L'association MEMORIAL98, qui combat contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme a été créée en janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.
Son nom fait référence aux premières manifestations organisées en janvier 1898, pendant l'affaire Dreyfus, par des ouvriers socialistes et révolutionnaires parisiens s'opposant à la propagande nationaliste et antisémite.
Ce site en est l'expression dans le combat contre tous les négationnismes
(Arménie, Rwanda, Shoah ...)
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Mise à jour du 4 mars 2019 ( voir d'autres mises à jour à la suite de l'article, dont une réponse à Serge Klarsfeld )
Le pape François a annoncé, lundi 4 mars, que les archives secrètes du Vatican sur le pontificat de Pie XII (1939-1958) seraient ouvertes le 2 mars 2020, ce qui pourrait permettre de faire la lumière sur son (in)action pendant la Seconde Guerre mondiale.
De nombreux chercheurs réclament depuis des années de pouvoir examiner pourquoi Pie XII n'est pas plus intervenu contre la Shoah, "L'Eglise n'a pas peur de l'histoire", a affirmé François, en rappelant que Pie XII s'était retrouvé à la tête de l'Eglise "en un moment parmi les plus tristes et sombres du XXe siècle". "J'assume cette décision (...), sûr que la recherche historique sérieuse et objective saura évaluer sous sa juste lumière, avec les critiques appropriées, les moments d'exaltation de ce pape et, sans doute aussi, les moments de graves difficultés, de décisions tourmentées, de prudence humaine et chrétienne", a-t-il ajouté. Alors que ses successeurs Jean XXIII (1958-1963), Paul VI (1963-1978) et Jean-Paul II (1978-2005) ont été canonisés, le procès en béatification de Pie XII, relancé en 2009 par Benoît XVI, est depuis au point mort en raison des controverses sur son rôle pendant la guerre.
Notons que la précédente déclaration d'ouverture de ces archives, en 1999, a constitué une tromperie avec de nombreux documents dissimulés par le Vatican, ce qui a conduit à une protestation des experts juifs et à leur départ en juillet 2001( voir récit ci-dessous). Face à ce précédent, une question se pose donc: pourquoi François fixe-t-il un délai d'un an avant l'ouverture de ces archives? S'agit-il de procéder à un toilettage des textes?
MEMORIAL 98
La décision de Benoît XVI de canoniser (déclarer comme saint) le pape Pie XII constitue une gifle non seulement pour les victimes juives de la Shoah, mais aussi pour toutes les victimes de violences racistes et de génocides.
Contrairement à la présentation médiatique influencée par les propagandistes de la papauté, il ne s’agit pas d’une obscure querelle entre le Vatican et les organisations juives, mais d’une question qui interpelle toute l’humanité : peut-on béatifier, ou même absoudre, une personne d’autorité, qui par son attitude permet que soient commis des génocides ou des crimes de masse ?
En effet, selon Benoît XVI, le pape Pie XII serait donc un saint. Or ce dernier était parfaitement averti du génocide nazi et a choisi de ne pas le dénoncer, Pour parfaire l’ignominie, Benoît XVI a fait annoncer sa décision un samedi, jour sacré de shabbat pour les Juifs. il s’agissait sans doute pour lui de retarder de vingt-quatre heures les protestations attendues de la part de ceux qui respectent le shabbat, mais on notera une fois de plus l’absence du plus élémentaire respect chez ce prélat réactionnaire.
Il l’avait déjà démontré abondamment, notamment par ses propos contre le préservatif lors de sa visite en Afrique, lors de son discours anti-islam à Ratisbonne, ou lors de la réintégration dans l’Eglise officielle de l’évêque négationniste Williamson il y a moins d’un an (voir nos articles précédents dont Benoît XVI et son évêque négationniste )
Le contexte d’émotion internationale après le vol récent du panneau "Arbeit Macht Frei" à l'entrée du camp d'Auschwitz n’a pas davantage freiné la décision papale, mais sans doute le pape prétendra-t-il ne pas en avoir été informé, comme lors de l’affaire Williamson
Benoît XVI vient aussi de bafouer les promesses qu’il avait fait de retarder la décision concernant Pie XII jusqu’à l’ouverture des archives encore fermées du Vatican.
Il est en effet nécessaire de rappeler qu’une Commission internationale d’historiens juifs et catholiques, avait été instituée par les instances du Vatican, en octobre 1999. Ces experts devaient passer en revue les dix-huit volumes des « Actes et documents du Saint-Siège relatifs à la seconde guerre mondiale ». L'Eglise espérait ainsi lever la majorité des soupçons déshonorants qui pesaient sur Pie XII. Pourtant, un an, plus tard, les membres de cette Commission remettaient un rapport « accablant » sur l’attitude de l’Église pendant la Shoah. Les désaccords s’amplifièrent entre les experts juifs et ceux du Vatican, particulièrement le jésuite Peter Gumpel, qui prétendaient que les experts n’avaient pas étudié sérieusement les volumes en question. De leur côté ces historiens exigeaient des documents dont leur lecture des Actes en question leur avait révélé qu’ils n’avaient pas été mis à leur disposition.
En juillet 2001, lassés et irrités des difficultés, voire de l’obstruction auxquelles se heurtaient leurs demandes, les historiens juifs décidèrent de suspendre leurs travaux.
Pie XII et l'Allemagne
Pie XII a débuté sa carrière internationale à partir d’Avril 1917, en tant que nonce à Munich, alors que s’y déroulaient de violents affrontements entre la gauche et l’extrême-droite militaire et pré-nazie.
Sa correspondance d’alors avec le Vatican fourmille de références hostiles aux «juifs révolutionnaires ».
Plus tard il s’associe aussi à la campagne de dénigrement orchestrée par les nazis et reprise dans le "Mein Kampf " de Hitler, contre les soldats noirs de l’armée française, stationnés en Allemagne et qu’ils accusent de répandre la syphilis.
Le futur Pie XII appuie la protestation raciste et l’adresse au Vatican pour "supplier" Pie XI, le pape d’alors, d’agir au plus vite, afin de sensibiliser le monde à cette « honte noire », et d’obtenir des autorités françaises« le retrait des troupes françaises de couleur ».
Il revient sur ce thème durant la 2e guerre mondiale, le 26 janvier 1944, deux mois après le début de la campagne d’Italie. Alors que les armées alliées font route vers Rome, le pape Pie XII dépêche son Secrétaire d’Etat, le cardinal Maglione, auprès de l’ambassadeur de Grande-Bretagne, sir Osborne, pour lui présenter la requête suivante :
« Le pape espère qu’il n’y aura pas de soldats de couleur au sein des troupes alliées qui seront déployées à Rome après la libération ».
La demande du pape vise, non seulement les soldats afro-antillais et noirs américains, mais aussi algériens et marocains, soit une grande partie des troupes engagées dans la reconquête de Rome, alors aux mains des nazis. (In« Et si Dieu n’aimait pas les Noirs : Enquête sur le racisme aujourd’hui au Vatican » Serge Bilé et A. Ignace, éd. Pascal Galodé).
Pie XII et la Shoah
Concernant la Shoah, le silence assourdissant de Pie XII a eu des conséquences pratiques catastrophiques dans toute l’Europe: en Slovaquie et Croatie ce sont des dictatures catholiques dirigées qui ont mis en oeuvre la Solution Finale (voir notre article Danger négationniste à l'Est de l'Europe )
En France, la hiérarchie de l'Eglise catholique, qui en 1940 est au courant du statut des Juifs en préparation ne dit pas un mot. Pire, l’assemblée des cardinaux et des évêques se félicite en août 1940 des limites imposées aux Juifs du pays, et aucun membre de la hiérarchie n’exerça la moindre protestation concernant les statuts imposés aux Juifs d’octobre 1940 et de juin 1941.
C'est plus tard que des mouvements chrétiens et des prêtres s'engagèrent dans le sauvetage des Juifs, contrastant avec le silence et l'inaction de leur pape.
En Allemagne même, lorsque l’archevêque catholique de Berlin, Preysing, demanda à deux ou trois de ses collègues de préparer un texte de protestation, le chef de l’Eglise allemande, le cardinal archevêque de Breslau, Bertram, s’opposa au projet. Le même ordonnera en mai 1945 de dire des messes de requiem en l'honneur d'Hitler, qui venait de se suicider.
Pie XII n’était sans doute pas un antisémite forcené mais il se désintéressait totalement du destin de cette population. Bien qu’informé très précisément du sort des Juifs d’Europe, il s’abstint de protester pour ne pas embarrasser l’Allemagne nazie, en qui il voyait le seul rempart possible contre le "bolchevisme". Ce calcul diplomatique et politique le conduisit à garder le silence, alors qu’il prit ouvertement la parole pour évoquer le sort tragique des Polonais catholiques.
Durant toute la guerre, il se tut. Il se contenta de balbutier quelques mots dans son message de Noël le 24 Décembre 1942, sans pour autant mentionner explicitement le sort des Juifs exterminés; il évoquait
« des centaines de milliers de personnes, qui, sans aucune faute de leur part, et parfois pour le seul fait de leur nationalité ou de leur race, ont été vouées à la mort ou à une extermination progressive»
Quatre mois auparavant, le 23 août 1942 l'Archevêque de Toulouse, Monseigneur Saliège, avait quant à lui condamné explicitement la persécution dans sa fameuse lettre pastorale de protestation, déclarant notamment " ... Dans notre diocèse, des scènes d’épouvante ont eu lieu dans les camps de Noé et de Récébédou. Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos Frères comme tant d’autres. Un chrétien ne peut l’oublier..."
Ainsi lorsque les Juifs de Rome furent massivement déportés en octobre 1943, l'ambassadeur du Troisième Reich auprès du Vatican, Von Weiszäcker, expédia une note à sa chancellerie, dans laquelle l'ambassadeur se félicitait que « bien que pressé de toutes parts, le Pape ne s'est laissé entraîner à aucune réprobation démonstrative de la déportation des Juifs de Rome [...] Il a également tout fait dans cette question délicate pour ne pas mettre à l'épreuve les relations avec le gouvernement allemand » (in Le Bréviaire de la haine L. Poliakov. Livre de Poche réédité chez Presses Pocket en 1993)
À la fin de la guerre Pie XII couvrira les filières organisées par la haute hiérarchie romaine pour aider et évacuer les dignitaires nazis. Grâce à ces réseaux, dirigés par l’évêque Hudal, le curé croate Draganovic et le cardinal Montini, futur pape Paul VI, de très nombreux criminels tels que Eichman, Mengele, Aloïs Bruner, Stangl… et le milicien Paul Touvier purent s’enfuir et échapper aux poursuites.
Pie XII a aussi ordonné à l’Église de France de ne pas rendre à leurs parents les enfants juifs cachés pendant la guerre, comme le prouve une lettre datée du 20 novembre 1946. Ces enfants avaient été confiés aux institutions catholiques pour les sauver des nazis, mais après la guerre, elles ont reçu pour consigne de ne les rendre sauf s’ils n’avaient pas encore été baptisés catholiques.
Cet ordre explicite figure dans le courrier adressé au nonce Roncalli, le futur pape Jean XXIII, qui représentait alors le Vatican à Paris et dont voici un extrait:
« Veuillez noter que cette décision a été approuvée par le Saint-père » souligne la lettre, faisant référence à Pie XII. Elle ordonne, entre autres choses, que les enfants baptisés « ne soient pas confiés à des institutions qui ne leur garantissent pas une éducation chrétienne. » Quant aux orphelins non baptisés, l’Église ne devait en aucun cas les confier « à des personnes qui n’ont pas de droits sur eux. »
Benoît XVI: un pape ultra-réactionnaire
En désignant Benoît XVI la haute hiérarchie de l'Eglise a fait le choix d'un pape déterminé à mener le combat du retour vers la tradition autoritaire du catholicisme. Il ne cesse de confirmer l'orientation « restaurationniste » et réactionnaire qu'il entend donner à son pontificat.
Quand il n'était encore que le cardinal Ratzinger, Benoît XVI estimait déjà que le concile « rénovateur » Vatican II n'était qu'une parenthèse.
Il a ouvert la porte de l'Église à des intégristes membres de la Légion du Christ, de l'Opus Dei et à des traditionalistes.
Benoît XVI a, pendant l'été 2007, reçu à sa résidence de Castel Gandolfo le directeur de la radio antisémite polonaise Radio Marya (voir nos articles précédents dont Pologne: le gouvernement et les évêques pour la radio antisémite ) et l'a publiquement félicité pour "l'ensemble de son activité". Il a ainsi apporte un soutien marqué au père Rydzyk qui s'illustre par ses diatribes antisémites, homophobes, anti-IVG et xénophobes.
Le pape ne néglige pas la dénonciation de l'Islam. Ainsi lors de son fameux discours de Ratisbonne en 2006 il avait cité un auteur byzantin: « Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu y trouveras seulement des choses mauvaises et inhumaines... »
Sans doute avait-il préparé ce discours en recevant en septembre 2005, Oriana Fallaci, propagandiste de la dénonciation des musulmans. À la mort de cette dernière, le cardinal Ruini, bras droit du pape en Italie, en tant que président de la conférence épiscopale, avait rendu hommage à son "courage", sa "force morale" et son "engagement".
Son insensibilité à l’égard de la Shoah remonte à loin.
Alors que le futur pape est ordonné prêtre en Allemagne en 1951, six ans après la fin de la guerre et de la Shoah, il ne fait aucune allusion à cet événement dans sa réflexion religieuse et ses écrits en vue de la prêtrise. Sa proximité avec les courants catholiques intégristes le pousse à exiger lors de son déplacement à Paris en Septembre 2008 de porter des vêtements et objets liturgiques provenant de l'abbaye provençale du Barroux, dirigée par des prêtres d'extrême-droite.
Le processus de béatification de Pie XII est une infamie. On ne peut pas se contenter de déclarations.
Les organisations qui se réclament de la lutte contre le négationnisme et l’antisémitisme ont la responsabilité d’organiser une réelle campagne publique contre la décision du pape.
Memorial 98
Mise à jour du 30 décembre 2009:
Serge Klarsfeld prend position et relativise la responsabilité de Pie XII. Nous lui répondons.
Dans la capitale arménienne Erevan, le pape François a dénoncé, vendredi 24 juin, le génocide des Arméniens en 1915/1916 sous l’Empire Ottoman, prononçant pour la deuxième fois ce mot jugé inacceptable par la Turquie.
« Cette tragédie, ce génocide a marqué malheureusement le début de la triste série des catastrophes immenses du siècle dernier », s’est exclamé au palais présidentiel le pape.
Le mot « génocide » ne figurait pas dans son texte distribué à l’avance. Le pape l’avait déjà prononcé une première fois au Vatican en avril 2015, déclenchant la colère du pouvoir turc.
Cette déclaration suit de quelques semaines le vote du Parlement allemand reconnaissant le génocide des Arméniens et le rôle négatif de l'Allemagne de l'époque.
Cet engagement est positif. Il doit logiquement être suivi d'une démarche similaire à l'égard de la Shoah, car, comme le dit François, le génocide arménien a inauguré la série des "catastrophes". Depuis des dizaines d'années, le Vatican refuse d'ouvrir les archives et multiplie les obstacles à la recherche historique. Ces blocages doivent cesser.
Toute la lumière doit être faite sur ce qu'a été réellement l'attitude du Vatican et de Pie XII face à ce génocide ( voir ci-dessus)
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Révoltant, aux infos, ce saint homme a été présenté comme un sauveur, il aurait sauvé des juifs pendant la période nazi, j'ai halluciné, mais je n'ai pas révé en écoutant cette annonce du<br />
journaliste sur tf1. C'est grave !<br />
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quand on pense qu'en Afrique, les autochtones se convertissent out en conservant leur tradition avec la bénédiction du pape, rien ne peut m'étonner, je pense là à la polygamie.<br />
Je ne critique pas là les us et coutumes des peuples, après tout ils sont libres, mais j'avoue que lorsque je sais que les hommes font leur communion, même a un age avancé et<br />
délaissent femmes et enfants... une horreur que j'ai lue dans le livre d'Olivia Cattan, la femme le bon Dieu et la République !<br />
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Comment l'Eglise peut elle admenttre le contraire de ce qu'elle est sensée véhiculer. Je crois que nous marchons vraiment à reculons, peut être sommes nous d'ailleurs encore au temps es<br />
croisades, je n'y comprends plus rien sincèrement !!<br />
Ce qui est certain, c'est un scandale d'élire un saint, qui plus mort, sans omettre qu'il a collaboré avec l'ennemi... comment peut il auréoler cet individu obscurantiste ?!!!<br />
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Le comble, c'est cet effet d'annonce a 5 jours de Noel !<br />
Bien cordialement.<br />
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