Nous publions ci-dessous le communiqué d'une association qui agit habituellement hors du champ de la défense des réfugiés et des étrangers soumis à la législation répressive.
C'est à partir de son engagement dans le domaine du handicap et de la bientraitance qu'elle porte un regard sur les conditions d'expulsion de ce jeune originaire du Kosovo, poly-handicapé.
Faites circuler ce texte de protestation.
MEMORIAL 98
Paris, le 7 mai 2010
COMMUNIQUE DE PRESSE
DU GROUPE POLYHANDICAP FRANCE
Alerté par le communiqué de presse de l’Association des Paralysés de France en date du 5 mai 2010, le G.P.F., regroupant au niveau national des associations, établissements, professionnels et parents accompagnant des personnes polyhandicapées (enfants, adolescents, adultes) s’associe à l’indignation de l’A.P.F. suite à l’expulsion le lundi 3 mai au soir, d’un jeune polyhandicapé, de 15 ans d’origine kosovare, hébergé dans un établissement spécialisé l’ Institut d'éducation motrice (I.E.M.) « Les Jonquilles » à Freyming-Merlebach (département 57).
Les conditions dans lesquelles s’est déroulée cette expulsion sont inadmissibles : la rapidité d’exécution rend impossible tout recours.
Le dispositif policier a impressionné l’établissement dans lequel séjournait l’enfant et l’A.R.S. (Agence régionale de santé qui en exerce la tutelle) n’a pas été prévenue !? L’impuissance du personnel, a été maximale.
A l’heure où les directives de tous bords imposent, légitimement, de la bientraitance dans les établissements , l'interrogation est forte face à la brutalité rencontrée par cet enfant qui a dû suivre et subir, sans comprendre, un nouvel arrachement alors que son errance semblait, enfin, pour lui, pouvoir se terminer !
Brutalité également pour les personnels qui sont irrémédiablement sous le choc de ce refus de soins, de paix, d’accueil alors que chaque jour, il leur est recommandé l’inverse !?
Les bonnes pratiques attendues réclament l’attention, le respect, la douceur, le dialogue, la communication, le temps de se faire comprendre, de se poser…
Qu’est devenu cet enfant ? Que va-t-il lui arriver ? Quelle information sera donnée à ceux qui durant les jours précédents cette rupture l’on investi et ont espéré, pour lui, du mieux être, un mieux vivre ? Comment vont-ils dépasser le mensonge prodigué puisqu’ils ont été abusés !! Qui s’en soucie ?
Cet enfant a cru les adultes de l’I.E.M. mais qui l’informera qu’ils ne lui avaient pas menti; qu’eux-mêmes sont les victimes de la violence d’une politique sécuritaire folle face à l’innocence d’un enfant polyhandicapé ? Ou sont l’éthique et la déontologie ?
Le Réseau Educatif Sans Frontières a permis de savoir que cette expulsion, à savoir le renvoi de l’enfant et de sa famille au Kosovo, s’est effectuée le lendemain matin après une nuit passée au Centre de Rétention Administratif de Metz.
Le polyhandicap dont souffre cet enfant le rend particulièrement vulnérable et réclame, pour lui, une prise en charge spécifique et des soins particuliers dont nous savons qu’ils ne seront assurés au Kosovo.
Comment accepter que la procédure d’étude du dossier par l’A.R.S. (D.D.A.S.S.) n’ait pas été suivie ?
Les Médecins Inspecteurs de santé publique auraient dû être respectés, dans leur mission, pour faire entendre les besoins de soins de cet enfant parmi les plus fragiles mais, ils n’ont même pas été sollicités !
Le G.P.F., qui œuvre depuis des années pour les droits et le bien-être des personnes polyhandicapées, s’insurge face à cette décision inhumaine d’expulsion indigne d’un pays tel que la France.
Il s’inquiète de la maltraitance et de l’irrespect des missions diverses des professionnels chargés de veiller au droit d’asile le plus élémentaire pour maintenir la dignité des plus démunis.
G.P.F
30, rue de Prony - 75017 PARIS Tel et Fax : 01 43 80 95 25
MEMORIAL 98