Dans la vague de soulèvements et de révolutions qui touchent les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, la Libye se distingue par la violence de sa caste dirigeante et de son dictateur Kadhafi.
Au pouvoir depuis 41 ans, celui-ci a confisqué la rente pétrolière et entend la défendre y compris par le massacre de la population insurgée.
Les gouvernements européens portent une lourde responsabilité dans le maintien de cet assassin. Ils se contentent de protestations verbales et veillent au rapatriement de leurs ressortissants, abandonnant les Libyens aux balles et aux bombardements.
Kadhafi a accordé à ces gouvernements et aux grandes entreprises de leurs pays les gages nécessaires à son intégration dans le cercle de la respectabilité et des affaires.
La liste de ses « amis » est impressionnante : Sarkozy qui l’a reçu en grande pompe à Paris car le dictateur avait enfin accepté de libérer contre une énorme rançon des infirmières bulgares et un médecin palestinien maintenus en détention pendant des années.
Berlusconi quant à lui ne tarit pas d’éloges sur son « copain » qu’il refuse encore de critiquer pour « ne pas le déranger ».
Les gouvernements britanniques de Gordon Brown et écossais se sont aussi déshonorés en libérant en 2009 « pour raisons médicales » Abdelbaset Ali Mohamed Al-Megrahi, le Libyen condamné en 2001 pour l'attentat de Lockerbie, contre un Boeing 747 de la compagnie américaine Pan Am, qui avait explosé le 21 décembre 1998, faisant 270 morts. Al-Megrahi a été accueilli triomphalement en Libye après que le fils de Kadhafi a proclamé que sa libération avait été obtenue en échange de contrats commerciaux.
Le même fils du dictateur que les médias ont parfois présenté comme un réformateur est celui qui appelle au massacre des opposants et promet des « rivières de sang ». Il a aussi été très proche du dirigeant d’extrême-droite autrichien Jorge Haider (voir Nuit de cristal : 70 ans après(I) Terrible Autriche ).
La dictature libyenne doit immédiatement être mise hors d’état de nuire, y compris par l’envoi de forces internationales de l’ONU garantissant la sécurité et la vie du peuple libyen.
(voir aussi Abattre toutes les dictatures
Chine : le silence complice de Sarkozy
Dictateurs africains: célébration de l’impunité ?
Chine: la défaite, 20 ans après
Sri Lanka : ONU silencieuse, régime impuni.)
MEMORIAL 98