Slovaquie : révisionnisme officiel.
"Andrej Hlinka a grandement contribué à aider les Slovaques à construire leur nation", affirme le texte qui a été approuvé par 94 voix pour, 26 contre et 14 abstentions.
Le texte présenté par le Parti national slovaque (SNS) ouvertement xénophobe qui participe au gouvernement depuis juin 2006, sous la direction du parti de « gauche » SMER affilié à l’Internationale socialiste, proposait d'attribuer au père Hlinka le titre de "Père de la Nation" et de punir comme un "crime" toute diffamation contre lui, mais ces deux mentions ont été retirées par les députés.
Ce régime avait résolument choisi la collaboration, y compris en matière d'antisémitisme, ce qui lui vaut d'être classé par l’historien de la Shoah Raul Hilberg comme l'un des « satellites par excellence », au même titre que la Croatie des Oustachis.
Plus de la moitié des Slovaques étaient opposés à une loi le proclamant "père de la Nation", selon un sondage publié en octobre par le Public Policy Institut ; le texte proposé par le SNS a suscité des protestations très vives.
Des intellectuels connus ont signé une pétition le qualifiant de "père d'un régime totalitaire et avocat de l'idéologie fasciste". Le Conseil local des communautés juives a rejeté toute "glorification" de ce "symbole du fascisme slovaque en 1939-45" tandis que l'Eglise luthérienne slovaque affirmait qu'il "visait la division et non l'unification" du pays du fait de son discours injurieux vis à vis des protestants, des juifs, des Tchèques et des Hongrois.
"Je suis le Hitler slovaque et j'apporterai à ce pays l'ordre qu'Hitler a donné à l'Allemagne", avait-il déclaré dans un discours public prononcé en 1936.
Cette loi symbolise la dérive des dirigeants slovaques qui dirigent le pays depuis 2006 au travers d’une coalition « rouge-brune »
Le parti de gauche slovaque Smer, victorieux aux législatives de juin 2006, a en effet opté pour une coalition avec l'extrême droite xénophobe SNS et le parti nationaliste HZDS de l'ancien Premier ministre Vladimir Meciar.
Le SNS qui revendique 135 ans d'existence et affirme être "le plus vieux parti" du pays, accuse sans cesse les Hongrois de menacer "la souveraineté" du pays en oeuvrant secrètement pour une révision des frontières issues du démantèlement de la Hongrie après la Seconde Guerre mondiale. Il préconisait aussi, il y a quelques années, de rassembler tous les Roms du pays dans un grand camp.
Ainsi l’archevêque Sokol est un des fervents défenseurs de l’Etat fasciste slovaque de 1939-1944, qu’il ne cesse de glorifier, qualifiant cette période de prospère, et voue un véritable culte au chef de l'Etat d’alors, Mgr Josef Tiso.
L' Europe Centrale et de l’Est est malade de son passé, ravagée par le chauvinisme, l’antisémitisme et les discriminations contre les Roms.
MEMORIAL 98