La dernière ligne de défense des dirigeants de l’UMP consiste à agiter l'épouvantail du Front national. À la suite de Copé, ils récitent consciencieusement les « éléments de langage » qu’on leur a distribués.
Ainsi selon Copé, les propos de S.Royal, évoquant fort justement la corruption du régime Sarkozy, feraient le jeu de Marine Le Pen. Il déclare (France –Info le 29/6) :… "Cela rappelle les propos haineux de Marine Le Pen. Ségolène Royal a grandi à l'école de Mitterrand, une période où il y avait quelque connexion objective entre le PS et le FN, on retrouve ça aujourd'hui. Quand le PS joue à la haine, c'est une bonne façon de faire monter le FN. Il ne l'oublie pas et il regarde cela avec beaucoup d'intérêt."
On notera au passage que Marine Le Pen est étrangement gratifiée d’un profil de dénonciation de la corruption, alors que son père a fait fortune en récupérant de manière contestée l’énorme héritage Lambert .
L'argument est surtout particulièrement fallacieux de la part de ceux qui chassent en permanence sur les terres de l'extrême-droite.
En l'espèce il rappelle surtout les turpitudes politiques de Woerth dont nous avons révélé ici même qu’il avait pactisé et collaboré avec le Front National lors des régionales de 1998 ( Eric Woerth : quand il s’alliait avec le Front National)
Copé lui-même devrait balayer devant sa porte, puisqu’il vient de commettre un acte symbolique en intégrant dans son mouvement « Génération France.fr », un des « héros » de la collaboration directe avec le Front National, le sénateur de la Lozère Jacques Blanc.
Celui-ci est un de ceux qui, lors des régionales de 1998, ont fait alliance avec le Front National. Suite à un accord en bonne due forme, Blanc a été élu président de la région Languedoc-Roussillon et a géré la région avec l’extrême droite pendant toute la durée de la mandature, jusqu’en 2004 Copé connaît évidemment très bien la trajectoire de Blanc, qui avait été à l’époque vivement dénoncé par une partie de la droite elle-même.
Le président du groupe UMP, qui désire représenter une alternative ou une suite à Sarkozy, s’est aussi positionné comme le héraut de l'interdiction de la burqa, ce qui lui vaut d'ailleurs de se faire acclamer par les auditoires UMP.(voir Succès du Front National: quelles conséquences? )
Dans le cœur des défenseurs de Copé il y a également Nadine Morano qui avait fait du zèle dans la récolte des signatures d’élus pour permettre à Le Pen de se présenter en 2007 (tous les détails sont dans ces articles N.Morano au gouvernement:appel à l'extrême droite et Morano : récidive d’une collaboratrice du Front National )
On pourrait multiplier les exemples en évoquant Estrosi (voir Sarkozy, Gaudin, Estrosi: l'ombre du Front National , Gaudin élu avec les voix du Front National dès 1986( voir entre autres Gaudin: l'impensé colonial ).
Surtout toute la campagne électorale de Sarkozy a été dirigée vers la récupération de l’électorat lepéniste, sur la base d’une surenchère sécuritaire et xénophobe (voir notamment Sarkozy-Le Pen: le livre qui révèle
Sarkozy et le Front National: une liaison dangereuse
Le recours à la menace lepéniste représente à la fois un leurre supplémentaire dans la campagne de la droite mais aussi l’expression de son angoisse face à la perspective d’une défaite politique.
MEMORIAL 98