du régime de Vichy dans les déportations des Juifs est restée longtemps un sujet tabou, y compris sous la présidence de François Mitterrand qui faisait fleurir chaque année la tombe de Pétain à l’Ile d’Yeu (voir Sarkozy boycotte le 8 Mai )

 

Lors de la cérémonie commémorative de la rafle du Veld'Hiv en juillet 1995, Jacques Chirac a reconnu publiquement que les autorités françaises avaient accompli l’irréparable en déclarant: «Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux.»

Une partie de la droite a rejeté cette prise de position, soit ouvertement , soit en attaquant la « repentance » comme Sarkozy à plusieurs reprises

(voir Sarkozy jette aux orties la reconnaissance de la participation de la France à la Shoah

Sarkozy encense Maurice Druon, ami et soutien de Papon  )

 

En ce 70e anniversaire, Serge Klarsfeld fait preuve de complaisance à l'égard de Sarkozy dans sa tribune du Monde (http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/07/10/la-presidence-normale-et-la-rafle-du-vel-d-hiv_1731634_3232.html.)

A travers ce texte, il tente de faire croire que la formule creuse de Sarkozy « "Jacques Chirac a dit ce qu'il fallait dire et il n'y a rien à ajouter et rien à retrancher à son très beau discours." est suffisante pour contrebalancer ses nombreuses remises en cause des responsabilités françaises dans la déportation et son refus de participer à la commémoration du 8 mai avec Chirac en 2007 (voir  Sarkozy: service minimum sur la Shoah et insultes pour les Africain)

 

Les bus qui ont transporté les Juifs raflés, devant le Vel d'Hiv

 

Symboliquement c’est à la veille de cette commémoration de la rafle parisienne qu’un criminel de guerre nazi hongrois, Laszlo Csatary, a été identifié et retrouvé à Budapest

"Il y a dix mois, un informateur nous a donné des renseignements qui nous ont permis de localiser Csatary à Budapest » a déclaré le directeur du centre Wiesenthal à Jérusalem. Il a ajouté que les informations sur la localisation avaient été transmises dès septembre 2011 au Parquet de Budapest. En plus des informations fournies en septembre 2011, le Centre Wiesenthal  a transmis la semaine dernière de nouvelles pièces à conviction au Parquet de Budapest sur l'implication de Csatary dans la déportation des Juifs, "Ces nouvelles preuves renforcent les accusations déjà très graves contre Csatary et notre insistance pour qu'il rende compte de ses crimes. Le temps qui passe ne diminue en rien sa culpabilité et la vieillesse ne doit pas constituer une protection pour les auteurs de l'Holocauste"

Le Procureur adjoint de la République à Budapest, Jenö Varga s’est contenté d‘indiquer: "Une enquête est en cours. Le Parquet étudie les informations reçues".

Csatary avait été chef de la police dans le ghetto de Kosice (Kassa en hongrois, Kaschau en allemand), situé aujourd'hui en Slovaquie,où 15.700 Juifs avaient été pour certains assassinés sur place et pour l'immense majorité déportés vers le camp d'Auschwitz, en Pologne, pendant l'occupation par l'Allemagne nazie de ce qui était alors la République de Tchécoslovaquie.

Csatary traitait les Juifs du ghetto avec une cruauté particulière, fouettant les femmes et les forçant à creuser des tranchées à mains nues.

Condamné à mort par contumace en 1948 par un tribunal tchécoslovaque, il avait disparu et avait réussi à se réfugier au Canada. Il y a une quinzaine d'années, les autorités canadiennes avaient découvert sa véritable identité ce qui l'avait amené à disparaître de nouveau et à fuir en Hongrie. M. Feldmajer, Président de la communauté juive hongroise, déclare que si Csatary échappait à la justice, cela constituerait un déshonneur pour toute la nation hongroise. Le risque est en effet grand que le gouvernement de droite radicale actuellement au pouvoir en Hongrie empêche tout jugement; ce pouvoir et l’extrême-droite du parti Jobbik tentent de réhabiliter le régime antisémite du Maréchal Horthy et même les milices des Croix Fléchées, collaboratrices des nazis.

 

C’est aussi à la veille de cette commémoration que  Madonna se heurte une fois de plus au Front National.

Le vice-président du Front national, Florian Philippot, a déclaré que le parti d'extrême droite allait porter plainte contre Madonna. Il met en cause la diffusion lors d'un concert de la chanteuse au Stade de France le samedi 14 juillet , d'un clip vidéo déjà projetée lors de l’inauguration de sa tournée et dans lequel Marine Le Pen apparaît brièvement porteuse d'une croix gammée sur le front.

Nous ne connaissons pas les intentions de Madonna ni la signification exacte de cette "provocation" (au bon sens du terme) mais notre soutien lui est acquis, pour avoir osé rappeler que la ligne politique des Le Pen et du FN se place encore et toujours dans la continuité du fascisme et du nazisme

(voir Le Pen : l’antisémitisme jusqu'au bout.

Qui veut se faire piéger par Marine Le Pen ?

Marine Le Pen récidive contre Eva Joly.

 

MEMORIAL 98

 

 

 

 

 

 

 

 

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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 00:55
 

Le procès de l'ancien chef militaire de l'armée serbe de Bosnie, Ratko Mladic, a repris lundi 9 juillet à La Haye, avec la déposition du premier témoin de l'accusation, deux jours avant la commémoration de la chute de Srebrenica le 11 juillet 1995.

Ratko Mladic doit répondre devant le Tribunal Pénal International pour la Yougoslavie (TPIY) de génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre durant la guerre en Bosnie (1992-1995), au cours de laquelle 100.000 personnes avaient été tuées et 2,2 millions de personnes déplacées. Il s’est caché pendant 16 ans, protégé par les réseaux nationalistes et militaires serbes.

Selon l'accusation, ses hommes avaient tué, violé, torturé, détenu et chassé des milliers de Musulmans et Croates dans 14 municipalités en Bosnie.

L'ancien chef militaire est également accusé du massacre de Srebrenica, qualifié de génocide par la justice internationale. Cette ville protégée par les Casques bleus de l'ONU était tombée le 11 juillet 1995 aux mains des forces serbes de Bosnie (voir Mladic: un génocidaire enfin arrêté.

Génocide en Bosnie: début de justice aux Pays-Bas. )

Près de 8.000 hommes et adolescents musulmans y avaient été tués par les hommes de Ratko Mladic, lors de ce qui constitue le pire massacre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

 30.000 personnes sont attendues mercredi dans la région de Srebrenica pour la commémoration du 17e anniversaire du massacre commis par l'armée serbe de Bosnie. Une dizaine de milliers sont arrivés après avoir marché le long du chemin emprunté par ceux qui tentaient de fuir.

À cette occasion, 520 victimes, identifiées depuis un an, seront mises en terre au mémorial de Potocari (voir Srebrenica : l’impunité jusqu’à quand ? ) .

En 1995, les cadavres avaient été déposés dans des fosses communes, qui avaient ensuite été ouvertes par des bulldozers pour déplacer les cadavres afin de dissimuler l'étendue du crime, comme l’avaient pratiqué les nazis pour dissimuler les traces de la Shoah.

Ratko Mladic est également poursuivi pour son rôle dans le siège de Sarajevo, au cours duquel 10.000 civils avaient été tués, et dans la prise en otage de 200 soldats et observateurs de l'ONU en 1995.

 17 ans après la fin de la guerre, les dirigeants nationalistes serbes rêvent encore de revanche et de violence. Ainsi à Srebrenica même, ils organisent cette année un « festival » du 7 au 12 juillet, ajoutant ainsi une provocation au lourd bilan du génocide

Le président nationaliste serbe Nikolic, à peine élu, a quant à lui déclaré le 1er juin dernier  qu'il niait le génocide de Srebrenica

"Il n'y a pas eu de génocide à Srebrenica. Il est très difficile d'inculper et prouver devant un tribunal qu'un événement avait la forme d'un génocide", Il a néanmoins été obligé de reconnaître qu’ «...Un grand crime s'est produit à Srebrenica commis par des Serbes, des membres du peuple serbe, il faut les trouver, les juger et les punir"

Interrogé sur l'éventualité d'une prochaine visite à Srebrenica, Nikolic a répondu: "…Cessez de demander tout le temps, tous les mois ou deux au président serbe quand il se rendra à Srebrenica… Mon prédécesseur s'y est rendu et a présenté ses hommages (...)"

L'ancien président Tadic, battu par Nikolic lors de la présidentielle, avait justemment été le premier président de Serbie à se rendre à Srebrenica, le 11 juillet 2005, à l'occasion du dixième anniversaire du massacre. Il s'y est rendu une deuxième fois en 2010.

Au moment où à propos de la Syrie, Kofi Anan  parle de "non-réussite" de l’ONU pour protéger le peuple victime du massacre (voir Syrie: le déchirement ), il faut se souvenir que l’appareil de l’ONU a  aussi laissé faire le génocide des Tutsi au Rwanda, le génocide de Srebrenica, le massacre des Tamouls au Sri-Lanka (voir Sri Lanka : ONU silencieuse, régime impuni) .

MEMORIAL 98

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