Les dirigeants de la droite n'hésitent jamais à exploiter les références au fascisme et à la Shoah pour protéger leurs turpitudes. L'affaire Woerth l'a abondamment démontré.
Une nouvelle fois un dirigeant UMP a recours à cette imagerie.
Mis en cause par un livre de Martin Hirsch à propos de ses conflits financiers d’intérêts ( il est avocat d’affaires en même temps que député, maire...) Jean François Copé, président du groupe parlementaire UMP, a répliqué le 26 septembre en traçant un parallèle entre cette mise en cause et la dénonciation des Juifs pendant la guerre.
Il ainsi déclaré:«…Il se trouve que Martin Hirsch et moi nous avons un point commun que nous avons découvert en parlant : ses parents, comme mon père pendant la guerre, ont été sauvés par des Justes…. Quand on a cette culture familiale, je ne dis pas que cela commande des obligations... Je dis simplement que l'on ne peut pas vivre les choses de la même manière… En lisant ce livre, je me suis demandé si, sans peut-être s'en rendre compte, il se livrait à un exercice de délation, qui n'est pas tout à fait à l'honneur de quelqu'un qui a sa qualité"
Ainsi selon Copé, Martin Hirsch lui-même d’origine juive, agirait comme un de ces délateurs qui dénonçaient les Juifs aux nazis.
Copé est un récidiviste. Dans l’affaire Woerth, il avait assimilé Ségolène Royal au Front National pour avoir osé évoquer la corruption du régime Sarkozy (voir Woerth, Copé et le Front National : décryptage ) .
En comparant une polémique sur les conflits d’intérêts et la situation durant la Deuxième guerre mondiale, Copé banalise et salit la Shoah.
Il suit ainsi l’exemple de Sarkozy et de Mme Bruni-Sarkozy qui ont initié cette exploitation de la Shoah à des fins d’intimidation de la presse et de défense des patrons face à l'administration fiscale comparée au régime de Vichy (voir Sarkozy et la presse "collaborationniste": un recyclage)
La violence de son attaque contre Martin Hirsch constitue aussi un calcul. Il s’agit d’une part de briser toute contestation qui pourrait se placer en travers de son ascension comme futur chef de la droite ; d’autre part Martin Hirsch est, de notoriété publique, haï par la fraction la plus droitière de l’UMP, qui lui reproche son orientation de centre-gauche et les mesures sociales qu’il a mis en œuvre, tel le RSA.
Or Copé se positionne comme dirigeant porte-parole de cette mouvance de la droite dure.
Il a récemment bâti son audience au sein de l’UMP à travers la campagne contre la burqua, appelle à remettre en cause les 35h, défend ardemment les projets sécuritaires du gouvernement et a bien sûr hurlé à l'amalgame face aux comparaisons entre la traque des Roms et la politique de Vichy.
Il a aussi recruté dans son club « Génération France » un symbole de la collaboration directe avec le Front National, le sénateur de la Lozère Jacques Blanc.
Celui-ci a fait alliance avec le Front National, lors des régionales de 1998.
Suite à un accord en bonne due forme, Blanc avait été élu président de la région Languedoc-Roussillon et a géré la région avec l’extrême droite pendant toute la durée de la mandature, jusqu’en 2004.( voir Succès du Front National: quelles conséquences? )
L'histoire familiale de Copé, si complaisamment mise en avant, ne semble pas lui inspirer de réticence face à un personnage allié d'un parti antisémite et négationniste.
Une autre de ses recrues est Claude Goasguen qui a lui aussi récemment manipulé le symbole de l’étoile jaune pour défendre l’entre-soi des habitants du 16e arrondissement de Paris (voir Qui manipule l’étoile jaune ? )
Parmi les dirigeants de la droite, la course à la brutalité et à la transgression est largement ouverte
PS: au moment du passage de la loi Besson durcissant encore la législation sur les étrangers voir sur ce site:
Identité nationale : comment l’idée vint à Eric Besson
"Welcome": Besson enrage et calomnie.
Pourquoi les Roms ? Décryptage
Déchéance de la nationalité : quand Pétain sévissait
Sarkozy : jusqu’où l'escalade ?
Hortefeux : la honte de la République
MEMORIAL 98