Nous republions un article de janvier 2010 rédigé au moment où Georges Frèche venait de se livrer à une attaque contre Fabius.
La suite des évenements a montré que faute d'unité à gauche, Frèche a été réélu.
Les éloges funèbres actuels, qui choisissent de passer sous silence la gravité de ses dérives à caractère raciste ajoutent à la confusion causée par la trop longue complaisance d'une partie de la gauche à son égard.
Memorial 98
Article du 31 Janvier 2010
Georges Frêche savait parfaitement ce qu’il disait quand il a mis en cause Fabius sur sa «tronche pas catholique »
L’extrême droite et le journal « Minute » ont en effet très souvent caricaturé et attaqué la « tronche » de Fabius sur un mode antisémite, notamment dans l’affaire du sang contaminé.
Cette dimension de notoriété publique n’est certes pas inconnue de l’imprécateur raciste de Montpellier, mais il pense que tout lui est permis, particulièrement à l’égard de « communautés » qui lui seraient redevables d’actes en leur faveur.
C’est le sens de sa lettre à Fabius dans laquelle il redouble son propos initial
Il y prétend que son insulte "n'a pas de connotation religieuse"et poursuit :"...tu connais depuis longtemps mon amitié pour Israël. L'action que j'ai conduite en faveur de la communauté juive en porte le témoignage", On notera au passage l’amalgame entre la communauté juive et Israël.
Il réagit exactement, au terme près, comme en son temps Jacques Médecin, maire ultra-droitier de Nice quand celui-ci avait en 1990 réagi violemment au refus des membres de la communauté juive de cautionner son rapprochement avec Le Pen. Il avait attaqué les «Israélites qui ne refusaient jamais un cadeau»; interrogé plus tard sur cette réaction, il se justifie ainsi, sur le mode clientéliste:
« J'étais de toutes les fêtes de la communauté, de tous leurs défilés, de toutes leurs manifestations. Mes propos ont été déformés, délibérément. En parlant, j'évoquais un problème de politesse. Et on m'a lynché dans le monde entier. »
Malgré ses propos abjects et redoublés contre les Harkis « sous-hommes », puis contre les Noirs trop nombreux en équipe de France, récemment contre les militants de la Cimade (au passé glorieux de sauvetage de Juifs pendant la guerre) traités carrément de nazis il y a 15 jours parce qu’ils manifestaient contre l’entreprise israélienne Agrexco, Frêche avait malheureusement bénéficié de la complaisance d’une partie de la direction nationale du PS et des dirigeants locaux corrompus de ce parti.
Qui sont les encore aujourd’hui les défenseurs de Frêche ?
Jean-Louis Nicolin, affairiste, président de club de foot local, grand pourfendeur homophobe et misogyne de « tarlouzes et de gonzesses ».
Le président du CRIF Robert Prasquier lui délivre un certificat de bonne conduite, tout en légitimant le grandébat sur l’Identité nationale. Frêche utilise évidemment cette aubaine venue du CRIF. Au même moment, le CRIF exclut le PC et les Verts de sa réception annuelle et invite Eric Besson à son dîner annuel en Rhône-Alpes. C’est la marque de la dérive que nous avons déjà évoquée et qui semble s'aggraver . (voir surce site Stéphane Guillon: bravo! )
Notons que pour la LICRA au contraire et fort pertinemment cette fois çi «il s’agit d’une stratégie délibérée afin de glaner les votes des électeurs du Front National dans la région qu’il convoite.»
La LDJ, porte-parole de l’extrême-droite juive soutient aussi Frêche.
Jean Claude Gayssot, ancien ministre communiste, se range aux côtés de Frêche avec les corrompus locaux du PS.
Des responsables nationaux du PS tels Vincent Peillon, Pierre Moscovici et Ségolène Royal lui trouvent encore des excuses
L’attitude du PS à l’égard de Frêche a représenté une véritable tragédie malgré les alertes répétées, malgré les cris d’alarme des militants antiracistes depuis de nombreuses années, sa direction a attendu ce dernier éclat pour enfin se séparer électoralement de celui qu’elle avait pourtant exclu dès 2007
Cette pusillanimité peut entretenir l’idée que le PS s’émeut seulement quand l’insulte est antisémite.
Néanmoins, on ne peut qu’espérer que de ce mal sorte un bien.
Il est temps que toute la gauche, au-delà de ses divergences tout à fait réelles, s’unisse véritablement, sans calcul de préséance pour débarrasser la région de l’imprécateur qui la dirige. Le pire serait que les calculs des uns et des autres permettent à Frêche de prétendre encore une fois comme en 2008 devant des étudiants : "Moi j’ai toujours été élu par une majorité de cons et ça continue."