Retrouvons nous le samedi 9 Novembre à 18 H devant le gymnase Japy (2 rue Japy 75011, métro Charonne) afin de rendre hommage aux victimes de la Nuit de Cristal nazie et de tous les génocides et d'affirmer notre détermination à combattre l'extrême-droite et toutes les idéologies de haine.
Memorial 98, avec ses partenaires et soutiens, organise pour la 11e année consécutive, un rassemblement en mémoire des victimes de la « Nuit de Cristal », pogrom d’État commis par les nazis le 9 novembre 1938, contre les Juifs d’Allemagne, d’Autriche et des Sudètes et vous invite à y participer.
Le gymnase Japy est un lieu particulier de mémoire puisque c’est là que furent parqués les Juifs raflés par la police de Vichy dès 1941, avant d’être déportés vers les camps d’extermination nazis.
Memorial 98
Nuit de Cristal: les SA, les SS et la Gestapo en action
Inscription nazie sur une vitrine brisée: " Juda ( Juif) crève"
Les nazis guettaient une occasion pour lancer une étape supplémentaire de ce qui deviendrait, selon leur terminologie, la « solution finale du problème juif en Europe».
Le premier acte en fut un vaste pogrom organisé dans tous les territoires sous domination allemande, destiné à terroriser les populations juives et à les forcer à émigrer.
L'attentat à Paris contre le conseiller d’ambassade allemand Vom Rath leur offrit un prétexte idéal.
Herschel Grynzspan était un jeune Juif polonais qui, le 7 novembre 1938, dans un geste de protestation contre le sort des Juifs en Allemagne et l'expulsion de milliers d'entre eux vers la Pologne, avait abattu à Paris le conseiller d'ambassade Vom Rath.
Hitler prépara alors une mise en scène destinée à démontrer que les Allemands du Grand Reich étaient menacés par les Juifs. Le quotidien officiel du parti nazi, le "Völkischer Beobatcher", dirigé par Goebbels, écrivit ainsi le 8 novembre, alors que Vom Rath était encore vivant :
"… Il est clair que le peuple allemand tirera les conclusions de cette nouvelle action. On ne peut plus tolérer que des centaines de Juifs règnent encore à l'intérieur de nos frontières sur des rues entières de magasins, qu'ils peuplent nos lieux de distractions, que des propriétaires étrangers empochent l'argent des locataires allemands tandis que leurs frères de race incitent au-dehors à la guerre contre l'Allemagne et tuent des fonctionnaires allemands"
Parallèlement, dès le 8 novembre, les nazis prirent la précaution de confisquer chez les Juifs tout objet que ceux-ci pourraient utiliser pour se défendre.
Lorsque Vom Rath décèda, le 9 novembre, l’organisation de la terreur était en place.
Au moment où la nouvelle parvient à Hitler, ce dernier se trouvait à Munich, avec la « vieille garde » des Sections d’assaut du parti nazi (SA). Ils étaient réunis comme chaque année pour commémorer la tentative de putsch nazi de 1923 qui a également eu lieu le 9 novembre.
Hitler quitta l'assemblée sans prononcer de discours et déclara:
"Il faut laisser le champ libre aux SA (Sections d'Assaut)"
C'est Goebbels, ministre de la Propagande, qui se chargea d'annoncer publiquement le décès de Vom Rath devant l'assemblée des SA, et également d'inciter au pogrom.
Les principaux chefs nazis quittent ensuite la réunion et téléphonent des instructions à leurs sections régionales.
Pour les troupes nazies, il s'agissait d’abord d'incendier les synagogues, sans laisser les pompiers intervenir, de détruire les magasins juifs et d’y apposer des pancartes "Mort à la juiverie internationale", ainsi que de tuer sur place les Juifs trouvés en possession d'une arme.
Dans le même temps, un message secret était diffusé depuis la direction de la Gestapo (police secrète d’Etat) de Berlin.
Pour la Gestapo, il s'agissait d'incendier les synagogues, mais d'empêcher les pillages, de mettre en lieu sûr les archives trouvées dans les synagogues, de préparer l'arrestation de 20 à 30 000 Juifs parmi les plus fortunés, de traiter avec une « extrême rigueur » les Juifs trouvés avec des armes.
Dans son Journal, Goebbels confirme qu'il présenta un rapport sur la situation à Hitler; ce dernier décida de laisser les manifestations se poursuivre et donc de faire retirer la police.
Goebbels commenta : « Les Juifs doivent sentir pour une fois la colère du peuple. »
Il décrivit ensuite précisément son action, motiva les indécis. Il fut ovationné par les dirigeants du parti. Tous se précipitèrent sur leurs téléphones. Le bataillon des SA « Hitler » partit attaquer les Juifs de Munich.
Selon les directives de Goebbels, la seule réserve était de ne pas apparaître en tant qu'organisation officielle. La fiction de la « réaction populaire » devait être maintenue.
Aussi, les SA et les SS s'habillèrent en civil et passèrent à l'acte dès 1 heure de matin.
Du nord au sud de l'Allemagne, incluant l'Autriche et Sudètes annexées, synagogues, maisons communautaires, asiles de vieillards, hôpitaux juifs, maisons d'enfants, logements privés et magasins juifs subirent l'assaut.
Les synagogues furent pillées, saccagées, détruites, incendiées, sans que les pompiers n'interviennent, se contentant d'empêcher la propagation des incendies aux maisons alentour. Des groupes de SA attaquèrent les magasins juifs qui étaient facilement reconnaissables, depuis qu'une ordonnance nazie avait exigé que le nom du propriétaire soit peint en grandes lettres sur la vitrine.
MEMORIAL 98
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https://www.youtube.com/watch?v=h1jSybcZiZg ( 9 novembre 2023)