Sarkozy et Laurence Parisot, présidente du Medef
Sarkozy révise l’histoire de Vichy : nouveau dérapage
Lors de l’Université d’été du MEDEF, pour défendre la « dépénalisation du droit des affaires » (terme pudique pour l’impunité garantie aux patrons, même voyous) Nicolas Sarkozy a utilisé la formule suivante :
« A quoi sert-il d'expliquer à nos enfants que Vichy, la collaboration, c'est une page sombre de notre histoire, et de tolérer des contrôles fiscaux sur une dénonciation anonyme, ou des enquêtes sur une dénonciation anonyme ? ». Il a été applaudi frénétiquement par son auditoire.
Il s’agit encore une fois de sa part d’une révision historique concernant la période de la deuxième guerre mondiale
Le drame de Vichy et de la collaboration ne réside pas dans la forme des dénonciations et leur anonymat mais dans leur contenu et les « lois » barbares auxquelles elles faisaient référence.
On y dénonçait les Juifs parce que Juifs et on les envoyait ainsi vers la mort.
Comment peut-on, même par démagogie, comparer cette époque terrible et la situation actuelle ?
Peut on mettre en parallèle, comme le fait Sarkozy, la déportation des Juifs et un contrôle fiscal ?
Comment cette image a-t-elle pu figurer dans un discours officiel et de telles paroles être prononcées par un président de la République ? Pourquoi il y a-t-il si peu de réactions?
Qu'on imagine le scandale si Le Pen avait osé une telle déclaration.
Il s’agit en effet d’une rhétorique qu’on trouve habituellement dans la presse d’ extrême droite ou lors d'autres « dérapages » de ce genre.
Ainsi en 2002 en Allemagne, le dirigeant démocrate-chrétien Koch avait provoqué un tollé en rapprochant le sort des personnes fortunées sous un gouvernement de gauche, avec celui des Juifs sous le nazisme, car ces 2 catégories étaient selon lui pareillement stigmatisées par une étoile jaune. Il s’était excusé et avait retiré ses propos.
Sarkozy quant à lui n’a manifestement pas l’intention de revenir sur ce parallèle révisionniste. Mais faisons silence, semblent dire les médias aux ordres, car il ne faut surtout pas "diaboliser" le président actuel.
Memorial 98