C'est aussi le cas dans la région ouïghoure dans le Xinjiang (Ouest) où dix personnes ont péri dans un incendie jeudi 24 novembre à Urumqi, capitale de la région . De nombreux posts circulant sur les réseaux sociaux en Chine accusent les mesures anti-Covid d'avoir aggravé ce drame, de nombreuses voitures garées pour cause de confinement dans l'étroite ruelle menant à l'immeuble en flammes ayant entravé l'arrivée des secours. Or il s'agit d'une population qui subit de puis des années une répression féroce et des actions génocidaires du régime , notamment par la stérilisation forcée des femmes ouïghoures et l'emprisonnement de centaines de milliers de personnes dans des camps de "rééducation". L'Assemblée nationale française a d'ailleurs reconnu ce génocide en cours et alerté contre sa poursuite.
La tragédie d'Urumqi donne lieu à une grande vague de solidarité dans toute la Chine et à Hongkong. Ainsi la première protestation à Pékin s'est déroulée dimanche 27 novembre à l'aube dans la rue Wulumuqi - le nom en mandarin de la ville d'Urumqi. Près de la rivière Liangma à Pékin, plus de 400 jeunes Chinois s'étaient se sont réunis dimanche soir pendant plusieurs heures aux cris notamment de «Nous sommes tous des habitants du Xinjiang!»
La mobilisation répétée des étudiants de Pékin, accompagnés de nombreux jeunes travailleurs précaires, rappelle évidemment le grand soulèvement de TienAnmen en 1989, écrasé dans le sang par la dictature au prix de milliers de morts (ci-dessous en noir et blanc)
Entre 200 et 300 étudiants de la prestigieuse Université Tsinghua à Pékin ont également manifesté dimanche sur leur campus, selon des images publiées sur les réseaux sociaux. Le témoin a rapporté que vers 11H30 (03H30 GMT), une étudiante a commencé par brandir une feuille de papier blanc et a été rejointe par d'autres femmes. «On a chanté l'hymne national et l'Internationale, et scandé: ''la liberté triomphera'', ''pas de tests PCR, on veut de la nourriture'', ''non aux confinements, nous voulons la liberté''», a encore dit ce témoin.
Dictature ébranlée, solidarité
D'ores et déjà la dictature chinoise est ébranlée. Elle a déjà recours à une répression tous azimuts, visant d'abord à empêcher le développement d'un mouvement plus vaste. La police a ainsi interdit d'accès les lieux où se sont déroulé les manifestations. Une censure a aussi été mise en place : sur les réseaux sociaux chinois, toute information concernant ces manifestations semblait avoir été effacée lundi. Sur la plateforme Weibo, sorte de Twitter chinois, les recherches «Rivière Liangma» et «rue Urumqi» ne donnaient aucun résultat lié à la mobilisation.
Le contexte de la guerre d'agression de Poutine en Ukraine, ainsi que du soulèvement en Iran secoue également le pouvoir de Xi Jin Ping. Il s'agit de deux régimes alliés de la dictature chinoise qui a farouchement combattu contre les mobilisations populaires du "Printemps arabe".
Il est crucial que la solidarité internationale se porte aux côtés des Chinois-es héroïques qui se dressent contre l'arbitraire et l'oppression.
Memorial 98
voir les textes et documents de Memorial 98 concernant le Chine
http://info-antiraciste.blogspot.com/2022/01/genocide-des-ouigours-reconnaissance.html
http://info-antiraciste.blogspot.com/2019/03/face-la-dictature-chinoise-soutien-aux.html
http://info-antiraciste.blogspot.com/2019/08/hong-kong-alerte-la-repression_9.html