Le massacre de Tienanmen en juin 1989 a représenté une défaite du combat démocratique et progressiste et une victoire du régime réactionnaire en place en Chine .
La chute du Mur de Berlin, 6 mois plus tard, vint souligner l'amertume de ce revers.
Elle empêche toute commémoration et même toute évocation des événements.
Elle a expulsé de Pékin les familles qui recherchent leurs enfants disparus depuis 20 ans, les militants des droits de l'homme, les défenseurs des malades du Sida, les « avocats aux pieds nus » qui défendent les salariés.
Cette volonté d'éradiquer toute mémoire historique, tout retour sur Tienanmen, montre aussi à quel point le régime est basé essentiellement sur son appareil répressif et sa propagande.
L'utilisation de la peine de mort par une justice aux ordres aboutit au massacre de plusieurs dizaines de milliers de personnes chaque année.
La récente exposition « Our Body » composée de cadavres issus de ces mises à mort et revendus a heureusement été interdite ici, mais continue d'exposer ces corps suppliciés à travers le monde.
Le régime opprime et au besoin massacre la population tibétaine et ouïgoure.
Le régime khmère rouge a été soutenu jusqu'à la fin, y compris dans ses pratiques exterminatrices. En Afrique le régime soudanais est aidé, malgré ses crimes au Darfour. Ces alliances scélérates ne datent pas d'aujourd'hui: Mao lui-même avait reçu en grande pompe Nixon à Pékin en janvier 1972 alors que le Vietnam voisin subissait les bombardements commandés par ce même Nixon.
La droite française adore le régime chinois et lui trouve toutes les excuses possibles. Les contrats passent avant tout autre considération. Raffarin, Chirac, Sarkozy ont fait assaut d'obséquiosité à l'égard des hiérarques de Pékin et ont loué sa « démocratie" si particulière.
Mais a gauche aussi on trouve aussi Jean-Luc Mélenchon qui part en guerre contre la révolte tibétaine et un parti communiste qui a longtemps tergiversé à rompre avec ce régime.
MEMORIAL 98