La nouvelle équipe dirigeante de l’UMP est composée d’un triumvirat Gaudin-Hortefeux-Méhaignerie dont les deux premiers se sont illustrés dans la complaisance à l'égard du Front National.
Il a ensuite récupéré de nombreux cadres et élus FN locaux, rebaptisés « droite républicaine », sans avoir rien changé de leurs idées et de leurs pratiques.
Un des fleurons de ce recyclage est Daniel Simonpieri, maire de Marignane qu'il a conquise en 1995 sous la bannière FN, intégré à l'UMP par Gaudin en 2004, qui a déclaré au lendemain du premier tour de la présidentielle de 2007:
«Beaucoup d'électeurs FN ont constaté que Nicolas Sarkozy disait les mêmes choses que Le Pen, mais que lui avait une chance de les mettre un jour en application. Ils ont donc voté utile. Parce qu'ils ont cessé de croire à l'accession de Le Pen au pouvoir». (dans Le Canard enchaîné du 25 Avril 2007).
En 1998 lors de la grande vague d’alliances entre la droite et le FN dans les conseils régionaux, la bataille pour une telle alliance en région PACA était menée par un autre dirigeant de l'UMP, Christian Estrosi, actuel ministre et très proche de Sarkozy.
Cela ne l'a pas empêché de déclarer récemment dans la presse israélienne que Sarkozy était le « candidat naturel des juifs de France » et de multiplier les initiatives en direction des institutions juives.
En 1998, le même Gaudin organisait la scission de l’UDF qui refusait l’alliance avec le FN et créait le parti Démocratie Libérale avec Madelin, Raffarin…
Le second « triumvir » de l'UMP est Brice Hortefeux, proche compagnon et ami de Sarkozy qui s’est illustré ces dernières semaines par un grossier appel du pied au Front National.
A la veille du premier tour, le 13 Avril, il s’est déclaré en faveur de l’élection de députés à la proportionnelle, contrairement à la doctrine habituelle de la droite UMP. Il s’agissait clairement d’un signal d’ouverture à l’égard du FN. Ce qui est apparu comme un dérapage tactique s’inscrivait dans la continuité de la campagne sarkozyste toute entière tournée vers la récupération de l’électorat FN (voir nos précédents articles).
Le trio dirigeant actuel représente la vérité profonde de la campagne de Sarkozy et le secret de son succès.
Les cautions qu'apporteraient des ralliés venus du camp de la gauche et la trahissant ne feraient qu'aggraver la confusion et le mensonge.
Memorial 98